Depuis lundi 19 mars 07, nous connaissons la liste officielle des douze candidats à la Présidentielle française.
François Bayroux (UDF), Olivier Besancenot (Ligue Communiste Révolutionnaire), José Bové (Altermondialiste), Marie-George Buffet (PCF), Arlette Laguiller (Lutte Ouvrière), Jean-Marie Le Pen (FN), Frédéric Nihous (Chasse, pêche nature, traditions), Ségolène Royal (PS), Nicolas Sarkozy (UMP), Gérard Schivardi ("candidat des maires", soutenu par le Parti des Travailleurs), Philippe de Villiers (Mouvement pour la France), Dominique Voynet (Verts).
Quelles sont leurs propositions sur la question des drogues et en particulier du cannabis ?
Depuis le début de la pré-campagne, ce thème n’a pas suscité la même attention qu’en 2002. Le CIRC, ENCOD France, Cannaweed, Chanvre-Info et sûrement d’autres ont commencé à interpeller les candidats avec des lettres ouvertes ou des courriers documentés et personnalisés. C’est une excellente démarche citoyenne mais il sera très difficile de médiatiser ce vaste travail dans le peu de temps qu’il reste avant le premier tour. J’appelle donc toutes les organisations et les citoyens concernés à proposer trois questions aux présidentiables. Après sélection, nous les ferons parvenir à tous les candidats accompagnés d’un argumentaire sur chaque thème afin d’éviter les réponses évasives et la langue de bois. Nous publierons les réponses sur nos sites et nous en informerons les médias par des communiqués de presse. Si une bonne dynamique s’enclenche autour de ce projet, il faudrait aussi prévoir une réunion publique avec les candidats ou leurs représentants afin de préciser et de commenter les différentes positions.
Alors, je me lance en premier et j’espère recevoir beaucoup d’avis et de suggestions…
Recherche : Accepteriez-vous de créer une Commission d’enquête représentative sur les effets physiques, psychiques et sociologiques de la « Skunk » et autres produits cannabiques récents ?
Existe-t-il vraiment un nouveau cannabis vingt-cinq fois plus toxique que l’herbe des hippies ? Certains croisements ou certaines associations de cannabinoïdes présentent-ils plus de risques de déclencher une pathologie psychiatrique ? Existe-t-il un niveau de THC à ne pas dépasser pour consommer à moindre risque ? Les médias, certains scientifiques, politiques et intervenants de terrains l’affirment sur la foi de témoignages et d’études parcellaires. D’autres études et de nombreuses associations réfutent ou minimisent cette théorie. Des représentants des usagers, des scientifiques, des intervenants de terrains, de la société civile et des autorités devront compiler les données existantes et ordonner les études complémentaires nécessaires pour clarifier cette problématique très polémique.
Prévention : Accepteriez-vous la création de centres d’analyse du cannabis ?
Il est très difficile de réduire les risques liés à l’usage d’un produit dont on ignore la composition. C’est encore plus vrai pour les jeunes usagers inexpérimentés qui sont les premières victimes d’effets indésirables parfois nuisibles à moyen terme. Comment adapter sa consommation à la puissance du produit quand on ne la connaît pas ? Comment détecter les nombreux produits souvent toxiques qui servent à couper l’herbe et le Haschisch ? Il faut offrir aux usagers la possibilité de tester leur cannabis anonymement et à faible coût, voir gratuitement. Cette mesure intéressera les consommateurs mais aussi les autoproducteurs et même les dealers consciencieux. Elle restera indispensable dans le modèle de Cannabis Social Club afin de garantir la sécurité phytosanitaire des produits maison ou CSC.
Législation : Adopteriez-vous le modèle du Cannabis Social Club ?
Dépénalisation de la consommation privée des majeurs et de la possession d’une quantité suffisante pour la consommation personnelle, pas de déclaration de culture de chanvre jusqu’à 5 pieds par majeur du foyer, système non marchand de coopérative de production et de distribution respectant un strict cahier des charges pour les citoyens ne pouvant pas produire eux-mêmes, cercles de consommateurs réservés aux membres sans publicité, enseigne ou vitrine ni alcool ou autres stupéfiants, obligation de financer et de participer à la prévention et à la détection et l’assistance socio-médicale des usagers abusifs. Le gouvernement français peut adopter ses mesures par décret ou en modifiant la législation sans contrevenir aux traités internationaux, notamment la « single convention » de l’ONU ou le traité de Schengen.
@ suivre
Laurent Appel