Après tf1 et les stups, violence et loi du silence à tremblay


Messages recommandés

Après TF1 et les stups, violence et loi du silence à Tremblay

 

[source=https://www.rue89.com/2010/04/02/apres-tf1-et-les-stups-violence-et-loi-du-silence-a-tremblay-145783]Rue89[/source]

 

[dailymotion]

[/dailymotion]

 

TF1_Tremblay_Capture_0.jpg

 

Arrêt de bus de la gare RER de Tremblay. Des gens s'impatientent. Pour rien. « Vous n'avez pas entendu ? », les interpelle un homme. « Ils font grève, normal après ce qu'il s'est passé… » La veille au soir, un bus a été caillassé et un autre incendié par une vingtaine de jeunes dans la cité du Grand-Ensemble. En plein centre-ville.

 

Cette attaque fait suite à la diffusion sur TF1, le 29 mars, d'un reportage sur le trafic de drogue et la saisie, la veille, lors d'une opération de police, d'un million d'euros dans la même cité. Une des plus importantes jamais réalisée. Des petites coupures accompagnées de 1,5 kg à 2 kg de cocaïne, d'héroïne, de cannabis et d'une arme de poing. Quatre personnes ont été interpellées et placées en garde à vue.

 

« On va reconnaitre ma voix à la radio ? »

 

C'est la troisième fois en une semaine que Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis) fait la une. A l'arrêt de bus, un journaliste de France Info tend son micro à une dame d'une soixantaine d'années qui s'épanche, volubile : « La police ne fait rien, le maire ne fait rien et n'est jamais là. On a peur. Il va y avoir des représailles. »

 

De sa fenêtre, elle pouvait voir la fumée monter du bus. La police. Les CRS. « Un jour, on m'a brulé mon paillasson. Vous savez ce que m'ont proposé les policiers ? De le rembourser ! » Le journaliste radio s'apprête à prendre congé lorsqu'elle l'apostrophe avec une pointe d'inquiétude :

 

« On va reconnaitre ma voix à la radio ? Personnellement, je n'ai pas peur… pour ceux qui ont témoigné dans le reportage, ça doit être différent ! »

 

A ses côtés, Karima (son prénom a été changé), 18 ans, confirme l'impuissance de la police : « Dans une voiture, ils sont deux. Que peuvent-ils faire lorsqu'ils sont dix en face ? » Bien sûr, elle a vu le reportage de TF1. Comme tout le monde à Tremblay. La jeune femme nuance :

 

« Il faut comprendre les dealers. Ils veulent un travail mais on ne leur donne rien. C'est de l'argent facile. On fait pourtant tout notre possible pour s'intégrer. »

 

Elle ne s'émeut pas des arrestations. « Après tout, ils ont accepté et pris le risque d'être filmés… »

 

Sur le terre-plein devant l'hôtel de ville, trois armoires à glace discutent le bout de gras. Deux journalistes de M6 et un représentant d'un syndicat de police. La discussion porte sur l'interférence entre le travail de la police et le reportage de leur collègue de TF1.

 

Selon les forces de l'ordre, sa diffusion aurait précipité leur intervention. Gêné aux entournures, un des journalistes concède : « C'est sûr que quand on recherche le scoop sur 40 minutes… »

 

Les personnes arrêtées sont-elles les mêmes que celles filmées par TF1 ? « Je ne peux rien confirmer », répond le représentant syndical, « mais en tout cas, ils se ressemblent ».

 

« Un petit coup de couteau, c'est vite fait ! »

 

A Tremblay, Karima est loin d'être la seule à faire le lien entre le reportage de TF1 et la descente de police. Deux jeunes discutent de l'affaire et résument le sentiment des dealers : « C'est TF1 qui a filé l'info. Les visages des dealers sont floutés à la TV mais pas sur les cassettes. » Les journalistes n'ont qu'à bien se tenir.

 

Un confrère spécialiste des banlieues conseille d'aller sur place le matin. Les dealers dorment. Ils ne prennent leur service qu'en début d'après-midi. Et cette après-midi, ils seront de très mauvaise humeur. Le maire, lui s'interroge sur « les contreparties qu'a pu offrir TF1 aux trafiquants interviewés » dans un communiqué envoyé à ses administrés.

 

Un chemin de terre entre les arbres en fleurs mène de la gare RER au centre de Tremblay. Une dame pressée avec poussette s'inquiète en riant : « Faites attention quand vous posez vos questions. Parfois ils arrivent par derrière et hop un petit coup de couteau, c'est vite fait ! »

 

Avant de partir, elle ajoute : « Regardez, je suis black. C'est malheureux à dire mais c'est souvent des Blacks et des Arabes. » Plus loin, un homme de 40 ans relativise : « C'était pire aux Tarterêts (Essonne), des bus brûlés et des coups de feu tout le temps. » Les responsables ? Les tours et TF1, qui « attisent la violence. »

 

« Ici, il vaut mieux voir et se taire. »

 

Tremblay est calme. Les événements de la semaine nourrissent les conversations. Mais rien, ou presque, ne les rappelle. Dans une supérette, un jeune est plongé dans un article du Parisien, « Un mort dans la guerre des cités à Sevran ». La commune voisine de Tremblay. Un homme de 38 ans y a été lynché à mort dans ce qui semblerait être un règlement de compte qui a mal tourné. La police n'exclue pas un lien avec le trafic de drogue.

 

Rue de la Paix. Une tache sombre sur le bitume témoigne de la présence récente de la carcasse du bus. En face de la tour perquisitionnée. Celle du reportage de TF1. Mireille, la soixantaine, la désigne du menton à la sauvette. Et confie : « Ici, il vaut mieux voir et se taire. »

 

La résidente de la rue de la Paix raconte, encore hallucinée, la cohorte de CRS descendant la rue lundi. Appellerait-elle la police ?

 

« Jamais ! A quoi ça servirait ? Et il peut y avoir des représailles… S'ils font trop de bruit, je leur dis et ils baissent le ton. On se connaît. »

 

Derrière elle, personne ne sort ou n'entre dans la tour. Aucun jeune squatteur. Elle semblerait presque abandonnée alors que Tremblay s'anime au son des voix d'enfants en récréation.

 

A une des fenêtres du rez-de-chaussée, un homme s'adresse à une femme à l'intérieur. Sollicité lorsqu'il se rend à sa voiture, il réplique : « Je n'ai rien à déclarer, dégagez. » Derrière la fenêtre à moitié close, la femme observe la scène en silence.

 

« Dealer, c'est pourri comme taf »

 

« Moi, je n'ai pas peur », oppose Claudine, la cinquantaine. « Les gens ont surtout peur des représailles contre leur famille, contre les filles notamment… » Bravache, elle ajoute : « On est chez nous, ce n'est pas chez eux ! Il ne faut pas se laisser faire ! Je n'hésite pas à appeler la police. »

 

Claudine n'habite pas dans la cité du Grand-Ensemble mais plus haut, là où il n'y pas de dealers. La loi du silence s'applique à géométrie variable selon que l'on vive ou non à proximité des lieux de deal. Elle prévient : « Ils savent que vous êtes là, dès qu'il y a un étranger ils le savent, ils observent discrètement des fenêtres et préviennent les autres. »

 

Europe 1, suivi de peu par France-Soir, s'approchent. Claudine s'en va. Quelques mètres derrière, deux ados à capuche et casquette, uniformes jaune et noir de la ville de Tremblay sur le dos, balaient et ramassent les détritus.

 

RER direction Paris. Montés à Tremblay, deux jeunes ultra lookés de 18 ans, Nike Requin aux pieds et Blackberry à la main, discutent fringues et études. « Tu vas à la Sorbonne ? » « Non, Paris VII en communication, ça a l'air intéressant ! » Et se marrent en parlant de l'affaire TF1.

 

« Avec un million d'euros, les gens doivent penser que les dealers sont blindés mais c'est pourri comme taf ! J'ai jamais voulu le faire. Tu sors pas de la cité de la journée, tu gagnes rien ! »

 

Son pote conclut, moqueur : « Les mecs ont trop regardé Tony Montana. »

 

En partenariat avec LesInrocks.com

 

2009_01_16_logo-inrocks.jpg

 

A lire aussi sur Rue89 et sur Eco89

 

Le commissariat de Saint-Denis ? « Un local d'armée d'occupation », entretien avec Yves-Patrick Delachaux, ex-flic suisse

Tous nos articles sur la Seine-Saint-Denis

 

Ailleurs sur le Web

 

"Mes voisins sont des dealers", dans l'émission "Haute Définition" du 29 mars, sur le site de TF1

Hortefeux : les "petites crapules" ne feront pas la loi dans les cités, AFP via Google Actualités

 

 

A voir aussi

 

Tremblay / TF1 : dealers "bidon" ?

à écouter: France Culture - Fixeur en banlieue

 

[dailymotion]https://www.dailymotion.com/swf/video/xctr98[/dailymotion]

Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Invité CAPTAIN_GR0_ZbARRR

re

 

Mais kesss qu'on sans pète des dealer...

 

pour ma part le cannabis n'est pas une drogue !

mai une plante thérapeutique et naturel <

 

que je sache tu fai pousser ton propre cannabis, de bien meilleur qualité je pense...

alors te prend pas la tête avec des reportage a la con

roule toi un spliff mannn

 

 

P.S: encore des encxler de média qui en rajoute ect...

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Bonsoir,

 

Ben parce que ça parle de drogue

Et des effets pervers de la prohibition ?

 

+1

 

Sinon sa aurait été pas mal de mettre l'article de rue89 sur le topic déjà existant à ce sujet

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Reportage TF1: le maire de Tremblay attaque Emmanuel Chain et vice-versa

 

Le député-maire de Tremblay-en-France, François Asensi (PCF), a annoncé mercredi 21 avril qu’il allait déposer plainte contre TF1, qui avait diffusé le 29 mars un reportage sur le trafic de drogue dans cette ville.

 

 

Près d’un million d’euros en liquide et de la drogue avaient été saisis quelques heures avant la diffusion du reportage intitulé “Mon voisin est un dealer”. Deux jours après, un bus avait été incendié puis d’autres caillassés dans la ville, qui connaît toujours une certaine tension. “La concomitance de l’opération de police et du reportage a créé un mélange détonnant”, a déploré le maire lors d’une conférence de presse.

 

François Asensi a qualifié le reportage de “racoleur”, “caricatural”, “voyeuriste”. “L’image de notre ville en est profondément affectée”, a déclaré l’élu.

 

“Nous allons saisir vendredi au plus tard le tribunal de grande instance de Bobigny pour préjudice à l’image de Tremblay”, a dit le député-maire. Il a également prévu de saisir le conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) pour “faire examiner les conditions dans lesquelles TF1 et Elephant Cie ont réalisé le reportage”.

 

“Des doutes sérieux ont été exprimés sur les conditions de réalisation du reportage depuis sa diffusion”, a déclaré François Asensi, rappelant que le rappeur Larsen, qui avait accompagné la journaliste dans Tremblay s’était dissocié du reportage. lire la suite...*

 

La société d’Emmanuel Chain attaque le maire

 

François Asensi a affirmé avoir reçu mercredi une citation à comparaître devant le tribunal de Paris pour diffamation de la part de la société d’Emmanuel Chain Elephant et cie, qui a produit le reportage.

 

Un citoyen de Tremblay, employé de la mairie, qui apparaissait dans le reportage, Félix Sedaminou, a également prévu de déposer plainte, se sentant “trahi” par TF1. La journaliste “m’a demandé ce que je pensais de l’état de mon immeuble, (...) je ne savais pas que c’était pour TF1 et qu’ils venaient faire un reportage sur la drogue”, explique-t-il. Ses propos auraient été montés dans un contexte différent de ce sur quoi il était interrogé.

 

Par ailleurs, François Asensi a déclaré que “la municipalité (se réservait) le droit de saisir la Halde (Haute autorité de lutte contre les discriminations) au motif d’une discrimination territoriale”, la ville étant exclue du programme de rénovation urbaine.

 

AFP

 

[source=https://teleobs.nouvelobs.com/rubriques/derniere-minute/articles/reportage-tf1-le-maire-de-tremblay-attaque-emmanuel-chain-et-vice-versa?page=1]nouvelobs.com[/source]

Lien à poster
Partager sur d’autres sites