Cam Clash consacre une caméra cachée aux drogues douces : il se roule un joint dans le métro, et entre hypocrisie, santé et légalité, les usagers en débattent.
Le nouvel épisode de Cam Clash est une caméra cachée tournée dans le métro parisien. Un jeune homme à l’aspect nonchalant se roule un joint dans la rame (il ne le fume pas dans le métro, j’aurais compris que ça fasse réagir !). Face à lui, une complice juge ouvertement sa consommation de drogues douces.
Et le débat s’ouvre…
Globalement, les usagers du métro prennent plutôt la défense du jeune homme, contre l’attaque assez relou de la complice. J’avoue être plutôt braquée par son ton hyper condescendant, même si je trouve les arguments anti-cannabis plus convaincants que la relativisation.
Le cannabis et vous, on en parle ?
Cette vidéo est l’occasion d’aborder dans les commentaires votre propre rapport au cannabis ! C’est un sujet dont a très peu parlé sur madmoiZelle, mais comme le pointe l’une des personnes dans ce Cam Clash, « tout le monde fume, c’est une grande hypocrisie ».
Alors non, tout le monde ne fume pas (moi par exemple, je ne fume pas), mais effectivement, je suis d’accord pour dire qu’il y a beaucoup d’hypocrisie autour de la façon dont on parle (ou pas, justement) du cannabis et des drogues douces en général.
Alors, ça m’intéresse de lire vos avis et vos réflexions sur le sujet. C’est quoi, votre rapport au cannabis ? Venez témoigner, expliquer, échanger dans les commentaires ! Mais évitons surtout de nous juger, car comme l’ajoute un autre figurant de la vidéo : « juger les gens en permanence, c’est usant ».
Khalid Tinasti, est secrétaire exécutif de la Global Commission on Drug Policy. Il est également chargé de recherche honoraire à l’Université de Swansea. Dans cette tribune, il explique comment le Maroc pourrait franchir le pas et légaliser sous condition le cannabis.
Khalid Tinasti, Secrétaire exécutif de la Global Commission on Drug Policy.
Depuis la nomination du Premier ministre Saâdeddine El Othmani, il est écrit ici et là qu’il est favorable à la légalisation sous conditions du cannabis au Maroc. Les conditions sous lesquelles une telle légalisation serait éventuellement considérée par le Premier ministre et le nouveau gouvernement ne sont pas publiques à ce stade. Par ailleurs, aucun calendrier de réforme ne l’est non plus. Toutefois, l’inclusion de cette information dans les divers portraits du Premier ministre permet de poser un diagnostic sur les défis que doit relever le Maroc afin de réguler de manière stricte, efficace et juste sa production de cannabis.
Il s’agit de répondre à la fois à des défis internes au Maroc, à savoir la mise en place d’une réelle stratégie de réduction de l’usage du cannabis à travers sa légalisation, mais surtout de répondre de manière équitable à la problématique urgente des cultivateurs dans le Rif. Il s’agit également tenir compte des défis externes au pays qui influenceront directement ce débat.
Quelle sera notre interprétation nationale des traités internationaux sur les drogues et notre conformité à la loi internationale ? Quelles seront les réactions des pays voisins qui y verront une menace, certes exagérée, à leurs modèles prohibitionnistes ?
Le Maroc est le premier producteur de cannabis dans le monde, et sa production est largement destinée à l’export. La prohibition de cette substance, qui est cultivée depuis des siècles dans le Rif occidental, a produit plusieurs méfaits qui sont difficiles à ignorer : la mise en péril quotidienne des cultivateurs qui sont criminalisés par la loi et mis sous pression par le crime organisé ; le manque d’alternatives économiques dans les zones montagneuses éloignées ; et le règlement, par les trafiquants, des livraisons de résine de cannabis par d’autres stupéfiants et non par de l’argent, augmentant ainsi la consommation et le trafic dans cette même région.
Ces effets ne sont pas seulement liés au fait de produire du cannabis, mais en grande partie au fait de le produire dans un cadre illicite. Cette criminalisation renie aux cultivateurs et aux usagers leurs droits les plus basiques, ceux de pouvoir être protégés du pouvoir coercitif des criminels, de même que de pouvoir compter sur des recours légaux dans les cas d’abus par les forces de l’ordre. La régulation légale permettra dans ce sens d’habiliter ces personnes actuellement vulnérables à demander leurs droits, et de se protéger contre l’arbitraire qui est souvent le résultat de la prohibition.
Cela permet, et c’est l’essentiel en termes de politiques publiques, de pouvoir contrôler cette substance bien trop souvent dépeinte, sans lien avec l’évidence scientifique, comme une drogue destructrice. En effet, une régulation étatique stricte peut décider des quantités à produire, des zones où la production peut être autorisée (afin de la contenir aux zones historiques et de substituer ces revenus au marché illicite qui répond aujourd’hui à l’urgence sociale dans le Rif occidental), de la qualité et de la teneur des substances actives (en limitant la puissance du THC), et de l’âge et du profil des consommateurs, court-circuitant ainsi les trafiquants.
Mais si la régulation légale, ou légalisation sous conditions strictes, sonne comme une bonne solution, elle est tout sauf facile ou évidente à mettre en place. L’exemple le plus illustratif de ces difficultés est le Canada qui met en place actuellement une légalisation fédérale du cannabis. Mais nos problématiques sont différentes.
Elles sont liées en premier lieu au pouvoir de nos institutions à exercer un réel contrôle pour que la production légale ne soit pas détournée vers le marché noir, à pouvoir contrer la corruption à tous les niveaux pour sécuriser les circuits de production et de revente, et à pouvoir concentrer les efforts sur le crime organisé si résilient face aux politiques publiques même les plus novatrices. Débattre de la place du cannabis
Notre second problème est le contrecoup régional et mondial. En effet les trois conventions internationales sur les drogues interdisent la légalisation des drogues illicites. Les Etats-Unis clament dans les arènes multilatérales que les légalisations du cannabis dans neuf de leurs Etats dépendent des lois de ces mêmes Etats, et que la loi fédérale continue à prohiber le cannabis.
L’Uruguay profite de cette situation américaine pour passer sous les radars, et le Canada doit présenter ses arguments bientôt. Mais que pourrait plaider le Maroc ? Certainement que lesdites conventions permettent de la flexibilité lorsque leurs articles ne correspondent pas aux Constitutions nationales. Surtout, il doit rappeler que si le combat contre le crime organisé est de nature transnationale, la santé, le bien-être et la sécurité des citoyens sont une responsabilité nationale.
Et ces éléments sont, de manière documentée, mis en péril par la prohibition et la criminalisation du cannabis, par le simple fait de le laisser ainsi que ses cultivateurs ou autres usagers sous contrôle criminel. Finalement, la régulation légale changera la nature même du marché du cannabis au Maroc, le faisant passer de produit illicite destiné à l’export à un produit licite et contrôlé destiné au marché local uniquement.
La régulation du cannabis est un saut dans l’inconnu car les résultats des expériences aux Amériques ne seront connus que dans quelques années, mais il est certain qu’elle ne peut produire plus de méfaits que la prohibition actuelle. Toutefois, il est nécessaire d’être réaliste et de mesurer les difficultés de sa mise en place : il faut débattre de la réelle place du cannabis dans notre société loin des dogmes et des idéologies basées sur des idées fausses propagées par 50 ans de prohibition, et surtout de la capacité de nos institutions à mener une telle réforme de manière efficace avec tous les garde-fous nécessaires au contrôle stricte du cannabis légal.
Les Verts ont remis sur la table jeudi le débat sur la dépénalisation du cannabis avec le dépôt d'une initiative parlementaire. Ils font valoir deux points nouveaux: la protection des jeunes et la taxation au même titre que l'alcool.
Selon une étude de Suchtmonitoring Schweiz, le cannabis est de loin la substance illégale la plus consommée en Suisse. Les Verts veulent en finir avec la pénalisation et ont déposé jeudi une initiative parlementaire visant à réguler la consommation, la culture et le commerce du cannabis. Pour la conseillère nationale verte Maya Graf, dépénaliser et réguler permettrait de mieux protéger les jeunes.
"Ce n'est pas le cas aujourd'hui. Nous voulons une législation comparable à celle pour l'alcool, qui n'est pas interdit mais régulé de manière stricte", explique-t-elle. Elle estime qu'il en va aussi de la crédibilité de la réglementation suisse sur les stupéfiants. "Trois cent mille consommateurs contournent la loi et alimentent le marché noir à hauteur de millions, si ce n'est de milliards de francs."
Les tentatives de dépénalisation ont toutes échoué en Suisse
Toutes les tentatives de légalisation du cannabis ont échoué jusqu'à présent. En 2001, la Genevoise Ruth Dreyfuss, alors conseillère fédérale, a présenté une révision de la loi fédérale sur les stupéfiants, bloquée par le Conseil national.
En 2008, les citoyens se sont prononcés contre la dépénalisation à 63%. En 2015, la police a amendé environ 23'000 personnes avec moins de 10g de cannabis dans la poche.
Que les amateurs de botanique aux effets psychotropes ne s'y trompent pas, le samedi 13 mai à partir de 14 heures ne sera pas une journée où il sera possible de fumer son joint sur la place du Capitole. Organisée par l'association Chanvre & Liberté, cette journée sera la première édition dans la Ville rose de la Marche mondiale du cannabis.
Lors de la marche mondiale du cannabis à Paris./Photo DR.
Une marche dont la 16e édition a eu lieu le week-end dernier à Paris. «Le but de cette manifestation est de légaliser l'usage médical du cannabis en France», explique Marie-Ange, l'une des bénévoles de l'association Chanvre & Liberté de Midi-Pyrénées. Cette dernière compte une trentaine d'adhérents dans la région. «Des adhérents déclarés, précise Marie-Ange, car il est illégal de parler du cannabis et beaucoup préfèrent rester dans l'ombre».
Pas de marche comme à Paris pour cette première édition mais un stand d'information place du Capitole sur les risques liés à l'usage récréatif du cannabis, les dommages et des informations sur la loi. En plus de musiciens ambulants qui joueront toute l'après-midi, un stand de gaufres sera présent et l'enseigne Starbucks proposera un coffee-shop.
«Nous voulons une utilisation responsable du cannabis pour le respect des usagers et des non-usagers. Si les parents étaient bien informés sur cette substance, ils pourraient créer un espace de parole avec leurs enfants. Aujourd'hui les jeunes sont perdus par rapport aux effets du cannabis», argumente Marie-Ange.
Atteinte d'un glaucome congénital, cette dernière perdait progressivement la vue. «J'ai tout essayé, seul le cannabis faisait baisser ma pression intraoculaire. Même mon ophtalmologiste m'a officieusement conseillé de continuer à la vue de mes résultats.» L'association prône également l'usage de la vaporisation qui permet de mieux contrôler par des mini-doses. Alors pour une consommation responsable, rendez-vous le 13 mai à 14 heures place du Capitole.
Un millier de personnes, selon une source policière, ont défilé le 29 avril 2017 à Paris pour la dépénalisation du cannabis, une marche avancée cette année à l'entre-deux-tours de la présidentielle, en espérant que le prochain chef de l'État s'emparera du sujet.
Sur des airs de rap et de reggae, le cortège, dans lequel se trouvaient de nombreux jeunes mais aussi des malades militant pour un usage du cannabis à des fins thérapeutiques, proclamait : « Marche mondiale du cannabis dépénalisation autoproduction cannabis thérapeutique. Une autre politique des drogues est possible ». Des grands espoirs avec Hollande
« En 2012, on avait de grands espoirs en François Hollande, au moins qu'il ouvre un débat sur le plan européen, mais il a manqué de courage, il a trahi son électorat », a déclaré Farid Ghéhiouèche, un des organisateurs de la marche et fondateur de Cannabis sans frontières, interrogé par l'AFP.
À quelques jours du second tour de la présidentielle, le militant a comparé la candidate du Front national et son rival d'En Marche ! : « Marine Le Pen, elle veut renforcer la répression, Macron, ça rime avec légalisation, fin de la répression, plus de concertation... J'ai l'espoir qu'il incarne ce que Justin Trudeau incarne au Canada. »
Le gouvernement du Premier ministre canadien Justin Trudeau veut légaliser le cannabis d'ici à juillet 2018. Le Canada permet déjà la consommation de cannabis à des fins médicales depuis 2001. Ne doit pas rester tabou
Le programme d'Emmanuel Macron prévoit d'instaurer une simple contravention pour l'usage et la détention de cannabis. « S'il va vers une contraventionnalisation, ce sera déjà un bel effort mais, si l'on veut que ce soit efficace, il faut aller vers la légalisation », a avancé Farid Ghéhiouèche.
Lire aussi : On a (enfin) compris ce que veut Emmanuel Macron sur le cannabis
« La législation actuelle n'est pas efficace », a renchéri la sénatrice écologiste Esther Benbassa, présente dans le cortège. En 2014, elle avait déposé une proposition de loi pour autoriser l'usage et la vente du cannabis, rejetée par les parlementaires. « Le cannabis ne doit pas rester un tabou », a-t-elle ajouté. 1 sur 2 pour usage médical
Le cannabis est interdit en France depuis 1970, avec au maximum un an de prison et 3 750 euros d'amende. Dans la pratique, si l'emprisonnement pour usage est exceptionnel, les amendes perdurent. En 2014, 17 millions de personnes déclaraient avoir déjà pris du cannabis dans leur vie et 700 000 en consommeraient quotidiennement, selon l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies.
Parmi ces consommateurs quotidiens, « on estime qu'un sur deux en fait un usage médical », affirme Olivier Bertrand, médecin généraliste et addictologue, membre de l'association Chanvre et libertés-NORML France. Or, « ça peut soigner la maladie de Crohn, le psoriasis, l'asthme, le glaucome, le syndrome de Gilles de la Tourette, et j'en passe, mais le corps médical ne veut pas en entendre parler », assure-t-il. La marche pour la dépénalisation du cannabis, qui se tient également régulièrement dans d'autres pays, comme l'Espagne ou le Canada, sera organisée le 13 mai 2017 dans une douzaine d'autres villes françaises.
Depuis le dépôt du projet de loi canadien sur la légalisation du cannabis en avril, on a pu lire de nombreuses allégations contradictoires sur la dépendance. La consommation de cette drogue peut-elle vraiment en créer? Les risques sont-ils plus ou moins élevés que pour les autres drogues ? Les jeunes ont-ils plus de chances de devenir dépendants? Le Détecteur de rumeurs départage le vrai du faux.
1) Le cannabis peut créer la dépendance: VRAI
Contrairement à la croyance populaire, il est possible de développer un « trouble lié à l’usage » du cannabis pouvant aller jusqu’à la dépendance. Les études suggèrent toutefois que seulement un consommateur de cannabis sur 11 développera une forme de dépendance , soit 9%. Les troubles liés à l’usage sont plus fréquents chez les grands consommateurs, soit ceux qui consomment régulièrement de grandes quantités de cannabis.
Par exemple, ils peuvent ressentir des symptômes de sevrage qui dureront jusqu’à deux semaines s’ils cessent de fumer (irritation, trouble du sommeil et de l’appétit, etc.).
Dans les cas les plus sévères, la dépendance correspond à des critères établis dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5), comme par exemple : tolérance élevée à la drogue, difficulté à arrêter ou manquements récurrents à des obligations. Autrement dit, ces personnes continueront à consommer malgré les impacts négatifs que leur consommation peut avoir sur leur santé, leur travail, leurs relations ou leur budget.
2) Le risque de dépendance au cannabis est plus élevé que l’alcool : FAUX
Même si le taux de dépendance de 9% peut sembler élevé, le cannabis est moins addictif que d’autres substances récréatives légales et illégales. Par exemple, 15% des consommateurs d’alcool sont considérés comme étant dépendants à cette substance et 32% des consommateurs de tabac. Le risque de développer une dépendance est également plus élevé pour les autres drogues illégales, soit 17% pour la cocaïne et 23% pour l’héroïne, pour ne donner que deux exemples. (source ) 3) Les jeunes sont plus à risques de développer une dépendance : VRAI
La dépendance au cannabis peut se développer à n'importe quel âge, mais les jeunes y sont particulièrement vulnérables . Chez ceux qui ont commencé à consommer du cannabis à l'adolescence, une personne sur six développera une forme de dépendance, soit 17 % : un risque presque deux fois plus élevé que pour la population générale.
De plus, une consommation de cannabis qui commence au début de l’adolescence, qui est fréquente et qui se prolonge dans le temps, est associée à un risque plus élevé de dommages au cerveau, dont certains pourraient être en partie irréversibles .
4) Le cannabis est une drogue de passage vers des drogues plus dures: PLUTÔT FAUX
Des recherches suggèrent que la consommation de cannabis précède effectivement la consommation d’autres substances, ainsi que le développement d’autres dépendances, dont l’alcool, la nicotine et les drogues illicites. Cependant, la majorité des personnes qui consomment de la marijuana ne consommeront pas des drogues «plus dures» par la suite . Outre les facteurs biologiques, d’autres facteurs, comme l'environnement social d'une personne, peuvent l’influencer à consommer des drogues plus nocives. Ève Beaudin
La cour d’appel du Hainaut a condamné, mardi, le président et fondateur de l’ASBL ‘Bon pied, bonne herbe’, qui n’est autre que le cannabis social club de Tournai, à une peine de travail de 200 heures (ou 12 mois de prison).
L’ASBL en question proposait la prise en charge de la culture de plants
de cannabis, au bénéfice de fumeurs, en échange d’une cotisation-Fotolia
L’homme avait pourtant été acquitté en première instance. Trois semaines après l’ouverture de l’établissement, en octobre 2015, la police l’avait interpellé et une instruction avait été ouverte. L’ASBL en question proposait la prise en charge de la culture de plants de cannabis, au bénéfice de fumeurs, en échange d’une cotisation. Selon le gérant, le but était d’informer les fumeurs sur les risques du cannabis et de gérer au mieux cette consommation.
Le parquet avait été informé de cette ouverture par le biais d’un article paru dans la presse locale et avait fermé le club et confisqué onze plants de cannabis chez le président. Lors du procès devant le tribunal correctionnel de Tournai, le ministère public avait requis la dissolution de l’ASBL et réclamé une peine de 12 mois de prison avec sursis contre le président du conseil d’administration, un jeune homme qui avait voulu copier le cannabis social club d’Anvers.
Le prévenu avait expliqué qu’il avait investi 2.000 euros dans du matériel de culture et publié des statuts avalisés par le tribunal du commerce. En échange d’une cotisation de 50 euros, chaque membre pouvait cultiver son plant.
Le président avait finalement été acquitté au motif que «le dossier ne permet pas de prouver à suffisance que le but de l’ASBL est de faciliter la consommation de cannabis». Mardi, la cour d’appel du Hainaut a toutefois estimé l’inverse et condamné le jeune homme.
Source: lavenir.net
Toujours en Belgique:
Bientôt un cannabis social club à Mons ?
Le PS veut dépénaliser la consommation du cannabis
Cannabis: le plan de légalisation de trois scientifiques belges
Science/Homme: Les patients qui utilisent du cannabis réduisent leur utilisation de médicaments contre la douleur, l'anxiété, la migraine et les troubles du sommeil
Uruguay: Les pharmacies pourront commencer à vendre du cannabis en Juillet
En bref
Un coup d'œil sur le passé
Science/Homme: Les patients qui utilisent du cannabis réduisent leur utilisation de médicaments contre la douleur, l'anxiété, la migraine et les troubles du sommeil
Dans un sondage en ligne avec 1 513 patients, qui ont reçu du cannabis auprès de dispensaires, des chercheurs de différentes institutions scientifiques aux États-Unis ont révélé qu'un grand nombre réduisait considérablement leur utilisation de plusieurs autres médicaments. Parmi les patients qui utilisaient régulièrement des opioïdes, plus des trois quarts (76,7%) ont indiqué qu'ils réduisaient leur utilisation depuis qu'ils ont commencé à utiliser le cannabis à des fins médicales.
Environ les deux tiers des patients ont diminué leur utilisation d’anxiolytiques (71,8%), suivis des médicaments contre la migraine (66,7%), les troubles du sommeil (65,2%), l'alcool (42,0%) et les antidépresseurs (37,6%). Les auteurs ont écrit que "la majorité des patients ont déclaré utiliser moins d’opioïdes ainsi que moins de médicaments pour traiter l'anxiété, les migraines et le sommeil après s’être initié au CM [cannabis médical]".
Piper BJ, DeKeuster RM, Beals ML, Cobb CM, Burchman CA, Perkinson L, Lynn ST, Nichols SD, Abess AT. Substitution of medical cannabis for pharmaceutical agents for pain, anxiety, and sleep. J Psychopharmacol. 1 Mar 2017. [in press]
Uruguay: Les pharmacies pourront commencer à vendre du cannabis en Juillet Le processus triennal de l'Uruguay en matière de légalisation de la consommation récréative de cannabis a atteint sa dernière étape le 6 Avril, lorsque le gouvernement a déclaré qu'il autoriserait les pharmacies à commencer à vendre le produit à partir de Juillet. Seize pharmacies se sont déjà enregistrées auprès du gouvernement du pays Sud-Américain pour pouvoir vendre du cannabis à des fins récréatives. Ce nombre devrait augmenter à 30 dans les prochains mois, a déclaré Juan Roballo, responsable du National Drug Board. Ils doivent vendre la substance à environ 1,30 US Dollars (environ 1,20 EURos) par gramme.
L'Uruguay est devenu un pionnier mondial lorsqu'il a légalisé la culture, la distribution et la consommation de cannabis à la fin de 2013. Le cannabis vendu dans les pharmacies sera cultivé par des producteurs licenciés par l'État. Les Uruguayens intéressés de 18 ans ou plus devront s'inscrire à un registre du gouvernement, qui ouvre le 2 Mai, et se limite à acheter 40 grammes par mois et 10 grammes par semaine. Les touristes étrangers ne pourront pas acheter le médicament.
Reuters du 6 Avril 2017
En bref
Etats-Unis: Les législateurs de Virginie-Occidentale approuvent le cannabis à usage médical Les législateurs en Virginie-Occidentale ont adopté un projet de loi qui permettrait aux patients d'utiliser certaines formes de cannabis pour des besoins médicaux. Si il était signé par le Gouverneur Démocratique Jim Justice, la mesure rendrait la Virginie occidentale le 29ème État pour permettre l'utilisation médicale de produits de cannabis, y compris les teintures, les extraits, les pilules et les huiles. Il n'autorise pas les patients à fumer du cannabis ou à cultiver eux-mêmes. Reuters du 7 Avril 2017
Allemagne: Les entreprises peuvent maintenant demander une licence pour la production de cannabis supervisée par le gouvernement Les entreprises, qui souhaitent produire du cannabis à usage médical, peuvent maintenant demander une licence auprès d'un organisme du Ministère Fédéral de la Santé. Ils doivent avoir de l'expérience dans la production de cannabis médicinal ou d'autres plantes médicinales. La date limite d'inscription est le 5 Juin 2017. Call for proposals by the German Federal Institute for Medicinal Drugs and Devices
République Tchèque: La décriminalisation du cannabis n'a pas entraîné de changement dans l'apparition de l'âge d'utilisation Une loi qui a dépénalisé l'utilisation du cannabis en 2010 n'a pas affecté l'âge d'apparition de consommation de cannabis. Département d'économie, Université de Tilburg, Pays-Bas. Červený J, et al. Int J Drug Policy. 2017;43:122-129
Science/Homme: L'utilisation de cannabis n'augmente pas le risque de blessure Dans une étude avec 1191 blessés et 1613 patients non blessés dans deux services d'urgence canadiens, l'utilisation d'alcool a été associée à une augmentation de trois fois du risque de blessure, ce qui n’était pas le cas pour l'utilisation de cannabis, de stimulants et de dépresseurs. Groupe de Recherche sur l’Alcool, Emeryville, Canada. Cherpitel CJ, et al. Drug Alcohol Depend. 2017;174:121-127
Science/Homme: Un inhibiteur de FAAH n'a pas réduit la douleur neuropathique Dans une étude contrôlée par placebo avec 116 patients, souffrant de douleurs neuropathiques périphériques, de Pologne, de République Tchèque et du Royaume-Uni, l'inhibiteur de la FAAH (acide gras amide hydrolase) ASP8477 n'était pas supérieur au placebo dans la réduction de la douleur. 63 ont terminé la période en double aveugle. Le médicament était bien toléré. Astellas Pharma EURope, Leiden, Pays-Bas. Bradford D, et al. Pain Med. 5 Avr 2017.[in press]
Science/Homme: Revue d’études cliniques contrôlées avec du cannabis et des cannabinoïdes Une revue sur 140 études cliniques contrôlées avec du cannabis et des cannabinoïdes dans les années 1975-2015 a été publiée dans Critical Reviews in Plant Sciences et est disponible en ligne. Grotenhermen F, Müller-Vahl K. Crit Rev Plant Sci. 17 Fév 2017. [in press]
Science/Homme: L'utilisation de cannabis réduit l'utilisation de crack Sur 122 participants, qui utilisent du cannabis pour réduire l'utilisation de crack, les chercheurs ont observé une fréquence réduite d'utilisation du crack. Les auteurs ont écrit que "d'autres recherches cliniques pour évaluer le potentiel des cannabinoïdes pour le traitement des troubles de l'utilisation du crack sont justifiées". Hôpital St. Paul, Vancouver, Canada. Socías ME, et al. Addict Behav. 2017;72:138-143
Science/Animal: Une préparation de THC, qui peut être utilisée localement sur les yeux Dans une étude avec des lapins, une nouvelle préparation de THC a considérablement amélioré la pénétration du THC dans le segment antérieur de l'œil suite à une application topique. Une pénétration oculaire améliorée a entraîné une diminution significative de l'activité d'abaissement de la pression intraoculaire. École de Pharmacie, Université du Mississippi, États-Unis. Adelli GR, et al. Invest Ophthalmol Vis Sci. 2017;58(4):2167-2179
Science/Homme: Effets du cannabis sur les niveaux de testostérone Lors d’une étude avec 1577 hommes, il n'y avait aucune différence des taux sériques de testostérone chez les utilisateurs de cannabis et les non-utilisateurs. Cependant, la testostérone sérique était inversement associée au temps depuis la dernière utilisation régulière du cannabis. Les concentrations sériques de testostérone étaient plus élevées chez les hommes ayant une consommation plus récente de cannabis. Institut National du Cancer, NIH, Bethesda, MD, États-Unis. Thistle JE, et al. Andrology. 10Avr 2017. [in press]
Science/Animal: Le CBD a amélioré les conséquences du statut épileptique chez le rat On a montré que le CBD était efficace dans un modèle de rat à l'état épileptique. Il a démontré des effets anticonvulsivants et neuroprotecteurs ", renforçant le rôle potentiel du CBD dans le traitement des troubles épileptiques". École de médecine de Ribeirao Preto, Université de São Paulo, Brésil. Do Val-da Silva RA, et al. Front Pharmacol. 2017;8:131
Science/Homme: Selon une enquête le cannabis riche en CBD a réduit les convulsions chez les enfants atteints d'épilepsie Chez 43 enfants du Mexique, l'utilisation de cannabis riche en CBD (cannabidiol) 51%, ont connu une diminution modérée à significative de la fréquence des cris, et 16% de cas supplémentaires étaient exempts de convulsions selon une enquête auprès de leurs parents. Le nombre de médicaments antiépileptiques utilisés a était réduit pour 9/43 (20,9%) des cas. Aucun effet négatif grave n'a été signalé. Institut des Technologies des Études Supérieures de Monterrey, Campus Salud, Mexique. Aguirre-Velázquez CG. Neurol Res Int. 2017;2017:2985729
Science/Animal: Le nombre de récepteurs CB2 augmente dans certaines régions du cerveau après l'anxiété et l'exercice Chez la souris, qui a été soumise à la peur sociale pendant cinq minutes sur quatre jours ou a eu accès à des roues, les niveaux de récepteurs CB2 ont augmenté dans certaines régions du cerveau. Les auteurs ont écrit que «ces résultats suggèrent que le système de récepteur CB2 est rapidement induit lors d'interactions sociales anxiogènes plus le conditionnement de peur ou l’exercice ; avec des réponses potentiellement adaptées pour les mécanismes d'adaptation ". Département de Biologie, Université du Dakota du Sud, Vermillion, États-Unis. Robertson JM, et al. Neuroscience. 6 Avr 2017. [in press]
Science/Cellules: La toxicité de l'anandamide sur les cellules cancéreuses a été augmentée par les céramides Dans une étude avec des cellules neuroblastiques humaines, la capacité de l'endocannabinoïde anandamide à endommager ces cellules cancéreuses a été augmentée par la présence de céramides dans ces cellules. Le neuroblastome est un type de cancer qui se forme dans certains types de tissus nerveux. Faculté des Sciences, Université d'Aix-Marseille, France. Di Scala C, et al. Chem Phys Lipids. 4 Avr 2017. [in press]
Science/Animal: Le CBD a empêché les poumons des porcs nouveau-nés d'être endommagés en raison de l'apport réduit en oxygène L'apport d'oxygène réduit au cerveau induit des dommages pulmonaires inflammatoires distants chez les porcs nouveau-nés. Le CBD a réduit ce dégât pulmonaire lointain, et cet effet impliquait le récepteur 5-HT1A. Hôpital Clinique de San Carlos-IdISSC, Madrid, Espagne. Arruza L, et al. Pediatr Res. 7Avr 2017. [in press]
Science/Animal: Dommages aux reins duent au diabète réduit par antagonisme du récepteur CB1 et activation du récepteur CB2 La néphropathie diabétique, les dommages aux reins dus au diabète ont été améliorés chez la souris par un antagoniste du récepteur CB1 (AM6545) en association avec un agoniste du récepteur CB2 (AM1241). Département des Sciences Médicales, Université de Turin, Italie. Barutta F, et al. Nephrol Dial Transplant. 6 Avr 2017.[in press]
Science/Homme: Aucune différence dans les capacités cognitives entre des personnes atteintes de psychoses avec ou sans consommation de cannabis Dans un échantillon de 1199 adultes atteints d'une maladie psychotique, il n'y avait pas de différence significative dans la performance cognitive chez les utilisateurs actuels de cannabis, les utilisateurs antérieurs de cannabis et les non-utilisateurs. Cependant, l'utilisation actuelle du cannabis avait une relation négative significative avec la fonction cognitive chez les personnes atteintes de psychoses affectives, mais pas chez celles qui ont des psychoses non affectives. Faculté de Santé et des Sciences Médicales, Université d’Australie-Occidentale, Australie. Waterreus A, et al. Schizophr Res. 2 Avr 2017. [in press]
Science/Animal: Le bêta-caryophyllène a réduit l'inflammation chez un modèle de souris avec la sclérose en plaques Dans une étude avec des souris, le bêta-caryophyllène a significativement amélioré à la fois les paramètres cliniques et pathologiques de la sclérose en plaques comme changeant. Cet effet a été lié à sa capacité à inhiber les cellules microgliales, les lymphocytes T, ainsi que l'expression de cytokines pro-inflammatoires. Département des Sciences de la Santé, Université Fédérale de Santa Catarina, Brésil. Alberti TB, et al. Int J Mol Sci. 2017;18(4).
Science/Animal: Le bêta-caryophyllène exerce des effets réduisant la douleur par activation du récepteur CB2 Le bêta-caryophyllène a réduit la douleur induite chez la souris par la capsaïcine, et cet effet a été médié par le récepteur CB2. Université des Sciences Pharmaceutiques de Daiichi, Fukuoka, Japon. Katsuyama S, et al. EUR J Pain. 2013;17(5):664-75
Science/Cellules: L'activation du récepteur CB1 relâche les artères contractées Les artères isolées de l'homme et du rat ont été contractées par plusieurs produits chimiques (angiotensine II, sérotonine et autres). L'endocannabinoïde 2-AG (2-arachidonoylglycerol) a induit, de manière dose-dépendante, une relaxation, et cet effet a été médié par l'activation du récepteur CB1. Université Médicale de Białystok, Finlande. Karpińska O, et al. Am J Physiol Regul Integr Comp Physiol. 29 Mar 2017. [in press]
Un coup d'œil sur le passé
Il y a un an
Financement Participatif pour le cannabis médical: L'organisme de bienfaisance “Déclaration Cannabis Médical” (MCD) lance un financement participatif pour une campagne d'information mondiale.
Ottawa - Un consultant américain embauché par le gouvernement fédéral pour évaluer le marché éventuel de la marijuana à des fins récréatives au Canada affirme que les gouvernements légalisant le cannabis doivent s'attendre à des croissances des ventes « incroyablement élevées » dans les quelques premières années, alors que les criminels sont graduellement écartés du marché.
Les évaluations de Marijuana Policy Group pour le secteur du cannabis réglementé au Colorado laissent croire que le Canada peut s'attendre à ce que son propre secteur génère des milliards de dollars chaque année en retombées économiques directes et indirectes.
PHOTO ANDRÉ PICHETTE, ARCHIVES LA PRESSE
Adam Orens, partenaire fondateur du Marijuana Policy Group, a indiqué qu'il n'était pas encore autorisé à discuter de ses conclusions sur le futur marché de la marijuana étant donné que son organisation est liée par contrat avec Santé Canada.
Néanmoins, les évaluations du groupe pour le secteur du cannabis réglementé au Colorado laissent croire que le Canada peut s'attendre à ce que son propre secteur génère des milliards de dollars chaque année en retombées économiques directes et indirectes. Le secteur de la marijuana au Colorado a généré près de 2,4 milliards de dollars US en retombées économiques en 2015, a créé 18 000 emplois à temps plein et a entraîné 121 millions US en revenus fiscaux dans les coffres de l'État, a indiqué le groupe de M. Orens dans une étude dévoilée l'automne dernier.
Une conclusion clé de l'étude sur le Colorado est que les entreprises dans un environnement nouvellement légalisé devraient se préparer pour des croissances marquées des ventes dans les quelques premières années, alors que les transactions souterraines migrent vers le marché réglementé, a souligné M. Orens.
Sa firme établie à Denver a montré que les ventes de marijuana réglementées au Colorado avaient bondi de 42,4 % entre 2014 - la première année de l'autorisation de la marijuana à des fins récréatives dans cet État - et 2015, lorsqu'elles ont totalisé 996 millions de dollars US. « Nous avons connu des taux de croissance des ventes incroyablement élevés d'une année à l'autre », a dit le partenaire fondateur du Marijuana Policy Group en entrevue, ajoutant que le groupe s'attendait à des bonds similaires dans d'autres endroits réglementés tels que l'État de Washington, la Californie et l'Oregon.
« Il s'agit de la transformation d'un marché existant informel en un marché formel et réglementé, et on pourra observer plusieurs années de croissance très rapide », a-t-il ajouté. Après le bond initial, l'étude sur le Colorado prédit des croissances des ventes considérablement plus lentes, en fonction d'un marché souterrain qui se sera fait graduellement avaler. Le rapport projette une croissance des ventes de 13,1 % au Colorado en 2020.
Faut-il consommer du cannabis pour profiter au mieux d’une expérience de réalité virtuelle ? L’usage de drogues déjà répandu dans le secteur du jeu vidéo s’est transposé peu à peu à l’univers virtuel. Ses utilisateurs défendent une pratique rendue plus intense grâce à l’usage de stupéfiants. Une tendance qui se transpose aussi à la vente avec l’ouverture prochaine d’un véritable supermarché virtuel du cannabis. Quels sont les véritables avantages et les limites de cette tendance ? On fait le point avec vous.
Drogue et jeux vidéo, une longue histoire d’amour Lorsque l’on mélange dans une même phrase, les termes drogue et jeux vidéo, ce n’est en général pas pour parler des usages. Psychologues, associations et parents inquiets, désignent plutôt les jeux vidéo comme une drogue. Pourtant c’est bien s’arrêter là en surface et méconnaître tant les bienfaits des jeux vidéo que les usages de drogues récréatives dans l’univers ludique.
Dès 2011, la revue Culture Magazine a analysé l’impact de la marijuana sur les joueurs de jeux vidéo. Selon cette publication (pro-marijuana, il faut le préciser), l’usage des drogues récréatives permet aux joueurs de s’améliorer et de devenir sensiblement supérieurs à leurs adversaires. Cette tendance se retrouve aussi dans l’univers de l’e-sport professionnel.
Au point que en août 2015, l’Electronic Sports League, l’une des plus grandes fédérations a mis au point des tests anti-dopages aléatoire durant les compétitions. Ils y cherchent les dopants habituels (les modulateurs hormonaux, les agents masquants, les diurétiques, les anabolisants…) mais aussi des drogues. Le cannabis, le haschisch, la marijuana ou le tetrahydrocannabinol synthétique (THC) sont alors devenus interdits pendant les compétitions. A noter que l’usage récréatif est lui toléré avant les épreuves.
Sans doute pour contrebalancer cette décision, un tournoi alternatif a vu le jour. « The Stoned Gamer » est un tournoi organisé chaque année à Los Angeles, réservé aux joueurs ayant consommé du cannabis. Les récompenses sont bien entendus liés aussi au cannabis : substance, vapoteuse…
Le cannabis permet une expérience plus intense
Du côté des joueurs, c’est la même raison qui est mise en avant tant dans un jeu classique que dans la réalité virtuelle. L’usage du cannabis ou d’une autre drogue permettrait une expérience plus intense et surtout plus immersive. L’aspect « psychédélique » permet de tromper le cerveau en lui faisant croire qu’il s’agit du monde réel et non pas d’une expérience virtuelle.
En novembre 2015, Vice est allé à la rencontre de ces « psychonautes ». Ces utilisateurs de la réalité virtuelle font un usage intensif de drogue pendant leurs expériences avec l’objectif d’atteindre le « Saint Graal » : la présence. L’impression de pouvoir sentir le vent sur son visage, de se sentir réellement au cœur de l’expérience. « J’avais l’impression d’avoir réellement été transporté dans un autre monde. Cela m’a même inquiété. J’avais peur d’oublier que j’étais dans un jeu alors je n’arrêtais pas de retirer mon casque pour me rappeler que ce n’était pas réel » explique l’un d’entre eux. Une opportunité économique… Mais l’intérêt a aussi été bien saisi par les entreprises. Dan Braunstein fait partie des entrepreneurs qui a su anticiper le phénomène. . Il a lancé GrassFeed, une entreprise mêlant gastronomie et cannabis. Le 7 avril dernier il a organisé un événement intitulé « Expérience de réalité virtuelle et cannabis ». Les personnes présentes pouvaient déguster différents types de cannabis, faire un bon repas, écouter de la bonne musique et enfiler un casque de réalité virtuelle et se laisser porter par l’expérience. Près de 150 scénarios différents étaient proposés aux personnes présentes. « Le cannabis et les jeux ont toujours été de bons amis, si vous voulez », explique Dan Braunstein. « Je connais beaucoup de mes amis qui adorent les jeux et adorent le cannabis, et qui adorent les combiner ».
Le mélange des genres entre réalité virtuelle et cannabis ne s’arrête pas simplement à améliorer l’expérience. Certaines marques de cannabis, utilisent la réalité virtuelle pour faire comprendre les effets que pourrait avoir sur les clients leur produit. Certaines entreprises vont même plus loin.
Alors que l’on commence à parler sérieusement de réalité virtuelle pour présenter des produits dans la grande distribution, les entreprises de cannabis ont déjà sauté le pas. Si vous souhaitez découvrir de l’intérieur la chaîne de production du cannabis c’est possible pour l’entreprise Dawg Star Cannabis, de Seattle. Il suffit de vous rendre sur le site de Kush Tourism pour vous retrouver face aux plants. Il ne manque plus que l’odeur…
… mais aussi de décrocher de l’usage du cannabis
De façon paradoxale, les chercheurs considèrent que la réalité virtuelle pourrait aussi être utilisée pour lutter contre les addictions y compris celle au cannabis. Des chercheurs de l’université de Macquarie, à Sydney ont ainsi mené une expérience dans ce sens l’an dernier. Leur idée était d’exposer les utilisateurs à des situations qui les incitent à consommer de l’herbe pour les faire décrocher.
Si la plupart des chercheurs considèrent que le cannabis est loin d’être la drogue la plus active, elle peut toutefois générer des troubles dans la vie quotidienne et des difficultés à arrêter. Dans cette expérience, les utilisateurs se retrouvent donc confrontés aux signaux qui les poussent habituellement à consommer du cannabis mais sans pouvoir le faire. S’entraîner à résister à ces signaux à l’intérieur de la réalité virtuelle pourrait alors permettre de rompre la dépendance.
Si aucun chiffre n’a toutefois encore été communiqué sur les résultats de cette expérience, on peut supposer que les résultats seront semblables aux tentatives menées pour le sevrage tabacologique à Marseille. Dans cette étude, plus de 50% des participants n’ont pas repris la cigarette après cette thérapie.
« La thérapie cognito-comportementale prépare le patient à gérer les situations qui activent le circuit de récompense responsable des bouffées de manque mettant la volonté à l’épreuve », expliquait alors le Dr Eric Malbos, spécialiste du traitement en réalité virtuelle, dans une interview au journal Les Echos. Bientôt un supermarché du cannabis en réalité virtuelle La prochaine étape du mariage entre cannabis et réalité virtuelle est sur le point de se lancer. « Weed Vr » qui devrait bientôt être officiellement disponible sera le premier « supermarché » virtuel de cannabis. Les utilisateurs pourront inspecter différents types de cannabis et ensuite passer commande. Ils seront alors livrés par des partenaires qui sont eux bien réels. « Pas de fil d’attente, pas de problèmes et passez autant de temps que vous le souhaitez à comparer les produits » explique l’entreprise sur son site.
Weed VR devrait bien entendu uniquement proposer des marques autorisées légalement. Reste à voir si les consommateurs seront vraiment intéressés par le concept, le contact physique et l’odeur étant encore deux critères qu’on ne peut imiter avec la réalité virtuelle.
Mais on peut déjà imaginer, avec les services de livraisons rapide, le commander et pouvoir le fumer quelques heures plus tard, sans même être sorti de la réalité virtuelle à part pour recevoir le produit. L’application sera bientôt disponible sur Oculus Rift et HTC Vive.
La problématique de la législation
Comme vous l’aurez noté à travers les différents exemples, ces usages du cannabis dans l’univers de la réalité virtuelle ont surtout lieu aux Etats-Unis. Une situation qui s’explique par deux raisons. Tout d’abord, c’est dans ce pays que les utilisateurs de réalité virtuelle sont les plus nombreux. L’écosystème s’y développe de façon parallèle en terme d’applications et d’événements, créant un terreau fertile à des pratiques innovantes.
Mais, c’est le second élément qui joue le rôle le plus important. Fin 2016, le cannabis était autorisé complètement ou partiellement dans 30 états sur 50 et concernait plus de la moitié de la population américaine. Elle représentait l’an dernier un business estimé à 5,4 milliards de dollars !
De notre côté de l’Atlantique, la situation est quelque peu différente. S’il s’agit du stupéfiant le plus consommé en France (1,2 million de consommateurs réguliers), la loi condamne toujours la production, la détention, la vente, l’achat et l’usage de cannabis. Le simple usage peut être condamné d’1 an d’emprisonnement et de 3750 € d’amende. Un peu cher pour avoir une expérience augmentée en réalité virtuelle. La situation pourrait toutefois évoluer dans les prochaines années puisque des voix s’élèvent pour la dépénalisation du cannabis dans le pays.