Les malades en phase terminale qui fument du cannabis pour alléger leurs souffrances peuvent être poursuivis pour violation des lois fédérales, même si la loi de l'Etat où ils se trouvent autorise la prescription médicale de cette drogue. La Cour suprême a infligé lundi un sérieux coup à la campagne pour la libéralisation de la marijuana aux Etats-Unis, donnant raison au gouvernement, qui dénie toute valeur médicale à cette drogue. Dix Etats, sur la côte ouest et au nord-est, ont déjà autorisé la prescription médicale de marijuana pour les personnes en grande souffrance (1).
Source : Pascal RICHE @ Liberation.frL'affaire avait été portée devant la justice par deux Californiennes, Angel Raich, 39 ans, victime d'une tumeur au cerveau, et Diane Monson, 48 ans, qui souffre d'une maladie de la colonne vertébrale. L'une et l'autre ont indiqué lundi qu'elles continueraient à fumer de l'herbe (qu'elles produisent elles-mêmes) lorsqu'elles souffrent, comme le leur a prescrit leur médecin. «Si j'arrête le cannabis, je meurs. Donc je continue», a déclaré Angel Raich, qui affirme qu'elle fume du cannabis par nécessité, mais sans plaisir. Elle a annoncé qu'elle allait appuyer une campagne de lobbying pour faire changer la loi fédérale. Les chances de succès d'une telle campagne sont minimes. Et selon la Maison Blanche, la décision de la Cour suprême «a clos le débat politique sur le cannabis médical».
La Cour n'a pas annulé les lois des dix Etats «permissifs», elle s'est contentée de ne pas interdire les poursuites fédérales. La question est maintenant de savoir si le gouvernement américain choisira de dépenser de l'argent pour poursuivre des malades en grande souffrance... On peut en douter : selon un sondage CNN-Time réalisé en 2002, 73 % des Américains considèrent que des adultes devraient pouvoir fumer de l'herbe pour des raisons de santé.
(1) La France est très peu libérale en la matière, à la différence du Canada, de la Belgique, des Pays-Bas, ou du Royaume-Uni, qui tolèrent l'usage médical du cannabis.
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