Dans son livre-programme paru fin novembre 2016, Emmanuel Macron se prononçait en faveur d'une dépénalisation du cannabis. Puis, en février dernier, premier recul, il se disait favorable à une "contraventionnalisation", soit une simple amende contraventionnelle, dans tous les cas, sans possibilité de renvoyer devant le juge un petit usager de cannabis, sans risque de prison.
Le gouvernement s'apprête finalement à trancher pour une solution d'entre deux: l'amende forfaitaire à caractère délictuel.
Concrètement, face à un usager de cannabis, les forces de l'ordre décideront soit de lui mettre une amende, soit de l'envoyer devant le juge comme c'est le cas aujourd'hui s'il est en situation de récidive ou s'ils le soupçonnent d'être un trafiquant.
Vers une amende "autour de 150 euros"?
Le montant de cette amende pourrait être d'un montant "autour de 150 euros" a préconisé le député LR Robin Reda, corapporteur de la mission d'information sur les stupéfiants.
"C'était la proposition du président Sarkozy à l'époque, c'est ce qu'Emmanuel Macron avait mis dans son programme et c'est ce sur quoi le gouvernement tente de reculer par peur d'affronter ce débat", juge-t-il.
Robin Réda s'est aussi prononcé pour le "maintien de l'interdit" de la consommation de cannabis. "Qui est l'ennemi de la société: le lycéen qui fume un joint à la sortie du lycée pour impressionner les copains, la famille qui utilise du cannabis pour soigner son gamin atteint de crises d'épilepsie ou est-ce que ce sont ceux qui nourrissent un trafic et un marché noir? C'est contre les trafiquants qu'il faut mobiliser la police et la justice", a-t-il expliqué.