Pourquoi les théories de conspiration contre le cannabis sont-elles absurdes ?
Par mrpolo, dans Ce que nous avons retenu...,

Pourquoi les théories de conspiration contre le cannabis sont-elles absurdes ?
THÉORIES DE CONSPIRATION
 
Les rumeurs voulant que des forces obscures se cachent derrière la prohibition mondiale du cannabis persistent. Aucune preuve n’appuie une conspiration mondiale contre le cannabis. La prohibition est maintenue en vertu d’un racisme latent européen et nord-américain, et non à cause d’intérêts économiques comme le prétendent certains activistes tel Jack Herer.
  Afin de justifier et de maintenir la prohibition du cannabis, plusieurs mensonges ont été propagés au cours du dernier siècle. Graduellement, la vérité est exposée. Les gens dont l’expérience personnelle leur permet de voir à travers ce tissu de mensonges se méfient des autorités politiques et médiatiques, même les plus respectés, chaque fois que le sujet est à mis l’ordre du jour.
 
Comme aucune raison rationnelle ou logique ne semble appuyer la prohibition, celle-ci étant plutôt basée sur une série de circonstances inhabituelles, certains croient qu’elle est maintenue en place par une conspiration fabriquée par de grandes entreprises, des politiciens puissants ou d’autres groupes intéressés.
 
Aucun fait
A l’image d’autres théories de conspiration – la présence de soucoupes volantes nazies dans l’Arctique, la théorie de la Terre creuse ou encore, cette machine à tremblements de terre américaine au Japon – la conspiration mondiale contre le cannabis ne s’appuie sur aucun fait.
 
Toutes les théories de conspiration concernant le cannabis suivent cette logique obscure : une minorité – qu’il s’agisse de riches, de pauvres, de partisans religieux, de libéraux, de politiciens, de partis politiques, de gais ou de lesbiennes, de défendeurs de l’avortement – fomente un complot contre l’humanité. Tous ceux qui n’y croient pas vivent dans un monde factice et se font manipuler sans le savoir.
 
La prohibition du cannabis peut être perçue comme l’une des plus graves erreurs du dernier siècle, mais malgré ce qu’écrivait Jack Herer dans son livre The Emperor Wears No Clothes,  aucune preuve n’appuie une telle conspiration.
 
Démystifier la théorie de la conspiration contre le cannabis de Jack Herer

 
 
Selon Herer, ce serait les grosses corporations telles DuPont ou encore, le magnat des médias William R. Hearst qui auraient mis en place la prohibition pour des raisons économiques. En 2008, Dr Dale Gieringer, membre de la NORML défendant la légalisation de la marijuana, a démystifié la théorie de Herer selon laquelle les grosses corporations et les politiciens auraient des ententes secrètes.
 
Malheureusement, bien des gens croient encore partiellement à certaines affirmations douteuses faites par Herer. Après avoir posé un regard critique sur les sources de Herer, Dr Gieringer est d’avis que la prohibition mondiale contre le cannabis est véritablement justifiée par le racisme.
 
« Herer, un ancien vendeur de pipes pour le cannabis plutôt hostile, mérite la reconnaissance à titre de militant pro-cannabis. A la fin des années 1980, époque moderne durant laquelle il y a probablement eu le plus de haine contre le cannabis, il était un fervent militant du milieu populaire défendant la légalisation du cannabis… Malheureusement, sur la question de la conspiration, il était complètement sur la mauvaise voie. Les preuves pour justifier une « conspiration contre la marijuana » sont difficiles à amasser. Il est beaucoup plus probable que le cannabis ait été banni sur des bases racistes liées à la supériorité culturelle ».
 
Dr Gieringer cite un grand nombre d’articles de journaux des années 1930 et 1940 qui exposent la nature essentiellement raciste des campagnes anti-cannabis. Il démontre de manière convaincante et logique que des intérêts politiques nationaux et internationaux étaient derrière la prohibition.
 
Harry J. Anslinger, un homme politique qui est passé à l’histoire comme le premier « tsar des drogues », confirme cette hypothèse. Dans son autobiographie The Murderers ainsi que dans plusieurs interviews, il a avoué que son attitude haineuse envers le cannabis servait effectivement des intérêts politiques d’extrême droite.
 
La prohibition du cannabis – une rétrospective

 
En 1925, avec le soutien de l’Afrique du Sud et de la Turquie, l’Egypte a transmis une requête à la Conférence sur l’opium qui se tenait à Genève demandant que le cannabis soit inclus à la liste des substances contrôlées. L’auteur allemand Tilmann Holzer explique dans son livre Birth of Drug Policy in the Spirit of Eugenics qu’à l’époque, l’économie entourant le cannabis était beaucoup trop insignifiante pour motiver une conspiration internationale.
 
L’Egypte et l’Afrique du Sud défendaient effectivement des intérêts racistes dans leur quête d’interdire le cannabis au niveau international aussi, puisqu’il était déjà banni dans les deux pays au niveau national. Le Reich allemand a d’abord hésité avant de finalement donner son accord à ce que le « chanvre indien » soit interdit, sous condition que l’Allemagne puisse continuer à exporter de l’héroïne en Egypte à des fins « médicales ».
 
Deux ans après la Conférence sur l’opium, Anslinger a lancé sa campagne nommée Reefer Madness, exploitant la fibre raciste de ses compatriotes, bien que d’autres pays avaient déjà mis en œuvre l’interdiction sur des bases plus logiques. Lorsque les Etats-Unis ont introduit la Marihuana Tax Act en 1935 à la suite de laquelle le cannabis a disparu des tablettes des pharmacies, plusieurs pays européens, et plus tard leurs colonies, s’en étaient déjà débarrassé depuis longtemps dans le but d’exercer un contrôle sur les minorités ethniques et leurs habitudes.
 
La Grèce a banni le cannabis bien avant cela : en 1890, avec une avance de près de 25 ans sur la toute première interdiction internationale suivant la Conférence sur l’opium de Genève. Lorsque les Grecs orthodoxes ont fui l’Empire ottoman durant la guerre d’indépendance au tournant du 19e siècle, ils ont introduit dans la nouvelle Grèce leur tradition de fumer du hachisch. En raison « de la menace directe que le (chanvre) représente pour la société », la tradition ottomane détestée a été déclarée illégale. Une fois encore, on constate que ce ne sont pas des intérêts internationaux ou économiques qui ont été déterminants, mais bien un nationalisme politico-culturel et le rejet total de toute influence turque.
 
Le Reefer Madness

 
Du côté américain, la campagne nommée Reefer Madness a été portée par des enjeux politiques, racistes et culturels, comme le sont d’autres interdictions contemporaines dans d’autres pays. Les intérêts économiques ont joué un rôle secondaire, et encore.
 
A quelques exceptions près, l’économie libre des temps modernes peut très bien s’ajuster au marché du cannabis légal. Devant l’éventuelle ouverture d’un marché des plus lucratifs, les entreprises internationales se frottent joyeusement les mains.
Circonstances complexes, tout n’est pas noir ou blanc
Le cas de l’Allemagne montre bien que le racisme et le nationalisme radical, les cartels, peuvent être canalisés à l’extérieur de toute conspiration internationale. Nous savons aussi qu’ils peuvent ensuite être mobilisés contre les soi-disant ennemis du peuple. De nombreuses sources historiques illustrent comment l’interdiction mondiale du cannabis, dissimulée sous le couvert de la guerre contre les drogues, est motivée par des raisons racistes et n’est pas la manifestation d’une conspiration.
 
Le racisme envers les consommateurs de cannabis est toujours bien vivant. La présence disproportionnelle de minorités ethniques en milieu carcéral en procure une preuve indéniable. Au UK, les personnes noires ont huit fois plus de chances de se faire fouiller par les policiers pour le cannabis que toute autre ethnie.
 
Même si pour plusieurs la prohibition du cannabis qui sévit depuis presque un siècle semble relever d’une conspiration élaborée par les grosses entreprises productrices de médicaments, de papier et d’alcool, les preuves à cet effet demeurent insuffisantes. Elles sont également insuffisantes pour justifier quelques raisons politiques, et un lobby anti-cannabis servant des intérêts économiques n’a jusqu’à aujourd’hui jamais été constitué avec succès, pas même aux Etats-Unis. Depuis le boom pétrolier du 20e siècle, le chanvre a tout simplement été délaissé.
 
De plus, l’idée d’une conspiration contre le chanvre détourne l’attention des véritables motifs politiques et racistes derrière la guerre contre les drogues. Un scénario de type « le héros et le vilain » camoufle bien les facteurs qui sous-tendent la prohibition et la complexité de leur évolution historique. Le système politique n’est pas en cause dans l’instauration de la prohibition, mais bien une attitude ouvertement raciste provenant de la société occidentale.
 
Depuis cent ans maintenant, la peur de tout ce qui est étranger, inconnu et nouveau a empêché l’apparition de politiques en matière de cannabis basées sur des faits.
 
by Micha on 26/01/2018
Source: sensiseeds.com
 
Et je rajouterais juste une vidéo que j'avais vu il y a un moment, désolé c'est en anglais , mais en gros elle explique pourquoi les drogues sont devenues illégales au états-unis. Pour faire court, quand les chinois sont arrivé aux états unis, il ont ramené l'opium qu'ils consommaient beaucoup, il ont bosser dur etc, ''voler'' le travail des blancs, alors pour les mettre en prison et ainsi se débarrasser des ''chinois'' , il ont décidé de rendre illégal l'opium, comme ça, tout les chinois qui fumaient, prison, il ont fais pareil avec les afro américain pour la cocaïne, ainsi que pour les mexicain avec le cannabis, toujours une histoire de racisme!
 
 
 
 
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Les Echos - Comprendre l'usage du cannabis en cinq graphes
Par mrpolo,
Comprendre l'usage du cannabis en cinq graphes
Par Helene GullyEtienne Combier  
 
Plusieurs Etats ont légalisé le cannabis dont le dernier en date, la Californie,
le 1er janvier dernier. - Noah Berger/AP/SIPA
    Illégal dans la majorité des pays, le cannabis reste cependant fortement consommé. Mais pas forcément là où il est le moins cher. Etat des lieux.
L'étau répressif autour du cannabis se desserre lentement. A commencer par l'Hexagone, où le nouvel exécutif a décidé, fin janvier, d'instaurer  une simple amende pour sanctionner les usagers de cannabis.
Un premier assouplissement des sanctions, qui ouvre - tout doucement - la voie à une dépénalisation de cette drogue douce, en lui retirant le risque d'écoper d'une peine de prison pour sa consommation.
Cette direction, une douzaine de pays européens l'a déjà prise, tels que le Portugal, l'Italie, le Danemark ou encore l'Allemagne. D'autres Etats sont même allés plus loin en légalisant complètement l'herbe taboue. Dernier en date : la Californie, le 1er janvier dernier. Le Canada, lui, s'y prépare pour juillet prochain.
Pour comprendre le phénomène et en estimer le potentiel, Seedo, une entreprise commercialisant des appareils de culture de cannabis, a étudié pour la première fois le coût et les revenus potentiels que pourrait générer la légalisation de la plante. Etat des lieux.
  Le cannabis encore largement illégal... mais consommé
    Si l'interdiction du cannabis est encore très répandue dans le monde, elle n'en régule pas l'usage. Loin de là. Même avec des politiques extrêmement punitives, allant jusqu'à la peine de mort comme en Egypte ou au Pakistan, les pouvoirs publics ne parviennent pas à dissuader les clients.
 
À lire aussi - Chronique : La dangereuse prohibition du cannabis  
Selon les estimations de Seedo, la ville pakistanaise de Karachi ou encore Le Caire font même partie des villes les plus grosses consommatrices de cannabis, avec respectivement 41,95 tonnes et 32,59 tonnes parties en fumée chaque année.
« Que la consommation illégale de cannabis soit si élevée même dans des pays qui imposent la peine de mort, comme le Pakistan ou l'Egypte, prouve que ceux au pouvoir ont [...] besoin de comprendre que de nouvelles lois sont nécessaires », commente Uri Zeevi, directeur de marketing à Seedo.
Peu de corrélation entre prix et niveau de consommation
    Le prix ne semble pas non plus avoir d'incidence sur le niveau de consommation de cannabis. Les New Yorkais par exemple consument 77,4 tonnes de cannabis par an, bien que le prix y soit de 8,61 euros le gramme. Soit quarante centimes de plus que la moyenne des 120 villes étudiées. Et plus d'un euro plus cher que le prix médian, à 7,17 euros.
Seul bémol : Seedo évalue le niveau de consommation par ville. Il est donc logique qu'à New Delhi, peuplée de 22 millions d'habitants, on consomme presque trois fois plus qu'à Philadelphie, comptant 2 millions d'habitants. Cela dit, la moyenne atteint 7,31 tonnes annuelles et la médiane : 2,92 tonnes. Le nombre d'habitants n'explique donc pas tout.
    D'alléchantes recettes fiscales
Lorsque le débat sur la légalisation du cannabis ressurgit, à intervalles réguliers, un argument est plus audible que les autres :  les recettes fiscales potentielles. Seedo a, là aussi, choisi d'en estimer les revenus en appliquant au cannabis le même taux que la taxe locale imposée à la cigarette.
Et les chiffres sont parlants. Au Caire par exemple, le revenu potentiel s'élèverait à 307,9 millions d'euros annuels. A New York, environ 284 millions d'euros pourraient directement aller dans les caisses de la municipalité.
Si on ne regarde que la France, Montpellier en tirerait 9,77 millions d'euros par an, Marseille 29 millions d'euros, et Paris, 82 millions. Une manne, pour des collectivités en mal de ressources budgétaires.
    Dans son rapport « Contrôler le marché légalisé du cannabis en France », le think tank Terra Nova avait relevé un autre argument en faveur d'un assouplissement. 
En France, la hausse progressive des taxes a bien infléchi la courbe de vente des cigarettes durant les quinze dernières années. En 2015, 4.000 tonnes de cigarettes étaient écoulées par trimestre contre plus de 7.000 tonnes dans les années 2000. L'OMS « reconnaît que l'un des outils les plus efficaces pour lutter contre la consommation de tabac est l'augmentation des taxes », abondait l'institut.
 
Hélène Gully et Etienne Combier @Gullylen - @etiennecombier   Source: lesechos.fr
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Maroc - Légaliser le cannabis: Faut-il revoir notre politique?
Par mrpolo,
Plusieurs pays ont déjà vu leur législation évoluer Usage thérapeutique, secteur économique d’avenir… Au Maroc, le débat ne date pas d’aujourd’hui    
Faut-il légaliser le cannabis? Le débat au Maroc a fait son apparition après que plusieurs pays ont autorisé l'usage thérapeutique de cette drogue et ont fait le choix d'une politique moins répressive. Des partis politiques (PAM…) et des spécialistes marocains avaient plaidé il y a quelques années pour le lancement d’une réflexion élargie.
A la question: «Faut-il légaliser la consommation, la production et la vente du cannabis au Maroc?» les répondants à un sondage réalisé sur le site de L’Economiste sont de 44% de votants pour contre 56% contre. Ce sondage vient suite à l’enquête publiée sur les colonnes de L’Economiste, le 5 octobre 2012. Aussi, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a été le premier à prendre position dans le cadre de la réflexion sur la régularisation du cannabis.
Plusieurs pays d’Europe sont en train de revoir leurs positions sur le sujet et en cas de légalisation, des débouchés importants pourraient s’ouvrir pour la région et pour le Maroc en général (voir aussi l’article Une agence de régulation pour le cannabis? cf. notre édition N° 4742 du 01/04/2016).
Selon l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), la surface cultivée pour la résine de cannabis au Maroc s’élève à 47.000 ha pour seulement 1.147 ha détruits (2,4%). Le Royaume conserve ainsi sa place de premier producteur mondial de résine de cannabis.
Au niveau mondial, la liste des pays (Pays-Bas, Espagne, plusieurs Etats américains... ) ayant opté pour une dépénalisation du cannabis s'allonge. Mais la France, sur le point d'instaurer une amende, peine à sortir du tout répressif. Un rapport parlementaire qui sera présenté, mercredi 31 janvier, préconise de sanctionner les usagers par une «amende forfaitaire délictuelle», allant de 150 à 200 euros, assortie éventuellement de poursuites, ou par une simple contravention.
Promesse du président Emmanuel Macron, cette mesure, si elle s'applique en principe à tous les stupéfiants, concerne dans les faits les fumeurs de cannabis. Alors que certains médecins recommandent parfois aux patients de soulager leur douleur avec des produits dérivés du cannabis, aucun médicament à base de fleurs séchées de cannabis n'est légal en France. Paris reste loin du débat américain, où plusieurs États, dont récemment la Californie, ont autorisé un usage récréatif du cannabis.
En Europe, les politiques sont diverses en la matière. L'Allemagne, la Belgique et l'Italie, entre autres, ont dépénalisé son usage: «en posséder ou en consommer n'est pas toléré mais les contrevenants ne risquent qu'une amende, en-deçà d'une certaine quantité». L'Australie a décidé d'autoriser les exportations de cannabis à usage thérapeutique afin d'accroître les débouchés pour ses producteurs nationaux.
Une première ferme a reçu en mars dernier l'agrément pour faire pousser du cannabis médicinal et plusieurs autres ont suivi. Le gouvernement y voyant un secteur économique d'avenir. A noter que l'usage récréatif du cannabis demeure interdit en Australie, pays qui a légalisé son usage thérapeutique en 2016. Il est également autorisé dans plusieurs autres pays comme le Canada, Israël ou une majorité d’états des États-Unis.
En ce qui concerne les Canadiens, ils ont dépensé près de 3,7 milliards d'euros en cannabis en 2017, selon l'institut canadien de la statistique. La majeure partie des dépenses (plus de 90%) était consacrée à l'achat de cannabis à des fins récréatives, actuellement interdit dans le pays mais dont la légalisation est attendue cet été.
Le reste concernait l'achat de cannabis thérapeutique, préalablement prescrit par un médecin et légal au Canada depuis 2001. L’année dernière, le nombre de consommateurs était estimé à 4,9 millions de Canadiens, chacun ayant consacré en moyenne 1.200 dollars à l'achat de cannabis, selon des chiffres récents.
Par Fatim-Zahra TOHRY
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La consommation d'alcool baisse dans les Etats où le cannabis est légal
Par mrpolo,
Une étude américaine montre que dans les Etats où le cannabis thérapeutique a été légalisé, la consommation d'alcool a baissé en moyenne de 15%.
 
photo © iStock
 
Le cannabis est autorisé pour un usage médical dans 29 Etats d'Amérique du Nord dont 9 admettent également l'usage récréatif. Des chercheurs, principalement issus de l'Université du Connecticut, aux Etats-Unis, ont voulu savoir si avec la légalisation de cette drogue, la consommation d'alcool était modifiée. D'après cette étude, relayée par Forbes, les scientifiques ont observé une baisse de la consommation d'alcool dans les Etats qui ont légalisé le cannabis pour un usage thérapeutique.
 
Une baisse de 15% des ventes d'alcool
Les chercheurs ont analysé les bases de données de 90 magasins vendant de l'alcool entre 2006 et 2015. Ils ont comparé les chiffres des Etats où le cannabis thérapeutique n'était pas autorisé avec ceux où il l'était, mais aussi les différences au sein même d'un Etat, avant et après légalisation. Une baisse de 15% des ventes d'alcool a été observée dans les Etats où le cannabis était autorisé. Selon les auteurs, cela montre que le cannabis thérapeutique et l'alcool peuvent « se substituer », car ils partagent le même public. Aucun changement n'a été constaté concernant la vente d'autres produits.
 
Les limites de cette étude, expliquées par Forbes, sont que seul le cannabis thérapeutique a été étudié. Or, les consommateurs de cette drogue pour un usage récréatif ne sont pas forcément les mêmes. Fumer incite également à manger et à boire plus. Ainsi, dans Etat aussi grand que la Californie qui vient de légaliser l'usage récréatif du cannabis, les résultats pourraient être inversés.
 
Source: topsante.com
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Canada - Quand conduire après un joint? Difficile d’obtenir un conseil officiel clair
Par mrpolo,
Faut-il attendre 3 heures ou 24 heures pour prendre le volant après un joint? Les scientifiques n'ont pas de réponse claire à cette question et les conseils officiels de sécurité publique laissent les consommateurs potentiels dans le flou, et ce, à moins de six mois de la légalisation du cannabis.
 
 
Six organisations médicales nationales conseillent d'attendre
au moins six heures avant de prendre le volant. Photo : iStock
 
La question est pourtant cruciale, à l’heure où les lois pour lutter contre la conduite avec des facultés affaiblies par la drogue sont renforcées. Selon le projet de loi fédéral, conduire avec un taux de THC (la substance active du cannabis) supérieur à deux nanogrammes par millilitre de sang devrait devenir une infraction criminelle.
Mais difficile pour le simple consommateur de savoir le temps il faut pour éliminer suffisamment de THC afin de repasser sous cette limite.
« La science dit qu’en général, quatre à six heures après la consommation, quelqu’un est, en moyenne, apte à conduire », avance Jean-sébastien Fallu, psychologue de l’Université de Montréal spécialisé dans la dépendance et la toxicomanie.
 
Pas de consensus scientifique
 
Pas si vite, répondent plusieurs autres scientifiques. Le neuropsychologue de l’Université de l’Alberta Scott Purdon, qui conduit des études sur la façon dont les effets du cannabis s’estompent chez les consommateurs, juge que « les estimations de quatre heures et de six heures qu’on trouve dans la littérature scientifique, ce ne sont que des opinions. »
« Il n’y a pas encore beaucoup de connaissances scientifiques », estime le Dr Purdon. Il juge que de plus amples études doivent être menées pour mieux comprendre les effets du cannabis sur l’organisme.
 
Le chercheur Scott Purdon tente de déterminer à quelle vitesse les effets du cannabis sur le cerveau s'estompent. Photo : Radio-Canada
 
« La plupart des consommateurs rapportent que les effets disparaissent après deux à quatre heures », observe Scott Purdon. « Les gens sentent que quelque chose change. Mais est-ce que le produit a été suffisamment éliminé de votre organisme pour que vous puissiez conduire en toute sécurité?, c’est encore une question sans réponse. »
 
Jusqu’à 24 heures
 
Les gouvernements reflètent cette incertitude et offrent des conseils vagues et prudents.
« Les recherches scientifiques ne fournissent pas de balises générales sur [...] combien de temps doit s’écouler entre la consommation de cannabis et le droit de conduire », résume le ministère fédéral de la Justice sur son site internet.
En Alberta, le conseil officiel est de « prévoir une autre façon de rentrer à la maison ». Un fonctionnaire du ministère des Transports a suggéré qu’il serait prudent d’attendre 24 heures. « Pour être sûr, c’est ce que je conseillerais », a confirmé le ministre Brian Mason.
 
Plus complexe que pour l’alcool
 
Le corps élimine l’alcool de manière assez régulière, ce qui permet d’évaluer précisément le taux d’alcool dans le sang en fonction de la quantité consommée, du genre et du poids de la personne.
Pour le cannabis, c’est bien plus compliqué, disent les scientifiques. Le taux de THC dans votre sang va varier selon la quantité consommée et la concentration en THC du cannabis, mais également suivant que vous avez fumé un joint ou mangé un brownie. Votre corpulence et votre genre jouent un rôle, de même que votre état de fatigue et de facteurs bien plus difficiles à appréhender, comme la régularité de votre consommation ou la fumée secondaire si d’autres fument autour de vous.
 
« Il n’y a pas de bonne réponse sur ce qu’il faut dire aux gens », regrette le sergent Robert Davis, responsable de la lutte contre la conduite avec facultés affaiblies pour la police d’Edmonton. Faute de certitude, il refuse de donner des conseils précis et préfère demander aux gens de ne pas conduire s’ils ont consommé du cannabis.
 
La loi fédérale devrait renforcer les dispositions contre la conduite avec facultés affaiblies. Photo : Radio-Canada/Daniel Coulombe
 
Variété de conseils aux États-Unis
 
Les États américains qui ont légalisé la consommation de cannabis font face à la même difficulté.
En Californie, les autorités ont un seul conseil à prodiguer en la matière : « ne conduisez pas avec des facultés affaiblies ». Dans le Maine, le site Internet de la sécurité routière assure que « l’incapacité à faire face à l’inattendu persiste des heures après la fin de l’effet » ressenti par les consommateurs.
 
L’État de Washington est plus précis. Selon sa commission des alcools et du cannabis, repasser sous le seuil légal de cet État (5 ng/ml) « peut prendre trois heures pour certaines personnes », mais « il est moins risqué d’attendre au moins cinq heures avant de conduire ».
 
Un texte de Laurent Pirot
Source:ici.radio-canada.ca

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Cannabis : l’étonnant conservatisme des autorités françaises
Par mrpolo,
Editorial. Le gouvernement a annoncé, jeudi, qu’il envisageait de modifier la loi réprimant la consommation de cannabis et optait pour une amende forfaitaire.
 
Editorial du « Monde ». Depuis trente ans, les rapports de parlementaires ou d’experts se sont succédé avec une belle régularité. Tous ont fait le même constat, qui confine à l’absurde.
En effet, la France est l’un des pays développés qui disposent des législations les plus sévères contre le trafic et l’usage de stupéfiants en général et de cannabis en particulier. Depuis la loi de 1970, la consommation de cannabis est un délit pénal, passible d’une peine d’un an d’emprisonnement et de 3 750 euros d’amende. Cette législation répressive est justifiée par un impératif de santé publique : la consommation précoce de cannabis, surtout si elle est régulière, est dangereuse, elle ralentit le développement intellectuel et accentue les risques de troubles psychiques.
 
Pourtant, nous sommes (avec le Danemark) le pays européen où l’usage du cannabis est le plus répandu. Pas moins de 17 millions de personnes l’ont déjà expérimenté, dont un collégien sur dix et deux lycéens sur cinq. En 2016, l’on comptait 5 millions d’« usagers », dont 1,4 million de « réguliers ». En 2016 toujours, quelque 140 000 personnes ont été interpellées pour usage de stupéfiants, un peu plus de 3 000 ont été condamnées à des peines de prison, dont à peine 1 300 de prison ferme.
 
La crainte d’être accusé de laxisme
Comme les précédents, le rapport que deux députés viennent de remettre au gouvernement conclut donc que la prohibition n’a en rien empêché la banalisation – et la « dépénalisation de fait » – de la consommation de cannabis. Inefficace, la législation répressive en vigueur est, en outre, aussi chronophage que coûteuse pour la police et la justice. Et elle n’a pas manqué de favoriser le développement d’un marché clandestin de type mafieux.
 
Mais comme la plupart de leurs prédécesseurs, les deux rapporteurs, Eric Poulliat (La République en marche) et Robin Reda (Les Républicains), apparaissent bien embarrassés et frileux au moment de formuler des propositions pour sortir de l’impasse. Paradoxalement, c’est le député de droite qui est le plus fidèle à la promesse faite par le candidat Macron il y a un an : il préconise d’infliger aux consommateurs de cannabis une contravention forfaitaire (de quatrième ou de cinquième classe), ce qui conduirait à une dépénalisation puisque la qualification de délit serait abandonnée. En revanche, le député de la majorité propose lui aussi une amende forfaitaire, mais dans le cadre pénal de la loi de 1970. Sans surprise, le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, vient d’approuver cette seconde option, la plus restrictive.
 
Alors que plusieurs Etats européens (Allemagne, Belgique, Espagne, Italie, Pays-Bas…) et une trentaine d’Etats des Etats-Unis ont progressivement dépénalisé la consommation de cannabis, alors que d’autres (comme la Californie depuis début janvier) ont franchi le pas d’une légalisation de l’usage récréatif du cannabis, l’attitude des autorités françaises apparaît donc étonnamment conservatrice. Aux antipodes de la philosophie libérale prônée, d’une manière générale, par le chef de l’Etat.
 
Tout se passe comme si la crainte d’être accusé de laxisme interdisait toute réflexion progressiste en la matière. Renoncer à modifier la loi de 1970 et son interdit moralisateur revient, en effet, à pérenniser tous les travers de la situation actuelle, à laisser prospérer le marché clandestin du cannabis (au lieu de le contrôler et de le réguler) et à se dispenser d’une véritable politique de prévention. Regrettable pusillanimité.

Source: lemonde.fr
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Cannabis : pour Nicole Belloubet, "il n'a jamais été question d'une dépénalisation"
Par mrpolo,
DROGUES - Dimanche au Grand Jury LCI-RTL-Le Figaro, la ministre de la Justice Nicole Belloubet a confirmé l'intérêt du gouvernement pour une verbalisation forfaitaire de l'usage de cannabis, sans confirmer les montants avancés jusqu'ici.     lien TF1 vidéo "La consommation de cannabis restera toujours pénalisée" en France. C'est le message adressé le 28 janvier, lors du Grand Jury LCI-RTL-Le Figaro, par la ministre de la Justice Nicole Belloubet. "Il n'a jamais été question d'une dépénalisation", a-t-elle martelé. 
 
Cette dernière a toutefois confirmé l'intérêt du gouvernement pour une réforme en profondeur des sanctions pour les usagers de cannabis, dans la lignée du rapport parlementaire présenté en commission à l'Assemblée nationale cette semaine, et des annonces du ministre de l'Intérieur Gérard Collomb. 
 
"Nous réfléchissons à une verbalisation avec un montant forfaire", a ajouté Nicole Belloubet, sans confirmer l'hypothèse d'une amende de 150 euros. "Le montant n'est pas établi à ce stade. Il y a des questions juridiques à approfondir. Le gouvernement fera ses propositions dans le projet de loi pénale qui sera présenté au printemps prochain". 
 
Pour la garde des Sceaux, l'enjeu de remplacer une peine de prison par de la verbalisation n'est pas financier mais un raisonnement "en termes d'efficacité". "Nous nous interrogeons sur la manière de sanctionner cette infraction de manière plus aisée, pour faciliter le travail des policiers et des magistrats". Il s'agit, précise-t-elle, de "dégager du temps" pour les enquêteurs afin de leur permettre de "poursuivre les trafics et les filières". 
 
Source: lci.fr
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L'Amérique pleure le décès de Dennis Peron, père de la marijuana médicale
Par mrpolo,
De nombreux rapports de San Francisco confirment le décès de Dennis Peron, 72 ans, le légendaire activiste du cannabis qui a attisé la révolution américaine de la marijuana médicale dans les années 1980.
  Le frère de Peron, Jeffrey Peron, a posté ceci sur sa page Facebook plus tôt cet après-midi:
 
 
"Changed the world" est une phrase qui sied parfaitement à la vie de Dennis Peron.
 
Peron a été l'un des premiers à comprendre les bienfaits pour la santé du cannabis pour ceux qui luttaient contre le sida au cœur de la crise qui a ravagé cette ville à la fin des années 1980.
 
En collaboration avec d'autres dirigeants locaux comme Mary Jane Rathbun («Brownie Mary») et le Dr Donald Abrams, Peron a aidé à faire adopter une ordonnance légalisant le cannabis médical dans la ville de San Francisco, puis lança le mouvement dans tout l'état en 1996 pour une première loi nationale de légalisation de la marijuana médicale.
 
Peron et son mari, John Entwistle, ont continué à être actifs dans la vie de San Francisco au cours des 30 dernières années.
 
Jusqu'à récemment, leur «Castro Castle», situé en bordure du célèbre quartier gay de la ville, accueillait tous les voyageurs, avec des chambres décorées par la lumière du jour qui permettaient aux visiteurs de goûter à la culture psychédélique de la ville. Une peinture murale sur un mur de jardin a commémoré Harvey Milk, le superviseur de la ville de San Francisco, qui a considéré Peron comme un ami proche et un partisan politique.
 
 
Vétéran du Vietnam: 'Je suis revenu et j'ai embrassé le sol.'
Le Peron né dans le Bronx a grandi à Long Island dans une famille de classe moyenne. "Je ressemblais à tout le monde", m'a-t-il dit lors d'une interview en 2014 à son domicile de San Francisco. "Je m'intègre comme tout le monde. Mais je savais juste que je n'étais pas cette personne. Pour commencer, j'étais gay. Je savais que je devais me cacher. D'une manière ou d'une autre, je devais me cacher. J'étais un bon acteur. Un bon hider. "
 
Cette compétence acquise tôt lui a servi bien plus tard, quand il eut besoin de cacher à la fois son identité sexuelle et sa consommation de cannabis. "Deux pour un!" At-il dit.
 
Peron a été incorporé en 1966 et servi dans l'armée de l'air au Vietnam. C'est là qu'il a rencontré le cannabis pour la première fois. " Les gens là-bas prenait en charge les GI. Nous étions un marché pour eux. "
 
Peron est retourné aux États-Unis avec deux livres (900grs) de cannabis dans son équipement. "Je suis revenu et j'ai embrassé le sol. J'étais si heureux - en partie parce que j'avais deux livres avec moi. C’était le début d'une carrière qui s'étendra sur 40 ans. "
 
Une brève étape est devenue l'amour d'une vie
Peron s'est arrêté brièvement à San Francisco avant de repartir au Vietnam en 1967 . "C'était l'été de l'amour", se souvient-il plus tard. "Un timing parfait. Comme tout le monde, j'ai mangé de l'acide et j'ai trippé. Les hippies, ces gens m'ont accepté. J'ai dit: "Je vais tout faire pour revenir à San Francisco et vivre ma vie ici."
 
Alors il l'a fait. «J'ai décidé que je serais un hippie homo,» disait il souvent en riant, en se rappelant ces jours.
 
Il a demandé à rejoindre un certain nombre de communautés locales de paix et d'amour, a t-il dit, "mais ils ne me convenait pas. J'étais trop trash. Je ne savais pas qui étaient Marx ou Lénine. "
 
Décu, il a commencé sa propre communautés. "Nous nous sommes appelés les Misfits", a-t-il dit. Ils vivaient à 25 dans une maison dans le Haight. "Notre bande dans du beau vieux victorien. Mon frère avait une place dans la cuisine, sous la table.
 
Finalement, Peron est devenu l'un des vendeurs de cannabis florissant de la ville. La police de San Francisco l'a arrêté plusieurs fois au fil des ans, mais Peron a généralement battu la charge avec l'aide de Tony Serra, l'avocat des droits civiques connu pour avoir défendu les citoyens les plus célèbres et les plus infâmes de la Bay Area.
 
 
Harvey Milk et les conséquences
À l'apogée de Castro dans les années 1970, le restaurant Peron's Island servait du cannabis à l'étage, de la nourriture chaude en bas, et organisait des discussions animées sur la politique, le cannabis et les droits des homosexuels dans les cabines.
 
À la fin des années 1970, il a été arrêté alors qu'il était en possession de 200 livres de cannabis - une accusation trop lourde pour que même Tony Serra puisse tout effacer. Il purgea une peine de six mois, et se retrouva en prison le 27 novembre 1978, lorsque Milk, le premier superviseur de la ville ouvertement gay, et le maire George Moscone furent assassinés par l'ancien superviseur de la ville, Dan White.
 
"C'était le moment décisif", se souvient Peron. L'indignation collective de la ville a envoyé un signal au département de police de San Francisco, qui avait été notoire pour battre et arrêter des hommes gais. "Ils se sont rendu compte qu'ils ne pouvaient pas continuer à faire exploser les gays juste parce qu'ils ne les aimaient pas. Ils ne pouvaient pas les arrêter, mais cela ne les a pas empêchés de nous harceler. "
 
La tragédie frappe la ville
Le meurtre de Milk est survenu moins de trois semaines après que les électeurs de la ville aient adopté la Prop. W, qui exigeait que le chef de la police et le procureur de la ville arrêtent d'arrêter et de poursuivre les gens pour le cannabis. (Avec la mort du maire Moscone, Dianne Feinstein, alors superviseure, a pris les rênes de la ville et Feinstein, qui était alors un prohibitionniste féroce du cannabis, a annulé toute discussion sur le décrochage à San Francisco.)
 
Alors que la crise du sida se développait dans les années 1980, le quartier de Peron, le Castro, est devenu un point de référence pour les activistes et les malades du sida. Le partenaire de Peron, Jonathan West, a succombé à la maladie en 1990.
 
"À ce moment-là, je ne savais pas ce que je vivais", a déclaré Peron au Los Angeles Times en 1996. "J'étais le gars le plus solitaire d'Amérique", se souvient Peron. "Dans ma douleur, j'ai décidé de laisser à Jonathan un héritage d'amour. J'ai fait de mon mieux pour que tout le monde soit au courant de la vie de Jonathan, de sa mort et de son usage de la marijuana et de la façon dont cela lui a donné de la dignité dans ses derniers jours.
 
 
MMJ émerge de la crise du sida
Peron et beaucoup d'autres dans la ville savaient comment leurs amis et partenaires luttant contre le SIDA trouvaient un soulagement avec le cannabis.
 
Les effets anti-nauséeux ont aidé avec les traitements de chimiothérapie pour le sarcome de Kaposi et les effets secondaires de nombreux régimes médicamenteux expérimentaux. La stimulation de l'appétit procurée par le cannabis a aidé les patients atteints du SIDA qui luttaient contre le «syndrome du gaspillage», une maladie dans laquelle les gens trouvent extrêmement difficile de manger et de digérer suffisamment de nourriture pour rester en vie.
 
"Cela a aidé Jonathan", se souvient plus tard Peron. "Il gaspillait de 142 livres à 110." Les médecins ont prescrit le Marinol, la formule de THC dans une pilule. "Jonathan vient de vomir le Marinol", a déclaré Peron. «Ça n'avait pas de sens.» Quelques bouffées sur un joint, par contre, faisaient tout ce que le Marinol ne pouvait pas faire.
 
Prop. 215 fait l'histoire
L'année après la mort de West, Peron se jeta dans la cause. Il a recueilli suffisamment de signatures pour mettre la Proposition P , qui légalisait l'usage médical du cannabis dans les limites de la ville de San Francisco, à l'échelle de la ville.
 
En novembre 1991, les électeurs de San Francisco ont massivement adopté la mesure avec un vote d'approbation de 80%.
 

Dennis Peron, prend des notes lors d'une interview au téléphone, tandis que Gary Johnson allume une pipe remplie de marijuana dans un bureau au siège de la proposition 215, anciennement le club Cannabis Buyers, le vendredi 11 octobre 1996 à San Francisco. (AP Photo / Peron Robinson)
 
MMJ, Liberation pour la Californie
Cinq ans plus tard, Peron et un groupe d'alliés ont pris une mesure similaire à l'échelle de l'État.
 
Prop. 215 a fait face à une forte opposition de puissantes forces politiques, y compris les services de police dans tout l'État.
 
"Je savais que je devais faire participer tout le monde à la campagne", m'a dit plus tard Peron. "Clergé, médecins, infirmières. J'ai presque dû couper les potheads. J'avais les votes, et ils avaient beaucoup de bagage culturel que je ne pouvais pas gérer.
 
"Cette coalition était assez énergique. Ils voulaient juste du changement. Ils ne voulaient pas que les gens soient emprisonnés pour de la marijuana. Et si cela aide les patients, pourquoi ne peuvent-ils pas l'avoir? Pourquoi? Nous avons posé cette question encore et encore. Nous n'avons jamais cessé de demander. "
 
Prop. 215 , approuvée par 56% des électeurs de l'État, a fait de la Californie le premier État américain à légaliser l'usage médical du cannabis.
 
Mariage et dernières années
Peron a vécu assez longtemps pour voir son activisme revendiqué sur deux fronts. Lorsque le mariage homosexuel est devenu légal en Californie, il a épousé son partenaire de longue date, John Entwistle, lui-même un militant franc sur les questions nationales de cannabis et la politique locale du quartier de San Francisco.
 
En novembre 2016, les électeurs californiens ont légalisé l'usage du cannabis pour les adultes, et les premiers magasins de cannabis au détail ont ouvert leurs portes il y a un peu plus de trois semaines, le 1er janvier 2018.
 
Dans ses derniers mois, Peron a passé ses journées avec Entwistle dans leur château de Castro, qui n'acceptait plus les voyageurs. Il était irascible jusqu'à la fin; Les journalistes appelant à une citation sur la légalisation étaient susceptibles de recevoir une note de Peron ou d'Entwistle à propos des imperfections de la nouvelle loi californienne. Sans Péron, la loi n'existerait pas. Mais cela ne signifiait pas qu'il avait fini de se battre pour quelque chose de mieux.
 
Source: leafly.com
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Témoignage : "Je suis en prison depuis 2 ans pour trafic de cannabis" (1/4)
Par mrpolo,
Incarcéré depuis deux ans pour trafic de cannabis, Éric a voulu prendre la parole pour casser les clichés sur la vente et la consommation de stupéfiants… et militer pour leur dépénalisation en France, sous certaines conditions. Dans ce premier témoignage, il nous raconte son activité de dealer.
  (image© Laurent Grey/Konbini)
Depuis le 16 novembre 2015, je suis incarcéré dans le cadre d’une affaire de trafic de cannabis.
J’ai été interpellé le 12 novembre 2015 de la manière la plus bête qui soit : en flagrant délit place de la République à Paris, alors que je glissais ma main dans la poche d’un ami, designer dans la mode, pour y glisser 5 grammes d’herbe.
 
Vendre de la drogue = financer le grand banditisme ?
J’ai appris pour les attentats le 14 novembre 2015 au matin, alors que j’étais en garde à vue, de la bouche de mon avocate commise d’office. À l’annonce de la nouvelle, j’ai pleuré…
Il n’y a pas eu d’enquête, puisque je n’ai pas nié les faits. Et lors de mon jugement en comparution immédiate, le 16 novembre 2015, le procureur m’a accusé de financer malgré moi le grand banditisme. Le fait est qu’absolument aucun lien avec le grand banditisme n’a été établi dans mon dossier, mais que le procureur a tout de même, de lui-même, jugé que je le finançais "sans m’en rendre compte", me privant au passage de la conscience de mes actions.
 
Il faut savoir que j’ai une véritable passion pour la musique, et écume les salles de concert et les festivals, toujours à la recherche de frissons musicaux et des belles rencontres qui vont avec. République, c’est un quartier dans lequel nombre d’amis à moi habitent, travaillent ou se divertissent. Le Bataclan, j’y ai passé quelques soirées inoubliables.
Alors quand j’ai eu l’impression que le procureur m’accusait d’être, inconsciemment, complice d’actes que je condamne fermement, je me suis senti profondément insulté et j’ai répondu, très calmement, que le nombre croissant de cultures indépendantes de cannabis en France mettait à mal la théorie du grand banditisme caché derrière chaque joint.
Une réponse qui correspondait à la réalité, mais qui a dû être prise pour de l’insolence au vu de la sentence qui m’a été infligée. Mon incarcération ne trouvera en effet son terme que dans plusieurs mois.


Ne pas croire le cliché du dealer sans foi ni loi
Je ne dis pas avoir toujours eu une parfaite connaissance du chemin que prenait mon argent après être passé par les mains de mon fournisseur, en revanche j’ai travaillé pendant un certain temps avec un ami qui faisait lui-même pousser son herbe. J’avais donc, pendant un temps de mon activité au moins, une parfaite visibilité sur l’ensemble du circuit auquel j’appartenais.
Par ailleurs, avec mes principaux fournisseurs, je sais que j’ai eu cette discussion, cette préoccupation, sur le fait que nous devions faire le maximum pour nous fournir chez des gens n’ayant pas d’activités contraires à nos principes.
Aussi, de mon point de vue, s’il a pu m’arriver de financer le grand banditisme sans le savoir, je l’ai surtout fait contre ma volonté, et avant tout parce que l’État ne s’est toujours pas décidé à nous proposer d’autres solutions — et cette prohibition développe et nourrit le grand banditisme (mais nous en reparlerons plus tard).


(© Laurent Grey/Konbini)
Pour les instances judiciaires qui voient tous les jours des trafiquants défiler sur leurs bancs, je comprends toutefois qu’il puisse être difficile de saisir la différence entre un dealer/consommateur comme moi avec, je crois, une vraie éthique, qui a avec ses clients une relation qui dépasse le simple échange vendeur/acheteur, et un dealer sans scrupule dont les seules motivations sont financières, qui utilise ses revenus pour financer d’autres activités criminelles…
Une distinction d’autant plus difficile quand on passe en comparution immédiate, sans avoir pris de douche pendant 72 heures, et qu’on est alors trois jours après les attentats les plus meurtriers perpétrés en France métropolitaine depuis la Seconde Guerre mondiale.
Un citoyen intégré et actif
Il est important de préciser que je n’ai donc jamais entrepris mon activité avec une volonté d’enrichissement personnel et n’ai pas d’argent de côté. Je ne suis par ailleurs pas connu des services de police pour d’autres raisons que le trafic de cannabis, et j’ai toujours eu des projets ou une activité légale, tout en vendant des stupéfiants avec plus ou moins de régularité.
En effet, j’ai, à ce jour, développé une activité de création audiovisuelle en indépendant avec d’anciens camarades du lycée, puis travaillé dans une grande régie pub Web pendant quelques années. Après m’être essayé en indépendant au management d’artistes, j’étais, lors de mon arrestation, en discussion avec une société fournisseuse de solution de paiement dans l’événementiel et membre du "plan sans contact" du gouvernement.
 
Je n’ai donc jamais été, ni selon moi ni selon les gens qui m’entourent, un délinquant. Et je ne me suis jamais considéré comme un marginal, un ennemi de la société, et l’incarcération n’y changera rien.
Si je prends aujourd’hui la parole sur Konbini, ce n’est d’ailleurs pas pour remettre en question la sanction qui m’a été donnée, mais bien pour montrer à quel point la législation qui permet ces sanctions est destructrice par le flou qu’elle entretient.
Et si je me décide à prendre part à ce débat, c’est non seulement parce que j’en ai le droit, mais plus encore parce que je pense que c’est mon devoir de citoyen que de faire le choix d’une parole responsable plutôt que celui d’un silence coupable.
Retrouvez donc très vite la suite de mon témoignage, où je vous expliquerai pourquoi, à mon sens, la législation française sur les stupéfiants est un facteur majeur d’inégalités et de dangers.
 
Propos recueillis par Mélissa Perraudeau
 
Source: konbini.com
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