Patrick Mennucci, député socialiste des Bouches-du-Rhône et maire du 1er secteur de Marseille, a notamment préconisé jeudi de pénaliser les clients des trafiquants de drogue, qui ne doivent pas pouvoir faire leurs emplettes avec "bonne conscience".
Interrogé par France Inter sur les remèdes à apporter à la situation sécuritaire de sa ville, objet d'un comité interministériel, l'élu a suggéré : "des gens qui roulent dans des voitures de 100.000 euros et touchent le RSA", il faut qu'on "puisse les arrêter et leur demander pourquoi".
"Il faut lutter contre l'enrichissement sans cause", selon lui.
Enfin, a ajouté M. Mennucci, "il n'y a pas de raison non plus que ceux qui viennent les vendredis et samedis dans ces cités comme dans un supermarché chercher leur drogue du week-end, souvent de la drogue festive, puissent le faire avec une bonne conscience". Il faut, selon lui "pénaliser les clients", car s'il n'y "avait pas de clients, il n'y aurait pas de spots de vente". Tout cela est, à ses yeux, "essentiel mais pas suffisant". Il importe aussi de favoriser "le développement économique de cette ville" et de créer "une grande métropole Provence-Méditerranée-Marseille à la hauteur des enjeux méditerranéens".
Le député s'est réjoui de la réunion de Matignon et que "Jean-Marc Ayrault ait pris la dimension des problèmes que nous avons", relevant que c'est "la première fois qu'un gouvernement français réunit un interministériel à propos d'une ville".
Source: Le figaro.fr
Afin de partager une pétition du P.S. concernant le cannabis !
Cannabis : Le laxisme c'est de ne rien changer
En France, le cannabis est la drogue la plus consommée. A l’échelle nationale et internationale, la prohibition est un échec. Cette proposition propose d’ouvrir un grand débat public et par ailleurs de légiférer en faveur du cannabis thérapeutique.
Pierre-Michel Zipstein, 57 ans, est un type têtu : non content de planter du cannabis pour son usage personnel et de le revendiquer, il entend être jugé aux assises, et non en correctionnelle, histoire de démontrer l’absurdité de la législation en la matière. La Cour de cassation doit statuer aujourd’hui sur son cas. En août 2009, un hélicoptère de la gendarmerie avait repéré 29 plants chez lui à Carlucet (Lot).
Poursuivi en correctionnelle à Cahors, il a plaidé, via son avocat, Me Francis Caballero, que la production de cannabis était, aux yeux de la loi, passible des assises. Il a donc réclamé d’être traduit devant des jurés. Mais le tribunal correctionnel a refusé et l’a condamné à douze mois de prison, dont six ferme. Mécontent, Zipstein a fait appel et soulevé une question prioritaire de constitutionnalité, afin de saisir le Conseil constitutionnel. Cette QPC, transmise par la cour d’appel, qui en trouvait l’objet «sérieux», a été refusée par la Cour de cassation.
Depuis, la cour d’appel d’Agen a de nouveau rejeté sa demande de passer aux assises. Il a donc déposé un pourvoi en cassation, examiné aujourd’hui. Objectif : démontrer par l’absurde que la production de cannabis, même à des fins d’usage personnel, est frappée d’une peine «disproportionnée» de vingt ans maximum de réclusion devant la cour d’assises spéciale. Zipstein est prêt à payer de sa personne pour cette cause. Pas sûr que la Cour de cassation lui fasse ce cadeau.
Portugal : Le Bloc de Gauche propose une loi pour légaliser le cannabis
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João Semedo, parlementaire du Bloc de Gauche (Bloco de Esquerda), vient de présenter une proposition de loi soutenue par son groupe afin de permettre la création de Cannabis Social Clubs qui fourniraient les produits de cette plante aux consommateurs adultes reconnus aptes. Un autre aspect significatif de cette proposition est la légalisation de la culture pour un usage personnel.
João Semedo estime que "cette nouvelle loi est un pas en avant nécessaire au regard de la politique en matière de drogues menée par le Portugal, car la situation actuelle de dépénalisation ne permet pas de résoudre le problème du trafic". Il rappelle aussi que la volonté du Bloc de Gauche est "d’avoir une approche globale de santé publique, pour protéger les usagers du cannabis en les éloignant des "mauvais circuits de distribution"", sous entendu les dealers de rue.
Mr. Semedo a renchérit en constatant que "la prohibition est en échec et qu’elle a facilité le développement de l’économie souterraine", allusion aux politiques en vigueur dans la plupart des Etats.
Si la loi est votée, les membres des Cannabis Social Clubs – qui devront être majeurs et en pleine possession de leurs facultés mentales – pourront acheter au sein de leur CSC, "la quantité nécessaire pour satisfaire environ 30 jours de consommation".
Actuellement, le régime adopté au Portugal de décriminalisation de l’usage, autorise la possession de 2,5 g (estimation d’une consommation quotidienne) pour les adultes. C’est sur cette base que la consommation mensuelle est estimée (environ 75 g). La culture sera limitée à une dizaine de plants par personne.
Aucune date n’est fixée pour la discussion au Parlement, et selon Joao Semedo "le Bloc de Gauche souhaite intervenir au bon moment, après qu’un large débat public sur le sujet de la légalisation du cannabis recueille l’avis des gens concernés" par la proposition du Bloc de Gauche.
Mr. Semedo a également relevé que cette question souligne les divisions au sein des principaux partis politiques (PSD – Parti Social Démocrate ; PS – Parti Socialiste ; CDS – Centre Social-Democrate – Parti Populaire). Selon lui, "dans chaque parti il y a des individus qui partagent l’avis du Bloc de Gauche sur la légalisation". Le problème reste de savoir "s’ils voteront en fonction de leur âme et conscience ou s’ils suivront les consignes de leur parti, mais on ne le saura qu’à l’issue du vote".
1234ne poster que sur FB ne rend pas la chose plus visible, au contraire !
Publié le: 29 juillet
Je viens de voir que notre ami Olivier Asteggiano vient d’entamer une procédure en déposant plainte pour "non assistance à personne en danger", dommage que ce soit seulement sur le réseau social (de la flicaille déguisée) qu’on en trouve trace... parce que sur Internet, mieux vaut rendre cette information disponible, tandis qu’ailleurs cela se perd dans le néant.
Donc pour la postérité, mais aussi pour que chacun puisse disposer de cette information, sans avoir à être l’ami d’untel ou le membre de telle cause ou groupe, voici la photo diffusée pour preuve du dépôt de plainte.
Mais à sa lecture, j’ai un autre commentaire à faire.
Drogues dures vs drogues molles
Ce n’est pas de la provocation, sauf à repenser le monde dans lequel les mensonges et l’hypocrisie de la politique de prohibition nous enferme. A quand les cures de désintoxication mentale ? Est-on assez intelligent pour comprendre que le distingo "drogues dures" est illusoire, voire factice sauf pour de facto considérer qu’il existe des "drogues douces ? Il n’y a pas pire message de "prévention", que de tout mélanger dans des catégories inexistantes, puisque le réel ne distingue qu’entre licite et illicite !
Un bémol important à mon sens pour ne pas perdre de vue que, si la drogue "dure" existe, et bien c’est d’abord l’alcool (et si il existe une drogue encore plus dure qu’on me le précise, en oubliant l’argent/fric/pognon, juste en parlant de substances modifiant les sensations physiques et mentales)... Allez pour faire plaisir aux défenseurs du cep de vigne, il y a sans doute une plante (la datura) plus dangereuse que l’alcool (qui n’est qu’un sous-produit de décomposition organique).
En tout cas, la morphine est celle qui sauve des vies quand la douleur est trop intense, mais qui rend très vite dépendant et dont le dosage doit être précis parce qu’il peut être létale (par overdose comme pour l’alcool !).
Alors oublions cette distinction sans fondement réel (un mensonge de plus véhiculé par la prohibition pour nous diviser)... ou alors considérons que les drogues "dures" ne sont que des drogues licites (alcool, tabac, jeux), et que pour les drogues illicites, il peut y avoir des usages "doux" et "durs" de substances psychotropes classées comme stupéfiants.
Pour le militant rifain des droits de l’Homme Chakib Khyari, un débat national sur la légalisation de la culture de cannabis est une urgence. Voilà pourquoi.
« Au Maroc et même en Europe, la lutte contre le trafic de drogue est futile car il existe des moyens de détourner la vigilance des autorités ».
Après deux ans et trois mois passés en prison, Chakib Khyari fait de nouveau parler de lui. Fort de l’élan de solidarité dont il était entouré, suite à sa détention pour « transfert illégal d’argent » et « intelligence avec un pays étranger ». Sur fonds de déclarations et actions condamnant la gestion par l’Etat du dossier du trafic de drogue, le militant rifain et président de l’Association du Rif des droits de l’homme reprend du service. « Je reste fidèle à la voie que j’ai choisie, celle de combattre la prévarication et de défendre les droits de l’Homme », nous dit-il. Entretien.
Que devient l’Association du Rif des droits de l’Homme que vous présidiez avant votre incarcération ?
Avec mes camarades au sein de cette structure, nous avons procédé au renouvellement des structures de l’Association. Nous avons entamé depuis deux semaines la mise en place d’un plan d’action pour cette année, après avoir obtenu le récépissé final nous permettant de relancer nos activités. Nous tablons également sur la création prochaine d’un centre de soutien anti-corruption, sous la supervision de Transparency Maroc, dont nous serons l’un des partenaires. Ceci, en plus de la mise en place de programmes de formation, au profit des associations et des étudiants notamment, sur des thématiques se rapportant aux droits de l’Homme. Notre objectif est de soutenir la diffusion de la culture des droits de l’Homme dans une région qui connaît nombre de dépassements.
Qu’en est-il de vos positions sur la culture et le trafic du cannabis, votre autre champs de bataille ?
Je suis décidé à continuer le combat de la dénonciation de ce que cache ce dossier, avec les preuves. Et ni la prison ni une autre mesure ne m’en dissuaderont. Le trafic de drogue est un fait. Ce qui est plus dangereux, c’est ce que relèvent des rapports établis tant au Maroc qu’ailleurs, sur ces connexions qui commencent à naître entre les barons de drogue, les mafias du trafic d’armes et les groupes terroristes. La région est également de plus en plus inondée par les drogues dures que transportent les mêmes go-fast qui exportent le cannabis en Europe. Tout cela n’empêche pas bien des trafiquants d’investir l’espace politique de notre pays et nous entendons dire que de nombreux barons ont l’intention de se présenter aux prochaines élections. Or, comment peut-on concevoir une construction démocratique et la préservation de la sécurité nationale tout en fermant l’oeil sur cette situation ?
La lutte contre le trafic de drogue bat cependant son plein au Maroc. Quel regard portez-vous sur cela ?
Au Maroc et même en Europe, la lutte contre le trafic de drogue est futile car il existe des moyens de détourner la vigilance des autorités. La preuve la plus concrète est la récente évaluation de la politique internationale de lutte contre le trafic de drogues. Les rédacteurs du rapport ont appelé à légaliser la culture et l’exploitation du cannabis car les politiques de lutte sont un échec et ont engendré des conséquences graves sur les communautés à travers le monde. Parmi ceux qui ont contribué à la rédaction du rapport, nous retrouvons Kofi Annan, ancien Secrétaire général des Nations Unies, Javier Solana, Cesar Gaviria, ancien président de Colombie et bien d’autres personnalités de haut rang.
« Fouad Ali El Himma et Hamid Chabat ont, eux aussi, appelé à un débat sur la légalisation du cannabis ».
Les nouveaux projets économiques qu’accueille le Nord, comme ceux de Marchica, peuvent-ils changer la dépendance des populations locales à la culture et au trafic de drogue ?
La région est connue pour être la capitale du trafic de drogue vers l’Europe, avec des centaines d’embarcations et de go-fast qui sillonnent la Méditerranée, sous le regard passif de nos autorités. D’ailleurs, en tant que président de l’association, j’avais adressé une lettre ouverte au roi, le 9 octobre 2006, l’informant sur une affaire des services de sécurité qui avaient fermé les yeux sur un gros trafic de drogue en contrepartie d’une somme d’argent. C’est après la publication de cette lettre dans la presse qu’une grande compagne a été lancée pour transformer la région et en faire un site touristique. Mais le trafic ne mourra point tant qu’un vrai plan stratégique n’est pas élaboré.
Plus que jamais, il est temps de soulever le débat sur la légalisation du cannabis. Où est ce que cela bloque ?
Avec des acteurs associatifs, des militants des droits de l’Homme et des universitaires, nous avons rédigé un document afin d’ouvrir un débat public sur le thème. Notre militantisme dans ce type d’actions n’est pas infondé. Nous nous basons sur la convention sur la lutte contre le trafic illicite de stupéfiants, précisément l’article 14. Il y a aussi l’article 24 de la Déclaration des Nations Unies concernant les droits des peuples autochtones, qui stipule que «les peuples autochtones ont le droit d’exercer leur médecine traditionnelle et à conserver leurs pratiques médicales, et en particulier la conservation des plantes médicinale ».
Après mon arrestation, certains politiciens ont eux aussi soulevé cette question de légalisation de la culture du cannabis tels que Fouad Ali El Himma, qui avait appelé à Ketama à un débat national et Hamid Chabat, qui a fait de même. Mais les politiciens en général, n’ont pas encore pris le temps nécessaire pour étudier le sujet plus profondément. Et c’est ce que je compte faire avec mes collègues : vulgariser le sujet auprès des leaders d’opinion et les décideurs politiques.
Autre front que vous attaquez, la défense de l’amazighité. Que pensez-vous de la récente officialisation de cette langue ?
La reconnaissance de l’amazighe en tant que langue officielle est conditionnée par des lois réglementaires qui restent à adopter. Il s’agit d’un acquis considérable que le mouvement amazigh en général salue, après des décennies de lutte et de militantisme. Mais les derniers combats sur les réformes constitutionnelles ont montré qu’il existe des lobbies puissants contre l’amazighité. Pour sa part, le mouvement amazigh continuera d’exercer une pression en vue de faire adopter ces lois réglementaires afin d’officialiser la langue amazighe et l’intégrer aux différents niveaux de notre vie politique et dans les différents secteurs, de la santé à la Jutsice en passant par les médias et l’éducation. A cela s’ajoute la libération des défenseurs de l’amazighité comme Hamid Attouch et Mustapha Ousaya.
Alae BENNANI
Source :le soir échos .com
On en parle sur le forum....
Je souhaite partager avec vous ce sondage mis en place et espère que vous serez nombreux à y participer !
N'oublions pas qu’étant les premiers concernés par d’éventuels changements, que nous devons avant tout être acteur de ce changement que nous souhaitons tous !
Alors votons en masse afin de nous faire entendre !
Aux Pays-Bas, les adversaires d'une nouvelle loi restreignant la vente de haschisch à des étrangers ont lancé, samedi 18 août à Maastricht, une "campagne cannabis" en vue des prochaines législatives anticipées de 12 septembre.
Lire : Les Pays-Bas voteront le 12 septembre après la démission du gouvernement libéral de Mark Rutte
Une caravane, emmenée par un vieux car scolaire américain peint en argent, doit traverser le pays dans les prochaines semaines "pour convaincre les gens" de voter pour "des partis favorables au cannabis", a expliqué Marc Josemans, l'un des organisateurs qui finance la campagne avec 140 autres propriétaires de coffee-shops, réunis
L'objectif est d'appeler les électeurs hollandais à voter pour les partis pro-marijuana et à "voter de manière positive", contre la loi entrée en vigueur le 1er mai sur la "carte cannabis".
Lire : Pays-Bas : La bataille des coffee-shops
Le texte vise à endiguer les embouteillages, le tapage nocturne et la prolifération des vendeurs de drogue, provoqués par l'afflux de millions d'étrangers qui viennent acheter légalement du haschisch dans les coffee shops des Pays-bas.
Concernant dans un premier temps environ 80 des 670 coffee-shops néerlandais, cette nouvelle législation s'est étendue le 1er mai à 590 coffee-shops début 2013. Elle vise à transformer ces établissements en des "clubs fermés" comptant au maximum 2000 membres domiciliés aux Pays-Bas et âgés de plus de 18 ans.
Des partis de l'opposition hollandaise de gauche, dont le Parti du travail (PvdA), le Parti socialiste (SP) et le Parti pour les animaux (PvdD), se sont prononcés contre la nouvelle loi. Le député SP Harry van Bommel a déclaré que son parti ferait tout pour faire annuler la "carte cannabis". Quant au PvdA, il propose sur son site internet que les coffee-shops soient remplacés par des "cannabis shops", où la vente de marijuana serait légale mais contrôlée strictement.
Si la consommation de cannabis était légale en Espagne, elle apporterait 117 millions d'euros à l'État et entraînerait la création de 38.000 postes de travail, selon les Associations cannabiques d'auto-consommation.
Selon les associations, 2% des personnes âgées entre 15 et 64 ans consomment du cannabis chaque jour, déboursant une moyenne de 100 euros par mois, alors que 7,6% de la population sont des consommateurs occasionnels, déboursant une moyenne de 13 euros par mois, selon un rapport des Associations cannabiques.
Autrement dit, les consommateurs de cannabis déboursent chaque année 1,16 milliard d'euros, selon ce rapport.
Le gros de l'argent utilisé pour acheter du cannabis fait partie de l'économie noire et termine très souvent entre les mains des mafias des narcotrafiquants, selon les auteurs de l'étude.
Par contre, si l'on créait une "TVA du cannabis" ou si tout le cannabis était acheté exclusivement à travers les associations de consommateurs - où le cannabis est vendu avec une TVA à 18% -, l'Etat obtiendrait 177 millions d'euros, selon le rapport.
En plus, la légalisation du cannabis en Espagne pourrait entraîner la création de plus de 38.000 postes de travail, des postes de travail qui apporteraient 400 millions d'euros supplémentaires à l'Etat (Sécurité Sociale, impôts).
À quelques jours près, il aurait fêté ses 60 ans avec un casier vierge. C’était compter sans l’intervention des gendarmes, mardi, qui ont découvert les 35 plants de cannabis cultivés dans sa serre de 20 m². Trente-cinq ? « Je pensais en avoir planté 40 ! », s’étonne l’habitant de Soultz, jugé hier en comparution immédiate.
L’homme ne fait pas davantage de difficultés pour reconnaître une consommation de 10 grammes par jour. Le président Jean-Paul Gérard résume ses déclarations : « Son vieux rêve, c’est de voir la culture du cannabis légalisée ». « J’avais voté Eva Joly en ce sens », acquiesce le prévenu.
Fumeur depuis quarante ans, l’homme, en proie à quelques ennuis de santé, s’est surtout spécialisé dans la pâtisserie. Ses décoctions d’herbe mélangées à du beurre donneraient des gâteaux aux vertus thérapeutiques. « Ça vous permettrait de lutter contre l’hypertension artérielle… C’est une sorte de médicament, pour vous ? L’autorisation de mise sur le marché risque d’être délicate… », prévient le président avec ironie.
Gueorgui Varbanov, le substitut du procureur, requiert huit mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve : « Après une consommation de 40 ans, le message doit passer immédiatement… », insiste le magistrat. « Il ne fait de mal à personne », lui oppose M e Ehrlacher, pour la défense, en réclamant une sanction « douce ».
Le tribunal se prononcera pour une peine de trois mois de prison, assortie d’un sursis simple.
Source: Dernières Nouvelles d'Alsace
On en parle sur le forum....
Depuis plus d’un an, magistrats et policiers se sont accordés pour mettre la pédale douce sur les fumeurs de pétards. Un document que nous publions révèle que la solution inventée consiste à changer une garde à vue en audition “volontaire”.
“Il y a tant de mères qui élèvent seules leurs enfants, tant de parents qui ont du mal avec leurs adolescents tentés par la drogue, si la société envoie le message que fumer, se droguer, ce n’est pas un problème, que peut dire la famille, que peuvent dire les parents ? “, s’indigne sans sourciller Nicolas Sarkozy. A deux semaines du second tour de la présidentielle, l’encore candidat-président de la République réagit ainsi à une suggestion de François Rebsamen. Lors d’un meeting électoral à Dijon, l’ex monsieur-sécurité-de-Hollande a eu le malheur de proposer la transformation du délit de consommation de cannabis en simple contravention. “Irresponsable“, tonne alors Nicolas Sarkozy dans un micro d’Europe1.
Un petit hic entache cette indignation spontanée. Un document, que nous nous sommes procuré, indique que le parquet de Paris – soumis à l’exécutif – avait discrètement conseillé, depuis plus d’un an, d’éviter le placement en garde à vue (GAV) des fumeurs de joint. Récit d’une petite combine judiciaro-policière qui, de facto, ne fait plus de la fumette un véritable délit.
Interpellation volontaire
Mars 2012, porte d’Orléans, la luminosité de 21h oscille entre chien et loup. Bik*, jeune homme de 26 ans à l’oeil vif, débarque du côté de son plan dit “des pointeuses de Montrouge“, le long du stade Elisabeth. Comme à l’accoutumée, il achète “un vingt euros de teuteu (résine de cannabis)“. La barrette en poche, il repasse sous le pont du périphérique. Soudain, la brigade anti-criminalité (BAC) surgit et l’interpelle. Direction le commissariat du 114 avenue du Maine. Trois quarts d’heure d’attente et une demi heure d’entretien plus tard, Bik ressort.
“Je n’ai pas été en garde à vue, j’ai juste signé des papelards. J’ai pas regardé. Il était 10h30 du soir, je n’avais qu’une envie, c’était me casser.”
Sans le savoir, Bik a paraphé un document mentionnant qu’il a “accepté volontairement” de se rendre au commissariat. Une pirouette juridique soufflée un an plus tôt par Jean-Claude Marin, procureur de Paris.
Le 28 mars 2011, Marin s’est adressé à Christian Flaesch, patron de la police judiciaire (PJ). Dans sa missive intitulée “limitation du recours à la garde à vue lors de la constatation de délits présentant un caractère de gravité modéré“, le procureur souhaite développer les auditions “sans mesure de contrainte“. En guise de consigne, le boss de la PJ a diffusé quelques jours plus tard le document à ses services.
Lettre de Jean-Claude Marin à Christian Flaesch
Le but : faire dégonfler les chiffres des gardes à vue juste avant une petite révolution franco-française. Un mois plus tard, le 15 avril 2011, la Cour de cassation impose la présence d’un avocat pendant la garde à vue. Une décision qui ajoute un nouveau casse-tête : avec un avocat et un médecin à disposition, tous ces gardés à vue aux yeux rouges ne coûteront plus le même prix. Ni le même temps pour des policiers par ailleurs soumis à des réductions d’effectifs.
La “GAV”, french way of life
Pendant le quinquennat sarkozyste, les policiers ont pris la fâcheuse habitude de faire du chiffre. En 2010, un record avait été atteint : environ 800 000 personnes ont été placées en GAV, dont près d’un quart pour usage de stupéfiants. “Sous Sarkozy, le curseur de la politique des chiffres était effectivement placé sur les gardes à vue“, reconnait Patrice Ribero, secrétaire national du syndicat Synergie-officier. Cependant, à l’époque de Daniel Vaillant ou Jean-Pierre Chevènement, il y avait aussi des dérives.“ Un ex-agent de la BAC nous décrit sans ambages la méthode qu’il pratiquait pour remplir ses objectifs de GAV.
“En général, on arrêtait tous les shiteux** de notre secteur. C’est facile, t’es toujours sûr qu’ils ont un peu de matos** sur eux. T’en boucles une vingtaine la première semaine du mois. Comme ça, tu es tranquille sur tes chiffres et, ensuite, tu peux faire autre chose de plus intéressant.”
Le talon d’Achille du dispositif porte le nom barbare “d’état 4001“. Dans la statistique institutionnelle policière, arrêter un fumeur de shit revient à comptabiliser un “fait constaté” et un “fait élucidé“. Inconvénient : cela entraine une hausse de la délinquance. Avantage : le taux d’élucidation des délits augmente… “Cela trompe la cartographie réelle de la sécurité en France“, conclue un officier de police judiciaire.
Pour pallier le côté chronophage de ces dérives, le procureur de Paris propose de ne plus placer automatiquement en garde à vue les auteurs de certains délits, pourvu que leur identité ait été vérifiée, qu’ils possèdent un “domicile certain” et une absence d’antécédent. Parmi les cinq délits concernés, car présentant “un caractère de gravité modéré“, figurent “les usages de cannabis seul” et “les conduites sous l’influence de cannabis seul“.
Un système pas très éloigné de la contravention
Prévoyant, Jean-Claude Marin précise sa combine pour éviter d’éventuelles “nullité de procédures” qui pourraient venir sanctionner “la retenue d’un individu dans un service de police pendant quelques heures, sans statut juridique, ni possibilité d’exercer aucun droit“. Cet “obstacle“, assure Marin, pourrait être levé simplement. Il suffit de faire signer à l’interpelé un procès verbal indiquant que “la personne a accepté de se rendre volontairement dans les locaux de police“.
Cette idée présente un double intérêt. Officiellement, on ne touche pas au caractère délictuel*** – sensible politiquement – de la consommation de cannabis. En pratique, avec peu de poursuites et moins de garde à vue, le système n’est pas très éloigné de la contravention. Dans les Hauts de Seine, une méthode de “transaction douanière“, sorte d’amende à payer immédiatement, a même été testée.
Mais que se passe-t-il donc si la personne interpellée refuse de se rendre “volontairement” au commissariat ?
Le syndicaliste Patrice Ribero nous répond en toute honnêteté. “Et bien, il lui reste toujours la possibilité d’activer ses droits et de passer 8 à 12 h dans une geôle pourrie en GAV…”
Geoffrey Le Guilcher
* le prénom a été modifié
**Argot ou verlan : ”shiteux” : consommateur et/ou revendeur à la petite semaine, “matos” : resine ou herbe de cannabis,
*** D’après le code pénal : la détention, le transport, l’offre, la cession ou l’acquisition de stupéfiant, est puni d’une peine de prison d’une durée maximale de dix ans ou d’une amende pouvant atteindre 75 000 euros. D’après le code de la santé publique : le simple usage n’est normalement puni que d’une peine maximale d’un an d’emprisonnement ou d’une amende pouvant aller jusqu’à 3 750 euros.
12L'ancien ministre de l’intérieur du gouvernement socialiste de Lionel Jospin, proche de notre président de la République François Hollande vient de publier sur sa page facebook un plaidoyer pour l'ouverture d'un grand debat public sur le cannabis.
Ce texte intitulé CANNABIS : LE LAXISME C'EST DE NE RIEN CHANGER et co signé par Annick Lepetit, Dominique Raimbourg, Gerard Bapt, Jeam-Michel Clement, Myryam El Khomri Henri Emmanueli, Catherine Lemorton, Genevieve Perrin Gaillard, Bernard Roman et Clotilde Valter est présenté par notre ancien ministre comme étant une contribution au prochain congrée du Parti Socialiste.
La légalisation du cannabis chère aux écologistes et aux militants du PRG va t elle aussi redevenir un thème chère aux socialistes ?
Dans ce texte, l'ex premier flic de France n'en démord pas, pour lui la prohibition du cannabis est un échec cuisant. La France ne déroge pas à la règle car le nombre de consommateur ne cesse de croître à l'inverse des pays qui ont choisi une approche sanitaire du problème axée non pas sur la répression comme c'est le cas en France mais sur la prévention comme c'est le cas au Portugal ou en Hollande.
Pour Daniel Vaillant Il est donc temps d'introduire un grand débat national ouvert à la majorité, à l'opposition et aux différents intervenants du secteur sur le sujet de la légalisation totale ou partielle du cannabis, voilà les 4 questions que posent essentiellement ce débat, question au quelle je vais tenter de répondre en tant que consommateur de cannabis et donc de principal concerné
Comment accroître l'efficacité de la prévention ?
Le discours désuet diabolisant le cannabis est un non sens scientifique, il est donc impératif de l'abandonner au profit d'un discours plus pragmatique.
Le cannabis n'est pas un produit anodin, c'est un psychotrope donc il va de soi que dans une filière de distribution légale les consommateurs devraient être majeurs et informés sur la composition des produits qu'ils achètent et des conséquences de leur consommation sur leur santé ou leur vie sociale comme c'est le cas pour le tabac, l'alcool ou les jeux d'argent. Le numéro de téléphone d'Ecoute Cannabis devrait également à mon sens figurer sur les emballages ainsi qu'une mention et qu'une photo choc comme c'est déjà le cas sur les paquets de cigarettes. Aucune publicité ne devra être tolérée, la légalisation ne doit pas rimer avec incitention
De plus, la légalisation permettrait de transférer une partie des sommes allouées jusqu'alors a la répression à la prévention et ainsi de véritable campagne d'information pourrait être menée.
Comment approvisionner le marché ?
L'organisation d'une filière de production locale semble être la meilleure garantie pour le consommateur de se procurer un produit de qualité, Les différents climats qui baignent la métropole et les dom tom sont plus que propices à l'élaboration d'une herbe de qualité il serait donc dommage en cette période de crise économique d'importer des produits agricoles que les paysans français sont parfaitement capables de cultiver.
L'importation de cannabis rendrait difficile la traçabilité du produit et compliquerait les contrôles de qualité au stade de la production ce qui nous obligerait de dépendre d'organisme certificateur de pays tiers, organisme qui n'existe pas à l'heure actuelle ! C'est pourquoi en l'état des choses cette solution n'est pas applicable ;
L'auto production qui conciste à autoriser les consommateurs de cultiver un nombre de plantes déterminé contre le paiement d'un timbre fiscal est aussi une piste envisageable. L'état n'aurait qu'à dresser l'inventaire des espèces autorisé et qu'à créer un permis de planter du cannabis sur le modèle du permis de pêche ou de chasse. Avec cette approche le cannabis perdrait une grande partie de sa valeur marchande ce qui aurait pour avantage de faire perdre aux mafias l’intérêt qu'elle porte à cette plante.
Comment contraventionnaliser les conduites à risques ?
Il est déjà interdit de conduire un véhicule ou d'exercer certaine profession en étant sous l'emprise de cannabis et les sanctions sont extrêmement lourdes, les renforcer n'a donc pas de sens à mes yeux. Quoi de pire à l'heure actuelle que de perdre son permis de conduire ou se faire licencier.
La privation de liberté ne devrait plus figurer dans les sanctions liées à l'usage de cannabis, ces textes ne sont de toutes façons plus appliqués, si la prohibition devait perduré une simple amende me semble être plus dissuasive si elle est systématiquement appliquée qu'une hypothétique convocation devant le tribunal.
Doit on réprimer plus sévèrement le trafic ?
Pourquoi diable cette méthode qui n'a fonctionné dans aucun pays du monde ces 50 dernières années se mettrait à fonctionner demain en France, cette hypothèse de travail semble surréaliste ne peut séduire qu'un Xavier Rauffer ou un énergumène de son acabit , je laisse donc à un de ces derniers le soin d'épiloguer sur le sujet.
Par Végétaline @ cannaweed
On en parle sur le forum....
La sénatrice communiste Laurence Cohen réclame la dépénalisation du cannabis.
Le recadrage avait été rapide. Le 5 juin dernier, le Premier Ministre Jean-Marc Ayrault avait déclaré que la dépénalisation du cannabis « n’était pas à l’ordre du jour ». Ces propos venaient après ceux de Cécile Duflot qui se prononçait, elle, en faveur de la dépénalisation.
Fin du débat ? Non. Jeudi, Laurence Cohen, sénatrice du Val-de-Marne et rapporteure sur les crédits de la MILDT (Mission Interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie), s'est à son tour prononcée en faveur de la dépénalisation du cannabis.
Dans un avis intitulé « Drogues et addictions : présentation d’une charte collective pour une nouvelle politique », l'élue recommande de passer d’une politique de répression à une politique de prévention.
La faillite de la tolérance zéro
Pour Didier Touzeau, psychiatre et chef de service au Groupe Hospitalier Paul Guiraud et co-auteur du document, les « mesures répressives sont inefficaces. Elles amputent le budget qui devrait être utilisé pour la réinsertion. »
Dans la "Charte pour une nouvelle politique", les rédacteurs reprochent au précédent gouvernement d'être à l'origine d'une dérive sécuritaire autour des drogues. La prévention, elle, est jugée" lacunaire et inefficace".
La politique de la tolérance zéro n’aurait eu d'autre effet que de criminaliser l’usager et de fragiliser davantage la protection de sa santé.
« Il est temps d’écouter les experts de santé. C ‘est un problème de santé publique, pas de sécurité publique. », insiste Jean-Michel Costes, ancien directeur de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies de 1995 à 2011.
Une société « addictogène »La MILDT (Mission Interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie) souhaite aussi alerter sur les risques que présentent les produits légaux. Alcool et tabac causeraient 100 000 décès par an en France.
« Nous abandonnons l’illusion d’une société sans drogue. Il faut réduire au maximum les dangers sanitaires et sociaux. », déclare Jean-Michel Costes.
Une nouvelle politique basée sur quatre piliers
En rupture avec la politique de Nicolas Sarkozy, la MILDT met en avant de nouveaux axes stratégiques d’action : la prévention, la réduction des risques et des dommages, le soin et la réduction de l’offre de drogues et la réduction des dommages dus au trafic. En clair : une dépénalisation de l’usage pour empêcher l’incarcération d’usagers « au titre du seul délit de se faire du mal à soi-même. ». Mais pas question pour autant de supprimer l’interdit sur les drogues, ni de légaliser la vente.
Le gouvernement et les Français sont-ils prêts à l'accepter ? « C’est vrai que les enquêtes montrent que les Français sont majoritairement contre », concède Jean-Michel Costes. « Dépassionner le débat », c’est en tout cas l’objectif de Nathalie Latour, déléguée générale de la fédération Addiction.
Pour l’heure, donc, pas d’agenda précis. Un seul objectif : tenter timidement d’installer le sujet dans le débat public durant les cinq prochaines années, en attendant que Laurence Cohen puisse « en parler avec Jean-Marc Ayrault qui est très occupé. »
Farid Ghehioueche, de l’association Cannabis sans frontière, m’a adressé cette lettre ouverte que lui a remis un gendarme à l’attention du nouveau président. Tenu par le devoir de réserve, le rédacteur souhaite rester anonyme, mais son témoignage m’a semblé intéressant. Le voici.
Monsieur le Président,
Le cannabis doit être l’objet d’une légalisation contrôlée par l’État, c’est une urgente nécessité pour notre pays.
Je ne reprendrai pas avec d’autres mots les arguments pertinents développés par de nombreuses et éminentes personnalités du monde politique, médical ou associatif qui militent en faveur de sa légalisation pour des raisons de sécurité publique, de santé publique, de lutte contre les bandes et les réseaux mafieux et de finances publiques ; c’est inutile, ils sont largement connus depuis plusieurs années. Ils démontrent talentueusement la nécessité et l’intérêt d’adopter une politique tolérante et pragmatique de légalisation contrôlée.
Pour ma part, j’approuve la plupart d’entre eux avec force et sans la moindre ambiguïté car je juge qu’ils vont dans le sens de la justice, axe de votre campagne électorale, de la liberté, valeur essentielle au pays des droits de l’homme, particulièrement dans votre famille politique, et de la compassion.
Je souhaite juste ici, Monsieur le Président, participer, par mon témoignage, à l’enrichissement de votre réflexion sur ce sujet. A ma connaissance, peu de gendarmes et plus généralement peu de personnels des forces de l’ordre consomment eux-mêmes ou ont un a priori positif au sujet du cannabis ainsi qu’à propos de sa légalisation.
Mais les mentalités et les mœurs évoluent sensiblement, progressent et aujourd’hui, chez beaucoup d’entre nous ainsi que chez de nombreux magistrats le maintien de l’interdit apparaît être le problème et non la solution. Encore minoritaire, je sais ne plus être un cas isolé et surtout, l’être moins chaque jour.
La simple consommation, d’ailleurs rarement constatée n’est jamais réprimée avec la dureté imposée par les textes en vigueur ; c’est dire leur désuétude et leur inadéquation.
Pour ma part, consommateur récréatif occasionnel de cannabis depuis près de trente sept ans, fervent partisan de sa dédramatisation dans l’opinion publique et de sa légalisation, j’affirme être un père normal, un compagnon normal, un gendarme normal, bref, un homme normal, sérieux, responsable et parfaitement socialisé, loin des clichés de délinquant et de lamentable drogué dépendant.
L’hypocrisie et l’aveuglement qui prévalent quant à cette question dans notre société, parmi ses dirigeants et les principales institutions qui l’organisent et la défendent n’ont que trop duré. Pour moi-même, comme pour des millions d’autres usagers, cette situation est inacceptable et révoltante.
Ma démarche publique consiste à ne plus vouloir me taire ni m’appliquer le trop célèbre adage : pour vivre heureux, vivons cachés, et à le faire très largement savoir. Il est indigne de l’homme que je veux être et de l’honnête citoyen que je suis. J’espère faire des émules, de très nombreux émules et notamment parmi les acteurs de la sécurité publique, du droit et du respect de la loi, ainsi que ceux de la santé publique et du soin palliatif.
Je suis en mesure aujourd’hui de démontrer à ceux que le débat intéresse et à ceux que leurs responsabilités désignent de facto pour y participer que l’usage modéré du cannabis n’a altéré ni ma santé, ni ma sociabilité, ni mes qualités professionnelles ; pas plus que l’usage modéré de l’alcool et du tabac.
Pour preuve, il m’est bien évidemment loisible de produire plusieurs documents dont la véracité, compte tenu de l’institution rédactrice, ne peut être mise en cause. Ceux attestant de mon aptitude physique à tous services et aux sports, puis ceux, suffisamment éloquents, précisant mon sérieux, mes qualités professionnelles et relationnelles. Quant à la sociabilité, dans mon cas, elle va de soi.
Cela va naturellement sans dire, je n’ai bien évidemment pas glissé progressivement dans l’usage de drogues dures, nocives et addictives vers lesquelles une hypothétique dépendance au cannabis m’aurait irrémédiablement conduit selon certains services officiels d’information ; de propagande devrai-je dire.
Une propagande d’un autre âge qu’il est temps de combattre sans ménagement tant on observe les inepties qu’elle inspire à beaucoup, et notamment à certains hauts responsables, esprits prétendument éclairés et attachés aux valeurs humanistes et progressistes.
J’arrête ici la démonstration publique de son innocuité dans le cadre d’une consommation maîtrisée, avant d’être accusé de le présenter sous un jour favorable. Je note seulement au passage, qu’avec seuls des arguments objectifs, incontestables et intelligents, il est illusoire de vouloir le présenter sous un jour exclusivement défavorable de quelque manière qu’on l’aborde. C’est l’abus qu’il faut combattre, pas le produit ! Ça tombe sous le sens commun.
Je note également qu’en l’utilisant seul ou entre adultes, je ne nuis à personne en particulier, ni à l’ordre public, ni à l’intérêt général mais que j’use simplement d’une liberté individuelle qu’il est inconcevable de voir encore de nos jours bafouée dans notre Pays.
Compte tenu de l’évolution des mentalités, de la banalisation croissante de son usage chez les jeunes et les moins jeunes quels que soient le milieu ou la classe sociale, l’utopie de l’abstinence, l’aveugle prohibition et la guerre qui en découle, en lieu et place d’une politique de prévention et de qualité, ont, à mon sens, au moins ces quelques effets désastreux :
• Saper l’autorité de l’État aux yeux des quelques millions de Français utilisateurs, leurs proches et plus généralement ceux des observateurs avisés de la société.
• Amener plusieurs métropoles en France et plusieurs banlieues à ressembler plus aujourd’hui, par la violence qui les gangrène, à de lointaines provinces d’Amérique Centrale ou du d’Amérique du Sud qu’au fier pays des droits de l’homme, exemple des peuples et des Nations pour la paix, la liberté, la justice, contre l’obscurantisme et l’arbitraire.
• Laisser quelques millions de jeunes adultes consommateurs, tout encore empreints d’une certaine fragilité juvénile entre les mains expertes des dealers de rue et de cités en attendant benoîtement que ces derniers s’assurent de leur majorité, leurs proposent des produits sans additifs plus que douteux et leurs dispensent en prime quelques sages conseils de modération.
N’est-il pas légitime de se demander à qui profite ce crime ?
Sauf à admettre une position purement idéologique ou seulement guidée par de basses considérations, les citoyens normaux ne peuvent cautionner l’État quand il prive les consommateurs de cannabis, plus nombreux chaque jour, de son autorité et de sa protection. La situation me paraît en tout point comparable aujourd’hui à celle que dénonça madame Simone Veil le 26 novembre 1974 devant l’assemblée nationale à propos de l’avortement ; comme elle, je vous demande de mettre fin à une situation de désordre et d’injustice et
d’apporter une solution mesurée et humaine à ce problème.
La France n’est ni le Massachusetts au XIXe siècle ni l’Afrique du Sud à la même époque, pourtant aujourd’hui encore il semble que l’action directe doive venir en complément de toute proposition politique pour faire évoluer la législation dans le sens de l’intérêt général.
Devant ce triste constat, je soutiens bien évidemment sans la moindre réserve l’idée des « cannabis social clubs » à la française ou toutes autres initiatives citoyennes et courageuses du même acabit visant à sortir l’État de sa frilosité, de sa cécité, de son immobilisme.
Photo: Gendarmes à Arromanches le 6 juin 2004 pour l'anniversaire du Débarquement (Reuters)
Source:Les Inrocks
La victime est un jeune père de famille, installé dans la commune de Saint-Martial. A la barre du tribunal correctionnel, ce mardi après-midi, ce Charentais est venu se plaindre sur le mode «on m'a volé mon cannabis». L'homme de 22 ans qui s'est introduit chez lui plusieurs fois ces derniers mois et qui a comparu à l'audience lui a en effet dérobé, entre autres, 10 plants. Le volé a préféré porter plainte plutôt que de faire profil bas sur la détention de produits stupéfiants.
La victime, qui, finalement, s'est plus exprimé que l'accusé, a expliqué que pour récupérer son cannabis, il s'est rendu chez une amie du voleur et a défoncé la porte. Personne dans l'appartement. Il a fouillé, n'a pas trouvé la drogue mais récupéré au passage un vélo «qui sûrement avait été volé» en guise de dédommagement.
Lors de l'audience de ce mardi, le propriétaire des plants de cannabis, excédé par les cambriolages chez lui (outre la drogue, l'accusé lui a dérobé plusieurs divers objets) a menacé son voleur. «Je voudrais lui dire que s'il revient chez moi, je le défigure, je lui défonce la tête et je lui casse les genoux».
Gaëtan Melun, le voleur de cannabis et auteur de plusieurs cambriolages, multirécidiviste et déjà incarcéré pour une autre affaire, a été condamné à 6 mois de prison ferme et 12 mois de prison avec sursis mise à l'épreuve de 2 ans.
A la fin de l'audience, la victime a expliqué, guoguenard: «Le cannabis, c'est pour ma consommation personnelle, je ne suis pas un revendeur». Lui-même a été condamné il y a peu à un travail d'intérêt général pour détention de stupéfiants.
Au sein du gouvernement et du PS, les avis divergent quant à la dépénalisation du cannabis. Après que la ministre Cécile Duflot a réaffirmé son souhait de le dépénaliser sur RMC le 5 juin dernier, François Hollande a souligné qu'il y était opposé. Le sujet n'est pas anodin, un référendum serait la meilleure façon de trancher, selon Gérard Pancrazi, juriste.
Bien que le président François Hollande y soit hostile, il est une évidence qu’un courant de plus en plus fort va en direction de la dépénalisation de l’usage du cannabis.
Le président, qui a sur ce sujet des opposants au sein de son gouvernement, pourra-t-il résister longtemps ? Dans son propre camp des voix s’élèvent et pas des moindres. Le maire de Dijon François Rebsamen, Daniel Vaillant qui a été ministre de l’intérieur, Jean-Michel Baylet, président du parti radical.
En l’état actuel de la législation, l’usage de produits stupéfiants est interdit par l’article L3421-1 du Code de la santé publique, qui comprend des peines maximales d’un an d’emprisonnement et de 3750 euros d’amende. Une peine complémentaire prévoit aussi un stage de sensibilisation aux dangers de l'usage des produits stupéfiants. Le consommateur peut éviter la sanction pénale en acceptant une aide médicale, psychologique et sociale, signe du fondement préventif de la répression de ce délit.
Des arguments sont avancés de part et d’autre pour ou contre la prohibition. Quels sont-ils pour l’essentiel ?
Pour les anti-prohibitionnistes : une majorité de jeunes, 60%, fume du cannabis. C’est donc bien que la prohibition ne fonctionne pas. Or, ils ne font de tort à personne ; le tabac et l’alcool font chaque année de nombreux morts sans compter les maladies qui leurs sont liées, on ne songe pas à les interdire pour autant ; la vente sous contrôle de l’Etat, donnera aux consommateurs un produit de qualité. Enfin, elle mettra fin aux gangs mafieux.
Pour les prohibitionnistes, le cannabis est un produit nocif qui réduit la motivation et les possibilités de concentration, de même qu’il est un obstacle à la mémorisation. L’OMS et l’ONU le classent dans les produits stupéfiants avec l’héroïne, la cocaïne et l’ecstasy. Aussi, la loi pénale a un rôle de protection sociale, on sanctionne les personnes qui commettent des manquements fondés sur une loi qui a pour objet de les protéger.
Selon eux, autoriser la consommation de cannabis limitera toute action préventive : si c’est autorisé, c’est que cela n’est pas si nocif que cela. Cela entraînera une surconsommation de la part de ceux qui consommaient déjà et pour ceux qui ne souhaitaient pas braver l’interdiction, ils seront tentés d’essayer et pourquoi pas d’en faire un usage régulier. Et, c’est souvent le premier pas vers des drogues plus fortes.
Enfin, ils estiment que les trafiquants proposeront des prix plus concurrentiels que le cours légal, et compenseront leur manque à gagner avec d’autres drogues plus rentables.
La dépénalisation du cannabis ne doit ainsi pas être tranchée à la légère. C’est un problème grave de santé publique qui touche la jeunesse, de façon importante si l’on en croit les chiffres avancés par ceux qui veulent dépénaliser son usage : il y aurait 1,2 millions de consommateurs de cannabis en France, dont 550.000 usagers quotidiens.
Mais si le gouvernement revenait sur le statu quo actuel, seule la voie référendaire paraît susceptible de pouvoir trancher un débat de société qui touche très directement et très intimement les personnes.
Photo: Cécile Duflot et François Hollande le 7 juin 2012 à l'Elysée (M. BUREAU/AFP)
Par Gérard Pancrazi Juriste-expert
Daniel Cohn-Bendit souhaite qu'un groupe EELV à l'Assemblée nationale dépose une proposition de loi pour une dépénalisation du cannabis, sujet qui "vaut un débat".
Sur BFMTV et RMC, le coprésident du groupe Verts au parlement européen a été à nouveau interrogé sur la polémique née des propos de la ministre EELV Cécile Duflot rappelant la position de son parti en faveur d'une légalisation de la consommation de ce produit.
"J'espère qu'un groupe EELV à l'Assemblée déposera un projet de loi. Je crois qu'il faut sortir de l'ambiguïté et de l'hypocrisie de la situation dans laquelle nous vivons", a dit le responsable écologiste. "C'est un problème, je n'ai pas dit que quelqu'un a la solution", a-t-il tempéré, mais la répression d'aujourd'hui "donne tout le pouvoir aux trafiquants et au trafic". "Il faut une régulation positive de la consommation de drogues douces. Je ne dis pas que cela ne pose pas de problèmes. L'alcool aussi pose des problèmes, je comprends l'angoisse des parents", a-t-il insisté.
A Xavier Bertrand (UMP) se disant persuadé la veille que "si la gauche l'emporte, il y aura légalisation du cannabis", M. Cohn-Bendit a répondu : "malheureusement pas".
Il lui a lancé : "ne sois pas trop hypocrite, parce que demain tes enfants ou les enfants de tes enfants, les enfants de beaucoup de tes amis, ils fument". "Maintenir dans une illégalité dangereuse de la dépendance de trafiquants mafieux, c'est irresponsable. Il faut sortir par le haut". "Cela vaut quand même un débat et non pas des imbécillités et des bêtises de politiques qui croient qu'ils vont faire 0.5% de plus ou de moins pour les élections législatives", a assuré l'eurodéputé.
En 2010, c’est plus de 120 000 personnes qui ont été interpellées pour usage de cannabis. Soit environ une garde à vue sur quatre (hors infractions routières). On peut donc dire que le quart de l’action des services de police et de gendarmerie est consacré aux fumeurs de pétards. Et ces chiffres ne tiennent pas compte des revendeurs et des trafiquants, ni des autres drogues. Dont les drogues de synthèse, autrement plus dangereuses que le cannabis, et devant lesquelles on semble bien démunis.
L’activité judiciaire d’un commissariat de la banlieue parisienne est consacrée à plus de 40 % à la lutte contre l’usage et le trafic de drogue. Et je suppose que dans les tribunaux, les parquetiers croulent sous les dossiers stups. Pourtant, la consommation et le trafic continuent de progresser. Alors, ce travail est-il utile ? Hier, on pouvait dire qu’il servait à meubler les statistiques, mais depuis que M. Valls nous a affirmé que la politique du chiffre est derrière nous, on peut s’interroger. J’ai donc posé la question à droite à gauche, dans les commissariats, et la réponse quasi unanime repose sur la connaissance de « la » population. En résumé, la loi qui pénalise l’usage des stupéfiants (un an de prison et 3.750€ d’amende, jusqu’à cinq ans de prison pour certaines professions, comme les policiers) permet d’arrêter et de ficher un maximum de gens, et notamment des jeunes. « C’est le vivier de la délinquance de demain » m’a dit un commissaire. Cela peut paraître cynique, mais c’est le principe même d’un fichier : plus il contient de noms (auteurs, suspects, victimes, plaignants…), plus il est efficace.
Mais il y aussi une raison non avouée. En fait, de nombreuses enquêtes sur le trafic partent du consommateur. C’est le plus facile à détecter. Or, grâce à cette législation très dure, il est possible de faire pression sur lui, voire de négocier. Il ne paraît pas amoral à un enquêteur de fermer les yeux sur le délit que commet un fumeur de joints pour se donner une chance de faire tomber son fournisseur – même si légalement la question se pose. D’ailleurs, c’est probablement cette démarche, conduite à l’extrême, qui a mené un grand flic comme Michel Neyret, a franchir la bande blanche.
Cela fait donc deux bonnes raisons pour que les policiers soient globalement contre la dépénalisation du cannabis. Cela leur enlèverait des moyens d'enquête. Comme ils souhaitent, d'ailleurs, que la simple consommation reste un délit. Alors que l’on pourrait se contenter d’une amende, une infraction au carnet à souches, comme l'a suggéré M. Rebsamen, avant de se faire reprendre par le patron. Mais dans ce cas, pas de garde à vue, pas de perquisition, pas de fichage… Mais en revanche du temps et des moyens dégagés pour s'attaquer aux trafiquants ou à d'autres formes de délinquance.
L'État et la Sécu ont budgété en 2012, 1.5 milliard d’euros pour lutter contre la drogue, mais personne n’a osé faire les vrais totaux : police, justice, prison, mesures de soins ou de surveillance médicale, etc. À quelle somme arriverait-on ? À mettre en balance avec les 22 et quelques millions d’euros récupérés par la MILDT (Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie) en 2011, sur la revente des cessions des biens confisqués lors des procédures pénales.
À une époque où l’on compte le moindre sou, tout cela est-il bien raisonnable ? Avec le résultat que l’on connaît : des jeunes de plus en plus accros et qui se marginalisent en se mettant hors la loi. La société française est tellement recroquevillée sur ce sujet qu’elle s’interdit même de prendre en considération le potentiel thérapeutique du cannabis, alors que les opiacés sont couramment utilisés pour lutter contre la douleur. D’où vient cet autisme qui nous incite à persévérer dans une voie qui de toute évidence mène à un cul-de-sac ?
Jean Cocteau disait qu’au lieu de l’interdire, il faudrait rendre l’opium inoffensif. Se faire du bien sans se faire mal (mais ce n'est pas dans notre culture). Le cannabis n’est sans doute pas inoffensif, loin s'en faut, mais c’est une drogue sans mystère. Et chacun a sa propre opinion. Et un ensemble d’opinions, ça fait un électorat. D'où cette polémique à la veille des élections, puis, dans quelques jours, le soufflé va retomber. Pourtant, M. Vaillant a raison, cela mérite un vrai débat - objectif. Car il n'y a pas de dogme dans ce domaine, et il est temps d'arrêter le gâchis.
Par Georges Moréas, Commissaire principal honoraire de la Police Nationale
La dépénalisation du cannabis n'est pas un sujet nouveau. En 1997, déjà, la ministre de l'environnement et porte-parole nationale des Verts, Dominique Voynet, avait suscité une polémique à ce propos. Mais, alors que la politique répressive sur cette drogue dite douce peine à montrer son efficacité, le sujet revient aujourd'hui dans le débat politique et met en lumière les désaccords qui existent, à gauche, sur cette question.
Mardi 5 juin, Cécile Duflot, ministre du logement et secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV), a réveillé les tensions en rappelant la position de son parti. Répondant, au micro de RMC, à la question : "Etes-vous toujours favorable à la dépénalisation du cannabis ?", elle a affirmé que "c'est la position d'EELV", en ajoutant qu'elle "sait que ce n'est pas la position du gouvernement".
En effet, invité au "20 heures" de TF1, mercredi 6 juin, le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a confirmé que la dépénalisation "n'est pas à l'ordre du jour" et que "la fermeté reste d'actualité". Prié de dire si le gouvernement envisageait de légaliser l'usage du cannabis, il a répondu : "La réponse est claire, c'est non. Ça a déjà été évoqué par le candidat Hollande pendant la campagne. Le président confirme, et je confirme."
Cependant, à la différence de la droite, la gauche n'est pas unanime Les positions des uns et des autres varient entre la légalisation pure et simple et le maintien de la législation en vigueur.
POUR UNE LÉGALISATION
Comme l'a dit Cécile Duflot, EELV a toujours été clair sur le sujet, fidèle à la position traditionnelle des Verts : il faut légaliser le cannabis - au même titre que le tabac -, pour pouvoir mieux contrôler la production et la consommation et pour annihiler les trafics. "Afin d'assécher les réseaux de trafiquants, l'usage du cannabis sera légalisé et encadré, et son commerce sera réglementé", proposait ainsi Eva Joly dans son programme présidentiel.
Légaliser le cannabis permettrait même, a précisé par la suite Mme Joly, de lutter contre le trafic d'armes et serait "un premier stade qui permettrait de régler beaucoup de problèmes dans nos cités de banlieue". De plus, pour le parti écologiste, il s'agit aussi de politique de santé publique. "Il faut considérer que le cannabis, c'est comme l'alcool et le tabac, même régime", expliquait Mme Duflot mardi 5 juin.
Les écologistes ne sont pas les seuls à prôner la légalisation. Jean-Michel Baylet, président du Parti radical de gauche, proposait, lors des débats de la primaire, que le cannabis soit vendu en pharmacie.
Le député socialiste Daniel Vaillant, ancien ministre de l'intérieur et maire du 18e arrondissement de Paris, prône la légalisation. "Tout se ferait dans la transparence, dans la règle comme pour le tabac et l'alcool. Pas de produits frelatés, pas d'économies souterraines et une vente à des endroits précis et contrôlés, interdite aux mineurs de moins de 16 ans. Autoriser la consommation donc, mais pénaliser la conduite à risque comme pour l'alcool", expliquait-il en 2009.
M. Vaillant a défendu cette position de nouveau, le 15 juin 2011, dans un entretien au Monde. "Plutôt que de dépénaliser, je préfère changer totalement de pied. La dépénalisation apparaît comme un droit à la consommation, comme une liberté supplémentaire. Je ne suis pas dans cette logique. La légalisation, elle, permet de lutter contre le trafic", précisait-il.
POUR UNE DÉPÉNALISATION
Un cran en-dessous, certains prônent une dépénalisation du cannabis. Le commerce de cette drogue resterait illégal, mais sa consommation ne serait plus un délit, ainsi la répression ne s'exercerait-elle plus sur le consommateur, mais davantage sur les trafiquants.
C'est le point de vue du député écologiste européen, Daniel Cohn-Bendit, qui a redit, mercredi 6 juin, au micro d'Europe 1, que la dépénalisation, accompagnée d'un contrôle accru, permettrait de "casser les mafias". Tout en expliquant ne pas être certain que ce soit la bonne solution, M. Cohn-Bendit relève que "toutes les politiques de drogue, dans tous les gouvernements occidentaux, ont échoué" et que, de toute façon "les drogues existent".
La première secrétaire du PS, Martine Aubry, avait expliqué, dans un premier temps, être pour "un grand débat" sur le sujet, mais elle avait ensuite précisé sa position surle site Rue89. "Moi, je suis pour la dépénalisation, et je pense que tant qu'on n'aura pas pénalisé réellement de manière extrêmement forte ceux qui sont dans les trafics, ceux qui s'enrichissent du cannabis, il est difficile de le légaliser", avait dit celle qui était alors candidate à la primaire socialiste, le 14 septembre 2011.
POUR UNE "CONTRAVENTIONNALISATION"
Plus récemment, François Rebsamen, président du groupe socialiste du Sénat, a proposé de "contraventionnaliser" l'usage du cannabis, en expliquant qu'un tel déclassement permettrait de soulager les tribunaux et la police, submergés par ces petits délits. "Il y a 142 000 procédures de consommation de cannabis par an, cela représente des centaines de milliers d'heures de travail pour les policiers, et elles ne donnent lieu qu'à 24 000 poursuites", avait argumenté, le 18 avril, ce proche de François Hollande. M. Rebsamen a réitéré cette proposition, mardi, sur le plateau de I-Télé.
POUR UN MAINTIEN DE LA LÉGISLATION EN VIGUEUR
Enfin, il y a ceux pour qui la sévérité sur la consommation et le trafic de cannabis ne doit en aucun cas être revue à la baisse. Si le chef de l'Etat, François Hollande, avait parlé, lors de la primaire socialiste, de réunir "une commission à l'échelle de l'Europe" sur cete question, il s'est montré, ensuite, moins ouvert.
"Je ne veux pas donner le mondre signal de renoncement à une dissuasion par rapport à cette consommation de cannabis. Nous pouvons rester sur une logique pénale, y ajouter une logique de soin", avait-il expliqué le 20 avril, prenant ainsi ses distances avec les propos du maire de Dijon. "Le cannabis doit rester un interdit", avait-il ensuite réaffirmé le 26 avril, lors de l'émission "Des paroles et des actes" sur France 2. Jean-Marc Ayrault s'est situé dans cette logique, mardi 5 et mercredi 6 juin, prenant ainsi clairement ses distances sa ministre du logement.
En outre, Ségolène Royal s'est également dite, "pas favorable à la libéralisation du cannabis tant qu'on n'a pas prouvé qu'on a mis tous les moyens pour démanteler les réseaux" de trafiquants. Cette position est partagée par le ministre de l'intérieur, Manuel Valls, qui, le 15 juin 2011, expliquait que "l'idée de légaliser le trafic de cannabis, de l'officialiser, d'en organiser la diffusion, va à l'encontre de [ses] valeurs". Le ministre du redressement industriel, Arnaud Montebourg, avait déclaré le 30 mars 2011, sur Rue89, être "opposé à toute forme de dépénalisation du cannabis".
Face à ce panorama de positions dans la gauche française, toute la droite, elle, fait bloc sur la question, se refusant à un quelconque assouplissement. Toute ? Non ! Seul un irréductible gaulliste prône un allègement de la répression. "Je ne suis pas sûr que nous soyons mûrs pour une légalisation, même pour une légalisation sous contrôle. Par contre il est temps de décriminaliser l'usage, la consommation de cannabis, et de passer à un stade contraventionnel", assurait, en juin 2011, l'ancien premier ministre Dominique de Villepin.
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"63 % des Français opposés à la dépénalisation du cannabis"
Hélène Bekmezian
Interrogée ce mardi matin, sur l'antenne de BFMTV, Cécile Duflot a renouvelé son appel en faveur de la dépénalisation du cannabis. La nouvelle ministre du Logement a toutefois précisé qu'elle le faisait en tant que secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) et non en tant que membre du gouvernement Ayrault. François Hollande s'est jusqu'à présent opposé à cette mesure.
"Il faut considérer le cannabis comme l'alcool ou le tabac", défend Cécile Duflot, qui, au nom d'Europe Ecologie-Les Verts, dont elle est encore la secrétaire nationale, continue de défendre la dépénalisation du cannabis.
Selon elle, il s'agit là de santé publique, considérant qu'une bonne politique de prévention ne passera que par cette dépénalisation. "C'est une position très pragmatique".
Cette position défendue par Cécile Duflot et son parti n'est actuellement pas partagée par le président Hollande. Suite à une proposition faite en avril par le sénateur-maire PS de Dijon François Rebsamen, il avait déclaré que "consommer du cannabis devait rester un délit".
La Vidéo...
Ayrault : "le gouvernement n'a rien dit sur ce sujet"
Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, interpellé par la presse dans les couloirs du Sénat sur la dépénalisation du cannabis prônée par Cécile Duflot, a pris ses distances avec sa ministre en affirmant que "le gouvernement n'a(vait) rien dit".
Ciotti (UMP) dénonce "le double langage de la gauche"
Cécile Duflot a une position inverse de celle du gouvernement, notamment du ministre de l'Intérieur, Manuel Valls. Du coup, Eric Ciotti, député UMP, a fustigé, dans un communiqué intitulé "Le double langage de la gauche", des propos "irresponsables et démagogiques".
"Déjà pendant la campagne présidentielle, des proches de M. Hollande, tels que M. Rebsamen ou encore sa partenaire Mme Joly, s'étaient prononcés en faveur d'une dépénalisation du cannabis, lançant un signal destructeur pour l'autorité morale de l'Etat".
"Aujourd'hui, l'angélisme qui explique que le cannabis est une substance sympathique qui ne comporte aucun danger est de retour au gouvernement".
En dépit des positions peu courageuses prises par François Hollande lors de la campagne présidentielle, la légalisation du cannabis pourrait devenir l’un des grands enjeux du prochain quinquennat. Ceci moins par les nombreuses voix de gauche favorables à une telle mesure que par l’impact que celle-ci pourrait avoir sur les politiques sécuritaires. En effet, l’un des principaux arguments des pourfendeurs du régime actuel de prohibition est celui de la paix sociale. A leurs yeux, si on légalisait le cannabis, les mafias disparaîtraient et avec elles les assassinats, les vols et toute une économie parallèle nourrie d’illégalités, de violence et d’exclusion.
Plus encore, les énormes coûts de cette violence que l’Etat ne cesse de déployer dans sa guerre contre la drogue disparaîtraient eux aussi. C’est pourquoi l’enjeu de la légalisation du cannabis est, comme dans les westerns, le triomphe de la loi sur la guerre. Non pas d’une loi pour faire la guerre, mais au contraire pour y mettre fin et pour jouir sous l’empire de la loi des bienfaits de la paix. Dans son livre Legalise It (éditions l’Esprit frappeur), Francis Caballero, auteur du célèbre Droit de la drogue, développe ces arguments d’une manière si convaincante que le lecteur, loin d’être satisfait, est saisi avec effroi par une question lancinante : comment les pays démocratiques peuvent-ils continuer à interdire ?
La démonstration de Caballero est si claire et comme indiscutable qu’il n’y a qu’une seule explication qui semble plausible : c’est parce qu’ils souhaitent que cette criminalité continue. S’ils font leur guerre à la drogue, ce n’est pas pour la terminer mais pour pouvoir continuer à la faire sans jamais s’arrêter. L’histoire juridique de cette guerre que Caballero décrit dans ses étapes fondamentales nous permet de comprendre son utilité politique et institutionnelle.
Commencée au début des années 70, elle a non seulement généré des mafias et de la délinquance ordinaire mais aussi un véritable droit d’exception pour leur faire face. Un droit d’exception qui est loin de concerner une population réduite et bien ciblée comme celui qui combat le terrorisme, par exemple. Le droit d’exception né de la guerre contre la drogue concerne des masses de population très vastes. Aux Etats-Unis, le quart de la population carcérale, soit environ 500 000 personnes, est composé de personnes condamnées pour affaires de drogue. Et loin de viser des entreprises criminelles ponctuelles et cernées, le droit d’exception contre la drogue vise et affecte les manières ordinaires de vivre.
On sait que, dans les pays démocratiques, les usagers de cannabis se comptent par millions, la France étant le plus grand consommateur en Europe. Francis Caballero décrit ainsi une à une les entorses faites aux droits et aux libertés des citoyens que la guerre contre la drogue a entraînées et qu’elle a installées d’une manière permanente dans l’ordre juridique. Entorses qui abîment le droit en transformant ces règles exceptionnelles en autant de précédents, prêts à s’étendre petit à petit vers des nouveaux domaines.
Droit d’exception qui a permis par la suite de traiter d’autres infractions pénales selon la même logique dérogatoire, comme c’est le cas de la criminalité sexuelle ou du proxénétisme. Droit d’exception que les politiques sécuritaires actuelles cherchent à étendre à l’ensemble des infractions et, qui plus est, à transformer la logique répressive en une autre préventive, de sorte que l’ensemble des citoyens se trouve sous contrôle.
Comme si la guerre contre la drogue avait été le laboratoire des politiques sécuritaires qui allaient connaître un tel succès depuis le milieu des années 70, et dont le but est d’affaiblir le régime des droits et des libertés individuels, l’un des traits les plus importants des démocraties développées : non seulement les droits et les libertés de la minorité des délinquants mais ceux de la population dans son ensemble.
Cette analyse nous permet de faire une lecture originale des usages politiques de l’insécurité. Il s’agirait moins de satisfaire le besoin qu’auraient les masses de haïr et de punir la minorité des criminels et des délinquants pour se consolider comme groupe, pour se distraire, pour jouir des punitions légitimes qu’elles infligent, que d’instaurer un nouveau rapport de pouvoir entre l’Etat et les individus au détriment de ces derniers. Comme si les masses fascinées par la démagogie pénale cherchaient en vérité à se punir, à s’affaiblir elles-mêmes, tout en croyant qu’elles s’acharnent sur la minorité de délinquants et des criminels.
Et c’est sur ce point que l’on peut tracer des parallèles entre la démagogie pénale actuelle et le fascisme de jadis où la volonté des masses de détruire les minorités cachait celle de se détruire elles-mêmes. C’est pourquoi la légalisation du cannabis a une telle importance, non seulement pratique mais aussi symbolique.
Parce que la guerre contre la drogue a été le point de départ des politiques sécuritaires, la légalisation du cannabis pourrait, tel un remords, devenir la première décision politique visant à les défaire.
Publiée jeudi, une étude européenne montre une forte hausse de la consommation de cannabis chez les 15-16 ans en France, ce qui sonne comme une Berezina pour la politique ultra-répressive menée sous Sarkozy, et devrait inspirer au nouveau gouvernement un changement de stratégie.
Cette enquête (1) montre que, en 2011, 39% des 15-16 ans déclarent avoir consommé au moins une fois au cours de leur vie du cannabis. Un chiffre en hausse : en 2007, ils n'étaient que 31%. La moyenne européenne est à 17%.
Autre indicateur : l’usage dit récent (dans le dernier mois) est lui passé de 15% à 24%, ce qui fait des Français les premiers usagers récents parmi les jeunes Européens (ils n'étaient que troisièmes en 2007). Leur usage récent est le triple de la moyenne européenne (7%). Sur l’alcool et le tabac, la consommation est également en hausse.
Que faut-il en conclure sur le cannabis ? Ce que l’on savait déjà : que le niveau de consommation ne dépend pas de la sévérité de la répression.
Soit l’inverse de la croyance que la MILDT (Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie) a développée sous la présidence d’Etienne Apaire, et qui a conduit à une politique, depuis 2007, visant à réaffirmer l’interdiction de la consommation, pour la faire baisser. Durant le quinquennat, les interpellations d’usagers ont donc plus que doublé : on en est à environ 130 000 par an. Pour quel effet sur la consommation ? Aucun, donc.
On attend désormais de savoir quelle politique le gouvernement va mener en la matière. Etienne Apaire vient de quitter ses fonctions, et le poste à la tête de la MILDT n’a pas encore été pourvu.
Le candidat Hollande avait redit pendant la campagne son attachement à la notion d'«interdit» - dont on voit pourtant qu’elle est obsolète. Il avait refusé la proposition de son conseiller à la sécurité François Rebsamen, qui suggérait de punir la consommation de cannabis d’une simple contravention, au lieu de la peine maximale d’un an de prison prévue par la loi de 1970.
La gauche est prisonnière d’une approche idéologique de la question : elle a peur d'être taxée de laxisme. Or, en matière de drogues, ce n’est pas l’idéologie qui doit prévaloir, mais le pragmatisme, autour de trois objectifs : la santé publique, l’ordre public, les libertés individuelles. Peut-être la lecture de cette étude lui fera-t-elle changer d’avis ?
Chez les spécialistes des drogues, l'information circulait depuis plusieurs jours: les chiffres révélant le niveau d'addiction des jeunes Français sont mauvais. De fait, selon l'enquête European school survey project on alcohol and other drugs (Espad) qui a été publiée jeudi 31 mai en fin de matinée, la consommation de tabac, d'alcool mais aussi de cannabis des jeunes Français scolarisés de 16 ans s'affiche nettement à la hausse entre 2007 et 2011 (lire l'étude en anglais en PDF).
Le classement de la France se détériore par rapport aux autres pays européens, qui contrairement à elle, sont souvent en progrès. Une bombe, alors que le plan 2008-2011 de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt) fixait pour objectif de faire reculer les consommations de drogues illicites et celles excessives d'alcool.
L'EXPÉRIMENTATION DU CANABIS EN HAUSSE DE 25 %
L'enquête réalisée par le Conseil suédois pour l'information sur l'alcool et les autres drogues, compare 36 pays. Selon des chiffres provisoires que Le Monde s'est procurés par un biais non officiel, l'évolution sur le cannabis est particulièrement problématique: l'expérimentation est en hausse de 25 %, le nombre de jeunes ayant consommé au moins une fois le produit passant de 31 % à 39 % en quatre ans. L'augmentation est même de 60 % pour la consommation au moins une fois par mois (de 15 % à 24 %).
Sur le cannabis, la France reprend donc la première place du classement et retrouve ses niveaux de consommation du début des années 2000. Pour l'alcool, c'est un retour parmi les dix premiers pays : 67 % des jeunes de 16 ans ont consommé de l'alcool dans le mois, contre 64 % en 2007. En outre, 41 % déclarent avoir été ivres au moins une fois dans l'année. Certes, c'est moins que les 48 % constatés outre-Manche. Mais en quatre ans, le Royaume-Uni a fait des progrès, passant du premier au quatrième rang, alors que la France arrive désormais dans le top 15.
Pour le tabac, la situation se dégrade aussi. Les jeunes Français de 16 ans étaient 38 % à avoir fumé au moins une cigarette dans le mois en 2011, contre 30 % en 2007. La France arrive désormais au 6e rang, rejoignant le camp des pays où les jeunes sont fortement consommateurs de tabac parmi lesquels la République tchèque, la Lettonie, la Croatie.
Etienne Apaire, le président de la Mildt jusqu'à ces derniers jours aurait-il crié victoire trop tôt? Ce magistrat nommé en 2007 affirmait en janvier dans la lettre d'information de l'instance, que l'objectif de faire baisser "le nombre des entrées en consommation" avait "été atteint". Un satisfecit réitéré en mai, dans son éditorial d'adieu.
Il se basait sur une enquête réalisée auprès des jeunes, française, dite Escapad (ici en PDF). Publiée en février, elle montrait une baisse des expérimentations d'alcool et de tabac, et une stabilisation de la diffusion du cannabis. Surtout, elle relevait une baisse des usages de cannabis dans l'année et au cours du mois, qui confirmait une tendance constatée depuis 2003.
Mais en avril, sans grand bruit, l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) rendait publique une troisième enquête, intitulée Health Behaviour in school-aged children et réalisée auprès des 11, 13 et 15 ans (ici en PDF). Cette étude décrivait plutôt une stabilisation des consommations. L'heure ne semblait en tout cas pas à la baisse.
Les chiffres européens Espad publiés jeudi décrivent au contraire une hausse de la consommation sont à considérer avec prudence - ils devront notamment être confirmés dans la durée. Mais ils relancent le débat autour de la politique française de lutte contre la toxicomanie, qui a été marquée sous l'ancien gouvernement, par une option répressive.
"L'ENVIRONNEMENT ADDICTOGÈNE" DES ADOLESCENTS
"Je sais que nous pouvons être accusés de partialité, car nous n'étions pas d'accord avec la politique menée, mais l'enquête Espad montre bien que celle-ci n'a pas fonctionné", relève Jean-Pierre Couteron, président de la Fédération addiction, une fédération d'intervenants du secteur. Il estime que la Mildt a faussement fait croire que la France, grâce à l'accent mis sur la répression des usages de cannabis, réussissait à résister. Résultat, elle est surtout, selon lui, passée "à côté de ce qui constitue le gros problème": "l'environnement addictogène" dans lequel évoluent les adolescents dans une société qui favorise les sensations fortes et l'hyperconsommation (jeux vidéo, "binge-drinking", etc.).
"Le problème est que l'objectif a été d'éviter à tout prix le premier usage, alors qu'essayer le cannabis est un signe d'identification chez les jeunes, sans suivi après. Il est pourtant primordial de détecter précocement les usages réguliers", commente Jean-Michel Costes, directeur de l'OFDT de 1995 à 2011. Il critique "une politique qui n'a rien donné sur le cannabis et qui a laissé filer les consommations des drogues légales". Une focalisation sur le cannabis critiquée par les spécialistes, alors que le tabac est une porte d'entrée vers cette substance, et que les jeunes sont des polyconsommateurs.
Essonne Info a reçu Farid Ghehiouèche, 40 ans, sans emploi, père de famille et candidat aux législatives dans la huitième circonscription. Ancien militant pendant douze ans chez les Verts, il se présente aujourd’hui sous l’étiquette Cannabis, Santé, Liberté, Justice. Essonne Info dresse le portrait de ce militant de longue date.
Un candidat pas si ordinaire
A quarante ans, Farid Ghehiouèche est déjà un militant aguerri. Ce père de famille sans emploi se lance dans une nouvelle bataille politique. Après douze ans passés au comité des drogues chez les Verts, il est cette année candidat aux législatives dans la huitième circonscription de l’Essonne. Il aura face à lui Nicolas Dupont-Aignan, candidat à la dernière élection présidentielle et député sortant. « Je veux mettre le cannabis au centre de la campagne. Mais en France, on ne peut pas parler des applications thérapeutiques bénéfiques.
Ce serait aller contre la loi qui interdit de le présenter sous un jour positif », explique Farid Ghehiouèche. Pour faire entendre sa voix, il se lance dans une campagne à zéro euro. Il imprime lui-même ses bulletins et les distribue directement sur les marchés et dans les mairies. « Il y a beaucoup de jeunes qui pourraient se présenter. Mais ils ont peur des formalités administratives obligatoires à réaliser avant de se présenter. On aurait pu présenter mille candidats, issus de la vraie diversité, mais les jeunes n’y croient plus. L’important est de faire entendre sa voix. Alors j’y vais pour défendre, pour montrer la voie », ajoute-t-il.
Il faut encadrer la dépénalisation
Il publie sur son site des doléances recueillies auprès des habitants du Val d’Yerres. Parmi ses propositions, on retrouve le métissage de l’Assemblée nationale, la parité, ou encore la démocratie directe. Santé, liberté et justice sont des termes qui sont au cœur de sa campagne. De nombreuses actions sont prévues avec le soutien du collectif Cannabis Sans Frontières. Père de famille, Farid Ghehiouèche sait que certaines personnes peuvent être freinées par l’image négative que renvoient les drogues dans notre pays.
« On est effectivement pour une dépénalisation du cannabis. Mais il faut que cela soit encadré et que ce soit fait avec intelligence. Il existe des pistes : interdire la consommation aux mineurs de moins de quinze ans, développer les applications thérapeutiques, réglementer le commerce et d’autres. Il existe des alternatives à la prohibition et il faudrait les développer », précisait-il. Pour autant, Farid Ghehiouèche ne se fait pas d’illusions au sujet des résultats du vote, mais espère que son message sera entendu. « Ce serait bien d’être présent au second tour pour continuer à défendre mes idées », conclut le candidat à la feuille ciselée.
Photo: Farid Ghehiouèche, candidat pour la légalisation du cannabis, sur la huitième circonscription de l’Essonne.
Source: Essonne Info
« … Il n’y a pas de drogues douces ou dures, pas de petite consommation personnelle, pas d’expérience individuelle, pas de jeunes libres et branchés ; il n’y a que des drogues interdites, des usagers qui mettent en péril leur vie et transgressent la loi, des drogues interdites parce que, quoi que l’on ait pu dire parfois, toutes les drogues sont nocives. »
Vous avez reconnu le style musclé de Nicolas Sarkozy qui a instauré la chasse aux fumeurs de cannabis en payant ses policiers au rendement, puis une fois élu président a nommé à la tête de la Mildt Etienne Apaire, soldat fidèle et un des artisans de la loi de prévention de la délinquance de mars 2007. En dix ans, tout a été entrepris avec des arguments éculés et fallacieux pour présenter le cannabis comme le fléau de la jeunesse et les militants du changement comme des irresponsables et des nostalgiques.
BONJOUR LA FRANCE EN ROSE
« Le cannabis crée de la dépendance » ou encore : « il est toujours le tremplin vers les drogues dures, la cocaïne ou l’héroïne », ainsi s’exprime Manuel Vals, lequel est « fermement opposé, au nom même des valeurs de gauche à toute concession dans ce domaine. » Les arguments de notre nouveau ministre de l’Intérieur et sa réactualisation de la théorie de l’escalade ne devraient convaincre que la droite la plus réac. Nous comptons sur les représentants des autres ministères concernés par la question des drogues, mais aussi sur ses collègues au parti socialiste, pour persuader Manuel Vals que la loi de 1970 a fait son temps et que pour de multiples raisons, le moment est venu de la réformer.
Si vous en avez marre d’être pris en otage par des politiciens plus soucieux de leur électorat que du bien vivre de leurs administrés, si le cannabis est votre médicament et que vous galérez pour vous approvisionner, si vous vivez dans la crainte que la police découvre votre jardin secret… Si vous voulez que ça change, le CIRC vous invite à participer, partout en France, aux rassemblements organisés le 18 juin dans la cadre de « l’Appel du 18 joint ».
Lundi 18 juin à partir de 18 heures L’APPEL DU 18 JOINT