Invité pK. Posté(e) juin 18, 2011 Partager Posté(e) juin 18, 2011 (modifié) Publié le 18 juin 2011 à 09h49 Mis à jour le 18 juin 2011 à 09h50 France soir Daniel Vaillant, ministre de l’Intérieur de Lionel Jospin, prône la dépénalisation du cannabis. Cette mesure, traditionnellement portée par les écologistes, fait hurler la droite, et divise la gauche. La légalisation du cannabis divise les politiques SIPA ! C’est un débat récurrent. Mené dès 2002 par Noël Mamère, alors candidat des Verts à l’élection présidentielle, il a rebondi cette semaine par la voix du député de Paris Daniel Vaillant, qui ne passe pas pour un « laxiste ». Dans un rapport remis mercredi au PS, le ministre de l’Intérieur de Lionel Jospin (2000-2002) estime qu’il est temps de « sortir de l’hypocrisie », et préconise « la légalisation contrôlée du cannabis ». « Il ne s’agit plus de prôner une abstinence illusoire mais de modérer la consommation des Français », explique-t-il. Parmi les mesures envisagées : « la reconnaissance rapide de l’usage thérapeutique du cannabis », la création d’une « filière nationale du cannabis inspirée de celle du tabac », une « production sous contrôle » ainsi qu’un « système de distribution sécurisé » calqué sur ceux de l’alcool et du tabac. La direction du PS, visiblement embarrassée, a aussitôt botté en touche. « C’est un sujet trop sérieux pour que l’on prenne des positions tranchées », commente Martine Aubry, appelant à un « grand débat » en 2012. Si la gauche revient au pouvoir, « elle organisera une commission de consensus pour essayer de dégager des solutions », confirme Jean-Marc Ayrault, président du groupe PS à l’Assemblée nationale. Pas question, donc, d’en faire un thème de campagne présidentielle. En coulisse, on assure que si la société française est « mûre » pour le mariage homosexuel, elle demeure farouchement opposée à la dépénalisation des drogues douces. Ce combat-là est incarné à gauche par Jean-Pierre Chevènement. Prédécesseur de Vaillant au ministère de l’Intérieur (1997-2000), le président du Mouvement républicain et citoyen rappelle que « ce débat a déjà eu lieu à l’intérieur du gouvernement de la gauche plurielle : il opposait Bernard Kouchner, ministre de la Santé, et moi-même, qui y ai toujours été hostile ». Depuis, Manuel Valls a repris le flambeau. Le maire d’Evry (Essonne), chef de file des « sécuritaires » au PS, proteste contre le rapport Vaillant. « Quand on est de gauche, épris de liberté, on ne peut pas accepter l’idée de légaliser quelque chose qui crée de la dépendance, dit-il. Cela irait contre mes valeurs. » Moins virulente mais tout aussi ferme, Ségolène Royal se déclare « pas favorable à la libéralisation du cannabis tant qu’on n’a pas prouvé qu’on a mis tous les moyens pour démanteler les réseaux ». Villepin et Le Maire pas d’accord : Cette position, commune à tous les candidats à la primaire socialiste, est un deuxième point de clivage avec les écologistes, après la question du nucléaire. La direction du PS, qui a ouvert les négociations jeudi en vue d’un accord électoral pour 2012, n’a pas encore abordé le problème. Mais Nicolas Hulot, Eva Joly et Cécile Duflot ont d’ores et déjà fait savoir qu’ils étaient partisans d’une révision de la réglementation sur les drogues douces. « Une politique pragmatique, c’est une politique de légalisation », affirme la patronne d’Europe Ecologie-Les Verts, totalement d’accord avec le rapport Vaillant. Ce dernier a d’ailleurs reçu un soutien étonnant. Alors que l’UMP (puisque quelques rares voix, telle celle de Maurice Leroy, se font entendre en sens inverse au centre) fait corps pour pourfendre le « projet Vaillant », Dominique de Villepin se démarque – une nouvelle fois – et propose, lui aussi, une dépénalisation du cannabis, qu’il souhaiterait voir sanctionner d’une simple « contravention ». « La contravention, c’est un message suffisant mais nécessaire, parce que la consommation de cannabis reste dangereuse », détaille l’ancien Premier ministre. Son ancien directeur de cabinet à Matignon, Bruno Le Maire, aujourd’hui ministre de l’Agriculture, ne cache pas son étonnement : « Il me surprend. En tout cas, moi je dis catégoriquement non à cette idée de “dépénalisation”, qui serait une véritable “abdication politique”. » Par Gaëtane Morin Modifié juin 19, 2011 par pK. Lien à poster Partager sur d’autres sites
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