Le THC, principe actif du cannabis, pourrait avoir des effets bénéfiques sur les patients atteints du Sida. Selon une étude, cette molécule aux effets psychoactifs freinerait le déclin des capacités mentales des malades.
La moitié des patients infectés par le VIH ont des troubles neurocognitifs. Le langage, l’attention, la mémoire ou la vitesse de traitement de l’information peuvent être atteints.
Le système immunitaire des patients est entièrement mobilisé pour combattre la maladie. Ce qui provoque alors une inflammation chronique dans le cerveau.
Si le virus du Sida n’infecte pas directement les neurones, il attaque des cellules, qui sécrètent ensuite des substances toxiques pour le cerveau.
Le THC comme agent anti-inflammatoire
Selon une étude, menée par la Michigan State University, la marijuana constituerait un rempart efficace à cette dégénérescence mentale due au VIH.
Le THC, ou tétrahydrocannabinol, agirait en effet comme un agent anti-inflammatoire. La molécule permettrait de réduire le nombre de globules blancs inflammatoires, appelés monocytes. Ils sécrèteraient aussi moins de protéines dans le corps.
« Cette diminution du nombre de cellules pourrait ralentir, voire arrêter l’inflammation, et donc potentiellement aider les patients à préserver leurs capacités cognitives », précise Mike Rizzo, co-auteur de l’étude et diplômé en toxicologie.
Pour mener cette étude, les chercheurs ont prélevé des échantillons de sang à 40 personnes malades du Sida, qui consomment ou non de la marijuana. Ils ont ensuite isolé les globules blancs de chaque patient et ont analysé le taux de cellules « infectées ».
Résultat : les malades qui ne fumaient pas de cannabis avaient un taux de cellules inflammatoires plus élevé que ceux qui en fumaient. Le taux des consommateurs de marijuana était presque au même niveau qu’une personne non-malade.
Vers de nouveaux traitements ?
L’objectif de cette étude n’est évidemment pas de convaincre des bienfaits du cannabis et d’augmenter sa consommation. Mais c’est un pas de plus vers l’élaboration de nouveaux traitements pour les malades du VIH. Des médicaments qui pourraient donc avoir des composants issus de la marijuana.
Selon les chercheurs, ce processus pourrait aussi aider pour d’autres pathologies, comme Alzheimer ou Parkinson. Car ces deux maladies touchent aussi le système nerveux.
Source: Pourquoidocteur.fr
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