Centre compassion de Québec: des malades comme premiers clients

Par Invité ,

 

Le Centre compassion de Québec a reçu mercredi ses premiers clients. Et ces visiteurs n'étaient pas des policiers venus faire une saisie de stupéfiants, mais bien quelques malades qui se sont procuré du cannabis à des fins thérapeutiques.

 

Source : CyberPresse

 

Claude Vadeboncoeur, un résidant de Saint-Nicolas, fait partie de la vingtaine de clients qui ont déjà acheté leur drogue douce au nouveau Centre compassion de Québec. Le père de famille de deux enfants doit fumer environ deux grammes de cannabis par jour afin de contrôler les douleurs reliées à sa maladie, la sclérose en plaques. Le pot l'aide aussi à dormir, à manger et à ingurgiter la poignée de pilules qu'il doit prendre quotidiennement.

 

Il est atteint de cette maladie depuis 1990, mais ce n'est que depuis cinq ans qu'il fume du cannabis afin de contrôler ses douleurs. Au début, il a eu toutes les misères du monde à trouver le fameux médecin qui lui prescrirait du cannabis, mais avec acharnement, il a finalement repéré celui qui a compris sa situation.

 

«Au cours des dernières années, j'ai arrêté de fumer cinq fois et, chaque fois, je n'étais plus en mesure de marcher, raconte-t-il. Le cannabis m'aide aussi à prendre toutes mes pilules. Le matin, j'ai toujours mal au coeur, et en fumant mon joint, mes médicaments descendent plus facilement.»

 

 

«Plus de légalité»

 

M. Vadeboncoeur est très content de l'arrivée à Québec du Centre compassion, car il n'aura plus à se taper la distance entre Montréal et Saint-Nicolas pour se procurer son cannabis. «Je n'aurai plus à transporter avec moi l'équivalent de deux mois de consommation. Je pourrai en acheter seulement pour une ou deux semaines.»

 

«En achetant ma drogue au Centre compassion, je donne un peu plus de légalité à ces transactions aux yeux de mes enfants et, pour moi, c'est très important, ajoute-t-il. À Saint-Nicolas, tout le monde se connaît et tous savent ma situation. Quand mes enfants se font apostropher à mon sujet par d'autres enfants parce que je fume du cannabis, ils peuvent répliquer aux autres et leur expliquer la situation.»

 

Un résidant de Montréal, Charles McKenzie, était aussi à la conférence de presse d'ouverture du Centre compassion de Québec afin d'expliquer sa situation. Atteint de psoriasis et d'arthrite grave à une main et aux hanches, M. McKenzie fume environ un gramme par jour. Contrairement à M. Vadeboncoeur, il possède un permis de Santé Canada qui lui permet de faire pousser du cannabis et d'en posséder à des fins thérapeutiques. Pas doué dans l'horticulture, il préfère passer par le Centre compassion de Montréal pour se procurer ladite substance, et ne veut rien savoir du pot du gouvernement fédéral, car «c'est de la scrap!».

 

«Sous l'effet du cannabis, j'ai beaucoup moins tendance à me gratter au sang comme je le faisais souvent auparavant, et je souffre moins en raison de mes fortes douleurs articulaires.»

 

Aucune organisation criminelle dans le décor

 

Le fondateur du Centre compassion de Québec, Marc-Boris Saint-Maurice, jure qu'aucune organisation criminelle n'alimentera en cannabis le nouveau point de vente de marijuana de la rue Saint-Jean. Selon lui, les centres compassion de Québec et de Montréal, ce dernier existant depuis neuf ans, seront alimentés en matière première par des gens qui détiennent les permis nécessaires de Santé Canada, qui leur permettent de faire pousser du cannabis légalement. Comme il n'y a pas assez de personnes qui possèdent ces documents, les centres compassion doivent aussi faire appel à des individus qui font pousser la drogue illégalement aux yeux de la loi. «Mais ces gens sans permis font uniquement affaire avec nous», indique M. Saint-Maurice.


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