L'héroïne pour les nuls


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Le dessinateur et chroniqueur Jeff Danziger se penche sur la dernière initiative du maire de New York : il a fait éditer à l'intention des héroïnomanes un petit guide sur la manière de bien se piquer. Une démarche pas si folle.

 

Source: courrier international

 

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Illustration de la brochure

 

La Ville de New York a décrété, suivant une tendance mondiale, que la consommation de drogue ne valait pas la peine d'être combattue comme si c'était un délit : ceux qui sont assez stupides pour se droguer continueront à le faire quoi que puissent leur conseiller des autorités avisées ; et ils ne méritent pas qu'on gaspille des dollars pour eux.

 

A l'instar des Pays-Bas et d'autres pays, la municipalité considère donc que les toxicomanes peuvent être isolés et autorisés à se donner la mort comme ils l'entendent. Du moins tant qu'ils ne dérangent pas leurs concitoyens, qui, dans nos sociétés surchargées, ne se soucient guère de leur sort. Car il leur arrive d'être malades et, dans ce cas, il faut intervenir.

 

Le maire de New York, Michael Bloomberg, a surpris il y a quelques jours en présentant la façon dont la Ville s'efforce de lutter contre les risques de maladie et de blessure chez les toxicomanes. La municipalité vient en effet de publier une brochure intitulée "Prendre en charge, prendre soin", qui décrit la bonne manière de s'injecter de l'héroïne - "L'héroïne pour les nuls", comme l'ont surnommée des esprits malicieux. Le texte comporte quelques avertissements formels sur les effets néfastes que peut avoir l'héroïne. Mais après avoir précisé que la Ville de New York n'est pas favorable à la drogue, il décrit la manière de trouver une veine, de nettoyer des seringues et de s'entourer d'amis ou d'autres toxicomanes au moment de se piquer. Ce dernier conseil est pour le cas où les choses iraient mal et où vous souhaiteriez avoir des gens autour de vous pour vous aider, voire vous sauver la vie.

 

align=lefthttps://www.courrierinternational.com/files/illustrations/article/2010/01/heroin_flyer.jpg[/img]Le raisonnement sous-jacent tient la route, tout au moins sur le plan budgétaire. La toxicomanie et ses conséquences sont coûteuses. Ceux qui ne se droguent pas peuvent voir la mort par overdose comme la solution au problème. Mais, dans la pratique, les maladies et blessures occasionnées par la prise d'héroïne conduisent généralement aux urgences. On peut faire valoir qu'un toxicomane qui se pique lui-même dans un endroit sûr et en compagnie de ses congénères revient moins cher à une ville qui est déjà à court d'argent. Mais Bloomberg aura du mal à défendre la publication d'une brochure sur la bonne manière de procéder. Car c'est lui qui a mené la guerre contre le tabac. Il est aujourd'hui illégal de fumer dans tout restaurant ou édifice public de New York - même dans les clubs privés. Sous l'impulsion de la Ville, des immeubles entiers se sont déclarés eux-mêmes "zone non-fumeurs". Il y a quelques jours, j'ai senti une odeur âcre et très agréable de cigarette, je pense que c'était une Lucky Strike (mon premier amour, si ma mémoire est bonne). Dans ma jeunesse, à laquelle j'ai eu la chance de survivre, l'air new-yorkais était un concentré de fumée de cigare et d'émanations de diesel. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Comme un ami me le faisait remarquer, où sont passés les bons vieux White Owls [cigares bon marché très populaires] ?

 

Bloomberg a également mené une guerre contre la malbouffe. Il a dénoncé la présence de graisses hydrogénées et de mauvais lipides dans l'alimentation des New-Yorkais. Les restaurants ont reçu l'interdiction d'utiliser des huiles de cuisson susceptibles d'obstruer les vaisseaux sanguins et ils ont été contraints d'afficher la teneur calorique de leurs plats. Le cheese cake new-yorkais, qui était autrefois un plaisir mortel, est aujourd'hui beaucoup plus sain, même s'il a un goût de craie.

 

Le côté paradoxal de l'affaire - et nous aimons le paradoxe - est que Bloomberg, qui a été caricaturé en train de poursuivre, revolver au poing, un Big Mac dans une ruelle, donne aujourd'hui des conseils sur la manière la plus saine de s'injecter un poison dans les veines. Comme toujours, son approche politique du problème consiste à présenter les coûts et avantages et à en rester là. Il est vrai que nous avons des précédents pour nous éclairer. Durant la ridicule expérience américaine de la prohibition, non seulement la délinquance a progressé en raison de la contrebande et des bars clandestins, mais la consommation d'alcool frelaté a engendré davantage de maladies et de décès. Les Américains buvaient toutes sortes de succédanés, du méthanol, qui les rendait aveugles, à l'alcool artisanal, qui détruisait leurs organes.

 

Il a fallu dix ans au pays pour reprendre ses esprits sur la question de l'alcool, mais, pour l'héroïne, cela sera plus difficile. Le pire pour Bloomberg est l'aspect comique de certains conseils de la municipalité. Par temps froid, recommande la brochure, les toxicomanes doivent s'efforcer de stimuler leur circulation sanguine et d'élever la température de leur corps en se dépensant beaucoup. Elle suggère de "sauter pour se réchauffer".

 

Je me disais que le maire pourrait nous faire la faveur d'une démonstration. Si je m'étais rendu à la conférence de presse, je le lui aurais demandé. Et il aurait probablement sauté... sur moi.

 

 

Télécharger la brochure (anglais)

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J'avais déjà eu un truc semblable qu'on nous avait distribué au lycée je crois.

 

Ceci dit, il y a des démarches comme celles-ci qui pourront changer les choses peut-être un jour.

 

 

Peace!

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J'trouve pas ca trop mal comme démarche, au moins, ca change de " la drogue c'est mal ", et ils prennent enfin le probleme en compte, de maniere plus réaliste, au lieu de se voiler la face.

 

Sachant qu'ils ne pourrons pas enmpecher les heroinomanes de se shooter, autant qu'ils le fassent bien, enfin un raisonnement un tant soit peu sensé ! Bon apres...c'est pas ce qui va regler le probleme des addicts, mais bon ...

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Respect à tous,

 

C'est vrai ne rentrons pas dans un anti américanisme aveugle.

La vie est un paradoxe donc même s'il y en a un, dans cette forme d'action le role social est bien présent et permets dans l'extrême de la siuation de ces gens de garder un contact.

 

J'ai bien connu cette politique là en Suisse où l'on pouvait acheter des grammes d'héro et de coke au pied du palais fédéral à la vue de la justice et se les injecter sous les arches du palais.

Et pour le paradoxe, la police plutôt que d'arrêter les dealers de poudre allait arrêter 3 babas cools entrain de se rouler un bédot .

Donc, au bout d'un moment ils ont mis des fixrooms avec des éducateurs et toute l'hygiène nécessaire. Et plusieurs fois cela ma sauver la vie.

 

Alors, parlons de la France et sa politique de l'autruche. Combien de victimes du à un problème d'accès aux seringues ?

Combien sont morts non pas d'overdose mais d'empoisonnement justement du aux produits de coupe ?

 

Donc je trouve que c'est mieux que le néant.

 

La bise à tous

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Salut tout'l'monde,

en faisant des brochures aussi explicite, ça pourrait inciter des gens à se mettre à l'injection d'héro. Ca peut avoir aussi comme effet la banalisation de l'injection d'héro. Ou j'ai grandi, y avait des toxs à l'injection, ces gens là tueraient père et mère pour de l'argent, hors que j'avais un pote il a sniffé et fumé cette merde plus de 2 ans avant que je m'en rende compte (il travaillait et avait une vie de famille "normale"). Mon avis est qu'il n'y a rien de positif à faire des brochures sur comment bien s'piquer. A partir du moment ou tu te piques à l'héro, t'as pratiquement un pied dans la tombe.

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Salut,

 

ça ne va rien changer au très grave problème que consiste être un héroïnomane, shooté de surcroit. Le seul truc positif que j'y vois, c''est peut-être d'éviter de chopper le SIDA ou l'hépatite C.

 

Mais bon, quand un pauvre gars s'injecte 1g dans les veine tous les jours, plus rien n'a d'importance pour lui, sauf se débrouiller coûte que coûte pour s'envoyer sa dose quotidienne. J'en ai vu se faire les cotons sales (ou les filtres de clopes) qui avient servis à se faire un shoot pour tenter de s'inoculer des restes d'hero, au risque de s'injecter une poussière.

 

Ce genre de brochure est, à mon avis, sans aucun intérêt pour le junkie. Ca prouve seulement, et c'est déjà une bonne chose, que les autorités de NYC ont bien compris qu'une bonne prévention est plus utile que la répression.

 

A+

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Salut.

 

La démarche est pas du tout débile, le petit probleme, comme le précise Ricco, c'est que c'est pour l'héroïne, sa changera surment pas grand chose à la vie du gas, mais sa peut limité le risque de transmission de maladie.

 

Mais des démarches comme celle-ci sur le cannabis pourrait être vraiment intéressante, sa changerait du "fumer tue", "sa vous grille les neuronnes" etc etc etc.

 

Le cannabis pris intelligement pourrait aider pas mal de personne, à la place de ça il est totalement interdit, et les jeunes branleurs que nous étions ya quelques années aimaient bien franchir l'interdit ... On fumaient de chit dégueu avant d'aller en cours, et ça qu'on me dise ce que l'on veut ya des moment pour fumer, et c'est pas avant d'aller en cours en général.

 

Comme l'é dit je ne sais plus quel politicien, le cannabis n'est pas dangereux, c'est son interdiction qui le rend dangereux.

 

a+

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salut.

la france a déja mis depuis 1995 les stéribox avec deux seringues et des stéricups "cuillères" et tout le matos pour se désinfecter et deux préservatifs ce qui a beaucoup aider pour lutter contre le sida. mais je trouve la démarche des américains complétement débile.

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salut.

la france a déja mis depuis 1995 les stéribox avec deux seringues et des stéricups "cuillères" et tout le matos pour se désinfecter et deux préservatifs ce qui a beaucoup aider pour lutter contre le sida. mais je trouve la démarche des américains complétement débile.

 

Et en quoi est ce débile ?

 

Moi, je trouve cette démarche entièrement responsable, et je l'approuve à 100%.

 

Pourquoi ?

 

Parce que, au lieu de faire la politique de l'autruche, d'interdire coûte ue coûte, et se dire "la drogue, c'est pas notre problème, car c'est interdit" est se voiler la face du vrai problème de la drogue (ou plutôt devrai-je dire des drogues).

 

Se dire "les toxicos sont des êtres humains avant tout, et leur fournir des explications sur comment se droguer avec le moindre risque, malgré le fait que je n'approuve pas" est une démarche beaucoup plus humaniste, plus responsable du problème de société sur les drogues.

 

Le problème en soi n'est pas les drogues, mais le problème est principalement l'isolement du drogué, ne serait-ce que parce qu'il est marginalisé, et banni de la société "normale"...

 

Pourquoi ?

 

Si demain je veux m'enfiler une bouteille de whisky, je le peux, et personne ne trouvera rien à me dire, à part que je fais une connerie parce que je deviens alcoolo...

 

Si demain je veux me prendre de l'héro, je serai tout de suite mis de côté, car on aura peur de moi, car les drogués ne font pas partie de notre société devenue trop parfaite (on ne doit pas fumer, pas prendre de drogues, ne pas trop boire, faire du sport régulièrement, ne pas manger trop gras,...mais merde quoi, laissez nous vivre selon ce que l'on veut, et même si celà n'est pas bon pour notre santé !).

 

Voilà pour mon argumentaire.

 

Et pour conclure, je dirai que je n'approuve pas le fait de consommer des drogues en tous genres, surtout les drogues de synthèse, mais j'approuve l'idée comme quoi les tox' sont des êtres humains avant tout.

 

++

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Saturnin résume parfaitement mon avis, enfin pour le cannabis et toutes drogues dites douces.

 

L'héroine et autres opiacés de synthèses sont pour moi des poisons, quand je parle de poison, je parle pas de la cigarette ou du petard qui multiplie le risque du cancer du

poumon, mais bien de poison qui détruit sur un court terme !

 

Pour moi, les dealers (pas le goss du quartier qui vend ce qu'il trouve pour payer sa playstation), mais les personnes qui fournissent cette saleté en grande quantité ne vaut pas mieu qu'un meurtrier a mes yeux.

 

Actuellement on interdit tout, si tu te fais chopper avec n'importe quel stupéfiant, tu as le droit a 48h de garde a vue, une amende qui peu te ruiner, un truc sur ton casier judiciaire pour t'aider à (re)rentrer dans la vie professionelle, et si tu n'as pas de chance de la prison.

 

Avec ça, je me demande comment ils peuvent penser diminuer la consommation de stupéfiants en France. On ose imaginer les billets que brasse le trafiquants de stup, et je suis certain qu'ils n'arrêterons jamais.

 

Pour moi leur politique répréssive ne sert absolument a rien, mise a part nous piquer des sous une fois de plus.

 

Alors des démarches comme celle-ci sont a mon avis loin d'être débile !

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