Faut-il dépénaliser le cannabis?


Invité cheezo

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Face à l'explosion du trafic et au problème de santé publique chez les jeunes, quelles sont les solutions ? Doit-on revoir la législation ? Un magistrat et un élu confrontent leurs positions.

 

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DEBAT - Etienne Apaire (à droite) s'oppose à toute libéralisation, au contraire de Stéphane Gatignon (à

gauche).

 

Etienne Apaire,magistrat, ex-conseiller de Nicolas Sarkozy au ministère de l'Intérieur et ancien patron de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT), est opposé à la dépénalisation du cannabis. Stéphane Gatignon, maire (Europe Ecologie) de Sevran (Seine-Saint-Denis), ville où le trafic a gangrené les cités, milite, au contraire, pour une libéralisation de sa consommation chez les adultes. Deux solutions pour un même problème.

 

Le cannabis est interdit en France. Pourtant, les jeunes Français sont les premiers consommateurs d'Europe et le trafic n'a jamais été si florissant. Est-ce l'échec de la répression?

Etienne Apaire : Il est clair que, sur cette question du cannabis, les deux difficultés majeures sont l'impact sur les mineurs et l'importance actuelle du trafic. Avec les jeunes, nous sommes confrontés à un véritable problème de santé publique et il faut réfléchir à de nouvelles politiques, car le dispositif mis en place ne parvient pas à régler la situation. Du côté des filières, l'offre est toujours bien présente, ce qui pose, là aussi, la question de l'efficacité de notre système répressif. Nous devons trouver d'autres approches, sans pour autant dépénaliser, car changer la loi en ce sens serait un signal extrêmement dangereux envoyé aux jeunes.

Stéphane Gatignon : Mais, sur le terrain, on voit bien que ce produit illégal est maintenant consommé partout! L'élu municipal que je suis le constate tous les jours, et pas que chez les ados, qui n'ont parfois que 12 ou 13 ans lorsqu'ils tirent sur leur premier joint. Du coup, une véritable société parallèle s'est constituée, qui tend, petit à petit, à remplacer la société légale. Cela marque de toute évidence l'échec de la répression à outrance. La prohibition ne fonctionne pas. On ne peut pas continuer comme cela.

 

E. A. : Il faut tout de même être plus nuancé. C'est vrai que, s'agissant de la répression de la consommation, nous n'avons pas pris la bonne direction. Notre système produit plus d'interdits à l'encontre des adultes qu'envers les plus jeunes. Les interpellations concernent essentiellement des majeurs, alors que le gros problème de santé publique se situe chez les mineurs, pour qui la consommation peut avoir des conséquences dramatiques. Je crois donc qu'il faut réfléchir à un dispositif plus rigoureux en direction des adolescents et se fixer des priorités. Je suis convaincu qu'il faut maintenir l'interdit, mais en l'accompagnant, pour les jeunes, de sanctions pédagogiques. On peut les obliger à participer à des stages de sensibilisation, par exemple, ou leur confisquer leur scooter, leur téléphone portable...

S. G. : Je crois surtout qu'il faut maintenant traiter le cannabis comme l'alcool ou le tabac. On libéralise l'usage, tout en conservant un volet répressif. Au travail, au volant, et pour les mineurs, la consommation resterait prohibée.

E. A. : Il se passera la même chose qu'avec l'alcool ! Sa vente a beau être interdite aux mineurs, les adolescents contournent très facilement et fréquemment l'interdiction, comme le montre l'essor des pratiques de "binge drinking", les cuites collectives rapides. Il y aura des ivresses cannabiques comme il y a des ivresses alcooliques.

S. G. : Pour les plus jeunes, souvent attirés par la transgression, c'est vrai, il faut mettre l'accent sur l'information. La solution passe par l'école. L'Education nationale doit participer pleinement à la prévention, sinon on ne s'en sortira pas.

E. A. : L'école est importante, bien sûr, mais ce sont d'abord les adultes qui doivent énoncer l'interdit. On doit soutenir les familles qui font face aux difficultés causées par la drogue ; aider les parents à être des parents.

S. G. : Là, je vous rejoins complètement. Certaines familles sont désemparées. A Sevran, je rencontre souvent des parents terrorisés à l'idée que leur enfant sombre dans le cannabis. Mais, si nous voulons des adultes responsables, il faut aussi que la société se comporte de manière adulte. Ce qui implique qu'elle n'esquive pas le débat. Les politiques ont, en ce sens, un rôle essentiel à jouer. Ils doivent regarder la réalité en face et proposer des solutions plutôt que de rester inertes.

E. A. : Plutôt que de parler de mettre fin à la prohibition du cannabis, clarifions nos objectifs et organisons différemment la répression. Le monde a changé autour de nous, les drogues de synthèse se multiplient, la production de cannabis se développe en partie au coeur de l'Europe... Pour s'adapter à cette nouvelle donne et être plus efficace, il est nécessaire de quitter cette logique de tribus gauloises, perpétuellement en guerre, dans laquelle baignent nos forces de police et de gendarmerie. Par ailleurs, et pour mieux lutter contre le crime organisé, qui nourrit le trafic, c'est au niveau européen que la répression doit se penser. Je crois qu'il est plus que temps de créer, en Europe, un équivalent de la Drug Enforcement Administration (DEA) américaine, c'est-à-dire une structure qui dépasse les cadres nationaux.

S. G. : Si l'on pense que la solution est purement française, il est certain qu'on se trompe. Un pays européen ne peut pas mener isolément sa politique contre les stupéfiants. D'autant qu'au-delà du seul problème de santé publique, on voit bien comment l'énorme économie souterraine engendrée par le trafic, dont celui du cannabis, déstructure nos sociétés, déjà éprouvées par la crise. Le blanchiment d'argent et le développement des filières mafieuses en sont les symptômes. Personne n'a encore trouvé la solution miracle pour briser cette logique, mais des expérimentations diverses sont en cours. En Uruguay, on légalise complètement l'usage du cannabis ; en Californie, on autorise son achat sous le couvert de raisons médicales ; c'est hypocrite, mais cela permet de conserver un contrôle sur la consommation.

E. A. : Il est impossible de légaliser un seul produit. Si on autorise le cannabis, on ouvre la porte aux autres substances et en particulier aux drogues de synthèse. Légaliser sa commercialisation, c'est faire un cadeau à certains grands groupes industriels qui se mettront à produire des cigarettes "enrichies". Et ils ne lésineront pas sur la publicité pour les vendre...

S. G. : N'oublions pas, tout de même, que toutes les sociétés ont recours à la drogue, c'est une constante de l'humanité. Il faut donc apprendre à gérer ces substances, à les contrôler. C'est ce qui s'est passé avec le vin en France. On peut déboucher une bonne bouteille le dimanche sans sombrer dans l'alcoolisme. Je pense qu'il est possible de faire de même avec le cannabis.

 

Un débat international

 

Au Royaume-Uni, un rapport favorable à la dépénalisation a été publié en octobre dernier, suscitant la controverse. Aux Etats-Unis, le Colorado et l'Etat de Washington viennent de légaliser par référendum la consommation de cannabis à des fins récréatives pour les plus de 21 ans. Et en Uruguay, le gouvernement a instauré une régie nationale de vente régulée, pour lutter contre le trafic. C'est aussi avec cet objectif que la Commission mondiale sur la politique des drogues, composée de plusieurs anciens présidents latino-américains, a plaidé en 2011 pour la dépénalisation.

 

Source:https://www.lexpress.fr/actualite/societe/video-faut-il-depenaliser-le-cannabis_1195301.html

 

Video du débat disponible sur le site.

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Yep et merci cheezo !

 

N'oublions pas, tout de même, que toutes les sociétés ont recours à la drogue, c'est une constante de l'humanité. Il faut donc apprendre à gérer ces substances, à les contrôler. C'est ce qui s'est passé avec le vin en France. On peut déboucher une bonne bouteille le dimanche sans sombrer dans l'alcoolisme. Je pense qu'il est possible de faire de même avec le cannabis.

 

Voilà un peu de clairevoyance pour une fois...

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Yep.

 

Hé ben, t'as mis le paquet ce soir :supair: .

Merci pour toutes ces infos.

 

On en parle, on en parle... Mais rien ne bouge !

Je commence à en avoir marre. On n'en sortira jamais ?

 

Si ! Enfin, faut y croire quoi...

 

++

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Pas de soucis les gars :D

 

Clair que google ma donné du travail ce soir,n'empeche c'est vrai qu'en ce moment il en parle enormement est pas seulement en mal,comme si il préparé le terrain :siff:

 

Peace :fumette:

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salut

 

ALLLLLLLLLOOOOOOOOOOO APAIRE répression ? pour un produit moins dangereux que le tabac et l alcool.

Ce rat croiser avec un furet hose encore parler de cannabis après sont bilan et ses chiffres falcifiés qu est ce qu il a dans le cerveaux celui la c est hallucinant.

 

Il doit se croire en mission divine débarrasser l humanité (voir l univers) des adictions le pauvre faut lui dire qu il y a des gens dépendant du coca (sucres) café nourritures etc

faudrais essayer de lui dire que des gens ressortent a minuit parce que il n y a plus de coca dans le frigo je suis sur qu il fait une attack cérébrale :yeah:

 

Si nous laissons parler ces gens a notre place il ne faut pas s étonné de nous retrouvés aujourd’hui dans cette situation.

Je pense qu il faut faire de la répression et ainsi ressortir les buchés et refaire quelques procès en sorcelleries contre se genre de MENTEURS . :angry::bim::fouet:

 

glaner des infos c est bien laisser des commentaires c est bien passer a l action c est mieux

on ne combat pas les lobbys a coups de sondages

Modifié par end80
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Yop

 

THE SOLUTION = LEGALISATION....... (ça ferait faire des économies aux citoyens plutôt que d'engraisser ces pseudos experts qui depuis 40 ans font passer les fumeurs pour des méchants délinquants qu'il faut mettre derrière les barreaux)

 

Vive l'autoprod (une fois de plus).....en attendant de pouvoir ouvrir MON échope....

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hola todos !

AH! sacré Apaire !... Il est encore consultable le monsieur ? ... après avoir défendu des rats-porcs vident de toutes solutions face à l'ampleur de la ''catastrophe cannabique'' dans notre pays !!!! On en parle ... oui on en parle de la consomation de cannabis ... en attendant RIEN est fait au niveau politique ! RIEN !

en pendant ce temps, blablabla :

...un équivalent de la Drug Enforcement Administration (DEA) américaine, c'est-à-dire une structure qui dépasse les cadres nationaux.
... la fameuse DEA qui, par sa direc'trise', a annoncé il y peu de temps que le canna était aussi dangeureux que l'héroïne ...

https://www.youtube.com/watch?v=HrHecD8JhfY ... c'est sûre que le combat va évoluer !!!!

Le problème de la consomation des - de 18 ans est avant tout le problème créé par l'état. Qui laisse nos jeune acheter impunémant du tabac et de l'alcool ? ... où est le contrôle (des commerçants)? ... où sont les sanctions (pour les commerçants) ? vous entendez souvent parler d'un supermarché ou d'un tabac condamnés pour vente à des mineurs ???

Impossible à gérer répondront-ils ! ... nous parlons bien là de produits légaux et réglementés (plus dangeureux que le canna!)... et c'est compliqué à gérer !

Je vous laisse imaginer la tournure des choses si un jour le canna devient un produit légal et réglementé ! ... Oh my god ! nos enfants pourront se ''droguer'' encore plus facilement qu'avant ! ... vociférations de nombreux parents !

Oui je suis pour la légalisation ! ... mais au vu du laisser faire et aller du système, je me demande si Apaire a malheureusement pas un peu raison (ça me donne mal au ventre d'écrire ça):

Nous devons trouver d'autres approches, sans pour autant dépénaliser, car changer la loi en ce sens serait un signal extrêmement dangereux envoyé aux jeunes.

Que l'on débatte c'est très bien, que l'on informe c'est génial, que l'on y réfléchisse ensemble c'est magnifique, que l'on s'y intéresse c'est merveilleux ... mais que l'on commence par vérouiller réellement l'accès du tabac et de l'alcool aux plus jeunes! je ne suis pas dupe et je sais que les jeunes savent bien s'en procurer malgré l'interdit (... le ptit autocollant coller sur la caisse enregistreuse disant "-18ans je ne vend pas" !) ... mais une VRAI politique pour la jeunesse ça coute des sous !

Alors soit on connait le problème et on agit ou soit on connait le problème et on laisse faire (actuellement la deuxième).

 

en attentant ... blablabla ...

Modifié par Jah-sticK
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