Alors que les Etats-Unis se sont ouverts au fructueux business du cannabis en légalisant son usage créatif dans plusieurs états, le créneau très convoité de l’herbe planante a fait naître une nouvelle start-up d’impression 3D.
Dans la lignée de Potent Rope, un filament d’impression 3D comestible à base de cannabis, une jeune pousse américaine dénommée MannaRobotics a développé une imprimante 3D capable d’imprimer des patchs de cannabis.
Issue du rapprochement entre Manna Molecular Science, une société du Massachusetts spécialisée dans les timbres transdermiques au cannabis, et Telamens spécialiste en fabrication additive dans le domaine de la défense, cette joint-venture fondée en 2016 a imaginé une solution d’impression 3D pour améliorer l’efficacité et la précision de ses produits.
Première imprimante 3D du genre, la MannaBot One alias « MB1 », embarque un extrudeur et un système de contrôle permettant de délivrer une quantité programmée d’extrait de cannabis sur un patch transdermique.
Destinée aux pharmacies, dispensaires et autres points de vente autorisés, la MB1 offre une solution facile et abordable capable de créer un patch reproductible de qualité pour chaque utilisateur avec une heure de formation. « tout ce qu’ils ont à faire c’est de prendre les patchs que nous leur fournissons, de les placer sous la machine, en utilisant le calculateur de dose pour mélanger les excipients avec l’actif, et la machine imprime une dose de chaque patch… Vous pouvez en faire plus d’un millier en huit heures.» Explique Nial Demena CEO de MannaRobotics.
« des patchs compatibles avec un plus large éventail de cannabinoïdes »
La MB1 permet la fabrication de patchs personnalisés avec des niveaux de dose de cannabis très variables allant de 10 à 35 mg. Le système est en outre très flexible, pouvant être utilisé pour imprimer des patchs avec un plus large éventail de cannabinoïdes tels que le THC, le CBD, le CBN, ainsi que des combinaisons basées sur des ratios de cannabinoïdes particuliers.
« Cette technologie nous donne un excellent contrôle de la qualité et de la reproductibilité, caractéristiques des normes pharmaceutiques. » Souligne Manna Molecular Science. « Peu importe à qui vous avez acheté nos patchs transdermiques, ils seront conformes à nos normes de fabrication et de performance extrêmement élevées. »
Destinés à soulager des douleurs chroniques telles que fibromyaligie, ou un usage récréatif, ces patchs permettent de délivrer progressivement une certaine dose de cannabis dans le sang sur une période de 12 heures. L’autre avantage de cette solution réside dans sa discrétion ne trahissant aucun signe d’utilisation externe tel que l’odeur de cannabis ou les yeux rouges. Le patch doit être placé sur des zones telles que les chevilles ou les poignets où il y a une forte concentration de veines.
Source: primante3d.com
Potent Rope : un filament d’impression 3D comestible à base de cannabis !
La diversité des matériaux d’impression 3D et particulièrement celle des filaments, a littéralement explosé ces trois dernières années. Entre les filaments composites (bois, carbone, bronze, fibres de verre…) les polymères hautes performances (PEEK, ULTEM..) ou encore les biosourcés (coquilles d’huître, algue, lin…), l’utilisateur dispose aujourd’hui d’une offre pléthorique. A l’image de cette diversité où l’ingéniosité côtoie l’insolite, deux américaines dénommées Ashley Herr et Paige Colen ont imaginé un filament d’impression 3D comestible à base de cannabis.
« Ce filament nous permettra d’adapter des profils de cannabinoïdes spécialisés qui répondent spécifiquement aux besoins de chaque individu »
Cofondatrices d’Hippocratic Growth LLC, une compagnie basée dans le Maryland, spécialisée dans la culture et la transformation du cannabis médical, les deux sœurs ont développé un filament baptisé « Potent Rope » permettant aux consommateurs d’imprimer de petits objets comestibles avec des doses très précises de cannabis.
« Nous travaillons à l’élaboration de modèles CAO pour vous aider à imprimer votre dosage approprié, car les médecins de l’industrie médicale du cannabis vous le diront, chaque patient est différent et ses exigences de dosage, ce qui rend le titrage un exercice nécessaire à chaque patient. » explique Paige Colen.
« Plutôt que de prendre une capsule de gel liquide de 10 mg pleine d’huile de cannabis ou de tablette, qu’en est-il de l’impression 3D d’un caniche de 7,5 mg, ou d’une Tour Eiffel ou d’une petite fusée ? Ce filament nous permettra d’adapter des profils de cannabinoïdes spécialisés qui répondent spécifiquement aux besoins de chaque individu. Potent Rope permet aux consommateurs de cannabis médical de s’assurer qu’ils reçoivent exactement ce que le médecin a ordonné au milligramme près« , ajoute Paige Colen.
Fabriqué à partir d’un système d’extrusion Filabot EX2, « Potent Rope » a nécessité trois ans de développement pour arriver à la formule idéale : un polymère thermoplastique comestible et hydrosoluble que l’on peut mélanger avec différents cannabinoïdes et terpènes. La fabrication du filament passe par la décarboxylation (procédé permettant d’activer le THC (principe actif du cannabis) ) l’huile de cannabis qui est ensuite mélangée au thermoplastique.
Outre la diversité des objets en cannabis qui pourront être imprimés, Ashley Herr et Paige Colen entendent exploiter la capacité de personnalisation de leur filament. Ainsi chaque consommateur pourra créer sa propre souche en combinant différentes huiles de cannabis, THC, Sativa, Indica ou encore CBD…
La compagnie qui a déjà reçu un avis d’acceptation par l’Office des brevets et des marques des États-Unis (USPTO), annonce le lancement de la production pour cette année. N’étant pas strictement classé comme «comestible», puisque principalement fabriqué à partir d’excipients pharmaceutiques, Potent Rope sera légal dans les états qui interdisent les bonbons et les aliments au cannabis (space-food). Décliné dans plusieurs couleurs le filament sera compatible avec la plupart des imprimantes 3D FDM.
Source: primante3d.com