# Science: Les cannabinoïdes favoriseraient le développement de nouvelles cellules cérébrales
# Science: des souris sans récepteurs CB1 présentent une détérioration cognitive accélérée
# Australie: Sondage sur le cannabis thérapeutique
# Science/France: la plus grande étude jamais menée sur le cannabis au volant n’a mis en évidence qu’une faible augmentation du risque d’accident avec le cannabis.
Source : IACM
Science: Les cannabinoïdes favoriseraient le développement de nouvelles cellules cérébrales
Selon une étude sur animaux à l’Université de Saskatchewan au Canada, les cannabinoïdes qui se lient aux récepteurs CB1 favorisent le développement de nouvelles cellules nerveuses dans l’hippocampe, une région du cerveau très importante pour la mémoire et le comportement. Cet effet cannabinoïde pourrait diminuer l’anxiété et la dépression.
Les chercheurs ont utilisé le cannabinoïde synthétique HU210 qui agit de façon similaire au THC sur les récepteurs CB1 dans le cerveau. Un traitement chronique mais non aigu avec ce cannabinoïde a favorisé la prolifération des cellules nerveuses dans l’hippocampe de rats adultes et déploie des effets similaires aux anxiolytiques et aux antidépresseurs.
On avait déjà montré que d’autres drogues illégales ou légales, telles que les opiacés, l’alcool, la nicotine, la cocaïne suppriment la formation de nouvelles cellules cérébrales lorsqu’on les utilise de façon chronique, mais l’effet du cannabis sur ce processus était incertain. Le cannabis apparaît « être la seule drogue illicite dont la capacité à produire une augmentation de neurones qui soit corrélée positivement avec des effets anti-anxiété et anti-dépresseur » ont écrit le Dr. Xia Zhang et ses collègues dans un article à paraître dans le numéro de novembre du Journal of Clinical Investigation, lequel article a déjà été mis en ligne le 13 octobre.
(Sources: Jiang W, Zhang Y, Xiao L, Van Cleemput J, Ji SP, Bai G, Zhang X. Cannabinoids promote embryonic and adult hippocampus neurogenesis and produce anxiolytic- and antidepressant-like effects. J Clin Invest. 2005 Oct 13 [publication électronique avant impression]; United Press International du 13 octobre 2005)
Science: des souris sans récepteurs CB1 présentent une détérioration cognitive accélérée
Des chercheurs de l’université de Bonn ont démontré que de jeunes souris (6 à 7 semaines) dont le récepteur cannabinoïde-1 a été génétiquement supprimé se comportent aussi bien que des souris normales, si ce n’est mieux, dans un certain nombre de tâches d’apprentissage et de mémorisation. A l’inverse, les performances de souris plus âgées (3 à 5 mois) manquant de récepteurs CB1 était beaucoup plus mauvaises que celles des souris normales d’âge équivalent. Dans la plupart des tests, ces souris ont atteint les mêmes scores que des animaux plus âgés (14 à 17 mois), ce qui suggère que le déclin lié à l’âge des performances cognitives est accéléré en l’absence de récepteurs CB1. Ce rapide déclin chez les animaux déficients en CB1 a été accompagné par une perte de cellules nerveuses dans l’hippocampe.
« Nos résultats suggèrent que l’absence de récepteurs CB1 a pour effet une diminution accélérée des fonctions cognitives » souligne le Dr. Andreas Zimmer, directeur de recherches. Il note que ces résultats pourraient avoir des conséquences au sujet de l’utilisation médicale des antagonistes de récepteur CB1 si on les utilise à long terme.
(Sources: Bilkei-Gorzo A, Racz I, Valverde O, Otto M, Michel K, Sarstre M, Zimmer A. Early age-related cognitive impairment in mice lacking cannabinoid CB1 receptors. Proc Natl Acad Sci U S A 2005 Oct 12; [publication électronique avant impression]; www.innovations-report.de du 12 octobre 2005; www.heise.de du 15 octobre 2005)
Australie: Sondage sur le cannabis thérapeutique
Des chercheurs de l’Université de Nouvelle Galle du Sud ont mené à bien une étude sur questionnaire au sujet de l’usage thérapeutique du cannabis. 128 participants ont fourni les données de l’étude. L’usage thérapeutique de cannabis de façon régulière ou à long terme a été fréquemment rapportée pour de multiples états pathologiques comprenant les douleurs chroniques (57 pour cent), la dépression (56 pour cent), arthrite (35 pour cent), les nausées persistantes (27 pour cent) et la perte pondérale (26 pour cent)
Le cannabis a semblé fournir en général un « grand soulagement » (86 pour cent) et un soulagement substantiel de symptômes spécifiques tel que la douleur, les nausées et l’insomnie. Il a été généralement perçu comme supérieur aux autres médications en terme d’effets indésirables et la portée du soulagement généré. Toutefois, près de la moitié (41 pour cent) ont souffert d’états ou des symptômes qui ne se sont pas améliorés avec l’utilisation de cannabis. Les questions liées à l’illégalité de la drogue ont été à l’origine de la plupart des préoccupations. Les participants ont rapporté avoir été fortement soutenus dans cette utilisation thérapeutique par leurs médecins et leur famille
(Source: Swift W, Gates P, Dillon P. Survey of Australians using cannabis for medical purposes. Harm Reduct J 2005;2(1):18.)
Science/France: la plus grande étude jamais menée sur le cannabis au volant n’a mis en évidence qu’une faible augmentation du risque d’accident avec le cannabis
es conducteurs sur l’influence du cannabis ont beaucoup moins de risque de provoquer des accidents de la route que les conducteurs alcoolisés. Selon le quotidien « Libération », les résultats d’une étude épidémiologique portant sur environ 8000 accidents vont être publiés dans quelques semaines dans le British Medical Journal.
Des chercheurs de l’Institut National de Recherche sur les Transports et leur Sécurité (INRETS) ont mis en évidence que l’intoxication à l’alcool et la vitesse avaient statistiquement 10 fois plus de chance de constituer un facteur déterminant dans les accidents mortels que la consommation de cannabis. En tout, les chercheurs ont estimé que la perturbation psychomotrice due au cannabis était similaire à celle que présentent les conducteurs ayant une concentration d’alcool dans le sang entre 0.02 à 0.05 pour cent. Le risque relatif de provoquer un accident mortel fut évalué à 1.8 à 2.2 pour le cannabis, risque similaire à celui lié à une concentration d’alcool dans le sang inférieure à 0.05. Il était d’environ 20 pour une concentration d’alcool dans le sang supérieure à 0.05 et pour une vitesse trop élevée.
Les résultats de l’étude ont provoqué le plus grand embarras au sein du gouvernement du fait qu’il a toujours été officiellement défendu que « les drogues au volant sont responsables de plus de morts que les excès de vitesse » Selon la loi française, les conducteurs qui se révèlent positifs au THC dans le sang - même à l’état de traces - encourent jusqu’à deux ans d’emprisonnement.
(Source: Libération du 3 octobre 2005)
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