Les fermes de trafiquants se multiplient en Europe


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Les fermes de trafiquants se multiplient en Europe

 

 

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Lundi 3 décembre, la police aux frontières (PAF) démantelait une "ferme à cannabis" qui employait une dizaine de ressortissants vietnamiens. Basée à proximité de Saverne (Bas-Rhin), la structure était tenue par une mère et ses trois enfants, tous d'origine vietnamienne.

 

 

Cette ferme "polycriminelle" (trafic de drogues et d'êtres humains) est loin d'être une exception. Depuis 2009, ces trafiquants se multiplient, notamment en Suisse ou en Grande-Bretagne. Et pour cause, ces cultivateurs engrangent des bénéfices "pouvant aller jusqu'à 100 000 euros par an en France", souligne Nacer Lalam, chargé de recherche à l'Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice.

A Saverne, "l'argent qu'ils récoltaient était envoyé dans leur pays d'origine. On a retrouvé 32 000 euros cachés dans des sous-vêtements, qui devaient être acheminés au Vietnam", détaille Anne-Laure Arassus, chef adjointe de l'Office central pour la répression de l'immigration irrégulière et l'emploi d'étrangers sans titre. Au total treize "jardiniers" clandestins ont été interpellés. La plupart travaillaient pour rembourser leur voyage en Europe, estimé entre 20 000 et 30 000 euros.

En 2011, la police a découvert 700 plants à La Courneuve (Seine-Saint-Denis), là aussi cultivés par des clandestins vietnamiens. "C'est une tradition historique, souligne Michel Gandilhon, chargé d'études à l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT). Ils avaient déjà développé ce genre de structures au Canada anglophone puis en Angleterre." En Grande-Bretagne, pas moins de 250 "cannabis factories" ont été démantelées en 2010. "Les deux tiers étaient tenues par des Vietnamiens", assure Nacer Lalam.

 

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"ESCLAVAGE MODERNE"

Ces trafiquants font preuve d'un mode opératoire parfaitement élaboré. Les plants sont généralement cultivés dans des hangars ou d'anciennes maisons aux branchements électriques souvent vétustes, voire sauvages. "Tout est fait en sorte de cultiver le plus de cannabis possible. Ainsi, la plupart du temps, l'installation électrique n'est pas aux normes et risque de prendre feu à tout moment", affirme l'économiste Christian Ben Lakhdar de l'Université catholique de Lille. Pis, ajoute-t-il, "les jardiniers sont soumis à des conditions de vie inhumaines. Ils habitent ces fermes 24 heures sur 24 et bien souvent dorment dans des sous-sols calfeutrés. Ils sont là pour rembourser leur passage en France, du coup la main-d'œuvre est gratuite. C'est ni plus ni moins de l'esclavage moderne."

En outre, ces "usines" sont généralement piégées pour dissuader quiconque d'y pénétrer. Les portes et les fenêtres sont électrifiées, la maison souvent équipée de trappes et de pics, rendant toute intrusion extrêmement délicate. "Les policiers belges reproduisent à l'identique ces usines de cannabis pour entraîner leurs agents", assure Christian Ben Lakhdar.

En France, un guide de l'enquêteur sur la culture de cannabis en intérieur, qui détaille les caractéristiques de ces cannabiculteurs, permet à la police de mieux identifier ces fermes criminelles. "Il est plus facile de contrôler les trafiquants en provenance du Maroc, car on connaît les routes par lesquelles ils passent", souligne Nacer Lalam.

L'essor de l'herbe semble concurrencer les importations de résine de cannabis du Maroc. Et pourrait ainsi à terme dominer le marché. Christian Ben Lakhdar note d'ailleurs "une diminution du prix de la résine, alors que celui de l'herbe reste stable". Selon Michel Gandilhon, "le taux de THC [tétrahydrocannabinol, le principe actif du cannabis] est souvent plus élevé dans le chanvre cultivé dans ces usines". Des produits souvent très prisés par les consommateurs français. Surtout par les jeunes (15-16 ans), qui figurent parmi les plus gros consommateurs de cannabis en Europe, selon l'OFDT.

 

Lire aussi : Les coopératives de cannabis sans but lucratif aspirent à la légalité

 

Camille Legrand

 

Source: Le Monde

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Salut

merci à toi pour cet excellent article et les bons liens qui vont avec.C'est quand meme flagrand , il n'a a pas 50 solutions pour éliminer le marché noir et tout ce qui s'en suit.2 français sur 3 y sont opposés et j'en suis pas si sur s'il y avait vrai débat médiatique.

Pourquoi écouter les français autant faire plaisir à Bruxelle et imiter certains amis européens.

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un vietnamien qui travaille pour rembourser son voyage c'est de l'esclavage mais le mec qui bosse pour payer son crédit non ???

bonjour,

si tu as pris un crédit pour tenter de survivre ou faire survivre ta famille et que tes créanciers t'ont informés des modalités de remboursement, que Sofinco t'explique que tu vas rembourser en temps de travail et qu'en cas d'impayés tu risques une bastos, tu peux comparer l'esclavage.

Bosser pour rembourser sa maison, sa télé ou sa voiture, je ne suis pas convaincu que ce soit un esclavage comparable.

Ce n'est que mon avis, et je ne suis même pas Viétnamien!

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Hell'O,

 

Pour apporter une info qui pourra peut être donner un nouvel angle de réflexion :

 

Il y a 2 ans ( Octobre 2010 ) je suis allé au Québec et notamment Montréal.

 

A cette occasion j'ai "évidement" rencontré des amis growers et j'ai appris que sur Montréal particulièrement, les vietnamiens achetaient des quartiers entier ( du coté de Brossard ) ou les maisons servent a des cultures en aéroponie !

 

Je remarque que depuis cette période, en France dans les plus grosses instal's qui sont démantelées des vietnamiens sont à la base des trafics ( traFRIC ???? ) ....

 

peut on en tirer une conclusion ?

 

Cannabiquement,

 

Hell'

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Je remarque que depuis cette période, en France dans les plus grosses instal's qui sont démantelées des vietnamiens sont à la base des trafics ( traFRIC ???? ) ....

 

peut on en tirer une conclusion ?

 

oui: le Vietnamien est bricoleur ;-)

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Hop,

Malgré le tout répressif, on voit bien sur les courbes que tous les efforts des gouvernants de notre pays sont vains......la consommation explose......

Je reviens d'Amsterdam et sur un bus de 50 personnes de tous âges, 48 au moins sont revenus blindés de weed dans les poches....

Pour info, dans une moindre mesure, y'a pas que les vietnamiens qui produisent......y'a aussi les français que nous sommes....

Meilleurs voeux d'autoprod....

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Le cannabis est l'or vert, et l'appat du gain est plus que grand et tout le monde, du coup plein de groupe produise...

Pour moi ce n'est qu'un article pour diaboliser le cannabis et les "méchants immigrés" vietnamiens bourré de préjuger interprétant un fait et une triste vérité.

Puis faut dire que les seuls chiffres officiels qu'on a c'est les saisie arrestation et de la pure spéculation... Il n'y a rien de vraiment concret la dedans...

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