La communauté cannabique demande à être taxée par solidarité
Effrayé par les agences de notations et les créanciers hystériques, le gouvernement français a donc dû mettre au point un plan de rigueur drastique pour éviter une catastrophe économique. La communauté des consommateurs de cannabis s'étonne d'être absente de cette taxe sur le bien être, avec pourtant un potentiel d'un milliard d'euro à apporter sur la table, selon l'économiste Pierre Kopp.
Ainsi, la chasse au ridicule million n'épargne pas un secteur qui pourtant devrait être préservé du massacre, puisque c'est le monde candide et innocent de l'enfance qui est taxé pour rembourser le médiator prescrit par des médecins corrompus. Le trou noir de la sécurité sociale absorbe donc Les parcs de loisirs qui devront acquitter une TVA de 19,6%, contre 5,5% auparavant, une hausse qui devrait rapporter 90 millions d’euros dans les caisses de l’État.
Mickey Mouse et Astérix se font racketter pour rembourser les cadres Pôle Emploi stressés et désespérés shootés au Valium et au Prozack, le père Noel se fait du souci lui aussi, la taxe sur les lutins ne l'épargnera pas l'hiver prochain Ou bien la laïcité aura de toute façon sa peau, ces manifestations religieuses parfois en place publique heurtant semble t il la sensibilité des législateurs.(il se dit même que la mère Noel serait trop scandinave pour bien connaitre nos traditions).
Les sodas ne sont pas épargnés avec une taxe de 4%, ainsi que l'alcool et les cigarettes, "comme d'habitude".
Ces millions de litres pourront en effet apporter quelques deniers à la caisse mais, il est étonnant que les produits de luxes, achetés par les personnes les moins sensibles aux augmentations de prix, ne soient pas taxées. Le champagne, le caviar et les voitures de luxes pourraient être plus lourdement taxés sans aucune conséquence pour les consommateurs de ce type de produits.
Parmi les oubliés de la rafle, les fumeurs de cannabis, qui, enfermés au fond d'un placard par une morale conservatrice obsolète, ne demandent pourtant qu'à consommer légalement, et seront ravis de pouvoir le faire en contribuant au régime de vache maigre pour soutenir l'économie de son pays, plutôt que l'économie souterraine profitant à des personnes mal intentionnées.
Le débat autour du cannabis, qui commence hélas à retomber, à étonnement soulevé plus de considération et de crédibilité dans les arguments des antiprohibistionnistes que chez les anti cannabis, combattant les moulins avec des raccourcis coupés à la tronçonneuse. Signe que les moeurs évoluent elles aussi.
Jamais le consommateur de cannabis ne pourra être récupéré par les "mafias" avec des produits plus dangereux comme la cocaine et l'héroine, les dangers de ces produits étant fort heureusement très reconnus, il est impossible de mener une vie normale en consommant ces produits et tout le monde (ou presque...) le sait.
Légalement ou pas, des millions d'euros s'envolent sous le nez de tout le monde, et l'on se refuse d'en prélever une part pour renflouer la sécurité sociale, financer les centres de désintoxication et d'information, parce que "ce n'est pas un bon signal", à croire que seules les interdictions et les augmentations sont un bon signal...
La guerre dans les banlieues n'est pas assez émouvante pour avoir pu convaincre, espérons que l'argument économique puisse enfin être entendu pour que des millions de personnes dépensent leur argent de façon légale, contrôlée et taxée. L'argent du prof de dessin ou du médecin hippie qui aime fumer un peu d'herbe en rentrant du travail n'est pas plus sale que celui d'un dictateur fou, et ce vice n'est pas plus malsain qu'un "ballon de rouge" à 8 heure du matin.
De plus, cette taxe sur les sodas, l'alcool et le tabac permettant selon le premier ministre de lutter contre la surconsommation, on peut logiquement conclure qu'elle permettrait de réguler la consommation de cannabis, ce qui n'est actuellement pas fait. Une taxe de 3% et un autocollant "L'herbe rend stupide" ou "Fumer rend gauchiste" stabiliseraient ainsi la consommation de marihuana, à l'instar de la redoutablement efficace campagne sur l'alcool et le tabac menée depuis une dizaine d'années.
Et puis, le gramme d'herbe pourra aussi être l'objet d'une taxe liée à l'environnement, et les feuilles OCB de monsieur Bolloré se vendront plus que jamais, décidément cette plante a du potentiel.
Et si nous envoyions un euro à l’Élysée à chaque gramme d'herbe fumée, qu'en penseraient les ministres?
Puisse la campagne électorale faire avancer le débat et voir concrétiser un projet viable et lucratif...