C'est non. Jean-Michel Blanquer, le nouveau ministre de l'Éducation nationale, s'est dit ce mardi matin sur RTL opposé à la dépénalisation du cannabis.
"Bien entendu je n'y suis absolument pas favorable."
Gérard Collomb, le ministre de l'Intérieur, a annoncé il y a quelques jours la prochaine mise en place de contravention pour les auteurs de trafic de cannabis.
L'Observatoire français des drogues et toxicomanies précise que "la dépénalisation peut être définie comme le processus tendant à réduire l'application de sanctions pénales à l'égard d'un comportement déterminé, cette réduction pouvant aboutir à leur suppression pure et simple".
Conformément au programme du candidat Macron, Gérard Collomb avait indiqué sur RMC et BFMTV que la vente de cannabis pourrait n'être sanctionné que par une amende. Et que cette mesure pourrait voir le jour "dans les trois-quatre mois". Dans son livre Révolution, Emmanuel Macron écrivait: "On pourrait tout à fait considérer que le régime des contraventions serait suffisant pour sanctionner ces comportements."
Chili: Les pharmacies commencent à vendre du cannabis
Science/Homme: Les patients traités pour douleurs chroniques ont un risque de dépression moins élevé avec un traitement au cannabis qu'avec un traitement aux opioïdes
Science/Animal: De faibles doses de THC rétablissent les fonctions cognitives de souris âgées
En bref
Un coup d'œil sur le passé
Chili: Les pharmacies commencent à vendre du cannabis
Les pharmacies de Santiago, la capitale du Chili, commenceront à vendre des médicaments à base de cannabis cette semaine. La première fois que de tels traitements ont était proposée dans des pharmacies en Amérique, c’était le 10 mai dernier.
Tilray, un producteur et distributeur de cannabis canadien dit s’être associé avec une compagnie locale, Alef Biotechnology, homologuée par le gouvernement chilien. Le Chili a légalisé l’utilisation du cannabis médical en 2015 et fait partie des nombreux pays d’Amérique Latine à progressivement assouplir ses lois sur la prohibition de la culture, de la distribution et de la consommation de cannabis. Reuters du 10 Mai 2017
Science/Homme: Les patients traités pour douleurs chroniques ont un risque de dépression moins élevé avec un traitement au cannabis qu'avec un traitement aux opioïdes
Une étude menée dans plusieurs centres en Israël ; sur 880 patients atteints de douleurs chroniques, ceux qui ont reçu un traitement aux opioïdes ont un taux plus important de dépression et d’anxiété que ceux qui ont reçu un traitement au cannabis. Sur tous les participants, 474 ont reçu des opioïdes, 329 du cannabis et 77 d’entre eux les deux. La dépression et l’anxiété ont été évaluées en utilisant le questionnaire sur la santé du patient et l’échelle des troubles de général l’anxiété.
La prévalence de la dépression chez les patients du groupe traité avec des opioïdes est de 57.1 %, contre 22.3 % chez les patients traités avec du cannabis et 51.4 % pour ceux qui recevaient les deux traitements. Les taux pour l’anxiété étaient respectivement de 48.4 %, 21.5 % et 38.7 %. Les auteurs ont conclu : “parmi les patients qui souffrent de maladies chroniques, les niveaux d’anxiété et de dépression sont plus élevés avec des traitement aux opioïdes qu'avec des traitements au cannabis médical. Ces résultats devraient être pris en considération lorsqu’il s’agit de décider des modalités de traitement les plus appropriées pour les douleurs chroniques, tout particulièrement pour ceux à tendance dépressive et anxieuse.”
Feingold D, Brill S, Goor-Aryeh I, Delayahu Y, Lev-Ran S. Depression and anxiety among chronic pain patients receiving prescription opioids and medical marijuana. J Affect Disord. 2017;218:1-7.
Science/Animal: De faibles doses de THC rétablissent les fonctions cognitives de souris âgées
Dans une étude avec des souris âgées de 12 à 18 mois, de faibles doses de THC ont permis d’inverser le déclin des performances cognitives lié à l’âge. Ces résultats ont été déclarés par des scientifiques de l’Université de Bonn, en Allemagne, et de l’Université hébraïque de Jérusalem, en Israël. En général, les souris montrent des déficits cognitifs à l’âge de 12 mois.
Le traitement au THC a rétabli les modèles de transcriptions géniques dans l’hippocampe, une région du cerveau, à tel point que les profils d’expressions des souris âgées de 12 mois, traitées au THC, sont étroitement liés à ceux des souris âgées de 2 mois, sans traitement au THC. La transcription est la première étape de l’expression génique, dans laquelle un segment particulier de l’ADN est copié en ARN grâce à l’enzyme ARN polymérase. Ces effets dépendent des récepteurs CB1. Les auteurs ont conclu : “la restauration des signaux CB1 sur les individus âgés pourrait être une stratégie efficace pour traiter les altérations cognitives liées au vieillissement.” Les scientifiques veulent réaliser une étude clinique pour voir si ces effets peuvent aussi être obtenus chez l’être humain.
Bilkei-Gorzo A, Albayram O, Draffehn A, Michel K, Piyanova A, Oppenheimer H, Dvir-Ginzberg M, Rácz I, Ulas T, Imbeault S, Bab I, Schultze JL, Zimmer A. A chronic low dose of Δ(9)-tetrahydrocannabinol (THC) restores cognitive function in old mice. Nat Med. 8 Mai 2017. [in press]
En bref
IACM: Nouvelles publications dans Cannabis and Cannabinoïd Research De nouveaux articles ont été publiés dans le CCR, le journal partenaire de l’IACM : Une conversion du Cannabidiol Oral en Delta9-Tetrahydrocannabinol ne semble pas se produire chez l’Homme and L'importance clinique des endocannabinoïdes dans la gestion de la douleur contre l'endométriose
Etats-Unis: Le parlement de l’État du Vermont reconnait l’utilisation récréative du cannabis Ce 10 mai, les législateurs du Vermont ont approuvé une mesure pour légaliser l’utilisation récréative du cannabis. Si le gouverneur ne met pas son veto, ce sera le neuvième État à le légaliser et le premier à le faire via une mesure législative plutôt que par référendum. Reuters du 10 Mai 2017
Israël: Cann10, la seconde conférence internationale sur le Cannabis médical Cann10 organise sa deuxième conférence internationale sur le Cannabis médical, elle se tiendra du 4 au 6 Juin 2017 à Tel-Aviv, en Israël. Site web des conférences de Cann10
Science/Homme: Le cannabis, efficace contre le syndrome de la Tourette dans une série de cas Les auteurs ont respectivement évalué l’efficacité et la tolérance du cannabis chez 9 adultes atteints du syndrome de la Tourette. Le nombre de tics a diminué de 60 % et 18 des 19 participants ont vu leurs conditions considérablement s’améliorer. L’Hôpital pour les Enfants Malades, Université de Toronto, Canada. Abi-Jaoude E, et al. J Neuropsychiatry Clin Neurosci. 3 Mai 2017. [in press]
Science/Homme: L’utilisation de cannabis peut augmenter les risques de blessures chez les personnes plus âgées Dans une étude composée de 14 715 personnes âgées de 50 ans et plus, le taux de blessures comptabilisées sur l’année passée est de 18.9 % pour les personnes qui ne consomment pas de cannabis contre 28.8 % pour ceux qui en consomment. Université du Texas à l’école du Travail Social d’Austin, États-Unis. Choi NG, et al. Am J Drug Alcohol Abuse. 2017:1-9.
Science/Animal: Les endocannabinoïdes amélioreraient les lésions pulmonaires induites par radiations Après l’irradiation de la partie thoracique des souris, l’inhibition de la dégradation des endocannabinoïdes par l’inhibiteur FAAH (URB937) a amélioré les séquelles sur les poumons. Les endocannabinoïdes n’ont en rien compromis l’efficacité de l’irradiation contre le cancer dans le groupe contrôle. Université Sichuan, Chengdu, Chine. Li R, et al. Inflammation. 6 Mai 2017. [in press]
Science/Cellules: L’activation du récepteur CB2 pourrait être bénéfique contre le cancer des os Une recherche sur les cellules cancéreuses des os (ostéosarcome) montre que la stimulation du récepteur CB2 et l’activation du récepteur vanilloïde 2 « peuvent agir sur la même voie de signalisation et obtenir les mêmes effets, spécifiant ainsi que le système endocannabinoïdes/endovanilloïde est une nouvelle cible thérapeutique pour traiter l’ostéosarcome. » Deuxième Université de Naples, Italie. Punzo F, et al. Oncotarget. 13 Avril 2017. [in press]
Un coup d'œil sur le passé
Il y a un an
Canada: Le gouvernement prévoit de légaliser le cannabis en 2017
Mexique: Le Parlement approuve l'utilisation médicale du cannabis
Science/Homme: Selon une grande étude l'utilisation de cannabis est associée à une prévalence inférieure à la stéatose hépatique non alcoolique
Science/Homme: L'utilisation médicale du cannabis peut réduire les coûts médicaux de Medicaid aux États-Unis d'environ un milliard de dollars
Science/Homme: Aux États-Unis, dans les États ayant des lois médicales sur le cannabis, l'utilisation illégale de cannabis est plus élevée que dans les États sans ces lois
En bref
Un coup d'œil sur le passé
Mexique: Le Parlement approuve l'utilisation médicale du cannabis
Le Congrès du Mexique a adopté un projet de loi le 28 avril pour légaliser l'utilisation du cannabis à des fins médicales et scientifiques. Le projet de loi avait déjà passé le Sénat en décembre 2016 et sera maintenant envoyé au Président Enrique Pena Nieto, qui devrait le signer. "Le règlement élimine l'interdiction et la criminalisation des actes liés à l'usage médical de la marijuana et de sa recherche scientifique, et ceux relatifs à la production et à la distribution de l'usine à ces fins", a déclaré le Congrès dans un communiqué. La mesure a été votée avec 371 voix pour, contre 7 contre et 11 abstentions, et classe maintenant le THC comme "thérapeutique". Reuters du 28 Avril 2017
Science/Homme: Selon une grande étude l'utilisation de cannabis est associée à une prévalence inférieure à la stéatose hépatique non alcoolique
Dans une étude de cas témoins basée sur la population avec 5 950 391 patients du Projet de Coût et d'Utilisation des Soins de Santé 2014 (HCUP), l'utilisation du cannabis a était associée à une prévalence significativement réduite de la stéatose hépatique non alcoolique. Ceci est le résultat de la recherche de scientifiques de plusieurs institutions scientifiques aux États-Unis et au Canada.
Après avoir identifié les patients atteints de la stéatose hépatique non alcoolique (1% de tous les patients), ils ont identifié trois groupes d'exposition: les non utilisateurs de cannabis (98,0%), les utilisateurs de cannabis non dépendants (1,7%) et les utilisateurs dépendants de cannabis (0,2%). Ils ont trouvé environ 20% (ratio de cotes ajusté: 0,82) une prévalence réduite de la maladie chez tous les utilisateurs de cannabis par rapport aux non-utilisateurs. L'effet était encore plus fort chez les utilisateurs dépendants avec une réduction de 52% (ratio de cotes ajusté: 0,49).
Adejumo AC, Alliu S, Ajayi TO, Adejumo KL, Adegbala OM, Onyeakusi NE, Akinjero AM, Durojaiye M, Bukong TN. Cannabis use is associated with reduced prevalence of non-alcoholic fatty liver disease: A cross-sectional study. PLoS One. 25 Avr 2017;12(4):e0176416.]
Science/Homme: L'utilisation médicale du cannabis peut réduire les coûts médicaux de Medicaid aux États-Unis d'environ un milliard de dollars
En utilisant des données trimestrielles sur les prescriptions de Medicaid sur la période 2007-2014, les chercheurs de l'Université de Géorgie à Athènes, aux États-Unis, ont testé l'association entre les lois médicales sur le cannabis et le nombre moyen de prescriptions remplies par les bénéficiaires de Medicaid.
Ils ont constaté que la consommation de médicaments sur ordonnance était plus faible dans les États ayant des lois médicales sur le cannabis que dans les États sans ces lois, dans cinq des neuf domaines cliniques importants qu'ils ont étudiés. Si tous les États avaient eu une loi médicale sur le cannabis en 2014, ils ont estimé que les économies totales auraient pu être de 1,0 milliard de dollars (environ 0,9 milliard d'euros). Medicaid, aux États-Unis, est un programme de soins de santé sociale pour les familles et les personnes ayant des ressources limitées.
Bradford AC, Bradford WD. Medical Marijuana Laws May Be Associated With A Decline In The Number Of Prescriptions For Medicaid Enrollees. Health Aff (Millwood). 19 Avr 2017. [in press]
Science/Homme: Aux États-Unis, dans les États ayant des lois médicales sur le cannabis, l'utilisation illégale de cannabis est plus élevée que dans les États sans ces lois
Lorsque l'utilisation médicale du cannabis est légale aux États-Unis, les adultes sont plus susceptibles d'utiliser le cannabis de manière illégale et risquent davantage d'avoir un trouble de l'usage du cannabis. Les risques des lois médicales sur le cannabis sont importants à transmettre, a déclaré l'auteur principal Deborah Hasin, de l'École de Santé Publique de Mailman de l'Université de Columbia à New York. Une recherche antérieure axée sur l'utilisation chez les adolescents n'a pas trouvé d'augmentation dans ce groupe d'âge, a-t-elle déclaré. "Les lois peuvent ne pas être trop pertinentes et importantes pour les adolescents, alors nous pensions qu'il était important de regarder pour les adultes", a déclaré Hasin.
Dans les États qui n'ont jamais légalisé le cannabis médical, la prévalence moyenne de l'utilisation illicite était de 4,5% en 1991 et 1992, passant à 6,7% en 2012 et en 2013. Par comparaison, dans les États où le médicament est devenu légal pour un usage médical, le taux de consommation illicite est passé de 5,6% à 9,2%. Le modèle était similaire pour les troubles liés à la consommation de drogues. Le taux moyen est passé de 1,4% en 1991-1992 à 2,3% en 2012-2013 dans les États qui n'ont pas promulgué de lois médicales sur le cannabis et de 1,5% à 3,1% dans les États qui l'ont fait.
Hasin DS, Sarvet AL, Cerdá M, Keyes KM, Stohl M, Galea S, Wall MM. US Adult Illicit Cannabis Use, Cannabis Use Disorder, and Medical Marijuana Laws: 1991-1992 to 2012-2013. JAMA Psychiatry. 26 Avr 2017. [in press] Reuters of 26 April 2017
En bref
Science/Homme: Nouveau rapport de l'OMS quant aux effets sur la santé de l'utilisation du cannabis Un nouveau rapport de l'Organisation Mondiale de la Santé sur les «effets sanitaires et sociaux de l'utilisation non médicale du cannabis» édité par Wayne Hall, Maria Renström et Vladimir Poznyak est maintenant disponible en ligne. Les effets sur la santé et les effets sociaux de l'utilisation non médicale du cannabis
Science/Homme: Le cannabis augmente la réaction aux stimuli érotiques Dans une étude menée auprès de 21 utilisateurs de cannabis occasionnels hétérosexuels, l’utilisation de cannabis augmente l’activation du noyau accumbens droit, une certaine région du cerveau, aux stimuli érotiques. Cet effet était limité aux utilisateurs dont la concentration en prolactine n'était pas élevée en réponse à la prise de cannabis. Les auteurs ont écrit que «cet effet peut être utile dans le traitement du faible désir sexuel». Institut National de la Santé Mentale, Klecany, République tchèque. Androvicova R, et al. Psychopharmacology (Berl). 12 Avr 2017. [in press]
Science/Animal: Les cannabinoïdes pourraient aider les femmes stériles Des recherches avec des cellules et des souris montrent que l'activation du récepteur CB1 améliore la maturation des ovocytes et des ovocytes immatures. Les chercheurs ont écrit que leurs données "suggèrent que les agonistes cannabinoïdes peuvent être des suppléments de maturation in vitro utiles. Pour les patientes intolérantes aux gonadotrophines fécondées in vitro, cela pourrait être une option prometteuse et unique ". Institut National d’Investigation des Technologies Agricoles et Alimentaires, Madrid, Espagne. López-Cardona AP, et al. FASEB J. 20 Avr 2017. [in press]
Science/Homme: L'extrait de CBD réduit les convulsions chez les patients atteints du syndrome de Lennox-Gastaut Le troisième grand essai clinique avec l'extrait de CBD Epidiolex de la société britannique GW Pharmaceuticals chez les enfants et les adultes atteints du syndrome de Lennox-Gastaut a confirmé l'efficacité du CBD contre cette maladie. L'ajout d'Epidiolex aux traitements actuels des patients a considérablement réduit la fréquence des crises aux doses de 10 mg/kg/jour et de 20 mg/kg/ jour. Au cours de la période de traitement de 14 semaines, les patients prenant les deux doses d'Epidiolex ont connu une réduction médiane nettement plus élevée des crises mensuelles (37% et 42%, respectivement) par rapport à une réduction de 17% pour le placebo. Communiqué de presse de GW Pharmaceuticals du 18 Avril 2017
Science/Homme: L'utilisation de cannabis peut augmenter le risque de crise cardiaque chez les personnes séropositives au VIH Lors d’une étude avec 558 hommes infectés par le VIH, l'utilisation de cannabis était associée à un risque accru d'événements cardiovasculaires indépendants du tabagisme et d'autres facteurs de risque. Le risque a été augmenté de 2,5 fois. Hôpital Général du Massachusetts, Boston, États-Unis. Lorenz DR, et al. Clin Infect Dis. 25 Avr 2017. [in press]
Science/Animal: Un cannabinoïde avec un médicament anti-épileptique standard a amélioré le résultat de l'épilepsie Dans une étude avec des souris avec épilepsie, la combinaison du cannabinoïde synthétique arachidonyl-2'-chloroéthylamide (ACEA) et de l'acide valproïque a amélioré le résultat du traitement. De plus, la combinaison du cannabinoïde et de l'acide valproïque a stimulé la création de nouvelles cellules nerveuses, ce qui n'était pas le cas pour l'acide valproïque seul. Institut de Santé Rurale, Lublin, Pologne. Mach M, et al. Int J Mol Sci. 2017;18(5).
Science/Homme: Le système endocannabinoïde agit comme un régulateur de l'homéostasie immunitaire dans l'intestin Le système endocannabinoïde joue un rôle majeur dans les fonctions immunitaires de l'intestin. Par exemple, l'administration par voie orale de l'endocannabinoïde anandamide fournit, chez certaines souris (souris non-obèse), une protection contre le diabète de type 1. Les auteurs ont écrit que leur recherche "dévoile un rôle du système endocannabinoïde dans le maintien de l'homéostasie immunitaire dans l'intestin/pancréas". École de Médecine de l’Université du Connecticut, Farmington, États-Unis. Acharya N, et al. Proc Natl Acad Sci USA. 24 Avr 2017. [in press]
Science/Homme: Réaction allergique mortelle au cannabis Comme d'autres plantes, le cannabis peut causer des allergies. Les chercheurs ont signalé une réaction allergique fatale (réaction anaphylactique) chez une femme de 33 ans qui avait injecté une solution de cannabis dans ses veines. Forensic Science, Adélaïde, Australie. Gilbert JD, et al. Med Sci Law. 2017;57(2):91-94
Science: Une préparation de THC qui peut être utilisée comme spray nasal Les chercheurs ont développé une préparation de THC comme spray nasal aqueux pour que l'effet du THC se produise rapidement. Ils ont écrit «qu’en ajoutant des stabilisateurs chimiques supplémentaires, et qu’en produisant sous des conditions protectrices, une formulation commerciale pour patient semble faisable». Université Libre de Berlin, Allemagne. Hommoss G, et al. EUR J Pharm Biopharm. 19 Avr 2017. [in press]
Science/Animal: Le CBD et le CBDA réduisent l'anxiété Lors d’une étude sur des rats, le cannabidiol (CBD) et l'acide cannabidiol (CBDA) ont réduit l'anxiété, mais seulement si les animaux étaient stressés. Les auteurs ont écrit que «ces résultats suggèrent que les effets anxiolytiques du CBDA et du CBD peuvent nécessiter la présence d'un facteur de stress spécifique». Département de Psychologie et Programme Collaboratif des Neurosciences, Université de Guelph, Canada. Rock EM, et al. Psychopharmacology (Berl). 20 Avr 2017. [in press]
Science/Homme: Le CBD peut être utile dans le traitement de l'anxiété même à faible dose Lors de la Conférence sur les Sciences Psychédéliques du 19 au 24 Avril à San Francisco, une grande série de cas de 136 patients a été présentée, et qui a montré que le CBD, même à de faibles doses de 40 à 50 mg, peut être utile dans le traitement de l'anxiété. Hôpital pour Enfants, Université du Colorado, Denver, États-Unis. Shannon S. Cannabidiol dans le traitement de l'anxiété: une grande série de cas. Présenté le 21 Avril 2017.
Un coup d'œil sur le passé
Il y a un an
Australie: L'Etat de Victoria est le premier à légaliser l'usage médical du cannabis
Allemagne: La cour administrative fédérale oblige le ministre de la Santé à autoriser la culture du cannabis pour usage médical personnel
Etats-Unis: La Pennsilvanie va légaliser l'usage médical du cannabis
Science/Homme: Après une attaque cardiaque, la consommation de cannabis est associée à moins de mortalité
Le CIRC revient sur l’annonce du nouvel occupant de la Place Beauvau, prévoyant d’ici à quelques mois, une « contraventionnalisation » des usagers de chanvre/cannabis. Le sujet nous semble suffisamment grave et important pour insister sur la nature fondamentalement contre-productive et injuste de ce qu’on nous présente comme un progrès.
Contrôle au faciès
Le fait est qu’en tout état de cause, cela permettra de réduire considérablement les procédures en mettant un terme, en partie, aux gardes à vue et aux éventuels déferrement devant les tribunaux. « En partie » dans la mesure où il n’y aurait pas récidive. Or à l’aune des pratiques policières en matière de contrôle, le plus souvent menés de façon arbitraire et discriminatoire à l’encontre des jeunes des quartiers populaires issus des « minorités visibles », il est à craindre que leur mise à l’amende répétitive exacerbe des tensions déjà bien palpables.
La question est donc de savoir quel est l’objectif du gouvernement. S’agit-il comme cela semble être le cas, de simplement désengorger commissariats et tribunaux tout en faisant un petit appel du pied démagogique à l’intention du jeune électorat ? Ou y aurait-il une véritable volonté de répondre aux problèmes que l’on connait actuellement qui sont par ailleurs directement imputables au dispositif actuel ? La politique des drogues ne peut supporter de demi-mesures sans risquer de produire l’exact contraire de ce qui est rechercher.
S’il s’agit par-contre de parvenir à une réduction de la criminalité, de la surpopulation carcérale (15 % environ des prisonnier-e-s le sont pour des ILS*), à juguler l’explosion des trafics, de l’usage et de la corruption institutionnelle (cf. les affaires Michel Neyret et François Thierry), il n’y a véritablement d’autres mesures à prendre que de réguler le marché des stupéfiants.
Nous parlons là d’une véritable révolution des mentalités demandant d’admettre enfin que la prohibition fait bien partie du problème et n’est donc pas la solution. De reconnaitre aussi que l’usage problématique des stupéfiants ne représente qu’une petite minorité des consommateur(trice)s (moins de 10 %) maintenu(e)s, que la loi du 31 décembre 1970 elle-même contribue à maintenir dans un état de précarité sanitaire, sociale et morale.
Concernant le seul chanvre/cannabis et sa « contraventionnalisation », un autre casse-tête se présente. Il concerne l’usage thérapeutique. Les patient(e)s de plus en plus nombreux(euses) à trouver réconfort, soulagement ou soins dans l’utilisation de cette plante, seront-ils/elles soumis(es) au même châtiment financier ? Seront-ils/elles aussi victimes d’une double voire triple peine en se voyant en plus interdit(e)s d’accès à ce précieux médicament ?
Nous ne conseillerons trop aux ministères véritablement concernés que sont ceux de la Justice et de la Santé, de s’intéresser aux expériences menées chez nos partenaires européens et ailleurs. Des Pays-Bas au Portugal, en passant par l’Uruguay, il existe des exemples d’alternatives au tout répressif que seule la signature de traités internationaux dépassés empêche de réaliser pleinement. Il s’agirait donc aussi que nos pays se concertent afin de les remettre en cause pour ainsi poursuivre le mouvement antiprohibitionniste engagé. Sans doute l’appui du Canada permettra-t-il aussi de parvenir à un accord global.
Malgré cette fausse bonne nouvelle, le CIRC demeure optimiste… mais vigilant.
La marijuana n'a pas toujours été illégale au Canada. Et saviez-vous qu'en 1923, lorsque le cannabis a été ajouté à la liste des substances dont la vente et la possession étaient interdites au pays, cela s'est fait sans aucun débat?
Un militant pour la légalisation de la marijuana allume un joint à Ottawa, le 20 avril 2012.
Photo : La Presse canadienne/Sean Kilpatrick
Jusqu’au début du 20e siècle, on pouvait acheter librement de l’opium, de la cocaïne et de la morphine. En 1908, la première loi sur les narcotiques a été adoptée, interdisant le trafic d’opium, qui était un problème important sur la côte ouest. Il y avait alors plusieurs manufactures d’opium et des fumeries dans les quartiers chinois de Vancouver et de Victoria.
Fumeur d'opium dans une conserverie de Richmond en 1913 Photo : Musée royal de la Colombie-Britannique/Frederick Dundas Todd
La morphine et la cocaïne ont été ajoutées à la liste des substances interdites en 1911. Puis, en 1923, ce sont l’héroïne, la codéine et le cannabis qui ont été prohibés. Le cannabis aurait été ajouté à la dernière minute. Le ministre de la Santé de l’époque, Henri-Séverin Béland, a simplement mentionné qu’il y avait une nouvelle drogue au programme. Selon des documents cités dans le rapport du Comité spécial sur les drogues illicites de 2002, une première ébauche du projet de loi ne contenait aucune mention du cannabis. Celui-ci n’est apparu que dans une deuxième copie.
Le ministre Béland aurait soutenu que le projet de loi visait à « consolider » la législation existante. Impossible de trouver trace des débats à la Chambre des communes, s’il y en a eu. Pourquoi avoir ciblé la marijuana, une drogue pourtant peu connue au pays à cette époque? Les réponses divergent.
Pour suivre l’exemple américain
On a simplement suivi ce que faisaient nos voisins du sud, pense Line Beauchesne, professeur agrégée au Département de criminologie de l'Université d'Ottawa. La marijuana avait déjà été interdite dans quelques États américains, dont la Californie, le Wyoming et le Texas. Cibler le cannabis était en fait une façon détournée de s’attaquer aux travailleurs mexicains, qui affluaient au sud des États-Unis après la révolution de 1910, dont certains fumaient de la marijuana.
« On a voulu contrôler les Mexicains […] et on a passé un certain nombre de lois, dont l’interdiction du cannabis, qui ne dérangeait personne jusque-là », souligne Line Beauchesne.
Un immigrant mexicain à Nuevo Laredo, au Mexique, près de la frontière américaine, vers 1912 Photo : Bibliothèque du Congrès
L’influence américaine a été très importante, croit aussi Dan Malleck, professeur au Département des sciences de la santé de l’Université Brock et auteur du livre When Good Drugs Go Bad [Quand les bonnes drogues deviennent mauvaises] (2015). C’était un prétexte pour retourner les Mexicains chez eux. Line Beauchesne, professeur agrégée au Département de criminologie de l'Université d'Ottawa « La marijuana était une préoccupation aux États-Unis et les autorités américaines ont poussé les autorités canadiennes à légiférer pour l’interdire », affirme-t-il. Dans la pratique, la consommation de cannabis n’était pas très courante au Canada au début du 20e siècle.
Plusieurs auteurs suggèrent que c’est avant tout en raison de considérations racistes que la marijuana et les autres drogues ont été interdites en Amérique du Nord. Les tenants de cette théorie signalent que l’interdiction de l’opium visait surtout les Chinois et les Japonais, qui en étaient les principaux utilisateurs.
De plus en plus de travailleurs chinois et japonais s’installaient sur la côte ouest, ce qui créait de sérieuses tensions, telles que l’émeute de Vancouver en 1907, au cours de laquelle les vitres de dizaines de commerces asiatiques ont été fracassées.
William Lyon Mackenzie King, qui était alors ministre du Travail, a enquêté sur cette affaire. Quand il a découvert qu’il y avait plusieurs manufactures d’opium parmi les boutiques touchées, il a décidé de sévir contre son trafic et, par extension, contre celui des autres drogues.
La vitrine du magasin de K. Matsuba, au 151 East Cordova Street, à Vancouver, en septembre 1907. Photo : Bibliothèque et Archives Canada/PA-066909
« Les Canadiens progressistes de classe moyenne étaient inquiets », soutient M. Malleck. « Ils pensaient que les drogues allaient détruire la société. Pas que les Chinois ou les Mexicains allaient le faire, mais que les drogues qui leur étaient associées allaient la détruire. Il y a donc une connexion raciale, mais pas de racisme en tant que tel. »
Pour éradiquer les comportements immoraux
La pionnière canadienne Emily Murphy a aussi joué un rôle important pour faire inclure le cannabis dans la liste des substances interdites, selon Marcel Martel, titulaire de la Chaire Avie Bennett Historica Canada en histoire canadienne à l’Université York et auteur d'Une brève histoire du vice au Canada depuis 1500.
Mme Murphy, qui était alors juge en Alberta, a publié en 1922 The Black Candle, un livre qui reprenait une série d’articles parus dans Maclean’s, sur les ravages du trafic de la drogue. Un chapitre s'intitule : « Marihuana, une nouvelle menace ». Elle y décrit les effets de cette nouvelle drogue, qui aurait pour effet de rendre ses utilisateurs « complètement fous ». « Les toxicomanes perdent tout sens de la responsabilité morale », écrit-elle.
L'écrivaine, politicienne et juriste Emily Murphy Photo : Bibliothèque et Archives Canada
Quand ils sont sous l’influence [de la marijuana], ils deviennent des maniaques obsédés susceptibles de tuer […] d’autres personnes des manières les plus sauvages et cruelles. Emily Murphy, The Black Candle (1922) Ce livre pourrait avoir influencé le premier ministre Mackenzie King, déjà sensibilisé aux « ravages » de l’opium. « Vous avez un individu, cette juge, et à cause de son poste d’autorité dans la société, nécessairement les gens portaient un peu plus attention à ce qu’elle disait, et vous avez un premier ministre déjà préoccupé de cette question-là qui se dit : "si on a un problème avec la marijuana, on va le régler" », précise M. Martel.
Les écrits de Mme Murphy témoignent d’une préoccupation pour les problèmes sociaux très présente au début du siècle. L’alcoolisme, la toxicomanie, les maisons de jeu et la prostitution étaient alors vus comme des maux qui pourraient être éradiqués en interdisant leurs causes immédiates, soit l’alcool, les jeux de hasard et les drogues.
Des policiers arrêtent un homme accusé de possession illégale d'alcool, à Toronto, le 16 septembre 1916. Photo : Bibliothèque et Archives Canada
À partir du moment où le Bureau des drogues dangereuses a été créé, en 1920, on a commencé à interdire à tout vent. « La porte étant ouverte à la régulation fédérale des substances psychotropes, le cannabis a été ajouté tout naturellement », précise Dan Malleck.
Cadre légal canadien du début du 20e siècle
1908 : Loi sur l’opium (première interdiction, autres médicaments, alcool et tabac); 1911 : Loi sur l’opium et autres drogues (opiacés et cocaïne); 1920 : Loi sur l'opium et les drogues narcotiques; création du Bureau des drogues dangereuses, du Département de la Santé et du Bureau fédéral des drogues; 1923 : Ajout d’une annexe sur les narcotiques (cannabis, codéine et héroïne); 1929 : Loi sur l’opium et les substances psychotropiques.
Le Cannabidiol ou CBD est l'un des 60 composés trouvés dans le cannabis.
Le taux des crises dans le groupe traité avec le CBD a diminué de 39%.
@ JONATHAN NACKSTRAND / AFP
Le cannabidiol, un composant du cannabis, réduirait de 39% la fréquence des crises d'épilepsie dans leur forme la plus sévère, indiquent les résultats d'un vaste essai clinique publiés mercredi.
Un espoir pour les malades ? "Le cannabidiol ne devrait pas être vu comme une panacée pour traiter l'épilepsie mais pour des patients souffrant des formes les plus sévères qui ne répondent pas aux nombreux traitements, les résultats de cet essai clinique suscitent l'espoir que nous pourrions bientôt disposer d'une autre option", explique le Dr Orrin Devinsky, professeur de neurologie et de psychiatrie au Centre médical Langone de l'Université de New York. Il est le principal auteur de cette étude publiée dans le New England Journal of Medicine.
Un des 60 composant du cannabis. "Nous devons encore effectuer des recherches mais ce dernier essai clinique démontre, à un degré sans précédent, l'efficacité du cannabidiol pour traiter cette forme d'épilepsie", connue sous le nom de syndrome de Dravet, souligne-t-il. Le Cannabidiol ou CBD est l'un des 60 composés trouvés dans le cannabis. Il représente la plus grande concentration mais n'a pas de propriétés psychoactives.
120 enfants recrutés. Pour cet essai clinique, les chercheurs ont recruté 120 enfants et adolescents de deux à dix-huit ans souffrant du syndrome de Dravet. L'étude a été menée dans 23 sites répartis aux Etats-Unis et en Europe. Une partie des participants choisis au hasard a été traitée avec 20 milligrammes de CBD par kilo ou un placebo qui a été ajouté au traitement déjà suivi et ce pendant quatorze semaines.
39% de diminution. Le taux des crises dans le groupe traité avec le CBD a diminué de 39%. Chez trois des patients, les crises ont complètement disparu. Dans la cohorte des malades ayant pris un placebo, la réduction de la fréquence des crises n'a été que de 13%. Les effets secondaires signalés - vomissement, fatigue et fièvre - par 93,4% des patients ont été généralement légers ou modérément sévères.
Cet essai clinique a été financé par les laboratoires britanniques GW Pharmaceuticals qui ont mis au point une forme liquide du CBD appelée Epidiolex dont la FDA, l'agence américaine des produits alimentaires et des médicaments, n'a pas encore autorisé la mise sur le marché.
Les usagers de cannabis s'exposeront bientôt à une amende s'ils sont surpris en train de fumer. C'est ce qu'a annoncé ce matin sur RMC le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb.
Les simples consommateurs de cannabis pourraient risquer jusqu'à
100 euros d'amende. [sTEPHANE DE SAKUTIN / AFP]
«On voit de plus en plus qu'il y a une articulation très forte entre trafics de stupéfiants et terrorisme, a justifié ce dernier. Ce que dit Emmanuel Macron ce sont deux choses. La première c'est qu'on puisse dresser une contravention tout de suite, parce que pour l'instant quand quelqu'un est interpellé pour trafic de stups, il ne se passe rien. Ça, dans les trois quatre mois qui viennent nous allons le mettre en place. Deuxième chose, éloigner les gens du quartier, c'est-à-dire leur interdire de reparaître dans le quartier afin qu'il ne viennent pas narguer la victime qui a porté plainte, et qui s'aperçoit que sa plainte est nulle.»
Durant la campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait expliqué au Figaro qu'il souhaitait que les forces de l’ordre puissent infliger une amende «immédiate» de 100 euros, qu’il juge «plus dissuasive et efficace» qu’une «réponse pénale plus tardive et théorique» ou que les «peines symboliques» que sont les rappels à la loi. Il avait également dit «ne pas croire à la dépénalisation des 'petites doses'».
«Juridiquement, effectivement, c’est bien une dépénalisation» que propose Macron, a expliqué pour sa part Benjamin Griveaux à Libération. «Mais on a préféré parler de contraventionnalisation, pour qu’on comprenne bien, parce que tout le monde n’a pas forcément en tête toutes les subtilités dépénalisation/légalisation».
En théorie, la transaction pénale mise en place en octobre 2015 permet déja aux policiers de faire payer une amende en cas de petit délit, mais la procédure n'est quasiment pas utilisée, car jugée trop lourde.
Plus de la moitié des Suisses ont consommé une substance illégale les 12 derniers mois.
26% des fumeurs de beuh sallument leur dernier pétard juste
avant daller se coucher. (Photo: AFP)
L'étude annuelle de Global Drug Survey a été réalisée sur 78oo personnes en Suisse. Ses résultats, obtenus en avant-première par «20 Minuten», révèlent que plus de la moitié des Suisses ont consommé une substance illégale lors des 12 derniers mois.
Le cannabis reste très prisé des sondés, dont 74% en ont fumé au moins une fois dans leur vie. Ils sont un tiers à en avoir consommé plus de 200 jours sur l’année écoulée. Mais la fumette régulière séduit moins les femmes que les hommes. Les méthodes favorites restent le joint et le bong. Près de 80% des sondés souhaitent une libéralisation de l’herbe, mais un tiers favoriserait des conditions strictes.
Par ailleurs, 24% des Suisses disent avoir déjà consommé du MDMA, et c’était la première fois pour 28% d’entre eux; 1% de ses amateurs ont dû être traités d’urgence après leur prise.
Alors que la légalisation du cannabis s’étend outre-Atlantique, des sociétés se spécialisent dans la transformation d’entrepôts en fermes et boutiques de cannabis. Et les prix s’envolent.
Crédit photo: Canna Obscura
Quand on vend un produit cher, mieux vaut soigner le site de vente et de production. C’est ce qui se passe actuellement aux États-Unis où la légalisation du cannabis progresse régulièrement que ce soit pour un usage médical ou récréatif. C’est le New York Times qui relevait récemment qu’après avoir commencé à générer de confortables ressources fiscales dans près de 30 États américains, la marijuana commence à impacter le marché immobilier. La tendance du moment consiste à transformer d’anciens entrepôts en site de production, de transformation voire de vente de cannabis.
Le New York Times cite ainsi le cas d’un projet de marijuana à usage médical baptisé Ermont qui vient de racheter au prix fort un bâtiment désaffecté de 3500 m² à Quincy, dans le Massachusetts. Les propriétaires ont compris que ces grandes surfaces qui n’intéressaient plus personne valent désormais de l’or. Dans le Colorado, un rapport officiel démontre que les loyers pour ce genre d’entrepôts ont bondi de plus de 50% entre 2010 et 2015.
Il est vrai que l’industrie naissante du cannabis peut se le permettre: les ventes légales aux États-Unis ont atteint 6,7 milliards de dollars l’an dernier et pourraient s’envoler vers les 20 milliards en 2021, selon Acrview Market Research.
Il n’empêche que des voix s’élèvent déjà pour dénoncer une bulle immobilière en préparation. Car la tendance n’est pas près de s’inverser. Ces entrepôts continueront à être recherchés car ils permettent de cultiver des milliers de plants, de contrôler préciser les conditions de culture tout en pouvant sécuriser assez facilement les lieux.
Et enfin, comme il est encore illégal de transporter de la marijuana hors des frontières d’un État américain, l’herbe doit pousser là où elle est vendue. Preuve que l’impact du cannabis est loin d’être négligeable sur l’immobilier une étude du réseau CBRE a prouvé que sur la ville de Denver entre 2009 et 2014, 36% des nouveaux locataires industriels étaient liés à la production de cannabis! L’abus de drogue pourrait donc nuire gravement à la santé du marché.