Un journal mexicain interpelle les cartels après la mort d'un photographe


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1413784_3_5ec6_luis-carlos-santiago-photographe-de-21-ans.jpgLuis Carlos Santiago, photographe de 21 ans travaillant pour El Diaro de Juarez, a été assassiné par les cartels de la drogue

 

 

 

Un quotidien mexicain, dont un photographe a été assassiné la semaine dernière, a choisi de briser le "silence" que les cartels de la drogue veulent imposer aux médias, en leur demandant: "que voulez-vous de nous ?".

 

Le Diario De Juarez a ainsi interpellé dimanche, dans son éditorial, "ces Messieurs des diverses organisations qui se disputent le territoire de Ciudad Juarez", après l'assassinat de son jeune photographe Luis Carlos Santiago, 21 ans, abattu sur un parking dans sa voiture, à côté d'un collègue, grièvement blessé. Les tueurs n'ont pas été retrouvés, pas plus que ceux des 25 professionnels de la presse abattus dans le pays depuis l'arrivée au pouvoir du président Felipe Calderon, en décembre 2006.

GUERRE DES CARTELS

 

Les représentants des médias mexicains sont généralement des victimes collatérales de la "guerre des cartels" pour le contrôle du trafic, qui a fait 28 000 morts dans le pays sous l'administration Calderon, entre règlements de comptes et affrontements contre l'armée et la police. Dans cette guerre, Ciudad Juarez, où s'opposent les cartels "de Juarez" et "de Sinaloa", est le champ de bataille le plus sanglant : plus de 2 600 morts en 2009 et déjà plus de 2 000 en 2010.

 

"Sachez que nous sommes des communiquants, pas des devins", écrit le journal, qui désigne ainsi les cartels comme suspects. "En tant que professionnels de l'information, nous souhaitons que vous nous expliquiez ce que vous attendez de nous, ce que vous cherchez à nous faire publier, ou nous empêcher de publier, pour savoir à quoi nous en tenir", poursuit le journal.

 

Le Diario de Juarez défie à la fois les cartels et les autorités, en écrivant aux trafiquants qu'ils sont "actuellement les autorités de fait dans cette ville", expliquant que le gouvernement n'a pas empêché "que nos confrères continuent à se faire tuer". "Nous vous posons la question, car ce que nous voulons éviter par-dessus tout, c'est qu'un autre de nos collègues tombe encore sous vos balles". Le journal avait déjà eu un reporter assassiné, Jose Armado Rodriguez, en novembre 2008.

 

"LE SILENCE OU LA MORT"

 

"Ce niveau d'intimidation est une constante pour les médias locaux", explique Ricardo Gonzalez, de l'organisation de défense "Article 19". Cette ONG tire son nom de l'article 19 de la Déclaration universelle des droits de l'Homme, qui stipule que "toute personne a droit à la liberté d'opinion et d'expression".

 

Les cartels de la drogue imposent de plus en plus "le silence ou la mort" aux journalistes mexicains dans la couverture des violences liées au trafic de drogue, a dénoncé lui aussi début septembre le Comité pour la protection des journalistes (CPJ). "Il y a en effet un manque grave de réponse du gouvernement mexicain face aux attaques contre la presse", souligne M. Gonzalez.

 

Les mesures gouvernementales "ne sont pas efficaces, elles sont réactives et non préventives", affirme-t-il, car "il n'y a pas de mécanisme de protection pour les journalistes en situation de risque". "Pas une seule condamnation n'a été prononcée au Mexique, pour tous les crimes commis contre des journalistes", souligne-t-il encore, concluant que "ce degré d'impunité est une invitation ouverte à de nouvelles agressions".

 

 

[source=https://www.lemonde.fr/international/article/2010/10/19/un-journal-mexicain-interpelle-les-cartels-apres-la-mort-d-un-photographe_1413782_3210.html]lemonde.fr[/source]

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Yepa

 

Merci Cap´tain pour l'info.

 

Ici au Mexique c'est silence radio, et de voir un journal demander directement au narcos ce qu'ils veulent c'est vraiment avoir " unos buenos cojones ".

 

La situation est gravisime, on parle de viols sauvage de jeune fille ( encore aujourd'hui la sœur d'une de mes élèves c'est fait violer), d'arrestation a coup Ak47 ( moins sympa que la variet' de Serious...) dans des boites de nuit....

Ou je suis au début de l'année nous avons eu des "Toque de Queda" , des couvres feux à cause d'affrontement annoncé par avance entre bande de Narco et militaires.

 

Les gens ont vraiment peur ici, parfois avec exagération mais qui ne le serait pas en voyant l'état de la politique et des médias ici.

Déjà il faut bien comprendre qu'ici il n'existe pas de "véritable" partie de gauche , socialiste, communiste ou autres. Tout les journaliste " dérangeant" le gouvernement sont éliminé, par les narcos, ou pas les politiques.

 

Le probléme c'est que dans beaucoup de village du Nord la voie du Narco trafic est devenu la seul option pour beaucoup de jeune.

Ils partent aux USA reviennent au bout de quelques années plus pauvres qu'avant sans emploie, sans qualification.

Soit il faut "Albanil" ( une sorte d'esclave pour les riches ), soit ils tombent dans le Narco.

Partout dans les rue on entend ce qu'on appelle les Narco Corridos, je vous laisse apprécier :

https://www.youtube.com/watch?v=a_eZ_sunopA&feature=related

 

Je vous passe la finesse des paroles, je vous laisse évaluer le niveau à la finesse des images.

 

Bon j'ai encore plein de trucs à dire sur le sujet mais faut savoir s'arrêter avant de saouler les gens :-P

 

+++

 

edit : au faite, "la Mota" c'est fini depuis bien longtemps pour les narcos mexicains, comme on le vois dans le clip, la coke pur qu'il transforme dans des labos à la frontière pour revendre aux gringos à pris le dessus.

 

edit2 : Dans le clip on voit une plaque d'immatriculation avec une pomme , ce sont celle de Sinaloa dont captain parle dans son post. " La placa con el tomatito solo para los jefes".

Faut savoir également que des comme lui, j'ai put en croiser sur la route plusieurs fois, faut dire qu'ils sont pas discret.

Le mec qui chante n'est pas narco, mais un narcos vient le voir et lui demande d'écrire une chanson en lui donnant un bon paquet de tunes. Il arrive que la chanson ne plaise pas au narco , et le lendemain en une du journal le plus vendu de la ville on vera sa photo, la tête coupé ou le corps brulé.

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