Le cannabis thérapeutique fait débat. Si le président du centre national de prévention, d'études et de recherches sur les toxicomanies, en conférence à Limoges ce mardi 3 novembre, y est opposé, des patients, comme Marie-Claude (*), justifient leur usage de la substance.
- JOUHANNAUD Thomas
Marie-Claude, 62 ans, souffre de fibromyalgie, une maladie caractérisée par des douleurs chroniques. Depuis 2010, elle consomme régulièrement du cannabis, sous forme de tisane. « Le problème de base, c’est qu’on manque de médicaments efficaces contre la douleur. Or j’ai le droit d’être soulagée. Mes neveux m’ont suggéré d’essayer le cannabis et ça m’a aidée. Je n’ai pas d’effet psychotrope », explique cette Haut-Viennoise, qui se dit contrainte d’être hors-la-loi. « En revanche, j’ai décidé d’arrêter de conduire. »
Régulièrement, quand elle souffre de crises, elle utilise un médicament très puissant, 80 fois plus fort que la morphine. « Il y a d’énormes effets secondaires, des nausées et de la somnolence notamment, alors pour éviter ou ralentir cet analgésique opioïde, mais continuer à apaiser la douleur, je prends pendant dix jours des infusions de cannabis, une à deux au quotidien, puis j’arrête. »
La consommation de Marie-Claude est, selon elle, assez limitée : « l’équivalent de deux pieds par an à partir de graines que j’ai commandées sur internet et de plants que je cultive moi-même ».
Elle dénonce une « hypocrisie monstrueuse » autour de l’usage du cannabis thérapeutique. « Des médecins qui connaissent ma démarche et me soutiennent ne diront jamais haut et fort qu’ils sont pour une dépénalisation du cannabis. Et puis, l’industrie pharmaceutique freine des quatre fers… »
Source: lepopulaire.fr