L'hippodrome de Nantes refuse de louer sa salle, les organisateurs protestent
Le premier salon du chanvre de Nantes ne se tiendra pas cette année.
La manifestation devait avoir lieu quelques jours avant Noël. Elle a été annulée par la direction de l'hippodrome, qui loue la salle à l'organisateur. En question : l'apologie du cannabis, qui se cacherait derrière celle du chanvre. Les organisateurs de l'association Chanvre en ville réclament 50 000 € de dommages et intérêts.
« Je me suis fait piéger dans cette affaire », affirme Michel Bodiguel, président de la Société des courses de Nantes. Le 7 juillet dernier, sa société signe un contrat de location de l'hippodrome du Petit-Port avec l'association Chanvre en ville, dans le but d'organiser le premier salon du chanvre de Nantes. La manifestation était prévue pour le week-end des 20 et 21 décembre prochains. Au programme : le chanvre dans l'isolation des bâtiments, dans l'artisanat, dans la mode. « Moi, j'aime beaucoup la mode », confie Michel Bodiguel.
« Contraire à notre éthique »
Seulement voilà, en fin de semaine dernière, le coup de fil d'un médecin de la Ddass change tout. « Il m'a informé que des tracts étaient distribués dans le centre-ville de Nantes représentant une feuille de cannabis et renvoyant vers des sites Internet au contenu très explicite », raconte-t-il. Avant d'ajouter : « C'est apparemment une manifestation qui prétend faire la promotion du chanvre pour faire aussi celle du cannabis. Il est de mon devoir de refuser ce genre d'événement complètement contraire à l'éthique de la société des courses. » « Il y a tromperie », poursuit Michel Bodiguel, qui affirme se réserver le droit de porter plainte. « Le procureur a été saisi. Les renseignements généraux et le préfet sont sur le coup », ajoute-t-il.
Du côté des organisateurs, on menace aussi de porter l'affaire devant la justice pour réclamer « 50 000 € minimum » de dommages et intérêts. Stéphane Rozenberg, trésorier de l'association Chanvre en ville, jure que le but de la manifestation n'était en aucun cas de faire la promotion de la consommation de haschisch, autre nom du cannabis : « De toute façon, ce n'est pas possible de faire l'apologie du cannabis en France, c'est illégal. Nous, on fait l'apologie du chanvre et pas du cannabis. » Quant aux tracts, ils représenteraient une feuille de chanvre et non de cannabis. « Cannabis, c'est le nom latin du chanvre », note-t-il.
« Je ne nie pas le fait qu'il y ait des gens qui sont militants du cannabis parmi les participants mais, à la base, c'est le chanvre qui nous intéresse », insiste Stéphane Rozenberg. Lui-même est d'ailleurs gérant de la société THC (Tout pour l'horticulture contrôlée), au nom très explicite. Le tétrahydrocannabinol, ou THC, est en effet le principe actif du cannabis.
En tout cas, les militants de Chanvre en ville ne comptent pas rester les bras croisés dans les jours qui viennent. Ils continuent de diffuser tracts et affiches pour promouvoir leur salon. Et envisagent d'organiser une manifestation pour protester contre son annulation.
Source : Antoine AGASSE
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