Cannabis : faut-il changer de politique ?


Messages recommandés

Cannabis : faut-il changer de politique ?

 

Légaliser et taxer le cannabis comme le tabac. Face à la croissance du trafic de drogues, l’idée fait son chemin chez certains hommes politiques et partisans de la dépénalisation du cannabis. 3,9 millions de consommateurs réguliers, 550 000 chaque jour, la drogue illicite la plus connue de France peut-elle passer sous le giron de l’Etat ? Le débat fait rage, interpelle les politiques et met en question l’impuissance de la prohibition. Deux associations nous éclairent sur la voie de la légalisation contrôlée du cannabis.

 

cannabis-changer-de-politique.jpg

 

Pierre Kopp lance le pavé dans la marre. L’idée serait d’instaurer une taxe afin de dégager des fonds pour la prévention et de mieux réguler la consommation. Selon l’économiste, 1 milliard d’euros pourrait remplir les caisses de l’Etat via une filière nationale de vente du haschich. Pas très moral tout ça s’insurgent députés du Centre, du PS (Manuel Valls) et de l’UMP. Mais c’est bien là tout le problème s’exclament les défenseurs pour une légalisation contrôlée. L’arme répressive, sous couvert de la lutte morale contre les drogues, est jugée inefficace : 3,9 millions consomment du cannabis chaque année malgré l’interdiction de la loi.

 

« Et pourquoi pas légaliser la prostitution, l’héroïne ou la cocaïne pendant qu’on y est ? » Comme ça c’est clair pour le secrétaire d’Etat Benoist Apparu, remplir les caisses de Bercy n’est pas une fin en soi. L’enjeu reste avant tout celui de la santé publique. Et aussi celui de la sécurité pour le socialiste Daniel Vaillant. Car la prohibition profite aux dealers et à l’économie parallèle. Bref les trafiquants trafiquent et les consommateurs consomment. Alors que faire ? Le cannabis nuit à la santé, mais reste une drogue agréable selon les usagers. Et si la solution était la régulation de la consommation par la tolérance ?

 

Cannabis, l’analyse de Jean-Piere Galland

 

Fondateur du collectif d’information et de recherche cannabique ( CIRC ), Jean-Pierre Galland croit en la légalisation contrôlée. « Les politiques prennent la main sur le débat du cannabis. C’est encore un sujet tabou, mais ils comprennent que l’usage du haschich est largement répandu dans tous les milieux sociaux. Vous avez 550 000 fumeurs réguliers par jour, des quadras, des cadres, des employés et pas seulement des jeunes étudiants. Beaucoup expérimentent le cannabis car il comporte moins d’effets secondaires comparés à l’alcool, et c’est moins dangereux pour la santé. Vous pouvez avoir une dépendance psychique, mais pas de dépendance physique contrairement à l’alcool. »

 

C’est quoi une bonne politique de prévention ? « Une bonne prévention des drogues doit jouer sur la responsabilité des usagers, parler d’usage doux ou dur et non pas de drogue dure ou douce. Il faut arrêter de stigmatiser et de mettre à la marge les fumeurs de cannabis. Non, on ne devient pas schizophrène en fumant du haschich. La pénalisation des consommateurs (80 000 interpellations) ne résout pas le problème. Se retrouver avec un casier judiciaire pour avoir fumé 4, 5 joints et galérer après sur le marché du travail, c’est ce que j’appelle un cercle vicieux. »

La personnalité de la semaine : Fabrice Olivet, directeur de l’association Auto-support des usagers de drogues

 

« Le cannabis est une vraie drogue qui peut être dommageable pour la santé psychologique. Notre objectif (Association ASUD) n’est pas de faire la promotion des drogues, mais d’informer les publics, éduquer les usagers sur les bonnes pratiques, voir d’éloigner les plus vulnérables de l’usage de ces produits. Il est urgent de sortir de l’impasse de la pénalisation et de la vision moraliste sur le cannabis car au final la prohibition a favorisé l’économie parallèle et miné certains quartiers. Le tout répressif ne fonctionne pas. Pour preuve, le cannabis, c’est la drogue illicite la plus socialisée en France. »

 

L’écogeste : le chanvre contre les matériaux de construction polluants et toxiques

 

Une plante qui peut faire beaucoup de bien. Eh oui, le chanvre n’est pas seulement connu pour ses propriétés psychotropes (cannabis). Après la récolte, le broyage, le tamisage, le calibrage et le conditionnement, ouf, vous êtes parés pour le chanvre version matériau de construction écologique. Enduits, fabrication de murs, dalles de béton, isolation des combles ou des cloisons (mélange chaux et chenevotte), ce composite végétal oublié possède des qualités thermiques et acoustiques. Les rabat-joies diront que les filières bio-matériaux restent encore à développer. Mais pour les optimistes de nature, professionnels du bâtiment, bricoleurs en herbe, ce peut-être un bon moyen de changer les mauvaises habitudes (laines de verre).

 

 

Photo : Flickr - Roomic Cube

 

Publié par Christophe Baudouin

 

Source:Durable.com

 

Ce message a été promu en article

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Il n'y a pas d'alternative viable et durable. Oui à la légalisation contrôlée.

 

La responsabilité des politiques est aussi de protéger les citoyens. Tous les citoyens.

Et puisqu’il est aussi question de morale, il ne peut rien avoir de moral à laisser certains aux mains de réseaux criminels, au nom de considérations morales justement.

 

Cette même morale qui voulait interdire le préservatif malgré les risques mortels (doux jésus !).

Cette même morale qui refusait aux femmes d'avorter...

Cette même morale qui nous refuse encore le droit de disposer de notre propre corps... Et de fumer des joints si ça nous plait !

 

On est encore loin de l’émancipation...

Que ce monde est vieux !

 

Bravo mrpolo. Aplusse.

Modifié par Dad-Shroomy
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

J'ai rigoler quand j'ai lus:

« Et pourquoi pas légaliser la prostitution, l’héroïne ou la cocaïne pendant qu’on y est ? » il est pour la vente d'alcool et de cigarettes (que je considère comme drogue) et ne maitrise pas le sujet... pourtant il a le pouvoir.

On est pas prêt de voir changer les choses malgré ce qui est mis en œuvre pour.

Mais je reste optimiste, un jour peut être...

Lien à poster
Partager sur d’autres sites
  • 4 semaines après ...

La politique va changer c'est machine qui est en route parce que les hommes et les femmes et aussi les animaux la terre, bref je delire mais les hommes politiques de demain voir dans longtemps et eux aussi seront passés par les internats de lycée, les facs et même sur les bancs de l'ENA ont fume deja beaucoup de joints et comme tous le monde est touchés, les politiques aussi !!!! Jah merci !!!

 

C'est juste une question de patience !!

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Moi je dirai plus globalement :

 

Société : Faut il changer de politiques

 

Déjà changeons de politiciens, c'est la première étape pour que l'on puisse éventuellement avoir un jour une dépénalisation/légalisation de la ganja (et plus généralement des débats honnêtes sur les sujets de société...)

Ne rêvons pas, ce ne sont pas les marionnettes médiatiques ps et ump qui feront cela. (Je m'éloigne un peu du sujet, même si je reste persuadé que c'est une conditions préalable nécessaire.)

Lien à poster
Partager sur d’autres sites