Le but du gouvernement Macron est-il
d’éradiquer totalement le cannabis du territoire français ? Trois
nouvelles mesures particulièrement répressives ont récemment été mises
en place par le gouvernement. Leur stratégie est de s’attaquer à la fois
à l’offre et à la demande.
- Les amendes cannabis de 200 euros sont actuellement expérimentées dans 4 villes françaises. A la mi-juillet l’expérimentation sera étendue aux villes de Lille et Marseille, puis à toute la France. Les personnes interpellées en train de consommer sur la voie publique ou dans leur véhicule devront payer cette contravention dans les 45 jours et l’infraction sera inscrite au casier judiciaire.
- L’un des objectifs du « plan anti-stup »du gouvernement est de lutter contre l’autoculture et les growshops. La surveillance de trois growshops de l’est de la France pendant plusieurs mois a permis l’interpellation simultanée de 120 cultivateurs le mardi 23 juin. 210 gendarmes et policiers ont été mobilisés pour cette gigantesque opération.
- Malgré les réserves de la CNIL (Commission nationale informatique et libertés), la loi autorise désormais la surveillance automatisée d’internet et des réseaux sociaux par les services de douane, grâce à l’intelligence artificielle (AI) Pourrons-nous continuer à nous exprimer librement sur le thème du cannabis, sur les blogs et les réseaux sociaux, comme nous le faisons actuellement ?
L’heure est grave ! Nous appelons bien sûr tous les consommateurs et les cultivateurs à la plus grande prudence. Ces mesures portées par le trio infernal (Macron, Philippe, Castaner) se révèlent particulièrement efficaces. Il y a quelques mois, le Premier ministre a présenté son nouveau plan anti-drogue et a annoncé la création de l’OFAST (Office anti-stupéfiants) La lutte contre le trafic et la consommation de cannabis fait partie des priorités d’Emmanuel Macron pour la fin du quinquennat. Le président choisit de suivre les aspirations sécuritaires de son électorat de droite plutôt que de « renverser la table » en légalisant le cannabis, comme on avait pu l’espérer il y quelques années.
Il y a actuellement 5 millions de consommateurs dans notre pays, soit environ 8 % de la population. Est-il possible de faire de 5 millions de citoyens, de vulgaires délinquants ? L’expérimentation du cannabis médical est sans cesse reportée. Les usagers thérapeutiques n’ont donc que deux solutions : se fournir au marché noir ou cultiver eux-mêmes du cannabis adapté à leur pathologie. Il y avait probablement de nombreux usagers thérapeutiques parmi les cultivateurs interpellés dans l’est de la France.
Cultivateurs, revendeurs, transporteurs, consommateurs : le problème est le même pour tous. Face à l’adversité, devrions-nous adopter une stratégie plus offensive ? Depuis plus de 40 ans, des manifestations pour la légalisation sont organisées par différentes associations. Le cannabis fait partie de la vie quotidienne de nombreux français mais peu de gens se rendent dans ces manifestations. Il est plus que temps de se mobiliser.
Après ces mauvaises nouvelles, il reste toute de même quelques raisons de croire en un avenir meilleur. Hier, des maires écologistes ont été élus dans plusieurs grandes villes françaises. La légalisation du cannabis a toujours fait partie du programme d’EELV (Europe Ecologie Les Verts).
Espérons qu’en 2022, les français élisent un nouveau président anti-prohibitionniste.
Texte et photo : Olivier F
Source: softsecrets.com