François Hollande, candidat PS à la Présidence de la république 2012, présente sa stratégie en matière lutte contre le sida et de réduction des risques liés à l’usage de drogues sur le site internet Seronet.
Il annonce une relance de la politique de réduction des risques, particulièrement malmenée ces dernières années : « Il faut d’abord redonner toute leurs places aux politiques de prévention et de limitation des risques liés à la consommation de drogue, qui ont notamment pour buts d’éviter les contaminations par le VIH et les hépatites ainsi que les overdoses, et d’accompagner vers le sevrage. L’approche exclusivement répressive de la majorité actuelle a conduit à des reculs dans ce domaine. »
Sur le plan des dispositifs à mettre en place, il se dit « favorable à ce qu’on expérimente des actions nouvelles » et laissera à Paris et Marseille « la possibilité de mener des expérimentations (de salles de consommation) pour améliorer la santé des usagers de drogue et réduire les nuisances dans nos quartiers ». Il initiera également un « plan spécifique pour la santé des personnes incarcérées et le sujet de la toxicomanie y sera traité. »
Nous ne pouvons que saluer ces déclarations qui évitent démagogie et électoralisme sur un sujet qui s’y prête facilement.
Nous demandons depuis des années la possibilité d’expérimenter des actions nouvelles, comme les salles de consommation ou les programmes d’échange de seringue en prison. L’expérimentation est la seule façon de faire évoluer la politique de réduction des risques, de la rendre plus efficace, pour protéger la santé des consommateurs de drogues, et améliorer le bien être de la communauté.
Mais depuis 2007, nous nous somme heurtés à la même absurdité idéologique qui confond la réduction des risques avec une banalisation et une incitation à l’usage, hors de toutes les considérations scientifiques qui prouvent, depuis les années 90, que cela est faux.
Quand est-il des autres candidats à l’élection présidentielle ? Jean-Luc Mélanchon et Eva Joly se sont déjà exprimés sur Seronet : leurs positions sur la réduction des risques rejoignent pour beaucoup celle de François Hollande. François Bayrou, ne s’est pas clairement exprimé sur l’expérimentation des salles de consommation ou des programme d’échange de seringue en prison, même si il a indiqué que « de manière générale, notre pays améliorera les problèmes de santé publique liés à la drogue en préférant une approche médicalisée plutôt que purement répressive ».
Quant à Nicolas Sarkosy, persistera-t-il dans la voie sans issue qu’est la répression aveugle des consommateurs, totalement inefficace ? Nous n’avons aucune réponse à ce jour.
Communiqué de presse du 19 mars 2012
Source: Le Blog du Réseau Français de Réduction des Risques