* Science: synthèse du THC par une bactérie génétiquement modifiée
* Allemagne: intention de modification de la législation sur les narcotiques en vue d’approbation du sativex
* Allemagne: l’Institut fédéral des médicaments rejette la culture du cannabis à des fins médicales
* Allemagne: le producteur de cannabis Bedrocan internationalise son activité en vue d’obtenir à terme l’approbation des autorités de santé des Etats-Unis
* En bref
* Un coup d'œil sur le passé
Science: synthèse du THC par une bactérie génétiquement modifiée
Des scientifiques de l’Université Technique de Dormund, Allemagne, ont modifié génétiquement une bactérie afin que celle-ci synthétise le cannabinoïde psychoactif principal du cannabis. Le 17 août, Oliver Kayser, membre de l’université, a indiqué que ce procédé vise à produire du THC (dronabinol) plus facilement et donc à moindre coût en comparaison du procédé utilisé actuellement en Allemagne.
Jusqu’à présent, en Allemagne, le dronabinol était produit à partir de chanvre industriel. Le cannabidiol (CBD) en était extrait chimiquement et était ensuite transformé en THC. L’extraction du chanvre contenant beaucoup de THC n’est pas autorisée en Allemagne. Ce mode de fabrication synthétique du dronabinol serait plus couteux que le nouveau procédé. Avec le nouveau procédé, Olivier Kayser estime les coûts de production à environ 2,500 EURos par kilogramme de THC. Ce sont les bactéries E. coli, aux gènes isolés, responsables de la production de THC qui sont utilisés. L’université de Dortmund et une compagnie pharmaceutique envisagent la création d’une entreprise pour produire du THC selon ce procédé.
Pour plus d’informations :
(Source: Standard du 17 août 2010)
Allemagne: intention de modification de la législation sur les narcotiques en vue d’approbation du sativex
Le gouvernement voudrait permettre aux compagnies pharmaceutiques de postuler en vue de l’approbation des médicaments à base de cannabis. Dans un communiqué, le gouvernement a écrit : « Maintenant qu’en EURope (Grande-Bretagne) un médicament à base d’extrait de cannabis utilisé pour le traitement symptomatique de la sclérose en plaques a été approuvé, il est nécessaire de lever l’interdiction générale du cannabis pour des demandes d’usage médical à venir, et ce, en vue d’une approbation de ce médicament. » Comme dans d’autres pays EURopéens, qui ont autorisé ou ont l’intention d’autoriser le sativex, ce changement de la législation serait limité aux médicaments à base de cannabis autorisés par les autorités de santé. L’autorisation du sativex en Allemagne est attendue pour 2011 et sera limitée au traitement de la spasticité de la sclérose en plaques.
Le gouvernement suit les recommandations du comité d’experts sur les narcotiques qui s’est réuni le 3 mai. Il s’agit d’une reclassification du « cannabis (marijuana, la plante, et les parties de plantes qui appartiennent à l’espèce cannabis) du tableau I au tableau II de la loi sur les narcotiques, dans la mesure où celui-ci est destiné à la production de préparations thérapeutiques. » Le comité recommande aussi d’ajouter l’alinéa suivant à l’annexe III de la loi sur les narcotiques : « l’extrait de cannabis (extrait obtenu à partir des plantes et des parties de plantes appartenant à l’espèce cannabis) » et seulement « pour les préparations approuvées comme médicament ». L’annexe I de la loi allemande sur les narcotiques inclut des substances qui ne peuvent être prescrites et qui ne sont pas commercialisables, telles que l’héroïne, la cocaïne, le LSD et le cannabis. L’inclusion de l’extrait de cannabis dans l’annexe III de la loi se réfère à l’approbation attendue du sativex.
Pour un commentaire plus approfondi, en allemand, sur les changements de la loi :
https://www.cannabis-med.org/nis/data/file/stellungnahme_2010.pdf
(Source: projet de loi de la 25e ordonnance pour la modification de la législation de la loi allemande sur les narcotiques)
Allemagne: l’Institut fédéral des médicaments rejette la culture du cannabis à des fins médicales
L’Institut fédéral des médicaments (BfArM) qui est sous la responsabilité du ministère de la Santé a sommé un patient atteint de sclérose en plaques de ne pas cultiver lui-même du cannabis. La notification, datée du 10 août, a été formulée avec des précautions sécuritaires relatives à la culture au domicile, aux indications sur les dangers d’abus, à l’usage d’une substance non standardisée et aux dommages à la réputation internationale de l’Allemagne. De plus, le BfArM indique que le demandeur peut acheter du cannabis médicinal dans une pharmacie. Michael Fischer, habitant de Mannheim, a eu besoin de cannabis pendant de nombreuses années, et a été précédemment acquitté lors d’une procédure pour la violation de la loi sur les narcotiques. Il agissait alors en état d’urgence.
Il a déjà été exempté par le BfArM pour pouvoir utiliser du cannabis pharmaceutique importé des Pays-Bas. Mais compte tenu des ses besoins importants, il lui en coûte 1,500 EURos (environ 1,900 US Dollars), et il semble donc que la seule alternative soit l’autoproduction. Le BfArM n’a pas répondu à sa demande pendant plusieurs années malgré la décision de la Cour Administrative Fédérale du 10 mai 2005, qui mentionnait qu’en cas d’une exception pour usage médical, une demande de culture personnelle doit être examinée. La Cour stipule aussi que : « le renvoi à un médicament qui n’est pas encore disponible, ni financièrement abordable par la plupart des citoyens ne constitue pas une alternative pour éveiller l’intérêt du public quant à l’usage du cannabis pour combattre la maladie. »
Seule une demande pour défaut de s’adresser à la Cour Administrative de Cologne a conduit à cette décision du BfArM. Cette décision s’est apparemment basée sur une directive du Ministère Fédéral de la Santé, car des notes dans les dossiers de MR. Fischer au BfArM indiquent que : « l’octroi d’une autorisation de culture au domicile est motivé par sa thérapie et que, compte tenu de la situation précaire du demandeur, sans autre alternative. C’est maintenant au Ministère de la Santé de prendre la décision. »
Plus d’informations dans l’ACM-Mitteilungen du28 août 2010:
https://www.cannabis-med.org/german/acm-mitteilungen/ww_de_db_cannabis_artikel.php
(Sources: Notification du BfArM du 10 août 2010, communiqué de presse du Dr. Oliver Tolmein du18 août 2010)
Allemagne: le producteur de cannabis Bedrocan internationalise son activité en vue d’obtenir à terme l’approbation des autorités de santé des Etats-Unis
edrocan International, qui est depuis peu basé à Oakland, Etats-Unis, est une filiale de Bedrocan BV, Pays-Bas. Depuis 2003, Bedrocan produit du cannabis médicinal standardisé répondant à des normes de qualité, sous le contrôle de du Ministère de la Santé des Pays-Bas qui délivre les ordonnances en pharmacie. La société essaye aussi d’obtenir une autorisation de produire du cannabis pour le compte du gouvernement israélien. Michael Sautman, Président de Bedrocan International tente d’introduire la compagnie dans l’industrie grandissante du cannabis médicinal aux Etats-Unis et d’aider à professionnaliser la production.
Le but de M. Sautman est d’utiliser le processus américain d’approbation des médicaments afin de légaliser le cannabis médicinal dans tout le pays.
Le processus pour obtenir une autorisation de l’Administration Food and Drug des Etats-Unis (FDA) est extrêmement long et coûteux. Il existe de nombreuses barrières régulatrices au plan de Bedrocan. Afin de faire de la recherche sur le cannabis qui soit approuvée par la FAD, les scientifiques doivent travailler à partir de cannabis dont la source est autorisée par le gouvernement fédéral. Actuellement seule l’Université du Mississippi y est autorisée. Obtenir la permission du gouvernement est difficile. Les scientifiques pourraient aussi cultiver leur propre cannabis de recherche, mais ils ont pour cela, besoin d’une autorisation fédérale, et jusqu’à présent de telles demandes ont toujours été refusées.
Pour plus d’informations :
https://www.baycitizen.org/marijuana/story/dutch-company-enters-oakland-pot-scene/
(Source: Bay Citizen du 13 août 2010)
En bref
Science: Motilité intestinale
Selon une étude menée à l’Université St George's, Londres, les cannabinoïdes induisent une réduction de la fréquence du pacemaker de la motilité de l’estomac. Les chercheurs ont observé une augmentation de la motilité après l’administration d’une substance (apomorphine) qui provoque la régurgitation chez l’animal. Ils ont noté que leur recherche avec le cannabinoïde synthétique WIN 55,212-2 "révèle de nouveaux aperçus du mécanisme qui régule la décroissance de la motilité induite par les cannabinoïdes. » (Source: Percie du Sert N, et al. Neurogastroenterol Motil. 22 aout 2010. [in press])
Science: vieillir
Selon une étude menée à l’Université de Bonn, Allemagne, les souris sans récepteurs CB1 à la suite d’une modification génétique présentent un amenuisement accéléré de leurs facultés cognitives et de leur mémoire. Ces changements, similaires à ceux du vieillissement, sont limités à leurs facultés cognitives et à la structure de la peau. Les autres organes ne présentaient pas de signe de vieillissement. Les chercheurs ont conclu que : « le manque de récepteurs CB1 n’implique pas, en général, un vieillissement accéléré. » (Source: Bilkei-Gorzo A, et al. Neurobiol Aging. 17 août 2010. [in press])
Science: douleur arthritique
Selon une étude menée à l’Université de Nottingham, Royaume-Uni, les niveaux d’endocannabinoïde anandamide (AEA) et de 2-arachidonoyl glycérol (2-AG) augmentent dans la moelle épinière des rats souffrants d’arthrite d’origine expérimentale. L’arthrite a été provoquée par l’injection d’un produit chimique dans les articulations. Les récepteurs CB1 et CB2 sont impliqués dans le contrôle de la douleur. Les chercheurs ont noté que le contrôle original des réponses des neurones de la moelle épinière par les récepteurs CB(2) épinières suggère que ce système de réception pourrait être important pour moduler la douleur de l’arthrite. (Source: Sagar DR, et al. Arthritis Rheum. 18 août 2010. [in press])
Science: maladie d’ Huntington
Les chercheurs de Leuven, Belgique, ont comparé la distribution des récepteurs CB1 de 20 patients souffrants de la maladie d’Huntington et ceux de 14 patients sains. Ils ont observé une diminution importante de la disponibilité des CB1 de la matière grise des patients, même au début de la maladie. Ils ont noté qu’à leur connaissance, c’est la première fois que l’on observe in vivo une modification du système endocannabinoïde dans une maladie neurologique. » (Source: Van Laere K, et al. J Nucl Med.18 août 2010. [in press])
Science: syndrome de colite
Les scientifiques du Centre Médical Académique d’ Amsterdam, Pays-Bas, se sont intéressés à la sensibilité rectale de 10 patients présentant un syndrome de colite et 12 volontaires à qui il a été administré un placébo, et deux doses différentes de THC (5 et10 mg) dans un essai en double aveugle. Le THC n’a pas modifié les perceptions rectales de distension comparées au placébo des sujets sains ou des patients. Les chercheurs ont conclu que leurs résultats : « s’inscrivent contre les agonistes CB comme outils diminuant l’hypersensibilité viscérale » chez les patients souffrants du syndrome de colite. (Source: Klooker TK, et al. Neurogastroenterol Motil. 16 août 2010. [in press])
Science: Dégradation de l’anandamide
Selon une recherche menée à l’Université Stony Brook, New York, la cyclooxygenase-2 (COX-2) possède la capacité de détruire l’anandamide (AEA). La COX-2 est connue pour transmettre l’inflammation et contribue à la neurodégénération. L’anandamide est d’abord dégradée par l’acide gras amide hydrolase (FAAH). Les scientifiques ont noté que leurs « résultats situent le COX-2 comme un intermédiaire du métabolisme régional AEA du cerveau de la souris. » (Source: Glaser S, et al. J Pharmacol Exp Ther. 11 aout 2010 Aug 11. [in press])
Un coup d'œil sur le passé
Il y a un an:
IACM: sondage sur les formes de consommation du cannabis et des cannabinoïdes
IACM: les articles du Journal of Cannabis Therapeutics sont désormais en accès libre
Il y a deux ans:
Science/Etats-Unis: forte augmentation du nombre de décès suite à des erreurs d’automédication
Source : IACM
Il n’y a aucun commentaire à afficher.