Nous avons sous le nez la Hollande, où la vente libre ne pose aucun problème. Il n’y a pas davantage de drogués là-bas qu’ici.
Sur BFM TV, c’est impératif : à la suite d’une info importante, les journalistes doivent trouver des moyens de meubler l’antenne. Les événements de Viry-Châtillon suscitaient donc un débat sur le thème inusable de la légalisation du cannabis qui mettrait donc un terme – peut-être, c’est pas sûr – à l’agitation criminelle de la racaille de banlieue.
Pour en discuter, deux policiers, messieurs Nicolas Comte (SGP Police) et Fabien Vanhemelrick (Alliance police nationale) font face à une députée EELV, Éva Sas, étonnamment peu hystérique sur le sujet, alors que ses consœurs cassent à chaque fois le mobilier dès que leur interlocuteur les contredit, d’où l’obligation, pour le personnel de BFM, de remeubler l’antenne…
Mais passons aux choses sérieuses : le fameux report de délinquance défendu par les policiers qui sont très pessimistes quant aux retombées bénéfiques de la vente libre sur l’humeur des incendiaires.
Ce en quoi ils n’ont, à mon humble avis, que partiellement raison. Trafiquer du « shit » est une activité de tout repos, sans risque ou presque, très rentable, avec des clients pas compliqués, nombreux… Contrairement à ce qu’affirment les deux représentants de la loi, le recyclage du personnel vers d’autres activités frauduleuses poserait de graves problèmes à la sphère racailleuse. Les braquages de banques ou trafics de cocaïne vers lesquels les ex-dealers se précipiteraient, selon les policiers, paraissent peu réalistes. Compliqué pour l’un, créneau minuscule et déjà pris pour l’autre…
Bref, notre marchand de plantes prohibées se retrouverait fort dépourvu si la légalisation survenait… Nous savons que l’arrêt de la prohibition aux États-Unis a mis un terme à la guerre des gangs… S’imaginer que l’interdiction d’un produit aux vertus plus ou moins hallucinatoires restreint sa consommation est un leurre. Elle la freine un peu, tout au plus. Ce « un peu » mérite-t-il tout ce déploiement policier ?
Par ailleurs, la drogue dure de l’État est la rentrée fiscale.
Celle générée par ce nouveau commerce lui fournirait une dose supplémentaire… Roulé dans une feuille d’impôt, le cannabis procure au fonctionnaire de Bercy des hallucinations paradisiaques. Puis passons à l’argument de la toxicité du produit. Tabac : 70.000 morts chaque année. Alcool : 49.000 (en France). Au nom de quelle drôle de morale est-il convenable que ces deux produits soient en vente libre et pas le cannabis, qui ne présente aucune dangerosité supplémentaire ?
Quoi qu’il arrive, ceux qui veulent en consommer en consomment. S’en procurer est simple comme bonjour… En quel honneur faudrait-il laisser les bénéfices de ce commerce juteux à des petites frappes qui, dans certains cas, investissent cet argent dans l’achat d’armes et autres voyages en Syrie ? Le cannabis est l’un des moteurs financiers du djihadisme de banlieue. Pourquoi continuer ?
Enfin, nous avons sous le nez l’exemple de la Hollande, où la vente libre ne pose strictement aucun problème. Selon toutes les études, il n’y a pas davantage de drogués là-bas qu’ici. Et peut-être même moins, selon certaines observations. Malgré cette mesure prétendument décadente, les rues d’Amsterdam sont plus sûres que les rues parisiennes.
En résumé, c’est la mort dans l’âme qu’il faut convenir que, sur cette affaire de légalisation, la gauche, pour une fois, a raison.
PS : article rédigé par un non-consommateur de cannabis.
Source: bvoltaire.fr