Le député PS Benoît Hamon, candidat à la primaire de la gauche, a estimé lundi que « la vraie gangrène » des quartiers était « l'économie du cannabis » et plaidé pour la légalisation afin de « tuer ces trafics ».
« Je pense surtout qu'il faut qu'on s'attaque à la vraie gangrène, à savoir l'économie du cannabis », a déclaré le député des Yvelines sur France info, en réagissant à l'attaque dont ont été victimes quatre policiers en lisière de la cité difficile de la Grande Borne dans l'Essonne.
« C'est pour ça que ma position, c'est la légalisation du cannabis, pas simplement la dépénalisation d'usage. Afin que demain, nous puissions tuer ces trafics », a dit M. Hamon.
Selon un sondage Ipsos diffusé lundi, plus d'un Français sur deux (52 %) est favorable à ce que la question de la législation du cannabis soit abordée dans le cadre de la prochaine campagne présidentielle.
« Ne pas être dans le déni »
L'ancien ministre de François Hollande, qui a quitté le gouvernement à l'été 2014, appelle également à la réinstallation de la « police de proximité », notamment dans les quartiers difficiles.
« La question est de savoir si l'on peut avoir une relation plus normale avec les forces de police. La population y aspire, ceux qui n'en veulent pas, ce sont ceux qui se nourrissent de la population, du cannabis et qui en font non seulement le moyen d'en vivre mais s'en servent pour mettre sous coupe réglée certains quartiers », a-t-il plaidé.
M. Hamon, qui se veut le chantre de « la question sociale », a aussi revendiqué des « robustes différences » avec ses principaux rivaux aux primaires, déclaré (Arnaud Montebourg) ou non (François Hollande). Il a ainsi exhorté à « changer de politique » sur les sujets sociaux et « ne pas être dans le déni ».
Des engagements « dépassés »
« C'est pour ça que je ne cours plus après un modèle de développement qui fait de la croissance l'alpha et l'oméga des politiques publiques », a rappelé le député des Yvelines, qui propose notamment un « revenu universel ». « Car non seulement la croissance ne revient pas mais en plus elle a un coût environnemental et un coût social insoutenables. »
« Mon objectif, et c'est surement la différence que j'ai avec Arnaud (Montebourg), ce n'est pas d'être le gardien des engagements de 2012 de François Hollande », a-t-il encore dit.
« Car, à bien des égards, ces engagements de 2012 sont aujourd'hui dépassés. On voit que la révolution numérique va entraîner la destruction de centaines de milliers d'emplois sans qu'il n'y ait aucune anticipation sur ces conséquences. »
Source: ouest-france.fr