Justice, politique

Une liste en Ile-de-France, peut-être deux avec l’Outre-mer...
Par Invité,

Aujourd’hui, lundi 18 mai, la campagne Cannabis Sans Frontières (alternative écologique) comptabilise apparemment assez de candidats inscrits pour constituer une liste en Île-de-France.
 
Source : CannabisSansFrontières.orgIl semble que la mobilisation soit insuffisante à l’heure où nous parlons pour constituer des listes dans l’ensemble des huits euro-régions, ainsi qu’on l’avait annoncé, ainsi qu’on le souhaitait.
 
La campagne Cannabis Sans Frontières appelle tous ses soutiens à se manifester pour compléter éventuellement d’autres listes dans les prochaines 48 heures. Rappelons que les listes devront être déposée officiellement au ministère de l’Intérieur au plus tard le 22 mai.
 
Une deuxième liste pourrait se faire dans le sud-est, région pour laquelle il faut 26 candidats, comme en Île de France. À défaut une « petite » liste de 10 candidats est envisageable dans le Massif central… Ou, mieux : une liste de 9 candidats pour l’outre-mer. Celle-ci devrait obligatoirement comporter des représentants des trois sous-régions, Pacifique (Nouvelle-Calédonie et Polynésie), Atlantique (Martinique, Guadeloupe et Guyane) et Océan indien (la Réunion et Mayotte).
 
On appelle donc tout particulièrement les candidatures de ces trois sous-régions, afin que les électeurs d’outre-mer puissent voter tout comme ceux de région parisienne – contre la persécution policière quotidienne dont la jeunesse des îles peut être victime comme celle de banlieue.
 
Relevons à ce sujet le fait que curieusement la règle électorale impose neuf candidatures pour seulement trois postes à pourvoir pour la représentation de l’outre-mer, chaque candidat ayant besoin de deux suppléants (au lieu d’un seul pour les candidatures en métropole).
 
La règle ne dit pas comment interpréter l’obligation de parité pour un nombre impair de candidats…
 
Contacts : 0614815679 ou 0952738153
 
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Farid Ghehiouéche, le candidat qui n'a pas le profil facebook
Par Invité,
Dans une campagne électorale, les médias aiment comparer les candidats à l’aune de leurs sites internet, de la fréquentation de leur profil sur les « réseaux sociaux », de leur référencement sur la toile.
 
Source : CannabisSansFrontières.orgCrée mardi 12 mai, en fin d’après midi, le profil facebook de la liste pour les élections européennes Cannabis sans frontières, rassemblait modestement une vingtaine de membres jeudi matin vers 3h00, lorsque le compte de Farid Ghehiouèche, candidat tête de liste en Ile de France Cannabis Sans Frontières a été suspendu. Quelques heures plus tard, un message indiquait que son profil avait été supprimé pour une utilisation abusive !
 
Il y a quelques semaines, le 10 mars, un agent de la DCRI contactait Farid Ghehiouèche pour lui demander s’il était à l’origine d’un appel à manifester à Paris pour la légalisation du Cannabis, le 14 mars. Coopérant, afin d’éviter aux promoteurs de cette manifestation une interpellation, Farid Ghehiouèche indiquait sur le profil « Cannabis legalized », comment organiser un événement conforme aux dispositions légales pour le dépôt d’une demande d’autorisation d’un rassemblement public.
 
Cette péripétie confirmait le rôle policier de la plateforme Facebook, et Farid Ghehiouèche de préciser : « Ces réseaux sociaux virtuels sont des outils d’auto-délation, où les données privées et personnelles peuvent devenir des instruments du flicage policier. On observe que pour le recrutement, comme pour contrôler les activités et les opinions de certaines personnes, ces sites sont des calamités pour la démocratie et les libertés individuelles ».
 
Force est de constater que se dessine une tendance policière lourde à l’égard des moyens d’expression du candidat de la liste Cannabis Sans Frontières avec la suppression du compte Facebook qu’il administrait. Une élimination qui intervient à la suite de la modification du titre d’une brève de l’AFP indiquant mensongèrement que la Marche Mondiale du Cannabis avait été annulée, puis celle de la diffusion d’un reportage dont le commentaire journalistique dénigrait l’initiative lancée par Cannabis Sans Frontières (alternative écologique).
 
Qui veut nous réduire au silence ?
 
Contacts : 0614815679 ou 0952738153
 
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La liste Cannabis Sans Frontières se présente aux élections européennes 2009
Par Invité,
Elections européennes 2009 Région Ile-de-France
Cannabis Sans Frontières (Alternative écologique) Liste conduite par Farid Ghehiouèche
 
Mais il y a besoin (d’urgence) de candidats, pour boucler cette liste, et pour en constituer dans chacune des sept autres euro-régions, afin que cette initiative devienne une liste nationale – et que tous les partisans d’une réforme des lois sur le cannabis puissent s’exprimer par leur bulletin de vote lors de ces élections européennes !
 
Source : CannabisSansFrontières.org
D’ores et déjà des contacts sont pris avec d’autres initiatives similaires en Europe (Espagne, Italie, Belgique...).
 
Pour mettre au point ces listes au niveau de chacune des régions, veuillez prendre connaissance du petit mémento ci-dessous, qui vous permettra d’agir de manière autonome.
 
Un détail important : cette campagne se fait sans argent, et sans autre moyen de propagande qu’Internet – ou les manifestations et rassemblements qui seront organisés au long de la campagne.
 
Surtout, il s’agit d’une campagne "participative" : comme nous n’aurons pas les moyens d’imprimer les bulletins de vote et professions de foi, nous les éditerons (en PDf) sur Internet, et ce sera aux électeurs d’imprimer eux-mêmes leurs bulletins de vote (et de les découper pour qu’ils soient au format légal) !
 
Pour commencer, chaque liste a besoin d’une tête de liste et d’un mandataire financier (non candidat). Il faut ensuite compléter la liste des candidats et suppléants (en respectant la "parité" hommes/femmes).
 
Il faut absolument qu’on ait bouclé l’ensemble de ces listes dans les huit "eurorégions" / IL FAUT 147 CANDIDATS CANNABIQUES -TITULAIRES ET SUPPLEANTS [Est (18 représentants), Ile-de-France (26), Massif central-Centre (10), Nord-Ouest (20), Ouest (18), Outre-mer (9), Sud-Est (26) et Sud-Ouest (20).] d’ici le 18 mai (pour vérifications et remise officielle le 20 mai).
 
Tout citoyen éligible (de plus de 23 ans) est susceptible d’être candidat. Etre candidat n’engage à rien d’autre que de donner son nom (bulletin de vote).
 
Mobilisez-vous ! Mobilisez vos amis ! Pour une Europe cannabique !
 
Pour contacts :
 
E-mails : farid at no-log dot org ou csf2009 at free dot fr
 
Téléphones : 06 14 81 56 79 ou 09 52 73 81 53
 
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Schwarzenegger ouvert au débat sur la légalisation du cannabis
Par Invité,
Le gouverneur de Californie Arnold Schwarzenegger s'est dit favorable mardi à un débat public sur la légalisation de la marijuana, dans laquelle des parlementaires voient une source potentielle de revenus.
 
Source : Reuters
Le gouverneur républicain, dont le mandat arrive à échéance fin 2010, a été interrogé sur la possibilité de considérer le cannabis comme l'alcool sur le plan légal lors d'une réunion publique sur la prévention du risque incendiaire.
 
"Non, je ne crois pas que ce soit le moment pour ça, mais je crois que c'est le moment d'en débattre", a-t-il dit à propos de légalisation de la marijuana.
 
"Et je crois que nous devrons étudier avec beaucoup d'attention ce que les autres pays ont fait en matière de légalisation de la marijuana ou d'autres drogues, quels effets cela a-t-il eu et s'ils sont satisfaits de cette décision", a-t-il ajouté.
 
L'ancien acteur qui a reconnu avoir fumé du cannabis par le passé, a rappelé que son pays natal, l'Autriche, souhaitait voir plusieurs pays européens faire marche arrière sur ce sujet.
 
Il a en outre estimé que la décision ne devrait pas être fondée uniquement sur des motifs fiscaux.
 
Selon un sondage Poll Field diffusé il y a quelques jours, 56% des électeurs californiens sont favorables à une légalisation de la consommation personnelle du cannabis et à l'instauration d'une fiscalité en conséquence.
 
Le représentant démocrate de San Francisco Tom Ammiano a présenté récemment au Congrès de l'Etat un texte de loi qui autoriserait la vente aux adultes et maintiendrait l'interdiction de la vente ou de la possession de cannabis pour les personnes mineures.
 
Ce dispositif équivaudrait à celui existant pour l'alcool, interdit aux personnes âgées de moins de 21 ans - la majorité légale aux Etats-Unis.
 
Ammiano affirme que sa proposition de loi permettrait de générer 1,3 milliards de recettes fiscales en Californie, un Etat exsangue financièrement.
 
Le représentant californien assure en outre, comme d'autres partisans de la légalisation, que cette décision permettrait aux forces de l'ordre de se concentrer sur des crimes plus graves.
 
La marijuana est interdite aux Etats-Unis depuis 1937 mais les Californiens ont voté en faveur de son usage à des fins médicales en 1996. En 2004, Schwarzenegger a opposé son veto à un texte qui visait à assouplir les conditions de détention de marijuana pour des raisons thérapeutiques. (Steve Gorman, version française Grégory Blachier)
 
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La "carte coffes shop" pour les acheteurs de drogues douces
Par Invité,
Le bourgmestre de Fourons, Huub Broers, et son homologue Guido Willen, de Lanaken, ont réagi vendredi positivement à la proposition des autorités du Limbourg néerlandais de ne plus vendre de drogues douces qu'aux détenteurs d'une carte spécifique à partir de 2010.
 
Source : Lalibre.be
Le bourgmestre de Lanaken, Guido Willen (Open Vld), approuve également ce principe de carte, mais il est et reste favorable à une disparition définitive des coffee shops.
 
https://www.cannaweed.com/upload/server8/ad3862.jpg[/img]
"Je soutiens ce projet à 100%. Il y a quatre ans, j'avais moi-même lancé une idée similaire et à présent je me réjouis que les Pays-Bas mettent à leur tour cette proposition sur le tapis. J'avais à l'époque déjà proposé de contrôler les cartes d'identité des personnes qui entrent dans les coffee shops", a rappelé M. Broers (CD&V).
 
"Dans le temps, les Pays-Bas n'avaient pas encore de cartes d'identité, mais aujourd'hui c'est le cas. Si le système fonctionne avec une carte spécifique, c'est aussi bon. Avec ce principe de 'pass', on en aura fini avec le tourisme de la drogue. Espérons que personne ne réussira à falsifier ces cartes", a-t-il poursuivi.
 
"Le projet n'est pas drôle pour ceux qui achètent de la drogue, mais nous ne pouvons avoir de compassion pour eux. Le but du législateur était au départ de ne permettre la vente de drogues douces à Maastricht qu'aux habitants de la ville, et le système de 'pass' rencontre cet objectif. Mais soyons clairs, je reste totalement opposé à la vente de drogue", a conclu le bourgmestre de Fourons.
 
L'instauration d'une carte spécifique est l'un des points principaux du nouveau projet "Limburg stelt zijn grenzen" (Le Limbourg affirme ses frontières), initié par les communes de cette province néerlandaise, frontalière de la Belgique, pour régler la question des coffee shops. Tous les coffee shops seront donc considérés comme des clubs privés, où les non-membres ne pourront pénétrer.
 
Chaque membre pourra acheter maximum 3 grammes de drogues douces par jour. Les étrangers doivent également pouvoir obtenir une telle carte, sinon le système contreviendrait à la réglementation européenne. On peut aussi imposer que chaque personne ne puisse se rendre que dans un seul coffee shop par jour.
 
Le bourgmestre de Lanaken, Guido Willen (Open Vld), approuve également ce principe de carte, mais il est et reste favorable à une disparition définitive des coffee shops. "La carte permet un meilleur contrôle des coffee shops, mais cela doit être une mesure transitoire avant une disparition complète des coffee shops, et la fin de la politique de tolérance de Maastricht et des Pays-Bas", a conclu le bourgmestre Willen.
 
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Vous ne fumerez jamais de cannabis (légalement).
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Légalisation : le débat impossible...
 
Par pragmatisme économique, plusieurs états américains au bord de la faillite étudient sérieusement la possibilité de légaliser la vente de cannabis et en tirer profit. Et en France ? Rien. Autrefois marronnier du débat progressiste, la question de la légalisation semble totalement anesthésiée. Flu a tenté de comprendre pourquoi nous en sommes toujours là.
 
Source: fluctuat.net
https://files.fluctuat.net/IMG/arton6779.jpg[/img]Souvenez-vous. Nous sommes dans les années 1990. Des artistes reggae comme Sinsemilia et Raggasonic chantent la légalisation. Les partis politiques de gauche font de la dépénalisation un argument de campagne. Radio, presse, télé, tous les médias relayent le débat. Partout, la loi de 1970 est fustigée pour son aspect répressif et son inefficacité. Et puis ? Plus rien.
 
Etouffée une première fois par la victoire de Chirac en 1995, annihilée par la présence de Le Pen au second tour de 2002, définitivement enterrée par la politique sécuritaire de Sarkozy, la question du cannabis n'a aujourd'hui plus droit de citer en France. Face à l'échec des politiques de répressions et en cette période de crise, les arguments économiques en faveur de la légalisation mériteraient pourtant d'être discutés.
 
Le malaise de l'opposition
 
Avec son printemps des libertés au Zénith de Paris (au succès plus que mitigé) et la sortie d’un livre noir intitulé "La France en liberté surveillée", le Parti Socialiste a pris le pli de la dénonciation du régime liberticide de Nicolas Sarkozy. Dans cette ambiance presque soixante-huitarde, ses membres n’ont curieusement pas bougé d’un pouce lorsque le député américain Tom Ammiano a proposé au Parlement de Californie de légaliser le cannabis pour renflouer les caisses exsangues de l’Etat.
 
"Non mais c'est une blague ?" (un membre de l'équipe de Benoit Hamon)
 
Flu s’est tourné vers les membres du parti pour connaître leur sentiment vis-à-vis de ce projet osé. "Non mais sérieusement, c’est une blague ?", a réagi l’équipe de Benoît Hamon. Aux oreilles de l’attachée de presse du porte-parole du PS, tout cela sonne comme un canular téléphonique : "Si ce n’est pas une blague, c’est un manque de respect pour les Français qui sont touchés par la crise. On pourrait parler stock-options, bouclier fiscal, mais pas de cannabis…" Pas la peine de lui rappeler que le parti s’était engagé lors de la campagne présidentielle a ouvrir un débat public sur la question. La ligne est déjà coupée.
La porte-parole de Ségolène Royal, Najat Belkacem, a elle promis de nous répondre sur le sujet par un mail… que l’on attend toujours. Même silence gênant du côté de Michel Sapin, le secrétaire du parti aux affaires économiques: "Je le connais, il ne répondra pas", nous a-t-on confié par téléphone.
 
https://files.fluctuat.net/IMG/jpg/voynet-galland.jpg[/img]Que ce soit par manque de "compétence" sur le sujet, ou tout simplement d’imagination, le silence de l’opposition en dit long. Mickaël Marie, secrétaire national adjoint du parti des Verts, résume bien le problème : "On est déjà peu crédibles alors si on relance le sujet de la légalisation..." Dans un communiqué publié en mars 2009 et intitulé "Drogues : Halte à l'hypocrisie !", le mouvement écologiste reprenait pourtant un rapport de la Commission Européenne démontrant que la lutte anti-drogue avait surtout "renforcer la corruption et la grande criminalité".
 
Le tournant hygiéniste des Verts
 
Parler de cannabis à l’Assemblée tiendrait donc de l’ineptie. En ces temps de crise, les députés s’attellent à des sujets plus sérieux. Les Verts ont toujours été favorables à la dépénalisation ou la légalisation du cannabis : "La légalisation contrôlée vaut mieux que la prohibition", précise Marie. Mais, pour lui, relancer le débat est peine perdue, même en jouant sur le terrain de la fiscalité : "Il y a déjà des combats fiscaux en cours : le bouclier fiscal, la taxe professionnelle. Ce serait jouer le jeu de Nicolas Sarkozy que de passer d’un sujet à l’autre. Ça laisserait les dossiers précédents en suspend".
 
Fini le temps où les Verts faisaient appel au CIRC (Collectif d’Information et de Recherche Cannabique) pour se charger de la "partie cannabis" de leur programme pour la présidentielle. "Ils ont pris le tournant hygiéniste", regrettait il y a quelques mois Jean-Pierre Galland, le directeur du CIRC. "En fait, nous ne comptons plus que la LCR (aujourd’hui NPA, NDLR), parmi nos soutiens affichés : Besancenot a un discours intelligent et sincère sur le cannabis."
 
La légalisation à l'épreuve de l'économie ?
 
Que pensent les experts économiques de la réticence des politiques à se pencher sur la question. Pour Christian Chavagneux, journaliste à Alternatives Economiques, leur mutisme est légitime : "Si vous trouver quelqu’un qui vous livre les chiffres sur l’hypothétique rentabilité pour l’Etat d’une taxe sur le cannabis, c’est un menteur".
La chercheuse Sophie Massin, auteur de "La dépénalisation du cannabis, analyse économique" (éditions l’Harmattan), nuance : "Si on était sûr que le niveau de consommation ne changeait pas, il y aurait clairement un gain pour l’Etat à légaliser parce qu’il n’y aurait plus ni coût de répression, ni d’emprisonnement. Et aussi avec tous les revenus des taxes qui viendraient dans ses caisses."
Aux Pays-Bas, précise Sophie Massin, le niveau de consommation est resté stable avec le régime de légalisation. En France, au contraire, la consommation a explosé sous un régime de prohibition (les Français sont les premiers consommateurs en Europe).
 
 
https://files.fluctuat.net/IMG/jpg/20090307issuecovUS400.jpg[/img]"La moins mauvaise des solutions"
 
Si les gouvernements se refusent à chiffrer le rapport coûts-bénéfices de la légalisation du cannabis, comme pour n’importe quelle réforme économique, les quelques études existantes montrent en effet que son impact financier serait non-négligeable. Jeffrey Miron, professeur d’économie à Harvard, estimait ainsi dans des travaux publiés en 2005 que la légalisation pourrait rapporter entre 10 et 14 milliards de dollars par an aux Etats-Unis. Le très sérieux hebdomadaire anglais The Economist reconnaissait lui que "la légalisation était la moins mauvaise des solutions" face à l'échec de la prohibition, dans un article paru le 5 mars 2009.
 
Les Américains sont-ils utopistes ou pragmatiques ?
 
D’un point de vue strictement économique, la légalisation ne serait donc pas totalement farfelu. A condition de faire passer le pragmatisme devant les considérations idéologiques, comme savent le faire les Américains qui ont relancé le débat de la légalisation à la faveur de la crise.
 
Les estimations de l'Organisation Nationale pour la Réforme des Lois sur la Marijuana (NORML) ont été prises au sérieux par plusieurs Etats. Le démocrate Tom Ammiano en a conclu que la Californie pourrait tirer un bénéfice de 14 milliards de dollars par an en taxant la production d’herbe locale légalisée. Et encore, selon le directeur de la NORML, Allen St Pierre, le député s’est limité aux hypothèses basses (lui parle de 20 milliards). Pas de quoi convaincre nos responsables français. Pour Mickaël Marie, cette proposition tient du marketing politique : "la Californie connaît un tel déficit qu’ils cherchent de l’argent partout. C’est un coup de pub et il savait que ça ferait du bruit".
 
Ce que ne peut pas se permettre Obama
 
L’Etat du Texas, pourtant ultra-conservateur, a aussi fait appel aux estimations de l’organisation. Un changement d'approche qui coïncide avec le glissement de l'opinion. 44% des Américains seraient aujourd'hui favorables à une légalisation du cannabis.
 
Le cannabis a même été un des sujets les plus populaires lors du grand chat organisé par Barack Obama sur le site internet de la Maison Blanche. Le président a considéré que légaliser l’herbe ne serait pas "une bonne stratégie pour faire croître notre économie". Là encore, aucune étude ne venait étayer ce refus de principe. Se prononcer en faveur de la légalisation était tout simplement impensable en terme d'image pour Obama. D'autant qu'il avait été attaqué sur ce terrain par les médias conservateurs lors de la campagne présidentielle.
 
Un tabou est-il juridique, culturel… ou intéressé ?
 
Malgré l'exemple américain, la France ne semble donc pas prête à remettre sur la table le débat du cannabis. Un blocage qui s'explique notamment par la loi, selon Sabine Herold, chef de file d’Alternative Libérale : "C’est un sujet tabou depuis la loi de 1970 qui interdit de présenter sous un jour favorable les drogues. Les tenants de la dépénalisation ou de la légalisation se trouvent très vite sous le coup de la loi s’ils défendent leur thèse". Un débat organisé par le CIRC en présence de député verts et radicaux avait ainsi été annulé par le préfet de police de Paris en 1995.
 
Plus grave encore, estime Hérold, le débat est idéologiquement trop marqué pour en tirer une analyse économique à froid : "On vit dans une société de la peur où il faut que l’Etat, avec Roselyne Bachelot en père fouettard, vienne nous dire ce qui est bon pour nous et nous interdise tout un tas de choses. Du téléchargement sur Internet à la consommation d’alcool et de tabac, nous ne sommes pas considérés comme des adultes responsables.".
 
Reconsidérer la question du cannabis ne serait pourtant pas du luxe à l'heure où la Commission Européenne reconnait l’échec des politiques anti-drogue menées depuis 10 ans. Au cours de cette période marquée par la répression, le marché noir a fleuri, tandis que le prix et la qualité du cannabis ont baissé.
"Le cannabis étant interdit, ceux qui veulent s’en procurer nourrissent des filières mafieuses en banlieue qui prospèrent sur la prohibition", regrette Sabine Hérold. "Si demain on pouvait vendre légalement du cannabis dans les pharmacies ou dans les bureaux de tabac, du jour au lendemain, le marché parallèle s’effondrerait."
 
En France, les intérêts des viticulteurs peuvent passer devant les objectifs de santé publique. Pas ceux des fumeurs de joints. Pour ces derniers, l'espoir d'un débat public sérieux sur les avantages économiques de la légalisation ou de la dépénalisation est parti en fumée.
 
Emmanuel Haddad (avec Edouard Orozco)
 
 
Sur Flu :
- Peut-on dire du bien du cannabis ?
- En Californie, le cannabis détend la crise
- Obama dit non à la légalisation
 
Sur les forums :
- Pour ou contre une légalisation du cannabis en France ?
- Quel fumeur de cannabis êtes-vous ?
 
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Drogues : la répression au Nord nourrit les rébellions au Sud
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La visite de Nicolas Sarkozy au Mexique, suivie en France surtout à travers le prisme de l’affaire Florence Cassez, devrait nous amener à réfléchir aussi à la situation tragique des pays en développement au prise avec les mafias de la drogue. Les politiques menées au Nord ont une responsabilité considérable à cet égard.
 
Source : Rue89
 
C’est ce qu’affirment en tous cas trois dirigeants sud-américains, parmi les plus respectés sur la scène mondiale, qui ont publié le mois dernier un rapport dénonçant les conséquences catastrophiques pour les pays pauvres de la « prohibition » des drogues, en particulier de la marijuana. Leur rapport recommande donc sa dépénalisation.
 
Fernando Cardoso, César Gaviria et Ernesto Zedillo, ex-présidents du Brésil, de la Colombie et du Mexique, à travers la Commission latino-américaine sur les drogues et la démocratie démontrent que des choix prétendument internes des pays occidentaux, tels que l’interdiction de la marijuana, interfèrent sur la vie politique et le développement économique de vastes régions du monde, sans pour autant contribuer à une diminution significative de la consommation.
 
Au Mexique, une guerre impitoyable entre mafias a fait plus de 6 000 morts en 2008
 
En concurrence avec les mafias armées qui contrôlent le marché illégal de la drogue, les gouvernements démocratiquement élus, expliquent-ils, se trouvent dans l’incapacité de mener des politiques d’éducation, de santé, et de maintenir l’état de droit et la sécurité indispensables au développement.
 
Une analyse que confirment les experts de la Banque mondiale Phil Keefer et Norman Loayza dans un ouvrage récent, reconnaissant qu’on a longtemps sous-estimé l’impact du phénomène.
 
Prenons le cas du Mexique, premier producteur de marijuana en Amérique latine et nouvelle plaque tournante du trafic de cocaïne vers les Etats-Unis. Une guerre impitoyable y sévit entre organisations mafieuses et représentants de la force publique, avec son cortège de morts violentes -plus de 6 000 en 2008- et d’enlèvements.
 
L’Etat est affaibli au point de ne bientôt plus pouvoir faire face à ses obligations sociales, et les mafias infiltrent les milieux politiques, judiciaires et de sécurité, mettant en péril la démocratie elle-même.
 
Au Paraguay, la culture du cannabis rapporte cent fois plus que celle du manioc
 
Plus au sud, au Paraguay, la situation n’est pas meilleure. La marijuana a conquis en dix ans des milliers d’hectares et le pays est désormais le deuxième producteur en Amérique latine. Elle rapporte aux paysans cent fois plus à l’hectare que la culture traditionnelle du manioc… et enrichit des groupes paramilitaires qui contrôlent aujourd’hui le tiers nord du pays.
 
Le gouvernement démocratique élu au printemps dernier y a lancé une intervention militaire, mais les moyens lui manquent et le risque d’une formation de pseudo-guérillas alimentées par le narcotrafic est réel.
 
 
Ces constatations suffiront-elles à faire bouger les classes politiques européennes et américaines ? Jusqu’ici, elles ont fermé les yeux sur l’impact de leurs choix domestiques sur les pays pauvres, préférant des mesures plus opportunistes.
 
Dans le cadre de sa visite, Nicolas Sarkozy a ainsi offert au Mexique les compétences françaises en matière de formation des policiers mexicains et signé un accord sur l’ouverture d’une usine de production de pièces d'hélicoptères et la vente de quelques unités de ces fleurons de notre technologie.
 
Sur le forum de campagne d'Obama, le premier sujet abordé est la dépénalisation
 
Interrogé sur la question de la dépénalisation de la marijuana, l’actuel président mexicain Felipe Calderón s’y déclare opposé, avant de mettre en avant, réaliste, le problème fondamental que constitue la nécessité d’une avancée conjointe sur ce dossier avec les pays développés qui en sont les principaux marchés :
 
« Tant que les Etats-Unis ne modifient pas leur propre législation à cet égard, ce serait absurde. Nous ferions de notre pays le paradis de la drogue et du crime. »
 
Evoquer aujourd’hui la légalisation de la marijuana resterait un tabou dans la plupart des pays, un sujet à haut risque électoral.
 
Pourtant, la situation pourrait bien évoluer. Pendant la campagne électorale américaine, sur le forum de Barack Obama, le premier sujet abordé -et de très loin- par les internautes, était cette légalisation, avec plus de 70 000 contributions et une très forte majorité d’opinion favorable.
 
Le candidat à la Maison-Blanche avait déclaré alors qu’il était prêt à réfléchir à la question. A Vienne, où se réunit jusqu’au 20 mars la commission des Nations unies sur les drogues et narcotiques, ces sujets devraient être abordés mais, sans vision politique forte, de grandes avancées semblent encore exclues
 
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Journée mondiale contre la drogue : le bilan de l'ONU
Par Invité,
Cette année encore, comme tous les 26 juin, les Nations unies célèbrent la Journée internationale contre l’abus et le trafic illicite des drogues. Mais, à un an de l’échéance fixée en 1998 lors de la session extraordinaire consacrée au problème mondial de la drogue de l’Assemblée générale des Nations unies (UNGASS), la situation mondiale des productions agricoles de drogues illicites est loin d’avoir été résolue, que ce soit par voie d’éradication ou par voie de substitution.
 
Source : Rue89
En effet, ni la destruction physique des récoltes de coca, de cannabis ou d’opium, ni les programmes de développement alternatif n’ont permis de faire diminuer les superficies couvertes par chacune des trois plantes à drogue (cocaïer, cannabis, pavot).
 
Cent ans de prohibition mondiale de certaines drogues et, surtout, plus de trente ans de " guerre contre la drogue" ont justifié que soient dépensés des dizaines et des dizaines de milliards de dollars dans d’innombrables campagnes d’éradication forcée et dans de bien moins nombreux projets de développement alternatif, en pure perte. Le recours aux campagnes d’éradication a été généralisé sur tous les continents, au cours des trente dernières années quels que soient les contextes et en dépit des conséquences contre-productives et des effets pervers engendrés.
 
Dans " The Politics Of Heroin" (2003), Alfred McCoy, analyste de longue date des rôles joués par les économies politiques des drogues illicites dans le jeu des relations internationales, dénonce l’échec de la " guerre contre la drogue" et tout particulièrement le fait qu’elle s’est révélée être clairement contre-productive. Trente ans de " guerre" ont ainsi accompagné l’accroissement des superficies cultivées en coca et en pavot mais aussi, si le seul exemple du Maroc devait être considéré, en cannabis. Et, malgré un coût total estimé à 150 milliards de dollars, elle n’a pas seulement échoué à réduire les superficies cultivées et les quantités produites, mais a aussi déplacé et dispersé les productions agricoles dans l’espace mondial, tout en contribuant largement à la militarisation de certains contextes de production.
 
La production d’opium en Asie fournit un exemple éloquent de l’échec et même de la contre-productivité de la guerre contre la drogue. En 1906, la Chine produisait 85% des 42000 tonnes d’opium mondial. Certes, lors du siècle de prohibition qui s’est depuis écoulé, la production illicite d’opium s’est effondrée, avec en tout et pour tout 4620 tonnes en 2005. Mais cette baisse de production est toutefois bien plus complexe qu’il n’y paraît de prime abord puisque le niveau de production le plus bas a en fait été atteint au début des années 1970 à la suite de la suppression menée par les autorités chinoises au début des années 1950, et aussi grâce aux efforts de la politique multilatérale de la Société des nations puis de ceux des Nations unies.
 
De fait, en 1970, un an avant le lancement de la guerre contre la drogue de l’administration Nixon, seules 1066 tonnes d’opium étaient produites à l’échelle mondiale, soit quatre fois moins qu’en 2005. Pire encore, en 2006, l’Afghanistan produisait à lui seul 6100 tonnes d’opium, soit plus que la production mondiale en 2005, alors que dans le Pakistan voisin, vraisemblablement du fait des impératifs stratégiques de la guerre contre le terrorisme, la production connaissait une importante résurgence passée largement inaperçue.
 
Ailleurs, en Asie du Sud-Est, dans l’espace historique du Triangle d’or, les productions birmane et laotienne se sont certes effondrées au cours des dernières années, mais elles ont diminué à la suite de politiques locales de suppression forcée des cultures mises en place quasiment sans contrepartie et au risque d’un coût humain majeur. Ainsi, au Laos, où la production a chuté au cours des dernières années, seuls 5% des villages anciennement producteurs d’opium seraient concernés par des projets de développement alternatif.
 
Si l’on se fie aux objectifs fixés en 1998, les Nations unies devaient avoir résolu le problème de la production et de la consommation de drogues illicites, et donc a fortiori celui du trafic, en 2008. Elles devaient donc procéder à cette date à l'évaluation finale de la mise en œuvre des résultats de la session extraordinaire de 1998. Mais l’échec patent des dix dernières années rend cette évaluation d’autant plus délicate que de nombreux acteurs de la société civile tiennent, sinon à y participer, du moins à s’assurer de son objectivité.
 
Alors qu’un Forum mondial des producteurs de cultures classées illicites (FMPCI) doit se tenir en Espagne en 2008 pour débattre des contextes et des enjeux de paysanneries confrontées à l’illégalité et à la guerre contre la drogue, il semblerait désormais acquis qu’il n’y aura pas de session spéciale consacrée aux drogues en 2008.
 
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Aux Etats-Unis, Obama veut enterrer le hasch de guerre
Par Invité,
Le Président a réaffirmé sa promesse de laisser les Etats le souhaitant autoriser la marijuana médicale. Un premier pas encourageant.
 
"Vous serez étonné de savoir que ce que le Président a dit pendant la campagne, et bien nous allons le faire." Comme promis, et réaffirmé mercredi par son tout nouveau ministre de la Justice, Barack Obama devrait donc très prochainement mettre un terme à la campagne de la police fédérale contre la marijuana médicale.
 
Source: Rue89
En effet, alors que la loi fédérale américaine continue à punir toute culture ou cession de cannabis, dans 13 des 50 Etats, la loi locale autorise son usage à des fins médicales. Mais depuis des années, Washington déploie une énergie toute particulière pour faire fermer des cliniques un peu spéciales: on y délivre de la marijuana sur ordonnance.
 
"C'est une victoire et un grand pas en avant. [...] La campagne fédérale contre le cannabis thérapeutique a fait beaucoup de dommages collatéraux", a déclaré Steph Sherer, responsable de l'association American for safe access (principale association californienne réunissant patients et médecins pour le cannabis thérapeutique du cannabis). L'association antiprohibitionniste Norml appelle, elle, ses adhérents à remercier par mail l'attorney general.
 
Une petite révolution, donc, dans l'un des pays occidentaux les plus conservateurs en la matière et qui a connu près de quarante ans d'escalade ininterrompue dans sa guerre mondiale à la drogue. Le président Obama osera-t-il aller plus loin et mettre en place, comme il l'a évoqué, une véritable approche de santé publique? Ou renoncera-t-il dans un dossier où il a beaucoup à perdre et peu à gagner électoralement?
 
 
Pétards et cocaïne pour le jeune étudiant Obama
 
 
Nous sommes en 2004. Un jeune sénateur noir d'Illinois alors inconnu est interrogé sur la guerre à la drogue:
 
"Elle a été un échec total, nous devons repenser et décriminaliser notre législation sur les drogues. Mais je ne suis pas de ceux qui pensent qu'il faut légaliser la marijuana." (Voir la vidéo, en anglais)
 
 
https://www.youtube.com/watch?v=wQr9ezr8UeA&e
 
 
Dix ans auparavant, le futur président avouait dans ses mémoires, avoir non seulement fumé du cannabis (et avalé la fumée, lui), mais aussi sniffé de la cocaïne! ("Mais jamais d'héroïne)".
 
Investi candidat démocrate à la présidentielle, il déclare enfin en juillet 2008 à Jann Wenner, de Rolling Stones:
 
"Je crois qu'il faut changer de paradigme, de modèle, pour se concentrer sur une approche de santé publique. [...] Je commencerai par les consommateurs non-violents arrêtés pour la première fois. Le fait que nous les traitions comme des criminels et les envoyons en prison -véritable école du crime-, au lieu d'envisager des pistes comme les tribunaux spéciaux pour les drogues, qui essaieraient de les remettre sur le droit chemin, c'est très cher, contre-productif et ça n'a pas de sens."
 
 
Pour le très actif mouvement antiprohibitionniste américain, marqué par huit années de bushisme, ces déclarations suscitent un immense espoir. Obama élu, Ethan Nadelmann, responsable de la Drug policy alliance, se déclare même candidat au poste de Tzar antidrogues (responsable de l'ONDCP, organisme coordonnant la lutte contre les stupéfiants à la Maison blanche). Patatras, Obama choisit un policier et non un responsable de santé publique.
 
 
https://www.rue89.com/files/2009_03_01_gil_kerlikowske.jpg[/img]Certes, Gil Kerlikowske, chef de la police de Seattle, ne s'est jamais opposé aux nombreuses initiatives de réduction des risques de sa ville, en pointe sur le sujet, mais l'annonce a tout de même fait désordre. Nadelmann garde pourtant espoir:
 
"Bien que nous soyons déçus que le président Obama choisisse un policier et non un partisan de l'approche de santé pubique comme tzar antidrogues, nous sommes d'un optimisme prudent quant au fait que l'officier Gil Kerlikowske soutiendra l'agenda réformateur d'Obama en matière de drogues."
 
En fait, si personne ne semble remetre en cause la sincérité de l'engagement d'Obama sur ce sujet, la question est plutôt de savoir s'il aura le courage d'affronter une question éléctoralement si délicate, comme le redoutait récemment le Denver Post:
 
"On peut aisément imaginer que ses conseillers l'enjoindront d'éviter la question des drogues, qui pourrait être aussi périlleuse pour lui que l'a été celle des homosexuels dans l'armée pour Clinton."
 
https://www.rue89.com/files/2009_02_24_Obama_heroine2.jpg[/img]Des alertes ont en effet déjà eu lieu, comme lorsque, fin janvier, la police de l'Etat de New York a saisi des sachets d'héroïne à l'effigie du nouveau président Effet désastreux garanti.
La Commission des stupéfiants de l'ONU, une tribune internationale.
 
Un test-clé aura lieu le 11 mars avec la réunion à Vienne de la Commission des stupéfiants de l'ONU, chargée de surveiller l'application des conventions internationales en la matière. Une tribune que Washington utilise habituellement pour s'assurer que sa guerre à la drogue n'est pas remise en cause dans le monde. Obama enverra-t-il à la Commission des bureaucrates pour défendre le statut quo? Ou en profitera-t-il pour laisser des réformateurs y prêcher une approche plus modérée?
 
Pourquoi pas Tom Ammiano? Surfant sur la vague de l'Obamania, cet élu californien a déposé, pour la première fois dans l'histoire de cet Etat, une proposition de loi pour légaliser et surtout taxer la vente de marijuana. Une proposition qui tomberait à point pour renflouer les caisses de cet Etat au bord de la faillite, mais considéré comme l'un des plus gros producteurs mondiaux de marijuana.
 
 
 
Source: Rue89
Photo: Effigie d'Obama au carnaval de Dusseldorf (Ina Fassbender/Reuters)
 
 
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A lire aussi sur Rue89 et sur Eco89:
 
► "Un petit sniff de temps en temps": Obama et la coke, c'est grave?
► Tous les articles sur les drogues
 
Ailleurs sur le Web:
► End of an Era? No More DEA Raids on Medical Marijuana Dispensaries, US Attorney General Says, sur Stop the drug war.
► Obama's take on the drug war, sur le Denver Post
 
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Politique en Belgique : la relance de la distribution
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Le mouvement des jeunes de la Lijst Dedecker (LDD), baptisé Jong Gezond Verstand (JGV, traduit littéralement par Jeune Bon Sens) réclame une légalisation du cannabis en Belgique.
 
Source : Le Soir
 
Dans un communiqué diffusé dimanche soir, il dénonce « l’échec de la politique des drogues du gouvernement violet ». Jong Gezond Verstand déplore « la politique de l’autruche en Belgique, où l’on peut posséder des drogues douces, mais pas en acheter ni en posséder, mais aussi aux Pays-Bas, où l’on peut en détenir et en vendre, mais pas en cultiver ». Le mouvement demande « une légalisation contrôlée de la culture, du commerce, de la détention et de la consommation de drogues douces à partir de 18 ans ». L’Etat devrait en outre avoir un rôle de contrôle de la qualité de la production, selon le JGV.
 
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L'Amérique latine tentée par la dépénalisation des drogues
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Voilà qui pourrait donner des sueurs froides au prochain locataire de la Maison-Blanche. En quinze jours, ce ne sont pas moins de trois dirigeants latino-américains qui se sont prononcés pour une forme ou une autre de dépénalisation de la consommation de drogues. Et pas seulement de cannabis.
 
Source : Rue89
Contre toute attente, c'est le Mexicain Felipe Calderon qui a ouvert le bal le 1er octobre. Lancé, avec le soutien des Etats-Unis, dans une guerre sanglante contre les cartels de la cocaïne, Calderon a proposé de dépénaliser l'usage de tous les stupéfiants (herbe, cocaïne, héroïne et méthamphétamine).
 
Concrètement, toute personne qui serait trouvée en possession de petites quantités de drogues (0,5 g de cocaïne ou 2 g de marijuana) et accepterait un traitement en conséquence, ne serait pas inquiétée par les autorités. En cas de refus, les récalcitrants se verraient infliger de simples amendes. Certes, on est encore loin de la dose en vente libre en pharmacie, mais considérant d'où l'on vient, le pas est énorme. Il est pourtant passé totalement inaperçu.
 
Sa justification est pourtant simple : les bureaux du procureur général sont tellement débordés par leur lutte contre les grands cartels qu'ils n'ont plus le temps de s'occuper de simples consommateurs dont le nombre explose. Selon une récente étude du gouvernement, le pays compterait aujourd'hui 300 000 accros aux différentes drogues.
 
Une mesure similaire avait été proposée au Congrès mexicain il y a deux ans, mais était finalement restée lettre morte, entre autre en raison des pressions de Washington.
 
Une porte de sortie expérimentée en Colombie dans les années 90
 
Ce n'est pas la première fois que, face à l'ampleur des violences liées au trafic de stupéfiants, un pays se laisse tenter par la dépénalisation de la consommation afin de se concentrer sur les gros poissons. Au milieu des années 90, la Colombie des cartels de Medellin et Cali avait ainsi décidé de dépénaliser la possession de petites quantités de drogues (1g de cocaïne par exemple). Expérience qui tourna court, là encore en partie face aux pressions de Washington.
 
Mais cette fois, l'initiative semble prendre de l'ampleur. Quelques jours après la déclaration de Calderon, à Mexico toujours, le secrétaire général de l'OEA (l'Organisation des Etats américains), le Chilien José Miguel Insulza, a semblé rebondir sur la proposition devant un parterre de ministres américains en charge de la sécurité, dans un langage toutefois plus diplomatique:
 
« Quand une politique (la répression, ndlr) n'a finalement pas eu de résultats en vingt-cinq ou trente ans, il faut la réviser, l'ajuster. Je ne sais pas dans quelle direction, mais il faut en trouver une. »
 
Le président du Honduras, Manuel Zelaya, est quant à lui allé beaucoup plus loin lundi, devant les responsables de la lutte antidrogues de trente-deux pays d'Amérique latine réunis à Tegucigalpa :
 
« Les trafics d'armes, de drogues et de personnes (...) sont des fléaux internationaux aux trames économiques très fortes, et nous empêchent de leur apporter les ripostes efficaces dont nous disposerions dans une situation normale de légalité. »
 
Et d'expliquer ensuite que les consommateurs doivent être considérés « comme des malades »:
 
« Plutôt que de poursuivre et de tuer les trafiquants, nous pourrions alors investir les ressources que nous y consacrons à l'éducation et la formation. »
 
La région la plus violente du monde
 
Si l'on ajoute à ce panorama que la Bolivie a élu fin 2005 Evo Morales, un Indien ayamara, ancien responsable du syndicat des cocaleros, les planteurs de coca; que les présidents équatorien et vénézuélien s'opposent de plus en plus frontalement à la « guerre totale » à la drogue que Washington entend mener en Amérique latine, il semble bien que le vent est en train de tourner dans le sous-continent.
 
La violence endémique qui y sévit, notamment en lien avec le narcotrafic, n'est peut-être pas pour rien dans cette succession de prises de position. L'Amérique latine détiendrait en effet le record mondial du pourcentage d'homicides : environ 100 000 meurtres par an, soit cinq fois plus en moyenne que sur le reste de la planète.
 
Reste un obstacle juridique de taille sur le chemin de cette dépénalisation : les conventions de l'ONU interdisent toute expérience de ce type. Et un obstacle politique peut-être plus important encore: pas sûr que Washington regarde ses voisins dépénaliser sans rien dire, alors que les Etats-Unis dépensent chaque année des milliards de dollars pour les « aider » à lutter contre un trafic qui alimente avant tout leur marché intérieur. A moins que l'élection d'un candidat qui a goûté de la cocaïne ne change la donne à la Maison-Blanche.
 
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Comment fonctionne le marché noir ?
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Le procès d'un trafic de cannabis à Sevran illustre l'enracinement du "business" dans les quartiers.
 
De véritables PME du cannabis. Avec leurs livres de comptes. Leurs hiérarchies. Leurs partages des tâches entre employés. Leurs systèmes de rémunération et de surveillance.
 
Source : Le Monde
Et leurs "nourrices", des pères et mères de familles amenés à stocker de la drogue, de l'argent et des armes dans leurs appartements pour déjouer les surveillances policières. Depuis le 22 septembre, le tribunal correctionnel de Bobigny décrypte le fonctionnement d'un réseau de trafic de drogue à Sevran (Seine-Saint-Denis). Le procès lève une partie du voile sur le "business" dans les quartiers. Et permet de décrire, de l'intérieur, la méthode employée pour implanter un trafic, au vu des habitants, par un subtil mélange de partage des revenus et de menaces verbales et physiques.
 
L'enquête policière débute presque par hasard en avril 2006. L'office HLM souhaite alors libérer un appartement vide, squatté par des jeunes, au coeur de la cité Rougemont, considérée comme un des supermarchés de la drogue en Ile-de-France. La police découvre 3 kilos de résine de cannabis, des talkies-walkies et du matériel de conditionnement. Surtout, les enquêteurs mettent la main sur une liste de noms et de comptes.
 
Des "renseignements anonymes" et une dénonciation les conduisent, ensuite, vers une seconde cellule, organisée sur le même mode, dans le quartier voisin de la "cité Basse". Les perquisitions sont fructueuses. Plus de 200 kg de résine de cannabis, en blocs ou en plaquettes, dans des valises, des sacs plastique, des cartons, des sacs de sport. Un total de 185 000 euros au fond des placards ou dans des coffres-forts. Des talkies-walkies utilisés par les guetteurs. Des armes de guerre. Et des "feuillets A4", des carnets à souche ou des enveloppes sur lesquels les trafiquants indiquent consciencieusement les kilos prélevés et les sommes dues par chacun des membres du réseau. Lesquels sont désignés par leurs surnoms ("Voiz", "Lennox", "Bims", etc.)
 
Devant les policiers et le juge d'instruction, les "nourrices" parlent. Elles racontent que des jeunes, qui ont parfois été des copains de classe de leurs enfants, sont venus leur demander de garder un sac une nuit ou quelques jours. Certains acceptent "par amitié" ou parce qu'on leur propose une rémunération. Des billets donnés de la main à la main, quelques dizaines ou centaines d'euros, accompagnés, parfois, de "barrettes" de cannabis gratuites.
 
D'autres plient sous la menace, après avoir reçu la visite de jeunes cagoulés ou après des dégradations sur leurs véhicules. "Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise. Que je leur tape dessus ? Ils étaient deux garçons et j'étais seule", explique ainsi devant le tribunal une des "nourrices", Rachel Tlemsani, en refusant de donner les noms de ses commanditaires.
 
Les "nourrices" voient leurs appartements colonisés. Des sacs arrivent tous les jours apportés par des livreurs. Des "coupeurs" de cannabis s'installent pour peser la marchandise et la conditionner dans des petits sacs plastique. D'autres viennent récupérer les doses préparées. "Ils ont pris mon appartement pour un hôtel, un restaurant et un dépotoir", explique Laetitia Ralu, mère célibataire de 29 ans, la seconde et dernière "nourrice" qui s'est présentée à la barre lors du procès.
 
Dans des courriers envoyés au tribunal, les huit autres "nourrices" poursuivies ont expliqué avoir trop peur d'éventuelles représailles. "Depuis cette affaire, j'ai eu un déménagement forcé", a écrit Martine Barbieux au procureur en disant avoir reçu des menaces de mort. "Si j'ai agi de la sorte, c'est que je n'avais pas le choix", assure-t-elle. "J'en suis arrivé à accepter ces intrusions en raison de menaces", écrit une autre "nourrice", Stéphane Cousin, en indiquant que la voiture de sa belle-mère a été incendiée.
 
Des menaces contestées à l'audience par les hommes suspectés d'être les organisateurs du trafic. "C'est dégueulasse que les nourrices disent qu'elles n'étaient pas rémunérées. Elles étaient contentes. Stéphane venait de s'acheter une Audi A3, sa copine une Scenic neuve. Bruno venait d'acheter une moto", explose Mourad Mirahi, suspecté d'être un des "lieutenants" du réseau.
 
De fait, dans l'appartement de certaines nourrices, les policiers ont retrouvé du mobilier peu compatible avec leurs revenus de chômeurs. Des écrans plasma, du matériel hi-fi en quantité, des ordinateurs, des GPS...
 
Car l'argent a coulé à flots. Les "livreurs" reconnaissent toucher 200 euros par opération. Les "coupeurs" de cannabis disent percevoir entre 100 et 200 euros par demi-journée. Ceux qui font le ménage et assurent la surveillance des stocks reçoivent entre 100 et 200 euros par semaine. Les guetteurs, souvent mineurs, quelques dizaines d'euros. Mais les perquisitions laissent supposer des rémunérations plus importantes en réalité. Au mariage de l'un des prévenus, RMiste, apparaissent une Ferrari, un Hummer, une limousine. A son domicile, les policiers trouvent 18 000 euros en liquide et des comptes bancaires avec près de 30 000 euros. Et lorsqu'un autre prévenu se présente au commissariat, pour son contrôle judiciaire, il conduit une Porsche Cayenne.
 
Dénonçant un trafic qui s'est "nourri du mal-être social", "comme un virus", pour "imposer sa loi et ses règles au détriment des habitants", le procureur de la République, Quentin Dandoy, a requis des peines de huit à dix ans de prison pour les organisateurs présumés du trafic.
 
Il a demandé "compréhension et mansuétude" pour les "nourrices" en demandant des peines de 12 à 16 mois de prison avec sursis. Le jugement a été mis en délibéré au 7 octobre.
 
Luc Bronner
 
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Jean-Pierre Galland : « L’air du temps n’est pas à la liberté »
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Certains jugeront qu’à l’heure des rafles de sans-papiers et des attaques sarkozystes contre notre système social, son combat est anecdotique. Plus amusant qu’autre chose. Marginal… Erreur ! D’abord parce que Jean-Pierre Galland, apôtre de la dépénalisation du cannabis et président du Collectif d’information et de recherche cannabique (Circ) [1] , est un militant. Un vrai. Les innombrables tracasseries subies, les multiples procès intentés et les amendes récoltées à la pelle suffisent à le prouver. Au-delà, la façon dont son combat est perçu par la société est révélatrice. Et à l’évidence, elle n’a jamais été aussi bloquée sur la question.
 
Source : Article11.info
Tout avait pourtant bien commencé… Si la création du Collectif d’information et de recherche cannabique, né en en 1991 avec pour objectif la légalisation de la production, de la distributions et de l’usage de cette plante, est passée plutôt inaperçue, ses membres ont su ensuite se faire connaître. Des procès intentés, ils ont fait des tribunes, assénant devant les juges leurs nombreux arguments en faveur de la dépénalisation. Des journalistes, ils se sont faits des soutiens, tant leur mot d’ordre était sympathique et leurs opérations médiatiques. Partisans de l’agit-prop façon provos, les militants du Circ savaient faire sourire, qu’ils réactivent l’Appel du 18 joint ou qu’ils organisent l’opération Pétards aux députés, qui vit 577 joints et une lettre ouverte en faveur de la dépénalisation envoyés aux élus de l’Assemblée. Christine Boutin faillit en avaler son écharpe… A chaque fois, Jean-Pierre Galland a été le premier à monter au créneau, sans se laisser démonter par les amendes salées.
Las, les temps ont changé. Se sont faits plus moralistes, moins tolérants, bêtement réactionnaires. Le combat du Circ est devenu de moins en moins audible dans une société qui préférait les grandes généralités débiles, à l’exemple de ce rapport sénatorial de 2003 sobrement intitulé Drogue : l’autre cancer , aux discours des anti-prohibitionnistes. Bref, tolérance zéro, une attitude symbolisée par les prises de position du ministre de l’Intérieur, puis président, Nicolas Sarkozy sur la question… Dans ce monde-ci, le libertaire Jean-Pierre Galland n’a plus tellement sa place. Mais qu’importe, il résiste. Toujours en pétard…
 
 
Les fumeurs de pétards n’ont plus tellement la cote, en ce moment…
 
C’est clair que l’air du temps n’est pas à la liberté. Et le retournement de situation, à propos du cannabis comme de tout le reste, a été très rapide : nous sommes passés d’une époque, il n’y a pas si longtemps, où la dépénalisation semblait imminente à l’inverse absolu… Je suis effaré par ce à quoi nous avons droit aujourd’hui : des lois scélérates, un flicage permanent et une hygiénisation croissante de la société. Cette idée que l’État doit lutter pour notre bonne santé, y compris en empiétant sur nos droits individuels, me hérisse.
 
Pourtant, les gens l’acceptent.
 
Les gens… Ils sont souvent prêts à croire tous les discours, y compris celui qui stigmatise les drogues. Pour une bonne raison : la France n’a pas de vraie politique d’éducation, d’information et de prévention en la matière.
 
Ça a été le rôle du Circ, à une époque. Ça l’est encore ?
 
C’est plus difficile aujourd’hui. Si le Circ Paris compte encore 60 adhérents, il n’y a plus que trois ou quatre militants réellement actifs. Bref, plus grand monde… A force de ne pas voir les résultats de leurs efforts, les militants se sont fatigués. Et les quelques plumes ou intellectuels qui nous soutenaient auparavant ont tous déserté : je me retrouve seul à écrire les textes et les communiqués. J’ai un peu l’impression de porter le Circ à bout de bras.
 
C’était déjà le cas quand tu acceptais de te retrouver au tribunal à titre personnel pour les actions intentées, non ?
 
Notre tactique était de profiter de toutes les occasions de répercuter nos arguments et de faire le procès de la loi de 1970, qui interdit tout débat sur la question des drogues [2]. A titre personnel, je ne me suis jamais préoccupé de ce que je pouvais risquer, pensant que l’important est juste de rester sincère. Et puis, les militants m’ont aidé à payer les centaines de jours-amendes auxquels j’ai été condamnés.
 
Avant, tu avais le soutien des médias, dont Libération ou Le Nouvel Obs, et de quelques politiques. C’est fini ?
 
Oui, bel et bien fini… C’est vrai que certains médias ont relayé notre combat à une époque. Lors de la campagne présidentielle de 2002 par exemple, quand le cannabis était un vrai enjeu et qu’on avait l’impression de de voir notre lutte aboutir. Et puis, Chirac est passé après ce deuxième tour effrayant contre Le Pen… Depuis, nous n’intéressons plus personne.
 
Quant aux politiques… Il fut un temps où nous étions proches des Verts, de Jean-Luc Benhamias ou de Dominique Voynet. En 1995, nous nous sommes même chargés de la partie « cannabis » de leur programme : c’était un vrai brûlot. A l’époque, on sentait chez eux une vraie volonté de changer les choses, même s’il y entrait une part d’opportunisme. Aujourd’hui, ils ont pris le tournant hygiéniste.
En fait, nous ne comptons plus que la LCR parmi nos soutiens affichés : Besancenot a un discours intelligent et sincère sur le cannabis. De même que les anarchistes, qui ne nous ont jamais abandonné [3]
 
Des procès en rafale, des militants qui se réduisent comme peau de chagrin et une société qui voit ton combat d’un très mauvais oeil : tu ne te dis pas que tu devrais passer l’éponge ?
 
Une fois que tu es dans le mouvement, tu ne t’arrêtes pas. D’autant que tu t’attends toujours à ce que ça aille dans le bon sens… En 1995, il nous semblait évident que le cannabis serait dépénalisé avant 2000. On voit le résultat… Mais je n’arrive pas à abandonner. J’y ai songé plusieurs fois sans m’y résoudre.
 
Au fond, c’est paradoxal : la dépénalisation ne semble plus intéresser grand monde mais la France fume (presque) toujours autant.
 
On compte en France 1,2 millions d’usagers réguliers du cannabis, dont 600 000 en font un usage quotidien. Tous ces gens continuent à fumer, quelque soit le niveau de répression. C’est d’ailleurs ce que prouve une récente étude de L’Organisation mondiale de la Santé, qui montre que les pays les plus répressifs sur la question sont aussi ceux qui comptent le plus grand nombre d’usagers de drogues [4]. C’est tellement ridicule de mettre des gens en prison parce qu’ils fument… Juste un chiffre, d’ailleurs : il y avait 900 interpellations liées au cannabis en 1970, on en compte déjà pas loin de 80 000 pour le seul premier trimestre de 2008. C’est clair, dépénaliser permettrait de régler le problème de surpopulation dans les prisons…
 
Le dernier rapport de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les toxicomanies pointe le développement de l’auto-production. A juste titre ?
 
C’est sûr que l’auto-production est à la hausse, qu’elle soit destinée à la vente ou à une consommation privée [5]. Selon l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies, 200 000 Français cultivent leur propre herbe. Ce qui représente une production annuelle de 32 tonnes : un joint sur neuf fumé en France est issu d’une culture locale ! Arrêtons de nous voiler la face, dans certaines régions, la culture du cannabis contribue à l’essor économique… Je préfère acheter de la « beuh bio » à un petit paysan plutôt que dans une cité. Non seulement, je n’enrichis pas le crime organisé, mais paradoxalement je préserve ma santé : comme chacun sait, l’herbe coupée aux microbilles de verre est particulièrement nocive [6]
 
La dépénalisation, tu y crois encore ?
 
Je ne sais plus… Je pensais que ça changerait à cause du côté absurde et grand-guignolesque d’une prohibition qui ne fait qu’aggraver le problème. Il me semblait que tout personne censée ne pouvait, à terme, qu’en convenir et se ranger à la raison. Aujourd’hui, on en est bien loin… Même si… tu sais, si je n’y croyais plus, j’arrêterais.
 
Ce côté combat un peu perdu d’avance, c’est dur à vivre ?
 
C’est vrai que ça finit plutôt mal pour le cannabis. Pour moi aussi, d’ailleurs. Je me retrouve Rmiste parce que je n’arrive pas à vivre de ma passion, du seul truc qui m’intéresse : l’écriture. Je ne me sens pas intégré, je survis, j’ai appris à vivre avec dix euros par jour.
 
Tu penses que l’étiquette « dépénalisation » te colle trop à la peau ?
 
Pas totalement. Il ne faut pas se leurrer, ça m’a fait aussi plaisir de me retrouver sur le devant de la scène, porte-parole de cette cause. J’ai eu mon quart d’heure de gloire… Mais c’est vrai qu’aujourd’hui, c’est moins rigolo : je me retrouve seul et j’ai un peu peur de ne pas être soutenu si les flics décident de me tomber dessus.
 
 
On en parle sur le forum…
 
 
https://www.circ-asso.net/ - https://www.18joint.org/
 
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Cannabis : l’exception culturelle française
Par Invité,
Communiqué de Presse Mille et un Jardins
Lundi 19 Novembre 2007
 
Jurisprudence 1001 jardins : l'« Apologie du cannabis » est un droit inaliénable !
 
La Cour de cassation avait recadré les tribunaux de Lons-le-Saunier et de Besançon en leur rappelant que l’Article 10 de la Convention Européenne des Droits de l’Homme garantit un droit inaliénable, celui de la liberté d’expression.
 
En effet, selon ces juges à l’origine de la jurisprudence 1001 jardins, le fait de présenter le chanvre (y compris le cannabis indica sativa L.) sous un jour favorable ne constitue en aucun cas, un acte concret d’aide à autrui d’usage illicite de produits classés au tableau des stupéfiants !
Rappel des faits :
 
En 2003, à Lons-le-Saunier, « Mille et un jardins » association loi 1901 est condamnée pour « Apologie du cannabis », alors que les membres de cette association s’imposaient une autocensure afin de respecter la loi française et diffusaient principalement des informations et des publications ainsi que du matériel pour le jardinage en intérieur, le tout bien légalement admis sur le sol français.
 
En 2005, la Cour d’appel de Besançon confirmait la condamnation des responsables de l’association à 1000€ d’amende et la dissolution de l’association !
 
Janvier 2007, la Cour de cassation casse la procédure et annule le jugement ! La jurisprudence 1001 jardins confirme l’exception culturelle française en matière de chanvre, en particulier de celui qui est classé comme stupéfiants.
 
Le 22 novembre 2007, l’association est à nouveau convoquée par la Cour d’appel de Lyon qui reprend le dossier à son point de départ, tandis que la boutique est close depuis la première condamnation en 2003 et qu’aucun fait nouveau n’est porté au dossier.
 
Une jurisprudence qui dérange !
 
L’arrêt « Mille et un jardins » fait jurisprudence et il a déjà permis la relaxe d’autres gérants de magasins similaires, ce qui de fait représente une entrave à la politique actuelle du gouvernement totalement aveugle et partiale en matière de consommation de psychotropes, alors qu’en France l’usage de produits psycho actifs, quels qu’ils soient, atteint des sommets.
 
Mais l’hypocrisie règne. Si les statistiques sérieuses en France évaluent à 6 millions le nombre d’usagers qui usent de produits illicites, les consommateurs du cannabis psychotrope sont toujours considérés comme une minorité négligeable, et traitée comme telle.
 
Jean-Christophe Memery rappelle « En dépit de toutes les campagnes d’informations plus ou moins alarmistes sur le cannabis, l’opinion publique s’est forgée sa propre opinion en la matière, basée sur des faits concrets. Une grande majorité admet qu’en comparaison l’alcool est bien plus dangereux et le tabac plus délétère. Que justifie cet acharnement à l’encontre d’un militant associatif, qui ose affirmer la nécessaire réforme de la Loi du 31 décembre 1970. Y-a-t-il un délit d’opinion pour une fraction de la population ? »
Bien que socialement et professionnellement insérées, ces milliers de personnes par crainte restent dans l’ombre, tandis que des citoyens courageux (et d’autres malchanceux) écopent de lourdes sanctions, affrontent des contrôles plus draconiens tel le fichage ADN, subissent des pressions aux conséquences dramatiques sur leur vie quotidienne.
 
Le président : M. MEMERY Jean-Christophe.
 
 
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L'association/growshop « Mille & un Jardins » va fleurir à nouveau
 
Droit d'expression et cannabis, la Cour de cassation tranche
 
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Les usagers de drogues évincés du débat public par la Commission européenne
Par Invité,
INPUD dénonce la non-représentation d’organisation d’usagers de drogues au Premier forum de la société civile sur les politiques en matière de drogue.
 
Source : Premiereligne.ch
Selon Stijn Goossens, directeur de l’International Network of People Who Use Drugs (INPUD), les membres d’INPUD s’impliquent depuis plus de deux ans dans les travaux de la Commission européenne visant à accroître la participation de la société civile aux politiques européenne en matière de drogue.
 
Malgré une participation au processus qualifiée, par Monsieur Goossens, de constante et constructive, la Commission européenne n’a pas jugé pertinent de retenir la candidature d’INPUD pour participer au Premier forum de la société civile sur les drogues au sein de l’Union européenne, qui se tiendra les 13 et 14 décembre 2007, à Bruxelles. Malgré les objectifs de départ qui visaient à impliquer de façon plus importante dans la détermination des politiques en matière de drogue les personnes les plus directement touchées, aucune organisation d’usagers de drogue ne participera à ces travaux.
 
En réaction à cette nouvelle (voir la lettre de Monsieur Carel Edwards, chef d’unité à la Commission européenne – en anglais), INPUD a réagi en adressant une lettre à Monsieur Edwards, lui demandant entre autres de justifier la décision de refus dont l’organisme est victime.
 
L’organisme demande par ailleurs que ce refus soir médiatisé le plus largement possible et demande aux personnes s’intéressant à la problématique de supporter sa protestation contre cette éviction, et ce, de la façon jugée la plus appropriée.
 
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Addictions : des politiques de santé publique à géométrie variable
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Depuis une vingtaine d'années, la France a vécu de profondes mutations dans les modes de consommation de substances psychoactives. Les deux produits dont l'usage est le plus fréquent, le tabac et l'alcool, ont connu une importante tendance à la baisse. Parallèlement, l'usage de cannabis, produit illicite le plus fréquemment consommé, s'est stabilisé, après avoir enregistré une forte hausse.
 
Source : Le Monde
Tabac. Les quantités de tabac consommées par les Français ont augmenté jusque dans les années 1980, pour baisser ensuite de façon notable, surtout sous l'effet de l'augmentation du prix de vente des cigarettes. Aujourd'hui, parmi les 18-75 ans, plus d'un tiers des individus se déclarent fumeurs de tabac, dont 29 % de fumeurs quotidiens et 5 % d'occasionnels. Les hommes sont plus souvent fumeurs que les femmes (35,5 %, contre 27,5 %), même si la consommation de ces dernières a fortement augmenté, avant de se stabiliser depuis 2000. La mortalité liée au tabac reste forte : en 2000, elle était estimée à 60 600 décès par an.
 
Premier indicateur de diminution de la consommation, la baisse des ventes des cigarettes a été continue depuis 1990, et est devenue particulièrement sensible en 2003 et 2004 (respectivement 14 % et 21 % de cigarettes vendues en moins), et ce sous l'effet d'importantes hausses de prix. La baisse est cependant stoppée depuis 2005, les ventes ayant même très légèrement augmenté en 2006.
 
Depuis le 1er février 2007, les pouvoirs publics font appliquer l'interdiction de fumer dans tous les lieux publics, à l'exception des bars, restaurants, discothèques et bureaux de tabac. Cette dérogation temporaire devrait prendre fin au 1er janvier 2008, ainsi que l'a rappelé Roselyne Bachelot. "Il y aura évidemment la suppression du tabac dans tous les lieux de convivialité. Je souhaite qu'il n'y ait aucune dérogation", a affirmé la ministre de la santé le 7 novembre. Les buralistes ont prévu de manifester le 21 novembre contre l'entrée en vigueur de la mesure.
 
Alcool. Malgré une baisse continue de la consommation depuis quarante ans, l'alcool reste la substance psychoactive préférée des Français. Seulement 5 % déclarent n'en avoir jamais bu, 28 % en consomment régulièrement et 17 % tous les jours. Les consommateurs réguliers excessifs sont très nombreux : plus d'un homme sur cinq (20,2 %) et près d'une femme sur quinze (6,3 %) dépassent quotidiennement les seuils de consommation à risque.
 
Fixés par l'Organisation mondiale de la santé, ces seuils (trois verres d'alcool maximum par jour pour les hommes, deux pour les femmes) sont mal connus : un Français sur deux sous-estime le danger lié à une consommation excessive. La mortalité liée à l'absorption d'alcool est ainsi estimée entre 40 000 à 45 000 décès par an.
 
Depuis quelques années, les politiques de santé publique visant à prévenir la consommation excessive semblent au point mort. Depuis 2002, les pouvoirs publics ont surtout multiplié les gages en direction des lobbies de l'alcool. Un Livre blanc valorisant la place du vin dans la société française a été rendu public en 2004 et un "Conseil de la modération", où siègent les représentants de la filière alcool, créé. Les Etats généraux de l'alcool, organisés par le gouvernement Villepin en décembre 2006, n'ont débouché sur aucune mesure concrète. En revanche, un pictogramme déconseillant toute consommation pendant la grossesse figure sur toutes les étiquettes de bouteilles d'alcool depuis le 3 octobre.
 
Cannabis. La France figure parmi les pays européens les plus consommateurs tant chez les jeunes adultes que chez les adolescents. En 2005, 12,4 millions de Français de 12 à 75 ans déclaraient avoir consommé du cannabis au moins une fois dans leur vie. Parmi ces expérimentateurs, 3,9 millions en ont fumé dans l'année, 1,2 million sont des consommateurs réguliers (au moins dix fois par mois) et 550 000 sont des usagers quotidiens. Depuis le début des années 1990, l'expérimentation n'a cessé de se répandre, mais le mouvement semble toutefois se stabiliser depuis 2002.
 
Chez les jeunes, toutes catégories sociales confondues, la consommation du cannabis s'est banalisée, au point que son usage régulier atteint presque le niveau de l'alcool. Un jeune sur deux de 17 ans (49,5 %) déclarait ainsi avoir expérimenté le cannabis en 2005. A cet âge, la moitié des consommateurs réguliers sont considérés comme problématiques.
 
Malgré sa banalisation, la consommation du cannabis est toujours sous le régime de la loi de 1970 sur les stupéfiants, qui punit l'usage de produits illicites d'un an d'emprisonnement et de 3 750 euros d'amende. Le gouvernement, qui exclut toute dépénalisation de la consommation, devrait mettre en place, début 2008, une nouvelle sanction contre les usagers. Tout consommateur de cannabis ou de toute autre drogue, arrêté en flagrant délit, devra participer à des "stages de sensibilisation" payants, dont le tarif ne pourra excéder 450 euros. Ces stages seront imposés à l'usager dans un cadre pénal, un tribunal étant appelé à trancher en cas d'opposition du contrevenant à y participer.
 
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Cannabis en Angleterre: moins de répression... et de fumeurs
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Les dieux de la marijuana se seraient-ils ligués contre Gordon Brown ? Le 18 juillet, le tout nouveau Premier ministre britannique annonçait sa volonté de mettre un terme à la dépénalisation du cannabis, entrée en vigueur en 2004 dans le royaume. Principal argument (très en vogue depuis quelques mois) : de nouvelles variétés de cannabis entraîneraient des maladies mentales.
 
Source : Rue89
Le lendemain de cette annonce, cinq membres de son gouvernement, ministre de l'Intérieur en tête, admettaient publiquement avoir déjà consommé du cannabis. La semaine dernière, c'est à nouveau du ministère de l'Intérieur qu'est venu le coup de poignard dans le dos. Selon le British crime survey, le nombre de fumeurs de cannabis déclarés aurait sensiblement diminué depuis l'entrée en vigueur de la dépénalisation et ce dans le pays européen jusque-là le plus friand de marijuana:
 
"10% des personnes âgées de 16 à 59 ans ont déjà consommé un stupéfiant; soit le plus bas niveau depuis le démarrage de cette enquête, en 1996. Cette baisse s'explique largement par la baisse de la consommation de cannabis depuis 2003/2004."
 

Le pourcentage de jeunes (16-24 ans) ayant fumé du cannabis au moins une fois dans les douze derniers mois serait ainsi passé de 25 à 21% (soit 1,3 million de jeunes) depuis sa déclassification, qui signifie que sa consommation n'est, en pratique, plus passible de prison mais d'un simple avertissement. Parallèlement, une autre enquête démontre que les saisies de cannabis ont, elles, augmenté de 47% sur la même période, pour atteindre 69 tonnes.
 

La cocaïne, dont l'usage est loin d'avoir été dépénalisé, continue elle à être de plus en plus consommée dans toutes les tranches d'âge en Angleterre et au Pays de Galles... Malgré ces résultats assez spectaculaires, le gouvernement ne semble pas décidé à changer son fusil d'épaule et à abandonner son projet de durcissement de la loi. Une porte-parole du Home office déclarait ainsi fin octobre:
 
"Nous avons mis en oeuvre une consultation ouverte et nous accueillons avec plaisir toute idée constructive pour réduire les risques liés à la consommation de stupéfiants. Toutefois, le gouvernement est opposé à la légalisation des drogues, qui aggraverait les conséquences du trafic et briserait les lois nationales et internationales."
 
En Europe, seuls cinq pays prévoient encore la possibilité de peines de prison pour les simples consommateurs de cannabis: Chypre, la Grèce, la Finlande, la Suède et... la France, qui ne s'en classe pas moins en deuxième position au hit-parade des fumeurs de pétards européens.
 
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Les Pays-Bas mettent fin à la cueillette des champignons
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"Soldes avant fermeture définitive". Voilà ce que l'on pourrait bientôt lire sur les portes des smartshops d'Amsterdam, ces boutiques où se pressent les touristes du monde entier pour s'offrir, en toute légalité, des champignons hallucinogènes.
 
Source : Rue89
Au terme d'un accord conclu vendredi entre les ministres de la Justice et de la Santé, les Pays-Bas ont en effet annoncé qu'ils mettraient fin au commerce de ces puissants psychotropes.
 
Le débat avait été tranché une première fois il y a cinq ans par l'interdiction des champignons séchés (plus puissants), c'est un fait divers qui l'a relancé. Fin mars, une écolière française de 17 ans avait en effet trouvé la mort en se jetant d'un pont après avoir pris des champignons. Après d'autres incidents, moins dramatiques, incluant invariablement des touristes à Amsterdam, une majorité des députés néerlandais se prononçait pour l'interdiction.
 
"Le nombre d'incidents après la consommation de 'paddos' est passé de 55 en 2004 à 129 l'année dernière. Cette année, nous avons déjà enregistré plus d'une centaine d'accidents, principalement à Amsterdam", a déclaré à l'AFP une porte-parole du ministère de la Santé, Karin Donk.
 
"Nous savons tout de la substance active des paddo’s (champignons en néerlandais), la psilocybine, a de son côté expliqué Peter Cohen, l'un des meilleurs spécialistes des drogues néerlandais. Il y a des milliers de tentatives de suicide chaque année; il est normal, statistiquement, que quelques-unes soient dues à la consommation d’une drogue. Mais les accidents avec des paddo’s sont relativement rares, justement à cause de l’ouverture de notre politique. Faut-il renoncer à une politique réussie parce qu’une école française n’a pas bien préparé ses élèves pour Amsterdam? C’est plus que de l’incohérence’."
 
Paul van Oyen, porte-parole des propriétaires de smartshops, regrette également cette décision: "Il s'agit d'un problème qui est confiné à Amsterdam, au centre ville, mais tous les smartshops des Pays-Bas en seront victime, et c'est triste." "Tous les deux mois, ils interdisent quelque chose. Ephedra, yohimbe, herbal ecstasy et maintenant les champignons. Je ne sais pas si nous y survivrons", explique Chloe Collette, propriétaire d'un smartshop à Amsterdam.
 
Quant à Murat Kucuksen, fondateur de Procare, qui fournit la moitié des champignons hallucinogènes néerlandais, il prédit que l'interdiction ne fera que gonfler le marché noir et donc multiplier les risques de se faire refourguer des produits plus dangereux car moins contrôlés: "Vous aurez une hausse des accidents, mais ils ne seront pas liés aux champignons et les politiciens seront satisfaits."
 
Que les amateurs se rassurent toutefois, l'interdit n'entrera en vigueur qu'après un vote du Parlement, qui devrait prendre plusieurs mois. De quoi s'organiser un ultime pèlerinage à Amsterdam.
 
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Les fumeurs de cannabis bientôt en stage de réeducation
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Voilà ce qui s'appelle soigner son entrée. Dans son premier entretien à la presse, en l'occurrence au Parisien, Etienne Apaire, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy au ministère de l'Intérieur et tout nouveau président de la Mildt, a annoncé ce jeudi la prochaine mise en place de "stages" payants obligatoires pour les fumeurs de cannabis pris la main dans le sac, sur le modèle de ce qui se fait déjà pour les points de permis de conduire.
 
Source : Rue89
La mesure a en fait été votée, dans l'indifférence générale, par l'Assemblée au mois de mars, lors de l'examen de la loi sur la délinquance. D'autres dispositions avaient alors été adoptées par le législateur, comme l'aggravation des sanctions (pour les dépositaires d'une mission de service public, pour les dealers exerçant devant des locaux administratifs...) ou la généralisation de l'injonction thérapeutique. Autant de mesures passées à la trappe sans explication dans le décret d'application publié, lui aussi dans l'indifférence (y compris de l'auteur de ces lignes), le 28 septembre.
 
Sur le principe, difficile de s'opposer à ces "stages de sensibilisation aux dangers de l'usage de produits stupéfiants". Mieux vaut, en effet, voir un usager en stage qu'en prison. Et informer les consommateurs n'est jamais une mauvaise chose, comme le rappelle le professeur Michel Reynaud, président de la Fédération française d'addictologie:
 
Seulement voilà, comme l'a rappelé ce matin Etienne Apaire, ces stages ne viennent pas remplacer les peines de prison mais s'y ajouter. La France reste ainsi (avec Chypre, la Grèce, la Finlande et la Suède) l'un des rares pays de l'Union européenne à prévoir l'emprisonnement des simples consommateurs de cannabis (lire le rapport de l'OEDT). Une peine qui n'est pas que théorique, comme aime à le faire croire le gouvernement: près de 100000 personnes ont été arrêtées en France en 2005 pour simple usage de cannabis.
 
Or la France est, avec le Royaume-Uni, le pays d'Europe ou les jeunes fument le plus de joints. Des données qui rappellent le manque criant de prévention dans le dispositif français de prise en charge de la toxicomanie. Ce que regrette le Pr Reynaud:
 
Concrètement, les stages devraient durer deux jours et être animés par des médecins, psychologues, policiers, intervenants en toxicomanie. Ils viseront à "faire prendre conscience au condamné des conséquences dommageables pour la santé humaine et pour la société de l'usage de tels produits". Ils seront payants pour le contrevenant, mais leur prix ne devrait pas dépasser 450 euros selon le décret d'application.
 
L'objectif est d'apporter une réponse systématique aux infractions sur la législation sur les stupéfiants sans engorger les tribunaux. Mais si la loi était réellement appliquée, plus de 500 personnes seraient à terme envoyées chaque jour dans ces stages. Qui paiera la facture? Qui sera chargé de les organiser? D'après le Pr Reynaud, les professionnels n'ont pas encore été approchés par le gouvernement pour en discuter, alors qu'Etienne Apaire annonce un démarrage courant 2008.
 
"Nous choisissons d’être moins durs en théorie pour être enfin efficaces en pratique", déclarait l'alors ministre Sarkozy à l’Assemblée en novembre. Malgré la hausse de la répression durant son passage place Beauveau, les chiffres de la consommation de drogues sont restés invariablement à la hausse.
 
Rendez-vous sur la page source pour écouter les extraits audios.
 
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Les Pays-Bas interdisent la vente de champignons hallucinogènes
Par Invité,
Les autorités néerlandaises ont décidé vendredi d'interdire la vente de champignons hallucinogènes, portant un coup dur aux vendeurs et aux nombreux touristes qui se rendent aux Pays-Bas pour les consommer, a-t-on appris.
 
Les ministres de la Santé Ab Klink et de la Justice Hirsch Ballin sont parvenus à un accord sur une modification de la loi sur les drogues, qui interdira la culture et la vente de champignons hallucinogènes.
 
Source : Le Monde
Cette décision intervient alors que le débat fait rage aux Pays-Bas sur la sécurité des ces champignons, alors que les accidents impliquant des touristes se sont multipliés ces derniers mois.
 
"Le nombre d'incidents après la consommation de +paddos+ est passé de 55 en 2004 à 129 l'année dernière. Cette année, nous avons déjà enregistré plus d'une centaine d'accidents, principalement à Amsterdam", a déclaré une porte-parole du ministère de la Santé, Karin Donk.
 
En mars, une jeune Française de 17 ans, qui avait consommé des champignons, était morte en se jetant d'un pont de la capitale néerlandaise. Aucun lien formel n'a cependant été établi entre sa consommation de champignons et son décès.
 
Plusieurs autres incidents ont été rapportés sur des touristes devenant agressifs ou paranoïaques après la consommation de champignons.
 
"Nous prévoyons que l'interdiction entrera en vigueur d'ici quelques mois, lorsque le parlement et le sénat auront approuvé la modification de la loi", a encore déclaré la porte-parole.
 
Après la mort de la touriste française, une majorité de députés au parlement avait demandé l'interdiction complète des champignons.
 
L'interdiction de cultiver et de vendre les champignons implique la fermeture des "smartshops" qui les vendent.
 
L'association des vendeurs de champignons, VLOS, s'est dite consternée par la décision. "Il s'agit d'un problème qui est confiné à Amsterdam, au centre ville, mais tous les smartshops des Pays-Bas en seront victime, et c'est triste", a déclaré le porte-parole de l'association Paul van Oyen.
 
Le VLOS représente 39 des 180 magasins spécialisés aux Pays-Bas, qui réalisent un chiffre d'affaires total de 10 millions d'euros aux Pays-Bas.
 
Dans ce pays, la vente de champignons séchés est déjà interdite, alors que la vente de champignons frais est autorisée.
 
Les services de santé d'Amsterdam avaient tiré la sonnette d'alarme en janvier alors que les incidents liés à la consommation de champignons augmentait. Selon un rapport des services de santé, 92% des patients étaient des touristes.
 
Ce rapport indique également que le nombre d'interventions nécessitant une ambulance pour des incidents liés aux champignons dépasse largement celui liés à la consommation d'alcool ou de cannabis.
 
La consommation de cannabis reste autorisée. La consommation et la possession de cette substance a été dépénalisée en 1976 aux Pays-Bas. Le cannabis est vendu dans des cafés sous licence, en petites doses.
 
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Dépénalisation de toutes les drogues
Par Invité,
Le Mouvement des Jeunes Socialistes prône effectivement, et depuis longtemps, la dépénalisation de toutes les drogues et la légalisation du cannabis.
 
Source : MJS
DEPENALISER - LEGALISER... QU’EST CE QUE C’EST ? Définition du petit Larousse 1996 : Dépénalisation : action d’ôter le caractère pénal. Légalisation : action de rendre légal : conforme à la loi, défini par la loi.
 
Le fait de dépénaliser les drogues, cela revient à ne plus soumettre à des sanctions pénales, tout en maintenant un dispositif pénal prégnant sur la vente et le trafic de celui-ci. La consommation reste interdite mais on n’encoure plus de sanctions type amende, prison.
 
La légalisation quand à elle est un dispositif qui rend légal, et donc non-soumis à quelque poursuite judiciaire que ce soit, la possession, l’usage et la vente, ici de cannabis.
 
POURQUOI DEPENALISER LES DROGUES ? Car depuis depuis longtemps les campagnes de prévention contre les risques du cannabis n’ont fait que jouer sur les peurs, la méconnaissance des phénomènes de consommation chez les jeunes, visant à inquiéter les parents plutôt qu’à leur donner les outils de dialogue nécessaires.
 
Nous militons pour une approche sanitaire et sociale des drogues, qu’elles soient légales comme l’alcool ou le tabac, ou non. Nous demandons aux socialistes d’assumer le bilan du gouvernement Jospin en la matière. Aujourd’hui la Droite s’empare de la question des toxicomanies uniquement sous l’angle sécuritaire.
 
Nous demandons au contraire l’abrogation de la loi de 1970 et la dépénalisation de la consommation et de l’usage de toutes les drogues.
 
Non pas pour banaliser mais afin de ne pas enfermer les consommateurs dans la délinquance. Il faut également donner les moyens d’information et de prévention à la Mission Interministérielle de Lutte contre les Drogues et la Toxicomanie afin de développer des campagnes de prévention. Les lieux de prévention, de suivi, de soins mais aussi d’injection doivent être implantés au plus près des besoins.
 
POURQUOI LEGALISER LE CANNABIS ? La consommation et l’usage du cannabis sous toutes ses formes doivent être légalisés, sa production et sa commercialisation doivent être placées sous le contrôle de l’Etat et ce à la fois pour garantir la qualité des produits et lutter contre le trafic tout en autorisant l’autoproduction pour la consommation privée.
 
Légaliser le cannabis, c’est être sûr que les produits parvenant aux consommateurs ne comportent pas de risques sanitaires. L’illégalité de la consommation fait que beaucoup de vendeurs profitent de leur position pour couper leurs produits avec des substances nocives. Aucun contrôle ne peut être pratiqué, ce qui aboutit à des dérives et qui menace la santé des acheteurs. Le MJS se place dans une optique de réduction des risques car légaliser c’est aussi se donner les moyens de contrôler et de réguler la vente de ces produits.
 
Légaliser le cannabis, c’est se donner les moyens d’informer et de sensibiliser les consommateurs sur les risques qu’ils encourent. En effet, regrouper la vente de cannabis dans des structures contrôlées par l’Etat, c’est pouvoir pratiquer une réelle politique de prévention en touchant tous les acheteurs. Aujourd’hui, seules les campagnes de communication du Ministère de la Santé peuvent informer sur les dangers du cannabis. Une régulation publique via des « coffee shop » permettrait d’avoir un contact individualisé avec les consommateurs et ainsi, de les sensibiliser directement aux risques encourus en cas de surconsommation ou de mélange avec d’autres substances (alcool, médicaments...)
 
Légaliser le cannabis, c’est démanteler une économie parallèle. Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui profitent du statut illégal du cannabis pour en faire du commerce. Le consommateur dépend complètement de son vendeur, des prix qu’il pratique et de la qualité des produits qu’il propose. En donnant un statut légal au cannabis, il deviendra possible de démanteler ce secteur et de donner aux fumeurs de cannabis un réel cadre légal, sans plus risquer de condamnations.
 
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Délit de CIRC : condamnation dans le procès en Appel pour vente de graines
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Actualité brûlante au CIRC ces derniers temps.
 
Tandis que Nathaniel et Jean-Pierre Galland, du CIRC Paris, étaient entendus par la Brigade des stups à propos de l’organisation de l’Appel du 18 joint 2007, le verdict Grainaoizo est tombé : relaxe pour le trafic de stup, les graines, mais les 4 mois avec sursit ont été confirmés pour la seule provocation à l’usage de stup.
En premier point, la relaxe pour acquisition, détention et offre ou cession de stupéfiant confirme le statut des graines comme n’étant pas stupéfiantes. Aucune loi ou règlement surprise n’est apparu pour interdire la vente de ces graines. La relaxe est motivée par des arrêts de la Cour de Cassation.
 
C’est évidement pour le délit de provocation que c’est le plus drôle. Déjà, parce que le jugement qui entérine la relaxe des poursuites sur les graines fait mention d’une circulaire qui précise que la qualification pénale de la vente de graines "doit donner lieu à une grande prudence...", pas plus de précision mais "il sera toujours possible de retenir l’infraction de provocation" . Puisque l’on ne peut vous coffrer pour pédophilie, on vous met exhibitionnisme. En gros puisque l’on ne peut punir la vente de graines, inventons autre chose.
 
L’autre chose c’est la provocation. Un paragraphe suffit pour qualifier ma faute ; "M. Debouté a entendu encourager l’usage du cannabis en mettant à la disposition du public tout le nécessaire pour obtenir des plants de cannabis, dont les catalogues indiquaient que le taux de THC seraient supérieurs à 3%". Ben oui je tiens une jardinerie qui comme toutes ses homologues vendent du matériel pour faire pousser des plantes. Tout oui et même des graines puisque ce n’est pas interdit ! Mais le deuxième argument est encore plus massif car il tient dans ma seule appartenance au CIRC, lequel est qualifié, soit dit en passant, d’être "un organisme militant contre la dépénalisation du Cannabis". Cette appartenance au CIRC a fait de moi un criminel puisque, alors, je n’ai " pu qu’avoir conscience d’enfreindre la loi pénale" : 4 mois avec sursis. Une bien belle démonstration en effet, dont je conclue qu’en France, on peut vendre des graines hollandaises de Chanvre à condition de ne pas être du CIRC, voire d’ignorer à quoi elles peuvent bien servir. Pas plus finaud que ça j’apprends ensuite que je suis pour la pénalisation du chanvre tout en étant condamné pour en avoir provoquer l’usage. Où sont donc garantie la liberté d’association, la liberté de commerce, la liberté d’opinions, et d’expression dans cette démonstration des juges ? Sous prétexte d’être militant du CIRC, un certain nombre d’activités me seraient interdites tandis qu’elles seraient permises au commun des ignares mortels ? Cela s’appelle de la discrimination. Et dans un jugement ce n’est pas joli, joli. Un recours en cours de cassation a été déposé contre ces erreurs manifestes de Droit.
 
Et hop , voici qu’à peine tombé le verdict de l’Appel que je suis convoqué par le tribunal de Guingamp pour consommation, le 5 novembre prochain. Lorsque l’on me parlera d’une justice lente, je me verrai dans l’obligation de m’inscrire en faux. Sauf que sur ce coup-là, ils ont peut être été trop rapide.
 
Arnaud Debouté
 
Collectif d’Information et de Recherche Cannabique
 
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La police fribourgeoise procède à l’interpellation abusive d’André Fürst
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Alors que Chanvre-Info entretenait son chanvre pour la production de graines, de schnaps de chanvre et d’huile essentielle, deux produits parfaitement légaux, la police a procédé au séquestre de la grange, au blocage du champ et à l’arrestation d’André Fürst.
 
Source : Chanvre-Info
Le prétexte invoqué, un non-respect de l’annonce de la récolte soi-disant exigé par le juge cantonal Markus Jumly, n’est pas valable. Chanvre-info devait récolter à partir 17 septembre. Nous ne faisions qu’entretenir le champ en prélevant les plantes moisies, males, hermaphrodites et malades, exactement ce que la police a trouvé dans le tracteur et dans la grange au moment de sa première intervention le samedi 8 septembre 07 sous le commandement de MM Aegerter.
 
Chanvre-Info a engagé de nombreux frais pour ce champ déclaré selon la procédure légale. Si la justice et la police avaient quelque chose à reprocher, ils pouvaient intervenir depuis des mois. De plus, la police n’a pas procédé au prélèvement d’échantillons du chanvre pour analyse du THC et n’a pas apporté la preuve d’une utilisation illégale. Le projet très restrictif de modification de la Lstup n’a toujours pas été adopté. La loi actuelle permet de cultiver toutes les variétés de chanvre. La police et la justice doivent apporter la preuve d’une utilisation actuelle illégale.
 
A propos du chanvre, la justice et la police suisse ont démontré depuis dix ans une inconstance et une incompétence flagrante. Le même texte de loi et les mêmes faits entraînent l’acquittement à Zurich ou Berne et la prison ferme à Fribourg ou au Valais. La constitution garantie en théorie l’égalité de traitement des citoyens devant la loi. Ce principe fondamental du droit a été et est constamment bafoué dans les affaires de chanvre.
 
La police a abusé de ses prérogatives, André Fürst n’a jamais esquivé les convocations, il vit normalement au vue de toute la communauté, Pourquoi le piéger un dimanche sans assistance de son avocat ? La police veut-elle user de pressions pour le pousser à des déclarations contraires aux intérêts de sa défense ? Quelle urgence justifie cette procédure à la limite ou au-delà des droits de l’homme (la justice en décidera) ?
 
Chanvre-Info exige que les droits à la défense d’André Fürst soient préservés selon les normes internationales et qu’en l’absence de faits juridiquement indiscutables, André Fürst soit libéré immédiatement. La réforme de la politique suisse du chanvre est toujours en cours d’élaboration, l’initiative Pro-chanvre n’a pas encore été repoussée. Comment appliquer aujourd’hui une sanction qui pourrait être hors de proportion dans deux ans ?
 
Sans l’accord du peuple, les autorités abandonnent la tradition helvétique du compromis socialement acceptable pour céder à la tentation de la tolérance zéro américaine. La loi actuelle ne le permet pas, les embastillements et les oukases sont des traditions monarchiques et totalitaristes, pas Suisse. Le chanvre rendrait-il plus psychotique les autorités que ses usagers ?
 
Chanvre-Info
 
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Manifestation « Liberté pour le chanvre »
Par Invité,
Trop faible mobilisation pour un bel après-midi de protestation et d’information
 
Berne samedi 18 août 07, une cinquantaine de militants suisses et européens de la réforme la politique du cannabis ont manifesté leur opposition à la fermeture du magasin Growland et à la condamnation d’André Fürst à 29 mois de prison ferme. Chanvre-Info remercie infiniment les activistes motivés et réactifs qui ont participés à l’organisation et au déroulement de cette évènement. Votre présence à Berne est un soutien fort appréciable dans ces temps difficiles. Pourtant, cette maigre avant-garde ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt. La mobilisation n’a pas été à la hauteur de l’enjeu. Nous devons réagir.
 
Source : Chanvre-Info
Trois stands ont distribué une information complète et variée sur les multiples applications du chanvre, l’agenda politique de l’initiative Pro-chanvre, la campagne Liberté de cultiver d’ENCOD... aux centaines de passants attirés par le spectacle de la fontaine. Malgré le trop court délai dans lequel cette démonstration a été organisée et promotionnée, la participation de la scène suisse du chanvre est décevante et inquiétante, surtout en vue d’une contre-proposition spéciale cannabis du Conseil des Etats sur la révision en cours de la Lstup et de la campagne pour la votation de l’initiative Pro-chanvre.
 
Après la vague d’espoir des années 90, la politique du cannabis replonge dans l’obscurantisme et subit de plein fouet la démagogie sécuritaire du moment. Aujourd’hui, les pionniers de la redécouverte du chanvre en Suisse paient trop cher une audace politique et sociale pourtant partagée pendant des années avec les experts les plus renommés et la plupart des autorités de ce pays. Le cannabis ne pourrait donc être traité que par le mépris des libertés et de la vérité, la discrimination et la stigmatisation, l’abstinence et la répression ?
 
Nombreux sont ceux qui pensent le contraire devant leur écran d’ordinateur, surtout à l’abri douillet des blogs et des forums spécialisés ou dans les causeries autour d’un spliff ou d’un comptoir. Bien peu s’engagent dans le combat contre cette abominable fatalité. Et encore, ils trouvent le moyen d’avancer en rangs dispersés, sans stratégie ni communication coordonnées et parfois même avec des positions et des méthodes très divergentes.
 
Dans ces conditions, les partisans du statu quo ou d’un virage ultra-sécuritaire n’ont aucun mal à imposer leurs positions aux médias et aux décideurs. Les sondages à propos d’une réglementation du cannabis sont de plus en plus défavorables. L’initiative part au casse-pipe. Si elle ramasse un score très faible, cela en sera fini des espoirs de réforme dans ce pays pour au moins une décennie. Nos adversaires l’ont parfaitement compris et il ne faut pas s’attendre à une baisse d’intensité dans leur pilonnage de barrage, il faut même craindre une intensification de la pire propagande.
 
Dans ces conditions, les partisans de la réforme ou au moins d’une application pragmatique de la Lstup doivent remiser leurs querelles de chapelle et d’ego et ne pas céder à la tentation fataliste du défaitisme. Nous pouvons encore inverser le cours de l’histoire si nous arrivons rapidement à nous répartir les fronts et à adopter une stratégie enfin cohérente. Si nous devions échouer, le sauve qui peut et les actions de desperados emporteront nos dernières illusions. Il ne restera plus qu’à espérer en une jeune garde de militants pour reprendre notre étendard et le porter enfin de l’autre coté du mur effondré de la prohibition.
 
Uni, le peuple de l’herbe ne sera jamais vaincu !
 
Laurent Appel
 
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« La légalisation favoriserait la prévention »
Par Invité,
Dominique Voynet, sénatrice de Seine-Saint-Denis (Verts), explique les raisons pour lesquelles une «légalisation contrôlée» du cannabis permettrait de mettre en place une politique de prévention sur les drogues, notamment auprès des plus jeunes consommateurs.
 
Source : Libération
Restez-vous toujours favorable à la légalisation du cannabis ?
 
La position des Verts a toujours été en faveur d’une légalisation contrôlée du cannabis. La politique actuelle de prohibition nous paraît hypocrite et inefficace. Hypocrite car elle ne tient pas compte des millions de consommateurs en France, occasionnels ou réguliers. Et surtout inefficace parce qu’elle fait l’impasse sur une véritable politique de prévention en matière de santé publique.
 
En quoi la légalisation du cannabis permettrait de faire davantage de prévention sur les dangers de sa consommation ?
 
La légalisation contrôlée ne signifie pas du tout l’encouragement à l’usage. Cela aiderait surtout à lever certains tabous afin de mener une politique de prévention plus juste. En effet, si le cannabis était considéré comme une drogue légale, au même titre que l’alcool ou le tabac, on pourrait avertir plus clairement sur les dangers, les problèmes respiratoires par exemple, ou dire : «Attention, si vous êtes fragiles psychologiquement, vous êtes plus exposés à des troubles en fumant un joint.»
Actuellement les campagnes de prévention ne touchent pas leur cible et les jeunes ont l’impression d’entendre un message totalement décalé par rapport à la réalité. Si vous interdisez simplement et si vous n’expliquez rien, les lycéens, par exemple, continueront à fumer des joints entre les cours. Il vaut mieux les faire réfléchir sur leurs pratiques, leur dire de réserver ce produit à un usage seulement ­récréatif, hors de la sphère des études ou du travail. Il faut aussi informer les jeunes sur les risques de la consommation de cannabis avant de prendre le volant.
 
Pourquoi ne pas seulement proposer la dépénalisation du cannabis ?
 
Parce que la dépénalisation n’empêcherait pas cette économie souterraine et parallèle. S’il ne légalise pas, l’Etat n’a aucune prise sur les trafics et la composition des produits qui circulent. Car le mode de production actuel n’a plus rien à voir avec celui du baba cool qui faisait pousser quelques plants de chanvre sur son balcon. Maintenant, il s’agit de cultures «industrielles» avec un éclairage artificiel servant à enrichir la plante en THC [substance contenue dans le cannabis qui agit au niveau du cerveau, ndlr]. Alors que s’il assumait la responsabilité de la légalisation, l’Etat pourrait notamment avoir un encadrement sur les concentrations en THC de ces produits.
 
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