"Iron" Mike Tyson semble être le prochain people qui veut profiter de la récente légalisation de l'herbe récréative par la Californie.
Le boxeur devenu acteur est en train d'ouvrir son propre ranch de marijuana en Californie, une initiative que l'ancien champion des poids lourds a annoncée lundi, suite au lancement en Californie, le 1er janvier, de l'herbe légale.
Mike Tyson et son One Stop Weed Boutique
Tyson, qui est arrivé sur le terrain le 20 décembre, a finalement révélé lundi qu'il avait acheté le terrain de 40 acres dans la ville de Californie, un endroit désertique à environ deux heures au nord de Los Angeles, avec des plans pour convertir le terrain en un magasin de cannabis et un parc d'attractions.
L'ancien champion poids lourd incontesté et ses partenaires d'affaires, Robert Hickman et Jay Strommen, ont officieusement surnommé l'installation "Tyson Ranch", bien qu'il reste à voir si elle restera sous cette apparence lors de son inauguration, qui doit encore être annoncé. La société formée par le trio est intitulée Tyson Holistics, et le terme "Iron Mike Genetics" a été déposé à des fins de marquage.
Selon Robert Hickman, le complexe consacrera la moitié de ses terres (20 acres) à la culture de variétés de cannabis de haute qualité.
"[Tyson Ranch] permettra aux maîtres cultivateurs d'avoir le maximum de contrôle sur leur environnement", a déclaré M. Hickman à The Blast.
Outre la culture de souches THC et CBD haut de gamme, le complexe comprendra également un amphithéâtre pour des spectacles et des présentations, une usine d'alimentation en eau et un magasin d'alimentation, une usine de produits comestibles, un jardin avec un plan d'eau unique, une installation d'extraction de semences et une "école de culture Tyson" visant à enseigner aux cultivateurs de l'établissement les dernières techniques et astuces dans la culture de la marijuana.
Mike Tyson révèle les avantages de "Tyson's Ranch"
Tyson a également révélé que son entreprise sera principalement composée d'anciens combattants et a déclaré que la prise en charge des hommes et des femmes qui ont servi dans les forces armées sera une priorité pour l'avenir. Pour faire bonne mesure, le ranch sera situé près de la base aérienne d'Edwards et la compagnie espère créer une vaste gamme d'emplois pour les anciens combattants.
Tyson, qui a longtemps été un fervent partisan de la marijuana médicale à des fins thérapeutiques, a également déclaré que son établissement visera à améliorer la recherche médicale et le traitement des maladies à l'aide du cannabis, en dépit de servir principalement d'installations récréatives. Le CBD, le composé du cannabis qui ne contient pratiquement pas de propriétés psychoactives, devrait être cultivé, extrait et étudié intensivement au ranch. Il a été prouvé que le CBD est un médicament anti-inflammatoire, un anticonvulsivant, un traitement du PTSD et un antidépresseur viables, parmi une multitude d'autres utilisations potentielles.
A Berkeley, tout est prêt. A 6 heures du matin, lundi 1er janvier, le maire Jesse Arreguin doit couper le ruban : les ventes de marijuana pourront commencer au magasin du Berkeley Patients Group (BPG), sur San Pablo Avenue. Un moment « historique » selon le propriétaire du dispensaire, Sean Luse, qui milite pour la légalisation du cannabis depuis vingt ans et qui a connu les hauts et les bas du combat contre la prohibition de 1915 : les premières prescriptions de marijuana médicale, en 1996, la brusque répression pendant la présidence de George W. Bush, en 2004, et la grande libéralisation des années Obama.
Sean Luse s’attend à une file d’attente qui fera « le tour du pâté de maison ». Le magasin a installé des distributeurs automatiques de joints préroulés. Il prévoit des « kits du débutant » pour les néophytes qui voudront tester les différentes variétés (Indica, Sativa, etc.). Il faudra payer en espèces. Le secteur bancaire hésite toujours à s’engager dans un commerce qui reste illégal au niveau fédéral. Tout comme les assurances : 44 des multiples plantations illégales du « triangle d’Emeraude » du nord de la Californie viennent d’en faire l’expérience. Dévastées par les incendies d’octobre, elles n’ont aucun espoir de compensation.
La légalisation de la marijuana – avec ses produits dérivés exotiques, soupes, élixirs – est devenue presque banale aux Etats-Unis. Sept Etats l’ont déjà approuvée. Mais par son importance (39 millions d’habitants), le Golden State donne une dimension irréversible au mouvement lancé par le Colorado, premier Etat à avoir franchi le pas, le 1er janvier 2014. A partir du 1er janvier 2018, un Américain sur cinq vivra dans un Etat qui autorise la consommation à des fins récréatives. Seule une poignée d’Etats, dans le Sud républicain, résistent à la tendance et interdisent même la marijuana médicale.
Une once et six plants
Le marché, dans l’Etat le plus peuplé des Etats-Unis, s’annonce colossal. Les estimations décrivent des ventes annuelles de 7 milliards de dollars (5,8 milliards d’euros) en 2020, soit plus que le chiffre d’affaires de l’industrie laitière et autant que la récolte des amandes et des pistaches, les fleurons de l’agriculture locale. Inquiet de voir circuler autant de cash dans l’Etat (les entreprises apportent leurs liasses de liquide en fourgonnettes blindées chez le receveur des impôts), le bureau du gouverneur Jerry Brown a pris contact avec les représentants de 65 banques et établissements de crédit pour contourner l’obstacle fédéral.
La légalisation fait suite à l’adoption par les électeurs de la proposition 64, en novembre 2016, à une majorité de 56 %. L’administration californienne avait un an pour se préparer. Elle a pris du retard, ce qui a introduit une certaine pagaille. La réglementation n’a été publiée qu’en novembre 2017 : elle prévoit que les adultes pourront acheter une once (28,3 grammes) et cultiver six plants à domicile. Surtout, elle requiert que les exploitants obtiennent au préalable une licence de leur municipalité. Résultat : des bagarres au sein des conseils municipaux, qui ont fait apparaître une réalité contrastée. Alors qu’elle a été le premier Etat à développer la marijuana médicale, la Californie, bastion progressiste, traîne les pieds pour la mise en place du marché « récréatif ».
En Californie, 2,7 millions d’arrestations liées à la marijuana ont eu lieu entre 1915 et 2016
Au jeudi 28 décembre, seules 42 autorisations avaient été accordées par l’Etat, 150 autres étaient en cours d’examen et les employés du bureau de contrôle du cannabis prévoyaient de travailler tout le week-end pour expédier les dossiers. Los Angeles ne sera pas prête pour le 1er janvier et à San Francisco, l’ouverture des premiers magasins n’aura lieu que le 5, et avec des permis temporaires de cent vingt jours.
Seule une minorité de collectivités locales (27 %), parmi les 500 de l’Etat, ont approuvé la vente libre sur leur territoire. Les localités désargentées de l’intérieur et les desert towns de Californie du Sud ont donné leur feu vert, alléchées par la manne fiscale (de 7 à 9 % des ventes, en plus de la taxe fédérale de 15 %). En revanche, les communautés asiatiques ont refusé. Tout comme Palo Alto, où siège l’université Stanford. Même dans le comté de Marin, au nord de la baie de San Francisco, le lieu de naissance de la fête du cannabis – le 20 avril –, les anciens hérauts de la contre-culture se sont opposés aux pot shops.
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Il semblerait que la Californie a pris en compte les injustices provoquées par les années de répression. Selon le groupe NORML, qui milite pour l’abrogation de la prohibition, 2,7 millions d’arrestations liées à la marijuana ont eu lieu entre 1915 et 2016. Or, selon l’Union américaine pour les libertés civiles (ACLU), les Noirs ont quatre fois plus de chance que les Blancs d’être arrêtés pour possession de cannabis, alors qu’ils ne consomment pas plus.
Cause populaire
En guise de « réparations », selon l’expression des militants, plusieurs localités, dont San Francisco et Los Angeles, ont mis en place des programmes dits « d’équité ». L’idée est née à Oakland, le fief historique des revendications afro-américaines. Dès le printemps, la ville a décidé de réserver la moitié des autorisations d’exploiter aux victimes de la « guerre contre la drogue ». Conditions : avoir été condamné pour un délit lié à la marijuana, avoir des revenus de moins de 80 % de la moyenne locale, ou avoir résidé pendant dix des vingt dernières années dans un quartier ayant connu un nombre élevé d’arrestations. Cent trente personnes ont postulé au programme.
La municipalité d’Oakland a aussi encouragé les riches investisseurs à s’associer à des victimes s’ils voulaient bénéficier d’une autorisation d’exploiter. L’industrie du cannabis nécessite des capitaux importants, hors de portée des jeunes des quartiers pauvres. Il faut assurer le traçage de chaque pied, installer un système de vidéosurveillance, soumettre la récolte à des tests de pesticides, recruter des agents de sécurité pour le convoyage.
Depuis un an, l’administration Trump renvoie des signaux contradictoires. Le ministre de la justice, Jeff Sessions, répète régulièrement qu’il est opposé au marché libre et qu’il n’a pas perdu espoir de sévir. Jusqu’à présent, le Congrès a préféré fouetter d’autres chats, d’autant que la légalisation est une cause populaire chez les libertariens et que 64 % de la population américaine y est favorable, selon le sondage effectué par Gallup depuis 1969 (12 % à l’époque, 36 % en 2006). En 2017, la proportion de républicains soutenant la normalisation a dépassé 50 % pour la première fois.
La légalisation ne repose que sur deux textes, fragiles, mais qui témoignent de la souplesse du fédéralisme américain. Le premier est un mémorandum (« Cole Memo ») d’août 2013, dans lequel l’adjoint du ministre de la justice de Barack Obama, James Cole, recommandait aux procureurs fédéraux de ne pas poursuivre les individus ou entreprises agissant en accord avec une série de principes qu’il énonçait – pas de vente aux mineurs, pas de débordements dans les Etats non légalisateurs, pas d’usage ou de production sur les terres fédérales, pas de retombées financières au profit de gangs ou de cartels… Il n’a pas été officiellement abrogé, mais nombre de procureurs ne l’appliquent plus.
Le second est un amendement, dit amendement Rohrabacher-Farr, qui empêche les procureurs fédéraux de consacrer des ressources aux poursuites contre ces entités. L’amendement, qui date de mai 2014, a été discrètement reconduit le 22 décembre lorsque Donald Trump a signé la loi de finances rectificative. Les avocats de la marijuana pourront profiter de la fête du 1er janvier.
Dès le 1er janvier 2018, la loi légalisant le cannabis à usage récréatif prendra effet en Californie. Il s'agit du huitième État américain à franchir ce pas. Le Figaro fait le point.
Photo: Les Nords-Américains ont dépensé 6,7 milliards de dollars en cannabis légal en 2016. Robert F. Bukaty/AP
Le jour du nouvel an, la loi légalisant le cannabis à usage récréatif, votée en 2016, se concrétise en Californie et pourrait permettre à l'État de s'imposer comme le plus gros marché mondial de l'herbe planante. Le grand État de l'Ouest américain avait déjà été pionnier de la marijuana à usage médical aux États-Unis, l'autorisant dès 1996. Vingt-deux autres États ont légalisé cette drogue uniquement à des fins médicales.
Le Colorado a été le premier à voter, en 2012, en faveur de cet amendement sur l'usage récréatif, suivi de Washington. «Désormais, je ne me sens plus comme un criminel lorsque je fume de l'herbe», déclare Matt Johns, un jeune de Boulder, une ville au nord-ouest de Denver, la capitale du Colorado. Dans ces deux États, dès 2014, les adultes (plus de 21 ans) ont ainsi obtenu le droit d'acheter du cannabis dans des magasins accrédités en quantités limitées. Dans six États, un résident peut se procurer 28 grammes. Seul le Maine autorise la possession de 75 grammes et dans le Massachussets les habitants ont le droit de stocker 280 grammes chez eux et 28 grammes en public. L'usage récréatif est autorisé seulement dans un lieu privé et non dans la rue et les plans de culture doivent être recensés dans un fichier central informatisé. «Personne ne nous interpelle si l'on fume à l'extérieur. Nous n'avons pour l'instant pas de lieux réservés aux fumeurs de cannabis comme les coffee shops mais je pense que cela viendra dans le futur», ajoute Matt Johns.
Au niveau fédéral, la marijuana est tout de même reconnue comme une substance dangereuse de catégorie 1 au même niveau que l'héroïne et au-dessus de la cocaïne. La consommation de cannabis est interdite par les autorités fédérales mais Donald Trump a assuré laisser la prérogative aux États.
L'Alaska et l'Oregon ont légalisé la marijuana à usage récréatif respectivement en 2014 et 2015. Dans le même temps que l'élection du 45e président américain, le 8 novembre 2016, la Californie, le Maine, le Nevada et le Massachusetts, ont dit «oui» au cannabis légal. Seule la Californie est dans l'attente d'une commercialisation légale via des magasins spécialisés.
Le 8 décembre, l'État de la côte ouest a ouvert une plateforme en ligne permettant de recueillir les demandes de licences des entreprises désireuses de travailler dans le cannabis à partir du 1er janvier 2018. Des villes comme San Francisco, San Diego et San José ont déjà émis les permis pour que les commerçants concernés puissent démarrer les ventes dès les premières heures de 2018. Los Angeles, en revanche n'a pas encore attribué les licences: les premières demandes ne seront traitées qu'à partir du 3 janvier.
Un boom économique
Dans le Colorado, où les premières ventes ont eu lieu en 2014, le marché du cannabis a créé 18.000 emplois à temps plein en trois ans. Les ventes ont engendré des recettes fiscales colossales, des taxes étant prélevées sur la vente de cannabis. La première année, l'État a imposé une taxe de 30%. Ce nouveau commerce lui a rapporté 50 millions de dollars et une augmentation du tourisme. Au total, les taxes prélevées en un an ont rapporté 30 millions de dollars de trop, explique l'Obs. Selon la Constitution du Colorado, qui prévoit un motant maximal d'impôts percevable par l'État, le surplus a dû être reverser au contribuable. Le gouvernement avait été contraint de restituer 7,63 dollars aux habitants.
Pour la Californie, les enjeux financiers sont énormes: l'État prélèvera 15%, plus une taxe sur les ventes de 10%, et la plupart des villes imposeront également une taxe municipale de 2 à 10%.
C'est dans le Nevada que les consommateurs achètent le plus de cannabis légal d'après les chiffres du site Marijuana business daily. Les dispensaires du cinquième État à avoir légalisé la marijuana à des fins récréatives ont vendu pour 27 millions de dollars d'herbe lors du premier mois de ventes en juillet 2017. C'est presque le double du chiffre d'affaires au cours du premier mois de ventes dans l'Oregon (14 millions) et plus de sept fois le montant enregistré par l'État de Washington (3,8 millions).
Selon une étude Arc View Market Research, les Nords-Américains ont dépensé 6,7 milliards de dollars en 2016 en cannabis légal. C'est 34% de plus par rapport à 2015.
Moins de trafic, plus d'accidents
Les anticannabis craignaient de voir les plus jeunes et des adolescents fumer ou ingérer davantage de marijuana. Selon une étude fédérale publiée à la fin des deux premières années de légalisation complète (2014-2015), la consommation chez les adolescents a diminué de 12%. Les aspects positifs de la légalisation ont tendance à l'emporter. Cette chute serait due à la baisse du marché noir des dealers. Grâce à l'ouverture des magasins réservés uniquement aux adultes, le trafic se tarit et les adolescents ont davantage de mal à se fournir.
En revanche, une étude a démontré que le nombre d'enfants ayant accidentellement ingéré du cannabis au Colorado a augmenté de 150% depuis 2014. Dans l'État de Washington, le bilan est mitigé. La consommation de marijuana aurait augmenté de 2% pour les 13-14 ans et de 4% pour les 15-16 ans à la suite de la légalisation en 2015.
Si globalement la consommation des adolescents a diminué, ce n'est pas le cas de celle des adultes de plus de 18 ans, particulièrement chez les consommateurs occasionnels et réguliers de plus de 25 ans. Dans l'Oregon, l'usage de marijuana a augmenté de 19,5% en 2013 à 23,19 % en 2016. Même bilan pour l'Alaska qui a vu le nombre de consommateurs augmenter de 19,86% en 2013 à 23,46% en 2016.
Par Morgane Rubetti
Source: lefigaro.fr
Une vaste enquête menée aux États-Unis montre que la consommation de cigarettes a fortement diminué chez les jeunes américains, qui sont aujourd'hui plus adeptes de cannabis.
Pas de lien avec la légalisation
Ainsi, 5,9 % des élèves de terminale interrogés disent fumer du cannabis quotidiennement, contre 4,2 % pour la cigarette. Une consommation de tabac chez les jeunes américains qui atteint son plus bas niveau depuis 43 ans. Pour les commanditaires de l’enquête, il est impossible néanmoins d’établir une corrélation entre la légalisation du cannabis et son utilisation, rapporte le site américain Quartz. Dans les États où la marijuana est en vente libre, les jeunes n'en fumeraient pas plus que dans le reste du pays.
Consommation quotidienne de cannabis et de cigarettes des élèves de terminale aux États-Unis :
Les drogues dures en baisse
Motif de satisfaction en revanche, la consommation de drogue dure semble en recul chez les lycéens américains. Excepté le LSD, dont 3,3 % des élèves de terminales disent en avoir absorbé dans l’année écoulée, la consommation de cocaïne (2,7 %), d’ecstasy (2,6 %) ou d’héroïne (0,4 %) est en baisse ces dernières années.
Est-ce un hasard si, tandis que l’Observatoire français des drogues et de la toxicomanie (OFDT) publie son rapport annuel toujours plus accablant pour ce qui est de la politique française des drogues, l’Office centrale de répression du trafic illicite de stupéfiants (OCRTIS) annonce, elle, des saisies records de cannabis en ce mois de décembre ?
Pas moins de 11 tonnes de résine auraient ainsi été interceptées par la vénérable institution policière elle-même impliquée dans l’une des plus rocambolesque affaire de corruption connue à ce jour.
S’agirait-il là d’une nouvelle manœuvre visant à occulter les minables résultats d’un dispositif répressif n’ayant jamais atteint ses objectifs sauf s’il s’agissait de dynamiser le crime organisé. Jamais celui-ci n’a autant prospéré, appuyé désormais par tout un panel de milliers de petites mains employant les outils que la technologie numérique met désormais leur disposition, leur permettant d’assurer la fourniture des millions d’usagers que compte notre pays.
En à peine 10 ans, nous sommes passés du vulgaire deal de rue au « four » ces véritables centres commerciaux des drogues où peut venir s’approvisionner tout un chacun. Des lieux bien connus d’une police impuissante, extrêmement bien organisés aussi et dont les « gérants » semblent n’attendre qu’une réforme de la loi pour mener leur activité en toute légalité.
Un simple coup de fil permet dorénavant de commander les substances de votre choix, en toute quiétude, livrées à domicile en scooter. La banalisation de ce négoce est telle que la plupart des revendeurs propose cartes de fidélité et autres « petits cadeaux » aux client(e)s les plus régulier(e)s. Un commerce s’apparentant à un service, délivré par une multitudes de « start-up » dédiées à cette filière. La vente sur Internet à travers le « Dark Web » demeure, elle, anecdotique. Dénoncée dans les médias, elle ne sert que d’outil de propagande pour stigmatiser ce qui reste de libre sur le réseau numérique mondial.
Ces saisies records ne peuvent nous faire oublier le formidable échec de la prohibition que certain(e)s persistent cependant à soutenir. Il en est ainsi du gouvernement de notre sémillant Président qui, plutôt que de suivre la voie du téméraire Premier Ministre Canadien, M. Justin Trudeau, a décidé de confier au très sécuritaire Ministre de l’Intérieur, un domaine dévolu normalement à celui de la Santé. Joli coup de pression opéré par les services judiciaires, policiers et militaires à l’occasion d’une autre imposture, la prétendue « mission d’information parlementaire relative à l’application d’une procédure d’amende forfaitaire au délit d’usage illicite de stupéfiants » pour laquelle les associations d’usagers et autres acteurs de la réduction des risques, ont été écoutés sans pour autant être entendus courant septembre.
Cette mainmise des forces de l’ordre est d’autant plus préoccupante que celles-ci ne devrait avoir d’autre rôle que d’appliquer le Droit et non d’en débattre. Leur témoignage est précieux certes, mais à bien y réfléchir, il n’a d’intérêt que pour souligner le naufrage du système répressif en place, son incapacité à juguler l’offre et la demande de stupéfiants. Leur avis est en cela purement anecdotique et ne devrait par conséquent pas interférer dans un débat n’intéressant que la santé et les libertés publiques. Il n’en est pourtant rien, ce que l’ensemble des organisations antiprohibitionnistes déplorent.
En attendant, ce sont toujours les mêmes qui trinqueront, les jeunes que l’État prétend protéger tout en encourageant leur stigmatisation à coup de contrôles policiers incessants menant parfois à de retentissantes bavures. Des jeunes des quartiers populaires le plus souvent, principalement issus des « minorités visibles ». Pas un mot sur les millions de cannabinophiles intégrés, de tous âges et de toutes catégories socio-professionnelles. Cette multitude d’individus invisibles aux yeux des autorités mais qui constituent cependant la principale substance du peuple de l’herbe.
Viendra bien un jour où les Droits et les libertés individuelles prévaudront sur une approche morale anachronique complètement dépassée. Mais malgré cette évidence, il faudra faire preuve d’un courage politique à toute épreuve tant le terrain est minée depuis près d’un siècle de « guerre à la drogue ». Un déminage que seul un débat serein, exempt de passion et d’irrationalité, peut apporter. Mais encore faudrait-il que les croisé(e)s de ce dogme, bien que dépourvus d’argumentation raisonnable, ne viennent le polluer avec leurs habituels messages anxiogènes.
À suivre donc…
Nouvelle source de revenus pour les uns, la culture de la plante à cinq pointes sans THC représente pour les autres une menace pour les légumes
Nous sommes sur la plaine de Magadino, la plus vaste zone agricole du Tessin. Ivan Martinelli, président de l’Association des producteurs de cannabis light du canton, qui regroupe dix producteurs, nous accueille dans ses serres. L’odeur caractéristique assaillit les narines. Sur 15 000 mètres carrés poussent quelque 40 000 plants de cannabis CBD (pour cannabidiol, un cannabinoïde non psychotrope), dit «light», sans aucun produit chimique.
Ses plantes sont croisées de façon à ce qu’elles contiennent moins de 1% de THC, (tétrahydrocannabinol, le cannabinoïde psychotrope), comme l’exige la législation fédérale. «C’est une plante facile qui donne énormément de satisfaction. Avec quinze heures de lumière – naturelle et artificielle – par jour, je peux atteindre trois cycles de floraison par an», explique le jeune père de famille.
Des légumes sans bénéfice
L’entreprise familiale Fioricoltura Martinelli a été fondée dans les années 1950. «Mes grands-parents vendaient des légumes, mes parents ont introduit les fleurs. L’année dernière, nous avons laissé tomber les légumes parce qu’ils ne rapportaient plus du tout», confie-t-il. C’est pour assurer le futur de la société qu’Ivan Martinelli, floriculteur et diplômé en commerce, s’est lancé l’an dernier dans la culture du cannabis.
Avec des résultats estimables. En un an, le nombre de ses employés a fait un bond de six à quinze. Son succès est tel qu’il a dû sécuriser ses plants. «J’ai subi six vols depuis que j’ai entrepris cette culture.» Il est autorisé à vendre en gros, minimum 250 grammes, et compte des clients dans toute la Suisse dans des secteurs aussi divers que la pharma, l’alimentaire ou le tabac.
Si la culture est autorisée depuis 2002 au Tessin, les demandes d’autorisation pour produire le cannabis CBD ont fait un saut en 2017 GABRIELE PUTZU
Nouvel engouement
Même si la culture est autorisée depuis 2002 au Tessin, les demandes d’autorisation pour produire le cannabis CBD ont fait un saut cette année, passant de quelques-unes les années passées à une douzaine. Selon la Police cantonale, dix producteurs sont actuellement autorisés, d’autres demandes sont en cours d’évaluation. Ce nouvel engouement pour la version light du cannabis suscite cependant une certaine polémique dans le canton.
Agriculteur et député (PPD) à Bellinzone, Claudio Cattori interrogeait fin août le gouvernement communal. Il voulait savoir dans quelle mesure les plantations de cannabis light ont augmenté ces derniers mois sur la plaine de Magadino. «L’autorisation de cultiver ici nous a été donnée pour les fruits et légumes. Or l’on voit toujours plus de champs de cannabis. A ce rythme, nous devrons bientôt devoir importer nos légumes de l’étranger, moins frais et bourrés de pesticides.»
«Gains faciles»
Président de l’Union des paysans tessinois, Roberto Aerni regrette lui aussi que «le potager traditionnel soit progressivement remplacé par le cannabis». Il ne croit pas que la qualité des sols tessinois – comme on l’entend souvent – explique la «vague» de nouvelles plantations. «Je pense qu’en Suisse interne, certaines valeurs sont encore préconisées, tandis qu’ici, nous sommes moins regardants, plusieurs se mettent à cette culture à cause des gains faciles qu’elle représente.»
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Député (PLR) au Grand Conseil et ancien chef de la lutte antistupéfiants de la police cantonale, Giorgio Galusero est aussi sceptique. Il souligne que déjà, des gens arrivent de toute la Suisse pour louer des terrains au Tessin afin de cultiver la plante à cinq pointes, au détriment des légumes. «Dès l’an prochain, la pression sera plus forte encore.» «Pour moi, le marché du cannabis «light» n’existe pas; le fumer est comme fumer de la paille! Il s’agit plutôt d’un moyen intermédiaire pour éventuellement passer à la libéralisation du cannabis normal.»
Moins marqué ailleurs
En revanche, pour Sergio Regazzoni, producteur de cannabis CBD et président de l’Association cannabis récréatif Tessin (ACRT), la culture du cannabis light est une opportunité pour le canton. «Plusieurs terrains inutilisés ont été repris par des jeunes. Aujourd’hui, ils vivent grâce à leur travail de culture, alors qu’ils auraient facilement pu se retrouver à l’assistance.»
Ailleurs en Suisse, cette évolution n’est pas aussi marquée, relève Markus Waber, responsable de la communication de l’Union maraîchère suisse: «Même s’il y a des cultures de cannabis light, elles occupent peu ou pas les cultures maraîchères et se retrouvent plus sur des exploitations mixtes.»
Tandis que de nombreux anciens policiers et fonctionnaires canadiens entrent dans l'industrie naissante de la marijuana avec leurs propres entreprises commerciales, les activistes Marc et Jodie Emery sont poursuivis pour avoir aidé à en arriver là.
Photo: Jodie et Marc Emery devant la Cour suprême du Canada, gracieuseté de Jodie Emery.
Lundi, dans une salle d'audience du centre-ville de Toronto, les Emerys ont été forcés de plaider coupable aux accusations de possession de marijuana aux fins de trafic, de trafic de marijuana et de recel des produits de la criminalité.
En fin de compte, le «prince et la princesse du pot» ont évité d'aller en prison, mais ont maintenant une amende et une suramende compensatoire de 195 000 $ chacuns ainsi que deux ans de probation.
Les accusations sont dus à une chaîne de dispensaires récréatifs sans permis, dans diverses grandes villes à travers le pays, qui portait la marque Cannabis Culture. Une marque qui a été créée et développée par les Emerys dans un symbole emblématique de la réforme de la marijuana pour le Grand Nord Blanc.
Le 6 mars, Marc et Jodie ont été arrêtés à l'extérieur de l'aéroport international Pearson dans le cadre d'un démantèlement massif de toute l'organisation Cannabis Culture. L'effort controversé et gargantuesque, mené par la police de Toronto, comprenait les incursions de plusieurs franchises et la poursuite de divers employés.
Marc et Jodie ont depuis lors été interdits de toute relations commerciales directes avec Cannabis Culture. Ce verdict récent a ajouté une insulte à l'injure pour deux personnes qui ont attisé les flammes de la légalisation des décennies avant même que cela ne soit considéré comme une possibilité.
"Je suis heureuse que les 17 [employés] aient vu toutes leurs charges abandonnées" a déclaré avec émotion Jodie Emery dans une interview à Marijuana.com. "Je suis vraiment contente que nous n'ayons pas de prison ferme parce que le juge avait dit que nous devrions aller en prison pour ça."
Emery a ajouté qu'elle et Marc n'avaient pas d'autre choix que d'accepter un accord de plaidoyer afin d'éviter la prison et d'aider les autres accusés.Cependant, les faits soulevés par l'accusation étaient entachés d'inexactitudes quant à la somme d'argent que le couple gagnait.
"J'ai dû accepter un accord de plaidoyer qui contenait beaucoup d'informations qui n'étaient pas exactes, mais je ne peux pas me permettre de me battre, et c'est vraiment difficile à prouver quand les flics mentent", a déclaré Jodie.
Jodie a souligné que l'accusation et la police avaient prétendu que les Emerys recevaient des frais de participation de 25 000 $ de chaque boutique, ce qui, selon elle, n'est tout simplement pas vrai. Elle a ajouté que la "preuve" que la police avait concernant ce montant était basée sur certaines notes que Jodie avait écrites pour de futurs contrats commerciaux qui ne se sont jamais concrétisés. "Ils ont également déclaré [ que nous faisions] 6 à 10% brut des ventes, ce qui n'est pas vrai. Ils vous font vraiment du tort. "
Jodie a ajouté que l'accusation faisait référence au mois où elle a fait un bénéfice et a utilisé cette information comme point de référence pour mesurer les revenus de toute l'entreprise. "Ils disent que c'est ce que nous faisons régulièrement. Au tribunal, la Couronne s'est même levée et a dit qu'ils savaient que si nous allions au procès, il serait difficile de prouver [cette accusation]. »Jodie avait supposé que le montant réclamé par l'accusation serait le quadruple.
S'il y a des aspects positifs dans cette situation malheureuse et apparemment hypocrite au nom du système de justice du Canada, ils ont été abordés par un membre de l'équipe juridique des Emerys. "Mon avocat a dit que si nous n'allions pas aller en prison pour ce qu'ils présentent comme une organisation géante, alors personne d'autre ne ira en prison pour moins que ça. Ce sera vraiment difficile [après ce verdict] de mettre d'autres propriétaires de dispensaires en prison.
Cette attitude d'équipe a été le modus operandi des Emerys tout au long de leur existence en tant que militants, y compris les cinq années que Marc Emery a passées dans une prison fédérale américaine pour vente de semences par correspondance à travers la frontière.
Pour ce qui est de la somme exorbitante que Marc et Jodie ont tous deux reçu en amende, ils ne l'ont tout simplement pas, et Jodie ne sait pas comment ils vont payer les 400 000 $ qu'ils ont tous deux. "On nous a donné deux ans pour payer et j'imagine que nous faisons juste de petits paiements. À ce moment-là, nous comparaissons devant le tribunal et nous leur prouvons que nous n'avons pas les moyens de le payer », a déclaré Jodie. "Je ne peux pas le comprendre; C'est une somme tellement handicapante. "
Quelle que soit la situation, Jodie n'a aucun regret. "Quand je me souviens de tous ceux qui nous remerciaient d'avoir amélioré leur vie, cela en valait la peine", a-t-elle déclaré. "Nous avons fait une belle chose, nous n'avons jamais blessé personne. Nous avons créé un si bon modèle [d'affaires] que le gouvernement le vole et le fait lui-même. Ils prennent tout ce que nous avons fait et le font eux-mêmes et nous punissent pour l'avoir fait en premier. "
En novembre, l'ancien chef de la police de Toronto, Julian Fantino, un opposant farouche qui a comparé la réforme du cannabis à la légalisation du meurtre, a annoncé qu'il se lançait dans le commerce de la marijuana.
Alors que Fantino coupait le ruban à sa nouvelle entreprise, ouvrant la voie aux profits dont il va maintenant profiter, les avocats de Marc et Jodie se préparaient à négocier ce qui se révélerait être une énorme amende qu'ils ne pourraient pas payer.
Le gouvernement du Canada fait également ses propres préparatifs afin de recevoir potentiellement des milliards de dollars de ventes légales de cannabis, en partie à cause des décennies d'activisme des Emerys. Quant à Marc et Jodie, ils ont mis en place un compte de crowdfunding en ligne dans l'espoir que le public viendra à leur secours.
Science/Homme: Les États américains ayant légalisé le cannabis à usage médical ont réduit de 15% leur vente d’alcool
La vente d’alcool a diminué dans les États américains qui ont légalisé la consommation de cannabis à usage médical. Ceci est le résultat d’une étude faite par des scientifiques de l’Université du Connecticut et de l’École Andrex Young School of Policy Studies à Atlanta, aux États-Unis. Les chercheurs ont analysé les chiffres de la vente d’alcool dans plus de 2000 régions entre l’année 2006 et 2015. La tendance de la vente d’alcool dans les États qui ont légalisé le cannabis à usage thérapeutique a été comparée à celle des États ou le cannabis reste entièrement illégal.
Ils ont trouvé que le cannabis et l’alcool sont des substituts. Lorsqu’il est comparé à la bière et au vin, les chercheurs ont déclaré que la légalisation du cannabis médical a un effet négatif sur la vente de ces produits en diminuant respectivement leur vente de 13.8% et 16.2%.
Les auteurs ont écrit que les résultats “abordent les répercussions possibles des lois sur la légalisation du cannabis médical quant à l’utilisation d’autres substances qui peuvent entrainer des conséquences négatives sur la santé ainsi que sur les aspects sociaux. Le rapprochement entre ces différentes substances est un problème de santé publique important à prendre en compte”.
”Baggio M, Chong A, Kwon S. Helping Settle the Marijuana and Alcohol Debate: Evidence from Scanner Data. SSRN. 1er Novembre 2017.”
Science/Homme: La consommation de cannabis n’augmente pas le risque athérosclérose
Lors d’une étude avec 3498 participants du CARDIA (Risque de Développement d’Artère Coronaire chez les Jeunes Adultes), la consommation de cannabis n’a pas été associée à une augmentation du risque de développement d’athérosclérose. Un groupe de travail composé de chercheurs suisses et américains a publié leurs observations dans le journal Addiction. Les participants étaient âgés de 18 à 30 ans en 1985/1986 au début de l’étude et ont été suivis pendant 25 ans.
Parmi ceux qui n’ont jamais fumé de tabac, la consommation de cannabis n’a pas été associée à une augmentation de calcium dans l’aorte abdominale ni dans les artères coronaires. En revanche, le cannabis consommé en association avec du tabac a augmenté le risque de développement d’athérosclérose. Les auteurs ont conclu que “la consommation de marijuana semble être associée à une athérosclérose sub-clinique, mais seulement chez les fumeurs de tabac.”
Auer R, Sidney S, Goff D, Vittinghoff E, Pletcher MJ, Allen NB, Reis JP, Lewis CE, Carr J, Rana JS. Lifetime Marijuana Use and Subclinical Atherosclerosis: The Coronary Artery Risk Development in Young Adults (CARDIA) Study. Addiction. 22 Nov 2017.
Paraguay: Le Congrès National légalise la culture de cannabis pour un usage médical
Le Congrès National du Paraguay a voté une loi ce 5 Décembre créant ainsi un système d’import de graine de cannabis et de culture pour une utilisation médicale. Une décision qui est déjà suivie par plusieurs pays d’Amérique Latine. L’Union des nations Sud-Américaines a autorisé l’importation d’huile de cannabis en Mai 2017, sous le contrôle du ministère de la Santé, et cette décision de rendre le cannabis plus facilement accessible a été célébrée par de nombreux patients.
Roberto Cabanas, vice-président de l’association sur le cannabis médical déclare “Nous sommes très heureux, car cette décision va également autoriser l’importation de graine pour la production d’huile”. Sa fille est atteinte du syndrome de Dravet et la famille devait payer 300 dollars américains par mois pour l’importation d’huile afin de pouvoir la traiter. Le Pérou, le Chili, l’Argentine et la Colombie ont déjà légalisé le cannabis à usage médical. L’Uruguay a elle entièrement légalisé toute consommation de cannabis ainsi que sa culture et sa vente.
”Reuters du 5 Décembre 2017”
En bref
ONU: Aucun rapport n’a déclaré d’abus ou de dépendance au CBD
C’est au cours de sa 39e réunion tenue du 6 au 10 Novembre que le comité d’expert sur la dépendance aux drogues de l’OMS a débattu sur le statut du CBD (cannabidiol) en ce qui concerne les mesures de contrôle des traités des Nations Unies. Le rapport déclare « qu’il n’y a aucun cas rapporté d’abus ou de dépendance suite à la consommation de CBD pur. Il n’y a également aucune statistique qui soit publiée sur la consommation non médicale de CBD. » CANNABIDIOL (CBD): Pre-Review Report
Science/Homme: Le THC réduit l’urgence d’être physiquement actif chez un patient atteint d’anorexie nerveuse
Chez un patient de 27 ans atteint d’anorexie nerveuse, un traitement avec 2 fois 7.5mg de THC a permis de réduire son envie d’être physiquement actif. Aussi, les comportements des symptômes des troubles compulsifs de l’alimentation ont été améliorés.
Université de l’Hôpital d’Erlangen, Allemagne. Graap H, et al. Int J Eat Disord. 1 Dec 2017.
IACM: Nouvelles publications dans Cannabis and Cannabinoids Research
De nouveaux articles ont été publiés dans le CCR, le journal partenaire de l’IACM ”Cannabis et Douleurs: Une Revue Clinique” par Kevin P. Hill, Matthew D. Palastro, Brian Johnson, et Joseph W. Ditre, ” L’Importance Clinique des Endocannabinoïdes dans la Gestion de la Douleur de l’Endométriose” par Jerome Bouaziz, Alexandra Bar On, Daniel S. Seidman, et David Soriano, ” L’utilisation du Cannabis pour les Maux de Tête ” par Bryson C. Lochte, Alexander Beletsky, Nebiyou K. Samuel, et Igor Grant, ” Le Cannabis Comme Substitut à la Médication de la Douleur à Base d’Opioïdes: Self-Report du Patient” par Amanda Reiman, Mark Welty, et Perry Solomon, et ” Racines de Cannabis: une Thérapie Traditionnelle avec un Futur Potentiel pour Traiter l’Inflammation et la Douleur” par Natasha R. Ryz, David J. Remillard, et Ethan B. Russo.
Canada: La Chambre des Communes a passé une loi sur la légalisation du cannabis
La Chambre des Communes du Canada a voté une loi visant à légaliser l’utilisation récréative du cannabis. Les membres du Parlement ont voté pour à 200 voix contre 82. La proposition a été transmise au Sénat qui a le pouvoir de repousser ou de stopper les plans du gouvernement sur le cannabis, si une majorité décide de voter contre. ”iPolitics du 27 Novembre 2017”
États-Unis: Le Minnesota a ajouté l’autisme et l’apnée du sommeil à la liste des conditions pour l’utilisation médicale du cannabis
À partir de Juillet prochain, les habitants du Minnesota seront capables d’utiliser du cannabis médical pour traiter l’autisme et l’apnée du sommeil. Le Minnesota autorise désormais l’utilisation du cannabis à usage médical pour 13 conditions de santé, incluant les douleurs chroniques et le syndrome de Tourette. Il est le 4e État à l’autoriser pour traiter l’autisme. ”Star Tribune du 1er Décembre 2017”
Science/Animal: L’activation du récepteur CB2 pourrait réduire les lésions rénales
Des recherches faites sur les souris démontrent que l’activation du récepteur CB2 peut protéger contre les conséquences d’une réduction de l’apport sanguin aux reins et ainsi prévenir les lésions rénales aiguës.
Centre des sciences de la santé de l’Université du Tennessee, États-Unis. Pressly JD, et al. J Pharmacol Exp Ther. 29 Nov 2017.
Science/Homme: La consommation de cannabis chez les adolescents peut être associée à un risque élevé d’hypomanie
Dans une étude sur 3370 participants contactés à l’âge de 17 ans et testés entre l’âge de 22 à 23 ans, la consommation de cannabis a été associée à un deux fois plus élevé (rapport de cote de 2.21) concernant le développement de l’hypomanie.
École de Médecine de Warwick, Université de Warwick, Coventry, Royaume-Uni. Marwaha S, et al. Schizophr Bull. 2017 Nov 28.
Science/Animal: L’augmentation de la concentration d’endocannabinoïdes améliore l’état épileptique
Chez un modèle de souris atteinte d’épilepsie caractérisé par des crises perpétuelles, l’inhibition de la dégradation de l’endocannabinoïde 2-AG (2-arachidonoylglycerol) à améliorer de manière significative leurs états.
IRCCS-Mario Negri Institut pour la Recherche Pharmacologique, Milan, Italie. Terrone G, et al. Epilepsia. 24 Nov 2017.
Un coup d’œil sur le passé
Il y a un an
Science/Homme: La consommation de cannabis des patients présentant un cancer diminue par deux le risque de mourir à l’hôpital
Il y a deux ans
Science/Homme: Selon une étude clinique, l’extrait de CBD pourrait diminuer par deux le nombre de crises de plus de la moitié des enfants épileptiques
Australie: Le gouvernement crée une structure nationale destinée à réguler la culture du cannabis destiné à des fins médicales
Bulletin traduit par l’UFCM à partir de la version anglaise du bulletin
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Ce pourrait être juste une coïncidence, mais plus de recherche est certainement nécessaire.
La marijuana médicale est déjà associée à moins de personnes tuées par des opioïdes comme les analgésiques sur ordonnance et l'héroïne. Une étude a révélé que les États ayant une herbe médicinale légalisée avaient un taux de surdoses d'opioïdes inférieur de 25% à celui des États sans MMJ, peut-être parce que la marijuana peut traiter la même douleur chronique que celle qui frappe les opioïdes. Cela a poussé les experts à se demander si la légalisation complète de la marijuana pourrait avoir un effet similaire (ou même supérieur). Maintenant, l'une des premières études à prendre cette question suggère que la première réponse est oui.
Des chercheurs du Centre des sciences de la santé de l'Université du Nord du Texas, de l'Université de Floride et de l'Université Emory ont établi la liste des décès liés aux opioïdes dans le Colorado entre le début de 2000 et la fin de 2015; ils ont examiné les décès impliquant des médicaments pharmaceutiques et non pharmaceutiques. Le résultat a montré une tendance à la hausse inquiétante jusqu'en 2014, lorsque les décès ont commencé à diminuer. À partir de janvier 2014, les habitants du Colorado pourraient légalement acheter de la marijuana à des fins récréatives. Après ce point, l'étude a révélé, les décès liés aux opioïdes ont diminué de 6,5 pour cent . Cela équivaut à près d'une personne de moins par mois en train de mourir d'une surdose.
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Ces chiffres devraient toutefois comporter quelques réserves. Premièrement, il ne repose que sur deux années de données, 2014 et 2015. Ce n'est pas beaucoup de temps pour travailler, et les auteurs eux-mêmes soulignent qu'il s'agit d'un travail préliminaire qui mérite d'être suivi.
Deuxièmement, il peut être difficile de démêler les effets potentiels du pot légal d'autres effets. Par exemple, en 2014, le Colorado a légalisé l'herbe, mais a également intensifié sa surveillance des médicaments sur ordonnance, qui visait à réduire la dépendance aux opioïdes. Les auteurs reconnaissent qu'une partie de la diminution peut être attribuable à un meilleur contrôle des prescriptions et ils ont essayé de contrôler pour ce facteur, mais, encore une fois, une étude plus approfondie sera nécessaire.
À peu près à la même époque au Colorado, l'éducation publique sur les dangers des opioïdes était en augmentation. Un consortium de médecins, de pharmaciens, de responsables des politiques et d'autres personnes dévouées à la réduction de l'abus de médicaments sur ordonnance avait commencé à travailler . Et la naloxone, utilisée en cas d'urgence pour inverser les surdoses, est devenue plus largement distribuée, sauvant probablement des vies.
Selon Robert Valuck, qui coordonne le Colorado Consortium for Prescription Drug Abuse Prevention, tous ces facteurs sont potentiellement des facteurs de complication . Il est sceptique que l'étude peut dire de façon concluante que le pot juridique aide à repousser l'épidémie d'opioïdes. "Le tout est si compliqué, avec tellement de choses différentes sur le marché, il est pratiquement impossible d'attribuer la cause et l'effet ou le crédit et la faute à une chose", at-il déclaré au Denver Post .
Il note également que bien que les décès liés aux opioïdes aient globalement diminué dans l'État en 2016, les décès par héroïne sont en hausse , selon les chiffres préliminaires du département de la santé du Colorado. Il est commun pour les utilisateurs de passer des analgésiques opioïdes à l'héroïne, et ce mouvement peut se refléter dans les chiffres de surdose.
Encore une fois, les auteurs de l'étude reconnaissent qu'il s'agit d'une recherche préliminaire - les fonctionnaires devraient suivre les données pour voir si la tendance se poursuit et le lien devrait être examiné dans d'autres États qui ont légalisé la marijuana récréative, comme l'Oregon et Washington. Mais étant donné que les opioïdes tuent plus de 30 000 Américains par an, il vaut la peine d'examiner tout outil qui pourrait aider à inverser cette tendance.
Par manuel valls dans Proposez vos news
Source https://tonic.vice.com/en_us/article/kz74mn/opioid-overdose-deaths-fell-after-colorado-legalized-weed?utm_source=dmfb
C’est une pratique qui, bien que légale en Espagne, est totalement interdite en France. Il n’empêche que les observateurs voient l’émergence, ces dernières années, de Cannabis Social Club dans la Ville rose. C’est en tout cas ce que révèle une étude menée par l’antenne toulousaine de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT).
Guillaume Sudérie, auteur de cette étude, explique à Actu Toulouse :
"On constate que de petits producteurs se mettent en coopérative pour produire du cannabis."
Comme un jardin partagé
Le principe de ces Cannabis Social Club est assez simple : à la manière d’un jardin partagé, ses membres cultivent les stupéfiants pour leur propre consommation et pas au-delà. Cependant, à Toulouse, la production ne se limiterait pas aux cercles des seuls consommateurs, mais serait revendue.
L’herbe passe devant la résine
Le cannabis a toujours été très présent dans la Ville rose. Et l’est encore. C’est cependant l’herbe qui aurait désormais la préférence des consommateurs, et non plus la résine. C’est une première à Toulouse. L’observateur l’affirme : « Jamais sur le site (Toulouse, ndlr), les observateurs n’avaient fait ce constat ». Ici, la résine est vendue 6 euros et l’herbe 8 euros par gramme, c’est moins cher qu’au niveau national.
Des Cannabis Social Club à Toulouse ?
Autre nouvelle pratique : l’émergence souterraine de systèmes qu’on pourrait comparer à des Cannabis Social Club. Les membres de ces « clubs » gèrent généralement seuls la production et la distribution de cannabis pour leurs propres besoins et non au-delà, sans en faire commerce. On pourrait comparer cela à un jardin partagé, dont les produits ne pourraient aller qu’à destination de ses jardiniers. C’est une pratique qui est illégale en France, mais qui est autorisée dans la Catalogne voisine par exemple.
À Toulouse, note l’ORSMIP, ces « apprentis producteurs » peuvent, grâce à la la mutualisation de leur matériel de production, « cultiver des quantités relativement importantes de cannabis ». Ces producteurs ne se limiteraient cependant pas au cercle fermé des producteurs… L’observatoire précise :
Une priorité des autorités
Toujours est t-il que la drogue reste interdite en France, tant sa production, sa vente ou sa consommation. Et la lutte à son encontre est une priorité des autorités. Arrivé en septembre 2017 à la tête de la sûreté départementale, le nouveau commissaire Karim Fillali le confirmait à Actu Toulouse. Quelques mois plus tôt, c’était le procureur de la République à Toulouse, Pierre-Yves Couilleau, qui annonçait sa volonté d’agir dans ce domaine. À suivre…