A vingt-quatre heures du premier débat des primaires socialistes, Martine Aubry fonce tête baissée. Ce mercredi matin, répondant aux questions des internautes de Rue89, elle a décidé de donner aux électeurs de gauche de quoi la départager de ses cinq adversaires.
Ainsi se prononce-t-elle pour la dépénalisation du cannabis. Jusque-là, l'ex-Première secrétaire du PS prônait la tenue d'un grand débat de société.
Au passage, Aubry se démarque d'Arnaud Montebourg et de Manuel Valls qui, comme Ségolène Royal, sont fermement contre le message que la dépénalisation adresserait aux plus jeunes. Mais pas de François Hollande qui continue à ne pas répondre à cette question.
Martine Aubry lance également un sujet pour le premier débat qui l'opposera jeudi soir à Hollande, Royal, Valls, Montebourg et Baylet, et lui permettra peut-être d'éviter de trop avoir à s'exprimer sur les affaires judiciaires du socialiste Jean-Noël Guérini dans les Bouches-du-Rhône. Consciente d'être distancée dans les sondages, qu'elle impute, interview après entretien, au fait qu'elle ait lancé sa candidature bien plus tard que les autres, Martine Aubry n'y voit pas un handicap. Elle «espère ne pas échouer». Et si jamais ? Elle « reprendra » son poste de Première secrétaire, occupé par intérim par Harlem Désir, et retrouvera Solférino.
La maire de Lille, qui ne lâche plus sa veste rouge, commence aussi à multiplier les petites formules, un art qu'elle a toujours fui. Elle manie une nouvelle fois l'autodérision, et s'amuse à dire à Rue89 qu'elle est «d'une ringardise absolue» ou que, «si le charisme, c'est d'avoir une silhouette de mannequin ou être vue dans sa baignoire, c'est pas moi».
Source : LE Parisien