mrpolo 7 743 Posté(e) avril 26, 2012 Partager Posté(e) avril 26, 2012 Sous la pression d’une partie de la population, les commerces de cannabis des provinces néerlandaises du sud seront fermés à tous les étrangers à partir du 1er mai. Les patrons de ces coffee-shops et des élus travaillistes protestent contre cette mesure Maastricht (Pays-Bas) Envoyé spécial Même quand on est prévenu, on ressent un petit choc en lisant l’affiche rouge placardée à l’entrée du coffee-shop Easy Going : " FRANCE : NON ". Depuis octobre 2011, seuls les résidents des Pays-Bas et des pays limitrophes - la Belgique et l’Allemagne - ont le droit d’entrer et d’acheter du cannabis dans les 14 coffee-shops de Maastricht. Pour appliquer cette nouvelle règle, la direction de l’Easy Going a installé à l’entrée un guichet de contrôle : un portier scanne les pièces d’identité, puis actionne un portique pour laisser entrer les clients, un par un. La salle de ce coffee-shop est propre, bien décorée et, de l’avis général, la qualité du produit est impeccable. Mais les serveuses sont moroses, car elles risquent d’être bientôt au chômage. Dès le 1er mai, sur décision du ministère de la justice, tous les étrangers en seront bannis, sans exception. Par ailleurs, les clients néerlandais seront obligés de s’enregistrer : ils devront aller à la mairie se procurer un certificat de domicile, puis s’inscrire dans le coffee-shop de leur choix, qui leur délivrera un " wietpass " (carte-herbe). Chaque établissement aura droit à 2 000 membres au maximum. Parmi les clients de l’Easy Going, le wietpass n’a pas la cote. Pedro, 31 ans, ouvrier manutentionnaire, est en colère : " Je refuse de me laisser ficher de cette façon. On ne me demande rien quand je bois de l’alcool, alors que c’est une drogue bien plus dangereuse. Je me débrouillerai autrement. " Le wietpass sera d’abord introduit dans les provinces du sud, le long de la frontière belge : le Limbourg (où se situe Maastricht), leBrabant du Nord et la Zélande. Il sera étendu au reste du pays le 1er janvier 2013. L’impact sera sans doute très fort à Maastricht, une ville-frontière : ses banlieues ouest et sud sont en territoire belge et, vers l’est, l’Allemagne est à 30 kilomètres. Or les étrangers représentent près des deux tiers de la clientèle des coffee-shops, selon une étude datant de 2008. Pour expliquer à ses administrés cette nouvelle politique, le maire de Maastricht, Onno Hoes, membre du VVD (droite libérale, au pouvoir), avance des arguments très concrets : " Les coffee-shops accueillent plus de 2 millions d’étrangers par an, surtout belges, allemands et français. Or, ces "touristes de la drogue" créent des tas de nuisances : embouteillages, stationnement illicite, excès de vitesse, tapage nocturne, jets de détritus, bagarres. Les habitants en ont assez, c’est simple. " Autre problème majeur, l’afflux d’amateurs de drogue a attiré des centaines de dealers de rue : " Des jeunes d’aspect marocain, je ne sais pas comment les définir autrement, viennent ici, enprovenance d’autres villes du pays, poursuit Onno Hoes. Ils suivent les voitures qui ont des plaques françaises, les arrêtent pour leur proposer de grosses quantités de cannabis et aussi des drogues dures. Le soir, ils rôdent dans le centre-ville à la recherche de clients. " Onno Hoes affirme n’être " ni pour ni contre " les coffee-shops, mais selon lui, une chose est sûre : " Ces lieux ont été inventés pour permettre aux Néerlandais de fumer tranquillement dans leur quartier. Jamais ils n’ont été conçus comme des usines à touristes attirant des millions de gens du monde entier. " Au-delà des aspects pratiques, le maire laisse entendre que les nouvelles restrictions ont aussi une dimension politique, et même morale : " Ce pays est plus conservateur qu’il y a vingt ans, c’est un mouvement de fond. Pour le cannabis, beaucoup de gens pensent que l’expérience est un échec, car la situation a échappé à tout contrôle. Nous voulons aussi être plus en phase avec nos voisins européens. " Pour obliger les coffee-shops à appliquer le règlement, canaliser les étrangers refoulés et faire la chasse aux dealers de rue, le maire a obtenu des renforts de police. Il espère qu’après une période transitoire un peu difficile, les étrangers resteront chez eux : " Grâce à nous, les dealers français vont augmenter leur business ! " Face à cette offensive, les patrons des coffee-shops de Maastricht - douze en centre-ville et deux installés dans des péniches sur la Meuse - tentent de contre-attaquer. Ils se sont regroupés dans une union professionnelle baptisée VOCM, dirigée par Marc Josemans, 53 ans, le propriétaire de l’Easy Going. Puis ils se sont lancés dans une stratégie complexe, souvent mal comprise. Ainsi, l’interdiction des étrangers non frontaliers, en vigueur depuis octobre, est une initiative de VOCM : " Nous voulions prouver ce que tout le monde sait déjà, explique Marc Josemans, que les coffee-shops légaux et réglementés sont la meilleure protection contre le trafic illicite et les gangs. " Il estime que cette politique du pire a été efficace : " Depuis que nous excluons les non-frontaliers, le nombre de dealers de rue a déjà augmenté. Les associations de neuf quartiers l’ont déjà signalé à la mairie. Après le 1er mai, ce sera pire. " Selon Marc Josemans, les coffee-shops sont un atout économique pour la ville : " Les étrangers qui viennent pour le cannabis dépensent plus de 115 millions d’euros par an dans les autres commerces de la ville. S’ils disparaissent, le manque à gagner sera rude pour tout le monde. " Les coffee-shops de Maastricht, qui emploient aujourd’hui 440 personnes, ont prévu d’en licencier 360, d’autant plus qu’il est aussi question de fermer les coffee-shops situés à moins de 350 mètres d’une école. Marc Josemans veut aussi se battre pour ses principes : " L’interdiction des étrangers est une discrimination intolérable, contraire à la tradition des Pays-Bas. " Selon lui, les vraies motivations du ministère de la justice sont politiques : " Depuis 2010, le gouvernement est minoritaire au Parlement. Pour exister, il a besoin du soutien du parti d’extrême droite PVV, qui déteste tout, notamment les étrangers et les coffee-shops. Ils mènent contre nous une guerre culturelle, complètement irrationnelle. Nous serons les premières victimes. Ensuite, si on les laisse faire, ils s’attaqueront à l’avortement, à l’euthanasie... " Les patrons de coffee-shops ne sont pas isolés dans leur combat. Sur les 39 membres du conseil municipal de Maastricht, 21 sont opposés au wietpass. Manon Fokke, responsable locale du parti travailliste (PVDA, principal parti d’opposition), se dit outrée par cette nouvelle politique : " Les Pays-Bas ont toujours été un moteur dans la construction de l’Europe unie. D’un seul coup, nous faisons marche arrière, en imposant cette discrimination bizarre et stupide à nos voisins. " Elle est persuadée que ces mesures, inspirées par une idéologie d’extrême droite, vont créer de nouveaux problèmes : " Les étrangers viendront toujours s’approvisionner ici, car les Pays-Bas produisent un cannabis de bonne qualité, qui répond à une demande dans toute l’Europe. " Elle affirme que si les travaillistes reviennent au pouvoir, ils supprimeront le wietpass. En fait, ils souhaitent mettre fin au système actuel, très compliqué, de dépénalisation et de tolérance, et légaliser complètement le cannabis. Or, le 23 avril, à la suite d’un désaccord sur le budget entre la droite et l’extrême droite, le gouvernement a démissionné, et des élections anticipées auront lieu prochainement. Les opposants au wietpass mènent aussi une offensive judiciaire. Trois associations de patrons de coffee-shops et de consommateurs ont porté plainte contre le gouvernement, arguant que les nouvelles règles violent la Constitution. Une première audience a eu lieu dans un tribunal de La Haye le 20 avril. Le jugement pourrait être rendu dès vendredi 27. Il est très attendu par les clients et propriétaires des quelque 650 coffee-shops néerlandais. Si le tribunal confirme la légalité des nouvelles mesures, Marc Josemans entrera en résistance ouverte. Le 1er mai, il ouvrira son coffee-shop à tout le monde, sans vérifier les identités : " La police viendra constater le délit et fermera l’Easy Going, mais je suis prêt à ce sacrifice. Aussitôt, je lancerai des actions en justice contre la municipalité, pour contester la légalité du wietpass et obtenir des dommages et intérêts. " Au milieu de la bataille, les clients sont un peu perdus. Pedro, le client de l’Easy Going, découvre qu’il est dans une situation ubuesque : " Je suis néerlandais, je travaille ici, mais j’ai déménagé en banlieue, à 5 km, du côté belge, parce que les loyers sont moins chers. Du coup, même si je voulais un wietpass, je n’y aurais pas droit. C’est dément. " Au Mississippi, un grand coffee-shop-péniche amarré près de la mairie, Joseph, 30 ans, père de famille au chômage, est indécis : " Ça peut être dangereux d’être catalogué officiellement comme fumeur d’herbe, mais s’il n’y a pas d’autre solution... " Son épouse, Sandra, semble résignée : " S’ils n’en profitent pas pour augmenter les prix, je prendrai un wietpass. Sinon, il y a les dealers de rue. " Un kilomètre plus loin, dans une ruelle du centre-ville, le Rastafari House Boni accueille encore tous les étrangers, qui représentent 80 % de sa clientèle. Si lewietpass est imposé, c’est la faillite assurée, mais la propriétaire, Edeltraud, et sa fille Sarina, qui tient le bar, semblent espérer un miracle. Dans la salle, cinq jeunes Belges sont venus d’Arlon, à 170 kilomètres, pour faire leurs provisions. Ils avaient entendu parler du wietpass, mais n’avaient pas compris qu’il entrerait en vigueur le 1er mai. " Pas grave, assure l’un d’eux, un garçon espiègle, ouvrier dans une usine de beurre, nous irons plus au nord, où ce n’est pas encore appliqué. " A ces mots, Sarina ne peut s’empêcher de sourire : " Le problème avec les fumeurs d’herbe, c’est qu’ils sont trop relax, ils croient toujours que tout va s’arranger. Et parfois, ça marche. " Yves Eudes, Le Monde daté du 27 avril 2012 A voir aussi: Le portfolio " Les coffee-shops en danger " Source: CSF Ce message a été promu en article Lien à poster Partager sur d’autres sites
Megadeth 17 Posté(e) avril 27, 2012 Partager Posté(e) avril 27, 2012 Espérons que les travaillistes repassent et légalisent enfin réellement en hollande (seul moyen de limiter le trafic) et que l’extrême droite recule (c'est pas gagné ça quand on voie le score de "marine" en France) Sinon écoutons les hollandais "de souche" et boycottons le pays quelques temps, le facteur économique leurs fera peut êtres changer d'avis Lien à poster Partager sur d’autres sites
manzion 425 Posté(e) avril 27, 2012 Partager Posté(e) avril 27, 2012 Yep, Bientôt un an que j'y ai plus mis les pieds......c'est mon porte monnaie qui me remercie......même si j'y ai passé de bons moments, et pas que pour la fume.....je ne peux que me soumettre à cette loi débile.....mais aussi constater que les gouvernants battaves n'ont pas réussi à juguler les nuisances liées au traffic qui, rappellons le, n'a rien à voir avec le fonctionnement des coffees, et qu'il nous le fait payer..... Les méchants touristes français que nous sommes constatent que ce pays, autrefois considéré comme "ouvert" commence à se refermer sur lui-même en adoptant des lois rétrogrades.......n'oublions pas que le Limbourg fut une province française par le passé et qu'il en reste beaucoup de traces dans les rues de la ville..... Heureusement que ma weed est meilleure que celle des coffees...... Lien à poster Partager sur d’autres sites
Jacques Sonne 0 Posté(e) avril 27, 2012 Partager Posté(e) avril 27, 2012 Vive l'UE ! Libre passage, libre commerce ! mon cul ouais ! Le traffic va augmenter, des centaines d'emplois vont être supprimés, des coffee-shops vont fermer car il vont perdre 3/4 de leur chiffre d'affaire annuel. Le problème c'etait que la plupart des touristes qui venaient en hollande venaient pour la weed et maintenant que c'est fini les touristes vont rester chez eux et après ça sera le problème d'autre service (restaurant, hotel, boutique souvenirs, musée). Ces putains de politiciens ils comprennent rien au gens, putaiinnn mais laissez nous fumer de la weeddd bande de cons ! Lien à poster Partager sur d’autres sites
-WeeD-A-MaX- 2 Posté(e) avril 27, 2012 Partager Posté(e) avril 27, 2012 Salut les Cannaweedeurs Suis-je le seul à penser que ce projet de loi ne passera jamais ? C'est comme si à Paris on interdisait aux chinois d'acheter des produits de luxe. C'est faisable en théorie (juste de l'encre sur un bout de papier) mais irréalisable en pratique. Dans le cas où réellement cette loi serait mise en application, pensez-vous que les fumeurs n'iraient plus aux Pays-Bas ? Ca n’enlèverait en rien la qualité de l'herbe là-bas. Les cultivateurs qui travaillent actuellement avec les Coffee ne vont pas réduire la culture mais en vendre une partie au marché noir si ils ne peuvent plus écouler l'intégralité de leur stock dans les Coffee.... Mise à part augmenter le "deal de rue" cela ne peut rien apporter de bon. Personnellement, j'adore Amsterdam. J'y vais pour l'herbe c'est vrai mais aussi pour l'ambiance qui y règne, l'ouverture d'esprit Néerlandaise et le calme qui y règne quand on se ballade le long d'un canal.... Beaucoup de vélos & peu de voiture. Cette loi ne m'empêchera pas d'aller à Amsterdam pour profiter de la ville et bien sur me procurer de l'herbe. Imaginons que les étrangers ne puissent plus profiter des Coffeshop, Amsterdam deviendrait une ville de traffic en tout genre.... les touristes achèteraient leur herbe au marché noir (perte énorme pour l'état) & fumerait dans la rue car interdit de Coffee. Tout ce que cette loi peut apporter c'est du négatif car les soit-disant nuisance qu'ils veulent stopper vont se multiplier, hausse du chômage, pertes de centaines de millions d'euros par an et j'en passe..... Je me fais aucun soucis concernant cette loi car même si elle est vraiment appliqué au 1er Janvier 2013, elle ne tiendra pas jusqu'au 1er Janvier 2014.... Weedament, 2 Lien à poster Partager sur d’autres sites
Messages recommandés