Les résultats des consultations sur le cannabis, en trois enjeux.
Le gouvernement du Québec s’apprêterait à dévoiler cette semaine comment il entend réglementer la consommation et la vente de pot dans la province. Et comme pour mettre la table à son projet de loi, il a dévoilé aujourd’hui le rapport sur les consultations publiques au sujet de l’encadrement du cannabis, un exercice mené à la fin de l’été dans plusieurs régions du Québec.
De multiples voix ont été entendues lors de la tournée provinciale, amenant un lot de contradictions sur des enjeux centraux. Aujourd’hui, il est maintenant possible de savoir ce que la majorité des Québécois veut en matière de distribution, de production et de consommation. Voici ce que l’on retient des avis des 273 citoyens qui se sont prononcés aux consultations, des 139 mémoires qu’ont déposés des organismes et réponses de 12 600 Québécois à un questionnaire en ligne. Faire pousser sa propre weed
Le projet de loi fédéral permettrait qu’on fasse pousser chez soi jusqu’à quatre plants de cannabis. Or, il semblerait que Québec soit en voie de s’y opposer, selon un reportage de La Presse publié à la mi-septembre. Le gouvernement provincial jugeait les balises d’Ottawa impossibles à respecter. À cette époque, le comité fédéral n’avait pas encore retiré la portion du projet de loi qui limitait la hauteur des plants à un mètre. Le gouvernement du Québec pourrait-il reconsidérer sa position à la lumière de ces nouvelles informations?
Il reste que l’interdiction de cultiver sa propre weed déplairait à une grande majorité de Québécois. Les citoyens qui se sont rendus aux consultations étaient à 84 % favorables à la légalisation de la culture personnelle; au sondage en ligne, ils l’étaient à 61 %.
Ce sont plutôt les organisations qui s’opposent à cette culture (68 %). Leurs craintes? La banalisation de la consommation du cannabis et l’accès plus facile pour les enfants et les ados, entre autres.
A lire aussi: Prise de contrôle du cannabis par Bayer et Monsanto? Voici ce que vous devez savoir Public? Privé? Ou les deux?
La question de la vente est la plus centrale de toutes. À qui confier la commercialisation de la cocotte de weed? En conclusion du rapport, on indique que « le monopole d’État est l’avenue privilégiée par la majorité des citoyens et des organisations ». C’est vrai, mais seulement dans le contexte des consultations sur place, où les citoyens (60 %) comme les organismes (54 %) étaient d’accord pour confier la vente de weed au gouvernement.
Pour le millier de Québécois sondés en ligne, le monopole de l’État n’est pas l’option préférée de tous. Les résultats sont beaucoup plus nuancés. En fait, la différence entre la préférence pour le modèle public (22 %) et privé (21 %) est très mince. C’est plutôt un système mixte, public et privé, qui serait privilégié par un plus grand nombre d’entre eux (34 %).
Que fera Québec? Plusieurs rumeurs ont circulé à propos du modèle de vente retenu par nos élus. Selon La Presse, il y aurait deux clans parmi le conseil des ministres, un penchant pour le privé, et l’autre pour un modèle public chapeauté par la SAQ, mais dans de nouvelles succursales. C’est peut-être la raison pour laquelle plusieurs reportages ont avancé une chose et son contraire, depuis quelques mois. Aux dernières nouvelles, ce serait finalement le système public qui aurait pris le dessus. Il reste à voir si ce sera confirmé cette semaine par les libéraux. 18 ans, c’est assez vieux
La question de l’âge légal pour consommer du cannabis est souvent revenue lors des consultations, certains intervenants arguant pour le fixer à 18, 21 ou même 25 ans. Entre 60 et 67 % des citoyens sont d’avis qu’il devrait être légal de consommer du weed dès la majorité, un choix harmonisé avec la réglementation sur le tabac et l’alcool. C’est ce que propose le gouvernement canadien et, selon divers reportages, ce serait également l’avenue choisie par Québec.
Une grande majorité de gens s’entendent pour dire qu’il devrait être interdit de consommer du cannabis dans les milieux scolaires, ce qui inclurait le cégep et l’université. [À noter que la prohibition n’a jamais rien changé au Cégep de Saint-Laurent et au Cégep du Vieux-Montréal, NDLR].
Il y aurait aussi une assez grande ouverture aux produits dérivés du cannabis au sein de la population. Ce sont 80 % des citoyens et 67 % des organismes qui souhaitent que les produits comestibles, crèmes et autres dérivés soient légalisés.
Toutefois, ce n’est pas une décision qui revient au gouvernement du Québec, mais plutôt à celui d’Ottawa. Le fédéral entrevoit légaliser les produits comestibles et le haschich un an après la légalisation du cannabis.
Désormais en place dans plusieurs Etats, la régulation pose des bases scientifiques permettant d’asseoir les bienfaits économiques et sanitaires d’une vente contrôlée par l’Etat.
Tant que, dans tous les Etats du monde, le cannabis faisait l’objet d’une prohibition générale, il était impossible d’observer la manière dont la consommation, la distribution et la production pouvaient s’organiser dans un cadre légal. Prédire l’impact de la légalisation sur la structuration du marché nécessitait d’extrapoler à partir de situations où la prohibition n’était mise en œuvre que de manière incomplète, et s’appuyait le plus souvent sur des arguments théoriques, nourris par l’expérience historique portant sur des produits similaires comme l’alcool ou le tabac. Certes, il était toujours possible d’étudier l’organisation du marché illicite, mais le caractère illégal du cannabis rendait de telles analyses imparfaites.
Cependant, depuis quelques années, de plus en plus de pays ou d’Etats se sont engagés dans des démarches de légalisation contrôlée, fournissant des terrains empiriques passionnants, investis par de nombreux chercheurs. Qui plus est, les modalités pratiques de mise en œuvre de la légalisation varient selon les pays, fournissant l’opportunité d’analyser l’impact de ces différentes modalités.
Faut-il taxer en fonction du prix de vente, du poids ou de la teneur en principe actif du produit vendu ? Faut-il autoriser ou interdire l’intégration verticale de la production et de la distribution ? Comment prévenir la consommation excessive par certains usagers ? Quelle forme de régulation est la plus à même d’assécher le marché criminel ? Toutes ces questions, essentielles à la construction de politiques publiques plus efficaces, sont maintenant illustrées par des éléments empiriques de plus en plus fournis.
Les études les plus détaillées portent sur les nombreux Etats américains engagés dans la légalisation. Outre-Atlantique, le cannabis thérapeutique est autorisé dans 29 Etats, et l’usage récréatif est régulé dans 8 Etats. Et, après l’Uruguay il y a quelques années, c’est le Canada qui vient de lever l’interdiction au niveau fédéral.
Quelques leçons générales se dégagent de ces expériences. Le premier constat est celui d’une grande diversité des usages récréatifs : si la très grande majorité des consommateurs font un usage modéré du cannabis, certains peuvent toutefois avoir besoin d’une prise en charge médicale ou psychologique pour gérer une consommation excessive.
Une telle prise en charge doit s’organiser, et même si l’approche en matière de santé publique est facilitée par le caractère devenu légal du produit, la prévention nécessite des efforts particuliers. L’analyse montre également que la légalisation n’entraîne pas d’augmentation des usages problématiques, ni de hausse de la consommation chez les plus jeunes. Au contraire, une étude récente montre que l’accès au cannabis récréatif réduit la consommation de médicaments antidouleurs à base d’opiacés, contribuant ainsi à lutter contre un désastre majeur de santé publique aux Etats-Unis.
Un autre article récent exploite des changements intervenus dans la taxation du cannabis dans l’Etat de Washington. Une taxe de 25 % s’appliquait à chaque échange «amont» de cannabis au sein de la chaîne de production ou de distribution ; cette taxe a été remplacée en juillet 2015 par une taxe unique de 37 % sur le produit final. A partir d’une observation très détaillée de données de prix et de qualité, les auteurs ont pu montrer que le premier type de taxe avait entraîné une intégration verticale de la filière. Ils ont pu également montrer que la demande répondait bien à des variations de prix, même si c’était avec une certaine inertie.
D’autres études ont montré que la vente de cannabis sous des formes «mangeables» (cookies, gâteaux, huile…) pouvait entraîner des problèmes de santé chez les consommateurs peu préparés ; d’autres encore que les Etats ayant légalisé le cannabis ont vu une forte baisse de la criminalité, les réseaux criminels orientant toutefois leur action vers une activité de contrebande à destination des Etats où la prohibition est encore en vigueur.
Face à tous ces éléments illustrant l’impact des politiques de régulation, face aussi au mouvement qui s’amplifie de légalisation contrôlée à travers le monde, la France apparaît comme totalement à la traîne. On y discute de quoi ? Même pas de dépénaliser la consommation, mais de la «contraventionnaliser».
Seuls les réseaux mafieux ont des raisons de se réjouir de cette absence d’ambition et de pragmatisme du gouvernement ; en revanche, la santé publique, les recettes fiscales, les créations d’emplois légaux… tout cela peut bien attendre.
Par Pierre-Yves Geoffard, professeur à l’Ecole d’économie de Paris, directeur d’études à l’EHESS
La 8e édition de la Cannafest, un des plus importants festivals au monde consacrés à la promotion du cannabis, s’est tenue à Prague de vendredi à dimanche derniers. Bien que déjà dépénalisé, le cannabis continue d’animer le débat relatif à sa légalisation en République tchèque.
Les visiteurs étaient nombreux ce weekend à la Cannafest. Si certains n’étaient là que par simple curiosité, les consommateurs de cannabis étaient cependant très majoritaires. Il faut dire que l’occasion s’y prêtait idéalement : l’organisation avait pris soin d’inviter non seulement des dizaines de producteurs, mais aussi des ONG, des spécialistes du produit et même pris soin d’installer une « salle récréative » entièrement dédiée à la consommation. Par ailleurs, la parole a été donnée aux partisans de différents points de vue sur la question : associations de promotion du cannabis et et associations préventives se côtoyaient ainsi sur les stands.
Toutefois, le constat est clair : même s’ils ont conscience des risques, la plupart des visiteurs et intervenants estiment qu’il est grand temps de légaliser complètement le cannabis. Autour d’une « cannabière » de leur propre fabrication, Vojta et Pablo, Tchèque et Espagnol, expliquent sur leur stand les raisons de leur soutien à la légalisation :
Photo: Štěpánka Budková
« Nous sommes favorables à la légalisation de toutes les drogues : c’est un bon moyen de lutter contre les narcotrafiquants. Et puis le cannabis n’est qu’une plante. C’est quelque chose de naturel, comme une tomate ! Nous soutenons pas mal le parti Pirate, nous avons d’ailleurs voté pour eux aux législatives, car ils ont un programme intéressant. »
En République tchèque, depuis 1993, seuls la vente, l’achat et la production sont considérés comme de réelles infractions pénales. La loi, relativement souple et libérale, autorise les citoyens à posséder jusqu’à 15 grammes de cannabis, dont la consommation dans sa forme thérapeutique, sans être remboursée par les caisses d’assurance maladie, est même autorisée depuis 2013. Ce statu quo simplifie les choses, estime Jakub, simple visiteur :
« Ce n’est pas la question de la légalisation du cannabis qui est importante, car une fois que vous avez légalisé le cannabis, il faut aussi tolérer d’autres drogues. Je ne parle pas de l’héroïne ou de la cocaïne, mais le LSD ou les champignons par exemple. Le vrai problème derrière, c’est comment taxer tout ça ? Sur cette question, il faut se tourner vers les Pirates ou même les Verts. »
Photos: Štěpánka Budková
Ivan Bartoš, photo: Luboš Vedral, ČRo
« C’est une approche pragmatique et même conservatrice de la question du cannabis. Si nous prenons l’exemple de certains Etats américains comme le Colorado, on s’aperçoit que la légalisation a permis non seulement d’éliminer une grande partie du marché noir, mais aussi d’augmenter les recettes fiscales.
Cet argent peut ensuite être utilisé pour financer certains services publics. On a aussi constaté que les jeunes ne consomment pas davantage de cannabis, contrairement aux craintes formulées par les opposants à la légalisation. Concernant les mineurs, la loi serait aussi restrictive que par exemple pour la vente d’alcool, et il n’est pas dans l’intérêt des commerçants d’en vendre aux mineurs.
Par ailleurs, en République tchèque, une loi autorise son usage thérapeutique, mais dans les faits vous ne trouvez pas de cannabis dans les pharmacies. Il convient donc là aussi de trouver une solution. Plus généralement, nous estimons le montant des recettes fiscales d’une telle dépénalisation à trois milliards de couronnes (près de 120 millions d’euros). »
Photo: Štěpánka Budková
En attendant une éventuelle future légalisation, la Tchéquie reste l’un pays qui compte un des plus grands nombres de consommateurs de cannabis en Europe, notamment parmi les jeunes, âgés entre 15 et 25 ans. Le cannabis restait encore la drogue la plus saisie dans le pays en 2016, avec plus de 600 kilos, loin devant l’héroïne et la cocaïne (source : Observatoire européen des drogues et des toxicomanies).
Un test routier ne permettra pas de prouver une intoxication, préviennent les experts canadiens.
Photo: Martin Bernetti Agence France-Presse La science démontre que le contrôle
du cannabis sur les routes sera «complexe et incertain».
Québec a beau vouloir promettre une tolérance zéro pour le cannabis au volant, les experts préviennent que ce serait impossible. Car la marijuana a ceci de particulier qu’elle reste longtemps dans l’organisme, sans pour autant avoir un effet psychotrope. Résultat : une fois légalisée, la marijuana sera présente dans l’organisme de tous ses consommateurs réguliers… qu’ils soient intoxiqués ou non. Quant aux usagers occassionnels, ils seront difficiles à attraper, car les tests de détection par la salive ne sont pas fiables, selon la science.
Le premier ministre Philippe Couillard compte déposer sous peu son projet de loi encadrant la légalisation de la marijuana récréative au Québec. Il compte fixer l’âge légal à 18 ans et imposer une tolérance zéro à tous les conducteurs. Le gouvernement québécois se fierait au taux de THC décelable dans la salive.
Ottawa n’a pas encore annoncé quels appareils de dépistage de la marijuana seront recommandés aux corps policiers du pays. Mais le gouvernement Trudeau a prévu que ce serait des appareils qui analyseront la salive des conducteurs.
« La salive n’est pas un très bon indicateur », tranche d’entrée de jeu Ryan Vandrey, de l’école de médecine de la Johns Hopkins University. « À l’heure actuelle, il n’y a pas de marqueur biologique qui puisse prédire avec exactitude en bord de route le niveau d’intoxication », argue ce professeur associé de pharmacologie comportementale, qui a mené plusieurs études scientifiques sur le cannabis.
À son avis, une interdiction complète de la conduite après consommation de marijuana est irréaliste. Car quand la drogue sera légalisée, elle sera consommée et se retrouvera dans le métabolisme de ses consommateurs. Or la quantité résiduelle de THC — l’ingrédient actif le plus important du cannabis — augmente avec la fréquence de consommation.
« Vous pourriez avoir quelqu’un qui fume tous les soirs chez lui avant de se coucher et, le lendemain, il sera positif à un test tout au long de la journée. Même s’il n’a pas fumé, explique Ryan Vandrey au Devoir. Il ne sera plus intoxiqué, mais il aura un taux de cannabinoïdes plus élevé que zéro. »
En revanche, un consommateur occasionnel qui viendrait tout juste de manger un brownie au cannabis afficherait un taux de THC moins élevé que le consommateur régulier qui est à jeun, même s’il est très intoxiqué, a constaté M. Vandrey au fil de ses recherches. « Distinguer une nouvelle utilisation d’une utilisation résiduelle, c’est incroyablement difficile, peu importe la méthode de vérification », note l’expert.
Québec n’est pas seul à vouloir imposer une tolérance zéro. L’Ontario et le Nouveau-Brunswick ont prévu faire de même, mais seulement pour les conducteurs de moins de 21 ans et ceux qui ont des permis de conducteurs débutants. Le gouvernement ontarien veut aussi imposer la tolérance zéro aux conducteurs commerciaux.
Un gouvernement pourrait-il établir un taux de THC légal maximal qui serait considéré comme nul pour tenir compte des fumeurs fréquents ? Non, tranche Ryan Vandrey. Car la science ne permet pas de toute façon de déterminer le niveau d’intoxication au cannabis en analysant simplement la salive, le sang ou l’urine d’un individu.
La science fait défaut
Le professeur Vandrey a notamment cosigné une étude, cet hiver, examinant les effets du cannabis sur 18 adultes qui n’étaient pas des consommateurs réguliers. Leur constat : le THC est décelable dans la salive moins longtemps que ne sont ressentis les effets psychotropes, que la drogue soit fumée ou consommée de façon comestible. L’écart est plus grand lorsque le cannabis est avalé. « Chez la majorité des participants, le moment de la dernière détection de THC dans le liquide oral précédait le dernier effet ressenti de la drogue », conclut l’étude. Bien que le cannabinoïde n’apparaisse plus dans la salive des sujets, ils n’étaient toujours pas en mesure de réussir les tests cognitifs.
Le THC est décelable dans la salive en moyenne deux heures après consommation. Mais déjà, lors de la seconde heure, les taux baissent rapidement. Or, les effets de la drogue peuvent durer de quatre à cinq heures lorsqu’elle est fumée, et jusqu’à six à huit heures lorsqu’elle est consommée sous forme comestible. Le cannabis comestible atteint son effet de pointe environ trois heures après la consommation, soit après la période de détection de THC dans la salive.
« Cela ne correspond pas au niveau d’intoxication », argue Ryan Vandrey, qui avait notamment été invité à témoigner devant le comité parlementaire qui a étudié le projet de loi sur la légalisation de la marijuana d’Ottawa. « À moins d’arrêter les gens tout de suite après qu’ils ont consommé, vous allez quand même faillir à le déceler et ils pourraient être encore intoxiqués », prévient-il.
« C’est bien de regarder la salive. C’est pratique, c’est facile. Le problème, c’est que ce n’est pas fiable », observe à son tour Pierre Beaulieu, professeur de pharmacologie à l’Université de Montréal et anesthésiologiste au CHUM.
Un défi pour les policiers
Le THC apparaît plus longtemps dans le sang : trois ou quatre heures lorsque le cannabis est fumé, six à huit heures sous forme comestible. Mais les délais pour ce test plus poussé sont importants : le temps qu’un policier intercepte un conducteur, lui fasse subir un premier test de coordination, qu’il analyse la salive du conducteur et qu’il se dirige ensuite vers le poste de police pour faire une prise de sang et l’analyser à son tour.
La Sûreté du Québec explique, et c’est la même chose au Service de police de la Ville de Montréal, qu’elle vérifie plus souvent l’urine que le sang, qui est plus compliqué à prélever. Mais le THC et les ingrédients actifs du cannabis y restent présents plusieurs jours, voire jusqu’à deux semaines. Encore là, le taux de THC d’un consommateur fréquent poserait problème.
Le projet de loi fédéral sur la conduite avec capacités affaiblies fixe à 5 nanogrammes par millilitre de sang (ng/ml) la quantité de THC qu’un conducteur pourra avoir dans le corps pour prendre le volant.
Un usager fréquent aura, sans avoir consommé depuis 24 heures, 5 ng/ml dans le sang, note Ryan Vandrey.
Autre écueil : lors de son étude scientifique, seuls 2 de ses 18 sujets ont atteint une concentration de THC de 5 ng/ml ; aucun d’entre eux ne l’a dépassée, « et ils étaient considérablement affectés » rapporte-t-il.
Quelques cas de fumée secondaire entraînant un taux de THC dans la salive ont aussi été répertoriés. Ils ne sont cependant pas concluants, consent Ryan Vandrey, car la moitié des sujets exposés à une fumée secondaire pendant une heure dans une pièce sans ventilation ont eu un résultat de THC positif par la suite.
Bref, la science démontre que le contrôle du cannabis sur les routes sera « complexe et incertain », résume Pierre Beaulieu. « Ce n’est pas demain que les policiers vont être prêts à faire ce dépistage. Ou alors, il sera sujet à caution et très contestable », prédit-il, puisque les contrevenants pourront aisément mettre en doute la validité d’une évaluation de leur taux d’intoxication.
Par Marie Vastel - Correspondante parlementaire à Ottawa
Après des mois de négociations et diverses offres, Bayer, basé en Allemagne, a finalement conclu un accord avec Monsanto, achetant le géant des OGM pour un total de 66 milliards de dollars. La fusion est décrite comme étant la plus importante transaction en numéraire jamais enregistrée.
Cet achat implique beaucoup de choses. Premièrement, il renforce la monopolisation de l’approvisionnement alimentaire mondial. Ce qui revient également à rependre plus d’organismes génétiquement modifiés (OGM) et de autres produits toxiques à travers le monde. De plus, certains prédisent que la fusion pourrait également signifier la prise de contrôle de l’industrie du cannabis.
Monsanto s’en prend-il à l’industrie du cannabis?
Monsanto entretient une relation d’affaires étroite avec Scotts Miracle-Gro, une entreprise qui essaie de prendre le contrôle de l’industrie du cannabis ». Scott’s Miracle-Gro a cherché à capitaliser sur l’industrie du cannabis en expansion dans les États où la plante a été légalisée ou décriminalisée.
Le PDG de la société, Jim Hagadorn, a déclaré son intention de dépenser jusqu’à 500 millions de dollars pour racheter complètement l’industrie du cannabis. Un groupe de façade de Scott’s Miracle-Gro a déjà acheté General Hydroponics, Botanicare et Gavita.
Les principaux fabricants de nutriments hydroponiques, d’éclairage, de sol et d’autres équipements de culture rapportent que Scotts Miracle-Gro ou sa société de façade« Hawthorne »leur ont également proposé des offres publiques d’achat.
« Maximum Yield Magazine, qui empêche Advanced Nutrients, société spécialisée dans les nutriments hydroponiques pour la culture de la marijuana, de participer à ses événements d’expo de jardinage d’intérieur, a accueilli une filiale de Monsanto dans son expo de jardinage de Boston il y a de cela plusieurs années.
Bayer joue évidemment un rôle dans cette monopolisation planifiée. L’entreprise chimique allemande fait affaire avec GW Pharmaceuticals, une société basée au Royaume-Uni qui cultive du cannabis et produit des médicaments à partir de ses composés.
Monsanto et Bayer partagent des informations sur la façon de transformer génétiquement du cannabis :
Bayer vend certains des produits de GW Pharmaceuticals, y compris Sativex, un coûteux vaporisateur de cannabis médical qui fonctionne moins bien que la plante cultivée naturellement. Monsanto et Bayer produisent depuis longtemps des produits chimiques utilisées pour la guerre et dans des produits toxiques, notamment les PCB, le DDT, l’agent orange, le Roundup et les OGM.
« Michael Straumietis, fondateur et propriétaire d’Advanced Nutrients, société de nutriments hydroponiques, a constamment mis en garde la communauté de la marijuana contre Monsanto, Scotts Miracle-Gro, GMO marijuana et leurs filiales, sur leurs ambition de prendre le contrôle de l’industrie du cannabis.
Les deux sociétés, qui ont maintenant fusionné en une seule entreprise, ont accepté de partager leurs secrets commerciaux sur les projets de production de marijuana génétiquement modifiée. « Bayer est partenaire de GW Pharmaceuticals, qui cultive sa propre marijuana génétique. Alors, vous pouvez parier que Monsanto et Bayer sont intéressés à créer de la marijuana OGM », a déclaré Straumietis.
Straumietis indique que les initiés du gouvernement sud-américain rapportent que Monsanto y travaille sur le cannabis génétiquement modifié, ainsi que sur la pharmacopée du THC, d’autres cannabinoïdes et des terpénoïdes.
Une conférence de l’Organisation Mondiale de la Santé se tient en ce moment en Suisse et doit décider du sort réservé au CBD.
Le CBD est en effet à l’ordre du jour du 39ème Comité OMS d’experts de la pharmacodépendance (ECDD) qui se déroule du 6 au 10 novembre à Genève. 16 substances psychoactives sont à l’ordre du jour, dont le cannabidiol (CBD). Ces 16 molécules ou médicaments (dont le tramadol) sont évalués pour leur dépendance, leur potentiel d’abus et leurs effets néfastes sur la santé.
Les recommandations issues de cette réunion seront transmises aux Nations Unies, qui jugeront de la nécessité et de l’étendue d’une potentielle réglementation de ces substances, à l’image de la Convention sur les substances psychotropes de 1971, suivie par tous les pays membres, ou de celle de 1961 qui classe le Cannabis et la résine de cannabis au tableau 1 des stupéfiants. Si l’ONU requalifie le CBD en substance médicale, son utilisation sera réservée à l’industrie pharmaceutique et en interdira l’accès à de nombreux patients qui ont déjà du mal à trouver, voire à fabriquer eux-mêmes, des dérivés efficaces (huile par exemple pour l’épilepsie chez l’enfant).
De nombreux activistes sont présents à la réunion de l’OMS, dont l’initiative de la FAAAT qui réunit plusieurs représentants (Farid Ghéhiouèche, Kenzi Riboulet…) pour témoigner directement lors de la session d’ouverture de la réunion et coordonner les interventions de Michael Krawitz (représentant des Vétérans US), Boris Banas (coordinateur de l’Association Européenne des Producteurs de Chanvre) et Raul Ellizalde (témoignera de son parcours parental pour sauver la vie de sa fille). Le but final sera pour eux de conserver le CBD hors des listes de substances contrôlées, au même titre qu’un complément alimentaire.
Actuellement en France, le CBD est dans une zone grise. De nombreux produits dérivés sont commercialisés (huiles, e-liquides, cristaux…) alors même que les chanvriers français ont de grandes difficultés à extraire du CBD tout en restant sous le seuil imposé de 0,2% de THC. Même sur des cultures de chanvre industriel, avec des variétés calibrées, ce taux peut être franchi dans les champs. Le processus d’extraction concentre également le THC à plus de 0,2%. Le CBD vendu aujourd’hui en France, fleurs comprises, vient donc majoritairement de l’étranger (Suisse, République Tchèque, Chine…).
Côté commercialisation, les chanvriers français ne peuvent pas utiliser leurs fleurs de chanvre alors qu’elles concentrent le maximum de principes actifs. Ils jettent ainsi des millions d’euros de chiffre d’affaires potentiel. Outre ces débats très importants, et c’est un euphémisme, à l’international sur le devenir du CBD, la situation française mériterait un vrai moratoire sur l’agriculture chanvrière pour ouvrir le champ des possibles aux agriculteurs français.
LEGO passera à une production totalement renouvelée et écologique avec du plastique de chanvre d’ici début 2030
LEGO veut changer le matériel qu’il emploie pour faire ses briques de jouet de marque aimées par des enfants du monde entier. La société utilise actuellement une résine plastique (acrylonitrile butadiène styrène), mais d’ici 2030, elle veut utiliser un matériau plus respectueux de l’environnement et plus rentable, selon un rapport de Plastics News. Et ce matériau est le plastique de chanvre.
LEGO génération HEMP
L’empire du jouet de LEGO, âgé de de plus de 57 ans, a été construit sur du plastique. Mais maintenant, la gigantesque société de jouets danoise investit des millions pour s’en débarrasser… D’ici 2030, les 60 milliards de blocs que l’entreprise fabrique chaque année seront remplacés par du chanvre.
Allan Rasmussen, chef de projet chez LEGO, a déclaré à Plastics News que le nouveau matériau devait être capable de former des briques impossibles à distinguer des briques en plastique actuelles.
LEGOLIZE, un dispensaire original qui se présente en LEGO Faire du plastique avec du chanvre
Le chanvre est une plante de cannabis, un cousin de la marijuana, qui est cultivé avec de très faibles niveaux de THC et utilisé principalement pour ses fibres et ses graines. Le chanvre peut également être transformé en un matériau plastique biodégradable plus résistant que la fibre de verre.
Henry Ford lui-même a utilisé des plastiques de chanvre pour construire des portes de voiture et des ailes en 1941
La cellulose de pétrole agit comme élément de base pour la majorité des plastiques utilisés dans le monde aujourd’hui. Mais les plastiques peuvent en réalité être fabriqués à partir de la cellulose de nombreux composés organiques, y compris des plantes comme le chanvre. Le chanvre est en fait un matériau de base idéal pour la fabrication de plastique en raison de sa teneur élevée en cellulose, qui varie entre 70 et 80% , selon Hemp Plastics.
Des briques LEGO écologiques, on ne peut qu’encourager l’initiative
Le chanvre offre une matière plastique économique et biodégradable, pas comme les plastiques à base de pétrole. Une bouteille d’eau de pétrole-plastique standard est estimée à 450-1000 ans pour se biodégrader…
Innovations en plastique de chanvre
La prohibition du cannabis a plus ou moins effacé le potentiel industriel du chanvre pour des générations, mais les réformes politiques à travers le monde commencent lentement à changer cela.
Une société australienne nommée Zeoform travaille depuis plusieurs années à l’avancement des technologies du chanvre biodégradable. Aujourd’hui, l’entreprise revendique un nouveau type de plastique très robuste entièrement fabriqué à partir de chanvre.Le matériau peut être injecté ou moulé par soufflage dans d’innombrables produits allant des boutons aux pailles, meubles de maison, frisbees. Et même des blocs de construction de jouets…
Les possibilités sont infinies avec les plastiques et les résines de chanvre et les bio-composites. Pratiquement n’importe quelle forme et but peuvent être remplis par les plastiques bio-composites. Les plastiques de chanvre sont déjà en hausse. Ce n’est qu’une question de temps avant de voir le besoin de cultiver du chanvre aux États-Unis, voir en France pour répondre aux demandes.
Retour à LEGO
LEGO utilise plus de 6 000 tonnes de plastique pour fabriquer ses briques chaque année. Et ça fait depuis 1960, selon Plastics News… C’est beaucoup de matériel toxique et non biodégradable. Le chanvre pourrait bien être le matériau alternatif rentable et écologiquement durable que LEGO recherche.
Et parce que le chanvre n’est pas une culture vivrière primaire, LEGO ne serait pas critiqué d’utiliser la nourriture pour fabriquer des jouets. Ce qui a été une préoccupation jusqu’à ce jour…
Le cannabis est trop bon marché. Invitée aux Journées de l’économie de Lyon, la professeure de la Toulouse School of Economics Emmanuelle Auriol défend sa légalisation, notamment pour contrôler l’offre.
Les Français sont les plus gros fumeurs de cannabis d’Europe (avec les Tchèques). Parce que l’offre et les prix sont contrôlés par les mafieux, qui sont trop nombreux et se font trop de concurrence, selon l’économiste Emmanuelle Auriol.
Interrogée dans le cadre des Journées de l’économie 2017, elle explique dans L’Autre Direct (vidéo ci-dessous) les raisons économiques qui justifient la légalisation de ce stupéfiant. D’ailleurs, Emmanuelle Auriol n’a jamais rencontré d’économistes qui y soient opposés.
Le médecin de santé publique Nicolas Prisse s’oppose à la légalisation du cannabis. Y compris pour des raisons économiques. Pour le président de la Mildeca, c’est la prévention qui compte, notamment pour les mineurs.
Pour répondre aux économistes qui la défendent, telle Emmanuelle Auriol (entretien vidéo ici), Nicolas Prisse, qui préside la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca), lance : “Le cannabis n’est pas un produit du marché.”
Pour le médecin de santé publique, “les personnes qui consomment du cannabis ne sont pas dans une rationalité économique, comme quand on va faire ses courses au supermarché, parce que ce sont des personnes dépendantes”. Autre argument développé par Nicolas Prisse dans l’entretien vidéo à visionner ci-dessous : la légalisation ne régulerait pas la consommation des mineurs. “C’est la prévention qui compte”, répète le médecin.
Michka Seeliger-Chatelain est une activiste de renom, qui a traversé le monde pour le comprendre, en faire l’expérience, et s’en rapprocher. La Grande Dame du Cannabis nous fait l’honneur d’un article exclusif pour le blog de Sensi Seeds. Ses pensées, dans cet article.
L’amour dure trois ans, dit-on. Au bout de trois ans, l’habitude occupe si bien la place que l’objet de notre amour n’a plus le même éclat à nos yeux. La routine a tué le merveilleux.
Or, il en va de même avec l’herbe : à force de trop la fréquenter, on finit par ne plus y trouver ce que l’on aimait tant au début. Paradoxalement, fumer moins souvent permet… d’y trouver un plaisir plus vif.
Intensité ou confort, le dilemme du fumeur de cannabis
C’est comme s’il nous fallait choisir entre l’intensité et le confort. Car si le confort peut être quotidien, l’intensité, en revanche — c’est dans sa nature même — ne peut être qu’occasionnelle. Si c’est l’intensité que l’on recherche, on a tout intérêt à consommer moins souvent, quitte à absorber des quantités plus importantes à l’occasion. Et à manger l’herbe plutôt qu’à la fumer, bien sûr.
J’étais à Seattle récemment (où « le récréatif » est légal depuis belle lurette) et, dans le magasin spécialisé qui se trouvait près des amis chez qui je logeais, j’ai eu le plaisir de découvrir les bouchées au chocolat « infusées » au cannabis. La touche de génie, c’est que, quelle qu’en soit la marque, elles sont toutes dosées à 10 mg de THC, si bien que l’on sait exactement à quel effet s’attendre, contrairement au côté roulette russe qui, sinon, accompagne ce type de préparation. J’ai pu constater que 10 mg de THC avaient sur moi un effet extrêmement agréable, jamais trop fort, et cela pendant au moins quatre heures. Ce qui a fait naître une pensée émue pour les patients qui ont absolument besoin du cannabis pour des difficultés de santé: quelle heureuse façon de se soigner ! À quand chez nous ?
Après plusieurs jours de « traitement » quotidien, je me suis astreinte à quelques jours de sobriété. Car consommer moins souvent (mais éventuellement en quantité plus importante) me semble une bonne recette pour maintenir (ou retrouver) tout l’éclat de notre histoire d’amour avec l’herbe. Pour renouer avec la légèreté ou la profondeur, et en tout cas le rire et la créativité si présents au début de nos rapports avec elle.
Comprenez votre herbe, abandonnez-vous à Mère Nature
Aux nouveaux consommateurs, j’aime dire : Faîtes en sorte de ne fumer, ou vaporiser, que occasionnellement (une fois par semaine, parfait !) et, en tout cas, pas tous les jours, afin de garder entier votre plaisir.
Et, bien sûr, j’aime à rappeler que toutes les herbes ne naissent pas égales. Ce sont les Sativas (aux longues feuilles étroites) qui détiennent ce talent remarquable pour stimuler notre imaginaire et notre entendement, et nous rendre — dirait-on — temporairement plus intelligents.
Autre intérêt de ce type de consommation : il nous rapproche de la dimension sacrée de l’herbe. De sa remarquable capacité à nous faire redécouvrir notre lien avec la nature : le monde naturel est un et indivisible, et nous, les humains, en faisons intrinsèquement partie. Nous sommes la nature. Le ressentir au plus profond de nos cellules fait un bien fou.
Dans les années soixante, quand les fils et les filles de la bourgeoisie blanche américaine ont découvert la marijuana, la parant de toutes les vertus (mais se méfiant de l’alcool cher à leurs parents), ils disaient : Dieu a créé l’herbe, l’homme a créé l’alcool — au quel faîtes-vous confiance ?
Pour ma part, je choisirai toujours de faire confiance à la terre mère plutôt qu’à nos concoctions, si tentantes soient-elles. Si bien que, au risque de passer pour rétrograde, je dirais ceci : on ne peut pas se tromper en restant au plus près de la plante, telle que la nature l’a faite. Ne nous précipitons pas trop vite vers les préparations qui sortent des mains humaines.
Enfin, j’ajouterais une dernière remarque: maintenir le cannabis et le tabac séparés (comme on le fait traditionnellement sur le continent américain), afin de ne pas les consommer mêlés, permet d’y voit clair dans les rapports que nous entretenons avec l’une et l’autre plante. Ce qui est intéressant pour gérer de façon satisfaisante nos rapports avec elles (quels que soient nos critères personnels en ce domaine).
De la provenance de ces conseils, et de mon attachement à la plante de cannabis
Voilà quarante-cinq ans que l’herbe est pour moi une amie et une alliée. Je lui sais gré de me mettre en contact avec mon intuition. Ce qui, à mes yeux, n’est pas une mince affaire, car l’intuition est le canal par lequel nous parviennent les messages de notre moi intérieur. Or celui-ci a accès à la conscience universelle ; il peut puiser des informations aussi bien dans le passé que dans le futur. Aussi m’arrive-t-il de me tourner vers une Sativa (chose qui, hélas, se fait rare) lorsque j’ai une décision importante à prendre.
Après quasiment un demi-siècle de compagnonnage heureux avec l’herbe, ce sont là les quelques conclusions auxquelles je suis parvenue, et que je suis heureuse de partager avec celles et ceux qui ont à cœur de préserver le meilleur dans leur rapport avec cette plante maîtresse. Plante maîtresse qui nous accompagne depuis la nuit des temps, et qui a su développer tant de façons de nous séduire…
Lien :https://sensiseeds.com/fr/blog/fumer-moins-mais-fumer-plus/ by Michka Seeliger-Chatelain on 27/10/2017
Et vous alors ? vous fumer à quelle fréquence afin de toujours y trouver ce plaisir chez notre chère plante ?
Pas de contravention, sans dépénaliser l’usage de stupéfiants ! C’est en substance ce qui pourrait ressortir en une formule des conclusions d’un rapport honnête et franc vis-à-vis de l’opinion publique et des projets du gouvernement.
Depuis le 2 août, une Mission d’information parlementaire relative à l’application d’une procédure d’amende forfaitaire au délit d’usage illicite de stupéfiants se réunit régulièrement. Quelques médias s’en sont fait l’écho. Comme par exemple l’article de Louise Fessard sur Médiapart (réservé aux abonnés), il est intéressant de lire l’article de La Croix du 12 septembre reproduisant les propos de Julien Morel d’Arleux, directeur de l’OFDT devant la Mission parlementaire qui l’auditionnait.
Deux jours plus tard, une table-ronde réunissait plusieurs organisations dont on retiendra cette intervention du représentant de NORML France :
Il va sans dire que l’objet de cette Mission parlementaire n’a pas d’autre but que de rajouter un gros tuyau -une forme de racket des usagers de cannabis- dans l’usine à gaz répressive qui depuis 1970 tient lieu de politique de santé publique. Mais avec l’optimisme que suscite une « assemblée renouvelée et rajeunie » comme le soulignait le président de Cannabis Sans Frontières, il n’est pas interdit de penser qu’au pays de Descartes et Pascal, la raison et le génie l’emporteront bientôt pour sortir de l’obscurantisme.
Pour retrouver le programme de la Mission d’information et les enregistrements vidéos des auditions publiques :
Audition du général Pierre Sauvegrain, adjoint au directeur des opérations et de l’emploi / Audition de M. Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la sécurité routière : http://videos.assemblee-nationale.fr/video.4870280_59afa0d3be435.usage-illicite-de-stupefiants–general-pierre-sauvegrain-6-septembre-2017
Audition de M. Rémy Heitz (directeur des affaires criminelles et des grâces), M. Pierre-Mathieu Gaite (rédacteur au bureau de la politique pénale générale) et Mme Soizic Iroz ((DACG du ministère de la Justice) : / http://videos.assemblee-nationale.fr/video.4871097_59aff6539899d.usage-illicite-de-stupefiants–auditions-diverses-6-septembre-2017
Audition de M. Michel Delpuech (préfet de Police de Paris), de M. Thierry Huguet (chef d’état-major à la Direction régionale de la Police judiciaire), et de Mme Valérie Martineau : http://videos.assemblee-nationale.fr/video.4871569_59b0f3187ed51.usage-illicite-de-stupefiants–auditions-diverses-7-septembre-2017
Audition de M. Julien Morel d’Arleux (dir de l’OFDT) et de Mme Ivana Obradovic / Audition de M. Nicolas Prisse (pdt de la MILDECA), de Mme Fanny Huboux, et de Mme Charlotte Defremont / Audition de Mme Katia Dubreuil (Syndicat de la magistrature) et Mme Anaïs Vain : http://videos.assemblee-nationale.fr/video.4874179_59b78e00d68eb.usage-illicite-de-stupefiants–auditions-diverses-12-septembre-2017
Audition de M. Jean-Paul Jean, professeur associé à l’Université de Poitiers, pdt de chambre et dir du service de documentation, des études et du rapport de la Cour de cassation : http://videos.assemblee-nationale.fr/video.4876001_59b7ce86f0c02.usage-illicite-de-stupefiants–m-jean-paul-jean-pdt-de-chambre-a-la-cour-de-cassation-12-septembre-2017
Audition de M. Jean-Pierre Couteron, président de la Fédération Addiction / Audition de Mme Christine Lazerges, pdte de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), et de Mme Cécile Riou-Batista, sec. gén. adj. / Table ronde réunissant des associations d’usagers du cannabis (ASUD, Cannabis Sans Frontières, CIRC, NORML France, techno+) : http://videos.assemblee-nationale.fr/video.4888994_59ba751dadf4b.usage-illicite-de-stupefiants–auditions-diverses-14-septembre-2017
Audition de M. Nicolas Simon, pdt de l’Association nationale de prévention contre l’alcoologie et l’addictologie (ANPAA) et de M. Bernard Basset, vice-pdt de l’ANPAA : http://videos.assemblee-nationale.fr/video.4904121_59ca3fa37fc64.usage-illicite-de-stupefiants–auditions-diverses-26-septembre-2017
Audition M. Alain Blanc (vice-président de l’Association française de criminologie) / Audition de M. Jean de Maillard (secrétaire général adjoint de FO) et Mme Michelle Guillo (Syndicat des magistrats, FO) / Audition de M. Benoît Vallet (dir. gl de la santé), Mme Magali Guegan, et M. Pierre-Yves Bello : http://videos.assemblee-nationale.fr/video.4923087_59cca2cb59a4a.usage-illicite-de-stupefiants-auditions-diverses-28-septembre-2017
Audition de M. Vincent Le Beguec (chef de l’OCRTIS) / Audition de Mme Françoise Mathe et Mme Clotilde Lepetit / Table ronde réunissant des syndicats de gradés et gardiens de la paix de la police nationale (Unité SGP police – FO, UNSA Police, Alliance Police nationale) / Table ronde réunissant des syndicats d’officiers de la police nationale (SCSI, Synergie Officiers) / Table ronde réunissant des syndicats de commissaires de la police nationale (SICP, CSPN) : http://videos.assemblee-nationale.fr/video.4926262_59ccea8918eaf.usage-illicite-de-stupefiants–auditions-diverses-28-septembre-2017
Audition de M. Jacky Coulon, secrétaire national de l’Union syndicale des magistrats (USM) / Audition de M. Serge Lebigot, président de l’association Parents contre la drogue, et de M. Guillaume Jeanson, avocat : http://videos.assemblee-nationale.fr/video.4932187_59d232e506476.usage-illicite-de-stupefiants–auditions-diverses-2-octobre-2017
Audition de M. Paul-André Breton, Premier président de la Cour d’appel de Rouen : http://videos.assemblee-nationale.fr/video.4933013_59d25fe609b70.usage-illicite-de-stupefiants–m-paul-andre-breton-2-octobre-2017
Audition de M. Bernard Leroy, rapporteur de l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS) / Audition de M. Christophe Mackowiak (vice-président de la Conférence nationale des présidents de tribunaux de grande instance, président du tribunal de grande instance de Versailles) et de de M. Ollivier Joulin (président du tribunal de grande instance de Rennes) : http://videos.assemblee-nationale.fr/video.4951619_59d4ee0fbcc1c.usage-illicite-de-stupefiants–auditions-diverses-4-octobre-2017
Audition de Mme Ruth Dreifuss, présidente de la commission globale de politique en matière de drogues, M. Michel Kazatchkine, membre et M. Khalid Tinasti, sec. exécutif : http://videos.assemblee-nationale.fr/video.4959426_59d6020513b44.usage-illicite-de-stupefiant–commission-globale-de-politique-en-matiere-de-drogues-5-octobre-2017