Indi-Punky 18 448 Posté(e) octobre 15, 2012 Partager Posté(e) octobre 15, 2012 Matignon réaffirme qu'"il n'y aura pas de dépénalisation du cannabis" Matignon a assuré lundi, au lendemain des déclarations du ministre de l'éducation, Vincent Peillon, en faveur d'un débat sur le cannabis, qu'il n'y aurait "pas de dépénalisation" de cette drogue douce. "Le premier ministre et M. Peillon se sont parlé au téléphone ce matin, il n'y aura pas de dépénalisation du cannabis", a assuré Matignon à la presse lundi matin. Lors d'un déplacement en Loire-Atlantique, Jean-Marc Ayrault a rappelé à l'ordre Vincent Peillon, assurant que les membres du gouvernement devaient "défendre" sa politique, "et rien d'autre"."Les ministres ont à se concentrer sur la mission qui est la leur. [...] Lorsqu'ils sont à la radio et la télévision, ils doivent défendre à la fois la politique de leur ministère et la politique du gouvernement, et rien d'autre", a-t-il ajouté. Vincent Peillon a affirmé dans un communiqué que sa déclaration la veille était une "réflexion personnelle" et "ne contrevient pas à sa solidarité totale et entière" avec le gouvernement. "Il n'y a donc pas lieu à polémique", affirme le communiqué du ministère de l'éducation nationale. Le ministre de l'éducation a créé la polémique en se prononçant dimanche soir lors de l'émission "Tous politiques" France Inter/AFP/Le Monde en faveur d'un "débat" sur cette question. Le président François Hollande et Jean-Marc Ayrault s'étaient déjà déclarés opposés en juin à toute dépénalisation du cannabis. Lire : Duflot défend la légalisation du cannabis, l'UMP dénonce une cacophonie" gouvernementale" "C'est un sujet majeur", avait dit Vincent Peillon. "Je vois maintenant quasiment tous les soirs sur nos chaînes de télévision des reportages pour montrer les trafics illicites de nos banlieues et le danger dans lequel vivent nos concitoyens, y compris les enfants des écoles." "Comme ministre de l'éducation nationale, c'est un sujet qui concerne directement notre jeunesse. Il y a une économie parallèle dans ce pays, c'est l'économie de la drogue. Alors, on peut lutter par les moyens de la répression, je suis absolument pour", avait-il avancé. "Mais en même temps, je vois que les résultats ne sont pas très efficaces, parce que ça fait combien d'années et combien de lois qu'on nous dit ça ?", avait argumenté le ministre. Lire : Drogues : l'échec des politiques répressives chez les jeunes "Donc la question est posée, et je souhaite qu'on puisse avancer sereinement", avait-il ajouté. Il avait alors rappelé que l'ancien ministre socialiste de l'intérieur Daniel Vaillant avait rouvert le débat début octobre en proposant notamment une légalisation du cannabis à usage thérapeutique, ajoutant : "Je lui ai donné raison à l'époque. Je le fais encore aujourd'hui". "Cette question [de la dépénalisation] est posée et je souhaite que l'on puisse avancer sereinement". "Je suis très étonné parfois du côté un peu retardataire de la France sur un sujet qui, pour moi, est d'ampleur", avait encore dit Vincent Peillon. COPÉ DEMANDE À HOLLANDE DE TRANCHER Lundi, Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP, a quant à lui demandé "solennellement à François Hollande de trancher dans la journée" sur la question de la dépénalisation du cannabis. "Cela ne peut pas rester en l'état", a ajouté M. Copé sur France Info. "La dépénalisation des drogues douces, dites douces, est simplement inacceptable. Je suis désolé de devoir rappeler ce que des dizaines et des dizaines de chercheurs ont évoqué dans des rapports scientifiques incontestables sur les ravages sur la santé physique, psychique, psychologique, sur l'ensemble des être humains et notamment les plus jeunes des effets du cannabis", a ajouté le député-maire de Meaux. M. Copé a dit vouloir "que ce débat flottant, rouvert régulièrement, soit immédiatement tranché". "Si ce n'est pas le cas, je lance à partir de demain une campagne de pétition et un appel à témoignages de parents d'enfants victimes de la drogue", a-t-il prévenu. Dans un communiqué, le député de Paris et ex-premier ministre UMP François Fillon "condamne les propos irresponsables et dangereux" du ministre de l'éducation nationale, "à l'heure où notre société a plus que jamais besoin de repères". "Alors que le président de la République expliquait il y a quelques jours que l'éducation serait une priorité nationale, le ministre de l'éducation engage un débat qui va à l'encontre de l'école du respect et de l'autorité qu'il convient de mettre en place", estime le candidat à la présidence de l'UMP. "Une fois de plus, la cacophonie gouvernementale est à l'œuvre, dans un secteur où tous les parents d'élèves de France attendent du sérieux, de l'autorité", ajoute-t-il. M. Fillon se demande "jusqu'où l'amateurisme" qui préside au "destin de notre pays va se développer, jusqu'où ceux qui ont en charge des responsabilités nationales joueront les apprentis-sorciers". "L'interdiction de la consommation de cannabis en France demeure plus que jamais nécessaire pour protéger nos enfants", conclut l'ancien chef de gouvernement. "INVRAISEMBLABLE", "IRRESPONSABLE" François Baroin (UMP) a jugé lundi "irresponsable" de rouvrir le débat sur la dépénalisation du cannabis comme l'a fait Vincent Peillon, car il lui paraît indispensable de maintenir la "barrière" de la loi contre un produit dangereux. Sur RTL, l'ancien ministre de l'économie a appelé à "se référer aux expertises médicales. On sait que le cannabis, c'est une drogue. Il n'y a pas de drogue douce ou dure". Sur BFMTV et RMC, l'ex-garde des sceaux Rachida Dati a jugé la position du ministre de l'éducation "grave et irresponsable". "La montée du communautarisme et du radicalisme dans certains quartiers, ça a été une lâcheté des politiques. Sur le cannabis, la gauche veut recommettre cette lâcheté vis-à-vis du cannabis." "Je trouve que Vincent Peillon se comporte de manière lâche vis-à-vis de la toxicomanie. Et c'est irresponsable vis-à-vis de nos jeunes en France. On a autre chose à nous proposer que de pouvoir se droguer légalement", a insisté Mme Dati. Florian Philippot a aussi brodé sur ce thème : "Je croyais que ce débat avait été clos par Jean-Marc Ayrault en juin dernier", a glissé le vice-président du FN, rappelant que son parti était "farouchement contre cette dépénalisation parce qu'il faut marquer des interdits, parce que le cannabis ce n'est pas anodin". Il s'est étonné que la question surgisse alors que vient d'éclater une affaire de blanchiment d'argent de la drogue, avec 17 mis en examen dont une élue EELV. Le député UMP Lionnel Luca, membre de la Droite populaire, a lui jugé dans un tweet dimanche "invraisemblable et scandaleux que le ministre de l'éducation défende la dépénalisation du cannabis." Lionnel Luca 2012 @ lionnelluca2012 Invraisemblable et scandaleux que le ministre de l'Education défende la dépénalisation du cannabis!L'UMP doit exiger sa démission!Belexemple Lionnel Luca 2012 @ lionnelluca2012 Après la Gauche caviar,la Gauche pétard!Des distributeurs sont- ils prévus dans les établts scol par le ministre? Pour le député UMP, Vincent Peillon devrait même "démissionner ou être démis". Un constat partagé par Jean-François Copé, qui estime qu'après "la faute politique et morale extrêmement grave" de Vincent Peillon sur la dépénalisation du cannabis, "la question de son maintien au gouvernement est clairement posée". "DANGEREUX POUR NOTRE SOCIÉTÉ" Valérie Pécresse a, elle-aussi fait usage d'un tweet pour révéler son indignation : "Du jamais vu ! Un ministre de l'éducation nationale irresponsable prêche la dépénalisation du cannabis. Quel impact sur l'échec scolaire ?" Valérie Pécresse ✔ @vpecresse Du jamais vu! Un ministre de l'éducation nationale irresponsable prêche la dépénalisation du cannabis. Quel impact sur l'échec scolaire? François Bayrou a également jugé sur France Inter "étonnant" et "un peu inquiétant" le souhait de Vincent Peillon, pour une question de "cohérence gouvernementale" et parce qu'un ministre de l'éducation doit être avec ceux qui luttent contre la drogue. "Ceux qui se battent contre les drogues et leurs usages, ce sont les éducateurs, ce sont les professeurs, les parents. Et, le ministre de l'éducation doit être à côté d'eux et ne pas ignorer qu'une déclaration en ce sens va atteindre beaucoup d'esprits, beaucoup d'enfants, beaucoup de jeunes", a-t-il souligné. Nombre de députés de l'UMP ont fait part d'un sentiment similaire. Pour Christian Jacob, président des députés UMP, "à l'heure où de nombreux collèges et lycées de France sont confrontés à des trafics de stupéfiants, l'annonce de M. Peillon risque de saper l'autorité des adultes présents dans les établissements". Le maire UMP de Nice, Christian Estrosi, a partagé cette analyse : "J'ai en ce moment une pensée pour tous les enseignants et les conseillers principaux d'éducation qui vont devoir continuer à expliquer que le cannabis est dangereux pour la santé alors que le ministre demande la légalisation de cette drogue : c'est dangereux pour notre société." Favorable à la fin de la prohibition, Denis Baupin, député EELV et vice-président de l'Assemblée nationale, a estimé "courageux" d'ouvrir le débat, lundi sur Europe 1. "C'est justement parce que nous n'avons aucune complaisance vis-à-vis des trafics d'armes, de drogue, etc., que nous pensons que la prohibition en matière de cannabis est en échec", a-t-il dit. La dépénalisation, "c'est ce qui marche dans d'autres pays européens", a fait valoir M. Baupin. Source: Le Monde Lien à poster Partager sur d’autres sites
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