Casamance sud du Senegal) recherche de variétés pures
J'ai déjà prospecté le Sénégal et je me suis cassé le nez, revenu bredouille.
Pas facile de passer la barrière de la peur des producteurs locaux.
Faut dire que leurs prisons n'ont rien à voir avec les nôtres.
Pour mon premier voyage, Dokta'Zee, un ami, m'avait déjà pas mal rencardé.
Il m'avait appris quelques mots de wolof qui m'avaient alors bien aidé.
Comme je ne comptais pas rester sur un échec, j'ai prévu un deuxième voyage
et c'est tout naturellement que j'ai proposé à Dokta de venir.
L'idée de revoir le Sénégal l'emballe, il est d'accord. Il reprend contact avec de vieux potes.
on partira pour la Casamance ; peu de chance de trouver quelques chose de potable ailleurs.
La saison devrait être pour octobre, on est en juin.
on fixe les détails, rendez-vous est pris pour octobre.
Départ à 11h de Zurich, Dokta'zee et moi.
Arrivée à Dakar 23h00. Température...chaude !
Ce qui choque, cette fois, c'est l'humidité.
Pas ressenti ça lors de mon dernier voyage.
Mais on arrive en fin de saison des pluies, normal donc.
L'atmosphère est lourde et oppressante.
On passe la douane et on trace direct hors de la zone de l'aéroport,
pour trouver un taxi qui ne pratique pas l'arnaque des 5000 CFA.
On paiera quand même 2000. Dur de négocier à l'entrée de l'autoroute.
Les taximen savent qu'à cet endroit on a pas trop le choix.
Arrivés à l'hôtel, pas de courant. Coupure générale dans tout le pays, depuis plusieurs jours.
On apprendra plus tard que des manifs s'organisent un peu partout dans Dakar, à cause des coupures.
Le ministre de l'énergie serait mis en cause dans des trafics liés à l'achat de gasoil de basse qualité,
ce qui réduirait la quantité de courant disponible chaque mois.
Je me rappelle mon premier contact avec une personne au Sénégal "C'est l'Afrique ici, monsieur !"
Une semaine que de grosses coupures ont lieu partout dans le pays.
Pour beaucoup de petites échoppes c'est la mort.
Le congélateur ou le frigo, c'est souvent tout ce qui leur permet de vivre d'un commerce déjà peu prospère.
Il fait chaud. Chaud et lourd.
Moustiques et humidité pour cette première nuit.
Moustiquaire obligatoire si on ne veut pas passer toute la nuit à se gratter.
Au Sénégal, les moustiques le plus emmerdants sont les très petits.
Leur trompes sont trop petites pour s'attaquer à la peau. du coup ils visent surtout les endroits les plus fins et donc les plus sensibles.
Voûte plantaire, parties entre les doigts, la paume, paupières, derrière les oreilles.
Toutes les parties qui évidemment vont vous démanger le plus.
Heureusement leur piqûre ne démange qu'une vingtaine de minutes...
Plein de moustiques en pleine ville
Ca va être dur en pleine brousse Casamançaise...
Lendemain matin départ pour le sud ; on règle quelques affaires sur place, on se rencarde sur les prix des transports.
Direction la gare "Le Pompier" pour choper un taxibrousse, en général une 504 break avec 3 places aménagées à l'arrière.
8 personnes avec le chauffeur...
direction kaolack pour l'instant.
A la saison des pluies, pas sûr que les routes soient en bon état.
On mettra finalement 4 heures pour faire les 150 bornes qui séparent Dakar de Kaolack.
Pas facile de slalomer entre les trous gros comme des voitures qui défoncent la route.
Les conducteurs ici sont des as du volant.
On fait une halte à kaolack, de nuit, dans un hôtel et départ le lendemain pour la Casamance.
Taxibrousse de nouveau mais cette fois on est 11.
Les 3 places de l'arrière sont occupées par une femme et ses 4 enfants
et une femme à côté de nous voyage avec sa gamine d'à peine 3 ans.
Aucun des gamins ne se plaindra de tout le trajet. 8h jusqu'a bignona.
8h pour moins de 300 bornes...
300 bornes de routes défoncées, parfois inexistantes, quelques fois inondées.
et qu'il faudra passer en espérant que le moteur ne rende pas l'âme, et de nouveau slalom entre les trous qui décorent la "route".
Passage de la Gambie sans encombres.
Juste le racket habituel des douaniers, 1000 CFA par étranger, à chaque tampon, de chaque douane.
Incroyable ce que l'attitude triste et renfrognée des douaniers Gambiens contraste avec l'accueil jovial des douaniers sénégalais.
Passé le bac de la Gambie, c'est reparti pour la danse des trous...
A partir d'ici, pour des raisons évidentes, je ne citerai plus les noms des villes et les prénoms des gens rencontrés seront factices.
Après la frontière Gambienne les routes casamançaises sont agrémentées d'une nouveauté.
Les barrages et les contrôles militaires.
Il y'en a tous les 5-10 km environ.
C'est que la Casamance a la réputation d'être une région de rebelles.
L'armée est donc présente partout sur les grands axes.
On s'arrête à Bignona. De là on prend un taxi collectif (un corbillard comme les appellent les sénégalais) direction K-ville.
Cette fois il n'y a vraiment pas de route, que de la boue, des trous et de l'eau.
On mettra 3-4 heures pour rejoindre K-ville.
en s'arrêtant tous les 2-300 mètres pour remettre de l'eau dans le radiateur ou rattacher la pédale de frein avec un bout de vis.
Le moteur chauffe en diable... On en a marre et il est temps que ca se finisse.
Heureusement au bout de toute cette galère, un bon lit et un bon repas, vraiment inespérés, dans ce bout du monde.
On a trouvé un « hotel » avec 2 cases au fond de la cour.
Avec Dokta on discute de nos possibilités de contacts sur place.
Dokta parle wolof mais ici on parle djoola.
Le patron de l'hôtel, Yvan, qui nous a entendus discuter, nous propose un plan avec un piroguier de la région.
Il connait les bolongs (les mangroves de la région) comme sa poche, il est né dedans.
De ce coté, les mangroves recouvrent tout. Impossible de se déplacer sans pirogue.
Au vu de la brousse, c'est pas le moment de la jouer baroudeurs qui s'y connaissent, l'idée me fait penser à des guignols chapeaux, shorts, rangers...
Ici la nature c'est pas les forets d'Europe.
Même si il n'y a pas de fauves, c'est rempli d'insectes et de reptiles en tous genres, un problème peut vite arriver.
Va pour le piroguier. Yvan l'appelle et rendez vous est pris pour le lendemain matin.
Faudra discuter le prix avec Célestin notre piroguier.
En Casamance la majorité des gens sont catholiques.
Les prénoms n'ont pas la consonance musulmane comme dans le nord.
Le lendemain, Yvan nous amène au point de rendez vous avec Célestin, petit bonhomme souriant, l'œil attentif, assez calme.
Il est pécheur et chef de son village, pas loin de 60ans.
Il a dans l'idée de nous montrer quelques iles et nous faire pêcher.
Ca nous convient. Tout ce qu'on veut c'est discuter seul avec lui du sujet qui nous amène ici,
au pire on aura passé une journée à visiter les mangroves.
Célestin nous emmène dans un dédale de canaux dessinés par les palétuviers ; peu de profondeur.
L'eau ici n'est que le résultat de la marée montante.
Arrivés dans une étendue d'eau plus grande, on commence à discuter avec Célestin.
Quelques allusions lui ont vite fait comprendre ce qu'on cherchait.
Il se marre. On lui demande s'il sait où trouver de l'herbe ou des cultures.
Oui il connait un village, M-village. sur une ile au milieu des bolongs.
Normalement les villageois cultivent de grands champs et produisent pas mal d'herbe ; on devrait trouver notre bonheur.
Direction M-village. à travers les mangroves.
Il n'y'a plus qu'a profiter du spectacle des bolongs, beaucoup d'oiseaux partout et de toutes sortes.
Des pélicans, rien à voir avec ceux que j'ai déjà vus au Mexique.
On croise pas mal de monde aussi, des gens qui pêchent, d'autres qui vivent sur leur pirogue.
Beaucoup de sentiers aperçus entre les palétuviers.
Il y''a beaucoup de vie ici, malgré les difficultés d'accès.
la 1ere question qui me vient c'est "où est l'eau douce ?"
Dans les mangroves il n'y a que de l'eau de mer.
Quelle sorte de variété peut bien pousser ici ?!
après 1 à 2 h de navigation, on arrive à M-village.
On traverse le village direction la case principale, qui sert de salle de réunion et à faire la fête pour les gens du village.
On discute avec les habitants, on parle vite plantes et cultures.
Chez eux ca n'est plus la saison. Ils ont bien de l'herbe et des graines, mais plus de champs en cours de culture.
Il reste une plante, derrière une case, en début de floraison, protégée par un filet, pour empêcher les chèvres de la manger.
On passe voir la plante histoire de voir.
1ere constatation la plante est dioique.
Je commence à poser des questions...
J'apprends qu'ici ils cultivent la Yamba en fonction de l'eau ou des réserves d'eau, sans se soucier de la durée des journées.
Ils sèment et ça part en flo quand ça veut.
2 récoltes par année. Parfois 3 si les réserves d'eau le permettent, mais c'est très rare.
Le sol est très pauvre (en réalité bien pire que ca ; la moitié du sol est composée de sable).
J'ai déjà du mal à croire que la plante est vivante tellement la terre me parait inadaptée.
Partout autour de l'ile, l'eau est salée.
L'eau des puits est douce, mais je me demande dans quelle limite.
On nous propose un peu d'herbe de la récolte précédente, ainsi que quelques graines, si on veut.
Difficile de refuser mais ces graines la ne me serviront à rien.
D'autant que l'herbe que l'on goute est plutôt light, même roulée pure.
par contre je reconnais bien le petit high clair et funny, particulier à la sénégalaise.
Ernestine, la proprio de la plante, se fait un devoir de nous montrer comment elle égraine, entourée de ses enfants.
Elle veut qu'on fasse des photos, qu'on la filme.
Tout le monde veut des photos d'ailleurs, avec promesse de les envoyer à notre retour.
Et il passe comment le facteur ici ? Ben faudra tout envoyer à Célestin qui ramènera un jour...
On retourne dans la case. On discute avec des hommes qui viennent d'arriver.
L'un d'eux nous dit que sur une ile, pas trop loin, il y a des champs en culture et qu'il peut nous y emmener si on veut.
Et comment qu'on veut !
Rendez vous est prit avec l'homme et Célestin pour le lendemain.
On continuera à discuter et déconner avec les mômes qui ont fini par s'attrouper en masse devant et dans la case.
Derrière, ca pile le mil et le maïs en cœur. Pour nous, c'est l'heure de rentrer.
Il y''a de la pirogue à faire avant de rentrer et faudrait pas rater la marée,
sinon on vas devoir se faire une grosse partie du chemin du retour à pied dans la vase des bolongs.
On profite du paysage en roulant quelques joints.
Finalement la marée on la ratera, et on se trainera la pirogue sur un sacré bout jusqu'à la terre ferme,
entourés des bruits assourdissants de tout petits oiseaux rouges et des crabes claqueurs multicolores.
Ont s'en fout, on est crevés, un peu def, c'était une bonne journée.
Celle de demain s'annonce tout aussi bonne !
Dur réveil ce matin, la fatigue commence à s'accumuler.
Après le petit-déjeuner, on part retrouver notre piroguier qui nous attend.
Le temps de rejoindre la pirogue partie au loin et d'embarquer, on part de nouveau dans les bolongs.
Au bout de 2 heures de navigation, on retrouve le village de M-village. L'homme qui doit nous guider nous attend déjà.
Il embarque. C'est lui qui guidera Célestin.
On repart direction les cultures.
Encore 1 heure à naviguer dans de nombreux dédales, dans les palétuviers, on arrive sur une petite "plage".
Il faut marcher. Le guide s'avère plus que nécessaire dans la jungle qui couvre l'île ou l'on est.
On passe des sections de jungle et de brousse, souvent inondées, des marais peu engageants...
Une marche assez longue qui nous conduit sur un petit camp occupé par trois jeunes hommes.
Derrière, un champ ! Un grand ! Rempli de plantes en floraison.
Une belle vision. On a trouvé ! Difficile d'exprimer le plaisir que l'on ressent à se trouver là.
Le campement est très rudimentaire.
Une petite case, des hamacs fait sur place avec de vieilles cordes.
Quelques feux qui servent à cuisiner, du linge qui sèche.
Un peu plus loin, une autre case, plus grande et mieux construite.
On discute avec les 3 hommes, ce sont les employés du propriétaire du champ.
Ce sont eux qui s'occupent des plantations.
On demande à visiter le champ. Pas de problème, ils nous accompagnent.
Je l'avais déjà remarqué mais c'est confirmé, la variété est dioïque.
Quelques males trainent encore. Bien évidement, toutes les femelles sont grainées.
Cette pollinisation précoce a stoppé la production assez tôt, mais le potentiel floral est présent.
Et ca produit du trichome en nombre. Très bon potentiel.
Dans tout le champ des petites parcelles de 4 m sur 1 m 50 ont été aménagées pour retenir l'eau au pied des plantes.
Ils préparent la terre en rajoutant des déchets organiques : nourriture, excréments, etc.
Encore une fois je suis étonné par le substrat. C'est rempli de sable, on dirait une plage.
Si ça parvient à pousser là, j'imagine facilement le potentiel dans une grow room avec de bonnes conditions.
Ici c'est 2 récoltes par an. Il faut l'eau de la saison des pluies et que les puits soient bien remplis pour la culture suivante.
Ils arrosent tous les jours à l'aide des puits qui entourent le champs, avec des seaux ou des arrosoirs.
Vue l'étendue du champs il y'a du boulot.
Les plantes font dans les 1m50 ; elles partent presque tout de suite en floraison.
Ils ne virent les males que quand les femelles sont bien toutes pollénisées, afin d'être sûrs de récupérer les graines pour la récolte suivante.
Le séchage se fait à même le champs au soleil, en surveillant les pluies pour que la récolte ne pourrisse pas.
De toutes façons, avec l'humidité ambiante qui règne, ca pourrit quand même un peu.
On apprendra finalement que ce sont eux qui font tout.
Préparation du terrain, ensemencement, culture, récolte, séchage, récupération des graines, conditionnement des sacs d'expédition.
Dans la case du fond, un peu plus de 100 kilos, conditionnés en balle de coton, avec le coton autour pour camoufler.
On nous offre de quoi goûter. Dokta en roule un pur.
Finalement le séchage est plutôt bon, pas une once de chlorophylle, elle est même limite fermentée. Très bonne en bouche, sacrés arômes.
Elle ressemble presque à de la Thaï mais en plus épicée, plus poivrée, le coté piquant des africaines.
Et autant celle d'hier était light, que celle la est bonne !
Vu les méthodes de culture et séchage pratiquées c'est étonnant et signe d'un très bon potentiel.
Je parle graines et on me sort une bouteille de 5 litres remplie.
J'en achète un petit sac. Ils ont du mal à comprendre pourquoi.
"tu veux faire chez toi ?" Ma réponse affirmative les fait marrer.
On discute du business que génère leur travail.
Ils bossent pour le propriétaire du champ, qui en a d'autres dans la région.
Les récoltes sont vendues un peu partout : Gambie, Guinée. Certains bateaux viennent du Togo, du Bénin ou du nord du pays.
Dans le passé, les autorités on déjà essayé de tout démanteler.
Les cultures se déplaçaient alors, mais ne disparaissaient jamais.
Les autorité ont fini par tolérer.
Rien d'autre ne pousse dans ces iles.
On réprime la consommation, mais on ferme les yeux sur la production.
Le prix d'une paix sociale qui a tout son sens en Casamance.
Le kilo au détail se vends entre 7000 et 35000 CFA selon l'offre et la demande, à savoir de 10 à 50 euros (15 à 75 $)
On demande si c'est possible de voir d'autres champs.
Là faudra demander au proprio et repasser demain.
De toute façon, il est temps de repartir sinon on vas encore se taper une partie du retour à patauger dans la vase.
Retour le lendemain, accompagné seulement de Célestin cette fois.
En chemin, on achète un poisson à un pêcheur croisé dans un bras de mer des bolong.
Bien grillé, ca fera un excellent repas pour midi.
Après le même long trajet dans les bolong et les îles, on retrouve le campement de la veille.
On sent tout de suite que l'ambiance est plus tendue.
Le boss est la. pas très content. Il est au courant pour hier.
Même ici, dans ce coin perdu au milieu de nulle part, tout se sait.
On sent que les ouvriers se sont faits engueuler. La prise de contact va être difficile.
Ca peut se comprendre : ici en Casamance, certains producteurs de yamba sont soupçonnés de financer la rébellion.
Si l'armée le soupçonne et lui met la main dessus, c'est pas la prison qui l'attend...
Heureusement que Célestin est la. Le boss le connait et lui fait confiance, mais même lui n'en mène pas large.
On s'explique un peu, l'ambiance se radoucit, mais ça reste tendu.
On échange des banalités et on finit par discuter des autres champs.
Je lui demande l'autorisation de faire des photos du champ dans lequel nous nous trouvons.
« D'accord, mais pas des alentours et pas des personnes présentes ».
On lui demande si on peut voir d'autres cultures, il accepte. C'est un des jeunes qui nous emmène.
Le champ n'est en fait pas très loin. Plus grand que le premier, plus dégagé,
plus clairsemé aussi. Il y a moins de puits et ca se voit.
Ce champ confirme pleinement le potentiel décelé la veille.
Même dans ses conditions difficiles.
On fait quelques photos, quelques films et on rentre au campement.
On discute vite fait de choses et d'autres et on s'attarde pas trop.
On a un poisson a griller et une faim a contenter.
En tout cas j'ai tout ce que j'étais venu chercher.
Sur le chemin du retour, Célestin nous amène sur une plage tranquille qu'il connait bien.
On accost. On part chercher une petite clairière, on tombe sur un petit village gardé par 2 jeunes hommes.
Ils sont la tout seuls, tranquilles. On s'installe avec eux.
on fait un feu et on se grille le poisson.
Pendant que le poisson se prépare, un bruit m'attire ; on entend la mer.
Je demande comment ca se fait, un des jeunes me répond mais c'est parce qu'elle est juste derrière !
On va vite voir, et 50 m derrière la butte qui protège leur campement, c'est l'océan.
Des kilomètres de plages de chaque coté, vides évidemment.
Une sacré vision pour finir ce voyage. Juste le temps d'une baignade et on part déguster le poisson.
Délicieux !
Le repas terminé, on bulle en fumant tranquille dans cet endroit paradisiaque.
Demain on repart pour Dakar, cette fois en bus.
On profite donc au max de ces derniers instants, loin de tout, un joint de yamba à la bouche...
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