Hey
coup dur pour les petits producteurs ... et tout ça en partant des growshop .....
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Près de 120 cultivateurs de cannabis stoppés par les gendarmes
«Bad trip» pour le circuit court… Pour remonter jusqu’à ces petits producteurs, les enquêteurs sont partis de magasins spécialisés dans la vente de produit liés à la culture du cannabis.
Le confinement, la fermeture des frontières, ont mis un coup dur à l'importation de cannabis en France ces derniers mois. Une situation qui n'a pourtant pas stoppé la consommation, et a même fait le bonheur de quelques cultivateurs de cannabis. Mardi, près de 115 perquisitions ont eu lieu dans la Marne et dans l'Aube. Au total, près de 120 personnes sont mises en cause dans cette affaire et seront poursuivies par la justice – les sanctions vont du simple rappel à la loi à des mises en examen pour cinq suspects, dont quatre ont été incarcérés. Ces 120 personnes étaient tous des cultivateurs de cannabis adeptes des « circuits court ».
Au total, dans ces petites plantations artisanales, les enquêteurs de la section de recherches de Reims (Marne) et les policiers rémois ont mis la main sur plus de 950 pieds de cannabis. Plus de 230 000 euros d'avoirs criminels ont par ailleurs été saisis par les gendarmes et les policiers. L'opération a aussi permis la découverte de plusieurs armes de poing et armes longues. Tous les mis en cause ont été piégés… par leurs fournisseurs.
«L'attirail parfait du cannabiculteur»
Au cours de l'année 2019, les gendarmes de la SR de Reims identifient trois magasins spécialisés dans la vente de matériels et de produits destinés à la culture du cannabis. Deux établissements sont situés à Reims, un à Troyes (Aube). « Il y a un paradoxe aujourd'hui sur ces commerces qui vendent l'attirail parfait du cannabiculteur, souligne Matthieu Bourrette, procureur de Reims. Ce qu'ils vendent est légal, mais l'usage qu'ils en font ne l'est pas. »
Rapidement, les enquêteurs constatent que ces boutiques sont très fréquentées, et ne vendent presque que du matériel ou des produits destinés à la culture « indoor » du cannabis. Les vendeurs et gérants de boutiques dispensent, en plus, de précieux conseils.
Pendant des mois, les enquêteurs surveillent les différents magasins et identifient un nombre important de clients. Certains sont simplement de petits cultivateurs, qui font pousser quelques pieds pour leur consommation personnelle. D'autres alimentent aussi des proches, et font parfois commerce de l'herbe auprès d'amis. « Sans être des vendeurs importants, il s'agit de gens qui arrondissaient les fins de mois », assure un proche des investigations.
«Faire pousser de la drogue chez soi, c'est interdit»
Pour ces derniers, le confinement tombe comme une aubaine. Comme partout en France, l'approvisionnement en drogue se tarit dans la région Champagne-Ardenne. Les prix explosent. Et ceux qui font pousser le produit à la maison en profitent. « Les prix étaient largement supérieurs à la normale du fait de la pénurie, souligne une source proche de l'enquête. En quelques semaines, certains ont fait de belles affaires. » Le report des interpellations, initialement prévues le 17 mars, aura d'ailleurs permis aux enquêteurs de découvrir les activités de vente - limitées à un cercle d'amis - de certains cultivateurs.
Finalement, mardi, près de 210 gendarmes et policiers passent à l'action. Les gérants et employés des trois boutiques spécialisées sont interpellés, et une centaine de cultivateurs découvrent les enquêteurs à leurs portes. « L'objectif n'est pas de battre un record, mais il y avait une volonté de frapper fort, salue une source proche de l'enquête. De rappeler que faire pousser de la drogue chez soi, c'est interdit. »
« Ce type de détention de stupéfiants se développe depuis plusieurs années, constate Matthieu Bourrette. Trouver, en quelques mois, une petite centaine de cannabiculteurs sur un ressort urbain comme celui de Reims n'est pas anodin. On ne peut pas laisser développer ces petites productions de proximité.
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