Communiqué de Presse - Farfelu stupéfiant
Inculpé en Mai 2004 de trafic de stupéfiants, des graines de chanvre, et d'incitation à l'usage de Cannabis, l'équipe du Grow shop Jardin de poche a assistée, attentive, à l'audience du Tribunal de Lorient du Lundi 11 décembre où elle était convoquée. Trafic de Stupéfiants ? Dès le départ, ce motif nous a paru farfelu mais le Procureur en charge de notre dossier avait annoncé de nouvelles pièces dans la Presse. Alors, on allait voir ce qu'on allait voir !
Les graines de Chanvre sont elles des stupéfiants ? Les graines de Chanvre destinées à l'alimentation animale sont elles de la drogue ? Quelles sont les contraintes applicables aux graines de Chanvre vendues un peu partout en France ? Le procureur de Lorient a fait flop, nous a dit un journaliste à la sortie du Tribunal. Evident. Nous pourrions même sourire du coté farfelu de notre inculpation. Surtout lorsque le Procureur Coindreau cite le tableau des stupéfiants qui nomme précisément les substances classées et réprimées à ce titre, et il trompe le Tribunal en y incluant les graines. La simple lecture de ce tableau est suffisamment explicite. Sont stupéfiant les fleurs et les extraits de fleurs à l'exclusion des graines. A croire que les juges ne vérifieront pas ce léger point de détail, les graines de chanvre ne seront jamais des stupéfiants ( pour prendre une dose « toxique » équivalente à un joint, il faudrait en manger plusieurs centaines de kilos), or sans stupéfiants pas de trafic de stupéfiants.
D'ailleurs les Douanes mise sur notre affaire n'ont pas demandées d'amende douanière pour trafic de stupéfiants, qui plus est, de provenance hollandaise. Pas d'amende de douane pour un trafic de stupéfiants ? Extraordinaire ! La lecture des Douanes est trop simple: pas de graines dans le tableau des stupéfiants pas de stupéfiants. Il n'y aura que le Procureur Coindreau pour mentir effrontément ainsi aux juges de Lorient.
Concernant l'incitation à l'usage de stupéfiants, c'est vrai qu'il n'y a pas besoin de stupéfiants. C'est vrai aussi que le Procureur a reconnu qu'en France, on, le CIRC, a le droit de militer contre la loi de 1970 sur les stupéfiants. On a le droit, mais pas avec des affiches, pas non plus sur Internet, pas en tenant des stands, en écrivant des journaux, pas en ayant un local sponsorisé par un grow shop comme le « Jardin de poche », ni en ayant d'adhérents et surtout, surtout pas avec la parole. En gros, on aurait surtout le droit de se taire et surtout pas de s'organiser sinon l'incitation guette.
Aussi le Procureur Coindreau s'y est pris autrement. En nous lisant des témoignages de personnes prises avec des plantations dans la région de Lorient, le Procureur a, en fait, réalisé une enquête clientèle élogieuse pour nous. Au Jardin de poche, nous donnons de bons conseils. Ouh lala ! Plus d'une douzaine de nos clients ont exprimés leur satisfaction d'avoir constaté notre pertinence, du moins, la communications de notre « Main verte ». C'est forcément de l'incitation à l'usage de stupéfiants. Apprendre à quelqu'un à faire germer une graine, apprendre des techniques de base d'horticulture à un drogué serait de l'incitation. Nous pencherions plus vers de la réinsertion. Le Procureur Coindreau serait il à coté d'une réalité autrement plus dérangeante ?
Sûrement et de la bouche même de Monsieur Coindreau qui fut en poste à Amiens, Rouen avant de poursuivre sa jeune carrière dans le Morbihan, la réalité du Cannabis dans le Sud de la Bretagne n'est pas le trafic du Nord de la France, nous a t'il raconté. Dans le Morbihan, ça pousse ! dit il. Oui. Et nous ne pensons pas que les compétences des acteurs des « Jardin de poche » puissent être comparées à celles des agriculteurs, horticulteurs, jardiniers expérimentés et excellents amateurs qui pullulent sous nos climats. et vive l'incitation au jardinage.
En conclusion
Pour notre part, le motif d'inculpation de trafic de stupéfiant, le plus grave à coté de l'incitation, est parfaitement farfelu. On ne peux être condamné pour trafic de stupéfiants avec de simples graines qui n'en sont pas. Donc nous sommes innocents. Le procureur Coindreau restera pourtant sur ses bases et demandera 8 mois de prison avec sursit pour trois d'entre nous et 12 pour notre gérant. Ce motif étant parfaitement farfelu, nous attendons sereinement le résultat du procès pour le 3 janvier prochain.
Arnaud Debouté
Collectif d'Information et de Recherche Cannabique
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