Sur 50 000 Américains étudiés, les consommateurs ont un nombre de rapports sexuels 20% plus élevé. Mais les chercheurs sont prudents quant à un lien de causalité.
Plus de sexe en fumant du cannabis? Ce n'est pas prouvé, mais des chercheurs ont une piste statistique. Une étude américaine de l'Université de médecine de Stanford, réalisée entre 2002 et 2015 avec la participation de 50 000 volontaires âgés de 25 à 45 ans, évoque une corrélation entre la consommation de cette drogue et la fréquence des rapports sexuels.
Les hommes interrogés ayant une consommation quotidienne de cannabis ont ainsi indiqué 6,9 rapports sur les quatre semaines précédant leurs réponses, contre 5,6 pour ceux qui n'en consomment pas. Le même chiffre, chez les femmes, passe de 7,1 à 6. "Autrement dit, 20% de plus", résume le professeur Michael Eisenberg, l'un des responsables de cette enquête. Corrélation mais pas causalité
"L'étude ne dit pas que si vous fumez davantage, vous aurez plus de rapports sexuels", nuance le médecin. Mais elle vient certainement infirmer l'hypothèse selon laquelle la consommation de cette drogue diminuerait la libido ou augmenterait les problèmes d'érection. Publié en ligne vendredi dans le Journal of Sexual Medicine, le travail des chercheur met en évidence cette corrélation statistique pour la première fois aux États-Unis, "sur les gens de chaque sexe, de toutes les origines, quelque soit l'âge ou le niveau d'éducation, la religion, ou le fait d'être marié ou célibataire". Il repose sur le croisement des données d'études nationales menées par les Centres fédéraux pour la prévention et le contrôle des maladies.
29 États et la capitale américaine ont légalisé l'usage médicinal ou récréatif de la marijuana, qui reste toutefois illégale au niveau fédéral. Elle compte un nombre croissant d'environ 20 millions de consommateurs adultes. Un secteur en plein boom avec 7 milliards de dollars de chiffre d'affaires attendus cette année.
Source: lexpress.fr
Plus de consommation, plus de sexe ?
Une utilisation régulière du cannabis apparaît, avec cette étude de l'Université de Stanford, associée à une sexualité plus épanouie : une association plutôt positive qui devrait apaiser les inquiétudes de certains médecins et chercheurs -écrivent les auteurs dans un communiqué- selon lesquelles un usage fréquent pourrait altérer la performance ou le désir sexuel.
Cette analyse, menée sur pas moins de 50 000 participants américains âgés de 25 à 45 ans, présentée dans le Journal of Sexual Medicine, suggère, comme d’autres recherches, que le cannabis puisse stimuler l'activité dans les zones du cerveau impliquées dans l'excitation et l'activité sexuelles.
Selon le National Institute on Drug Abuse (NIAID) plus de 20 millions d'Américains consomment du cannabis à des fins récréatives ou thérapeutiques. En dépit des nombreux bénéfices thérapeutiques suggérés par de nombreuses études, des effets de dysfonctionnements érectiles chez les gros consommateurs et de réduction du nombre de spermatozoïdes ont été évoqués ; en revanche, des études chez l’animal ont fait valoir une activité stimulée dans certaines zones du cerveau impliquées dans l'excitation et l'activité sexuelles.
Ici, le Dr Michael Eisenberg, professeur adjoint d'urologie et auteur principal de l’étude précise : « La consommation fréquente de cannabis ne semble pas altérer la motivation ou la performance sexuelle et est même associée à une augmentation de la fréquence coïtale ». Si ses résultats n'établissent pas de lien de causalité entre l'usage du cannabis et l'activité sexuelle, ils laissent entrevoir une tendance générale d’impact positif, pour les 2 sexes, sur la sexualité.
Afin de déterminer précisément l'effet du cannabis sur la fréquence des rapports sexuels, les chercheurs ont analysé les données de structures familiales, pratiques sexuelles et de maternité de la National Survey of Family Growth, une enquête annuelle soutenue par US Centers for Disease Control and Prévention (CDC) les Centres fédéraux de contrôle et de prévention des maladies. L’enquête interroge explicitement ses participants sur la fréquence de leurs relations sexuelles au cours des 4 dernières semaines, ainsi que sur la consommation de cannabis au cours des 12 derniers mois. Ces données ont pu être compilées depuis 2002, pour 28.176 femmes et 22.943 hommes âgés en moyenne de 30 ans. L’analyse montre que :
24,5% des hommes et 14,5% des femmes consomment ou ont consommé du cannabis au cours des 12 derniers mois,
Il existe une association positive entre la fréquence de consommation du cannabis et la fréquence des rapports sexuels,
Cette relation s'applique aux 2 sexes : les femmes qui consomment du cannabis quotidiennement déclarent 7,1 rapports sexuels au cours des 4 dernières semaines vs 6 pour les femmes qui n’en consomment pas ; ce rapport est de 6,9 vs 5,6 chez les hommes.
en d'autres termes, les utilisateurs de cannabis déclarent des rapports sexuels 20% plus fréquents ;
cette association positive entre l'usage du cannabis et la fréquence des rapports s’avère indépendante du statut démographique, matrimonial ou parental.
Même après prise en compte de l'usage d'autres substances, comme la cocaïne ou l'alcool, cette association positive subsiste. Une association qui ne reflète pas simplement une association sous-jacente entre des personnalités moins inhibées plus ouvertes à la consommation de cannabis ou à la sexualité. Car la fréquence coïtale augmente de manière dose-dépendante avec l'utilisation croissante du cannabis, ce qui suggère son rôle possible dans la promotion de l'activité sexuelle.
"J'ai encore du nez", a ironisé le chef de l'Etat alors qu'il était pris en photo avec des habitants d'un quartier sensible de Cayenne.
Photo d'illustration: Emmanuel Macron en visite dans le quartier de Cogneau Lamirande,
à Matoury en Guyane, le 27 octobre 2017.
REUTERS/Ronan Lietar
POLITIQUE - C'est une séquence filmée par le compte Facebook de l'Elysée. En visite surprise dans deux quartiers sensibles de Cayenne, Emmanuel Macron a été confronté très directement au problème de la drogue qui y sévit.
Alors qu'il se laissait prendre en photo avec de habitants de la Crique, le chef de l'Etat a été interpellé par l'odeur qui l'entourait à ce moment. "Il y en a parmi vous qui ne fument pas que des cigarettes. J'ai encore du nez", a lancé le président de la République au milieu des effluves de cannabis dans un échange repéré par LCI et visible dans la vidéo ci-dessous.
S'adressant aux plus jeunes, Emmanuel Macron leur a fait remarquer que "Ca ne va pas vous aider à bien travailler à l'école, vous voyez ce que je veux dire." Et de conclure: "Il faut le dire aux plus jeunes!"
Source: huffingtonpost.fr
"Se confronter à la réalité du terrain"
Le président souhaitait "se confronter à la réalité du terrain", dans des quartiers où vivent une majorité de clandestins. Au Rond-Point des 100 boîtes aux lettres, dans le quartier de Cogneau Lamirande, à Matoury, le chef de l'Etat a créé la surprise en se présentant à plusieurs dizaines de jeunes, rassemblés sur le bord de la route.
Accompagné de la maire de Cayenne Marie-Laure Phinera-Horth, le président de la République a ensuite arpenté La Crique, un quartier dont la réputation de dangerosité n'est plus à faire. "C'est là qu'il y a des problèmes de drogue, c'est un quartier chaud. Il y a des dealers, du trafic de stupéfiants, de la prostitution", a expliqué l'élue.
La fibromyalgie, ou syndrome de fibromyalgie, est une maladie chronique d’intensité variable associant douleurs musculaires et articulaires diffuses, fatigue, troubles de l’humeur, troubles cognitifs mineurs et troubles du sommeil. Selon une étude, elle touche le plus souvent les femmes d’âge moyen. Sa cause est toujours inconnue, mais une anomalie de fonctionnement du système nerveux central est supposée. D’après les dernières recherches concernant ses éventuelles méthodes de traitement, le chewing-gum au cannabis serait le plus efficace.
Toute personne atteinte de fibromyalgie ou qui connait quelqu’un qui en souffre sait combien elle peut être atroce et douloureuse. Heureusement, plus le nombre de personnes qui prennent conscience de cette maladie augmente, plus les recherches scientifiques visant à lui trouver un traitement sont nombreuses.
D’ailleurs, d’après les dernières révélations, le cannabis, également connu sous le nom de chanvre, pourrait apaiser la douleur causée par la fibromyalgie. Bien qu’il existe différentes méthodes d’utilisation de cette herbe, sa consommation sous forme de chewing-gum serait la plus efficace.
Le chewing-gum au cannabis pour soulager la fibromyalgie :
MedChewRx est le nouveau chewing-gum pharmaceutique au cannabis, utilisé pour traiter la douleur chronique, en particulier celle causée par la fibromyalgie. La gomme contient des composants actifs, comme le THC (tetrahidrocannabinol) et le CBD (cannabidiol), à raison de 5mg chacun. Le premier est le cannabinoïde le plus important et le principal responsable des effets thérapeutiques mais aussi psychoactifs du cannabis. Quant au second, il n’a pas d’effet psychoactif mais possède des propriétés apaisantes et anti-inflammatoires et permet de ralentir l’effet du THC.
L’avantage de mâcher le cannabis au lieu de le fumer ou de le manger, est qu’il peut être traité directement dans la bouche, sans passer par le foie, ce qui donne des résultats encore plus rapides. Après avoir été testée, la gomme de cannabis a montré qu’elle avait plusieurs avantages, dont notamment :
– la stimulation du système cardiovasculaire, – la réduction des niveaux de stress, – des effets neuro-protecteurs et neuro-stimulateurs sur l’esprit, – une amélioration du déclin cognitif lié à l’âge. Le chewing-gum au cannabis est plus socialement accepté que les joints, ce qui permet aux personnes souffrant de fibromyalgie de soulager leur douleur, sans avoir à s’inquiéter de la réaction des personnes qui les entourent.
Les différentes formes du cannabis utilisées pour soulager la douleur :
L’huile de CBD :
Elle est fabriquée à partir des plantes de chanvre et contient beaucoup de CBD et pas, ou très peu, de THC. L’huile de CBD est apaisante, avec une toxicité très faible et aucun effet psychoactif. Elle est utilisée par les personnes qui souffrent d’une diversité de maux, et peut être acquise soit sous forme d’huile pure, de teintures, de capsules ou de baumes ou crèmes pour application locale.
Le fumer :
Fumer 3 bouffées de cannabis par jour permet d’apaiser les douleurs nerveuses, ainsi que celles due à une chirurgie, une maladie ou un traumatisme, et d’accélérer la guérison des personnes qui en souffrent. L’efficacité de ce remède dépend de la souche du cannabis et de sa qualité. Cependant, cette méthode-là comporte bien des risques pour la santé et il vaudrait mieux l’éviter.
Aliments comestibles :
Les biscuits, gâteaux, bonbons, boissons et chocolat contenant du cannabis peuvent être une bonne alternative pour les personnes qui veulent bénéficier de ses vertus sans mettre leur santé en danger en le fumant. De plus, en étant digéré, l’effet du cannabis est encore plus puissant. Ainsi, vous n’aurez besoin que d’une petite quantité pour obtenir l’effet analgésique escompté.
Malgré les résultats prometteurs de cette nouvelle méthode de traitement, Professeur John Zajicek, chargé de la tester, affirme que la partie n’est pas encore gagnée, surtout que des effets secondaires lui ont été associés.
Le Conseil de gouvernement a validé ce vendredi une phase-test pour l’utilisation du cannabis médical au Luxembourg.
Dans une première phase, les patients atteints de douleurs chroniques pourront
bénéficier de ce traitement. (Photo : AFP)
Le Premier ministre, Xavier Bettel, a annoncé lors du briefing à l’issue de la réunion hebdomadaire des ministres que le gouvernement avait validé un accord de principe pour la prescription du cannabis médical au Grand-Duché. «On suit l’exemple de plusieurs autres pays européens», a souligné le chef du gouvernement.
Dans une première phase, les patients atteints de douleurs chroniques pourront bénéficier de ce traitement. Il s’agit notamment des gens atteints de multiple-sclérose ou ceux qui souffrent des effets d’une chimiothérapie. «Il ne s’agit pas d’une solution pour tous, mais on va travailler sur un plan adapté», précise Xavier Bettel.
Lors de cette phase-test, dont les détails seront encore annoncées par la ministre de la Santé, Lydia Mutsch, la distribution du cannabis se fera uniquement par les pharmacies des hôpitaux. Il ne sera également pas permis à tous les médecins de prescrire du cannabis médical.
Un festival du cannabis aura lieu dans le Bas-Saint-Laurent la fin de semaine du 1er juillet 2018, date à laquelle le pot sera légalisé.
Crédit photo : iStock
Le groupe derrière cette initiative a annoncé ses couleurs en créant une page Facebook, mais sans dévoiler le lieu exact du festival ni la programmation.
Chose certaine, il aura lieu dans le Bas-Saint-Laurent.
L’organisation veut réserver les dates du 30 juin au 2 juillet 2018 pour offrir le premier festival du cannabis au Québec, qui a pour but de sensibiliser et éduquer la population aux bienfaits de la plante tant pour la santé humaine que celle de la planète.
Une des missions du festival sera aussi d’éduquer la population au sujet des propriétés médicinales du cannabis et à sensibiliser sur la consommation responsable du cannabis récréatif.
La date prévue pour la légalisation par le gouvernement Trudeau est le 1er juillet 2018. C’est donc dire qu’elle surviendra durant la nuit du samedi à dimanche du festival, dont la programmation sera annoncée au printemps prochain.
Éducation surtout
Celui qui a cofondé le festival environnemental ÉchoFête de Trois-Pistoles, l’activiste Mikael Rioux est entre autres derrière cette initiative. «Nous on est là parce que cette plante a des vertus autant thérapeutiques que pour la santé de la planète. On ne parlera même pas de tout ce qui est récréatif. On sait qu’il va y avoir des «poteux» qui vont venir au festival, mais ce n’est vraiment pas ça que l’on veut mettre de l’avant», indique Mikael Rioux.
S’il y a des kiosques sur le cannabis récréatif, ils porteront surtout sur la façon responsable de consommer, surtout pour une première fois.
Il y aura aussi certains éléments politiques. «On aimerait promouvoir le fait que la façon dont le développement se dessine, avec des mégas serres gigantesques, ce n’est pas la meilleure, on trouve plutôt que le meilleur modèle ce serait celui de coopératives dans les régions du Québec», ajoute Mikael Rioux.
Raphael Mechoulam et Francesca Levi-Schaffer, de l’université hébraïque, vont entreprendre une étude financée par la start-up israélo-britannique CIITECH
Un médecin montre à un petit garçon comment utiliser son inhalateur
pour l'asthme. Illustration. (Crédit : LeventKonuk/iStock by Getty Images)
CIITECH, une start-up israélo-britannique de biotechnologie qui cherche à développer et commercialiser des produits cannabiques thérapeutiques, a annoncé qu’elle allait financer un projet avec l’université hébraïque de Jérusalem pour trouver des moyens d’utiliser le cannabis dans le traitement de l’asthme.
CIITECH a indiqué que le projet sera mené par le Centre multidisciplinaire de recherche sur le cannabis de l’université hébraïque, et dirigé par le professeur Raphael Mechoulam, pionnier de la recherche dans le domaine du cannabis, et sa collègue, le professeur Francesca Levi-Schaffer, spécialisée dans la recherche sur l’asthme. Le projet a été choisi parmi une dizaine d’autres sur la recherche cannabique, a indiqué Clifton Flack, le fondateur de CIITECH. « Israël est l’épicentre de la recherche et du développement sur le cannabis, et la plupart de ces travaux se déroulent à l’université hébraïque, a dit Flack, joint par téléphone. L’asthme est un sujet cher à mon cœur puisque j’en souffre. » Il n’a pas précisé le montant du financement alloué par son entreprise au projet.
Les deux scientifiques de l’université hébraïque commenceront par chercher si un dérivé du cannabidiol (CBD) a un effet inhibiteur sur l’inflammation des voies aériennes qui cause l’asthme. Le CBC est la molécule qui n’a pas l’effet psychotrope des cannabinoïdes, que l’on retrouve dans les souches classiques de chanvre comme de cannabis. L’année dernière, le Royaume-Uni a reclassifié le cannabis, ce qui permet au CBD d’être à présent légal dans le pays, et disponible à la vente sur le territoire et sur internet, selon un communiqué de CIITECH.
Le professeur Raphael Mechoulam de l’université hébraïque, à gauche, avec Clifton Flack, fondateur de CIITECH. (Crédit :autorisation) L’asthme est une maladie inflammatoire des voies aériennes pulmonaires, fréquente chez l’enfant comme chez l’adulte, qui peut avoir des conséquences importantes sur la santé des patients. Entre 1990 et 2015, l’incidence mondiale de l’asthme a doublé. Selon Asthma UK, 5,4 millions de personnes sont soignées pour cette maladie dans le pays, dont 1,1 million d’enfants, l’un des taux les plus élevés d’Europe. En plus de l’asthme, d’autres pathologies inflammatoires, comme la rhinite allergique, la dermatite atopique et les allergies alimentaires, touchent environ 20 % de la population mondiale, et leur incidence continue d’augmenter.
« Nous savons que le CBD a des propriétés anti-inflammatoires et nous sommes impatients de découvrir s’il sera efficace dans le traitement de l’asthme et des pathologies respiratoires liées », a déclaré Mechoulam, professeur de l’université hébraïque, dans le communiqué. L’université hébraïque a récemment ouvert un Centre multidisciplinaire de recherche sur le cannabis, dirigé par le Dr Joseph Tam. Il est l’un des meilleurs instituts mondiaux du domaine. L’environnement régulatoire et l’écosystème de soins collaboratif du pays placent Israël en première ligne des avancées sur le cannabis thérapeutique. Le laboratoire de Levi-Schaffer travaille sur de nouveaux moyens de traiter les allergies, et a récemment commencé une étude concernant les effets des composés cannabinoïdes sur les cellules, dont les éosinophiles, qui jouent un rôle dans les maladies allergiques.
« La plupart des symptômes des patients souffrant de pathologies allergiques sont contrôlés par des médicaments symptomatiques ou par des corticoïdes. Cependant, certains patients sont résistants aux corticoïdes et des maladies allergiques, comme l’asthme sévère, ne sont pas traitées correctement », selon la classification de l’Organisation mondiale de la Santé, a dit Levi-Schaffer. « Nous pensons que notre étude fournira une solution nouvelle et efficace pour soigner cette maladie. »
Un ingénieur agronome israélien inspecte les plants de marijuana à la BOL (Breath Of Life) Pharma dans la deuxième plus grande plantation de cannabis médical du pays, près de Kfar Pines dans le nord d’Israël, le 9 mars 2016 (Crédit : Jack Guez/AFP)
« A notre connaissance, deux études basées sur les cannabinoïdes ont été publiées avec des modèles d’asthme chez le rat et le cobaye, la dernière en 2015, a précisé Levi-Schaffer par e-mail. C’est la première étude qui évalue l’effet du CBD sur les mastocytes et les éosinophiles, et dans un modèle d’asthme souris qui ressemble étroitement à la maladie humaine. »
Les mastocytes et les éosinophiles sont des globules blancs qui jouent un rôle dans les allergies. Israël compte une masse critique de scientifiques et de médecins qui connaissent et sont ouverts à l’usage thérapeutique du cannabis. Il existe une forte industrie de la biotechnologie et il y a également des chercheurs dans des instituts et des universités de pointe qui soutiennent ces travaux. Les chercheurs de l’université hébraïque et d’ailleurs en Israël ont montré que le CBD et les dérivés du CBD avaient un effet sur des maladies comme l’épilepsie, la schizophrénie et d’autres pathologies psychiatriques, la douleur, certains cancers, et le diabète de type I. La plupart des études ont été réalisées sur des animaux, mais pour l’épilepsie, la schizophrénie et l’anxiété, le CBD a été testé avec succès chez des patients, a indiqué Mechoulam.
Flack a précisé que les recherches se concentreraient sur la production d’un supplément alimentaire plutôt que sur un médicament, afin d’éviter les millions de dollars d’investissements et le long processus d’approbation qu’un médicament nécessiterait. De plus, pour des raisons évidentes, le produit éventuel ne sera probablement pas un joint à fumer, mais un comprimé ou un inhalateur avec le CBD nécessaire pour apaiser l’inflammation, a-t-il ajouté. Levi-Schaffer pense que la forme de médication la plus probable sera un composé à inhaler dérivé du CBD. « Nous espérons avoir les résultats préliminaires de l’étude d’ici six mois », a dit Flack. L’entreprise a déjà vendu des produits basés sur le CBD aux Royaume-Uni, a-t-il dit, et cherche à soutenir les produits vendus par des études solides.
« Le cannabis pourrait bien devenir le médicament merveilleux du siècle, a dit Flack. Beaucoup des bénéfices et des composés thérapeutiques de la plante n’ont pas encore été exploités, et nous sommes heureux de participer à ce nouveau champ thérapeutique stimulant en extension. » L’idée, a dit Flack, est de faire la recherche et le développement en Israël et de vendre le produit sous forme de complément alimentaire au Royaume-Uni. CIITECH demandera d’autres études sur le CBD à l’université hébraïque, pour traiter d’autres pathologies, et qui devraient être annoncées dans les prochains mois, a-t-il ajouté
Uruguay, Pérou et Italie : ces trois pays ont tous adopté jeudi des mesures visant à légaliser l’usage thérapeutique du cannabis.
En décembre 2013, le gouvernement uruguayen de Pepe Mujica avait été le premier
au monde à légaliser la production, la distribution et la consommation du cannabis.
Autorisé mais toujours pas commercialisé, le Sativex attend dans les cartons. Ce médicament à base de cannabis devait être mis sur le marché en France, mais il n’a pas toujours pas reçu le feu vert du Comité économique des Produits de Santé (CEPS) depuis son autorisation en 2014. Cannabis récréatif ou thérapeutique, peu importe, la France poursuit la prohibition. Récemment, trois pays se sont à l’inverse montrés plus enclins à libéraliser l’usage des traitements à base de cannabis : l’Uruguay, le Pérou et l’Italie.
Uruguay : le pionnier du récréatif passe au thérapeutique
En décembre 2013, le gouvernement uruguayen de Pepe Mujica avait été le premier au monde à légaliser la production, la distribution et la consommation du cannabis. Jeudi 19 octobre, le petit Etat coincé entre l’Argentine et le Brésil a autorisé la commercialisation en pharmacies de médicaments dérivés du cannabis, trois mois après avoir légalisé la marijuana à usage récréatif, sous contrôle de l'Etat, une première mondiale.
Auparavant, les Uruguayens pouvaient cultiver leur drogue, à domicile ou dans des coopératives agréées, dans une limite fixée par la loi. Depuis l’été 2017, la marijiuana est désormais disponible en pharmacie à un prix inférieur à ceux pratiqués sur le marché noir.
Concernant le cannabis thérapeutique, le décret publié jeudi précise que les médicaments, vendus sur ordonnance, seront composés de "cannabidiol (un extrait de marijuana), comme principe actif, élaboré à partir d'extraits de cannabis provenant de variétés non psychoactives", c'est à dire avec moins de 1% de THC, ou tétrahydrocannabinol, la principale substance à effets psychotropes de cette drogue.
D’autres pays, comme le Mexique, la Colombie, l'Argentine et le Chili ont infléchi leur position dans un contexte de légalisation progressive de la marijuana sur le continent américain.
Le Pérou vote en faveur d’antidouleurs
Jeudi, le congrès péruvien a également adopté une loi favorable à l’usage du cannabis thérapeutique. Les promoteurs de ce texte ont toujours précisé qu'il ne s'agissait pas de consommer le cannabis en tant que tel, mais uniquement d'en extraire ses composantes médicinales pour un usage dans le cadre de traitements antidouleurs. Le projet de loi avait été proposé par le gouvernement en février, à la demande d'un groupe de mères dont les enfants étaient victimes de maladies graves (cancers, épilepsies) et pour lesquels aucun médicament existant ne permettait d'apaiser la douleur. Celles-ci avaient alors elles-mêmes développé une huile à base de marijuana et s'étaient retrouvées aux prises avec la justice, la consommation de cannabis étant interdite au Pérou. La loi doit maintenant être promulguée par le pouvoir exécutif pour entrer en application.
Italie : une avancée contrariée par des dissensions entre parlementaires
Les députés italiens ont adopté ce jeudi un projet de loi sur la légalisation de l'usage du cannabis à des fins thérapeutiques. En recul par rapport à la version initiale, le texte doit encore être adopté par le Sénat.
Le projet soumis en juillet 2016 aux députés proposait le maintien de l'interdiction de la vente entre particuliers, mais autorisait à cultiver jusqu'à 5 plants de cannabis et à détenir jusqu'à 15 grammes chez soi. Il maintenait en revanche l'interdiction de fumer du cannabis dans les lieux publics ou au travail.
Le projet de loi adopté jeudi ne mentionne absolument plus ces possibilités et retient uniquement la possibilité pour un médecin de prescrire des médicaments à base de cannabis, pour une durée ne dépassant pas trois mois.
"La légalisation du cannabis pour un usage personnel est un sujet qui divise les groupes parlementaires, peut-être que le pays est prêt à faire ce pas, mais ce Parlement ne l'est pas", a expliqué Walter Verini, membre Parti démocrate de la commission Justice de la Chambre des députés. "Vu que la partie concernant l'usage thérapeutique représente déjà un pas en avant et une réponse à de nombreux malades, nous avons pensé qu'il serait erroné, égoïste et irresponsable de mettre en danger cette partie aussi en insistant sur l'ensemble de la proposition." Ces médicaments seront remboursés par la sécurité sociale dans les cas prévus par le ministère de la Santé.
Et en France?
Comme bon nombre d’Etats européens, elle se montre intolérante à l’encontre des consommateurs de cannabis, mais aussi à l’encontre des possibles traitements à base de cannabis. Le cas du Sativex, autorisé mais pas encore mis sur le marché, vient le rappeler. Le Marinol reste le seul médicament commercialisé dans l’Hexagone, mais chaque médecin doit passer par une lourde procédure pour en prescrire.
Par la rédaction d'Allodocteurs.fr, avec AFP Source: francetvinfo.fr
Les Cannabis Social Club prônent la réglementation du marché du cannabis. Au mépris de la loi, ils mutualisent la production pour fournir leurs membres en toute transparence. En attendant leur légalisation…
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Un Cannabis Social Club? Ne vous attendez pas à trouver, sous ce vocable, un salon aux fauteuils profonds, ni un lieu baigné de musique latino. Ces associations militent pour la légalisation ou en tout cas la dépénalisation de l’usage du cannabis. Au mur, derrière Els Vermeesch qui dirige l’ASBL, un gigantesque portrait de Joep Oomen. Décédé en mars 2016, Oomen a lutté pendant plus de 25 ans pour la libéralisation du cannabis. "Il a milité pendant des années pour la dépénalisation du cannabis et pour une politique de drogues plus humaine. En fondant les Cannabis Social Club en Belgique dès 2006, il est passé à l’acte, au-delà du militantisme", estime Vermeesch.
Le nombre de fumeurs de cannabis ne cesse d’augmenter en Belgique. Entre 2001 et 2013, le nombre de personnes ayant fumé du cannabis au moins une fois dans leur vie est passé de 10 à 14% en Flandre, de 8,6 à 14,8% en Wallonie et de 17 à 22% à Bruxelles. On estime entre 400 et 500.000 le nombre de consommateurs réguliers en Belgique.
Bientôt un Cannabis Social Club à Liège?
Selon les chiffres de la Commission européenne, 59% des jeunes Belges affirment pouvoir se procurer facilement du cannabis. Et pourtant l’arsenal répressif, législatif et judiciaire n’a jamais été aussi dur pour contrer le trafic de drogues sous toutes ses formes. Sur le plan judiciaire, près 70% des infractions en matière de drogues sont liées au cannabis, avec plus de 30.000 infractions notées en 2013, un record.
"C’est un constat d’échec de la politique répressive", estime Julien Uyttendael député régional bruxellois et rédacteur de la proposition de loi fédérale déposée par le PS, visant à réglementer le marché du cannabis. "Cette répression coûte pourtant très cher. Cet argent pourrait être utilisé plus efficacement dans une politique d’accompagnement d’un marché régulé et décriminalisé".
"Le marché du cannabis montre un paradoxe fondamental", exprime Paul De Grauwe, économiste de la London Economics School et coauteur d’un livre sur le sujet (1). "Plus la répression augmente, plus le prix pour le consommateur augmente par un mécanisme économique de base. Ce qui a pour conséquence une rentabilité accrue de la production de drogue et une intensification du commerce de cannabis. Pour résumer, plus on le réprime, plus le trafic de cannabis est florissant…" Est-on dès lors face à un cercle vicieux? "Non, poursuit Paul De Grauwe qui met en parallèle la prohibition de l’alcool aux Etats-Unis. La répression très dure a fait apparaître une criminalité qui a totalement disparu lors son abolition." Dans ce cas de figure, la libéralisation du cannabis favoriserait donc sa décriminalisation. "L’expérience de réglementation menée au Portugal le montre, certains quartiers de Lisbonne sont redevenus beaucoup plus sûrs aujourd’hui, sans que la consommation augmente."
Réglementation plutôt que libéralisation
Les Cannabis Social Clubs (CSC), qui regroupent un petit millier de membres en Belgique, se placent dans le débat pour une libéralisation, mais surtout une réglementation du commerce. Leur fonctionnement se base sur une charte très précise mise au point par Joep Oomen, qui prône la transparence totale, du plant de cannabis au consommateur.
Depuis 1930, les drogues, toutes les drogues, sont interdites en Belgique. Le cannabis bénéfice d’une tolérance, formalisée dans une directive ministérielle de 2005 qui "ferme les yeux" sur sa détention pour un usage personnel, soit 3 grammes ou un plant par personne. Les Clubs profitent de cette tolérance. "La directive ne dit pas qu’on ne peut pas regrouper ces plants en un seul lieu", fait remarque Xavier Coppens, responsable de Trekt uw Plant Bruxelles. Les clubs proposent donc à leurs membres de mutualiser la production et la distribution.
Chaque plant de cannabis, exploité par un cultivateur externe, est nominatif et chaque membre du club signe une déclaration de propriété. La production, mutualisée, sera redistribuée nominativement à tous les membres dans le cadre de bourses d’échange. "On ne vend pas le cannabis! Les membres paient un défraiement pour le service qui a été fourni", martèle Xavier Coppens pour des raisons judiciaires évidentes.
"Nous obligeons nos cultivateurs déclarer les revenus que nous leur versons."
Sur le papier, cela semble limpide. Dans les faits, les parquets ne l’entendent pas de la même oreille. En mai dernier, le Collège des procureurs généraux a rappelé que, pour peu qu’elle existe encore, la tolérance de la consommation personnelle doit être appliquée au sens le plus strict. Pas de mutualisation ou de partage de production donc. Et de rappeler les peines encourues: trois mois à cinq ans pour les cultivateurs ou les revendeurs. Dans le cadre d’une association, la peine peut être portée à 10 à 15 ans de réclusion, 15 à 20 ans dans le chef des dirigeants de ces associations.
Ce communiqué péremptoire précédait d’une semaine à peine une importante opération de police qui visait les CSC. Au terme de plusieurs mois d’enquête, la police a effectué plus d’une dizaine de perquisitions ciblées et saisi plus d’un millier de plants. Els Vermeesch et Manu Moreau, de même que des cultivateurs, se sont retrouvés durant trois semaines derrière les barreaux. "Finalement cette opération très médiatisée nous a servi de tribune. Nous avons pu faire passer notre message et aussi nous disculper de la plupart des accusations qui étaient dirigées contre nous", fait remarquer Vermeesch.
Transparence
On l’a dit, la transparence est le maître mot de ces clubs. "C’est le seul moyen d’éviter d’être une cible judiciaire pour d’autres motifs…", constate Els Vermeesch. Cela commence par l’admission des membres au sein de l’ASBL, à la suite d’un entretien qui permet de déterminer la consommation du candidat, et les problèmes éventuels qui peuvent y être liés. "Nous ne faisons pas de prosélytisme.
Pas question d’accueillir un membre trop jeune ou un nouveau consommateur encore occasionnel. C’est le premier travail de prévention", poursuit Vermeesch dont les membres affichent une moyenne d’âge de 37 ans. Chaque membre signe un engagement à respecter la charte: fumer uniquement dans une sphère privée, ne pas faire de pub, ne pas troubler l’ordre public, ne pas être membre de plusieurs clubs… "Au moindre manquement, c’est l’exclusion."
Le cultivateur fait aussi l’objet d’une attention particulière. "C’est le maillon le plus fragile, c’est lui qui prend le plus de risques", poursuit Moreau.
Entre le Club et le cultivateur, un contrat de 12 pages précise les conditions de qualité et d’hygiène de la plantation, la localisation en Belgique (sinon cela devient du trafic international), la sécurité d’accès aux installations, l’absence de nuisance pour le voisinage, la légalité des fournitures (notamment l’électricité dont les plantations sont très gourmandes pour hâter la croissance)… "Il doit y avoir entre nous une grande relation de confiance. On interdit par ailleurs qu’il fournisse sa production à d’autres filières", précise encore Moreau.
Les clubs érigés en ASBL s’astreignent à une comptabilité aussi précise que possible. "Nous obligeons par exemple nos cultivateurs à déclarer les revenus que nous leur versons pour éviter toute forme de blanchiment d’argent. En plus du risque judiciaire, cela en a découragé plus d’un…", constate Coppens. Trekt uw Plant Bruxelles n’a d’ailleurs plus de culture pour l’instant faute de trouver un cultivateur qui veuille bien respecter ces règles.
Sécurité et qualité
L’objectif des clubs n’est pas que de mutualiser la production de leur herbe fétiche. C’est aussi une manière de contrôler la qualité du produit final et de garantir la sécurité de l’approvisionnement. "Enfin, je ne me sens plus un criminel en allant acheter un pacson au coin d’une rue glauque", raconte un consommateur affilié.
Le prix de vente du gramme légalisé pourrait également comprendre des accises, comme pour le tabac ou l’alcool.
En demandant une contribution de 7 euros par gramme à ses membres, les clubs se placent très en dessous des prix pratiqués dans la rue. "Dans les coffee-shops hollandais, c’est 12 euros environ, mais ils sont maintenant interdits aux Belges. En rue, cela va de 12 à 15 euros le gramme. Mais on ne sait pas toujours ce qu’on a", précise Julien Van Calster, qui gère l’ASBL Peace à Liège.
Le marché noir est peu fiable en termes de qualité. Les extraits de cannabis sont mélangés à du sucre, du verre pilé ou d’autres substances encore pour les alourdir. "Lorsqu’on achète de l’alcool, on sait ce qu’on a dans la bouteille. Pour le cannabis acheté en rue, c’est l’inconnue. Et les substances ajoutées peuvent être particulièrement nocives pour la santé", fait remarquer Paul De Grauwe.
Marché sans but lucratif
Même si cela semble utopique, les cannabis clubs visent à créer un marché sans but lucratif. La proposition de loi visant à réglementer le marché du cannabis en Belgique, déposée par les socialistes De Meyer, Di Rupo et Onkelinx, partage cette vision. Elle se base très largement sur les principes de la charte de Oomen. "Si l’on veut lutter contre les filières criminelles qui tiennent le marché, il faut apporter de meilleurs arguments. Le prix en est un, de même que la qualité du produit et la sécurité d’approvisionnement", précise Julien Uyttendael, rédacteur de la proposition.
La proposition ne reconnaît que deux types de cultures: la culture propre et les CSC, supervisés par un organe de contrôle indépendant pour suivre la production de la graine à la vente. "Les cultivateurs sont payés 5 euros le gramme, mais ce prix comprend la prime de risque. Dès le moment où la production est légalisée, cette prime disparaît pour abaisser le prix de revient à 1 ou 2 euros. La marge doit servir à financer les ASBL et cet ‘Afsca’ du cannabis", analyse Uyttendael. Actuellement, chaque test de qualité que pratique régulièrement Trekt uw Plant coûte 500 euros. Le prix de vente pourrait également comprendre des accises, comme pour le tabac ou l’alcool, évoque Paul De Grauwe.
Déposée en septembre dernier, la proposition a cependant peu de chance de trouver une majorité sous cette législature, même si les acteurs des CSC perçoivent un changement dans certains partis, suivant les exemples internationaux. Mais des initiatives locales pourraient voir le jour à Liège et Mons, villes de deux des signataires de la proposition. À Mons, Elio Di Rupo a annoncé sa volonté de créer un Cannabis Social Club à des fins scientifiques et médicales. Les discussions sont en cours, notamment avec le ministère de la Santé pour fixer le cadre de cette expérience en collaboration avec l’Hôpital Ambroise Paré.
"Le marché du cannabis montre un paradoxe fondamental: plus on le réprime, plus le trafic de cannabis est florissant."
À Liège, l’initiative vient de la base. Le projet de CSC défendu par l’ASBL Peace a reçu l’assentiment de Willy De Meyer, le bourgmestre, du commissaire de Police local, mais il achoppe au niveau du parquet, qui affiche pour l’instant une fin de non-recevoir. À noter que, jusqu’à présent, les précédentes initiatives de CSC en Wallonie, à Namur ou Tournai notamment se sont toutes terminées devant les tribunaux. Le projet de l’ASBL Peace prévoit en outre de la création d’emplois d’encadrement, mais aussi via la valorisation des produits dérivés, comme c’est le cas pour le chanvre agricole.
Prévention On l’a dit, les CSC se targuent aussi d’un rôle de prévention et d’information. "On est bien conscient que le cannabis peut être dangereux pour la santé. Comme l’alcool ou le tabac si la consommation n’est pas maîtrisée. Ou comme les jeux d’argent d’ailleurs. Je fume depuis l’âge de 13 ans, mais je suis père de 2 enfants et j’ai un emploi stable. Tout va très bien merci!", raconte Julien Van Calster, initiateur du projet liégeois via l’ASBL Peace. Ce n’est pas toujours le cas. Entre 2006 et 2011, le nombre de prise en charge pour des problèmes liés à une consommation excessive de cannabis par les centres psychiatriques a doublé, triplé même pour les problèmes de dépendance. Les clubs dispensent donc de l’information sur les propriétés des différentes espèces ou sur la manière de consommer. "On privilégie maintenant les vaporisateurs, qui chauffent la graine de cannabis sans la brûler. Cela libère les bonnes substances et on évite la nocivité et l’accoutumance du tabac", fait remarquer Moreau. Les CSC s’efforcent aussi de dépister les membres en surconsommation et de les orienter vers les services ressources en milieu hospitalier. "La décriminalisation de l’usage du cannabis permettrait d’en faire des patients plutôt que des criminels", conclut Paul De Grauwe. (1) "Le Cannabis sous contrôle. Comment?" Tom Decorte, Paul De Grauwe et Jan Tytgat, Lanoo Campus, 150 p.
«2 cafés de votre choix, un joint pré-roulé 0,7 g et 2 viennoiseries». L’entreprise montréalaise Mtl420 semble prête: si la nouvelle loi canadienne le permet, elle proposera dès le 1er juillet 2018 des forfaits touristiques pour découvrir Montréal sous la thématique de la marijuana.
Instagram @mtl420tours
Le trio Wake’n’Bake (décrit ci-haut) est déjà annoncé sur le site de l’entreprise au coût de 18 $. Pour 45 $, les voyageurs pourront plutôt opter pour une visite de Montréal en autobus comprenant la présence d’un «guide certifié» et du matériel à fumer «propre» et «varié». C’est le forfait «Tour Ville Mari».
Et tout ça est bien sérieux. Mtl420 se décrit comme «une entreprise en démarrage qui souhaite fournir des prestations touristiques complètes à des "cannatouristes" dès que ces activités seront légales»
Ses cofondateurs viennent d’ailleurs de lancer une vidéo promotionnelle où des amis découvrent les tam-tams du mont Royal, le quartier des spectacles et plusieurs autres recoins de la ville tout en consommant de la mari.
«C’est dans l’ADN de Montréal d’être une ville artistique, dynamique et ouverte, explique le cofondateur Alexis Turcotte Noël dans un communiqué. Il est dans l’intérêt de toutel’industrie touristique montréalaise de maintenir cette réputation et de se positionner rapidement comme une ville qui accueille les consommateurs responsables de cannabis.»
Le ministre de la Justice Koen Geens a justifié mercredi par des nécessités légistiques le fait, pour le gouvernement fédéral, d’avoir légiféré sur la détention du cannabis dans un arrêté royal du 6 septembre dernier sur les psychotropes.
La Cour d’arbitrage a annulé en 2004 les dispositions légales de la loi de 2003 dépénalisant partiellement la possession de cannabis pour usage personnel, deux arrêtés royaux pris dans la foulée étant devenus depuis largement obsolètes. Le gouvernement a souhaité clarifier les choses en restaurant l’esprit de la réforme de 2003, partiellement traduite depuis dans une directive du collège des procureurs généraux accordant la priorité la plus basse en matière de poursuites à la détention de cannabis pour usage personnel, sans circonstances aggravantes.
Le nouvel arrêté royal « n’a pas de nouvelle interprétation légale », a indiqué en commission de la Chambre le ministre Koen Geens interrogé par le député PS André Frédéric. « Il s’agit donc de restaurer l’esprit de la réforme de 2003, mais dans un texte de meilleure qualité et suffisamment précis pour que chacun sache ce qui est permis ou pas ». Et, a assuré M. Geens, « ceci n’entraîne pas de modification fondamentale de la politique en vigueur en matière de drogues, qui est reprise depuis 2015 dans la nouvelle directive. »
Alors que l’accord de gouvernement fédéral prévoit une politique de tolérance zéro à l’égard des drogues, le ministre a rappelé que cette directive prévoit déjà d’agir « plus sévèrement » face aux constats de possession du cannabis pour usage personnel, étant donné que « le produit illégal sera toujours confisqué par le service de police ayant fait le constat. »
Mais a aussi rappelé le ministre, la même directive énonce que, pour un usage personnel, « la possession d’une quantité de cannabis inférieure à 3 grammes, ou d’un seul plan de cannabis, sans indication de vente, sans circonstances aggravantes ou trouble de l’ordre public, continue de faire l’objet de la priorité la moins élevée aux poursuites et donnera lieu à un procès-verbal simplifié ». En fonction d’impératifs locaux, cette tolérance peut toutefois être suspendue. Car, a insisté le ministre, « conformément à l’accord de gouvernement, la Belgique n’applique effectivement pas de politique de tolérance vis-à-vis des drogues illégales. »