Narbonne. Du cannabis plein les "placards"


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Rendez-vous à la tombée de la nuit près de Narbonne, sur la place d'un village. Le téléphone portable restera sur place, dans la boîte à gants de la voiture et c'est les yeux bandés, que le trajet se fera jusqu'à chez X, qui habite à quelques minutes en voiture de là. La précaution prise peut faire sourire. « Tu sais, je suis, ou je peux être considéré, comme n'importe quel trafiquant. Si dans une semaine les gendarmes sont chez moi, je ne douterai pas que cela puisse être de ta faute », dit-il. Logique. X a la petite quarantaine. Il est musicien, guitariste et batteur. Il est père de famille. Et il est aussi informaticien et s'arrondit les fins de mois en arrangeant des ordinateurs. C'est un gars sans histoire. Et qui, surtout, n'en veut plus ou pas.

 

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Depuis une quinzaine d'années, ce « shiteux » de base, amateur de résine de cannabis, a décidé de cultiver lui même sa matière à fumer. « J'ai toujours aimé le shit. J'en ai toujours acheté. Et puis un jour, j'en ai eu assez de fumer de la merde, de donner mon argent à de petits voyous qui financent, sans forcément le savoir, des choses plus graves comme l'achat d'armes, le terrorisme, ou les bandits locaux ou internationaux ». Dans la petite maison de X, toute en hauteur, ça fleure le « chichon » et non l'opulence. Télé normale. Hi-fi banale. Train de vie irréprochable. Il nous conduit même au garage. « J'ai pas une grosse bagnole, j'ai pas une grosse moto. Je suis un type modeste, un type normal, qui a toujours fumé du cannabis. Et celui que je produis est de qualité et ne tuera personne. Surtout, il ne me rapporte rien ou pas grand chose ». Peinardement assis dans son canapé, X roule un joint. Le déguste. Son gamin est absent. « La règle est simple : le petit n'a jamais vu ni les plants, ni les plantes. Et je ne fume pas quand il est là. C'est ma culture, pas la sienne ! », assène X, séparé de la mère de son fils..

 

Ces dernière années, pour son autonomie, il a investi : « quelques milliers d'€» pour monter ce que l'on appelle un « placard ». Un « placard », c'est une installation de quelques mètres carrés (1) où pousse la « ganja » en intérieur. X nous conduit sous les combles de la maison, c'est l'heure. Il fait nuit, il est 18 heures et la consommation électrique est passée en mode économique. Lampes au sodium, système de circulation et d'évacuation de l'air, goutte-à-goutte, bac humidificateur… Les plants de cannabis s'épanouissent ici 365 jours par an. Les récoltes sont trimestrielles et de l'ordre de 2 à 3 kg. Le gramme se vend autour de 6 €, mais X ne fait pas de business. Je fume beaucoup et l'essentiel est pour moi. Je dépanne des copains. Gratuitement pour ceux qui me dépannent aussi quand je n'ai plus rien. En payant, un peu, pour d'autres qui ne produisent pas et me permettent de continuer à produire. Je le reconnais », dit-il. Il est conscient de ce qu'il risque, s'il se fait attraper, ou dénoncer. « C'est de l'hypocrisie. J'encours la même chose que les sales gosses qui vendent de la merde coupée avec des trucs affreux dans les quartiers dans le but de financer des organisations terroristes ! Chez moi, rien n'est OGM, j'ai une bonne plante dont je fais des boutures et que je reproduis. Et elle ne sort quasiment pas d'ici. J'ai plus de 40 ans. Je ne dirai jamais que je vais arrêter de fumer. Même devant un juge. Les lois sont hypocrites. Sachez que je respecte mon pitchou, qu'en tout je respecte la loi, que l'argent que je gagne, c'est grâce à mon travail, ou à mes indemnités quand je n'en ai pas. Mais qu'en revanche, mon cannabis illégal, il fait aussi partie de ma vie. Qu'il n'est pas truqué… ». X est un calme. Un rocker. Après visite du placard et de la pouponnière, il prend autant de plaisir à parler de sa batterie, de ses disques, de ses concerts cultes et à donner des conseils d'informatique. « Mon rêve ? La légalisation et devenir artisan producteur en tout liberté et légalité », ajoute-t-il.

 

(1) Notre premier contact, un « businessman » à la tête d'un « placard » de 90 m2 à Narbonne s'est « dégonflé » à la veille du reportage. Il n'est pas consommateur.

 

On appelle ça un « placard ». C'est une petite exploitation à la maison de cannabis. Un consommateur sur dix ferait pousser sa propre herbe. Voici quelques semaines, nous avons pu visiter une micro-exploitation et rencontrer un « cannabiculteur », dans les Corbières.

 

 

Le chiffre : 1.2

consommateur sur dix > Cultive à la maison. La pratique est courante. Et tout le matériel est disponible partout. En revanche, pour les graines : voir les copains, ou faire des achats dans les pays frontaliers.

 

« Plutôt que de financer des organisations malsaines, via des dealers qui vendent n'importe quoi, je préfère cultiver mon herbe et renoncer au shit, ma première drogue »

 

 

récemment…

des « labos » démantelés > Début décembre dans l'Aude. Deux laboratoires clandestins de production de cannabis ont été découverts dans les sous-sols de deux maisons de l'Aude et deux personnes ont été placées en garde à vue et écrouées début décembre dans l'Aude. Les laboratoires étaient équipés de lampes à ultra-violets pour optimiser le rendement de 550 plants de cannabis et obtenir une production de plus de 155.000 euros à la revente, selon un communiqué des gendarmes qui sont intervenus de concert avec les policiers du SRPJ de Montpellier. Les gendarmes de Prades avaient déjà saisi 350 plants et arrêté 3 personnes dans une maison inhabitée des Pyrénées-Orientales voisines en avril. Les gendarmes observent une expansion de la culture du cannabis en France, pas seulement chez les particuliers. Des organisations criminelles sont attirées par un produit récolté plusieurs fois par an et qui peut être consommé près de la zone de production, ce qui réduit les risques inhérents au transport. De l'artisanal à l'industriel, où est le pas ?

 

Par Joël Ruiz

 

Source: La Dépêche.fr

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Yop salut Mr Polo,

 

Voilà l'outil anti-crise de 2012 !!!!!

 

Des licences d'autoproducteurs pour l'année et hop, les flics pourront enfin se concentrer sur ce qui mine notre société (violences, arnaques, etc...) et non sur ce qui empêche les lobbyes de vendre encore plus....

 

Suis prêt à débourser des euros pour ça......

 

Le débat serait long mais la ganja peut renflouer les caisses......

 

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