Une directrice d'école et son compagnon enseignant ont été condamnés jeudi à Créteil à huit mois de prison avec sursis pour avoir fait pousser dans leur pavillon des plants de cannabis dont ils consommaient la récolte avec leurs deux enfants de 19 et 25 ans.
Lors d'une perquisition à la mi-septembre, les policiers ont découvert deux plantations de cannabis dans la cave du pavillon familial de Champigny-sur-Marne.
«Il y a un grand paradoxe entre ma vie professionnelle et ma vie privée»
L'installation très sophistiquée qui datait de la fin 2007, était dotée d'un système hygrométrique pour contrôler l'humidité et d'une lampe halogène pour accélérer la pousse.
Par ailleurs, des bocaux contenant de petites quantités d'herbe avaient été retrouvés dans chacune des pièces du pavillon et notamment sous le lit de la directrice d'école qui a reconnu fumer du cannabis depuis vingt-cinq ans.
«Il y a un grand paradoxe entre ma vie professionnelle et ma vie privée», a reconnu cette femme de 52 ans au visage émacié qui a toujours été très bien notée par l'Education nationale, tout comme son compagnon. «Je n'ai jamais fait aucun prosélytisme», a-t-elle tenu à préciser.
«Pas de trouble à l'ordre public»
La représentante du ministère public a fustigé deux parents «qui ont fermé les yeux et ont même encouragé» cette production familiale. «Ca leur rendait service et ça leur permettait d'éviter de se rendre à l'extérieur», s'est justifié la mère de famille.
«Est-ce que ces infractions ont eu une incidence à l'égard de l'Education nationale ? Ont-elles déshonoré l'institution ? Non», a clamé Me Michel Pichard, qui s'est efforcé de démontrer la faiblesse «du trouble à l'ordre public» en rappelant que moins de 50 grammes de cannabis avaient été retrouvés dans le pavillon.
Le couple de parents a écopé d'une peine de 8 mois de prison avec sursis tandis que le fils cadet, qui supervisait l'installation, répartissait l'herbe entre les membres de la famille et en revendait une partie à leur insu, a été condamné à six mois de prison avec sursis.
Moins impliqué, son demi-frère devra verser une amende de 1000 euros. «C'est une vraie exploitation familiale», a lancé la représentante du ministère public.
Source : leparisien.fr