En novembre, le candidat d'En Marche était pourtant favorable à la dépénalisation de la détention en petite quantité.
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Emmanuel Macron est finalement hostile à la dépénalisation du cannabis.
POLITIQUE - Il a longtemps cherché sa réponse. "Je crois que la légalisation a une forme d'efficacité", disait Emmanuel Macron en septembre 2016 à propos du cannabis. Dans son livre Révolution sorti deux mois plus tard, il se disait favorable à la dépénalisation de la détention en petite quantité du cannabis afin de désengorger les tribunaux.
Mais voilà, à l'approche de la présidentielle et alors qu'il doit dévoiler samedi 18 février ses propositions en matière de sécurité lors d'un meeting à Toulon, le candidat d'En Marche fait un revirement à 180 degrés. Il n'est plus question pour lui de toucher à la loi sur la question.
Dans un entretien au Figaro, l'ancien ministre de l'Economie plaide pour la "tolérance zéro" pour la délinquance "du quotidien". Cela concerne aussi les stupéfiants: "Je ne crois pas à la dépénalisation des 'petites doses' ni aux peines symboliques. Cela ne change rien", affirme Emmanuel Macron.
Sur Twitter, son porte-parole Arnaud Leroy sème pourtant le doute. Répondant à un journaliste qui évoque un revirement d'Emmanuel Macron, le député affirme que le candidat propose de passer du délit à la contravention. En clair, tous les consommateurs pris risquerait une amende au lieu d'un passage devant le tribunal correctionnel. Pour tous les spécialistes, ce passage est pourtant analysé comme une dépénalisation.
Un sondage Ipsos dévoilé en octobre montrait que 84% des Français trouvent la législation actuelle inefficace. Une courte majorité des personnes interrogées se prononçait même pour une autorisation de consommer pour les majeurs, autrement dit pour la légalisation.
Par Alexandre Boudet
Source: huffingtonpost.fr