Le Cannabidiol ou CBD est l'un des 60 composés trouvés dans le cannabis.
Le taux des crises dans le groupe traité avec le CBD a diminué de 39%.
@ JONATHAN NACKSTRAND / AFP
Le cannabidiol, un composant du cannabis, réduirait de 39% la fréquence des crises d'épilepsie dans leur forme la plus sévère, indiquent les résultats d'un vaste essai clinique publiés mercredi.
Un espoir pour les malades ? "Le cannabidiol ne devrait pas être vu comme une panacée pour traiter l'épilepsie mais pour des patients souffrant des formes les plus sévères qui ne répondent pas aux nombreux traitements, les résultats de cet essai clinique suscitent l'espoir que nous pourrions bientôt disposer d'une autre option", explique le Dr Orrin Devinsky, professeur de neurologie et de psychiatrie au Centre médical Langone de l'Université de New York. Il est le principal auteur de cette étude publiée dans le New England Journal of Medicine.
Un des 60 composant du cannabis. "Nous devons encore effectuer des recherches mais ce dernier essai clinique démontre, à un degré sans précédent, l'efficacité du cannabidiol pour traiter cette forme d'épilepsie", connue sous le nom de syndrome de Dravet, souligne-t-il. Le Cannabidiol ou CBD est l'un des 60 composés trouvés dans le cannabis. Il représente la plus grande concentration mais n'a pas de propriétés psychoactives.
120 enfants recrutés. Pour cet essai clinique, les chercheurs ont recruté 120 enfants et adolescents de deux à dix-huit ans souffrant du syndrome de Dravet. L'étude a été menée dans 23 sites répartis aux Etats-Unis et en Europe. Une partie des participants choisis au hasard a été traitée avec 20 milligrammes de CBD par kilo ou un placebo qui a été ajouté au traitement déjà suivi et ce pendant quatorze semaines.
39% de diminution. Le taux des crises dans le groupe traité avec le CBD a diminué de 39%. Chez trois des patients, les crises ont complètement disparu. Dans la cohorte des malades ayant pris un placebo, la réduction de la fréquence des crises n'a été que de 13%. Les effets secondaires signalés - vomissement, fatigue et fièvre - par 93,4% des patients ont été généralement légers ou modérément sévères.
Cet essai clinique a été financé par les laboratoires britanniques GW Pharmaceuticals qui ont mis au point une forme liquide du CBD appelée Epidiolex dont la FDA, l'agence américaine des produits alimentaires et des médicaments, n'a pas encore autorisé la mise sur le marché.
Le cannabis n’est pas qu’un dangereux stupéfiant qui a des conséquences sur la santé. De l’avis de plusieurs chercheurs, il a également des vertus thérapeutiques. Voici quatre maux que le cannabis peut soulager, en attendant la guérison.
1-La maladie d’Alzheimer
À ce jour il n’existe pas de traitement capable de soigner la maladie d’Alzheimer. Les thérapies mises en place visent seulement à ralentir l’apparition de la maladie, ainsi que les dégâts qu’elle cause. Les physiciens spécialisés dans l’étude du cannabis recommandent de la consommer sous forme de nourriture ou d’infusions.
2-La fibromyalgie
Manifestation de la maladie. Elle provoque des douleurs chroniques, de la fatigue musculo-squelettique, et des raideurs à certains points du corps. Elle touche surtout les femmes. Les douleurs, qui sont bien réelles, sont très difficiles à soigner et entraînent souvent chez les personnes qui en souffrent, de l’anxiété, des troubles du sommeil, et des dépressions.
Les patients peuvent trouver dans de la nourriture, des boissons et des crèmes analgésiques à base de cannabis, ou issu de graine de cannabis, une façon de se sortir de la dépression, ainsi que de soulager les douleurs.
3-L’obésité
Les problèmes d’obésité ont un fort taux de propagation au sein des populations. elle est généralement causée par une mauvaise hygiène de vie. Mais suite à des recherches, les origines sont bien plus complexes, parfois génétiques, ou encore environnementales. La Marijuana agit sur le métabolisme et affecte donc l’indice de masse corporelle. Le lien étant évident entre l’obésité et les problèmes de diabète, les chercheurs espèrent pouvoir mettre au point de nouveaux médicaments à base de cannabis, contre cette maladie.
4-Le trouble de stress post-traumatique
Le trouble de stress post-traumatique affecte les personnes qui sont exposées à des violences d’ordre physique ou psychologique. C’est par exemple le cas des vétérans de guerre qui, en rentrant, ont développé des dépendances à l’alcool, et à d’autres drogues addictives. Les victimes peuvent trouver dans l’utilisation du cannabis à but thérapeutique, un moyen intéressant de soulager leur trouble.
Le cannabis pourrait-il préserver notre cerveau des ravages de la vieillesse ? C'est ce que laisse entendre une étude menée par une équipe de scientifiques sur des souris.
Les résultats de cette étude pourraient aider les personnes
âgées atteintes de démence.[Pixabay]
Dirigée par le docteur Andras Bilkei-Gorzo, cette étude consistait à donner une faible dose de tétrahydrocannabinol (THC), composant le plus présent dans la plante de cannabis, à des souris d'âges différents. Les souris étaient ensuite testées sur des exercices de mémorisation. Les scientifiques ont remarqué que les rongeurs les plus âgés avaient retrouvé une capacité de mémoire proche des souris plus jeunes, auxquelles rien n'avait été donné.
Comme l'a expliqué le scientifique à l'Indepedent, la partie du cerveau dédiée à la mémoire, à l'humeur et aux sensations, que l'on nomme le système endocannabinoïde, «diminue fortement» avec l'âge. «La prise de THC active artificiellement ce système, chez la souris plus âgée», a-t-il démontré.
Les différentes souris utilisées pour les recherches d'Andras Bilkei-Gorzo étaient âgées de deux, douze et dix-huit mois. L'un des trois exercices consistait à faire interagir un des rongeurs avec un autre. Vingt-quatre heures plus tard, le sujet était placé face à la même souris que la veille, mais aussi une nouvelle.
Source: cnewsmatin.fr
Alzheimer, démence... Le cannabis rajeunirait le cerveau
La marijuana et plus précisément le THC qu'elle contient, pourrait constituer un moyen de lutter contre le vieillissement des cellules cérébrales, notamment responsable de la démence et de la maladie d'Alzheimer. La possibilité d'un nouveau traitement contre ces pathologies existerait donc bel et bien.
Plus connu pour ses effets néfastes sur le cerveau que pour ses bienfaits sur le système cérébral, le cannabis contribuerait pourtant au rajeunissement des cellules qui le constituent. Le tétrahydrocannabinol (THC), une des substances qui entrent dans la composition de la marijuana, serait à l'origine de « cette cure de jouvence ».
Tel est le constat d'une étude menée par des chercheurs de l’université de Bonn (Allemagne) et de l’université hébraïque de Jérusalem (Israël) et publiée ce lundi dans Nature Medicine. Des travaux qui laissent ainsi entrevoir l’éventualité d’un nouveau traitement contre les maladies dégénératives.
« Le THC avait renversé l'horloge moléculaire ! »
Pour arriver à leurs conclusions, les experts ont administré pendant quatre mois un traitement à base de cannabis à des souris de laboratoire ayant entre 12 et 18 mois, soit un âge assez avancé pour ces animaux. Un groupe référérence de rongeurs âgés de deux mois et non testé a également été observé.
Les résultats montrent que les animaux ayant reçu de la marijuana ont vu leur déclin intellectuel lié à la vieillesse à la fois stoppé, mais aussi soigné efficacement. Certains animaux-cobayes ont présenté des capacité cérébrales et mémorielles similaires à celles du groupe de référence formé par des souris bien plus jeunes. « Le traitement a complètement inversé la perte de capacités cérébrales des vieilles souris. (…) C'est comme si le THC avait renversé l'horloge moléculaire ! », se félicite Andreas Zimmer, principal responsable de l’étude.
Une piste pour traiter la maladie d'Alzheimer ?
C’est en stimulant les récepteurs cannabinoïdes du cerveau que le THC agirait, avancent les chercheurs. La raréfaction de ces cellules, naturelle avec l’âge, entraîne une accélération du vieillissement cérébral mais le cannabis imiterait les cannabinoïdes, mettant ainsi fin au processus.
Le cerveau humain présentant dans ce domaine les mêmes caractéristiques que celui des souris, les travaux des scientifiques allemands et israéliens pourraient à terme donner naissance à un médicament contre la démence ou la maladie d’Alzheimer. Avec, au passage, de nouveaux arguments dans le débat sur la légalisation du cannabis et son utilisation thérapeutique.
Science/Homme: Les patients qui utilisent du cannabis réduisent leur utilisation de médicaments contre la douleur, l'anxiété, la migraine et les troubles du sommeil
Uruguay: Les pharmacies pourront commencer à vendre du cannabis en Juillet
En bref
Un coup d'œil sur le passé
Science/Homme: Les patients qui utilisent du cannabis réduisent leur utilisation de médicaments contre la douleur, l'anxiété, la migraine et les troubles du sommeil
Dans un sondage en ligne avec 1 513 patients, qui ont reçu du cannabis auprès de dispensaires, des chercheurs de différentes institutions scientifiques aux États-Unis ont révélé qu'un grand nombre réduisait considérablement leur utilisation de plusieurs autres médicaments. Parmi les patients qui utilisaient régulièrement des opioïdes, plus des trois quarts (76,7%) ont indiqué qu'ils réduisaient leur utilisation depuis qu'ils ont commencé à utiliser le cannabis à des fins médicales.
Environ les deux tiers des patients ont diminué leur utilisation d’anxiolytiques (71,8%), suivis des médicaments contre la migraine (66,7%), les troubles du sommeil (65,2%), l'alcool (42,0%) et les antidépresseurs (37,6%). Les auteurs ont écrit que "la majorité des patients ont déclaré utiliser moins d’opioïdes ainsi que moins de médicaments pour traiter l'anxiété, les migraines et le sommeil après s’être initié au CM [cannabis médical]".
Piper BJ, DeKeuster RM, Beals ML, Cobb CM, Burchman CA, Perkinson L, Lynn ST, Nichols SD, Abess AT. Substitution of medical cannabis for pharmaceutical agents for pain, anxiety, and sleep. J Psychopharmacol. 1 Mar 2017. [in press]
Uruguay: Les pharmacies pourront commencer à vendre du cannabis en Juillet Le processus triennal de l'Uruguay en matière de légalisation de la consommation récréative de cannabis a atteint sa dernière étape le 6 Avril, lorsque le gouvernement a déclaré qu'il autoriserait les pharmacies à commencer à vendre le produit à partir de Juillet. Seize pharmacies se sont déjà enregistrées auprès du gouvernement du pays Sud-Américain pour pouvoir vendre du cannabis à des fins récréatives. Ce nombre devrait augmenter à 30 dans les prochains mois, a déclaré Juan Roballo, responsable du National Drug Board. Ils doivent vendre la substance à environ 1,30 US Dollars (environ 1,20 EURos) par gramme.
L'Uruguay est devenu un pionnier mondial lorsqu'il a légalisé la culture, la distribution et la consommation de cannabis à la fin de 2013. Le cannabis vendu dans les pharmacies sera cultivé par des producteurs licenciés par l'État. Les Uruguayens intéressés de 18 ans ou plus devront s'inscrire à un registre du gouvernement, qui ouvre le 2 Mai, et se limite à acheter 40 grammes par mois et 10 grammes par semaine. Les touristes étrangers ne pourront pas acheter le médicament.
Reuters du 6 Avril 2017
En bref
Etats-Unis: Les législateurs de Virginie-Occidentale approuvent le cannabis à usage médical Les législateurs en Virginie-Occidentale ont adopté un projet de loi qui permettrait aux patients d'utiliser certaines formes de cannabis pour des besoins médicaux. Si il était signé par le Gouverneur Démocratique Jim Justice, la mesure rendrait la Virginie occidentale le 29ème État pour permettre l'utilisation médicale de produits de cannabis, y compris les teintures, les extraits, les pilules et les huiles. Il n'autorise pas les patients à fumer du cannabis ou à cultiver eux-mêmes. Reuters du 7 Avril 2017
Allemagne: Les entreprises peuvent maintenant demander une licence pour la production de cannabis supervisée par le gouvernement Les entreprises, qui souhaitent produire du cannabis à usage médical, peuvent maintenant demander une licence auprès d'un organisme du Ministère Fédéral de la Santé. Ils doivent avoir de l'expérience dans la production de cannabis médicinal ou d'autres plantes médicinales. La date limite d'inscription est le 5 Juin 2017. Call for proposals by the German Federal Institute for Medicinal Drugs and Devices
République Tchèque: La décriminalisation du cannabis n'a pas entraîné de changement dans l'apparition de l'âge d'utilisation Une loi qui a dépénalisé l'utilisation du cannabis en 2010 n'a pas affecté l'âge d'apparition de consommation de cannabis. Département d'économie, Université de Tilburg, Pays-Bas. Červený J, et al. Int J Drug Policy. 2017;43:122-129
Science/Homme: L'utilisation de cannabis n'augmente pas le risque de blessure Dans une étude avec 1191 blessés et 1613 patients non blessés dans deux services d'urgence canadiens, l'utilisation d'alcool a été associée à une augmentation de trois fois du risque de blessure, ce qui n’était pas le cas pour l'utilisation de cannabis, de stimulants et de dépresseurs. Groupe de Recherche sur l’Alcool, Emeryville, Canada. Cherpitel CJ, et al. Drug Alcohol Depend. 2017;174:121-127
Science/Homme: Un inhibiteur de FAAH n'a pas réduit la douleur neuropathique Dans une étude contrôlée par placebo avec 116 patients, souffrant de douleurs neuropathiques périphériques, de Pologne, de République Tchèque et du Royaume-Uni, l'inhibiteur de la FAAH (acide gras amide hydrolase) ASP8477 n'était pas supérieur au placebo dans la réduction de la douleur. 63 ont terminé la période en double aveugle. Le médicament était bien toléré. Astellas Pharma EURope, Leiden, Pays-Bas. Bradford D, et al. Pain Med. 5 Avr 2017.[in press]
Science/Homme: Revue d’études cliniques contrôlées avec du cannabis et des cannabinoïdes Une revue sur 140 études cliniques contrôlées avec du cannabis et des cannabinoïdes dans les années 1975-2015 a été publiée dans Critical Reviews in Plant Sciences et est disponible en ligne. Grotenhermen F, Müller-Vahl K. Crit Rev Plant Sci. 17 Fév 2017. [in press]
Science/Homme: L'utilisation de cannabis réduit l'utilisation de crack Sur 122 participants, qui utilisent du cannabis pour réduire l'utilisation de crack, les chercheurs ont observé une fréquence réduite d'utilisation du crack. Les auteurs ont écrit que "d'autres recherches cliniques pour évaluer le potentiel des cannabinoïdes pour le traitement des troubles de l'utilisation du crack sont justifiées". Hôpital St. Paul, Vancouver, Canada. Socías ME, et al. Addict Behav. 2017;72:138-143
Science/Animal: Une préparation de THC, qui peut être utilisée localement sur les yeux Dans une étude avec des lapins, une nouvelle préparation de THC a considérablement amélioré la pénétration du THC dans le segment antérieur de l'œil suite à une application topique. Une pénétration oculaire améliorée a entraîné une diminution significative de l'activité d'abaissement de la pression intraoculaire. École de Pharmacie, Université du Mississippi, États-Unis. Adelli GR, et al. Invest Ophthalmol Vis Sci. 2017;58(4):2167-2179
Science/Homme: Effets du cannabis sur les niveaux de testostérone Lors d’une étude avec 1577 hommes, il n'y avait aucune différence des taux sériques de testostérone chez les utilisateurs de cannabis et les non-utilisateurs. Cependant, la testostérone sérique était inversement associée au temps depuis la dernière utilisation régulière du cannabis. Les concentrations sériques de testostérone étaient plus élevées chez les hommes ayant une consommation plus récente de cannabis. Institut National du Cancer, NIH, Bethesda, MD, États-Unis. Thistle JE, et al. Andrology. 10Avr 2017. [in press]
Science/Animal: Le CBD a amélioré les conséquences du statut épileptique chez le rat On a montré que le CBD était efficace dans un modèle de rat à l'état épileptique. Il a démontré des effets anticonvulsivants et neuroprotecteurs ", renforçant le rôle potentiel du CBD dans le traitement des troubles épileptiques". École de médecine de Ribeirao Preto, Université de São Paulo, Brésil. Do Val-da Silva RA, et al. Front Pharmacol. 2017;8:131
Science/Homme: Selon une enquête le cannabis riche en CBD a réduit les convulsions chez les enfants atteints d'épilepsie Chez 43 enfants du Mexique, l'utilisation de cannabis riche en CBD (cannabidiol) 51%, ont connu une diminution modérée à significative de la fréquence des cris, et 16% de cas supplémentaires étaient exempts de convulsions selon une enquête auprès de leurs parents. Le nombre de médicaments antiépileptiques utilisés a était réduit pour 9/43 (20,9%) des cas. Aucun effet négatif grave n'a été signalé. Institut des Technologies des Études Supérieures de Monterrey, Campus Salud, Mexique. Aguirre-Velázquez CG. Neurol Res Int. 2017;2017:2985729
Science/Animal: Le nombre de récepteurs CB2 augmente dans certaines régions du cerveau après l'anxiété et l'exercice Chez la souris, qui a été soumise à la peur sociale pendant cinq minutes sur quatre jours ou a eu accès à des roues, les niveaux de récepteurs CB2 ont augmenté dans certaines régions du cerveau. Les auteurs ont écrit que «ces résultats suggèrent que le système de récepteur CB2 est rapidement induit lors d'interactions sociales anxiogènes plus le conditionnement de peur ou l’exercice ; avec des réponses potentiellement adaptées pour les mécanismes d'adaptation ". Département de Biologie, Université du Dakota du Sud, Vermillion, États-Unis. Robertson JM, et al. Neuroscience. 6 Avr 2017. [in press]
Science/Cellules: La toxicité de l'anandamide sur les cellules cancéreuses a été augmentée par les céramides Dans une étude avec des cellules neuroblastiques humaines, la capacité de l'endocannabinoïde anandamide à endommager ces cellules cancéreuses a été augmentée par la présence de céramides dans ces cellules. Le neuroblastome est un type de cancer qui se forme dans certains types de tissus nerveux. Faculté des Sciences, Université d'Aix-Marseille, France. Di Scala C, et al. Chem Phys Lipids. 4 Avr 2017. [in press]
Science/Animal: Le CBD a empêché les poumons des porcs nouveau-nés d'être endommagés en raison de l'apport réduit en oxygène L'apport d'oxygène réduit au cerveau induit des dommages pulmonaires inflammatoires distants chez les porcs nouveau-nés. Le CBD a réduit ce dégât pulmonaire lointain, et cet effet impliquait le récepteur 5-HT1A. Hôpital Clinique de San Carlos-IdISSC, Madrid, Espagne. Arruza L, et al. Pediatr Res. 7Avr 2017. [in press]
Science/Animal: Dommages aux reins duent au diabète réduit par antagonisme du récepteur CB1 et activation du récepteur CB2 La néphropathie diabétique, les dommages aux reins dus au diabète ont été améliorés chez la souris par un antagoniste du récepteur CB1 (AM6545) en association avec un agoniste du récepteur CB2 (AM1241). Département des Sciences Médicales, Université de Turin, Italie. Barutta F, et al. Nephrol Dial Transplant. 6 Avr 2017.[in press]
Science/Homme: Aucune différence dans les capacités cognitives entre des personnes atteintes de psychoses avec ou sans consommation de cannabis Dans un échantillon de 1199 adultes atteints d'une maladie psychotique, il n'y avait pas de différence significative dans la performance cognitive chez les utilisateurs actuels de cannabis, les utilisateurs antérieurs de cannabis et les non-utilisateurs. Cependant, l'utilisation actuelle du cannabis avait une relation négative significative avec la fonction cognitive chez les personnes atteintes de psychoses affectives, mais pas chez celles qui ont des psychoses non affectives. Faculté de Santé et des Sciences Médicales, Université d’Australie-Occidentale, Australie. Waterreus A, et al. Schizophr Res. 2 Avr 2017. [in press]
Science/Animal: Le bêta-caryophyllène a réduit l'inflammation chez un modèle de souris avec la sclérose en plaques Dans une étude avec des souris, le bêta-caryophyllène a significativement amélioré à la fois les paramètres cliniques et pathologiques de la sclérose en plaques comme changeant. Cet effet a été lié à sa capacité à inhiber les cellules microgliales, les lymphocytes T, ainsi que l'expression de cytokines pro-inflammatoires. Département des Sciences de la Santé, Université Fédérale de Santa Catarina, Brésil. Alberti TB, et al. Int J Mol Sci. 2017;18(4).
Science/Animal: Le bêta-caryophyllène exerce des effets réduisant la douleur par activation du récepteur CB2 Le bêta-caryophyllène a réduit la douleur induite chez la souris par la capsaïcine, et cet effet a été médié par le récepteur CB2. Université des Sciences Pharmaceutiques de Daiichi, Fukuoka, Japon. Katsuyama S, et al. EUR J Pain. 2013;17(5):664-75
Science/Cellules: L'activation du récepteur CB1 relâche les artères contractées Les artères isolées de l'homme et du rat ont été contractées par plusieurs produits chimiques (angiotensine II, sérotonine et autres). L'endocannabinoïde 2-AG (2-arachidonoylglycerol) a induit, de manière dose-dépendante, une relaxation, et cet effet a été médié par l'activation du récepteur CB1. Université Médicale de Białystok, Finlande. Karpińska O, et al. Am J Physiol Regul Integr Comp Physiol. 29 Mar 2017. [in press]
Un coup d'œil sur le passé
Il y a un an
Financement Participatif pour le cannabis médical: L'organisme de bienfaisance “Déclaration Cannabis Médical” (MCD) lance un financement participatif pour une campagne d'information mondiale.
En France, la question du cannabis reste sensible puisque, selon les estimations, plus de 4 millions de personnes âgées de 12 à 75 ans en auraient déjà consommé.
Ce stupéfiant fait l’objet de nombreuses études aux conclusions contradictoires. Futura est parti à la rencontre de Paul Hofman, directeur du laboratoire de pathologie de Nice et chercheur pionnier dans la détection du cancer du poumon, pour en savoir plus sur cette substance.
La Journée Internationale du Cannabis qui a lieu aujourd’hui est l’occasion de faire un point sur cette substance, qui continue de diviser...
Si la légalisation du cannabis fait débat à l’approche de l’élection présidentielle, son usage et son utilité dans le milieu médical est de plus en plus reconnu.
Le cannabis, un allié contre le cancer
Pour les patients sous chimiothérapie, le cannabis serait un moyen efficace pour lutter contre les effets secondaires du traitement des cancéreux, comme les nausées et les vomissements, manque d’appétit, douleurs.
C’est le THC, principale substance euphorisante du cannabis, qui est utilisé pour améliorer la qualité de vie de ces patients. D’après plusieurs études parues sur le sujet, cette substance semble également exercer une action anti-invasive, qui permet d’empêcher la prolifération des cellules cancéreuses.
Son efficacité prouvée contre la sclérose en plaques
En janvier dernier, un rapport publié par l’Académie américaine des sciences reconnaissait l’efficacité du cannabis thérapeutique dans la réduction des douleurs des patients atteints de sclérose en plaques. Au Canada, un spray buccal (Sativex) est d’ailleurs disponible en pharmacie pour les personnes qui souffrent de sclérose en plaques. Ce médicament, qui soulage les douleurs, devait arriver en France depuis plusieurs mois, mais la commercialisation semble pour le moment bloquée.
Certains pays l’ont déjà légalisé
Si son usage récréatif est autorisé ou toléré dans certains pays et formellement interdit dans d’autres, son utilité dans le domaine de la santé est de plus en plus reconnue par le corps médical. En Colombie, c’est en 2015 que la marijuana a fait l’objet d’un cadre légal dans un but uniquement thérapeutique : « La Colombie franchit un pas important pour se positionner à l’avant-garde de la lutte contre les maladies et nous le faisons par un décret qui vise à mettre à profit les bienfaits du cannabis pour améliorer la vie des gens » s’était félicité le Président colombien à la télévision.
L’Europe ouvre petit à petit la voie à cet usage médical, comme en Allemagne où les députés votaient en début d’année la légalisation du cannabis à usage thérapeutique. Les médecins peuvent depuis le mois de mars prescrire à leurs patients qui souffrent de maladies graves (cancer, épilepsie, sclérose en plaques…) de l’extrait de cannabis ou de fleurs séchées. L’Irlande suivra malgré quelques réticences : le gouvernement irlandais dénonce dans le même temps le manque de preuves sur la sécurité, l’efficacité et les bienfaits de la drogue pour la santé. Le ministre de la santé du pays, Simon Harris a donné son feu vert mais pour « les patients qui n’ont pas répondu à d’autres traitements et dans les cas où il y a des preuves que le cannabis peut être efficace ».
L’Italie et l’Angleterre font également partie des pays qui autorisent la prescription de dérivés du cannabis à des fins médicales.
En France, il est autorisé… à titre exceptionnel
Chez nous en revanche, l’usage du cannabis dans un cadre médical est très encadré : depuis 2013, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) est habilitée à donner des autorisations de mise sur le marché de produits thérapeutiques contenant du cannabis ou ses dérivés.
La délivrance de ces produits reste très contrôlée, le Marinol par exemple est l’un des seuls dérivés autorisés, et il doit faire l’objet d’une procédure particulière.
Atteint de dystrophie musculaire et souffrant de douleurs chroniques, Jonathan Marchand, qui est contraint de vivre en CHSLD, a finalement obtenu son traitement au cannabis médical après deux ans d’attente.
Photo Didier Debusschère - Après avoir essayé des dizaines de médicaments, Jonathan Marchand demandait à pouvoir être traité avec du cannabis médical depuis deux ans, pour avoir une meilleure qualité de vie
«C’est surprenant comment ça agit, je ne pensais pas que ça aiderait autant que ça», affirmait l’homme de 40 ans, qui a obtenu il y a deux semaines sa première dose de 0,25 ml d’huile de cannabis après que son histoire eut été rendue publique par le Journal, en mars dernier.
Au cours des trois premiers jours, Jonathan Marchand recevait une dose par jour, puis deux. Il se rendra à trois au cours des prochains jours, selon ses besoins et les recommandations de son médecin. Étant donné sa condition, les préposés du CHSLD de Sainte-Anne-de-Beaupré où il demeure ont été autorisés à lui administrer directement par son tube de gavage.
«La première fois, j’ai senti l’effet après environ 30 à 45 minutes, mais je me suis habitué rapidement», dit-il, en indiquant que les premières doses liées au protocole établi par le Collège des médecins ne sont pas encore qualifiées de «thérapeutiques».
Meilleur sommeil «Je dors plus profondément et ça parait sur ma qualité de sommeil, ça faisait au moins six ans que ça ne m’était pas arrivé!», indique celui qui était à bout de ressources, après avoir essayé plusieurs opiacés et anxiolytiques pour apaiser ses douleurs chroniques.
«Il y a une bonne différence avec les médicaments que je prenais avant et qui me rendaient zombie une bonne partie de la journée», a affirmé M. Marchand, qui peut aujourd’hui jouir d’une meilleure qualité de vie.
Un pionnier Selon M. Marchand, il devient maintenant un pionnier en la matière, puisqu’il serait le premier à obtenir du cannabis en CHSLD au sein du CIUSS de la Capitale-Nationale. «Ma pharmacienne m’a dit qu’il n’y avait pas d’autres cas», a-t-il indiqué. Une information qui n’a toutefois pu être confirmée par le CIUSS.
Jonathan Marchand en avait fait la demande près d’un an avant la publication par le CIUSS d’une «circulaire» visant à baliser «l’organisation des services entourant l’accès à la marijuana à des fins médicales pour les personnes hospitalisées ou hébergées».
Son traitement: forme: huile Provenance : Ontario Équivalence : 40ml = 5 grammes de marijuana séchée Dose de départ : 0,25 ml Huile utilisée : huile de coco Taux de THC : 10mg/ml
Science/Homme: L'utilisation médicale du cannabis pourrait réduire l'abus d'opiacés sur ordonnance
Allemagne: La loi sur l'usage médical du cannabis est entrée en vigueur
En bref
Un coup d'œil sur le passé
Science/Homme: L'utilisation médicale du cannabis pourrait réduire l'abus d'opiacés sur ordonnance
L'usage médical du cannabis est fortement sous étudié, les récents résultats des chercheurs de l’Université du Nouveau-Mexique suggèrent qu’il pourrait réellement aider à combattre la dépendance. Les professeurs Jacob Vigil et Sara Stith, ainsi que le spécialiste de la douleur Anthony Reeve, ont présenté leurs recherches, le 3 mars, sur la façon dont le Programme Cannabis Médical du Nouveau-Mexique a affecté l'utilisation d'opioïdes sur ordonnance chez des patients souffrant de douleurs chroniques.
J. Vigil a déclaré que le Programme Cannabis Médical est sans précédent car les patients gèrent leurs propres soins, puisque les médecins ne peuvent pas prescrire des doses de cannabis, seulement autoriser les patients à en obtenir. Sara Stith nous dit que l'étude a comparé, sur une période de 18 mois, l'utilisation d'opioïdes prescrits chez les patients de A. Reeve, inscrits au Programme Cannabis Médical, et ses patients, non-inscrits au programme.
Suite à ces 18 mois, leur recherche a révélé une réduction de 31% de l'utilisation d'opioïdes chez les patients qui consommaient du cannabis, et une légère augmentation de l'utilisation d'opioïdes dans le groupe témoin. Daily Lobo.com du 3 Mars 2017
Allemagne: La loi sur l'usage médical du cannabis est entrée en vigueur
Une loi qui permet la prescription de fleurs de cannabis par tous les médecins, est entrée en vigueur ce 10 mars. Si les médicaments standard ne fonctionnent pas suffisamment, les assurances maladie devront payer pour un traitement avec des fleurs de cannabis, des extraits de cannabis ainsi que des médicaments à base de cannabis, tels que l'extrait de cannabis Sativex, dronabinol et nabilone. La loi ne limite pas la possibilité de prescrire du cannabis et des médicaments à base de cannabis pour certaines maladies.
À l'avenir, des plantations de cannabis contrôlées par l’État seront mises en place en Allemagne, mais en attendant, le cannabis sera importé, actuellement en provenance des Pays-Bas et du Canada. Le Ministère de la Santé a déclaré que le cannabis provenant d'Allemagne ne sera pas disponible en pharmacie avant 2019. En ce moment même, un nombre croissant de patients sont confrontés à plusieurs obstacles pour obtenir un traitement avec du cannabis.
Beaucoup de médecins ne sont pas formés sur la question et restent vigilants ou sceptiques, les prix des fleurs de cannabis dans la plupart des pharmacies ont augmenté, et la couverture des coûts par les assurances maladie est souvent incertaine. Deux conférences qui peuvent former les médecins sont prévues, le 13 mai à Francfort par l'ACM allemande, avec l'association médicale de Hesse, et les 29-30 septembre à Cologne par l'IACM.
”Cannabis und Cannabinoide als Medizin”, 13 Mai à Francfort ”IACM 9th Conference on Cannabinoids in Medicine”, 29-30 Septembre à Cologne
En bref
Science: Les procédures du 26ème symposium annuel de l'ICRS 2016 sont maintenant disponibles dans CCR Cannabis and Cannabinoid Research a publié lesprocédures du 26ème symposium annuel de l'International Cannabinoid Research Society: du 26 Juin au 1er Juillet 2016. Un autre article dans CCR de Stampanoni Bassi M, et al. discute de l'utilisationdes cannabinoïdes pour la maladie de Parkinson.
Philippines: Le Parlement veut légaliser l'usage médical du cannabis Tandis que Rodrigo Duterte, Président des Philippines, combat une guerre sanglante contre les trafiquants de drogue en ignorant les droits humains fondamentaux, un comité de la Chambre des représentants des Philippines a fait un pas vers l'usage médical du cannabis. Les législateurs philippins ont décidé de garder les patients qui consomment du cannabis médical hors du massacre en cours. Le projet de loi établit un ensemble de règles pour la réglementation du cannabis médical, qui comprend entre autres, les désignations pour se qualifier comme un patient qui utilise du cannabis médical avec une carte d'identité délivrée par le gouvernement. San Francisco Chronicle du 9 Mars 2017
Hollande: Bedrocan devient le premier producteur de cannabis médical approuvé au monde Après une inspection rigoureuse par les autorités sanitaires néerlandaises, Bedrocan aux Pays-Bas est devenu le premier producteur mondial de cannabis médical à se conformer aux normes GMP (bonnes pratiques de fabrication) de l'Agence EURopéenne du Médicament. C'est la première fois qu'un producteur de cannabis médical a atteint un tel niveau de conformité avec les exigences pour les médicaments. Communiqué de presse de Bedrocan du 23 Janvier 2017
Israël: Le gouvernement veut décriminaliser l'utilisation du cannabis Le gouvernement israélien a voté le 5 mars en faveur de la décriminalisation de l'usage récréatif du cannabis. Selon la nouvelle politique, qui doit encore être approuvée par le Parlement, les personnes arrêtées en train de fumer du cannabis obtiendraient une amende plutôt que d'être arrêtées et poursuivies. Les procédures pénales ne seraient lancées que contre les personnes arrêtées à plusieurs reprises en possession de la drogue. Reuters du 5 Mars 2017
Science/Homme: Un inhibiteur de la FAAH n'a pas d'influence sur la douleur chez les patients atteints de prostatite chronique Dans une étude portant sur 239 patients souffrant de prostatite chronique et de syndrome de douleur pelvienne chronique, les participants ont reçu de l’ASP3652, un inhibiteur de FAAH (amide hydrolase d'acide gras), à des doses différentes, allant de 50 mg à 600 mg par jour ou un placebo. La réduction de la douleur ne diffère pas entre le placebo et l'ASP3652. Cependant, le nombre de mictions journalières a été significativement réduit par des doses élevées de l'inhibiteur de la FAAH. Clinique d'Urologie, Urologie Pédiatrique et Andrologie, Université de Justus-Liebig, Giessen, Allemagne. Wagenlehner FM, et al. Urology. 27 Fév 2017. [in press]
Science/Homme: Le palmitoylethanolamide modérément efficace dans le traitement du syndrome du canal carpien Dans une étude contrôlée par placebo avec 61 patients diagnostiqués du syndrome du canal carpien bas et modéré, le palmitoylethanolamide endocannabinoïde (PEA) a été modérément efficace. Les patients ont reçu soit un placebo soit deux fois 300 mg PEA. Il n'y a pas eu d'amélioration de la douleur sur une échelle visuelle analogique, mais une certaine amélioration dans un questionnaire sur le syndrome du canal carpien. Hôpital Sant Rafael, Barcelone, Espagne. Faig-Martí J, et al. J Orthop Traumatol. 15 Mar 2017. [in press]
Science/Animal: L'exercice et l'alimentation influent sur les niveaux d'endocannabinoïdes dans le cerveau Chez les rats, 12 semaines d'entraînement pendant une demi-heure ont induit une augmentation significative du niveau de l'endocannabinoïde 2-AG dans l'hypothalamus, une région cérébrale particulière. Un régime riche en graisses a augmenté les niveaux d’expression du récepteur CB1 dans une autre région du cerveau, l'hippocampe. Université Lille Nord de France, France. Gamelin FX, et al. J Physiol Biochem. 10 Mar 2017. [in press]
Un coup d'œil sur le passé
Il y a un an
Allemagne: Acquittement de deux patients qui cultivaient du cannabis alors qu'ils pouvaient se le procurer en pharmacie
Science/Homme: Lors d'un essai clinique, l'extrait de CBD a été efficace pour traiter le syndrome de Dravet
Elle s’appelle Accordion Pill (ou « pilule accordéon »), et c’est une pilule à base de cannabidiol mais aussi de THC (tetrahydrocannabinol) qui rentre en essai de phase I dans le traitement de la lombalgie et de la fibromyalgie. Alors que l’efficacité dans la gestion de la douleur, des thérapies à base de cannabinoïdes est de mieux en mieux documentée, Accordion (AP-CBD / THC) est testée ici vs un autre médicament oral contenant du CBD et du THC, Bucal Sativex® chez 21 volontaires en bonne santé.
Le lancement de cet essai de phase I pour l’Accordion Pill ™, développée par la biotech Intec pour diverses indications, y compris le bas du dos et la fibromyalgie, rejoint donc d’autres médicaments innovants à base de Cannabis sativa, comme ce patch au cannabis, présenté récemment, qui va libérer lentement le principe actif dans la circulation sanguine du patient atteint de fibromyalgie ou de neuropathie diabétique. Des développements qui précèdent, au même titre que l’usage des patients, la recherche sur l’efficacité du cannabis médical dans la prise en charge de la fibromyalgie et des douleurs rhumatologiques et neuropahiques.
Ainsi, les sondages utilisateurs sur les traitements possibles de la fibromyalgie (source : National Pain Report) évaluent à 30% la proportion de patients fibromyalgiques aux Etats-Unis, ayant testé le cannabis médical et 62% d’entre eux le jugent très efficace à réduire les symptômes de la maladie. Enfin, il faut ajouter le potentiel commercial important du cannabis médical et des produits dérivés qui pourrait représenter 20 milliards de dollars dès 2020 et l’ampleur des dépenses de santé mondiales associées à la lombalgie, soit 6,2 milliards de dollars et à la fibromyalgie de 1,8 milliard de dollars… Ensuite l’essai de phase un va également tester un nouveau concept pharmacocinétique, cette forme d’accordéon qui devrait permettre d’uniformiser et de prolonger l’action de 2 des principes actifs du cannabis, le THC et de CBD. Cannabis sativa est déjà exploitée dans traitement de la douleur chronique et une variété d'autres indications. Des études cliniques antérieures réalisées à l'aide de la plante entière ou d'extraits spécifiques ont généré des preuves de l'activité analgésique du cannabis. De plus, des extraits de ses composés actifs, principalement THC et CBD, voire des dérivés synthétiques constituent une alternative thérapeutique prometteuse pour les conditions douloureuses (douleur chronique, neuropathique et inflammatoire) qui ne répondent pas correctement aux traitements actuellement disponibles. Cependant, les produits à base de cannabis entraînent parfois un effet parfois trop bref ou à retardement, une variabilité d’exposition, de réponse et d’effets secondaires selon les sujets.
Accordion (AP-CBD / THC) se présente comme un médicament à base de cannabis mais sans ces inconvénients fréquents des cannabinoïdes, car conçue sur le mode libération prolongée donc exposition plus uniforme pour un effet thérapeutique optimisé.
L’essai de phase I va donc comparer la pharmacocinétique et la tolérance de deux formulations de AP-CBD / THC à Bucal Sativex® chez 21 volontaires en bonne santé. Les résultats devraient être publiés au 3è trimestre 2017. Enfin cet essai devrait également apporter, au laboratoire fabricant, la preuve de concept de sa plate-forme Accordion Pill conçue plus largement pour les thérapies cannabinoïdes et, au-delà, apporter de nouvelles preuves de l’efficacité des cannabinoïdes dans le traitement des douleurs fibromyalgiques et lombalgiques.
Intec Pharma Ltd 28 March 2017 Intec Pharma Initiates Phase I Trial of Accordion Pill for Cannabinoid Therapies (Visuels)
Le Sativex pourra-il un jour arriver dans les pharmacies françaises ? « à ce stade, tout semble bloqué », indique Christophe Vandeputte, directeur général de la branche française du laboratoire pharmaceutique espagnol Almirall, qui fabrique ce médicament à base de cannabis, le tout premier autorisé en France.
Quand on parle de cannabis thérapeutique, on fait souvent la confusion entre deux situations. La première concerne des personnes atteintes de certaines maladies (cancer, sida, myopathie…) qui revendiquent le droit de pouvoir fumer du cannabis, en affirmant que cela soulage certains de leurs symptômes. Une revendication à laquelle s’opposent toujours les pouvoirs publics en France.
La deuxième situation concerne les médicaments fabriqués à partir de dérivés de cannabis. « Cela n’a rien à voir avec la “fumette”. » Notre médicament est un produit pharmaceutique comme les autres qui a fait l’objet d’études pharmacologiques, toxicologiques, de tolérance et d’efficacité », explique Christophe Vandeputte.
Autorisation sous contrôle médical
En France, la porte est restée longtemps fermée à ces médicaments, autorisés dans plusieurs pays d’Europe. Elle a commencé à s’entrouvrir au début des années 2000. Alors ministre de la santé, Bernard Kouchner avait autorisé, dans le cadre d’un plan antidouleur, les médecins à prescrire des dérivés de cannabis, mais de manière très encadrée.
C’est ainsi qu’un produit, le Marinol, a été rendu accessible pour des patients souffrant de douleurs neuropathiques. Mais le médecin doit faire une demande spéciale à l’Agence nationale de sécurité du médicament des produits de santé (ANSM). « Cette procédure est très complexe et prend du temps. Ce qui explique que les demandes à l’ANSM restent très limitées », indique le docteur Bertrand Lebeau, addictologue à l’hôpital Saint-Antoine (Paris) et à l’hôpital de Montfermeil (Seine-Saint-Denis). Depuis 2005, seulement 350 patients ont pu bénéficier du Marinol, médicament fabriqué à partir de cannabis de synthèse.
Le vrai tournant s’est produit début 2014 quand le ministère a annoncé l’autorisation de mise sur le marché du Sativex. Une première pour un médicament fabriqué à partir de la plante « cannabis sativa ». Délivré sous la forme d’un spray buccal, ce produit a été autorisé pour des patients atteints de sclérose en plaques et souffrant de spasticité modérée à sévère : un symptôme assez fréquent se traduisant par des contractures musculaires, parfois très douloureuses, des spasmes et des raideurs. « La concentration en THC est très faible et ne provoque pas d’effets euphorisants ni de dépendance » Le Sativex contient deux dérivés du cannabis : le cannabidiol (CBD) et le tétrahydrocannabinol (THC). Cette substance, le THC, agit sur le système nerveux, modifie les sensations, les perceptions et le comportement. Mais cet effet n’est pas possible avec Sativex. « La concentration en THC est très faible et ne provoque pas d’effets euphorisants ni de dépendance », souligne Christophe Vandeputte. Bref, le Sativex ne peut pas remplacer un « joint ».
Si sa commercialisation est aujourd’hui bloquée, c’est qu’aucun accord n’a encore été trouvé entre la firme et les autorités sur son prix et son remboursement. La Haute Autorité de santé (HAS) a jugé « faible » le service médical rendu (SMR) du médicament. En conséquence, le ministère ne veut pas payer le prix fort.
« On s’est mis d’accord sur un prix de 300 € pour un mois de traitement. Mais le ministère veut autoriser le remboursement pour seulement 350 patients par an. Alors que, potentiellement, on pense qu’il serait utile à environ 5 000 personnes », estime Christophe Vandeputte.
Depuis quatre mois, les marques suisses de chanvre légal se multiplient, créant un nouveau marché et un nouveau panel de consommateurs
Le gérant du shop La Belle Verte, à Lausanne, n’en revient toujours pas. Il y a six mois, il a ajouté le cannabis légal, c’est-à-dire à moins de 1% de THC, dans ses rayons. Depuis, les clients ne cessent de défiler: «Ce sont des personnes que je ne pensais jamais voir dans ma boutique: des hommes en costards cravates, des vieux, des mères de famille…»
Ce succès a déjà occasionné plusieurs ruptures de stock. Et les marques, telles que CPure, Cannaliz, Hempy et Budz, se multiplient. Le gérant dénombre sept autres points de ventes à Lausanne, dont trois kiosques et une station essence. L’herbe y est vendue de 2,6 à 20 francs le gramme, suivant la variété et la teneur en cannabidiol (CBD), la substance dominante de ce nouveau type de chanvre.
Le cannabis légal présenté dans un magasin de Lausanne: sous la forme d’herbe (cultivée sous serre ou à l’intérieur) conditionnée avec les mises en garde fédérales. Yves Leresche
Crème, huile, succédané de tabac: les moyens de consommer du cannabis légal sont nombreux. Alain, étudiant à l’Unil en biologie, préfère l’inhaler via un vapoteur à raison de quatre fois par semaine. «Il n’y a pas de nicotine, peu de THC, et plus du tout cette sensation d’addiction physique. Le vapo produit peu de fumée, ce qui préserve les poumons.»
Lire aussi: Cannabidiol et réduction des risques : encore une occasion manquée en Suisse
Les consommateurs de ce nouveau type de cannabis mettent à mal les clichés sur les fumeurs de joints. Des sportifs de haut niveau ont contribué à populariser le CBD, tel l’américain Nate Diaz, athlète en sport de combat, qui dit l’utiliser comme relaxant musculaire, le produit passant les contrôles antidopage.
Alexandre, étudiant à l’EPFL, en fume pour améliorer son sommeil et réduire sa consommation de cannabis. De un à trois joints par jour, il est passé à trois prises de CBD par semaine. «Cela fait deux semaines que je ne fume plus que ça. J’avais déjà essayé des substituts, mais il n’y avait pas le goût et l’odeur. Là, tu sens que c’est de l’herbe, tu conserves le plaisir, sans la défonce.» De fait, comme le souligne le rapport de l’OFSP le cannabidiol n’est pas une molécule «enivrante», contrairement au TCH présent en grande quantité dans l’herbe illégale. «Une consommation responsable»
Pour le Lausannois de 24 ans, le problème du THC, c’est qu’il agit surtout sur le cerveau: «Le CBD, lui, n’est pas psychotrope, il procure uniquement une détente musculaire.» Un plus pour la concentration, la mémoire à court terme et l’intégration dans une activité sociale. Alexandre n’hésite pas à en parler autour de lui, car à ses yeux il s’agit d’une «consommation responsable». D’autant plus que, ce chanvre étant légal, son origine et sa qualité sont mieux contrôlées. «C’est souvent bio, traçable, je peux remonter toute la chaîne de production et savoir ce que je consomme.»
Le président de l’association genevoise Alternative Verte, Nicolas Chanussot, souligne l’importance de cette traçabilité: «Sur le marché noir, le cannabis est frelaté. Avant, les dealers y ajoutaient de la fibre de verre pour le rendre brillant. Avec le CBD, on contrôle tout.» Depuis dix ans, Alternative Verte a pour objectif d’informer sur l’utilisation de plantes médicinales, comme le cannabis, pour une application thérapeutique.
Swissmedic, qui contrôle l’autorisation des produits thérapeutiques, interdit aux vendeurs de donner des conseils médicaux. L’organisation indique que le canabidiol pourrait avoir des effets antioxydants, anti-inflammatoires, anticonvulsifs, antiémétiques, anxiolytiques, hypnotiques ou antipsychotiques. Mais selon l’OFSP «son effet médicinal n’est pour l’instant pas assez avéré par la recherche».
De fait, pour Nicolas Chanussot la plupart des acheteurs de ce chanvre légal ont une motivation thérapeutique. C’est le cas de Mona, 50 ans, qui consomme du cannabis pour des raisons médicales depuis longtemps et pense que ce nouveau produit, faiblement dosé en THC, pourrait lui convenir. Discrète, elle précise seulement qu’elle cherche à soulager une «maladie neurologique».
Alors que plusieurs consommateurs semblent chercher un effet curatif, il n’existe pas de médicament contenant du CBD officiellement reconnu à ce jour. Le seul médicament à base de cannabis et étant accepté par Swissmedics est le Sativex, un spray buccal. Comme le cannabis médical, il est délivré dans des conditions strictes: pour pouvoir prescrire ces substances, un médecin a besoin d’une autorisation de l’OFSP.
Ce chanvre légal laisse certains sceptiques, comme Jean-Félix Savary, secrétaire général du Groupement romand d’études des addictions, pour qui le CBD fumé ou brûlé constitue un risque pour la santé. Contrôles policiers
A l’œil nu, impossible de différencier cannabis légal et illégal. Il faut pour cela des analyses en laboratoire. En cas de contrôle par la police, le consommateur a le choix: payer une amende d’ordre de 100 francs, sanction prévue par la Lstup en cas de possession d’une quantité d’herbe inférieure à 10 grammes. Ou accepter que le produit soit confisqué et soumis à une analyse.
«S’il s’agit de cannabis avec un taux inférieur à 1%, alors nous restituons la marchandise et l’affaire en reste là, explique le commandant de la police neuchâteloise Olivier Guéniat, si c’est du cannabis illégal, la personne sera dénoncée au Ministère public.
Elle devra payer les frais d’analyse et de dossier, en plus d’une amende». Un prétest bon marché, en cours d’élaboration, devrait simplifier et réduire les coûts des contrôles. Quant aux mineurs, ce nouveau type de cannabis, sous la forme de succédané de tabac, leur est interdit.
L’Allemagne vient de légiférer sur le cannabis thérapeutique : les malades souffrant de cancer ou de sclérose en plaques peuvent désormais s’en procurer en pharmacie, sur ordonnance, et se faire rembourser leur traitement. En France, à l’inverse, la situation reste bloquée : après avoir autorisé un médicament à base de cannabis en 2014, le Sativex, le gouvernement semble faire marche arrière… Les « patients », en attendant, se tournent vers le système D.
Depuis le mois de mars 2017 en Allemagne, une loi autorise l’usage du cannabis à des fins thérapeutiques. Elle ne concerne que certains malades, souffrant de douleurs chroniques ou atteints de maladies graves comme le cancer et la sclérose en plaques : ils peuvent désormais, munis d’une ordonnance, se procurer en pharmacie des fleurs et des feuilles séchées, des médicaments à base de cannabis comme le Sativex, ainsi que des cannabinoïdes synthétiques (Dronabinol et Nabilone).
Les frais sont pris en charge par les caisses d’assurance maladie et une agence publique chargée de gérer la culture du cannabis médical doit être créée. « Dans le domaine médical, on n’emploie pas les mêmes variétés que pour une consommation récréative », explique Bertrand Rambaud, président de l’Union francophone pour les cannabinoïdes en médecine (UFCM) : en effet, on recherche des variétés qui contiennent plus de cannabidiol (CBD) et moins de tétrahydrocannabinol (THC), ce dernier étant bien plus psychoactif que le premier.
Un patient autorisé à cultiver du cannabis
Cette nouvelle loi allemande fait suite à un précédent : l’autorisation exceptionnelle accordée en septembre 2016 à un patient allemand atteint de sclérose en plaques et qui cultivait lui-même du cannabis. L’autorisation, valide jusqu’au 30 juin 2017, ne sera pas prolongée : ce patient pourra en effet désormais se procurer la plante en pharmacie.
Rappelons qu’en Allemagne la possession de cannabis reste interdite, même si la détention de petites doses est tolérée, les quantités acceptées variant suivant les régions.
Le Sativex n’est toujours pas disponible en France
Alors qu’en Allemagne, une telle loi a été adoptée à l’unanimité, la situation du cannabis thérapeutique en France en reste toujours au statu quo. Les malades avaient pourtant bon espoir lorsque le Sativex, médicament à base d’extraits de cannabis, a reçu en 2014 une AMM (autorisation de mise sur le marché). Rappelons que le Sativex est indiqué pour pallier les troubles de spasticité (incapacité à marcher, à prendre des objets, etc.) modérés à sévères chez les patients atteints de sclérose en plaques.
Ce médicament, que l’on vaporise sous la langue, est disponible en Grande-Bretagne, en Espagne, en Allemagne, au Canada, au Danemark, en Norvège, en Israël, en Autriche, en Pologne, en Suède, en Italie ou encore en Finlande.
Trois ans après l’AMM, le Sativex n’est toujours pas disponible dans nos pharmacies, car les autorités françaises n’ont pas accepté le prix proposé par Almirall, le laboratoire fabricant. Un prix pourtant inférieur à celui pratiqué dans les autres pays européens!
Et l’on risque d’en rester là. « L’État français a classé le Sativex dans la catégorie 5 du Service médical rendu, ce qui montre clairement qu’il n’a pas la volonté de le rendre disponible », lâche amèrement Bertrand Rambaud, président de l’UFCM.
En effet, la catégorie 5 du Service médical regroupe les médicaments considérés comme « n’apportant pas d’amélioration dans le traitement des symptômes ». « Nous souffrons d’un positionnement moral et idéologique face au cannabis, seulement vu comme une drogue et pas comme une plante médicinale », déplore Bertrand Rambaud.
Le cannabis soulage les symptômes de la sclérose en plaques
Plusieurs études sur le Sativex sont pourtant très positives. L’une des plus récentes (publiée en 2016 dans la revue European Neurology par le Pr Patrick Vermersch de l’université de Lille) a porté sur 433 malades de sclérose en plaques : en majorité, ces derniers ont vu diminuer la spasticité, les spasmes, la fatigue, la douleur et les problèmes de sommeil au bout de trois mois de prise de Sativex.
Pour les malades français, reste donc le système D : se faire prescrire du cannabis par un médecin puis passer la frontière pour aller en acheter en pharmacie, dans des pays qui, comme les Pays-Bas, ont mis en place une filière de cannabis thérapeutique. La situation est donc compliquée, et les patients doivent payer le traitement de leur poche.
L’UFCM, association administrée par des malades et autant de professionnels de santé, accompagne les malades dans cette démarche grâce à des médecins qui connaissent bien les effets du cannabis médical et les interactions avec les autres traitements. L’exemple de notre voisin allemand pourra-t-il aider à débloquer le statu quo français ? Les médecins du conseil scientifique de l’UNISEP (Union associative pour lutter contre la sclérose en plaques) continuent en tous cas de réclamer le Sativex aux autorités françaises.
IACM: Conférence des Cannabinoïdes 2017 - Appel aux descriptions des présentations et aux inscriptions
En bref
Un coup d'œil sur le passé
IACM: Conférence des Cannabinoïdes 2017 - Appel aux descriptions des présentations et aux inscriptions
Le Conseil d'Administration de l'IACM vous invite à la Conférence des Cannabinoïdes et à présenter vos recherches. Elle se tiendra les 29 et 30 septembre 2017 à Cologne, en Allemagne. Le site Web de la conférence avec le programme préliminaire est en ligne dès maintenant pour la soumission des descriptions des présentations et des inscriptions des participants. Les dates limites pour les présentations orales sont le 31 mai 2017 et le 31 juillet 2017 pour les descriptions des présentations. Veuillez trouver ici les sponsors de la réunion à venir.
Si vous souhaitez parrainer la conférence, veuillez contacter l'IACM en envoyant un courriel à info@cannabis-med.org. Date: 29-30 Septembre 2017 Localisation: Maritim Hotel, Cologne, Allemagne
Des frais d'inscription réduits sont disponibles jusqu'au 31 Juillet 2017. Ne manquez pas la principale conférence sur le cannabis et les cannabinoïdes en médecine! Au cours de la Conférence, l'IACM honorera quatre personnes pour des accomplissements spéciaux concernant la réintroduction du cannabis et des cannabinoïdes en tant que médicament. Il y a un prix pour la recherche fondamentale (Ester Fride Award), pour la recherche clinique, pour les jeunes chercheurs et un prix spécial. Le Comité des prix de l'IACM élira les lauréats. Chaque prix est associé à un prix de 500 EURos. Au cours de la Conférence, l'IACM tiendra son Assemblée Générale et élira les nouveaux membres du Conseil d'Administration et un nouveau Président/Présidente.
En bref
Science/Homme: Les patients préfèrent le cannabis aux opioïdes Dans un sondage auprès de 271 patients canadiens qui ont reçu du cannabis à des fins médicales, le cannabis a souvent remplacé d'autres médicaments (63%), en particulier les opioïdes pharmaceutiques (30%), les benzodiazépines (16%) et les antidépresseurs (12%). Les patients ont également déclaré avoir substitué l'alcool (25%) et les cigarettes / tabac (12%) avec le cannabis. Université de Colombie-Britannique, Okanagan, Canada. Lucas P, Walsh Z. Int J Drug Policy. 2017;42:30-35
Allemagne: Une formation médicale pour les médecins sur l'usage médical du cannabis et des cannabinoïdes Le 13 mai, l'Association Allemande pour le Cannabis comme Médicament en collaboration avec l'Association médicale de Hessen et la ville de Francfort organisent une conférence pour éduquer les médecins et autres professionnels de la santé sur l'utilisation médicale du cannabis et des cannabinoïdes. Cannabis et Cannabinoïdes en Médecine
Hollande: La chambre basse du parlement a adopté un projet de loi qui permet la culture du cannabis La chambre basse du parlement néerlandais a adopté le 21 février par 77 à 72 un projet de loi pour dépénaliser la culture du cannabis aux Pays-Bas. Le projet de loi doit encore être adopté par le Sénat. Le cannabis est disponible dans les « coffeeshops » pour usage personnel, mais la réelle production pour approvisionner ces magasins est illégale. En conséquence, les détaillants doivent s'ouvrir à des poursuites potentielles en cultivant leur propre cannabis ou en l'achetant auprès de réseaux criminels. UPI du 21 Février 2017
Allemagne: Présentation de l'agence pour le cannabis Le 3 mars, le Ministère Fédéral de la Santé a présenté des plans détaillés pour la nouvelle agence de cannabis qui superviserait la culture du cannabis et la production ultérieure pour être utilisée en médecine, conformément à une nouvelle loi approuvée par le Bundestag en Janvier et qui devrait entrer en vigueur mi-Mars 2017. British Medical Journal du 8 Février 2017 Pharmazeutische Zeitung du 3 Mars 2017
Science/Homme: L'utilisation du cannabis n'est pas associée à un risque accru de maladies cardiovasculaires Dans une étude menée auprès de 5113 adultes âgés de 18 à 30 ans au départ (1985-1986) de l'étude Développement des Risques Coronariens chez les jeunes adultes, suivis pendant plus de 25 ans, le cannabis n'a pas été associé à un risque accru d'événements cardiovasculaires. Comparé à l'absence de consommation de cannabis, la consommation cumulative tout au long de la vie et la consommation récente de cannabis n'ont montré aucune association avec des incidents de maladies cardiovasculaires, un accident vasculaire cérébral, une maladie coronarienne ou une mortalité due à des maladies cardiovasculaires. Institut National du Cœur, des Poumons et du Sang, Bethesda, États-Unis. Reis JP, et al. Am J Public Health. 2017 16 Fév :e1-e6 [in press]
Danemark: Plus de 80% des Danois soutiennent l'utilisation du cannabis à des fins médicinales Plus de 80% des Danois sont favorables à la légalisation de l'usage médical du cannabis, a révélé un nouveau sondage, ce qui augmente les chances qu'un projet pilote prévu pour l'année prochaine qui entraînera la fin de la prohibition. Le Danemark prévoit, à partir du 1er Janvier de l'année prochaine, lancer un essai de quatre ans qui permettra à un «groupe de patients défini» d'être traité avec du cannabis médical, après qu'un accord ait été conclu au Parlement Danois en Novembre dernier. The Local du 27 Février 2017
Science/Animal: Les acides gras oméga-3 augmentent les récepteurs CB1 et réduisent la croissance du cancer du côlon Dans une étude sur des souris, les acides gras oméga-3 diététiques ont inhibé de façon significative la croissance intestinale du polype, corrélée avec l'induction de l'expression du récepteur CB1. Institut National de Gastroentérologie "S. de Bellis", Hôpital de Recherche, Bari, Italie. Notarnicola M, et al. Int J Mol Sci. 2017;18(3).
Science/Homme: Les symptômes de sevrage prolongés chez les jeunes consommateurs de cannabis atteints de maladies psychiatriques Chez 50 jeunes adultes âgés de 18 à 25 ans, les symptômes de sevrage après cessation du cannabis dépendaient des maladies psychiatriques. Ceux qui n'avaient pas de diagnostic psychiatrique avaient la sévérité des symptômes de sevrage considérablement réduite au cours de la première semaine d'abstinence et avaient une durée plus courte de sevrage au cannabis. Département de Psychiatrie, Hôpital Général du Massachusetts et l’École Médicale d’Harvard, Boston, États-Unis. Schuster RM, et al. Prev Med. 2017 Feb 24. [in press]
Science/Animal: Le CBD a amélioré la cognition chez un modèle schizophrène de rat En utilisant un modèle schizophrène de rat, les chercheurs ont examiné l'effet du traitement chronique de CBD sur la cognition et l'interaction sociale. Le traitement au CBD a amélioré de manière significative la reconnaissance, la mémoire de travail et les déficits d'interaction sociale dans ce modèle. Les auteurs ont écrit que «ces nouveaux résultats présentent des implications intéressantes pour l'utilisation potentielle de CBD dans le traitement des déficits cognitifs et du retrait social de la schizophrénie». Faculté des Sciences, de Médecine et de Santé, et l’Institut de Recherche Médicale et de Santé d’Illawarra, Université de Wollongong, Australie. Osborne AL, et al. Neuropsychopharmacology. 2017 23 Fév [in press]
Science/Homme: Une haute capacité académique réduit le risque de tabagisme, mais augmente le risque de consommation de cannabis chez les adolescents Dans une étude portant sur 6059 enfants, suivis de 11 à 20 ans, les aptitudes académiques élevées à l'âge de 11 ans étaient associées à un risque réduit de fumer du tabac, mais associées à un risque accru de consommer régulièrement de l'alcool et du cannabis. Ces associations ont persisté en début d'âge adulte. École Médicale UCL, Londres, Royaume-Uni. Williams J, et al. BMJ Open. 2017;7(2):e012989.
Science/Animal: L'influence dose-dépendante du THC sur l'absorption de glucose dans le cerveau Le THC a influencé l'absorption de glucose dans le cerveau des rats. Un taux bas de THC dans le sang de <1 ng/mL correspondait à une augmentation de la consommation de glucose (6-30%), alors qu’un taux de THC sanguin> 10 ng/mL coïncidait avec une diminution de l'absorption de glucose (-2 à -22%). Il y avait des différences entre les différentes régions du cerveau. Centre Médical Universitaire de l'Université Johannes Gutenberg de Mayence, Allemagne. Miederer I, et al. Neuropharmacology. 2017;117:273-281.
Science/Animal: L'activation du récepteur CB2 réduit l'inflammation cutanée Un agoniste synthétique du récepteur CB2 a inhibé l'inflammation dans un modèle de dermatite de souris en bloquant l'activité de l'endocannabinoïde 2-AG. SHIONOGI & Co, Osaka, Japon. Haruna T, et al. Pharmacology. 2017;99(5-6):259-267.
Science/Homme: Pas d'association entre consommation de cannabis et dépression Dans une étude longitudinale portant sur 2 348 patients atteints de troubles dépressifs majeurs, le taux de consommation de cannabis était associé à un nombre significativement plus élevé de symptômes dépressifs lors du suivi. Cependant, après ajustement des facteurs de confusion de base, aucune association n'a été trouvée entre l'usage de cannabis et la suicidalité, la fonctionnalité et la qualité de vie. Les auteurs ont conclu que «nombre des associations entre l'utilisation du cannabis et les comportements plus sévères des troubles dépressifs majeurs ne semblent pas être attribuées à l'usage du cannabis lui-même mais à des facteurs sociodémographiques et cliniques associés». Université d'Ariel, Israël. Feingold D, et al. Psychiatry Res. 2017;251:225-234.
Un coup d'œil sur le passé
Il y a un an
IACM: Organismes partenaires sélectionnés et coopération pédagogique avec le ICE
Australie: Le parlement légalise l'usage médical du cannabis
Canada: Une cour fédérale stipule que les patients peuvent continuer à faire pousser leur propre cannabis
Science/Homme: Plusieurs études indiquent les effets bénéfiques à long terme du spray Sativex
Atteint d'une sclérose en plaques depuis une quarantaine d'années, Didier Mirault arrive à atténuer en fumant de la marijuana. Il témoigne pour «La Dépêche du Midi».
Didier Mirault est atteint d'une sclérose en plaques depuis 1 975./Photo DDM.
La soixantaine rigolarde, un humour fin et subtil à fleurs de mots, Didier Mirault vit sa vie à pleines dents. Même si la maladie, cette satanée sclérose en plaques gangrenant les muscles, est là. Omniprésente et insidieuse. Depuis quelques années, il ne peut plus marcher et doit se déplacer en fauteuil roulant. Pas toujours simple pour cet ancien conseiller municipal de Najac que ses collègues étaient obligés de porter lorsqu'il devait assister à des réunions… au premier étage de la mairie.
Atteint d'une sclérose en plaque depuis 1975 — «la maladie s'est déclarée après que j'ai effectué mon service militaire, du coup je n'ai même pas pu être réformé…» — alors qu'éducateur de rue à Paris il côtoyait toxicos, prostituées, transsexuels, sans être attiré par toutes les substances circulant sur le pavé de la capitale.
«J'ai bien fumé un peu pour moi, mais très peu», consent-il.
Sauf que les symptômes sont là et avec eux d'implacables douleurs musculaires chroniques, gagnant du terrain ; il ne peut que mesurer le défaut de médicaments palliatifs sur le marché.
«Pour moi, explique-t-il, la nécessité est bien de pouvoir ralentir la douleur liée à la spasticité musculaire, provoquant des crispations involontaires des jambes.»
Pour calmer son mal, et il n'est pas le seul dans ce cas, son seul recours passe par quelques «taffes» tirées sur un «joint» de cannabis pur. Pas de prescription spécifique, tout au plus quelques recommandations… Certes il existe bien le Savitex, aérosol à base de cannabis, dont la mise sur le marché d'abord autorisé en 2014, puis interdite, fut plutôt controversée. Didier Mirault émettant des doutes quant à son efficacité, tout en taclant un coût qu'il juge beaucoup trop exorbitant. Et beaucoup plus, en tout cas, que la «marijuana», que lui fait pousser… sur son balcon.
Reste le côté illicite de la chose. Pas la plus petite once d'inquiétude non plus pour lui. «Il n'y a pas de raison que j'intéresse la gendarmerie et la justice, car je n'ai jamais été vendeur, ni acheteur et il faut éviter de tomber dans ce piège…» Discret dans son approche, il ne fume jamais ailleurs qu'à son domicile et au moment de crises aiguës, Didier tient d'ailleurs à bien se démarquer. «Il me faut trois à quatre bouffées pour calmer ma douleur ; je sais que si je vais au-delà, cela altérera mes facultés à m'exprimer et faire des choses…»
Sur une éventuelle légalisation, qui fait débat durant cette précampagne des Présidentielles, il avance aussi avec prudence. S'il regrette que l'actuelle prohibition ait pour effet de provoquer une forte hausse du marché noir et du trafic, lui insiste sur un nécessaire encadrement en appuyant sur le principe d'«une légalisation contrôlée.»
«Je comprends les réticences»
«Je comprends les réticences du ministère de la Santé, car avec les jeunes, le problème est bien réel. Quand on voit des jeunes de 12 ans qui commencent à fumer, quand on sait que leur cerveau n'est pas encore entièrement formé, il y a de quoi s'inquiéter. Moi je suis adulte, je sais que cela me fait du bien, mais on ne peut pas laisser penser que c'est le cas pour tout le monde car les risques de dégâts sont bien réels.
Comme en attestent de nombreuses études, la consommation précoce et prolongée de cette drogue, alors que l'encéphale est en pleine maturation, se traduit par une baisse marquée du quotient intellectuel qui semble irréversible.»
Aujourd’hui nous allons parler de la maladie de Crohn.
J’ai eu envie d’évoquer ce sujet car dans mon entourage il y a plusieurs personnes qui sont atteintes de cette pathologie. Certaines sont aussi dans l’attente d’un diagnostic suite à l’apparition ou l’aggravation de certains symptômes.
Bien sûr nous allons expliquer ce qu’est cette pathologie mais j’ai envie d’aller plus loin. C’est pour cela que suite à un échange avec un lecteur du blog, Thomas, j’ai pensé aborder l’utilité thérapeutique du cannabis dans la maladie de Crohn.
Nous avons déjà évoqué les bienfaits probables du cannabis sur notre santé et j’ai envie d’aller un peu plus loin avec cet exemple.
Qu’est ce que la maladie de Crohn?
La maladie de Crohn est une maladie inflammatoire du système digestif. C’est une pathologie chronique qui évolue par poussées. Entre ces phases aiguës, il y a des phases de rémission pendant lesquelles il n’y a plus (Ou peu) de symptômes de la maladie.
En général elle touche les intestins mais peut s’installer sur toutes les parties du tube digestif, de la bouche à l’anus.
Je vous explique ci-dessus que je connais plusieurs personnes atteintes de la maladie de Crohn. En effet, plus d’une personne sur 1000 est touchée en France, ce qui est énorme. Elle touche aussi bien les femmes que les hommes et apparaît en général chez les sujets jeunes (De 20 à 30 ans) ou alors après 50 ans.
Une dénutrition est souvent une des conséquences de cette pathologie.
Quelles sont les causes de la maladie de Crohn?
Si l’on suit les études réalisées, les causes de la maladie de Crohn ne sont pas bien définies mais il existe certaines hypothèses :
Cause génétique : Certains gènes augmenteraient le risque d’être atteint de cette maladie
Stress et tabac : Augmentation des risques et accentuation des poussées
L’hypothèse de la maladie auto-immune : Réaction de l’organisme contre un virus présent dans l’intestin
L’hérédité : Dans environ 20% des cas, on note une une hérédité de la pathologie
Environnementales : Pays développés
Quels sont les symptômes et les complications?
Le principal symptôme de cette maladie est ce qu’on appelle “une poussée“. D’une durée plus ou moins longue, elle se traduit le plus souvent par des douleurs abdominales et des diarrhées surtout en fin de repas.
D’autres symptômes peuvent aussi apparaître en fonction de l’avancement de la maladie et de la localisation de l’atteinte comme :
Dysphagie
Douleur à la déglutition
Vomissements
Nausées
Fatigue
Amaigrissement
Saignements rectaux
La maladie de Crohn peut aussi avoir d’autres symptômes en dehors de l’appareil digestif avec des atteintes rénales (Calcul rénaux), oculaires (Hypersensibilité à la lumière) ou encore cutanées (Aphtes).
Certaines complications parfois graves peuvent apparaître comme par exemple :
Obstruction du tube digestif
Ulcère
Perforation du grêle conduisant à une péritonite
Hémorragies digestives
Comment se diagnostic la maladie de Crohn?
Tout d’abord le médecin se basera sur l’histoire de la maladie et des symptômes du patient. Cela amènera le médecin à pousser les investigations.
Ensuite plusieurs examens seront nécessaires.
Des tests sanguins peuvent mettre en avant une inflammation (Augmentation des globules blancs) ainsi qu’une anémie dû aux saignements.
Il faudra aussi une exploration des intestins pour en savoir plus.
La coloscopie est un examen important dans le diagnostic de la maladie de Crohn. Elle révèle des ulcérations et un rétrécissement au niveau de l’intestin grêle et du colon. On pourra trouver aussi des signes de complications comme un ulcère ou une fistule. Une biopsie sera effectuée en même temps pour identifier l’inflammation.
Une endoscopie (Gastrotomie) peut aussi être réalisée avec une biopsie en cas d’atteinte haute.
Si cela n’est pas suffisant des examens radiologiques peuvent aider au diagnostic en permettant d’identifier les complications comme l’IRM, le scanner abdominal ou l’échographie abdominale.
Le traitement de la maladie de Crohn
C’est la partie qui nous intéresse le plus dans cet article.
Le traitement peut-être médicamenteux
Dérivés salycés : Limite l’inflammation lors des poussées – Actions préventives lors des phases de rémission
Les corticoïdes : Effet anti-inflammatoire
Les immunosuppresseurs : Diminution des réactions du système immunitaire – Réduction de l’inflammation
Antibiotiques : Indiqués lors de complications infectieuses
Le fer : Prescrit lors d’anémie dû aux saignements
Antidiarrhéiques : Lutte contre les diarrhées
Biothérapie et anti TNF : Le plus connu est sans doute le REMICADE. Il est mis en place lorsque le patient n’a pas répondu totalement aux corticoïdes et immunosuppresseurs.
Il peut aussi être chirurgical
En général les parties du système digestif atteintes de lésions sont retirés. Cela peut se répéter car l’intervention n’empêche pas les récidives.
Traitement alimentaire de la maladie de Crohn
Un régime sans fibres peut-être mis en place et si il y une difficulté à s’alimenter ou une dénutrition, une alimentation artificielle (Entérale ou parentérale) sera mise en place.
Cannabis et maladie de Crohn
Il y a potentiellement, pour la maladie de Crohn, un autre traitement.
Il y a quelques études qui ont été menées et une conclusion qui ressort est que le cannabis peut aider à soulager certains symptômes de la maladie. Nous avions parlé dans un article antérieure des effets positifs que le cannabis peut avoir sur la santé et nous allons le démontrer ici avec un exemple précis.
En effet, le cannabis possède certaines propriétés qui ne sont pas négligeables et qui peuvent parfaitement convenir aux patients atteints de la maladie de Crohn.
Premièrement, il a un effet anti-inflammatoire ce qui limitera donc l’inflammation que provoque la maladie de Crohn.
Ensuite, le cannabis a d’autres propriétés qui peuvent aider à limiter les épisodes douloureux, limiter les diarrhées et c’est aussi un stimulant pour l’appétit.
Autant vous dire que si le patient y est réceptif, cela peut-être une grande avancée pour lui et améliorer son quotidien.
J’ai même lu une étude qui explique que certaines personnes fumant du cannabis ont eu une rémission complète de la maladie. Je pense que cela est encore à prouver et qu’il faudra mener beaucoup d’autres études pour arriver à cette conclusion mais c’est déjà une première source de satisfaction.
Attention je ne suis pas là pour faire son apologie et je suis bien conscient de certains des risques qu’il y a à fumer du cannabis. Mais c’est comme tout, lorsque c’est bien fait, pourquoi ne pas essayer surtout chez des personnes qui ont un traitement inefficace.
Vous allez me dire, quoi de mieux qu’un exemple concret, qu’une personne consommatrice et atteinte de la maladie de Crohn pour en parler. Vous avez raison et c’est ce que l’on va faire ci-dessous avec l’interview de Thomas.
L’interview de Thomas : Cannabis et maladie de Crohn
Nous recevons donc avec un grand plaisir Thomas qui est atteint de la maladie de Crohn.
Nous avons échanger par le biais de l’article sur la légalisation du cannabis. Il m’a alors expliqué par mail plus longuement que le cannabis lui permet de mieux vivre avec sa pathologie.
C’est suite à cela que l’idée d’une interview est venue. Attention, personne n’est là pour vous dire que le cannabis est le remède miracle. Il a réussi à soulager Thomas mais ce n’est en aucun cas pour inciter les personnes à consommer. Ce témoignage est une source d’information supplémentaire et pourra peut-être faire avancer le débat, qui dure en France depuis pas mal d’années, sur la légalisation du cannabis.
Allez, je vous laisse avec Thomas.
Bonjour Thomas, pouvez-vous vous présenter d’une manière générale?
Thomas 26 ans, résidant dans les Alpes Maritimes 06. Je n’ai aucune formation scolaire (ni même le brevet des collèges.. ). Cela est dû à mes nombreuses hospitalisations étant plus jeune.
J’ai cependant quand même travaillé 5 ans dans le domaine de l’E-commerce. J’ai accompagné la création d’une entreprise jusque sa réussite nationale et européenne. Je l’ai quittée récemment afin de m’orienter vers d’autres projets.
Quand et comment la maladie de Crohn vous a été diagnostiquée?
La Maladie m’a été diagnostiquée en 1997. J’avais alors 6 ans. J’étais à l’hôpital pour enfants Lenval, à Nice.
Lors de ma première poussée, le diagnostic a été compliqué, c’était une maladie qui n’était quasiment, voir jamais déclarée à un enfant aussi jeune à l’époque.
Quel est votre traitement? Est-il efficace?
Je suis passé par quasi tous les stades de cette maladie. J’ai testé quasi tous les médicaments du marché (Mésalazine, corticothérapies, immunosuppresseurs jusqu’au injections d’anticorps monoclonal chimérique).
Aujourd’hui je suis opéré et n’est absolument plus de gros intestin (Colon). J’ai été double stomisé pendant quelques mois et l’on m’a remit la continuité.
Je ne prends plus aucun traitement depuis 3 ans en dehors de ma consommation de cannabis.
Cette pathologie affecte t-elle votre vie au quotidien? Si oui, dans quelles mesures?
Cette maladie est handicapante au quotidien (Je suis d’ailleurs reconnu Handicapé à plus de 80% par la MDPH). Lors de période de crise aiguë cela peut être invivable voir mortel, en cas de non hospitalisation.
Le fait de passer sa journée à littéralement se « vider » sur les toilettes provoque de graves déshydratations et dénutritions voir pire.
Lors d’accalmie cela est tout autant handicapant. Les personnes atteintes de cette pathologie souffrent de graves carences et de douleurs au quotidien principalement liées au repas et à sa digestion ainsi qu’a l’alimentation. Les facteurs stress, pression, émotions influent également sur les crises.
Il faut aussi également parler de tous les autres problèmes que cela peut engendrer (Aphtes, hémorroïdes, baisse de la vue, affaiblissement de la dentition dû au reflux gastrique etc etc..). Sans compter le rythme beaucoup plus élevé d’aller retour aux toilettes que la moyenne des gens et les gênes que cela peut provoquer socialement parlant.
Vous m’avez parlé de votre consommation de cannabis qui vous aide face à cette pathologie. J’aimerai en savoir un peu plus.
Depuis quand et comment consommez vous? (Cannabis fumé, inhalé… Combien de fois par jour? Etc…)
J’ai découvert le cannabis à l’âge de 14 ans comme un ado « normal » puis j’en ai appris les vertus vers l’âge de 16 ans. Je me suis intéressé et passionné pour cette plante et ses bienfaits. J’ai étudié ma consommation ainsi que les effets sur mon corps.
Je le consomme principalement comme beaucoup de Français en « joint, pétard, bedo, stick etc.. » avec du tabac (ce qui est une très mauvaise chose je le précise). J’utilise d’ailleurs le moins de tabac possible mais c’est à cause de la prohibition que je suis obligé de le faire (Difficulté de trouver du cannabis de qualité en France ce qui implique de le mélanger au tabac).
Mais lorsque le « marché noir » me le permet j’essaye d’obtenir des extractions (concentrés de cannabis) afin de les consommer dans des pipes en verre et ainsi limiter l’utilisation du tabac. Dans le cas de ma pathologie, il est aussi possible de le consommer en space food. Il est important de bien respecter les doses, la quantité ingérée et il faut prendre en compte que le résultat se manifestera beaucoup plus tard.
Ma consommation tourne actuellement en moyenne à 15 grammes par semaine. Elle peut augmenter en période plus difficile et diminuer en période de grande accalmie. Il se passe des jours ou je ne prends pas de cannabis, je n’en ressens pas le besoin.
Mais si le marché légal me le permettait, je ne consommerais plus le cannabis de cette manière et surement via des procédés et des extractions plus saines mais introuvables chez nous.
Quel impact cela a sur votre état de santé?
Je ne vais pas le cacher et je suis réaliste, cela impact ma santé également négativement. Personnellement au niveau de ma mémoire courte, qui je trouve a tendance à flancher légèrement. C’est la seule chose qui a réellement changé depuis ma consommation de cannabis quotidienne, et je suis, je vous l’assure, bien à l’écoute de mon corps !
En dehors, cela fait 10 ans et je ressens aucune paranoïa, maladie psychotique ou tout autre problème du genre. Au contraire cela impact également pour beaucoup et très positivement ma santé en rapport avec ma maladie.
J’arrive grâce au cannabis a contrôler mes douleurs sans les effets néfastes des analgésiques puissants. Le nombre de selles par jours sans les effets néfastes des antidiarrhéiques. Mes insomnies sans les effets néfastes des somnifères. Le stress sans les effets néfastes des anxiolytiques. Le manque d’appétit et encore beaucoup d’autres choses surement… Cela a également accéléré, d’après ce que pense des médecins Suisses et Belges, le renouvellement de ma flore intestinal entre deux opérations d’ablation de mon colon. Cela n’est tout de même pas négligeable !
Etes-vous pour la légalisation du cannabis? Si oui, comment voyez-vous cela?
Oui bien entendu je suis pour la Légalisation médical principalement mais également récréatif !
Je pense que nous pouvons prendre exemple sur le Canada et les USA et les études actuelles de mise en place de la Marijuana Médical chez eux.
Avec des autorisation distribuées par un centre d’état « Santé Canada » sur des critères de ventes, productions et de transformations strictes avec une mise en place de dispensaires spécialisés accessibles uniquement aux majeurs. Les vendeurs seraient formés sur le produit afin de pouvoir encadrer au mieux les consommateurs et patients.
Je propose même que chaque personne soit suivi par le Dispensaire. Celui-ci tiendrait à jour avec lui un fichier de consommation (dans le même principe que les Social club Espagnole) et cela permettrait de déceler rapidement une consommation problématique chez une personne et de lui proposer les aides ainsi que l’encadrement nécessaire. Cela servirait également à suivre un patient atteint d’une pathologie afin que chaque professionnel puisse avoir accès, sur la demande du client, à son suivi. Cela afin de l’aider à s’orienter dans ses besoins.
Endiguer le marché noir
Bien sûr le marché noir pourrait continuer mais je pense tout de même qu’il diminuerait grandement. Les tarifs d’état seraient concurrentiels (malgré les taxes) et les produits de grande qualité, ce que les Français n’ont absolument pas l’habitude d’avoir actuellement.
Nous pourrions endiguer ce marché voir proposer des métiers à nos jeunes de cité qui savent déjà produire ou vendre du cannabis pour des réseaux, les former à la production et à la professionnalisation de leur tâche. Il faut les sortir de ces réseaux et les introduire dans ce marché légalement.
Avec les bénéfices que cela va engendrer (On estime 1,2 Milliard pour la France juste pour les taxes récoltées, imaginez le C.A), ils trouveraient des salaires tout aussi intéressants que dans les quartiers et je pense qu’ils seraient ravis de le faire légalement !
Pour la question des Pharmaciens et des buralistes qui sont souvent proposées, je ne pense pas forcement qu’ils soient aptes aujourd’hui. Le cannabis comporte des centaines de formes différentes et des milliers de variétés et croisement différents. Il est important que ces gens soient formés par des passionnés et professionnels du métier. Par exemple des personnes venant de pays légalisés type Américains, Hollandais, Canadien ou encore Israélien.
Il faut dans tous les cas en débattre car aujourd’hui je le rappel nous sommes le 6 ème pays mondial consommateur et le 1er pays de l’E.U. Nous avons 700 000 fumeurs quotidiens et 1.4 millions réguliers. Il est urgent de sortir de cette hypocrisie comme il est urgent de soigner nos malades et de leur proposer une alternative naturelle à la médecine classique.
Quels sont vos projets pour le futur?
Personnellement je souhaite m’orienter dans le domaine du Cannabis.
Actuellement les Etats-Unis vivent un véritable « green rush » et depuis la légalisation récente de quelques nouveaux états cela s’amplifie de plus en plus.
Le Canada légalisant également dès Avril (Déjà légal médicalement depuis 1999), il est possible que je quitte mon pays pour m’installer et travailler légalement dans ce domaine. Celui-ci me passionne et aujourd’hui en plus de me soigner, il m’anime chaque jour afin d’aider et d’améliorer la vie des gens. Avec ou sans le cannabis.
Car comme je le répète souvent, je pense que si on me donne l’opportunité légal de vendre du Cannabis, je ferais surement arrêter beaucoup de gens en France et j’en ferais commencer peut être d’autres ! Il est clair qu’actuellement le cannabis n’est absolument pas géré. Nous préférons stigmatiser le consommateur, l’amender, voir le mettre en prison (La simple consommation est passible d’un an d’emprisonnement et de 3 750 euros d’amende).
Personnellement j’aimerais pouvoir orienter les gens à travers mes connaissances, mon vécu et ma passion pour cette plante. J’aurais aimé d’abord le faire dans mon pays natal la France !
Pour finir, quels conseils donneriez-vous aux personnes atteintes de la maladie de Crohn?
Je vais rencontrer de temps à autres des jeunes patients atteint de cette pathologie et je leur dis souvent « Quoi qu’il arrive, ne perds jamais espoir en toi, tu es la clé de ta vie et seul toi et tes choix feront que tu iras mieux ». Je pense que c’est la seule chose que j’ai à leur dire. Ils doivent croire en eux malgré cette épée de Damoclès au dessus de la tête. Ne jamais perdre espoir !
Et pour les plus âgés qui consomment déjà du Cannabis pour se soigner, n’oubliez par cette loi Française : « N’est pas coupable une personne qui, face à un danger réel, accompli un acte dans le but de se protéger lui-même. » Article 122-7
Je rajoute si je peux me permettre un conseil lecture pour ceux hospitalisés (ou pas) qui aimeraient en savoir plus sur cette pathologie ou qui la vivent au quotidien. Pour ceux qui souhaiteraient la partager et la faire comprendre à un proche par une manière différente que la parole, c’est l’outil idéal : « Carnet de santé » de Pozla, une petite Bande dessiné d’un dessinateur atteint de cette pathologie. Je ne vous en dis pas plus. Allez voir ça c’est super bien fait .
Pour finir, je tiens à remercier Alexandre de Santadom pour m’avoir donné la possibilité de m’exprimer sur ma vie, ma maladie et ma consommations médical de cannabis. Je souhaite que cela puisse ouvrir l’esprit de quelques personnes encore réfractaires à l’utilisation du cannabis dans notre société.
N’oubliez jamais qu’il s’agit d’une plante présente sur terre avant nous, humain, et utiliser 2700 ans avant notre ère déjà dans le cadre médical dans une grande partie du monde !
Sur ceux merci encore Santadom et bonne continuation !
Pour finir
Voici un aperçu général de la maladie de Crohn.
C’est une maladie complexe, difficile à diagnostiquer et à prendre en charge.
Si vous êtes atteint de cette pathologie, vous pouvez faire comme Thomas et nous contacter pour nous parler de votre quotidien.
D’ailleurs, je tiens à le remercier pour son temps et la clarté de ses explications. Il m’a permis d’avoir encore une autre vision de l’utilisation du cannabis, qu’elle soit médicale ou non. J’espère que ce sera aussi le cas pour vous.
Que pensez-vous de son discours?
N’hésitez pas à commenter pour continuer de faire avancer ce débat.
Il existe des traitements par médecine douce pour calmer certains symptômes. Vous pouvez retrouver quelques conseils dans ce livre qui n’est pas très cher. Je ne peux pas vous dire si cela fonctionne car je ne souffre pas de cette maladie mais vous pouvez y jeter un œil.
par Alex
Les plantes médicinales vous offrent leurs vertus thérapeutiques et militantes !
Kokopelli vous propose une nouvelle fois de rentrer en résistance - cette fois-ci contre la main mise des criminels de l’industrie pharmaceutique sur les plantes médicinales et sacrées !
Ces plantes, mises à mal depuis des siècles et souvent frappées du sceau de l’interdiction, doivent renaitre dans les jardins. Basilic sacré, Salvia, Stévia, Agastache, Echinacea, Cannabis, Monarde, Tabac et bien d’autres !
L’Occident, dans son immense capacité de perversion, a transformé, par exemple, l’une des plantes les plus sacrées et les plus puissantes en poison extrêmement lucratif : le Tabac.
Mais le plus bel exemple reste bien sûr le Cannabis : en permanence diabolisé, stigmatisé, mis sur le banc des accusés alors que l’Industrie Pharmaceutique - tout comme le criminel Monsanto l'a fait avec la Stévia, plante sucrante interdite pour le peuple mais extremement lucrative pour la multinationale - fait actuellement des centaines de millions de dollars de bénéfice avec cette espèce - et prévoit d’en tirer des dizaines de milliards de dollars.
Elle ne s’en cache pas et dépose même des centaines de brevets sur les variétés de Cannabis les plus intéressantes, et les technologies afférentes, pour la synthétisation de médicaments extrêmement coûteux et beaucoup moins efficaces (lorsqu’ils le sont même) que les plantes de cannabis poussant dans les jardins ou dans la Nature.
Cette hypocrisie abjecte, qui ne sert en réalité que les intérêts de l’Industrie, doit cesser.
Semer c’est résister !
Accueillez dans vos potagers ces plantes médicinales et surtout vantez leurs vertus thérapeutiques à tous vents, elles le méritent !
Source: un mail reçus étant adhérent chez Kokopeli,
Face à la hausse de prescription et d’utilisation des opioïdes, et à l’incidence des effets de dépendance, un consortium de médecins du Connecticut, 584 exactement, travaille à rechercher des méthodes alternatives pour traiter efficacement et en toute sécurité les maladies qui entraînent une douleur chronique invalidante.
Parmi ces alternatives, le cannabis médical. Ce programme régional américain a d’ores et déjà permis, depuis le 1er octobre 2016 de prescrire du cannabis médical à près de 15.000 patients souffrant de graves maladies débilitantes. Ces derniers jours, le programme a reçu l’accord de l’Etat pour inclure, dans ce programme, les personnes souffrant de dystrophie Musculaire, de polyarthrite rhumatoïde, de fibromyalgie et de zona.
Et si l’accord est bonne voie pour tester le cannabis médical dans la prise en charge de ces pathologies, en revanche, le groupe d’experts américains constitué de médecins, de spécialistes de la douleur, de psychiatres et de pédiatres, centré sur la capacité du cannabis à traiter la douleur et l'inconfort, a refusé le test pour d’autres maladies, dont l'eczéma, l'arthrose et l'emphysème. Pour participer au programme, d’une durée de 2 ans et demi, les patients atteints de fibromyalgie et de zona doivent présenter des symptômes de douleur sévère, l’objectif étant bien de démontrer que le cannabis peut-être une alternative efficace aux opiacés.
Les experts du programme font l’hypothèse que le cannabis médical entraînera moins d’effets indésirables et sera efficace à soulager les symptômes de douleur, de fatigue et de perte de sommeil caractéristiques de la fibromyalgie. « C'est une meilleure option pour ces patients », argumente l’un des médecins, qui souligne que les personnes fibromyalgiques en surpoids peuvent souffrir de troubles respiratoires avec les opioïdes.
Du cannabis médical sous différentes formes :
depuis le début du programme, le pourcentage des patients qui fument le cannabis a fortement diminué, et, aujourd’hui, de nombreux patients l’utilisent sous forme de gel topique, de bandelettes sublinguales voire via de dispositifs de vaporisation -de type e-cigarettes- qui réduisent les effets indésirables sur les poumons.
Rappelons que 2 tiers des personnes qui utilisent du cannabis à des fins médicales le font pour faire face à la douleur, la fatigue et à d'autres symptômes de l'arthrite et de la fibromyalgie. Pourtant aucun essai à grande échelle n’a été mené à ce jour sur les bénéfices et les risques de l’usage des cannabinoïdes dans la prise en charge de ces symptômes et de la douleur liée à la fibromyalgie. L’Arthritis Society canadienne vient également de s’engager à soutenir une première étude menée à l’Université Mc Gill.
Medical Marijuana Program Board of Physicians- Connecticut Department of Consumer Protection
Le cannabis médical, ici sous forme d’huile, peut-il apporter son écot, aussi, dans le soin de plaies ? Le Journal of Pain and Symptom Management publie le premier rapport de cas à documenter et démontrer le potentiel du cannabis médical pour une gestion efficace plus de la douleur et des autres symptômes, dans la prise en charge des plaies cancéreuses. Un cas clinique qui suggère un effet cicatrisant de l'huile de cannabis mais des données qui restent à tester plus largement in vitro et in vivo.
Il s’agit d’un patient âgé de 44 ans, atteint d’un cancer de la bouche ayant entraîné une plaie ouverte sur la joue droite, suivi au service des soins palliatifs de l'Université de Toronto. Ce patient avait été diagnostiqué avec un cancer oral 3 ans plus tôt, avait subi une chirurgie, une radiothérapie et une chimiothérapie mais avait finalement connu une récidive.
Le patient avait alors pris la décision de renoncer à tout autre traitement que palliatif. Il avait alors d’abord été traité par médicaments opioïdes, mais les douleurs sévères persistaient dans la joue. En outre, il éprouvait les effets secondaires de ces médicaments, dont la somnolence et la constipation. Le patient a donc évoqué à son médecin, le Dr Vincent Maida, l’option du cannabis médical pour traiter sa douleur.
L’extrait de cannabis pour le soin des plaies :
le médecin lui-même s’est inspiré des cultures anciennes qui utilisaient déjà des extraits de cannabis pour soigner les plaies. Le médecin a prescrit du cannabis médical, par vaporisation (type e-cigarette) dans un premier temps. Le cannabis par vaporisation a contribué à soulager la douleur de manière significative et a permis de réduire les doses d'opioïdes. Cependant, la plaie de la joue a encore progressé au point de former une plaie ouverte dans la joue, empêchant ce mode d’utilisation.
Le médecin a alors prescrit, à la demande du patient, de l'huile de cannabis, à appliquer directement sur la plaie, 4 fois par jour pendant environ un mois. Le médecin rapporte que le traitement par huile de cannabis a non seulement permis de réduire la douleur liée à la plaie mais également mais légèrement la taille de la plaie : la taille de la plaie a cessé de progresser puis a commencé à diminuer d’environ 5% dans le mois de l’application. De plus l’huile apportait un soulagement de la douleur environ 10 à 15 minutes après l’application sur la plaie et pour une durée de 2 heures environ. Le patient est décédé de son cancer quelques semaines plus tard.
Une analgésie très rapide après application :
le chercheur explique que dans le cas des plaies cutanées, privées de couverture épithéliale, les composés lipophiles tels que les cannabinoïdes THC et CBD peuvent être facilement absorbés. Ce premier rapport de cas suggère ainsi l’efficacité du cannabis médical, ici sous forme d’huile, dans la gestion efficace de la douleur liée aux plaies cancéreuses. La rapidité de l'analgésie après l’application topique suggère que les effets sont bien médiés par une absorption immédiate des cannabinoïdes THC et CBD qui vont ensuite interagir avec les nocicepteurs périphériques, les cellules immunitaires et les cellules cancéreuses. Ce sont donc des résultats prometteurs, mais isolés.
De plus amples recherches sont donc nécessaires pour confirmer ces bénéfices possibles de l'huile de cannabis pour la cicatrisation des plaies. Il s’agira aussi, écrit l’auteur, de préciser l'efficacité à long terme, la posologie optimale, les horaires d'administration, la composition du mélange et de valider la sécurité de la thérapie. Mais, pour le médecin, et dans l’attente d’autres preuves, ce cas patient « valide ce qui est connu depuis des milliers d'années sur les bénéfices des cannabinoïdes dans de nombreux domaines ».
Journal of Pain and Symptom Management January 2017 DOI: 10.1016/j.jpainsymman.2016.09.003 Medical Cannabis in the Palliation of Malignant Wounds—A Case Report
De nombreuses incertitudes subsistent quant aux effets et risques pour la santé liés à la consommation de cannabis et de ses dérivés, constate jeudi un vaste rapport d'experts sollicité par l'Académie américaine des sciences.
Le 5 janvier 2017, des membres de la DC Marijuana Coalition préparent 4.200 joints de cannabis cultive légalement et qu'ils distribueront le 20 janvier, jour de l'investiture de Donald Trump. (AFP/Paul J. Richards)
Ce comité de 17 scientifiques a analysé plus de 10.000 études, l'un des examens les plus exhaustifs de la littérature médicale sur ce sujet depuis 1999, dont il a tiré une centaine de conclusions.
Celles-ci portent sur les effets thérapeutiques du cannabis et des cannabinoïdes, ses dérivés, ainsi que sur les risques que cette drogue ne provoque certains cancers, des troubles cardiovasculaires, des maladies mentales ou des blessures.
"Ces dernières années, la situation quant à l'usage de la marijuana a changé rapidement avec un nombre grandissant d'États (américains) légalisant sa consommation pour traiter certaines conditions médicales, mais aussi pour un usage récréatif", relève la Dr Marie McCormick, professeure de pédiatrie à la faculté de médecine de Harvard, qui préside ce comité d'experts de l'Académie des sciences.
"Le manque d'une synthèse de l'ensemble des connaissances scientifiques sur les effets du cannabis sur la santé a créé une incertitude quant à ses bienfaits et ses méfaits. Notre analyse vise à faire la lumière sur ces interrogations et à déterminer les points sur lesquels il faut faire davantage de recherches", ajoute la professeure.
Actuellement le cannabis est la drogue illégale la plus populaire aux États-Unis. Une récente enquête nationale indique que 22,2 millions d'Américains de 12 ans et plus ont utilisé cette drogue dans les 30 derniers jours.
Cette étude montre également que 90% des adultes consommant du cannabis aux Etats-Unis le font à titre récréatif; 10% l'utilisent pour des raisons médicales.
Le rapport conclut que le cannabis à usage thérapeutique est efficace pour réduire la douleur chronique chez les adultes atteints de sclérose en plaques qui provoque des spasmes musculaires. Il s'agit ici de cannabinoïdes pris par voie orale pendant de courtes périodes.
Ces mêmes substances sont aussi efficaces contre les nausées et les vomissements provoqués par la chimiothérapie pour les cancéreux.
Et les experts n'ont pas trouvé, dans toutes ces études, de lien entre le fait de fumer du cannabis et un risque accru de cancer comme c'est le cas avec le tabac.
- Risque accru de schizophrénie -
Le rapport estime également que davantage de recherches sont nécessaires pour déterminer comment la consommation de cannabis pourrait entraîner des problèmes cardiovasculaires ou du diabète: certaines indications suggèrent en effet que fumer de la marijuana peut provoquer une crise cardiaque.
Les experts soulignent que certaines études laissent penser que le cannabis accroît probablement le risque de développer la schizophrénie et d'autres psychoses ainsi que des troubles d'anxiété et, dans une moindre mesure, de la dépression.
En revanche, chez les personnes qui sont schizophrènes ou atteintes d'autres maladies mentales, consommer du cannabis peut apparemment améliorer leurs capacités d'apprentissage et leur mémoire.
Le rapport relève en outre qu'une forte consommation de cannabis comporte un risque élevé de développer des pensées suicidaires.
Mais il y a peu d'indications que le fait de fumer de la marijuana accroîtrait l'usage d'autres drogues ou contribue à créer une dépendance à l'alcool et à d'autres drogues illégales.
Même si les capacités intellectuelles (concentration et mémoire) sont diminuées momentanément juste après avoir consommé du cannabis, ces scientifiques n'ont pas trouvé d'indices dans la littérature médicale indiquant que cette drogue affecte les performances académiques ou les relations sociales.
Certaines de ces études indiquent que fumer du cannabis pendant la grossesse peut entraîner un poids plus faible du nouveau-né. Mais à ce stade des connaissances, les liens entre grossesse et le développement de l'enfant restent peu clairs.
Avec la légalisation du cannabis dans une grande partie des Etats-Unis, les autorités ont constaté une forte augmentation des accidents chez les enfants, dont le plus fréquent est l'ingestion de la drogue qui compte pour 78% des cas.
Sans surprise, le rapport relève enfin que fumer de la marijuana avant de conduire accroît le risque d'accident.
Canada: Rapport présenté sur la légalisation et la régulation du cannabis (Task Force on Cannabis Legalization and Regulation)
Science/Homme: Aux Etats-Unis, la légalisation du cannabis à usage médical est liée à un nombre moindre d'accidents de la route mortels
En bref
Un coup d'œil sur le passé
Canada: Rapport présenté sur la légalisation et la régulation du cannabis (Task Force on Cannabis Legalization and Regulation)
Le gouvernement canadien s'est fixé une date limite, entre fin 2018 ou début 2019, pour ouvrir le marché au cannabis récréatif, indique un rapport publié le 13 décembre2016. Toute personne de plus de 18 ans pourra cultiver ou acheter du cannabis auprès de plusieurs producteurs ou revendeurs. Le président de ce projet est l'ancien premier ministre libéral Anne McLellan et le co-président Mark Ware, président de l'association IACM . Dans le rapport, 80 recommandations sont présentées afin de lever l'interdiction qui pèse sur le cannabis depuis 1923, et qui était conçue sur le modèle de vente du tabac et de l'alcool.
Le rapport indique que les Canadiens pourraient acheter 30 grammes de cannabis destinés à leur usage personnel, et que ceux qui désirent cultiver pourraient le faire dans une limite de quatre plans. Il serait possible de faire ses achats en boutique ou de se faire envoyer le produit par la poste. Une variété de producteurs opérera de manière légale, y compris ceux qui produisent déjà du cannabis à usage médical. Un personnage officiel a indiqué que le rapport avait été bien perçu par le gouvernement et influencera largement la légalisation du cannabis présentée au parlement au printemps 2017.
Globe and Mail du 13 décembre 2016
A Framework for the Legalization and Regulation of Cannabis in Canada
Science/Homme: Aux Etats-Unis, la légalisation du cannabis à usage médical est liée à un nombre moindre d'accidents de la route mortels
La mise en œuvre des lois relatives au cannabis médical, dans de nombreux États, ont amené à une réduction immédiate des décès de la route pour les conducteurs d'âge jeune et moyen. L'analyse a été menée entre 1985 et 2014, à partir des données de l'US Fatality Analysis Reporting System par des chercheurs de l'University of Columbia à New York, l'University of California à Davis, et la Boston University School of Public Health.
En moyenne, les Etats disposant de lois autorisant le cannabis médical présentent des taux de décès de la route inférieurs à 26%. Les lois sur le cannabis médical ont tout de suite été associées à une réduction des nombres de décès sur la route pour ceux âgés entre 15 et 24 ans ainsi qu’une réduction annuelle graduelle de celui des personnes entre 25 et 44 ans.
Pourtant, les résultats par Etat montrent que seulement 7 Etats présentent un taux décroissant après la mise en œuvre de ces lois. Les dispensaires ont eux aussi été associés à la réduction du nombre des décès de ceux âgés de 25 à 44 ans. Les chercheurs ont conclu que ces lois “ont été liées à des réductions du nombre des décès sur la route de ceux âgés entre 25 à 44 ans. Une analyse par Etat a montré que l'association entre les lois et le nombre de décès suggère la présence d'autres facteurs modificateurs. Ces résultats pourraient influencer les décisions relatives à l'adoption et l'abrogation des lois sur le cannabis, ainsi que leur mise œuvre.”
Santaella-Tenorio J, Mauro CM, Wall MM, Kim JH, Cerdá M, Keyes KM, Hasin DS, Galea S, Martins SS. US Traffic Fatalities, 1985-2014, and Their Relationship to Medical Marijuana Laws. Am J Public Health. 2016 Dec 20:e1-e7. [sous presse]
En bref
Mexique: Le Sénat vote une loi sur la légalisation du cannabis à usage médical
Le Sénat du Mexique a, de manière écrasante, approuvé le projet de loi, le 13 décembre, qui permet l'usage médical du cannabis. Le projet qui fait partie d'une proposition que le Président Enrique Pena Nieto a présenté au Congrès doit aussi être voté par l'autre chambre pour devenir loi.
Reuters du 13 décembre 2016
Science/Homme: L'activation des récepteurs CB1 en cas de cancer de l'œsophage pourrait favoriser la prolifération des cellules
Lors d'une étude incluant des patients présentant des cellules de carcinome squameux dans l'œsophage, la présence forte de récepteurs CB1 dans les cellules cancéreuses a été associée à un risque accru de métastases et une rémission plus difficile. En utilisant ces cellules cancéreuses, les chercheurs ont trouvé que l'activation des récepteurs CB1 ''semblait promouvoir la prolifération des cellules et leur invasion.”
Faculty of Medicine, Oita University, Japan.
Hijiya N, et al. Pathol Int. 21( décembre 2016. [sous presse]
Science/Homme: Le risque de schizophrénie pour les consommateurs de cannabis est faible
Des chercheurs se sont demandés si la consommation de cannabis pouvait causer la schizophrénie ou si consommation de cannabis et risque de schizophrénie sont basés sur des prédispositions plutôt génétiques. Ils se sont servis des données récapitulatives des données du génome humain de l'International Cannabis Consortium (ICC) and the Psychiatric Genomics Consortium (PGC2).
Quelques preuves compatibles avec un effet causal de début de consommation de cannabis sur le risque de schizophrénie ont été notées, et d'autres plus marquées, d'un effet causal du risque de schizophrénie et de la probabilité d'un début de consommation de cannabis.”
MRC Integrative Epidemiology Unit, University of Bristol, UK.
Gage SH, et al. Psychol Med. 8 décembre 2016:1-10. [sous presse]
Science/Homme: Aux Etats-Unis, dans les Etats où le cannabis a été légalisé, les ventes de bière ont diminué
Cowen & Company a analysé la consommation de bière dans le Colorado, l'Orégon, et Washington où le cannabis est légal. Les taux de vente ont diminué ces deux dernières années et ont entrainé une chute nationale, indique le site web de l'industrie Brewbound.
Time du 6 décembre 2016
Etats-Unis: Le niveau de consommation de cannabis des adolescents redescend
La consommation d'alcool, de cannabis, de médications prescrites et de substances illicites des adolescents a baissé en 2016. Selon une étude réalisée par les National Institutes of Health, cette tendance se confirme. Cette étude montre aussi que les étudiants plus âgés consomment toujours autant de cannabis qu’en 2015. 22.5% indiquent avoir consommé ou fumé au moins une fois durant le mois dernier et 6% rapportent une consommation quotidienne.
Reuters du 13 décembre 2016
Science/Homme: Plus de femmes enceintes consomment du cannabis que dans les années précédentes
Aux Etats-Unis, plus de femmes consomment du cannabis pendant leur grossesse que dans les années précédentes, pour traiter les nausées et les vomissements. Près de 4% des femmes enceintes âgées de 18 à 44 ans ont indiqué, en 2014, avoir consommé du cannabis en 2014. En 2002, elles n'étaient que 2.4%.
Columbia University, New York, USA.
Brown QL, et al. JAMA. 19 décembre 2016. [sous presse]
Science/Homme: Les troubles de la consommation du cannabis associés à une qualité de vie réduite
Lors d'une étude, des chercheurs ont trouvé que les troubles dus à la consommation de cannabis sont associés à une qualité de vie réduite. Il n'a pas été possible de répondre à la question: est-ce que la réduction de la qualité de vie est produite par une maladie chronique et a causé le début de la consommation ou s'agit-il des troubles?
Cedars-Sinai Medical Center, Los Angeles, USA.
Goldenberg M, et al. Am J Addict. 21 décembre 2016. [sous presse]
Science/Animal: Le blocage des récepteurs CB1 et l'activation des CB2 pourrait réduire la recherche de consommation en cocaïne
Lors d'une étude sur des rats, un antagoniste (rimonabant) des récepteurs CB1 et un agoniste (JWH-133) des CB2 a réduit le comportement de recherche de consommation de cocaïne. Les auteurs ont conclu que “les récepteurs cannabinoïdes CB1 et CB2 modulaient le comportement gratifiant induit par la cocaïne et semblaient présenter des rôles opposés dans la régulation des effets psychomoteurs et de puissance de la cocaïne.”
Faculty of Medicine, School of Health Sciences, University of Ioannina, Greece.
Delis F, et al. Int J Neuropsychopharmacol. 19 décembre 2016. [sous presse]
Science/Animal: L'inhibition des récepteurs CB2 réduit l'inflammation des voies respiratoires en cas d'asthme
En comparant les réponses aux allergènes chez des souris sans récepteurs CB2 et des souris normales, les chercheurs ont trouvé que l'activation des récepteurs CB2 est essentielle à l'induction de l'inflammation des voies respiratoires. Les souris sans récepteurs CB2 présentaient un nombre élevé de cellules naturelles tueuses dans les poumons, qui servent à limiter l'inflammation allergique des voies respiratoires.
Center for Environmental Health Sciences, University of Montana, Missoula, USA.
Ferrini ME, et al. Allergy. 19 décembre 2016. [sous presse]
Science/Cellules: Des cellules importantes à la formation des dents contiennent des récepteurs CB1
Les odonblastes qui font partie de la surface externe de la pulpe des dents et qui sont responsables de la formation de la dentine, pourraient contenir des récepteurs CB1. Les auteurs ont écrit «qu'ils pourraient jouer un rôle important de médiation de la fonction physiologique de la pulpe des dents.”
College of Stomatology, Tianjin Medical University, China.
Que K, et al. J Endod. 1( décembre 2016. [sous presse]
Science/Homme: L'endocannabinoide PEA dans le sang pourrait constituer un marqueur de la dysfonction des artères du cœur
Dans le sang des personnes, dont on examine les fonctions des artères coronaires, celles présentant une fonction réduite de ces vaisseaux sanguins présentaient des niveaux accrus de l'endocannabinoïde PEA (palmitoylethanolamide). Les auteurs ont écrit “que de plus larges investigations sont nécessaires pour confirmer que le PEA pourrai être un biomarqueur potentiel de circulation de la dysfonction coronarienne.”
"SS. Antonio e Biagio e Cesare Arrigo" Hospital, Alessandria, Italy.
Quercioli A, et al. Int J Cardiol. 13 décembre 2016. [sous presse]
Science/Animal: L'activation des récepteurs CB2 pourrait être bénéfique pour les diabètes de type 2
Lors d'une étude sur des souris diabétiques, l'activation des récepteurs CB2 par l'agoniste sélectif du récepteur, le SER601 a amélioré la sensibilité à l'insuline. Les auteurs ont écrit que “les récepteurs CB2 pourraient être considérés comme une cible prometteuse du développement thérapeutique de la résistance à l'insuline et les diabètes liés à l'obésité.”
Institute of Biomedical Engineering, Chinese Academy of Medical Science, Tianjin, China.
Zhang X, et al. Cell Physiol Biochem. 2016;40(5):1175-1185.
Science/Animal: L'activation des récepteurs CB2 pourrait réduire la douleur inflammatoire
Pour les rats présentant une douleur inflammatoire chronique, les récepteurs CB1 et CB2 sont présents dans une certaine région du cerveau (medulla rostrale ventromédiale) et jouent un rôle dans la modulation de la douleur. Les chercheurs ont montré que le blocage des récepteurs CB2 a augmenté la douleur alors que l'activation l’a au contraire réduit, ce qui ajoute “une raison supplémentaire pour le développement des agonistes des récepteurs CB2 sélectifs comme thérapie de la douleur inflammatoire chronique.”
Department of Neurological Surgery, Oregon Health & Science University, Portland, USA.
Li MH, et al. J Neurosci. 9 décembre 2016. [sous presse]
Science: Les isomères du tamoxifen activent les récepteurs cannabinoïdes
Le tamoxifène est un modulateur du récepteur œstrogène utilisé dans le traitement du cancer du sein. Les dernières recherches montrent que quelques isomères et métabolites du tamoxifène se lient aux récepteurs CB1 et/ou récepteurs CB2.
College of Medicine, University of Arkansas for Medical Sciences, Little Rock, USA.
Ford BM, et al. PLoS One. 2016;11(12):e0167240.
Un coup d'œil sur le passé
Il y a un an
Colombie: Le Président Santos légalise l’usage médical du cannabis
Danemark: Le Parlement envisage d’autoriser l’usage médical du cannabis
Il y a deux ans
IACM: l’ IACM honore le Professeur Raphael Mechoulam pour les 50 années qu’il a consacrées à la recherche sur les cannabinoïdes
Etats-Unis: Le Congrès met fin à l’interdiction du cannabis médical établie par le gouvernement fédéral.
Science/Homme: la combinaison cannabis/opioïdes fait diminuer la douleur plus efficacement que les opioïdes seuls
Canada: la cour fédérale indique que les patients peuvent continuer à cultiver leur cannabis
Etats-Unis: le Colorado attribue 8 millions de dollars à l’étude des bénéfices du cannabis médicinal
Science/Homme: la déficience induite par le cannabis dans la reconnaissance des expressions faciales est atténuée par le cannabidiol
La Société canadienne de l’arthrite vient d'accorder une subvention de recherche pour l’étude du cannabis médical pour le traitement de la fibromyalgie.
Mark Ware de l’Université McGill (Montréal) mènera un essai pour évaluer l'efficacité de cannabinoïdes oraux (à distinguer du cannabis inhalé).
De nombreuses personnes atteintes de fibromyalgie rapportent que le cannabis a des effets positifs sur leur douleur et la gestion de leurs symptômes, mais cela n’a pas encore été confirmé dans des essais cliniques à grande échelle, indique la Société de l’arthrite.
« Les opioïdes et les AINS utilisés pour la prise en charge de la douleur sont souvent inefficaces pour traiter la douleur de la fibromyalgie, ou peuvent avoir des effets secondaires importants – surtout lorsqu’ils sont utilisés pendant des périodes prolongées », souligne le chercheur.
Voyez les liens plus bas pour plus d'informations sur le cannabis contre la douleur et le traitement de la fibromyalgie.
Psychomédia avec source : Société canadienne de l’arthrite.
Cannabis contre la douleur chronique : peu d'effets secondaires
Pour quelles conditions de santé le cannabis a-t-il une efficacité ?
Fibromyalgie, lupus… : le cannabis pour le traitement de la douleur ?
Source: psychomedia.qc.ca
à lire aussi: Interview d’une patiente : l’huile de CBD apaise la douleur lancinante
Science/Homme: La consommation de cannabis des patients présentant un cancer diminue par deux le risque de mourir à l’hôpital
La consommation de cannabis a été associée à une réduction de 59% du risque de mourir à l’hôpital. Pour les patients atteints de cancers et consommant du cannabis, le risque de mourir à l’hôpital diminue de 56%. Ces résultats proviennent de l’analyse des données de l’US Nationwide Inpatient Sample, récoltées entre 2007 et 2011, auprès de patients d’environ 1000 hôpitaux américains. Ce travail a été mené par des chercheurs de l’University of Northern Colorado, Colorado State University, et de l’University of Alabama. Les données incluaient environ 3.9 millions de patients hospitalisés dont 387,608 présentaient un diagnostic de dépendance au cannabis ou un abus de cannabis.
De manière plus détaillée, parmi les patients hospitalisés, la consommation de cannabis a été associée à une augmentation de 60% de la probabilité d’une attaque cérébrale (OR: 1.60, 95% CI: 1.44-1.77) par rapport aux non-consommateurs, mais une réduction de 22% de la probabilité d’une insuffisance cardiaque(OR: 0.78, 95% CI: 0.75-0.82), ainsi qu’un risque diminué de 14% pour une maladie cardiaque(OR: 0.86, 95% CI: 0.82-0.91). Le risque de décès à l’hôpital a été réduit de 59% (OR: 0.41, 95% CI: 0.38-0.44). Parmi les patients atteints de cancers, les probabilités de mortalité à l’hôpital ont été réduites de 56% pour les consommateurs de cannabis quand on les compare aux non-consommateurs (OR: 0.44, 95% CI: 0.35-0.55).
Les auteurs ont indiqué la nécessité d’autres études prospectives destinées à la connaissance des effets produits par la marijuana sur la santé, spécialement parmi les plus âgés, les plus malades et les patients hospitalisés. Ainsi, existerait pour les consommateurs de cannabis une possibilité plus importante de ne pas mourir à l’hôpital, mais chez eux.
Vin-Raviv N, Akinyemiju T, Meng Q, Sakhuja S, Hayward R. Marijuana use and inpatient outcomes among hospitalized patients: analysis of the nationwide inpatient sample database. Cancer Med. 28 novembre.
En bref
Irlande: Le gouvernement accueille l’idée de légaliser le cannabis
L’Irlande s’est rapprochée de l’idée de légaliser l’usage médical du cannabis quand la minorité gouvernementale a indiqué, le 1er décembre, qu’elle ne bloquerait pas la première lecture de la proposition de loi soutenue par les autres partis. Simon Harris, le ministre de la Santé, dont le gouvernement n’a pas le pouvoir de bloquer la législation, a indiqué qu’il chercherait plus tard des amendements basés sur des données scientifiques.
Reuters du 1 décembre 2016
Afrique du Sud: Des projets relatifs à la culture et la distribution du cannabis médical
Le Medicines Control Council a indiqué au comité de la Santé du Parlement qu’il avait progressé dans son travail d’investigation relatif à l’usage médical du cannabis. Un rapporteur a indiqué qu’en Février, le processus de régulation pourrait commencer en délivrant des permis autorisant la culture contrôlée et la distribution de produits issus du cannabis de bonne qualité.
IOL of 29 November 2016
Europe: Conférence sur l’usage médical du cannabis au Parlement Européen
Les partis de gauche du Parlement Européen ont organisé un congrès sur l’usage médical du cannabis. On trouvait parmi les participants Carola Perez et Manuel Guzman (Espagne), Franjo Grotenhermen (Allamagne), Bertrand Rambaud (France), et Pavel Kubu de la République Tchèque. Les débats ont été traduits simultanément en 8 langues. Vous pouvez les consulter à:available online.
Science/Animal: Le CBD contrebalance le développement de la sclérose en plaques expérimentale
Les voies PI3K/AKT/mTOR sont des voies de signalisations intracellulaires importantes pour la régulation du cycle cellulaire. Pour le modèle animal (souris) de la sclérose en plaques, qui produit une baisse d’activité de ces voies, le traitement avec du CBD (cannabidiol) a pu restaurer cette activité. Les auteurs ont écrit que “ceci pourrait être une nouvelle cible thérapeutique potentielle de la gestion de la sclérose en plaques.”
IRCCS Centro Neurolesi « Bonino-Pulejo », Messina, Italy.
Giacoppo S, et al. Fitoterapia. 2016;116:77-84
Science/Animal: Le CBD protège le cerveau des conséquences d’une baisse d’approvisionnement sanguin du cerveau
Dans une étude sur des souris, dont l’alimentation sanguine a été réduite par l’occlusion des artères, un traitement à court terme avec du CBD a empêché les lésions cognitives et émotionnelles, et a atténué la perte des cellules nerveuses dans une région du cerveau, l’hippocampe, et les lésions de la matière blanche.
Department of Pharmacology and Therapeutics, State University of Maringá, Brazil.
Mori MA, et al. Prog Neuropsychopharmacol Biol Psychiatry. 23 novembre 2016
Science/Homme: Pour les enfants nés avant 35 semaines de grossesse, la consommation de cannabis par la mère n’est pas associée à des résultats adverses
Dans une étude incluant 1 867 nouveaux nés avant 35 semaines de grossesse, et dont 135 ont été exposés au cannabis pendant la grossesse, il n’y a pas eu de différence de résultat entre les enfants exposés et ceux qui ne l’ont pas été.
Department of Obstetrics and Gynecology, University of North Carolina – Chapel Hill, USA.
Dotters-Katz SK, et al. J Matern Fetal Neonatal Med. 6 décembre 2016
Science/Animal: L’activation des récepteurs CB2 peut être bénéfique après une attaque cérébrale
Une attaque cérébrale a été provoquée chez des souris. Un antagoniste des récepteurs cannabinoïdes de type2 a fait empirer le résultat avec une diminution des nouvelles cellules nerveuses et de la performance motrice. L’activation des récepteurs CB2 n’a pas eu d’effet sur la performance motrice mais a augmenté la migration des précurseurs des cellules nerveuses, lors de l’étude des cellules.
Facultad de Medicina, Universidad Complutense, Madrid, Spain.
Bravo-Ferrer I, et al. Stroke.29 novembre 2016
Science/Homme: La consommation de cannabis pourrait être associée à de légers troubles de la vision
Lors d’une étude incluant 52 hommes et femmes en bonne santé, dont 28 fumaient régulièrement du cannabis, il a été noté un retard dans la transmission des potentiels d’actions des cellules ganglionnaires de la rétine pour les consommateurs réguliers de cannabis, ce qui pourrait entraîner une altération de la vision.
Pôle Hospitalo-Universitaire de Psychiatrie du Grand Nancy, Laxou, France.
Schwitzer T, et al. JAMA Ophthalmol. 8 décembre 2016
Un coup d’œil sur le passé
Il y a un an
Science/Homme: Selon une étude clinique, l’extrait de CBD pourrait diminuer par deux le nombre de crises de plus de la moitié des enfants épileptiques
Australie: Le gouvernement crée une structure nationale destinée à réguler la culture du cannabis destiné à des fins médicales
L'utilisation du cannabis pour soulager les symptômes de la dépression ou de l'anxiété peut ne pas être une solution à long terme, révèle une étude américaine.
Une nouvelle étude menée par une équipe de l'Université de l'État du Colorado (États-Unis) a cherché à clarifier scientifiquement la façon dont le cannabis - en particulier sa consommation régulière et importante - affecte l'activité neurologique, notamment le traitement des émotions.
Les chercheurs, dirigés par Lucy Troup, professeur adjoint au département de psychologie, ont publié une étude dans PeerJ décrivant les conclusions d'une analyse basée sur les réponses à un questionnaire de 178 consommateurs de cannabis. Le cannabis de loisir est devenu légal au Colorado en 2014. Depuis, sept autres États des USA ont promulgué la légalisation de la drogue pour un usage récréatif, alors que beaucoup d'autres n'autorisent son utilisation que pour un usage médical .
Quel effet a le cannabis sur la dépression et l'anxiété ?
Les scientifiques ont tenté d'établir des corrélations entre les symptômes dépressifs ou anxieux et la consommation de cannabis.
Constat : les répondants atteints de dépression, qui ont déclaré utiliser la drogue pour traiter leurs symptômes dépressifs, étaient plus déprimés qu'ils étaient anxieux. Il en était de même pour les personnes souffrant d'anxiété auto-déclarées : elles étaient plus anxieuses.
Les chercheurs soulignent que leur analyse ne dit pas que le cannabis provoque la dépression ou l'anxiété, ni qu'il la guérit. Mais ils mettent en avant la nécessité d'étudier davantage comment le cerveau est affecté par la drogue, à la lumière de la légalisation, et de l'utilisation plus répandue dans le Colorado depuis 2014.
Le cannabis soulagerait l'anxiété sur le court terme seulement
"Il y a une perception commune que le cannabis soulage l'anxiété," a déclaré Jeremy Andrzejewski, chercheur sur l'étude. Pourtant, la recherche n'a pas encore appuyé cette idée pleinement, a-t-il dit.
Un autre des co-auteurs de la recherche, Robert Torrence, a souligné que des travaux antérieurs montrent que l'utilisation chronique réduit les endocannabinoïdes naturels dans le cerveau, qui sont connus pour jouer un rôle dans les processus physiologiques, y compris l'humeur et la mémoire. "Des recherches suggèrent que le cannabis peut aider à soulager l' anxiété et la dépression au début, mais il a l'effet inverse plus tard", a déclaré Torrence.
Des recherches supplémentaires sur les effets du cannabis sur le cerveau
"En raison de la réglementation stricte du gouvernement fédéral en matière de recherche sur le cannabis, la perception du grand public de la façon dont il affecte le cerveau est souvent basée sur des mythes", a déclaré le co-auteur de l'étude, Jacob Braunwalder. Nous voulons ajouter plus d'informations à l'ensemble du corps de recherche."
À l'avenir, les chercheurs veulent affiner leurs résultats et se concentrer sur le niveau des répondants, la durée de l'exposition et les réactions biochimiques et neurologiques des produits à haute teneur en tétrahydracannabinol (THC) disponibles sur le marché légal, qui peut atteindre 80 à 90 % de THC, comme les concentrés et les huiles, autour desquels il y a eu peu d'enquête scientifique.
"Il est important de ne pas diaboliser le cannabis , mais aussi de ne pas le glorifier", a déclaré M. Troup. "Ce que nous voulons faire, c'est l'étudier, et comprendre ce qu'il fait. C'est ce qui nous pousse."
Le Sativex, spray buccal destiné à soulager les problèmes de spasticité (augmentation de la tension musculaire) des personnes atteintes de sclérose en plaques, aurait dû rejoindre les rayons des pharmacies françaises fin 2014.
Médicament thérapeutique composé d'extraits de cannabis, il n'est toujours pas mis en vente en France alors qu'en Europe, 18 pays l'ont commercialisé. À l'origine du blocage, des négociations de prix stagnent entre la firme Almirall, laboratoire qui produit le Sativex, et le CEPS (Comité économique des produits de santé), organisme interministériel qui fixe les prix des médicaments et les tarifs des dispositifs médicaux pris en charge par l'assurance maladie obligatoire.
Un dialogue de sourds de plusieurs mois
En France, le processus de commercialisation d'un médicament se fait via trois instances : la Haute autorité de la santé (HAS), via une commission de transparence, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), qui octroie la mise en vente, et le CEPS qui détermine le prix. Les négociations s'établissent par convention. « Nous avons obtenu l'autorisation de mise en vente en janvier 2014, annoncée en grande pompe à l'époque par la ministre de la Santé Marisol Touraine », explique Christophe Vandeputte, directeur général d'Almirall en France.
La seule étape qui bloque la mise sur le marché du Sativex est un désaccord sans fin sur le prix entre le CEPS et le laboratoire. Initialement, Almirall France proposait de vendre le Sativex 350 euros la boîte, soit 20% de moins que le prix moyen fixé en Europe (440 euros). Prix que le laboratoire a légèrement revu à la baisse, en descendant à 320 euros. Le CEPS, de son côté, ne lui en offre pas plus de 90 euros.
Silence radio au ministère
En mai 2016, M. Vandeputte a adressé une lettre de mise en demeure au Comité, qui a répondu par un refus le mois suivant. Le laboratoire a renvoyé une nouvelle proposition en juillet 2016 mais le CEPS n'a pas réagi depuis. « J'ai renvoyé une deuxième mise en demeure en septembre 2016, confie M. Vandeputte. Nous n'avons toujours pas de réponse mais réclamons toujours une position claire. » Sans le feu vert du Comité, la commercialisation du traitement reste donc bloquée. Le CEPS, sollicité par la rédaction, ne répond pas aux questions de Handicap.fr pour le moment.
« Trop peu de patients concernés »
Parmi la population française, on compte plus de 100 000 personnes atteintes de sclérose en plaques. Cette maladie auto-immune touche essentiellement la moelle épinière et le cerveau. Au total, 10 000 personnes seraient « éligibles » au Sativex et au moins 5 000 devraient y avoir recours, selon M. Vandeputte. Pour Jean-Michel Laville, de l'association Ensemble contre la sclérose en plaques, c'est « trop peu de malades pour que le ministère de la Santé s'y intéresse ». « Nous avons signé des pétitions et écrit au ministère en proposant une réunion avec le laboratoire ; certains patients ont entamé des grèves de la faim, en vain », raconte-t-il.
En cas de spasticité modérée et sévère
Le concept peut paraître surprenant, cependant, il est bien suggéré par cette étude en santé mentale de l’Université de la Colombie-Britannique (Canada) : le cannabis pourrait aider certains patients avec des problèmes d’alcool ou de dépendance aux opioïdes. Qualifié ici de « produit de sortie » ou de sevrage, le cannabis se montre, dans cet examen systématique de la littérature, capable de favoriser la réduction de l’usage de substances beaucoup plus nocives.
Cet examen systématique des études portant sur l'usage médical du cannabis et la santé mentale confirme que le cannabis peut contribuer à réduire les symptômes de la dépression, du syndrome de stress post-traumatique (SSPT) et de l'anxiété sociale. L’examen montre tout de même quelques réserves : le cannabis pourrait ne pas être recommandé chez les patients atteints de trouble bipolaire ou de troubles psychotiques.
C’est donc un nouvel examen sur les effets possibles du cannabis à des fins thérapeutiques, en particulier en santé mentale qui nous est proposé. Les chercheurs canadiens ont identifié une soixantaine d’études sur l'utilisation du cannabis et la santé mentale. Leur analyse des résultats souligne l'importance des troubles de la santé mentale parmi les indications thérapeutiques, mais aussi la grande pénurie de données probantes en particulier en comparaison des autres thérapies possibles.
A défaut d’évaluer précisément son efficacité, les données indiquent que l’usage du cannabis médical en santé mentale n’augmente pas le risque de préjudice pour soi-même ou pour autrui. Les déficits parfois constatés sur les capacités cognitives, en particulier sur la mémoire de court terme apparaissent totalement réversibles chez l’adulte. Les principales conclusions de cette analyse sont les suivantes :
Les troubles de santé mentale sont la première indication d’usage cannabis médical.
Le cannabis apparaît prometteur pour le traitement du SSPT et des troubles liés à l'usage de substances.
La consommation de cannabis peut influencer les capacités cognitives, notamment la mémoire.
L'usage de cannabis n'apparaît pas associé à un risque accru de nuire à soi-même ou à autrui.
Cependant, plus de recherche semble nécessaire pour mieux caractériser l'impact du cannabis médical sur la santé mentale. « Des preuves limitées mais valables », commentent les auteurs, qui souhaitent les professionnels à dépasser la stigmatisation pour mieux comprendre les risques et les avantages du cannabis médical.
Clinical Psychology Review February 2017 DOI: 10.1016/j.cpr.2016.10.002 Medical cannabis and mental health: A guided systematic review