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S'ils ne sont pas pris en charge, les symptômes du syndrome de stress post-traumatique peuvent être très invalidants. Pour les atténuer, de nombreuses victimes consomment du cannabis. Aux Etats-Unis, où le cannabis thérapeutique est légal, une étude montre les effets bénéfiques mais temporaires de cette consommation.
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Néfaste pour la fertilité, associé à un risque accru de cancer du testicule, mais aussi porte d’entrée vers la dépression, les troubles de la motivation ou les altérations cognitives… Les méfaits du cannabis consommé à haute dose sont de mieux en mieux documentés. Ses bienfaits aussi, lorsqu’il est à visée thérapeutique : soulagement des douleurs liées au cancer, à l’arthrose, etc. Selon une nouvelle étude américaine, le cannabis médical présenterait aussi des effets positifs auprès des personnes atteintes de syndrome de stress-post traumatique.
Crises d’angoisse, anxiété, troubles du sommeil, flashbacks, repli sur soi, conduites à risques… font partie des conséquences d’un stress post-traumatique, déclenché par un événement où l’intégrité physique ou psychique d’une personne a été menacée ou atteinte, directement ou indirectement. Elle touche deux fois plus les femmes que les hommes. Pour l’étude conduite par Carrie Cutler, de l’Université de Washington, et publiée par le Journal of Affective Disorders, les données de plus de 400 personnes atteintes de ce type de troubles ont été collectées et analysées.
Effet à court terme
Comment les chercheurs ont-ils procédé ? Grâce à une application téléchargée par les participants, qui ont documenté les manifestations de leur syndrome avant et après avoir consommé du cannabis thérapeutique, dont la vente est strictement encadrée. Sur une durée de 31 mois, l’application a été utilisée plus de 11 000 fois. Résultats ? Après consommation, la sévérité des pensées intrusives liées au traumatisme a été réduite de 62%, les flashbacks de 51%, l’irritabilité de 67% et l’anxiété de 57%. Des effets manifestement bénéfiques.
Mais cette étude présente plusieurs limites : d’une part, ce sont les patients eux-mêmes qui se sont auto-qualifiés de personnes souffrant de syndrome de stress post-traumatique (sans validation médicale) et il n’y avait pas de groupe placebo. D’autre part, ces effets bénéfiques ne s’ancreraient pas dans le temps long : « il semble que le cannabis masque temporairement les symptômes, agissant comme un pansement, mais une fois la période d’intoxication terminée, les symptômes peuvent réapparaître », explique Carrie Cutler.
Pour prendre en charge un syndrome de stress post-traumatique, mieux vaut donc s’en remettre à des techniques qui ont fait leurs preuves : les thérapies comportementales et cognitives (TCC) ou l’EMDR.
A noter : En France, une expérimentation du cannabis à visée thérapeutique d’une durée de deux ans aurait dû démarrer à la rentrée. Pour cause de crise sanitaire, elle a été repoussée à janvier 2021.
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Source : Journal of Affective Disorders, consulté le 10 juin 2020
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Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Emmanuel Ducreuzet
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