Cannabis et endométriose, la maladie du silence

Cannabis et endométriose, la maladie du silence
Par kyu ,

La maladie se caractérise essentiellement par de fortes douleurs, ainsi que des saignements irréguliers et des problèmes de stérilité. Les douleurs produites pendant les règles, également appelées dysménorrhées, sont des douleurs normalement physiologiques provoquées par les altérations inflammatoires que subissent les femmes pendant la menstruation

Cannabis et endométriose, la maladie du silence

 

Durant le mois de mars, comme chaque année, on célèbre la Semaine internationale de l’endométriose, une maladie qui touche uniquement les femmes. Nous allons aborder cette grande inconnue et analyser les principaux bienfaits potentiels de l’usage thérapeutique du cannabis dans le traitement de l’endométriose.

 

 

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L’endométriose est une maladie chronique et extrêmement

invalidante, qui provoque des conséquences dévastatrices

sur la fertilité féminine (©Danni Suplicki).

 

Bien qu’elle soit connue comme la maladie du silence, le nombre de femmes souffrant d’endométriose s’élève à plus de 176 millions à travers le monde. Leurs vies sont liées à la maladie, à la souffrance et à l’incompréhension, en raison de l’ignorance et du silence qui l’entourent. C’est une maladie chronique et extrêmement invalidante, qui provoque des conséquences dévastatrices sur la fertilité féminine.

 

La faible connaissance clinique et l’absence de ressources dédiées à la recherche sur les causes et le traitement n’ont pas été considérées comme des priorités, c’est pourquoi une infinité de femmes ont dû passer par plusieurs spécialistes ou par le bloc opératoire pour obtenir un diagnostic, alors que le nombre de femmes touchées augmente considérablement chaque année.

 

Qu’est-ce que l’endométriose ?

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Modèle de développement de l’endométriose

(©Mitopencourseware).

 

L’endométriose est un trouble qui se produit lorsque le tissu endométrial, le tissu que les femmes perdent chaque mois pendant la menstruation, se développe généralement uniquement autour des ovaires, mais aussi parfois dans d’autres parties du corps telles que le péritoine, l’intestin et d’autres parties de la cavité abdominale, formant ce que l’on appelle des endométriomes ou des kystes endométriosiques. Dans certains cas, le tissu endométrial a même atteint les poumons.

 

Symptômes

La maladie se caractérise essentiellement par de fortes douleurs, ainsi que des saignements irréguliers et des problèmes de stérilité. Les douleurs produites pendant les règles, également appelées dysménorrhées, sont des douleurs normalement physiologiques provoquées par les altérations inflammatoires que subissent les femmes pendant la menstruation. Mais dans le cas de l’endométriose, les périodes douloureuses se manifestent aussi à d’autres moments : douleurs abdominales et crampes avant et pendant la menstruation, douleurs pendant et après les rapports sexuels, douleurs à la selle, douleurs pelviennes ou lumbago. En plus de toutes ces douleurs insupportables, bon nombre de femmes souffrent également de vomissements, d’évanouissements et d’une irritabilité extrême.

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La maladie se caractérise surtout par

d’intenses douleurs (©alterna).

 

Beaucoup de spécialistes pensent que le cycle menstruel normal ne doit pas être douloureux et que le cycle prémenstruel ne devrait pas exister ; la présence de ces deux symptômes indique donc une altération neuroendocrine du corps.

 

Diagnostic

Alors que le retard moyen de diagnostic de l’endométriose tourne autour de 7 à 8 ans, certaines femmes ont dû attendre près de 30 ans. Bien que l’endométriose commence habituellement à se manifester au début de la menstruation régulière, c’est-à-dire pendant l’adolescence, les patientes souffrent irrémédiablement jusqu’à ce que le médecin pose le bon diagnostic. Et après également, comme le rapportent les patientes de ce documentaire révélateur et très intéressant, « Endométriose, le sommet de l’iceberg », réalisé par RTVE en 2010.

 

Parfois, pour obtenir le diagnostic, la patiente doit consulter en moyenne 5 à 6 spécialistes, voire davantage. On estime que 40 % des femmes qui rencontrent des difficultés à être enceinte et 8 à 10 % des femmes en âge de procréer souffrent de cette maladie. Actuellement, c’est la pathologie gynécologique la plus importante et le nombre de femmes atteintes a considérablement augmenté ces dernières années.

 

Traitements plus habituels

Le type de traitement dépend de l’âge, de la gravité des symptômes, de la gravité de la maladie, et de si l’on souhaite ou non avoir des enfants dans l’avenir. Selon chacun de ces cas, il existe différentes options de traitement.

 

La douleur représentant l’un des principaux symptômes de l’endométriose, l’un des traitement de base consiste à réduire cette symptomatologie à l’aide d’analgésiques, en vente libre, comme le paracétamol et l’ibuprofène, ou sur ordonnance si la douleur est plus forte. De même, on recommande d’effectuer des exercices et des techniques de relaxation, ainsi que des examens médicaux réguliers pour vérifier que la maladie ne s’aggrave pas.

 

Lorsque les symptômes sont légers, on utilise également des thérapies hormonales qui permettent d’éviter une aggravation de l’endométriose, mais évidemment, pas de la guérir. Les pilules contraceptives soulagent habituellement la plupart des symptômes, mais n’empêchent cependant pas la cicatrisation et ne soignent aucun mal déjà produit. Les comprimés ou injections de progestérone et les médicaments agonistes de gonadotropine contribuent à réduire la taille des tumeurs et empêchent les ovaires de produire respectivement des œstrogènes, mais présentent d’importants effets secondaires.

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Lieux communs des implants d’endométriose

(©iwannagetpregnant9).

 

Le traitement le plus fréquent lorsque les symptômes sont graves et ne s’estompent pas avec d’autres traitements est le recours à la chirurgie. On réalise normalement des laparoscopies, qui permettent de diagnostiquer définitivement la maladie et également d’éliminer les tumeurs ou kystes et le tissu cicatriciel ou endométrial. D’autres techniques utilisées sont la laparotomie et la hystérectomie, cette dernière représentant la chirurgie la plus agressive de toutes et normalement la solution ultime.

 

Mais le problème est que, après la plupart de ces interventions chirurgicales, les chirurgiens n’éliminent pas complètement la plaque d’endométriose et les cellules se reproduisent aussitôt, formant une plaque de tissu dur comme le marbre, puisque la maladie récidive généralement. Par conséquent, il est essentiel d’extraire tous les nodules d’endométriose en une seule opération chirurgicale drastique. De même, il est évident qu’un consensus doit être obtenu au sein de la communauté médicale au sujet du traitement de l’endométriose, puisqu’il faut trouver et développer de nouveaux traitements moins agressifs pour cette maladie, qui pourraient évidemment exploiter les multiples bienfaits que procure le cannabis.

 

Quelles sont les causes de l’endométriose ?

Différentes théories expliquent l’origine de l’endométriose. Les spécialistes désignent des facteurs génétiques et personnels intrinsèques, même s’ils n’écartent pas de possibles facteurs environnementaux comme déclencheurs de cette maladie agressive.

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Composés œstrogéniques. Composés

aromatiques polyhalogénés

(dioxines et équivalents) (©Mitopencourseware).

 

Selon le Dr Carme Valls Llobet, endocrinologue médicale et directrice du Programme femmes et santé (CAPS), il semble que l’endomètre des patientes atteintes présente des caractéristiques immunohistochimiques moléculaires, qui font que ces molécules sont capables d’adhérer à la surface du péritoine et de proliférer, entraînant une augmentation de la vascularisation autour de leurs implants. Ces altérations immunologiques peuvent également résulter de facteurs environnementaux. Dans l’endométriose, le tissu qui conduit à la cavité abdominale génère un nouveau tissu au moyen de l’angiogénèse. Cette grande prolifération interne est due à une hormone qui la stimule énormément, les œstrogènes. Toutefois, on peut également trouver des œstrogènes dans l’environnement, où il existe plus de 15 000 substances de ce type, autant dans l’eau (les bisphénols), que dans l’air (les hydrocarbures qui sortent du tuyau d’échappement des voitures en combustion), et dans les aliments (les dioxines dans les fourrages).

 

Dans des recherches menées par l’Endometriosis Association, au début des années 90, on a découvert un chaînon initial entre l’exposition à la dioxine (TCCD) et le développement de l’endométriose. La dioxine est une substance chimique toxique issue de la fabrication de pesticides, de pulpe blanchie et de produits à base de papier et de l’incinération des déchets médicaux et municipaux. Dans une étude réalisée par l’EA, on a découvert qu’une colonie de chimpanzés avait développé une endométriose à la suite d’une exposition à la dioxine. 79 % des chimpanzés exposés à la dioxine ont développé une endométriose et, en outre, lorsque l’exposition à la dioxine était forte, l’endométriose était plus grave.

 

En quoi le cannabis et les cannabinoïdes contribuent-ils au traitement de l’endométriose ?

Comme nous l’avons déjà expliqué, l’endométriose est une maladie chronique pour laquelle il n’existe encore aucun remède. Nous disposons de nombreuses preuves médicales et scientifiques qui démontrent que les cannabinoïdes que contient la plante de cannabis (les phytocannabinoïdes) peuvent soulager la plupart des symptômes dus à l’endométriose, tels que la douleur, la dépression, les maux de tête, l’hypoglycémie, l’anxiété, la fatigue, la fièvre, l’inflammation et bien d’autres encore.

 

Propriétés anti-inflammatoires et immunorégulatrices

Bon nombre de patientes affirment que la consommation de cannabis les a aidées pendant les crises de certaines maladies à caractère inflammatoire, notamment si elles présentent un composant auto-immune. Dans certains cas, il semble que le cannabis agisse non seulement comme analgésique, mais entraîne également une action anti-inflammatoire avérée jusqu’à présent dans plusieurs études expérimentales menées sur des animaux.

 

On croit que les antagonistes, tel que le CBD, et les agonistes, tels que le THC et l’agoniste endogène 2-AG, diminuent l’inflammation en inhibant la fonction des macrophages, qui sont des globules blancs sanguins spécialisés, de grande taille, indispensables à différentes réponses immunes.

 

Les recherchent montrent que le cannabidiol (CBD), le composant non psychoactif du cannabis, est responsable de la réduction de l’inflammation associée aux états inflammatoires chroniques, comme l’ont démontré dans une étude de 2004 des chercheurs italiens de l’Université de Milan-Bicocca. Dans le cas de l’endométriose, les cellules qui recouvrent l’utérus (endomètre) sont présentes à l’extérieur de celui-ci et peuvent entraîner des saignements qui libèrent des médiateurs inflammatoires et provoquent localement des douleurs. L’administration de cannabidiol permet une grande amélioration de la qualité de vie des patientes car elles peuvent contrôler la douleur, voire même cesser complètement de prendre un autre médicament.

 

Propriétés analgésiques

 

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Le cannabis est largement utilisé dans le

traitement des douleurs chroniques liées à un

large éventail de maladies (©Steven Schwartz).

 

Le cannabis est largement utilisé dans le traitement des douleurs chroniques liées à un large éventail de maladies. C’est peut-être l’application thérapeutique de la marijuana à laquelle on a fait le plus référence au fil des siècles, depuis son apparition dans la première pharmacopée de l’empereur Shen Nung (3750 av. J-C) jusqu’aux références de son usage par la Reine Victoria au XIXe siècle, sur les recommandations de son médecin personnel qui lui prescrivit une teinture de cannabis pour soulager les douleurs et crampes menstruelles (dysménorrhée) dont elle souffrait. De plus, au cours de ce siècle, avant la commercialisation des dérivés de l’opium, on considérait le cannabis comme l’un des médicaments les plus précieux.

 

Des chercheurs de l’Université d’État de Floride à Tallahassee (États-Unis) ont étudié le rôle du système cannabinoïde endogène dans la douleur associée à l’endométriose. En utilisant une variété de rat, ils ont découvert que les agonistes des récepteurs CB1 diminuent l’hyperesthésie associée à l’endométriose, tandis que les antagonistes de ces mêmes récepteurs l’augmentent. Le blocage des récepteurs CB1 augmentait la sensibilité à la douleur, alors que leur stimulation la réduisait. Les auteurs de cette étude en ont conclu que le système endocannabinoïde jouait un rôle dans le développement des croissances anormales et des douleurs liées à l’endométriose, ce qui suggère que les cannabinoïdes pourraient fournir « une nouvelle approche permettant le développement de nouveaux traitements de la douleur due à l’endométriose qu’il faut trouver d’urgence ».

 

Contrôle la croissance des cellules

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Cannabigérol, l’un des cannabinoïdes du

cannabis (©MarihuanayMedicina).

 

Les cannabinoïdes possèdent également des propriétés qui permettent de contrôler un autre aspect principal de l’endométriose sévère : l’hyperprolifération.En raison de leur implication dans la prolifération, l’apoptose et l’angiogénèse, les cannabinoïdes contrôlent la croissance des cellules et régulent la migration cellulaire. Leurs effets antiprolifératifs sont le résultat de l’inhibition des facteurs de croissance et de la dérégulation des voies de signalisation. Ces mécanismes ont suggéré de nouveaux objectifs dans le traitement de l’endométriose, puisque les cellules endométriales possèdent un phénotype hyperprolifératif et des propriétés pro-angiogéniques.

 

Dans une étude menée en 2010, des chercheurs de différentes institutions parisiennes ont démontré que les cannabinoïdes réduisent la croissance du tissu endométrial humain implanté chez des souris et sont parvenus à la conclusion selon laquelle « les agonistes cannabinoïdes produisent des effets antiprolifératifs sur les cellules du stroma de l’endomètre. »

 

Endométriose et système endocannabinoïde (SEC)

Les endocannabinoïdes sont les cannabinoïdes naturels endogènes produits par le corps humain, qui assurent différentes fonctions biologiques et activent les récepteurs cannabinoïdes (CB1 et CB2). Étant donné l’importance du système endocannabinoïde, on considère aujourd’hui les médicaments qui peuvent interférer sur l’activité des endocannabinoïdes comme des candidats au traitement de diverses maladies, dont l’endométriose.

 

Bon nombre des composants du système endocannabinoïde se trouvent dans le tissu endométrial et leurs niveaux sont régulés par le cycle menstruel, comme on a pu le vérifier chez des espèces de rongeurs avec la maladie. Parmi ces composants, on trouve les récepteurs cannabinoïdes de type 1 et de type 2 (CB1 et CB2), N-acyl phosphatidyléthanolamine phospholipase D (NAPE-PLD), une enzyme qui synthétise les endocannabinoïdes, et l’hydrolase d’amide d’acides gras (FAAH), une enzyme qui décompose les endocannabinoïdes. La concentration la plus forte de l’endocannabinoïde anandamide (AEA) dans le système reproductif se trouve dans l’utérus.

 

Dans une étude récente, que nous avons déjà évoquée, dans laquelle on a utilisé une espèce de rat, on a découvert que les récepteurs cannabinoïdes CB1 s’expriment aussi bien dans le soma que dans les fibres des neurones sensoriels et sympathiques qui innervent les croissances anormales de l’endométriose. En outre, on a observé que les agonistes du récepteur CB1 diminuent l’hyperalgésie associée à l’endométriose, tandis que les antagonistes des récepteurs CB1 l’augmentent. Dans l’ensemble, ces découvertes suggèrent que le système endocannabinoïde contribue aux mécanismes sous-jacents de l’innervation périphérique des croissances anormales et de la douleur associée à l’endométriose, offrant ainsi une approche inédite dans le développement de nouveaux traitements indispensables.

 

Ainsi, il est clair que l’endométriose est liée à la déficience endocannabinoïde (DEC). Les femmes souffrant d’endométriose présentent des niveaux plus bas de récepteurs CB1 dans le tissu endométrial. La réduction de la fonction du SEC conduit à la propagation de l’endométriose dans tout le corps et engendre une douleur plus forte, et la douleur de l’endométriose intervient à travers le récepteur CB1.

 

On a démontré que les cellules endométriales humaines proliféraient (se divisaient et grossissaient) moins lorsqu’on les stimulait avec un cannabinoïde synthétique appelé WIN 55212-2. Les études sur l’endométriose réalisées sur des rongeurs ont révélé que les animaux ressentaient davantage de douleur lorsqu’on les traitait avec AM251, un médicament qui inhibe les récepteurs cannabinoïdes, et moins de douleur lorsqu’on les traitait avec WIN 55212-2.

 

De même, on a établi une relation entre les toxines environnementales, comme la dioxine, et la déficience endocannabinoïde et l’endométriose. La dioxine diminue les niveaux de CB1 dans le tissu endométrial. Comme nous sommes soumis à la pollution dans l’air, l’eau et l’alimentation, il n’est pas étonnant qu’un si grand nombre de femmes dans les pays développés souffrent aujourd’hui d’endométriose sévère. Il est très probable que, à l’avenir, on établisse une relation entre la présence accrue de toxines et le risque d’endométriose, ainsi que la déficience endocannabinoïde.

 

Il est nécessaire de poursuivre la recherche

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De nombreuses études indiquent que les femmes

atteintes d’endométriose retirent des bienfaits des thérapies à base de

cannabinoïdes ou de la consommation de cannabis (©Steven Schwartz).

 

Il est indispensable de réaliser des recherches plus approfondies sur les niveaux des endocannabinoïdes chez les femmes pour pouvoir déterminer s’ils sont plus faibles dans le plasma ou dans les cellules endométriales des femmes atteintes d’endométriose, ou pour savoir si les niveaux d’endocannabinoïdes changent tout au long du cycle menstruel de l’être humain comme c’est le cas chez les rongeurs. De cette façon, nous pourrions déterminer précisément si les femmes qui ont recours aux thérapies à base de cannabinoïdes ressentent moins de douleur et subissent une diminution de la prolifération endométriale, ou si les femmes qui consomment du cannabis ont moins de chances de développer une endométriose, comme l’indiquent de nombreuses études réalisées jusqu’à présent.

 

Comme nous l’avons déjà expliqué, le diagnostic de cette maladie est pour l’instant très compliqué, c’est pourquoi un simple biomarqueur (marqueur biologique) de l’endométriose, comme un niveau réduit d’endocannabinoïdes dans le sang ou dans les tissus endométriaux, permettrait aux systèmes de santé du monde entier d’économiser des millions et aux 176 millions de femmes qui souffrent de cette maladie d’éviter des années de douleur inutile.

 

 

Source: sensiseeds.com


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