Communiqué de presse du CIRC Paris
Le projet de « loi relatif à la prévention de la délinquance » présenté par Nicolas Sarkozy prévoit parmi de nombreuses mesures toutes plus coercitives les unes que les autres, une série de « dispositions tendant à prévenir la toxicomanie et certaines pratiques addictives ».
Partisan des injonctions thérapeutiques « à tous les stades de la procédure pénale » et d’une répression adaptée « à l'ampleur des infractions relevées », Nicolas Sarkozy milite pour une réforme de la loi de 1970.
« Aucune infraction dont l'auteur est identifié, précise le ministre de l’intérieur « ne doit rester sans réponse », même si la faute « peut apparaître vénielle ». La tolérance zéro pour les usagers de drogues illicites est en marche. Pour parvenir à son but, le ministre propose d’intensifier la chasse aux consommateurs et d’ajouter à l’arsenal des peines existantes, de nouvelles peines complémentaires, par exemple « des stages de sensibilisation aux dangers de l'usage de produits stupéfiants » payé par le contrevenant.
Autre nouveauté de la « loi relative à la prévention de la délinquance », la généralisation des tests sur les routes, mais aussi dans les entreprises. « Ainsi lorsque l'usager, précise le texte, est une personne chargée d'assurer un transport public de passagers ou lorsqu'elle est dépositaire de l'autorité publique ou chargée d'une mission de service public ou relevant de la défense nationale, il est légitime, compte tenu de l'obligation d'exemplarité qui pèse sur ces catégories de personnes, de prévoir des sanctions plus sévères ». Certes, la conduite en état d’ivresse cannabique mérite d’être sanctionnée, mais les tests urinaires ou salivaires proposés, aujourd’hui, par des laboratoires soucieux avant tout de s’en mettre plein les poches, ne sont pas fiables.
Ce nouveau plan qui veut mettre au pas la jeunesse et « instaurer une suspicion généralisée à l’égard de larges catégories de la population » privilégie la répression au détriment de la prévention et de l’éducation. En ce qui concerne la politique du cannabis, une drogue populaire dans tous les milieux sociaux, le CIRC constatant que la prohibition est un échec patent, demande la dépénalisation immédiate de son usage et l’ouverture d’un débat dans la société et au Parlement afin de réglementer sa production, sa distribution et sa consommation.