Le célèbre chanvrier valaisan est de retour. Après de longs démêlés avec la justice qui se sont achevés en 2016, il lance, libre, une marque de cannabis légal, Holy Weed.
Dans un grand entretien accordé au Geneva Show, il revient sur le combat de sa vie, la dépénalisation du chanvre, qui l’a ruiné: « J’ai perdu ma ferme et ma fortune. Je suis un paysan sans ferme ». En fervent militant il rappelle que «le chanvre n’a pas de dose létale. Le sucre, le poivre, le sel, le safran, le piment; oui.» Pour lui, «la répression fait beaucoup plus de mal que de bien pour notre société». Il avance une série de chiffres pour prouver ses dires: baisse de la criminalité dans les États ayant libéralisé le chanvre et addictions moindres au cannabis chez les ados de pays plus libéraux. Il prône également un chanvre «cultivé chez nous, en plein air et pas en intérieur, sous goutte à goutte comme dans un hôpital».
Un étudiant en droit défend le droit des fumeurs d'herbe. Il compte aller jusqu'au Tribunal fédéral. Mais pour cela, il doit rassembler de l'argent via un site de financement participatif.
(Photo: Keystone/AP/Alex Brandon)
A Zurich, posséder moins de 10 grammes de cannabis n'est plus illégal (lire encadré). Depuis septembre de l'an dernier, un adulte possédant une petite quantité d'herbe n'est donc plus punissable par la loi. Avant cela, il fallait payer une amende d'ordre de cent francs.
Une décision en justice a fait changer la pratique
Tout comme Zurich, le canton de Lucerne ne punit plus les adultes en possession d'une petite quantité de cannabis (moins de 10 grammes). Les autorités de poursuite pénale ont tiré les conséquences d'une décision du Tribunal fédéral, rendue le 6 septembre 2017 et concernant un cas à Bâle-Ville. Aucune sanction à Genève
Si la décision du Tribunal fédéral du 6 septembre a fait changer certaines pratiques en matière de pénalisation du cannabis en Suisse alémanique, cela n'a pas eu d'effets majeurs en Suisse romande, a révélé une enquête de l'ats, réalisée fin 2017. Une amende d'ordre était infligée dans la majorité des cantons romands en cas d'interpellation.
Or, les choses semblent avoir changé un peu depuis. Contacté ce jeudi par «20 minutes», le porte-parole de la police genevoise, Jean-Claude Cantiello, explique qu'aucune sanction n'est infligée pour tout contrôle sur une personne ayant moins de 10 grammes de cannabis sur elle. En revanche: «La saisie de la marchandise est effectuée. D'en détenir 10 grammes ou moins n'est plus punissable, mais l'illicité du produit demeure.»
Reste que dans les faits, la police continue à confisquer le cannabis et cela même si la quantité trouvée est inférieure à 10 grammes. Pour Til Eigenheer, étudiant en droit à l'Uni de Zurich, cette manière de faire est incompréhensible. Il se bat donc pour faire changer cela, écrivent nos collègues de «20 Minuten». Le jeune homme de 23 ans a déjà assisté juridiquement, et gratuitement, plusieurs détenteurs de cannabis amendés à tort.
Beaucoup de personnes pourraient profiter
Or, il a dû encaisser une première défaite, mercredi à Tribunal cantonal de Zurich. «L'amende a été retirée parce que la quantitié retrouvée était inférieure à 10 grammes. Mais mon objection contre la confiscation du cannabis a été rejetée. La justice estime que la confiscation de la petite quantité était légale», explique Til Eigenheer. Mais le jeune homme ne compte pas en rester là. «Mon client et moi aimerions aller jusqu'au Tribunal fédéral pour que la plus haute instance du pays tranche dans cette affaire», écrit-il sur Facebook.
Le hic: son client craint les coûts liés à une telle bataille juridique. «Je serais prêt à participer à hauteur de 400 francs pour couvrir les frais, mais nous avons besoin de davantage de soutien financier.» L'étudiant a donc lancé un crowdfunding sur la plateforme Wemakeit. «Je pense que beaucoup de personnes pourraient profiter d'un verdict positif.»
Til Eigenheer évalue les frais à environ 1000 francs en cas de verdict négatif. «Mais tout dépend du travail fourni par le Tribunal fédéral.»
Source: 20min.ch
Beaucoup de fumée pour pas grand-chose. L’annonce de la prochaine mise à l’amende des usagers de cannabis relève d’une double hypocrisie d’Etat et d’une incapacité à décider par quel bout prendre le joint consommé par cinq millions de Français.
Photo AFP
Primo, le futur «PV cannabis» est surtout un geste envers les forces de l’ordre pour permettre de gagner du temps plutôt qu’une mesure de santé publique dans un pays où 17 millions de ‘curieux’ l’ont déjà testé. Secundo, l’Etat assouplit les règles mais se refuse à toucher à la loi de 1970 qui condamne la consommation d’un an d’emprisonnement et 3.750 euros d’amende. Depuis 45 ans, la fumette brûle les doigts du pouvoir, comme elle consume les rapports parlementaires. Parce que le débat est vicié comme l’air dans les poumons des 700.000 consommateurs quotidiens: assouplir c’est être laxiste, durcir c’est être hypocrite face à la croissance du phénomène, surtout chez les mineurs.
Personne n’ose bouger et les effets sont pervers: on ne va pas organiser une véritable campagne de prévention sur un produit interdit… Au contraire du tabac, dont le prix augmente en même temps que le caractère anxiogène des photos utilisées sur les paquets. Résultat, les adolescents estiment la cigarette beaucoup plus dangereuse que le joint, considéré comme un produit «moins chimique» et même «naturel et bio», selon l’étude de l’Observatoire français des drogues, publiée mardi.
Ailleurs, de plus en plus de pays relèguent au second plan leurs pudeurs de gazelles pour faire place nette à la couleur de l’argent, qui a pour une fois une odeur, celle de ce nouvel or vert. Sous couvert de «consommation récréative», la Californie a légalisé depuis le 1er janvier et en attend cinq milliards de dollars de chiffres d’affaires en 2021. Avec taxes et retombées à la clef pour l’état le plus peuplé des Etats-Unis. Au Canada, la consommation n’est même pas encore légale mais l’un des plus gros producteurs du pays a annoncé mercredi le rachat de son concurrent pour 719 millions d’euros. Racheter de la drogue comme on vend une usine est une mauvaise publicité pour le législateur français. Mais elle renforce l’idée des usagers d’être en avance sur les lois.
Les Canadiens ont dépensé 5,7 milliards de dollars canadiens (3,7 milliards d'euros) en cannabis en 2017, a estimé jeudi l'institut canadien de la statistique.
En termes de valeur, la production de "l'industrie du cannabis égale l'industrie de la bière" et est "plus grande que l'industrie du tabac".
La majeure partie des dépenses (plus de 90%) était consacrée à l'achat de cannabis à des fins récréatives, actuellement interdit au Canada mais dont la légalisation est attendue cet été. Le reste concernait l'achat de cannabis thérapeutique, préalablement prescrit par un médecin et légal au Canada depuis 2001.
4,9 millions de Canadiens
Le nombre de consommateurs en 2017 était estimé à 4,9 millions de Canadiens, chacun ayant consacré en moyenne 1.200 dollars à l'achat de cannabis, a précisé Statistique Canada dans un communiqué. "Les dépenses des consommateurs en cannabis ont augmenté en moyenne de plus de 6 % par année" depuis 1961, selon Statistique Canada. Les 18-24 ans formaient les plus gros consommateurs de cannabis en 2017. La consommation des 45-64 ans a toutefois progressivement augmenté ces dernières années, ce groupe représentant près d'un quart des consommateurs en 2017 contre seulement 4% en 1975.
Mexico — Le ministre mexicain du Tourisme a proposé jeudi de légaliser l’usage récréatif de la marijuana dans plusieurs zones touristiques de son pays qui connaissent une vague de violences.
Photo: Agence France-Presse / Stringer Patrouille de police sur la plage de Cancún.
Les violences liées aux affrontements en cartels se sont fortement accrues l’an dernier.
Enrique de la Madrid a estimé devant des journalistes qu’il était « absurde » que le Mexique — qui a approuvé l’an dernier l’usage médical et scientifique de la marijuana — n’ait toujours pas pris cette décision.
« J’aimerais que cela puisse être mis en place en Basse-Californie du Sud [nord-ouest] et au Quintana Roo [sud-est], les deux principales destinations touristiques du Mexique qui ne doivent pas être victimes de violences », a-t-il expliqué.
« Nous devrions parfois faire les choses de façon différente, comme ils l’ont fait aux États-Unis », a défendu le ministre, se référant à la situation de l’État de Californie, où l’usage récréatif de la marijuana est autorisé, même si au niveau fédéral l’interdiction est maintenue.
Les violences liées aux affrontements en cartels dans les États de Basse-Californie du Sud et de Quintana Roo se sont fortement accrues l’an dernier.
Les puissants cartels de Sinaloa et de Jalisco Nouvelle Génération s’y disputent les routes de la drogue, mais aussi la vente de stupéfiants aux touristes sur place.
En décembre, six cadavres ont été découverts suspendus à un pont, un fait inédit dans l’État de Basse-Californie du Sud.
Au début de l’année 2017, une fusillade dans un bar de la localité de Playa del Carmen, près de Cancún, avait fait cinq morts, dont trois étrangers.
Le Mexique a connu un record de 25 339 assassinats en 2017, selon des chiffres officiels, et les experts estiment qu’une grande partie de ces crimes est directement liée au trafic de drogue.
Le procès des cinq membres du cannabis social club de Namur devait démarrer ce vendredi devant le tribunal correctionnel de Namur. Mais un incident de procédure a empêché l'audience de se tenir.
Appelant chacun des cinq prévenus à la barre à l'entame des débats, la juge Marie-Cécile Matagne a constaté qu'elle connaissait un des prévenus. "Je dois me déporter", a-t-elle immédiatement conclu. Avant de reporter le procès au 22 juin prochain, devant un autre juge.
On peut s'étonner qu'il faille attendre l'ouverture d'un procès pour constater une telle incompatibilité. L'identité de la prévenue figure en effet dans le dossier depuis le début de l'enquête en 2014. "Mais cela arrive, nous explique maître Blaise Guesquière, le conseil d'un des prévenus. On peut très bien connaître quelqu'un de vue, et même assez bien, sans nécessairement connaître son nom. Par exemple en fréquentant la même salle de sports. C'est normal qu'un juge se déporte dans de telles circonstances pour que son impartialité soit inattaquable."
Difficile pourtant de ne pas voir dans ce dossier un exemple de l'arriéré judiciaire : des faits qui remontent à 2013, une enquête facilement bouclée en 2014 (flagrant délit, aveux... le dossier est limpide), le renvoi devant le tribunal correctionnel par la Chambre du conseil en octobre 2016... et un procès en première instance qui ne se tiendra pas avant juin 2018.
Une asbl créée en 2013 pour produire du cannabis
Le cannabis club de Namur, c'est l'histoire de deux frères, la cinquantaine, fumeur de marijuana, et qui décident en 2013 d'immiter une association anversoise, Trek uw plant, des militants de la dépénalisation. Le principe est simple : puisque la justice belge tolère la détention de 3 grammes de cannabis, ou la culture d'un plant pour une consommation personnelle, une asbl pourrait prendre en charge la production pour l'ensemble de ses membres, à raison d'un plant par personne. Ainsi, les membres du club ne doivent plus se fournir dans la rue auprès de dealers peu fréquentables ; plus besoin non plus de faire pousser un ou deux plants de cannabis à la maison, en s'inquiétant de ce que les voisins peuvent penser... Les statuts de l'asbl sont publiés au moniteur, la police et le procureur sont même prévenus par courrier. Les responsables du cannabis club parlent ouvertement aux journalistes. La formule séduit des dizaines de consommateurs, qui participent à l'assemblée générale et payent leur cotisation.
Mais un beau matin, la police perquisitionne au local de l'association et saisit 4 kilos de cannabis prêts à être distribués aux membres de l'association. La position du Parquet, c'est que le débat sur la dépénalisation du cannabis ne peut pas se faire devant les tribunaux mais au Parlement. Donc, oui, pour le Parquet, faire pousser des dizaines de plants de cannabis dans un garage pour les vendre, même dans le cadre d'une asbl déclarée, même sans faire de profit, même à raison d'un plant par membre cotisant, c'est du trafic de stupéfiant. On imagine toutefois que dans les peines réclamées, le Parquet voudra marquer la différence avec des dealers classiques. Récemment, devant la Cour d'appel du Hainaut, le président du cannabis club de Tournai a écopé d'une simple peine de travail.
Si beaucoup d’entre nous ont déjà entendu le nom de cette maladie, peu savent vraiment ce qu’est la fibromyalgie. Cette maladie chronique a une intensité variable selon les patients. Elle entraîne des douleurs musculaires et articulaires, de la fatigue, des troubles de l’humeur, des troubles du sommeil mais aussi des troubles cognitifs dans certains cas.
N’importe quelle personne atteinte de la fibromyalgie sait bien que cette maladie peut être très dangereuse et qu’elle reste difficile à traiter. La médecine ne cesse de multiplier les recherches scientifique pour améliorer le bien être des patients.
Des effets thérapeutiques indéniables
Et depuis peu plusieurs de ces recherches ont reconnu les bienfaits du chanvre, aussi connu sous le nom de cannabis. Cela pourrait apaiser la douleur causée par la fibromyalgie, particulièrement sous la forme de chewing gum qui se révèlerait être la plus efficace. L’avantage de mâcher le cannabis au lieu de le fumer ou de le manger,vient du fait qu’il se dissous immédiatement dans la bouche, sans avoir passer par le foie. Les bénéfices sont donc encore plus rapides.
Le MedChewRx, c’est son nom, est une combinaison de chewing-gum CBD/THC. Le THC et le CBD sont deux cannabinoïdes, des composés chimiques issus des plantes de cannabis, et qui offrent toute une gamme de bénéfices thérapeutiques. Ils seraient d’ailleurs en cours d’essais cliniques pour le traitement de la douleur et de la spasticité associées à la sclérose en plaques.
La gomme de cannabis a démontré de nombreux bienfaits, tels que la stimulation du système cardiovasculaire, une régulation du déclin cognitif lié à l’âge, la réduction du stress mais aussi des effets neuro-protecteurs et neuro-stimulateurs du cerveau.
Il ne fait aucun doute que le chewing-gum au cannabis est plus facilement accepté par la société que les joints. Cela pourrait donc permettre aux victime de fibromyalgie de soulager leur douleur, sans avoir à s’inquiéter de la réaction des personnes qui les entourent.
C'est officiel, la Team #CannaWeed sera présente pour un Lost Art of the Hashishin à Barcelone! #Report #hashporn
L'art perdu de l'atelier Hashishin
Par Frenchy Cannoli
Barcelone le Jeudi 8 mars 2018 de 9h à 17h
"Frenchy Tech Tamisage à l'eau glacée" Contenu par Frenchy Cannoli est destiné à promouvoir l'utilisation légale et le traitement du cannabis médical pour le patient certifié dans les États / Pays où les lois locales protègent la consommation de cannabis médical / adulte. Frenchy Cannoli ne favorise pas la vente ou l'utilisation illégale de cannabis sous quelque forme que ce soit. Ce contenu est purement éducatif destiné à un usage adulte uniquement. Ce contenu n'est pas destiné aux utilisateurs de moins de 18 ans.
VEUILLEZ NOTER: Cet atelier se tiendra en ANGLAIS
Exigence spéciale: Vous devez avoir 18 ans ou plus pour assister à l'événement. L'identification sera vérifiée à la porte.
L'objectif principal du travail de Frenchy Cannoli est de promouvoir l'appréciation du haschisch traditionnel tel qu'il est fabriqué dans les pays producteurs. Venez passer une journée avec Frenchy pour apprendre l'art ancien du tamisage. Frenchy fera la démonstration de la méthode de tamisage glace-eau qu'il a adaptée et perfectionnée. Frenchy fournira une démonstration en direct avec des commentaires approfondis sur tous les aspects du processus actuel.
L'atelier se tiendra dans un centre situé à Barcelone. Les détails exacts de l'emplacement seront fournis dans un courriel séparé aux participants de l'atelier quelques jours avant l'événement.
Ordre du jour de l'atelier
9h: Introduction à la conférence sur le tamisage à l'eau glacée
Les Terpènes
Les Trichomes
Sieve - définitions, implications et tailles
Dimensions de la maturité
Normes de propreté
Machine contre manuelle
Eau et glace
10h: Démonstration en direct
Les manucures
manucures fraîches
Les manucures sèches
Curage sur manucures de fleurs
manucures gelées
Lire les manucures
Le sandwich de glace
Timing le cycle
Lire l'eau
Rinçage à pression
Le processus
Séchage et collecte des tricomes à partir des sacs
Le hachage, les copeaux, etc.
Séchage
12h: Déjeuner
13h30: Suite de la présentation
15h: Fabrication de temple ball
Pressage
Durcissement
Vieillissement
17h00 Conférence de clôture et débriefing avec Frenchy
Nous voulons offrir nos sincères remerciements et notre gratitude tout particulièrement à notre hôte pour cet événement,
ainsi qu'à tous les participants et à tous ceux qui ont soutenu nos efforts éducatifs pour promouvoir les méthodes traditionnelles.
Source: eventbrite.com
Édito - Sur la question du cannabis, ce qu’Emmanuel Macron présente comme une évolution vertueuse n’est en fait ni disruptif ni même pragmatique. Bref, banalement conservateur.
Emmanuel Macron à l'Elysée, ce mardi. Photo Ludovic Marin. AFP
Alors qu’on s’oriente vers la mise en place d’une «contravention délictuelle» pour les consommateurs (lire Libédu 23 janvier), le chef de l’Etat passe à côté des enjeux sur un sujet qui n’a rien de mineur. En matière de santé publique et de prévention, dans un pays où 17 millions de personnes ont déjà expérimenté la résine ou l’herbe (1,4 million d’usagers réguliers, dont la moitié fume au quotidien, selon l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies). Mais aussi en matière de lutte contre l’insécurité et la criminalité inhérente au trafic, alors que les règlements de comptes sanglants endeuillent régulièrement des familles en régions parisienne, marseillaise ou grenobloise. Et que le «shitstème» est une nuisance quotidienne pour de nombreux citoyens.
Si la France reste arc-boutée sur le «maintien de l’interdit moral», le monde bouge. Outre-Atlantique, le cannabis thérapeutique est autorisé dans une trentaine d’Etats et l’usage récréatif est régulé dans une dizaine.
Chez nous, la loi de 1970 et plus largement la parole publique apparaissent de plus en plus décalées par rapport au réel. Alors que les tenants du statu quo de la prohibition dénoncent l’idéologie laxiste du camp d’en face, l’enjeu est pourtant bien d’élaborer des politiques publiques efficaces. Dans un contexte où l’échec de la «guerre contre la drogue», ici comme ailleurs, est patent.
Après l’Uruguay il y a quelques années, le Canada vient de lever l’interdiction au niveau fédéral et la légalisation y sera effective le 1er juillet. Avec, à la clé, entre 700 millions et 1 milliard de dollars de recettes fiscales. Jackpot aussi en Californie ou dans le Colorado, avec nombre de créations d’emplois et une baisse de la criminalité.
Pour éclairer le débat, il s’agit déjà de s’entendre sur les mots. Disons-le : tout ce qui s’apparente à une dépénalisation (et la contraventionnalisation s’inscrit dans ce processus) n’est qu’une demi-mesure qui peut, certes, changer le quotidien des consommateurs, mais sans remettre en cause les conditions illégales de la culture ou la vente du cannabis.
Dès lors, la seule option raisonnable est une légalisation encadrée. Le fort peu gauchiste think tank Terra Nova l’a d’ailleurs prônée dans un rapport en octobre 2016, appelant à la création d’une instance de régulation du cannabis sur le modèle de celle créée pour superviser la libéralisation du jeu en ligne. Objectif : «assécher le marché criminel d’un côté» et «prendre en compte un problème de santé publique de l’autre».
Ces dernières années, les appels de praticiens et d’élus locaux se sont en outre multipliés en faveur d’un changement radical de politique. Ancien médecin et à l’époque ministre du gouvernement Valls, Jean-Marie Le Guen, loin de la culture soixante-huitarde, avait de même plaidé pour «des mécanismes de légalisation contrôlée mais surtout avec des politiques d’éducation et de santé publique». Au nom d’«une approche sanitaire» alors que «la prohibition n’amène pas la diminution de la consommation [de cannabis]». Lors de la dernière présidentielle, Benoît Hamon fut le premier candidat socialiste à se prononcer en faveur d’une légalisation contrôlée. Un pragmatisme inaudible dans un contexte où l’idéologie a changé de camp.
CANNABIS - Le producteur canadien de cannabis Aurora va acquérir son concurrent CanniMed pour 1,1 milliard de dollars canadiens (719 millions d'euros), quelques mois avant la légalisation du cannabis récréatif au Canada, ont annoncé ce mercredi 24 janvier les deux sociétés.
image@Yinan Shai
Cette acquisition fait d'Aurora Cannabis l'un des plus gros producteurs de cette drogue douce au Canada aux côtés de son concurrent Canopy Growth, au moment où les producteurs et les investisseurs se positionnent à l'approche de la légalisation du cannabis pour un usage récréatif.
Le gouvernement canadien avait fixé au 1er juillet 2018, date de la fête nationale, la légalisation du cannabis mais des complications pour la mise en place de la distribution et l'organisation des contrôles pourraient la retarder. "Nous sommes très heureux d'avoir conclu cette puissante combinaison stratégique avec Cannimed, qui établira une entreprise de premier rang opérant dans tout le Canada et dans le monde", a indiqué Terry Booth, PDG d'Aurora.
Un marché de 6 milliards de dollars en Californie d'ici 2021
Ces grandes manœuvres stratégiques sur le marché des drogues douces illustrent de manière frappante le décalage entre la France et l'Amérique du Nord sur le dossier de la légalisation.
Là où Emmanuel Macron a choisi de bientôt sanctionner la simple consommation d'une amende, dans le but de désengorger les tribunaux tout en refermant le débat sur la légalisation, une partie croissante du Nouveau monde se convertit à la consommation récréative.
Depuis le 1er janvier, le cannabis est légalisé en Californie. Huit Etats américains dont le Colorado et l'Etat de Washington, en plus de la capitale fédérale Washington, ont déjà légalisé la drogue douce, mais son usage récréatif dans l'Etat le plus peuplé change la donne pour tout le secteur.
La loi californienne autorise une possession de 28,3 grammes de cannabis par personne, ou six plants maximum. On ne peut en consommer en public, au volant, et à moins de 300 mètres d'une école ou d'un établissement pour enfants.
Le cabinet d'études spécialisé Arcview s'attend à ce que les ventes de cannabis atteignent 5,8 milliards de dollars d'ici 2021 dans le "Golden State". Les enjeux financiers sont énormes: la Californie prélèvera 15%, plus une taxe sur les ventes de 10%, et la plupart des villes imposeront également une taxe municipale de 2 à 10%.
L'économie verte à la rescousse des finances publiques?