Du cannabis sur les blogs des candidats aux élections

Par Invité ,

 

On le sait depuis le référendum sur la constitution européenne, la république des blogs progresse chaque jour. La politique du cannabis est un des sujets traités sur les blogs des médias et logiquement sur ceux du mouvement cannabique. La question revient également sur les sites des candidats aux différentes élections.

 

Source : Chanvre-Info

Elle amène souvent de leur part des réponses évasives ou ultra répressive. Mais beaucoup de candidats et d’élus lisent leurs blogs. Les informations, les opinions et les tendances exprimées ainsi finissent par les imprégner autant que les études d’opinion ou les sondages.

 

Les nombreux commentaires par listes de diffusion d’email, les messages sur les forums sous les articles ou sur des thématiques tant sur Chanvre-info, ils sont trop rares, que sur Cannaweed, drogues news, les FCF... font aussi avancer la réflexion collective. Mais ils ne sont pas lu par les politiques

 

Et les cannabinophiles ne sont pas encore assez présent sur les blogs des politiques. C’est pourtant un excellent moyen de faire évoluer leurs opinions et de les forcer à prendre des positions souvent plus progressistes qu’en public. Il faut donc faire chauffer les claviers et disperser des questions, des observations, des liens et des commentaires cannabiques sur la blogosphère des prochaines élections législatives en France et Fédérales en Suisse. Cela peut avoir une influence très positive, pour preuve cet échange sur un blog entre Irie, un électeur cannabinophile, Michel un militant PS et Micheline Prahecq, candidate socialiste aux législatives.

 

Laurent Appel

 

 

Extraits :

 

Irie dit : 10 avril 2007 à 14:43

 

1. Madame, Chacun sait qu’au delà des élections présidentielles, ce sont les élections législatives qui décident de notre avenir puisque ce sont les députés qui votent les lois et pas le président de la république.

 

A ce titre, et puisque madame Royal a largement botté en touche à ce sujet (seul monsieur Lang et monsieur Boutih ont eu le courage de dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas), je vous pose la question : si vous êtes élue, voterez-vous pour la légalisation du cannabis, ou continuerez-vous de faire de la politique répressive à la Sarkozy ?

 

Merci d’avance pour votre réponse qui, je pense, permettra à pas mal de criminels (et oui madame Prahecq, nous sommes tous des criminels nous qui fumons un joint récréatif de temps en temps) de se sentir moins criminalisé justement.

 

1. Michel dit : 11 avril 2007 à 12:51

 

Irie, Ségolène n’a pas du tout botté en touche, elle s’est exprimée sur le sujet. En résumé elle a dit qu’il était préférable de poursuivre les dealers, les pourvoyeurs, plutôt que de criminaliser souvent de jeunes consommateurs... Sa déclaration exacte est à vérifier mais dans l’esprit c’est ce qu’elle a dit.

 

1. Irie dit : 11 avril 2007 à 14:14

 

Bonjour Michel,

 

Voici la déclaration exacte de madame Royal : “Dans les faits, certains tribunaux n’appliquent pas la loi de 1970 et d’autres l’appliquent concernant la pénalisation pour usage personnel. Il faut renforcer l’éducation sur toutes les formes de produits toxiques : alcool, tabac, drogues... Sur le plan légal, je ne suis pas favorable à un signal qui consisterait à banaliser l’usage de la drogue. Mais la répression pour usage personnel est inefficace. Le problème de l’alcoolisme des jeunes est extrêmement préoccupant.” (Source : Le Monde - ).

 

Quant au “programme” du Parti Socialiste, voici ce qu’il dit : “En ce qui concerne le cannabis, face aux risques liés à une consommation largement répandue, nous ouvrirons un débat pour proposer une régulation publique, et une révision de la loi de 1970.” (Source : le site du PS - ).

 

Ont est loin du réalisme de monsieur Boutih ou de monsieur Lang, et c’est ce que j’appelle “botter en touche”. Quand j’étais jeune, je pensais qu’il fallait attendre que les “vieux” disparaissent du monde politique et soient remplacés par les “soixantuitards” pour voir avancer ce débat de société qu’est la consommation à des fins récréatives d’une plante que l’homme cultive, utilise et fume ou mange depuis plus de 3500 ans. 37 ans après le vote (en catimini) de cette fameuse loi de 1970, je suis malheureusement obligé de faire le constat de mon erreur. Alors, en cette veille d’élections législatives (je ne parle pas du vaste guignol que représente la campagne présidentielle actuelle), je me permets d’interpeler madame Prahecq qui va se présenter dans ma circonscription afin de décider si elle aura mon vote au pas.

 

En ne va pas penser, cher Michel, que je suis seul aujourd’hui à penser cela du coté de Châteauneuf : je connais au moins 14 personnes autour de moi dont le vote sera conditionné par cette question (14 personnes qui ont plus de 40 ans, qui sont pères et mères de familles, qui payent des impôts, travaillent dur ... et fument du cannabis). Au niveau national cela représente entre 2 et 4 millions des personnes, et au moins 1.5 millions d’électeurs potentiels pour le Parti Socialiste. Prendre position en faveur d’une légalisation comme le préconisait déjà le rapport Pelletier dans les années ‘80 serait un acte de courage politique certain, loin de la démagogie et du populisme qui animent la majorité de nos femmes et hommes politiques actuels.

 

Cordialement,

 

Irie

 

PS : Au fait, je ne suis pas (plus) un jeune qui ne sait pas ce qu’il fait, je suis un citoyen de 42 ans, marié et père de 2 enfants, bac + 3 en informatique, et malheureusement criminalisé parce que je préfère un joint de marie-jeanne à un verre de Ricard ou un cigare. Parfaitement inséré, je ne revendique que ma liberté de fumer du cannabis, comme devrait me le permettre l’article n°4 de la Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen : “La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux autres Membres de la Société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la Loi.” (Source : Préambule Constitution).

 

1. micheline prahecq dit : 16 avril 2007 à 14:31

 

Concernant le canabis, je ne suis évidemment pas du tout favorable à la politique uniquement répressive à la Sarko. La question du canabis est suffisamment vaste pour qu’on n’y réponde pas en quelques mots.

 

Si le débat tourne autour du choix entre dépénalisation et légalisation, je le dis tout net, je suis complètement favorable à la dépénalisation, car il n’est pas question de considérer les jeunes (1 sur 2 !) comme des criminels. Concernant la légalisation, je crois que le sujet mérite d’être posé. Mais il devra l’être à l’occasion d’un grand débat public avec les associations qui connaissent bien ce sujet (l’Appleat à Orléans par exemple), les intervenants sociaux, médicaux, juridiques. On ne peut pas seulement rester sur une position de principe, mais il faut réfléchir à toutes les conséquences des décisions que l’on prend.

 

La responsabilité de l’élu est là : non seulement prendre une position de principe, mais aussi assumer les conséquences pratiques de cette décision. En tout cas, qu’on aille vers la légalisation ou la dépénalisation, il faudra s’occuper de manière urgente du problème que posent les addictions, c’est à dire les consommations régulières et qui peuvent nuire à la personne. En effet, que ce soit les addications à l’alcool, au tabac, ou à tout autre produit psycho-actif, il est nécessaire que notre société agisse avec conscience et réalisme, afin d’aider toutes les personnes victimes de ces addictions.

 

2. Irie dit : 17 avril 2007 à 9:59

 

Chère Micheline,

 

Votre réponse me satisfait pleinement car elle permet d’envisager enfin un débat serein et loin de tout parti pris.

 

Il est évident que le “phénomène cannabis” n’est qu’une petite partie d’un sujet beaucoup plus vaste, celui des des produits addictifs. Ce sujet DOIT être enfin abordé car la politique mise en place il y plus de 30 ans ne répond plus à la société actuelle.

 

De plus, au-delà de l’aspect récréatif de la consommation de cannabis, il ne faut pas oublier que son utilisation médicale est à l’heure actuelle impossible légalement, et que, ne serait-ce qu’à cause de ça, la loi doit évoluer.

 

Cordialement,

 

Irie

 


  Signaler Article


Retour utilisateur


Il n’y a aucun commentaire à afficher.