Allemagne - La plus grande ferme légale de cannabis d’Europe s’installe dans un ancien bunker nucléaire.
Par mrpolo, dans International,

Christoph Rossner utilise une ancienne base aérienne de l'OTAN dans son projet de devenir le premier producteur allemand de plantes médicinales.
 
 
 

"Je sais que nous prévoyons de cultiver de l'herbe, mais travailler ici ne sera pas une grande fête", dit Christoph Rossner en se dirigeant vers l'entrée d'un bunker nucléaire désert, dans la campagne tranquille de la région du sud de l'Allemagne. d'Allgäu.
 
De 1956 à 2003, le bunker faisait partie de la base militaire de Memmingen, d'où l'OTAN prévoyait de lancer des armes nucléaires au cas où la guerre froide s'intensifierait. Il est abandonné maintenant, mais pas pour longtemps si Christoph Rossner peut l'aider. L'entrepreneur de 47 ans veut transformer le bunker en la plus grande plantation de cannabis d'Allemagne - et il travaillera avec le gouvernement bavarois pour y arriver.
 




 


L'une des nombreuses portes à l'air libre entre les chambres


 

Depuis mars 2017, il est légal d'obtenir du cannabis médicinal en Allemagne sur ordonnance. Rossner veut profiter de la nouvelle loi et devenir le premier producteur légal de weed en Allemagne. Ses ambitions ne sont pas nécessairement basées sur des illusions de grandeur - la légalisation a ouvert un marché potentiellement énorme.
 
L'Observatoire allemand des drogues et des toxicomanies (DBDD) a constaté qu'en 2015 seulement, près de 5 millions d'Allemands avaient fumé du cannabis au moins une fois cette année-là, et ce sont les gens qui sont prêts à l'admettre.
 
Le bunker anti-nucléaire où Rossner espère commencer son empire est une structure intimidante - 50 mètres de long et 15 mètres de haut, avec des puits de ventilation comme une forteresse médiévale. "Je pense que nos plantes seront en sécurité entre ces murs", dit Rossner avec un sourire.
 
 
 





Christoph Rossner traversant les passages du bunker jusqu'à l'atrium principal


 
Lorsque nous passons à travers l'une des énormes portes - 190 tonnes d'acier trempé, 8 mètres de large et 30cm d'épaisseur - il laisse échapper un gémissement bruyant et mécanique. De là, nous passons par une autre porte, avant d'atteindre l'atrium principal. Tous les futurs employés de la société Rossner, Bunker PPD, devront laisser leurs sacs et leurs vêtements lorsqu'ils entrent dans l'établissement, se changer en combinaison et faire scanner leurs empreintes digitales. Le gouvernement allemand a conçu ces mesures de sécurité étendues pour réduire les chances de tout produit quittant illégalement les laboratoires de cannabis.
 
Rossner me conduit devant les anciens quartiers de l'équipage et un centre de contrôle radio. Le plafond au-dessus de nous est fait de béton armé de cinq pieds d'épaisseur. L'espace est tendu et étouffant - vous avez presque l'impression de devoir vous baisser en marchant.
 

La plantation de cannabis prévue fera partie d'une étude visant à étudier les effets de différentes souches de plantes médicinales et à élaborer des normes de qualité pour chaque souche. La recherche sera réalisée en partenariat avec l'Université technique de Munich et l'Université de la Colombie-Britannique à Vancouver, au Canada.
 
Grâce à cette étude, Rossner espère fournir à 150 patients du cannabis cultivé dans son bunker.
Si la recherche et la production nécessaire de marijuana sont approuvées par l'Institut fédéral des médicaments et des services médicaux et l'Office fédéral des stupéfiants en Allemagne, Bunker PPD pourrait commencer à fournir des plantes médicinales à ses clients d'ici mars 2018.
 
 
 





Sur la gauche, Christoph Rossner debout dans sa future ferme de weed. A droite, un ancien centre de contrôle radio


 
Rossner croit fermement aux pouvoirs de guérison du cannabis. À l'âge de 18 ans, son épaule gauche est écrasée par une poutre d'acier lors de son apprentissage dans une entreprise de mécanique industrielle. Il a fumé pour soulager la douleur chronique qu'il éprouvait à la suite de l'accident, et le fait encore aujourd'hui. La seule différence est que maintenant il obtient légalement son cannabis sur prescription. "Au cas où vous vous le demanderiez, je suis high en ce moment", admet-il.
 
En 1994, la Cour constitutionnelle fédérale en Allemagne a rendu légale la détention d'une petite quantité de cannabis, entre cinq et dix grammes, selon la région allemande. À la fin des années 90, Rossner a profité de la demande accrue en mettant en place une «pharmacie illégale de weed.» Sa clientèle a régulièrement augmenté incluant des patients atteints de cancer et d'arthrite. Mais finalement, la police aussi est venue le voir. En 2000, il a été condamné à deux ans et un mois de prison. Il a fini par y passer cinq mois plus quatre mois en thérapie.
 
 
 





Si à un moment quelconque l'alimentation devait être coupée, Rossner peut compter sur quatre générateurs diesel pour fournir à sa plantation de cannabis la lumière nécessaire.


 
Maintenant que le cannabis médical est légal en Allemagne, les autorités estiment que le pays aura besoin de 2200 kilogrammes de weed par an d'ici 2021 pour un approvisionnement adéquat de chaque patient. Rossner pense que les fonctionnaires sous-estiment structurellement le nombre de ceux qui se tourneront vers ce médicament pour les soulager, une fois légalisé. Il estime que l'Allemagne devra produire six fois plus, soit plus de 13 tonnes de cannabis.
 
 
 





Sur la gauche, l'un des couloirs du bunker. Sur la droite, un des nombreux dessins laissés par les soldats sur les murs


 
Nous descendons plus profond dans la crypte. C'est très désolé ici, un sentiment renforcé par des dessins sur les murs, faits il y a des années par des soldats qui s'ennuyaient. Nous passons devant un espace rempli de voûtes de la taille de conteneurs de transport.
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Ici, il est prévu que les chimistes clonent des souches de cannabis très puissantes. Le four industriel à côté de l'espace était autrefois utilisé pour détruire des matériaux toxiques à des températures de 1600 degrés, mais ces incinérateurs de qualité militaire seront maintenant mis en place pour brûler tout surplus de cannabis - une autre exigence de l'État.
 
 
 




Un espace qui servira à contenir l'une des 80 souches de plantes médicinales à développer dans le bunker


 
Mais Rossner a encore un long chemin à parcourir. Alors que nous sortons du bunker et retournons au soleil, il me dit que ses avocats préparent un procès contre l'Institut Fédéral des Drogues. L'agence demande en effet aux producteurs potentiels de cannabis thérapeutique de prouver qu'ils ont déjà cultivé, traité et livré au moins 50 kilos au cours des trois dernières années.
 
Considérant qu'il était illégal de produire en Allemagne jusqu'à maintenant, Rossner n'arrive pas à comprendre pourquoi le gouvernement s'attendrait à ce que quelqu'un l'ait fait - et encore moins gardé une sorte de trace écrite.
 
 
 





Le bunker nucléaire de l'extérieur


 
Alors qu'il attend l'approbation des autorités allemandes, Rossner garde un œil inquiet sur ses concurrents. Aux États-Unis, un certain nombre d'entreprises achètent systématiquement de plus petits producteurs - une dynamique qui pourrait s'étendre et prendre le contrôle du marché allemand.
Même si son laboratoire n'existe pas encore et qu'il n'y a rien à acheter, Rossner me dit déjà qu'il ne sera pas acheté. Il veut le faire selon ses propres termes, dans son propre bunker nucléaire.
 
Tim Geyer
 
Source: vice.com
This article originally appeared on VICE Germany.
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Un ex-ministre danois va en justice pour légaliser le cannabis
Par mrpolo,
Au Danemark, l’importation de cannabis à usage médical est interdite. Manu Sareen, qui a pu constater lui-même ses bienfaits thérapeutiques, a porté plainte contre l’Etat pour violation de la législation européenne.

 


Manu Sareen, qui souffrait de stress, a été soigné avec de l’huile de cannabidiol,



l’une des molécules présentes dans le cannabis. JENSEN / SIPA


 

C’était lors d’un conseil des ministres, en 2014. Manu Sareen, 47 ans, alors membre de Gauche radicale, chargé de quatre portefeuilles – l’enfance, l’intégration, l’égalité des chances et les affaires sociales – se met à transpirer à grosses gouttes. Un fonctionnaire lui prend le pouls : il est très élevé, à 150 battements par minute. Son médecin lui prescrit aussitôt une batterie de somnifères. Il ne les prendra jamais : « Ça m’aurait foutu en l’air, je n’avais pas envie de devenir un zombie. »
Il a révélé en début d’année qu’il avait alors commencé, sur les conseils d’un ami, à prendre de l’huile de cannabidiol, l’une des molécules présentes dans le cannabis. « Au bout de quelques jours, je dormais comme un bébé et tous les symptômes liés au stress avaient disparu. » Il regrette de ne pas en avoir parlé publiquement, alors qu’il était encore au gouvernement. « Il y aurait eu un débat public, dont nous avons vraiment besoin aujourd’hui. »
 

« J’ai rencontré des personnes âgées qui avaient vu la police débarquer chez elles pour exiger qu’elles paient une amende de 3 000 couronnes [400 euros]. »


 
L’ancien ministre, désormais auteur de livres pour enfants, est devenu le chef de file pour la légalisation du cannabis médical au Danemark. Vendredi 27 octobre, il a annoncé avoir porté plainte contre l’Etat danois, accusé de violer la législation européenne sur la libre circulation des marchandises, en interdisant et criminalisant l’importation du cannabis médical provenant d’autres Etats membres.
 
Car si, depuis 2011, les médecins danois peuvent prescrire des médicaments à base de cannabis synthétique aux patients atteints notamment de sclérose en plaques, ils sont encore peu nombreux à le faire. Les malades, raconte Manu Sareen, n’ont souvent pas d’autres choix que passer commande par la poste ou trouver un dealeur : « J’ai rencontré des personnes âgées qui avaient vu la police débarquer chez elles pour exiger qu’elles paient une amende de 3 000 couronnes [400 euros]. Elles en étaient toutes retournées. »
 




A partir du 1er janvier 2018, 1 500 patients danois participeront à un essai clinique de traitement à base de cannabis. Un pas vers la dépénalisation ? HENNING BAGGER / SCANPIX / AFP


 
A partir du 1er janvier 2018 et pendant quatre ans, 1 500 patients vont être sélectionnés pour participer à un essai clinique. S’il est concluant, il pourrait déboucher en 2024 sur un projet de loi autorisant l’usage du cannabis médical. Un délai trop long pour Manu Sareen et l’association de patients qu’il préside. Ils ont donc lancé une campagne de crowdfunding, Legalize Nature, pour financer leur action, qu’ils sont prêts à mener jusqu’à la Cour de justice de l’Union européenne.
 
Le directeur de l’Agence du médicament danoise, Thomas Senderovitz, doute des fondements juridiques de la plainte et souligne aussi l’importance de mener des tests avant de légiférer.
Au Danemark, la question est d’autant plus controversée que le pays est fréquemment sujet à des poussées de violence. En cause, une guerre entre des gangs qui se disputent le contrôle du marché de la drogue à Copenhague. Pour certains partis politiques, la légalisation du cannabis permettrait de réduire la criminalité.
Par Anne-Françoise Hivert (Malmö (Suède), correspondante régionale)
 
Source: M le magazine du Monde
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Italie : un Rastafari autorisé à consommer du cannabis
Par terpéne,
Une Cour de justice italienne a acquitté un homme interpellé avec 58 grammes de cannabis en sa possession car il utilisait son « herbe sacrée » pour méditer.
 
Pour expliquer les raisons derrière l’acquittement, la Cour de Bari, petite ville du sud de l’Italie, a expliqué que « les Rastafari suivaient une religion dont les adeptes utilisent du cannabis pour la méditation », ajoutant que la substance n’était qu’à usage personnel.
 

L’homme de 30 ans avait été arrêté en mai 2016 après que la police ait trouvé 8 grammes de cannabis sur lui, et 50 grammes à son domicile.
L’homme avait expliqué qu’il avait installé une pièce pour méditer chez lui, où il écoutait du la musique rasta en fumant du cannabis.
 
Le procureur avait requis 4 mois de prison à son encontre, mais l’avocat de la défense a plaidé que le cannabis était considéré comme une herbe sacrée par la religion rasta.
Les Rastafarians croient en effet aux pouvoirs sacrés du cannabis, et l’utilisent pour méditer et renforcer le sens d’unité et de spiritualité. Une courte prière est traditionnellement récitée avant la consommation.
 
Bien qu’il manque de reconnaissance légale à l’international, le rastafarisme est considéré comme une religion en Jamaïque d’où il est originaire. Avant de dépénaliser le cannabis, la Jamaïque avait d’ailleurs autorisé l’usage sacré de l’herbe.
 
Reste à savoir si cette décision de justice fera jurisprudence, ce qui pourrait pousser bon nombre d’Italiens à se convertir.
 
​source: newsweed.fr
 
Jurisprudence italienne lire aussi: The Independent.co.uk de juillet2008
ou le Courrier International que nous avions relaté à l'époque
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Weed business : l’homme qui enfume la France
Par mrpolo,
Cet ex-banquier suisse vient de trouver le moyen de vendre du cannabis en France en toute légalité. Rencontre avec Jonas Duclos, le petit génie du weed business.
 


Photo : Balthazar Wyss


 
 
 

C'est officiel : Jonas Duclos, 31 ans, est le premier homme à vendre de la weed légalement en France. Depuis près d'un mois, il distribue sur notre territoire la BlueDream, une herbe qui respecte scrupuleusement la législation française en affichant un taux de THC inférieur à 0,2 %.
 
Le THC n'est que l'un des 85 cannabinoïdes actifs du cannabis, et en avril dernier, lorsqu'il décide de se lancer dans le weed-business, Jonas mise sur un autre cannabinoïde : le CBD, ou cannabidiol. Contrairement au THC, le CBD n'a pas d'effet psychoactif. Il n'aurait aucun effet secondaire, soulagerait les inflammations, la dépression et l'anxiété. Une substance que l'industrie pharmaceutique étudie d'ailleurs de près et qui aurait déjà fait ses preuves sur les malades atteints de sclérose en plaques.
 
En avril dernier, cet ancien responsable financier spécialisé dans la gestion de fortunes pour de grandes banques suisses lance CBD420, avec deux associés, Kévin Goetelen et Bruno Studer. Son ambition : imposer la weed légale en Europe. Six mois après le lancement de CBD420, ses produits sont déjà vendus dans près de 700 tabacs et commerces en Suisse. Aujourd'hui, il compte bien envahir le marché français. Voici comment.
 
VICE : Pourquoi as-tu décidé de te lancer dans le weed business ?
Jonas Duclos : J'ai de gros problèmes de santé depuis quinze ans, j'utilise le cannabis comme antidouleur depuis presque autant d'années et j'ai la forte conviction que le cannabis présente un vrai potentiel thérapeutique.
Puis j'ai commencé à m'intéresser au chanvre industriel. Cela fait des siècles que les pays d'Europe produisent du chanvre industriel, on l'utilise pour le papier, les toiles des bateaux, on peut même le retrouver dans l'isolant de notre maison.
L'utilisation du chanvre est aussi vieille que l'histoire de l'Empire de Chine ! En Suisse, la loi qui régit le chanvre industriel a évolué, et la tolérance pour la concentration maximale de THC est passée de
0,2 à 1 %. Ça voulait dire qu'on pouvait créer un produit à la fois agréable à fumer, et conforme à la réglementation suisse. On a foncé.
 
En France, la réglementation n'a pas évolué, et la concentration maximale de THC tolérée est toujours de 0,2 %. Alors comment fais-tu pour vendre ta weed légalement ici ?
La limite est fixée à 0,2 % dans la plupart des pays où le cannabis n'est pas légalisé. Nous avons donc récemment réussi à développer un produit qui respecte cette limite, tout en étant agréable à consommer.
 





 


Photo : Vladimir Tisma


 
Cela veut dire quoi, très concrètement ?
Cela veut dire que ce produit est très faiblement concentré en THC pour respecter la législation, mais fortement dosé en CBD. On l'a appelé BlueDream, et on le distribue aujourd'hui dans une douzaine de points de vente en France.
 
Comment se sent-on après avoir fumé un joint de BlueDream ?
La plupart des gens attribuent les effets du cannabis au THC, mais le THC est surtout psychoactif. L'effet de détente corporel provient du CBD. Fumer de la BlueDream va donc te détendre.
 
On compte aujourd'hui 700 000 usagers quotidiens de cannabis en France. Le weed business est donc un bon filon, non ?
Avec mes deux associés, nous avons fondé CBD420 en avril 2017. Nous avons investi au total 100 000 Francs suisses [87 000 €, ndlr], provenant de nos économies personnelles, et nous avons commencé à bosser dans notre appart. Aujourd'hui, nous avons dépassé le million de chiffre d'affaires [868 000 €, ndlr] et nous louons nos locaux dans l'un des plus beaux spots de Genève.
Je me suis beaucoup intéressé au développement du marché du cannabis aux États-Unis, et aux entreprises qui sont actives à plusieurs niveaux dans les états qui le permettent, comme le Colorado, la Californie, l'Oregon…
Et clairement, il y a marché mondial monstrueux. Rien qu'en Europe, on parle déjà de dizaines de milliards d'euros. Après la France, nous voulons distribuer en Italie, au Portugal, puis dans tous les pays d'Europe. Nous allons également proposer une gamme de produits qui ne se fument pas, comme des bonbons ou des boissons.
 
Quelles sont les remarques de ton entourage quand tu expliques que tu gagnes ta vie en vendant de la weed ?
Mes associés et moi ne sommes pas du tout dans une dynamique de « deal » ! Nous proposons simplement un nouveau produit qui peut avoir beaucoup d'intérêt pour des personnes très diverses. En tout cas, mon activité professionnelle n'a étonné personne. Ma situation de santé est connue, et je prône mon traitement depuis des années. Je souhaite juste qu'un maximum de personnes profite des effets positifs du cannabis.
 
Source: vice.com
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Allemagne : Angela Merkel pourrait légaliser le cannabis sous la pression de sa future coalition
Par mrpolo,
Les membres du potentiel gouvernement de coalition allemand, dont le parti de la Chancelière Angela Markel, se rapprocheraient d’un accord pour légaliser le cannabis.
 
 
 

L’Union Chrétienne Démocrate de Markel et son allié, l’Union Chrétienne Sociale, ont remporté l’élection de septembre, mais ont perdu de nombreux sièges et n’ont pas une majorité claire. Pour commencer son 4è mandat, Merkel a besoin d’une forte coalition pour l’aider à gouverner.
 
Les tractations sont en cours avec les Verts (Grün) et le Parti Démocratique Libre (FDP). Assez cocasse pour que cela soit noté, la coalition est surnommée « Jamaïque », en référence aux couleurs du drapeau du pays et de chacun des partis : vert pour les Verts, jaune pour les libéraux et noir pour les conservateurs.
 
L’alliance devrait officialiser un accord de politique sur le cannabis vers la fin des pourparlers, après que l’ensemble des autres sujets soit parcouru, selon le Stuttgarter-Zeitung. Le cannabis serait notamment distribué en pharmacie.
 
« Nous sommes prêts à faire ça » a d’ailleurs déclaré Fritz Becker, le président de l’Association des Pharmaciens Allemands, sur le sujet.
Les commerces pourraient ainsi « conseiller sur les risques et les effets secondaires, assurer un bon service à la clientèle et s’assurer de la qualité des produits » a-t-il ajouté.
D’autres sujets sont en jeu dans cette potentielle coalition de gouvernement, dont l’immigration et la politique sur le climat.
 
Si les négociations aboutissent à un accord de légalisation du cannabis, l’Allemagne serait le deuxième pays en quelques semaines dans lequel un gouvernement inter-parti pousse à aller vers la fin de la prohibition. La coalition gouvernementale de Nouvelle-Zélande a en effet mené la Première ministre Jacinda Ardern à annoncer un référendum sur la légalisation du cannabis d’ici 2020.
 
Aurélien BERNARD
 
Source: newsweed.fr
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« Le pire, c’est le vomi dans les jardinières » : Amsterdam en a assez des touristes
Par Indi-Punky,
Après de nombreux efforts pour attirer les touristes, la « capitale culturelle » des Pays-Bas est dépassée par leur nombre. La municipalité devrait prendre des mesures.
 
 
 
 
 
 
 

Des touristes visitent le centre-ville d’Amsterdam, le 22 avril 2017.



ROBIN UTRECHT / AFP


 

Il y a environ dix ans, Amsterdam a tout misé sur le tourisme : se rendre accueillante devait être un moyen pour la ville néerlandaise de se relever de la crise financière de 2008. Avec ses canaux, ses vélos, ses maisons pittoresques, ses grands musées de peinture et son cannabis en vente libre, la cité avait tout pour devenir une destination prisée.
 
Résultat : entre 2005 et 2016, le nombre de touristes est passé de 11 millions à 18 millions par an. Et il devrait atteindre 23 millions par an en 2030… Beaucoup trop aux yeux des 850 000 résidents permanents, d’autant que le centre historique de la ville (du XVIIe siècle), formé de rues étroites et de canaux, n’est pas conçu pour absorber un tel flot de visiteurs.
 
Le Guardian a interrogé des Amstellodamois, témoins impuissants de la transformation de leur ville. Els Iping, 64 ans, a récemment surpris des touristes alcoolisés en train de déraciner les plantes de son jardin. Selon elle, le flot incessant de touristes laisse chaque jour un déluge d’ordures derrière lui. « Le pire, c’est le vomi dans les jardinières, dit-elle. Parce qu’on ne peut pas se contenter de rincer, il faut l’enlever à la cuillère. »
 
La vie de quartier disparaît
 
Après cette entrée en matière peu ragoûtante, elle dit au Guardian à quel point son quartier a changé en une décennie : les cris de touristes avinés du jeudi au dimanche, les commerces de proximité qui ont laissé place à des boutiques destinées aux touristes.
 
Les propriétaires sont également moins enclins à louer leur espace à des services destinés aux locaux. « Pour les médecins, il est de plus en plus difficile de trouver des espaces où installer un cabinet, regrette encore Els Iping. Mais je me considère comme chanceuse, au moins, je connais mes voisins. » De plus en plus d’habitants vivent entourés d’appartements disponibles sur Airbnb. Les occupants vont et viennent et la vie de quartier disparaît.
 
« Les visiteurs voient Amsterdam comme un parc à thème géant », ajoute Els Iping. En se mobilisant, des habitants ont toutefois réussi à avoir raison du bierfiets, une sorte de vélo collectif pouvant accueillir douze personnes, qui faisait aussi office de bar et charriait avec lui un ensemble de problèmes : bruit, bière renversée et, évidemment, une question d’hygiène qui ne manque pas de se poser lorsqu’un touriste a bu trop de bière.
 
« Nous devons reprendre le contrôle »
 
Récemment, la municipalité a pris des mesures pour mieux encadrer les locations sur Airbnb, et a décidé d’un moratoire sur la construction de nouveaux hôtels. La taxe hôtelière a été augmentée, et les nouvelles boutiques destinées aux touristes ne sont plus les bienvenues dans le centre-ville.
 
« Pendant des années, nous avons encouragé les développeurs immobiliers à construire des hôtels, et notre équipe marketing a fait le tour du monde pour vanter Amsterdam comme destination touristique. Nous avons conscience désormais que nous devons reprendre le contrôle, explique le conseiller municipal chargé de l’économie, Sebastiaan Meijer. Notre stratégie marketing a consisté à dire aux gens de venir à Amsterdam. Désormais, nous voulons leur dire : “Venez, mais soyez respectueux.” »
 
Car Amsterdam a la réputation d’être la ville où tout est possible : prendre de la drogue, mais aussi fréquenter le Quartier rouge, les quelques rues d’Amsterdam où les prostitué·e·s ont pignon sur rue. « Amsterdam a cette réputation, et c’est pour cela que de nombreux touristes se déchaînent. Ils font ici des choses qu’ils ne feraient même pas en rêve chez eux », explique un habitant de 59 ans, Bert Nap.
 
Venise, Rome, Barcelone…
 
La cité hollandaise n’est pas la seule ville européenne à connaître ces contreparties délétères du tourisme de masse. Le mécontentement des habitants monte depuis de nombreuses années en Italie, en Espagne, ou plus récemment en Croatie.
 
A Venise, la municipalité décrit un « état de guerre » en juillet et août, et une campagne d’affichage pour inciter les touristes à se montrer plus respectueux a vu le jour cet été, à la suite d’une manifestation réunissant deux mille habitants.
 
A Rome, le tarif des amendes pour les touristes qui s’installent sur les fontaines pour déjeuner a augmenté. A Barcelone, des tags ont fleuri au cours de l’été : « Le tourisme tue nos quartiers », pouvait-on lire sur le pare-brise d’un bus à impériale destiné aux visiteurs. La municipalité a promis un meilleur encadrement des locations Airbnb.
 




Une campagne d’affichage pour inciter les touristes à plus de respect, à Venise.


 
Plusieurs facteurs favorisent l’émergence d’un problème qui semble désormais difficile à surmonter : l’essor de la location saisonnière dans le parc privé (Airbnb), les vols à prix cassés qui favorisent la pratique du « week-end prolongé ». Or, si le nombre des touristes augmente, les destinations changent peu : ce sont donc d’abord les « villes d’art et d’histoire » européennes qui restent privilégiées. Et doivent assumer cette pression toujours accrue.

Source: lemonde.fr
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Décés de Yohann/Alchimix/Yo Yohin de Philosopher Seeds
Par TEAM CannaWeed,
Bonjour,
 
Nous venons d'apprendre la disparition de Yohan de Philosopher, il est décédé lundi.
 
Beaucoup ici le connaissent sous le pseudo d'Al-chimix, il a contribué à faire connaitre son entreprise à l'époque, sans parler de tous les breedings qu'il a fait pour Philosopher Seed et autres.
 
On se souviendra longtemps de son "balcon espagnol", de ses accueils chaleureux et de sa main verte.
 
Tu vas retrouver pas mal de monde là-haut. Passe leur le bonjour et fumez-en un gros.
 
Ps: Sale année 2017....
 
 
 
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Le recours à de la marijuana médicale plus forte autorisé en Pologne
Par mrpolo,
Une nouvelle loi entre en vigueur en Pologne mardi pour autoriser l’accès à une formule plus fortement dosée pour le recours au cannabis médical. Sujet sensible pour son électorat, le gouvernement conservateur avance avec précaution sur cette question et refuse d’autoriser la production, même dans un but médical, dans le pays.
 

Le kit médical pour les patients autorisés à utiliser

du cannabis pour atténuer leur pathologie | AFP

 

Un petit garçon secoue malgré lui ses mains violemment, en avant et en arrière. Puis ses agitations cessent peu après avoir reçu dans la bouche de la part de sa mère quelques gouttes d’huile couleur ambre : du cannabis médical.
Krzysztof est un garçon polonais de 5 ans, espiègle et souriant, atteint de trisomie 21. Ses parents affirment que l’huile de cannabis médical qu’ils lui donnent depuis deux ans a changé leur vie.
 
« Nous avons essayé la marijuana médicale en dernier ressort, quand tout a échoué à soulager ces crises violentes. Cela a commencé à s’améliorer dès le premier jour », indique Artur Schewe, le père du garçon.
 
Les médicaments conventionnels n’arrivaient alors plus à atténuer les plus de 200 crises d’épilepsie journalières qui épuisaient Krzysztof.
 
À lire aussi : Cannabis. L’efficacité thérapeutique du psychotrope serait limitée
« Nous en avons été ravis parce que quelques jours auparavant nous nous préparions déjà au départ de notre fils », dit ce courtier en assurances de 52 ans.
 
Un accès très limité
 
Comme les Schewe, de nombreuses familles ont recours au cannabis médical et une nouvelle loi entrée en vigueur mardi autorise l’accès à une formule plus fortement dosée mais des voix s’élèvent pour déplorer que cet accès reste très limité.
« Nous avons vu des effets bénéfiques incroyables », raconte la mère du garçon, Dorota, le nombre de crises ayant baissé d’environ 80 %.
 
« Krzysztof est devenu beaucoup plus actif, il a commencé à rire et à pleurer. Il joue, il arrive à se concentrer et son système immunitaire est plus fort, son état de santé est bien meilleur », ajoute-t-elle.
 
Le cannabis administré au garçonnet avait une concentration élevée de Cannabidiol, CBD - un agent anti-inflammatoire qui n’a pas d’effets euphorisants - et des traces infimes du tetrahydrocannabinol (THC), une substance psychoactive.
Le THC est considéré comme plus efficace dans le traitement de douleurs chroniques, de stress post-traumatique et dans les soins palliatifs.
 
Avec la nouvelle loi, un taux plus élevé du THC est désormais permis.
Mais les Schewe, et d’autres partisans de ce produit, estiment que des dispositions de la nouvelle législation rendent le traitement peu accessible.
 
Seulement de la marijuana d’importation
 
« Les patients polonais auront un accès limité à ce traitement parce que nous ne produisons pas la marijuana médicale chez nous », regrette le Dr Marek Bachanski, pédiatre neurologue, qui a ouvert la voie à la marijuana médicale en Pologne pour des traitements d’épilepsie chez les enfants.
 
La loi stipule que les médicaments à base de cannabis avec un taux important de THC peuvent être fabriqués dans des pharmacies polonaises seulement sur ordonnance et à partir de la marijuana importée.
 
Bien que les importations soient plus coûteuses, les députés ont craint que l’autorisation de la culture domestique ouvre la porte à la légalisation de la marijuana pour des fins récréatives.
Or, selon M. Bachanski, il n’y a déjà « pas assez de marijuana médicale importée des Pays-Bas » et les livraisons adéquates « arriveront seulement l’année prochaine. »
 
Manque de savoir-faire
 
Il y a aussi « juste une poignée » de médecins en Pologne sachant appliquer la marijuana médicale et les pharmaciens manquent de savoir-faire et d’équipements nécessaires pour réaliser les prescriptions, ajoute M. Bachanski.
 
Selon les règles européennes, les patients ne pouvant pas réaliser leurs prescriptions en Pologne, peuvent le faire dans un des 13 autres pays membres de l’UE où la marijuana médicale est légale, mais cela augmente le coût du traitement.
 
Les critiques prônent la nécessité d’une nouvelle législation autorisant la culture et la fabrication sur place de la marijuana médicale, ce qui la rendrait meilleur marché et en faciliterait l’accès.
Mais le ministre polonais de la Santé Konstanty Radziwill considère que ces préoccupations sont exagérées, des dizaines de patients, particulièrement des enfants, bénéficiant au cas par cas de financements spéciaux et de permis d’importation de marijuana médicale.
 
Source: Ouest France avec AFP
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High Times 30e anniversaire de la première Cannabis Cup d'Amsterdam du 19 au 22 novembre 2017.
Par mrpolo,
High Times est de retour à notre Amsterdam bien-aimée pour célébrer le 30e anniversaire de la première Cannabis Cup.
 
 
 

Nous avons le plaisir d'annoncer que la High Times Cannabis Cup revient à Amsterdam pour son 30ème anniversaire
La Unity Cup est heureuse de travailler avec High Times pour ramener cet événement impressionnant à Amsterdam. Ce sera la même date, au Melkweg avec plus de catégories de cannabis, plus d'actes géniaux et plus de tout.

L'événement est prévu pour 4 jours - Du 19 au 22 novembre 2017 - 4 nuits d'événements musicaux au Melkweg et le meilleur des coffees d'Amsterdam offrant les meilleures variétés de la ville et permet à tous les juges de participer aux tournées des coffees partenaires.
 
Les soirées auront lieu au Melkweg avec un Show Awards organisé par le très populaire Danny Danko de High Times, mercredi soir, où seront annoncés les gagnants de la Cannabis Cup.
 



 

Pass Journée ou Juge en ventes ici

 
Source: cannabiscup.com
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La « contraventionalisation » de l’usage de stupéfiants: un bâton en forme de carotte
Par mrpolo,
La transformation du délit d’usage illicite de stupéfiants » en simple PV dissimule la volonté de faire porter un peu plus le poids de la répression sur les plus vulnérables.
 
 
 
Nous représentons les drogués ! Oui, c’est possible et c’est même légal. Nous sommes à des titres divers engagés, parfois depuis de longues années, dans une joute publique pour faire reconnaître comme légitime le droit de se droguer, un peu , beaucoup et même à la folie si le cœur nous en dit.
 
En France, il existe de nombreuses associations[1] qui défendent l’idée iconoclaste que la consommation de drogues est légitime au regard des libertés individuelles tout en dénonçant une prohibition- le mot est lâché- attentatoire aux droits des gens, car directement responsable d’une cascade de fléaux à la fois sanitaires économiques et sociaux. L’idée n’est pas nouvelle et surtout de plus en plus partagée. La longue liste des pays réformateurs en matière de drogues ne cesse de s’accroitre. Des Etats Unis au Canada, de l’Uruguay au Portugal, ce qui relevait hier de l’utopie soixante-huitarde devient aujourd’hui une option étudiée par des experts internationaux dépourvus de toute fantaisie.
 
Oui l'usage de drogues, à commencer par le cannabis, pose la question de la légitimité morale d'un phénomène qui relève intéresse le marché à défaut des cours de justice et la guerre à la drogue résonne symétriquement comme un air désuet chanté par l'"ancien monde".
 
Et en même temps …
 
C’est donc dans ce contexte plutôt favorable à nos idées que l’annonce nous a cueilli au retour de congés comme un dernier rayon de soleil estival: le gouvernement planche sur un projet de contraventionalisation des sanctions prévues par l’article L. 3421-1 du code de la santé publique qui criminalise l’usage de stupéfiants. La contravention c’est un peu la tape sur les doigts en lieu et place des coups de ceinture.
 
Tout un chacun est amené à payer une amende après avoir brûler un feu rouge ou s’être abstenu de déclarer au cadastre la construction d’une cabane de jardin. Plus de prison donc, ni surtout de gardes à vue humiliantes, de contrôles musclés sources de tensions multiples entre la police et la jeunesse française. La nouvelle ayant filtrée via l’interview du Ministre de l’Intérieur, nous étions plutôt intéressés par une annonce que l’on pouvait déposer dans la balance humaniste du double plateau « en même temps » qui régit notre vie publique depuis le triomphe du parti « et de droite et de gauche ».
 
Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, la commission parlementaire constituée ad hoc au cœur du mois d’août a spontanément répondu favorablement à nos demandes d’audition, une attitude qui tranche avec les habitudes du passé où la voix des principaux intéressés que nous sommes n’est que rarement prise en compte par le Prince ou ses conseillers. Hélas, la découverte des détails du projet gouvernemental nous a fait déchanter au point même que l’apparence de libéralisme qui enveloppe cette marchandise proposée subrepticement ressemble furieusement à de l’arnaque, à du plâtre ou du glucose, bref à ce que l’on appelle communément une carotte !!!
 
Si l’on prend la peine d’analyser à froid le projet tel qu’il figure dans les dossiers de la mission parlementaire il revient à creuser l’écart entre les usagers selon qu’ils appartiennent à la classe des puissants ou à celle misérables .
 
Monopolice
 
En fait, il n’est nullement question de toucher à la sacro-sainte loi de 1970 qui régit en France la délicate question de l'usage de stupéfiants. Les députés Eric Poulliat (REM) et Robin Reda (LR), rapporteurs de la commission, nous ont clairement indiqué que leur feuille de route était réglementaire plutôt que pénale.
 
En clair l'hypothétique contravention ne vient pas remplacer le délit d'usage, mais s'ajouter au millefeuille juridique déjà conséquent qui prétend faire le bonheur des usagers de drogues. Second point, sur le terrain l'idée est de permettre aux policiers d'extraire arbitrairement certains consommateurs de la procédure, sans pour autant abolir le délit. Finalement, du point de vue des usagers, le gain effectif reste maigre voire inexistant, au regard des pratiques judiciaires actuelles qui généralisent déjà les peines de substitution (travaux d’intérêt général, injonction thérapeutique etc…) en matière de simple usage de stup.
 
En l'état, le mot-clé c'est "police" en lieu et place de celui de "justice". En déplaçant le curseur du Garde des Sceaux vers la Place Beauveau, la "contraventionalisation" fait du policier, le maitre de votre destin. Aujourd’hui vous avez déjà toutes les chances d'échapper à une sanction si vous répondez aux bons critères de faciès et de profil social, mais tout cela reste de l'ordre du tacite, de l’informel . En vous laissant "filer " le policier magnanime ne s'appuie sur aucun réglement mais se conforme à une pratique. La multiplication de situation de ce genre pose évidemment un problème pour le gouvernement quel qu’il soit. La loi n’est pas ou peu appliquée, mais il reste que la répression de l’usage est une épée de Damoclès bien utile.
 
Les policiers eux-mêmes en conviennent, les stupéfiants sont une entrée pratique pour mater la petite délinquance de rue disent-ils…Entendez les « racailles de cité » qui font le sale boulot de fournir notre société en produits stupéfiants divers. Le point positif de cette réthorique c’est le tranquille cynisme avec lequel se matérialise un acteur habituellement absent de l’imaginaire nos gouvernants, le consommateur, mais un consommateur propre sur lui, un consommateur auquel on puisse s’identifier, un consommateur dont on pourrait dire « cela pourrait être mon fils (ou ma fille) ». Ceux-là se verront proposer de régler séance tenante une amende de 3ecatégorie dont le montant devrait être raisonnable tout en restant prohibitif pour le tout venant, par exemple entre 150 et 300 € .
 
Moyennant quoi les heureux élus échapperont aux affres d’une interpellation suivie d’une possible garde à vue, quand les autres, tous les autres, se verront reconduit à la case départ ou la case prison du « mono police » , le jeu de société qui régit les relations de la jeunesse des « quartiers » avec les forces de l’ordre.
 
Nul besoin d’être grand clerc pour comprendre que sans réforme du terrible article L. 3421 qui punit d’une peine d’un an de prison et de 3750 euros d’amende quiconque s’est rendu coupable du délit d’usage de stupéfiants, la grande majorité des usagers interpellés sur la voie publique avec quelques grammes de shit ou de beuh ne verra pas son sort s’améliorer. De là à penser qu’il s’agit d’une loi cosmétique uniquement préoccupée par la situation des quelques uns qui ne devraient décemment pas figurer dans une statistique judiciaire, il n’y a qu’un pas que nous franchissons à la lecture de la chronique judiciaire de ces derniers mois.
 
Les mauvaises langues prétendent que les arrestations de certains enfants d 'élus ayant eu le mauvais goût d’être pris dans le filet de la maréchaussée, auraient fortement pesé dans ce retour de la contraventionalisation. Pour mémoire, l’épisode savoureux qui vit le fils de la présidente du conseil régional d’Ile de France, personnalité particulièrement attentive à l’application ferme de la loi sur les stupéfiants, être épinglé lui-même par la patrouille anti cannabis.
 
Nous avions les « bavures », celles qui conduisent nos agents de la force publique devant les tribunaux, nous avons aujourd’hui les « bévues », ces méprises policières qui troublent la conscience de nos citoyens les plus éminents contraints de venir chercher leurs rejetons au commissariat pour cause de zèle intempestif de la maréchaussée . La « contraventionalisation » ne serait donc qu’une carotte déguisée en bâton et en même temps un remède contre les « bévues policières » ? Voir.
 
La toute récente vague de réformes économiques qui positionnent fermement à droite le gouvernement Philippe pourrait susciter prochainement un prurit de libéralisme sociétale chez tous les anciens socialistes En Marche et quoi de plus libéral justement que de s’attaquer au juteux marché du cannabis sativa!
 
Par ASUD
Blog : Le blog de ASUD
Fabrice OLIVET
 
 
 
Source: blogs.mediapart.fr
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