Voici ci-joint un texte extrait de ce topic écrit par la compagne d'un membre du forum atteinte d'une SEP.
Pour obtenir des informations supplémentaires concernant la prohibition du cannabis thérapeutique, rendez-vous ici : Interview CIRC (Partie 6).
Messieurs les Législateurs
"Vous permettez, Messieurs… que j’emprunte cet illégal cylindre magique qui fait un tube radieux dans ma vie si étriquée, si moche, si noire et si douloureuse . Embauchez des collaborateurs pour assister les marchands de sable afin qu’ils travaillent aussi au service des victimes de cruelles maladies, interdits de vraies bonnes nuits sans douleur.
Ceux-ci ne saupoudreraient pas de sable d’or les mirettes de nos chères têtes blondes, mais c’est de l’herbe de Perlimpinpin qu’ils disperseraient aux malchanceux pour qui nuits et souffrance sont indissociables.
Messieurs les décideurs…décidez-vous! Respectez nos souffrances et donnez votre aval à ceux qui se portent au secours des malchanceux et osent défier la loi actuelle : ils sèment, ils récoltent et remplissent en toute illégalité ces bienfaisants cylindres… Ils font acte d’assistance à personnes en souffrance.
Avis aussi à tous les « Nicolas » et toutes les « Pimprenelles » le sort peut vous choisir, à tout moment pour être les hôtes de quelque fléau aussi incurable qu’affligeant… Hôtes et hôtesses forcés, cela va de soi ! … Alors ne condamnez pas les utilisateurs et ceux qui, solidaires, font germer et entretiennent ces plantes aux antalgiques arômes.
Je veux et j’aimerais croire que vous saurez tenir compte de cette supplique.
Il n’y a pas que les petits qui ont besoin d’un marchand de sable et de son acolyte nounours… Tout le monde a droit au sommeil… ceux qui souffrent aussi !
Laisser un individu supporter l’insupportable n’est pas digne d’êtres humains. Bonnes et douces nuits à tous les Nicolas et Pimprenelles.
Merci Messieurs de l’attention que vous porterez à cette bafouille.
Que notre belle France est ringarde ! D’autres pays se sont penchés sur la question et ont décidé d’aider leurs patients en souffrance et autorisé la pratique du « joint », j’ose le dire, pour adoucir le quotidien de leurs victimes impuissantes. Quand il n’y a plus que cela pour que la vie reste vivable, quand on n’a que cette solution à offrir en partage aux êtres chers, proies de quelque monstrueux mal, alors on ne réfléchit plus… Ou plutôt, on réfléchit enfin sainement et… on fait ! … Qu’importe la loi, les flics, la taule, pourvu qu’on ait des moments de répit.
Bien avant que je n’ose user de ce rouleau de papier fin, qui « fait un tabac » dans mes neurones, par peur d’impliquer amis et parents, bien avant donc, j’ai contacté une doctoresse pour d’abominables douleurs si habituelles en temps ordinaire et particulièrement violentes en cette fin de journée. Celle-ci m’a aussitôt fait une piqûre de morphine et m’a prescrit quelques comprimés pour compléter sa potion. Les douleurs se sont estompées jusqu’à disparaître totalement et j’ai pu enfin m’endormir comme un bébé… Plus tard, mon compagnon m’a raconté ce qu’encore j’ai peine à croire : « tu t’es assise sur le lit, et tu t’es mise à parler en disant : le caillou, il est là, c’est celui là qu’il faut prendre pour se laver ».Comme il me demandait de quel caillou il s’agissait et qu’est-ce que je voulais en faire, je me suis presque énervée en lui expliquant : « Tu sais bien ! Pour se laver ! Il y en a partout ! Tu en prends un, tu frottes avec sur le bras, et ça mousse ! Regardes sur l’étagère, il y a plein de cailloux pour se laver. » puis j’essayais de me lever pour lui montrer que j’avais raison, que les cailloux étaient bien là et ne pouvaient servir qu’à la toilette… « L’étagère est pleine de cailloux… ils servent à ça… etc. etc.… » Il parait que cela a duré longtemps, longtemps… J’ai peine à le croire, mais venant de Bruno je ne peux qu’accepter cette version des faits… Je ne me rappelle de rien du tout.
Alors ? Quoi choisir ? Piqûre dans un cylindre ou cylindre de fumée ? Liquide légal ou fumée illégale ? J’ai opté pour le second.
Toutes mes nuits redeviennent ce qu’elles auraient toujours dû être : sereines et paisibles, bien sûr avec quelques cauchemars, mais quasiment plus de douleurs...."