Retour d'expérience du corps expéditionnaire de la team à la Dab a Doo de Barcelone qui n'ont pas ménagé leurs efforts pour vous ramener ces images...
Arrivée sur Barcelone aux alentours de 15h, il fait un temps magnifique (22°) alors que j'ai quitté la France sous la neige Oo..
Première étape, récupération de l'appart et de la team.
Mercredi 7 mars: Dab a Doo
Direction le centre ville et la ADICB où se déroule la Dab a Doo. Située dans le centre ville piéton de Barcelone, l'association ne paye pas de mine extérieurement (comme beaucoup de CSC). Nous rentrons, faisons les papiers histoire d’être en règle (important, vous comprendrez ensuite pourquoi).
Nous entrons ensuite dans une grande salle, la salle principale. Un bar avec des tables pour le Dab a Doo, remise des packs etc. Le reste n'est que tables canapés et fauteuils.
Arrivant à 16 heures sur place, certains présents depuis l'ouverture à 13h sont déjà bien amochés, affalés dans les canapés, il est dur de trouver une place... Nous récupérons le judge pack et passons au comptoir des weeds / hash.
Ici rien de transcendant, c'est bon, pas trop cher mais sans plus. Nous croisons Frenchy ainsi que Mila, avec des petit yeux qui en disaient long ainsi que Fry d'*****, merci pour la torche, super dépannage. Ben oui un peu con d'aller a une cup de dab avec tout sauf la torche.....
Nous prenons 4 g chacun (2 de GG4 et 2 d'amnesia pour ma part) (2 g de GG4 aussi avec 2g de lemon white pour l'autre part ) ne trouvant pas de place pour se poser et ne me sentant pas de me mettre des dabs comme ça direct nous préférons repartir à l'appart.
Prévoir un sac neutre pour repartir... En effet se promener avec un sac violet marqué Dab a Doo c'est pas le mieux niveau discrétion....
La police tourne, nous les croisons à plusieurs reprises autour de l'association.
(j'ai su entre temps que l'asso a été fermée suite à une descente le lendemain, ils ont pris les stocks et embarqué l’équipe et les clients présents.. d’où l’intérêt d’être en règle..)
Remarque, j'ai pas encore vu de Dab a Doo espagnole où il n'y a pas eu une descente de flics.. Bref....
Donc retour à l'appart et découverte des "confiseries". J'ai un pressentiment: ça va être dur!
En règle générale rien de nouveau, beaucoup de bho/dho tous bien purgées. Quelque Ice o et un budder.
Le grand gagnant de la Dab a Doo, Dr Feis de Oil Hunter ici en compagnie de l’équipe Across International (extraction etc)
Il a remporté une bonne quinzaine de cups dont 5 Dab a Doo, les fameuses Dragonball de CBD c'est lui etc etc^^
Arrivée tardive du dernier de la bande, on se met bien avant d'aller dodo. Et on ne s'est pas loupés!
Jeudi 8 mars: Atelier Frenchy Cannoli, Musée, Csc
Le workshop était prévu à 9h, il est finalement déplacé à 8.30h. Je décide de réveiller la troupe un poil en avance histoire d'avoir de la marge.
Petit dej, douche, pétards et là on réalise que malgré l'avance prise il ne nous reste plus que 25min pour faire 6km à pied...
On speede comme des dingues et on arrive pile poil! Ouf!
On dit bonjour, on s'installe. Et là ça commence, la star du jour arrive sur la scène, projecteurs et musique à la Rocky + Pin-up pour l'accompagner..
Pas crédible? Bon ok il arrive venant de se fumer un pétard avant le grand bain.
Après un salut général, on se lance dans l'action, c'est parti pour la projection d'un PDF de 4h....
Histoire du hash selon les différents pays, types d'extraction, un peu de biologie végétale, quelques photos en macro pour illustrer et roulez jeunesse.
Il en profite pour parler de sa méthode vs les autres etc.
Midi, repas avec buffet de charcuteries, pains, fromages, fruits, etc.
Petite photo de la terrasse ou on pouvais fumer
Avant de commencer, il faut savoir que sa machine est modifié au niveau de la tuyauterie, les tuyaux blanc avec les bords ondulés sont remplacés par des tuyaux lisse avec des coudes en dur a 90 degré, afin d'avoir aucune perte et aussi pour moins endommager la pellicule du trichome lors de l'écoulement.
Ensuite arrive l'heure de l'extraction à proprement parler, ou comme il l'appelle, la séparation.
Il prépare l'espace de travail, machine à laver façon bubbleator, sac ice o full mesh etc.
Il commence à expliquer le principe du sandwich: glace, herbe, glace. 1/3glace 1/3manuc/herbe 1/3 eau. Visuellement ça donnait plutôt, 2/4 glace 1/4 eau 1/4 herbe..
Le tout le plus pur et froid possible. a titre personnelle Il utilise entre autres des osmoseurs pour avoir l'eau la plus pure possible.
Il laisse le tout comme cela afin de réhydrater la matière sans mettre en marche afin que la T° se stabilise et ensuite il lance le premier run.
Très rapide il doit faire moins de 30sec de brassage, il travaille à l'oreille.
Lorsque le bruit change, il stoppe.
En fait au début ça s'entrechoque et ensuite le son se lisse, ça s'entrechoque moins ,ça glisse plus. Là il stoppe le premier run. Il va ainsi continuer une dizaine de fois selon le type de pureté etc.
(première passe de 30s)
Autre passe de 1 à 2 min
Passe en brassant trop longtemps ou trop ''fort'', lorsque ça fais beaucoup de bruit. Erreur volontaire pour démonstration.
Il est a noter qu'il travaille avec de la trimm uniquement n'aimant pas les têtes. Et généralement de la belle trimm, la sugar trimm!
Il laisse les pâtons comme cela, en carré le temps de les mettre dans un déshydratateur pour retirer le plus gros de l'eau.
Il seront ensuite grattés sur une râpe/grille/passoire afin de les réduire en petits morceaux et continuer le séchage étendus sur une grande feuille.
Une fois le séchage parfaitement effectué il attaque la phase de pressage.
Ici il travaillera sur un morceau déjà travaillé de Nicole Kush, normalement il rassemble les petits morceaux précédemment mis à sécher en fait une première masse afin de la travailler.
Il va donc rouler la masse la faisant passer d'une boule a une feuille, ensuite il roule la feuille sur elle même façon cigare et refait une boule.
Il fera cela 3 fois de suite. Les boules irons ensuite en affinage.
Chez lui il maitrise le processus du début à la fin dans des salles avec gestion climatique etc Ce qui rend le process nettement plus pratique.
Il nous parla d'un gars qui bossait en chambre froide à -10° pour faire ses extractions le plus rapidement possible!
Pour être honnête je n'ai rien appris de nouveau, la technique de l'ice o lator n'a rien d'une nouveauté, la seule chose, il travaille vite.
L’eau ne reste que très peu de temps en contact avec la résine ce qui forcement a un impact sur le gout/odeur.
Le traitement à la chaleur est aussi connu et utilisé depuis longtemps.
Maintenant il faut replacer l'homme dans le contexte. Aux Etats Unis, le hasch n'existe pas, il y avait très peu de demandes pour du hasch.
Lui est arrivé et a su faire le buzz autour de lui, de sa méthode et de son produit.
Donc il est là pour vanter son produit et sa méthode, il en vit mais est parfois un peu trop catégorique, genre à une question sur la taille de maillage utilisée au Maroc pour extraire, il a répondu que les habitants prenaient ce qu'il pouvaient et qu'un tee shirt pour eux ça faisait une super toile.. Que le produit pressé en plaquettes c’était dégueux etc etc.
Donc bon, on sait qu'il n'y a pas que de la plaquette commerciale au Maroc, qu'heureusement ils ont accès à des méthodes plus évoluées, alors certes ils vont pas acheter des sacs, question de cout et de rentabilité etc mais ils savent se procurer de la toile filtrante en rouleau....
Déçu aussi, vu le cout de l'atelier, je m'attendais à pouvoir presser une petite boulette et à gouter.
Que nenni... Il bosse tu regardes et basta.. Et pour la dégustation il donnait rendez vous dans un CSC, et donc inscription supplémentaire etc... Ah le dur bizness de la weed... $$$
En plus nous avions un autre truc de prévu...
Le soir c'est musée du cannabis de Barcelone qui est magnifique suivi d'un passage au BackyardBCN.
Le Backyard est un CSC tout en longueur, sas d'entrée / inscription, espace bar avec banquette et tabouret pour se poser, bar à weed suivi d'une grande salle de consommation.
Le bar à weeds propose des produits à partir de 8€ jusque ... 80/100€.
Vous pouvez acheter les weeds au Gr pareil , pour le hash ; ou en boite de 3.5gr (50€ la boite)
Y a du beau et du bon au menu, je vois défiler pas mal de produits devant mes yeux, étonné de la qualité. Propres, bien manucurés, très résineux et bien cultivés. Pas coupés trop tôt etc. Je craque sur de la Grease Monkey ( cookiesandcream x gorillaglue ) et de la Agathlan ( purplegojiog x ogkb x wetdream )
Nous trainons un peu sur place mais la fatigue du jour nous pousse à rentrer. De plus le Backyard accueille une soirée et donc il commence à se remplir.
Vendredi 9, samedi 10 et dimanche 11 Mars: Spannabis, divers
Alors je n’étais pas revenu depuis 2015, préférant Irun. La surpopulation féminine courte vêtue et l'impossibilité de discuter, dialoguer avec les pros rendait l'endroit peu attrayant (à mes yeux, quand y en a trop.. ben y en a trop.)
Cet édition, dénote. Moins de filles, plus de mondes aussi bien exposant que visiteurs.
Vendredi, jour calme d'habitude, était ici bondé! (J'aimerais bien connaitre les chiffres d'affluences.. )
Nous arrivons, bien fatigués de la marche et du workshop de la veille... et direct dans l'ambiance. Bonnes odeurs, bouffe, musique.
La place centrale annonce la couleur.
En bon Français qui arrivent du froid nous sommes là chaudement équipés.. mauvaise idée il fait 20° au minimum.. Strip-tease direction le stand Sensi en premier, dire bonjour à Charly bien entendu mais surtout se délester de nos pelures..
C'est donc plus légers que nous repartons faire un premier tour, je ne détaillerais pas tous les stands, les photos le feront mieux que moi.
Première rencontre avec l’équipe de Mad Strains, Sam nous fait gouter sa Quality Street ainsi que sa Menace to Society, sympathique, on parle strains, de tout et de rien.
S'ensuit l'arrivée de Mr Nicolas Trainerbees, tout sourire comme toujours. Forcement on discute sur ses miels, technique etc
Il me tend un pen d'extraction co² d'og kush made in us, premier décollage de la journée... Super kushy, fort en bouche délicieux. J'aurais ça en France j’arrête direct la combustion!!
Ça commence fort! Reprise de la ballade, passage sur deux trois stands vite fait, l'heure file, on croise @ZekK toujours présent! Et @Selrac , que l'on perdra ensuite dans la foule
Il est 15h nous décidons d'aller grignoter un truc. Après une attente monumentale pour commander une saucisse grillée passée au coté de l’équipe de Perfect Crew, nous décidons de nous asseoir dans un coin pour manger. Jusque là tout va bien...
Un groupe s'installe a coté de nous, je vois un des membres sortir des boites..Je le questionne un peu..
Il m'explique faire des bonbons et me montre un premier paquet, une pâte à sucre blanche mélangés avec du rosin à 30% de THC, jusque là tout va bien..
Il sort un deuxième paquet et me montre la même chose mais jaune dosé à 70% de THC, jusque là tout va bien...
Là il se tourne reprend le premier et me donne un micro bout. Je le mange... Délicieux, gout pinneapple avec le gout de weed, sucre, c'est bon ça fond sur la langue... première mauvaise idée...
Il voit que j'aime ça me donne un bout du second à 70% et pareil je le bouffe... Fruité, sucré, deuxième mauvais idée...
Et là après avoir distribué des morceaux aux autres il me sort une bouteille d'huile d'olive, 90% de THC 5% de CBD.
N’étant plus a ça prêt... je goute... troisième mauvaise idée.
Je sais pas si c'est l'ensemble qui a réagi d'un coup ou le produit , bref je me retrouve avec une explosion dans la tête, un high de malade.
Imaginez Homer Simpson qui fait la teuf avec Fry et Bender de Futurama et Stan et Roger d'American Dad tout ça dans ma tête
Le feu d'artifice, rire, speed un truc de ouf pendant 2 bonnes heures.
Ensuite la descente fut terrible....
Un stone de folie, direct nous décidons de rentrer il est aux alentours de 17h, récupération des manteaux et direction le centre ville via un taxi. Bien entendu, en bon stoner qui se respecte nous nous sommes légèrement assoupis dans le taxi...
Le samedi se déroule pépère, on se remet doucement du vendredi et un membre du groupe prend son avion donc nous décidons d'aller trainer vers la Sagrada Familia puis d'aller en centre ville manger quelques Tapas sur une petite place dans le quartier gothique/El Raval .
Retour à l'appart pour préparer le départ.
Le dimanche commence bien, un marathon ferme complétement Barcelone sur une bonne partie nous enfermant dans un périmètre clos.
Seule solution, sortir de la zone bouclé a pied et choper un taxi ensuite.. Arrivée à la Spannabis, rien de changé on reprend le rythme des tours de stands.
Ce sera l'occasion de discuter avec Biobizz (Merci Mehdi pour l'accueil!), Metrop et Atami (très speedy de ma part désolé les gars^^), croiser Dinafem aussi mais je courais après Michka.. Abscent avec Maria toujours aussi déjantée. Passage à TH Seeds voir l’équipe et parler de leur TU, et voila la foire qui se vide et commence a fermer.
On regrettera les nombreux vols sur le salon.. Sensi c'est fait piquer des hoodies, un exposant c'est fait piquer une colonne d’extraction d'un mètre sur le stand Paradise seeds, j'ai vu en live un mec prendre 2 sacs de 80l de terreaux DNA/Miles et se barrer avec sous le bras en courant! Grass roots qui s'est fait piller par un groupe organisé.. Bref...
Un bon voyage, je n’étais pas revenu à la Spannabis, trop commerciale, trop de viande, bref....
Là je fus surpris, les CSC ont vachement évolués en terme de qualité et d'offres produits, la spannabis redevient intéressante essayant de se positionner comme l'une des foires incontournables d’Europe. A voir comment cela va évoluer avec des concurrentes de poids comme Vienne ou Prague. (Prochains voyages pour la team? )
Bref, du bon, à refaire
Ps: Pour le fun, mon système de suivit d'activité a relevé plus de 120km de marche durant la période de mercredi à lundi
L’usage légal du cannabis évolue dans le monde, notamment en raison de la multiplication des lois autorisant sa consommation pour motif thérapeutique. Le gouvernement néerlandais va autoriser, à titre expérimental, la production du cannabis d’État dans une dizaine de communes.
Photo:La production de cannabis est strictement interdite aux Pays-Bas. | AFP
Contrairement à une idée reçue, le cannabis n’est pas complètement légalisé aux Pays-Bas. Le pays, réputé pour sa grande tolérance envers les drogues, perd doucement mais sûrement sa place de pionnier. Dans ce nouveau contexte de concurrence internationale, le gouvernement libéral de Mark Rutte veut reprendre la tête de la course, poussé par le parti D66, très libéral sur les questions sociétales et actif au sein de la coalition au pouvoir. Pour lui, l’actuelle « politique de tolérance » envers les drogues douces est insuffisante.
Lire aussi : Luxembourg. Vers la légalisation du cannabis à usage thérapeutique
Pire, elle est hypocrite et ambiguë. Seule la vente de cannabis est autorisée, dans des lieux définis, les fameux coffeeshops, et limitée à cinq grammes par achat et par personne. La production, elle, est strictement interdite. Ce qui pose un problème d’approvisionnement. « L’État dit : Tu peux vendre mais tu n’as pas le droit de produire. Avant d’arriver dans nos commerces, la marchandise est jugée illégale, explique Marijke, gérante du « meilleur coffeeshop des Pays-Bas » à La Haye, selon un classement de la section jeune du parti D66. Pour l’instant, nous sommes obligés de nous fournir auprès de réseaux criminels. »
« Plaque tournante »
En 2017, l’agence européenne de police Europol décrivait les Pays-Bas comme « la plaque tournante du cannabis en Europe » et pointait le chemin du crime organisé : de la production dans le Rif marocain jusqu’aux ports néerlandais de Rotterdam et belge d’Anvers. Le tout avec de « nécessaires complicités de haut niveau », au départ de la marchandise comme à l’arrivée.
Après plusieurs scandales d’État, le gouvernement néerlandais pense avoir trouvé la solution. Il va autoriser, à titre expérimental, la production du cannabis d’État dans une dizaine de communes. « On espère qu’il ne sera pas obligatoire et surtout que l’on pourra choisir de vendre un autre type d’herbe », s’inquiète la gérante Marijke. Selon elle, il y a de fortes chances que le principe actif de la drogue d’État offre moins d’effets sur les consommateurs et ses clients pourraient « bouder les coffeeshops au profit du marché noir. »
À lire aussi Au Canada, le business est déjà lancé
Une inquiétude d’autant plus fondée que de nombreux responsables politiques néerlandais voient les coffeeshops d’un mauvais œil. Ils seraient source de nuisances. Le maire de Rotterdam, Ahmed Boutaleb, plaide pour leur disparition au profit de distributeurs automatiques, de sites de commande par Internet et même d’une vente en pharmacie.
La Creuse, nouveau laboratoire de la légalisation du cannabis pour un usage médicinal. C’est en tout cas le projet du président du Grand Guéret Eric Corréia pour redynamiser l’économie locale. Dimanche 18 mars à 11h30. Présentation : Angélique Martinez
Mais ce sujet de la légalisation du cannabis avec objectif thérapeutique est sensible en France. Cette thématique pose des problèmes de légalité et de volonté politique. Même si la France est régulièrement en tête des classements européens pour la consommation de cannabis.
Les invités
- Eric Corréia, président de l'agglomération Grand Guéret et conseiller régional PS qui porte ce projet expérimental de cannabis thérapeutique
- Florent Buffière pour l'association Norml qui milite en faveur du cannabis au niveau national
- Baptiste Nicaud, maître de conférence en droit pénal à l'université de Limoges
- Philippe Nubupko psychiatre responsable du centre Bobillot pole d'addictologie au CH Esquirol
Extrêmement appréciée de ses clients pour son professionnalisme et son souci du détail, elle craint depuis toujours de se faire prendre. Et même lorsque les comestibles seront légalisés, elle devra continuer d’œuvrer dans l’ombre.
Photos courtoisie / Betty Cracker
Si les produits comestibles à base de cannabis ne seront pas en vente avant un an au moins, après la légalisation, certaines activités connexes ont déjà démarré et continuent de fleurir. C’est du moins ce que nous dit une boulangère bien respectée qui confectionne des desserts spéciaux.
On a rencontré « Betty Cracker », 34 ans, la femme derrière la légendaire The Original Betty à Montréal. Au cours des 10 dernières années, elle s’est affairée à produire des desserts infusés de cannabis dans sa propre cuisine. Il va sans dire que tout cela s’éloignait énormément de ses antécédents dans l’industrie de la mode.
Avec une attitude aussi sucrée que ses desserts, Betty s’est gagné une réputation de fournisseuse de confiance, produisant au moins 1000 produits par semaine pour une vaste gamme de clients :de la maman à plein temps cherchant son chill au patient atteint du cancer cherchant à soulager sa douleur. Mais, bien qu’elle soit comblée par son travail, qui consiste à aider les autres à se sentir bien, elle craint toujours de se faire prendre. Même lorsque les comestibles seront légalisés, elle ne pourra pas tenir de boutique privée en raison du strict monopole d’État pour la vente de cannabis et de produits dérivés.
J’ai récemment discuté avec elle des rouages de The Original Betty et de son rêve de voir ses affaires être légitimées, afin qu’elle n’ait plus à restreindre sa passion entre les quatre murs de sa cuisine.
VICE : D’où te vient ta passion pour le cannabis? Betty : Dans ma jeune vingtaine, j’étais barmaid pour aider à payer mes études universitaires. J’étais aux premières loges pour voir les ravages de l’alcool sur mes collègues et les clients. Il faut dire que ça ne m’a jamais vraiment intéressée [l’alcool]; le cannabis changeait mon état d’esprit avec des effets mineurs sur ma vie quotidienne.
Comment es-tu passée de l’industrie de la mode au marché noir?
J’ai voulu trouver une façon d’accéder de façon sécuritaire au cannabis. J’ai commencé par organiser des événements, comme des ateliers sur le cannabis, pour éduquer la communauté [de consommateurs]. J’ai réalisé que mon objectif était d’aider les gens, plus particulièrement ceux qui sont malades. Le bouche-à-oreille a fait son effet et la demande s’est accrue. Honnêtement, ce n’était pas mon emploi rêvé. Mais étant dans l’industrie de la mode, j’ai toujours été passionnée par les tendances et l’avant-gardisme.
Comment obtiens-tu ton herbe?
La première étape a été d’obtenir un permis de possession auprès de Santé Canada, qui m’a fourni un accès sécuritaire – plutôt que de passer par l’industrie clandestine – et la capacité de posséder plus que ce qui est permis par personne avec une prescription du médecin.
Quels sont tes meilleurs vendeurs?
Certainement les biscuits parce que j’en ai 20 variétés. Les gens aiment aussi le maïs soufflé au caramel et les brownies, bien sûr. Pour ceux qui sont malades, je fais des desserts sans trop de sucre. Quant aux recettes, j’y vais vraiment avec les tendances, mais j'adore Ricardo! J'ai aussi un herboriste qui me guide.
Donc, tu abuses de ton permis de possession et vends une substance inscrite à l’annexe II de la Loi réglementant certaines drogues et autres substances . Qu'est-ce qui te différencie des revendeurs?
J’ai toujours vu cette aventure comme une initiative de recherche et de développement. Je me vois comme une activiste tentant de faire progresser les possibilités de transformation du cannabis. Ma philosophie est aussi de traiter les autres de la façon dont je souhaiterais être traitée. Je ne fais que leur offrir le meilleur service qui soit. Chaque produit est fait avec la plus grande attention portée sur les détails : des ingrédients de qualité, de sacs et autocollants « eat me for pleasure ». Souvent, les revendeurs vous traitent like shit. Mais je suis toujours inquiète de l’illégalité.
Sur ce point, j’imagine que tu as connu la peur de te faire prendre.
Bien sûr. Certains m’ont décrit comme une « paranoid android ». Bien que The Original Betty soit populaire, mes activités sont toujours clandestines. Par-dessus tout, je m’assure que le tout soit bien contrôlé et confiné pour réduire les risques. Écoute, mon but n’est pas d’avoir de nouveaux clients, mais, quand quelqu’un m’approche, je demande une référence.
Si tu te faisais prendre, quelles seraient les conséquences?
Je peux compter sur le meilleur avocat criminel qui soit. Il me dit souvent que, si l’on considère que je n’ai pas de dossier criminel, et que la majorité de ma clientèle est composée de patients malades, je devrais être en mesure d’éviter la prison. Les autorités ont mieux à faire que d’essayer de m’attraper. Mais les conséquences pourraient être une résidence surveillée et sans doute quelques amendes. Tout ceci est encore une zone grise pour moi.
J’imagine qu’il est possible que tu demeures dans cette zone un certain temps. Pourquoi penses-tu que le gouvernement est si incertain quant aux produits comestibles à base de cannabis?
Contrairement à l’alcool, vous ne pouvez pas toujours mesurer votre tolérance aux comestibles puisque ceux-ci n’affectent pas tout le monde de la même façon. C’est probablement de là que vient la peur : les gens peuvent tomber en « coma vert » lorsqu’ils en mangent trop.
Prévois-tu des conséquences majeures à cause de cette décision?
Le gouvernement sait que le marché existera aussi longtemps qu’ils fourniront du cannabis aux gens…
Même lorsque les comestibles seront légalisés en 2019, les détaillants privés seront interdits au Québec, car la Société québécoise du cannabis aura le monopole. À quoi ressemblera ton futur?
Je vise la fusion avec un producteur commercial. Cela me donnerait l'opportunité d'appliquer mes connaissances et de donner aux gens ce qu'ils veulent. C’est ce que je dois faire pour survivre. Je suis tout à fait consciente que je n’aurai jamais de boutique : c’est notre réalité. Leave it to Québec to fuck it all up. Les monopoles, ça m’attriste. Ce sont toujours les mêmes familles qui ont tout.
L'équipe de NORML France a reçu il y a quelques heures la loi de programmation de la justice 2018-2022 présentée par la Ministre Nicole Belloubet.
Photo: Nicole Belloubet et Gérard Collomb.
"C'est officiel, le gouvernement a tranché, l'amende forfaitaire délictuelle sera de 300€ (minorée 250€ si elle est payée dans les deux semaines, majorée à 600€ si c'est après 40 jours). L'amende forfaitaire ne sera pas employée si vous êtes en état de récidive légale.
Par conséquent, si vous avez déjà été condamné pour usage de cannabis, demain, cette amende forfaitaire ne vous concernera pas.
En revanche, si vous n'avez jamais été condamné ou que vous n'êtes jamais passé devant le juge, l'amende forfaitaire vous permettra d'éviter une inscription au casier judiciaire si vous payez évidemment l'amende dans les temps.
Le gouvernement a donc fait un choix, il a décidé de punir plus, de participer à la marginalisation des citoyens et intègre la disposition de l'amende forfaitaire, non pas dans une vraie loi sur les drogues, mais dans un paragraphe caché dans plus de 82 pages de dispositions. Il souhaite vraisemblablement cacher le sujet et faire passer cette mesure dans l'indifférence totale.
Cette initiative politique va dans le mauvais sens, elle constitue un outil supplémentaire pour pérenniser la guerre économique contre les citoyens.
C'est tout simplement inacceptable."
- Béchir Bouderbala. Dir. des affaires juridiques
ENQUETE - A l'occasion de la soirée spéciale de France 2 ce mercredi «La Drogue un échec Français», «20 Minutes» se penche sur la difficile lutte contre le trafic de cannabis...
1,4 million de personnes consomment régulièrement du cannabis en France (illustration)
— Gendarmerie nationale/ DR
20 Minutes est partenaire de la soirée spéciale de France 2 ce mercredi «La Drogue un échec Français».
Depuis des dizaines d’années, les gouvernements successifs prennent des mesures pour lutter contre les trafics de cannabis.
Alors que la France est l’un des pays les plus répressifs, le nombre de consommateurs est un des plus élevés d’Europe. Résultat, des voix s’élèvent pour demander la légalisation de ce produit.
Retour en 2015. Alors ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve annonçait au Parisien une salve de mesures chocs destinées à éradiquer les trafics de drogue qui pullulent dans Saint-Ouen ( Seine-Saint-Denis). Pourtant, trois ans plus tard, force est de constater qu’il est toujours aussi facile de se procurer une barrette de shit en se rendant sur l’un des multiples points de deal de la ville. « Même s’il est en partie moins visible, le trafic de drogue est ici toujours aussi important qu’avant », observe Eddy Sid, porte-parole du syndicat Unité SGP Police-FO en Ile-de-France.
>> A lire aussi : Drogue à Saint-Ouen : "S'en prendre aux consommateurs est la plus mauvaise des solutions"
« Les moyens n’ont pas suivi »
Les policiers parviennent bien de temps en temps à démanteler des trafics et à saisir d’importantes quantités de drogue. Mais ils sont loin d’être assez nombreux pour mener bataille contre les trafiquants et leur armée de petites mains. A Saint-Ouen, la Bac (Brigade anticriminalité) ne compte que dix agents, et la BST (brigade spécialisée de terrain) à peine le double. Pourtant, ces deux unités sont en première ligne. « Des grandes annonces ont été faites, mais derrière, les moyens n’ont pas suivi », déplore Eddy Sid qui dénonce aussi le manque de policiers chargés de « mener les investigations pour faire tomber, ensuite, les réseaux, ou faire en sorte qu’ils ne se reconstituent pas trop vite ».
>> A lire aussi : Une ville sous emprise : Saint-Ouen ou la loi du cannabis
La situation à Saint-Ouen n’est pas exceptionnelle. A l’occasion de la soirée spéciale de France 2 ce mercredi intitulée : « La Drogue un échec Français », 20 Minutes se penche sur la lutte contre le cannabis. « Il y a en France une consommation de cannabis à laquelle vient répondre un trafic extrêmement organisé », explique Michel Kokoreff, professeur de sociologie à l’université Paris 8, auteur du livre La drogue est-elle un problème ? *. Selon un rapport de l’OFDT (Observatoire français des drogues et des toxicomanies), paru en juin 2017, le nombre de consommateurs reste stable : quatre Français sur dix auraient déjà expérimenté le cannabis et 1,4 million de personnes en fument régulièrement, dont 700.000 quotidiennement. Ainsi, « la manne financière issue du trafic de stupéfiants favorise la multiplication des réseaux et points de vente », indiquent les analystes du Sirasco (Service d’information, de renseignement et d’analyse stratégique sur la criminalité organisée) dans leur dernier rapport dévoilé en octobre 2017.
« Vider la mer à la petite cuillère »
Dans la majorité des cas, la résine consommée en France est importée du Maroc via l’Espagne, par voie terrestre ou maritime. L’herbe, elle, est souvent acheminée depuis les Pays-Bas. En 2016, les services répressifs français ont saisi 71 tonnes cannabis, 6 tonnes et demie de moins qu’en 2015. Et plus de 180 tonnes de ce produit ont été saisies en mer Méditerranée. Malgré ces prises belles prises, un enquêteur lillois avait confié un jour à 20 Minutes qu’il ne se faisait pas d’illusion quant aux importantes quantités qui parvenaient à rentrer sur le territoire sans être interceptées. Et ce dernier d’ajouter : « On a l’impression d’essayer de vider la mer à la petite cuillère. » Michel Kokoreff affirme que les autorités ne parviennent à mettre la main que sur 10 % de la drogue qui arrive en France.
>> A lire aussi : Libérez l’herbe ! Entretien avec Patrick Mennucci, à l'origine d'un Appel pour la légalisation du cannabis
Pour autant, il ne faut pas croire que le trafic de cannabis permet à tous les membres des réseaux de s’enrichir. Le professeur de sociologie estime que « ceux qui gagnent vraiment beaucoup d’argent sont minoritaires ». Il qualifie les vendeurs, les guetteurs et les nourrices de « smicards du business » qui se font « un peu d’argent qu’ils flambent » ou qui sert à payer un avocat en cas d’arrestation. Une main-d’œuvre qui semble inépuisable pour les têtes de réseau. Il s’agit souvent de jeunes « broyés par un système scolaire qui ne voulait pas d’eux », qui ont en commun « la pauvreté » et « l’absence de perspectives d’emploi », notent les auteurs d’une étude très fouillés réalisée en 2013 pour l’ORDCS (Observatoire régional de la délinquance et des contextes sociaux).
« L’un des pays les plus répressifs »
La multiplication des points de vente entraîne une concurrence féroce entre les réseaux qui n’hésitent plus à s’armer de kalachnikov pour essayer d’éliminer leurs concurrents. En 2016, « sur le ressort de la DIPJ [Direction interrégionale de la police judiciaire] de Marseille, 38 faits visant 51 victimes ont été recensés », écrivent les analystes du Sirasco, soulignant que « la région parisienne est moins impactée » par les règlements de compte puisque 23 cas avaient été recensés cette même année, impliquant 25 victimes. « Les dealers ont plus peur les uns des autres que la police », poursuivent les auteurs du rapport de l’ORDCS, soulignant qu’il est « bien plus difficile de sortir du trafic que d’y entrer ». « Certains le regrettent amèrement a posteriori. »
>> A lire aussi : Non à la contravention pour usage de drogues
« Nous vivons dans l’un des pays les plus répressifs, et pourtant, c’est un de ceux où la consommation de cannabis est la plus élevée. C’est qu’il y a quelque chose qui ne marche pas », estime Michel Kokoreff. La législation française punit lourdement le trafic, mais également la consommation de drogue. Les usagers risquent une peine maximale de 1 an d’emprisonnement et de 3.750 euros d’amende. Mais dans les faits, ces derniers, ne sont sanctionnés que par « de simples rappels à la loi ou des amendes de faible montant », a reconnu en juillet dernier Gérard Collomb, devant les députés de la commission des Lois de l’Assemblée nationale.
Contraventionnalisation
« La réponse pénale n’est pas adaptée car aujourd’hui, les tribunaux sont engorgés et il y a des affaires beaucoup plus importantes à gérer que celles impliquant des consommateurs de stupéfiants », soutient le porte-parole d’Unité-SGP Police FO. Par ailleurs, la procédure est si lourde que, lorsque les policiers trouvent une petite quantité de cannabis, ils préfèrent la détruire et laisser partir le consommateur afin de ne pas perdre de temps et de chercher des quantités de drogue plus importante, nous avaient confiés certains d’entre eux. C’est notamment pour cette raison que le gouvernement a récemment annoncé son intention de contraventionnaliser l’usage de cannabis.
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Les personnes interpellées avec une petite quantité paieront une amende qui pourrait être éventuellement assortie de poursuites pénales. Michel Kokoreff, lui, estime qu’il s’agit d’une « mesurette » qui ne dissuadera pas les usagers de cannabis d’en acheter. Il considère en revanche que légaliser ce produit permettrait d’assécher le trafic dans les cités, à l’Etat de contrôler la qualité du produit vendu, de gagner de l’argent et d’investir davantage dans la prévention. Les forces de l’ordre pourraient aussi se concentrer sur les autres trafics, qui ne sont pas aussi importants.
« Un débat qui semble impossible »
Dans un rapport datant de 2014, la Fondation Terra Nova expliquait également que « la politique de répression est en échec en France » et préconisait « la légalisation de la production, de la vente et de l’usage du cannabis dans le cadre d’un monopole public ». Cette solution, ajoutait le think tank proche du PS, « permettrait de fixer le prix à un niveau plus élevé qu’aujourd’hui de manière à garantir une relative stabilité du nombre de consommateur et du volume consommé ». « Mais en France, regrette Michel Kokoreff, la légalisation du cannabis est un débat qui semble impossible. Jusqu’à maintenant. »
* « La drogue est-elle un problème ? », de Michel Kokoreff, ISBN n°978-2-228-90476-6, 304 pages, 9,15 euros
ÉDITO - La marijuana, cette drogue désormais libéralisée dans une trentaine d'États américains, déchaîne un boom économique sans précédent jusqu'à Wall Street. Après la bulle de l'Internet, la bulle de la fumette...
Cannabis : "La fumette découvre l'économie de marché", décrypte François Lenglet Crédit Image : RTLnet | Crédit Média : RTLnet | Date : 13/03/201
Une révolution capitaliste : c'est ce qu'est en train de connaître le secteur de la fumette, alors que la Californie vient de libéraliser l'achat et la consommation du cannabis pour ce qu'on appelle "l'usage récréatif", et non plus seulement l'usage médical.
Des distributeurs entrent en Bourse. L'un d'entre eux est coté depuis quelques jours au Nasdaq, la Bourse des valeurs technologiques américaines. Les titres qu'il a mis en vente se sont littéralement arrachés, comme au bon vieux temps des valeurs de télécommunications.
Microsoft a même développé un logiciel spécifique pour faciliter la traçabilité des plans. Philip Morris, fabricant de cigarettes, réfléchirait à investir dans ce marché émergent.
Source: rtl.fr
Aux Etats-Unis, depuis l’entrée en vigueur de la légalisation de l’usage récréatif au 1er janvier, la Californie vit une nouvelle ruée vers l’or ou plutôt vers l’or vert, car on parle là-bas d’un véritable « green rush ».
Le Golden State est en effet devenu le plus gros marché mondiale de l’herbe avec des retombées économiques déjà importantes.
Chocolat, thé, bonbons, huile, créme corporelle, vaporette ou joints : le cannabis se consomme et se décline à toutes les sauces depuis janvier en Californie. A l’entrée, points de vente de plus en plus haut de gamme et de plus en plus nombreux, les files d’attente ne désemplissent pas. Mais l’herbe se fait aussi livrer directement à domicile grâce à une application pour smartphone.
De l’aveu des autorités californiennes, le marché de la marijuana est « énorme ». Si l’usage thérapeutique du cannabis est légal depuis 1966 en Californie, son usage récréatif a été autorisé par référendum en 2016 et sa légalisation pour adultes est entrée en vigueur le 1er janvier 2018.
Un marché de six, huit, peut-être même à 10 milliards de dollars par an : « Nous ne le savons pas encore car nous commençons à peine, nous sommes en cours d’évaluation en fonction du nombre de licences accordées aux vendeurs et aux producteurs mais cela dépasse déjà toutes nos attentes » explique Alex Traverso, du Cannabis Control bureau, l’instance californienne de régulation du cannabis.
Le premier mois de la légalisation, 2 500 licences ont déjà été accordées et la liste d’attente est encore longue poussant les autorités à organiser des loteries de façon à réguler ce marché. Taxée autour de 30%, la vente de cannabis assure aussi une nouvelle source de revenus à la Californie. Les estimations basses de l’instance de régulation prévoient un milliard de revenus d’impôts sur les trois premières années.
La seule crainte des professionnels de l’industrie du cannabis en Californie : que les autorités fédérales et l’administration Trump excédée par cette légalisation parviennent à fermer ce nouveau marché. Car si le cannabis est légal en Californie comme dans sept autres Etats, il est toujours illégal à l’échelon fédéral aux Etats Unis, considéré par la justice au même titre que des drogues dures, comme l’héroïne.
Les délinquants qui purgent une peine pour une première et deuxième infraction sont passibles d'amendes, plutôt que de sanctions pénales, en vertu d'un nouveau projet de loi
Un Israélien fume un joint à Jérusalem le 20 avril 2017 lors d'un rassemblement
au jardin des roses, en Israël (Crédit : AFP PHOTO / THOMAS COEX)
Les législateurs ont fait avancer mercredi un projet de loi visant à décriminaliser l’usage personnel de la marijuana récréative, en imposant des amendes plutôt que des sanctions pénales pour les délinquants ayant commis une première et deuxième infractions.
Le projet de loi a été approuvé en première lecture à la Knesset avec 38 députés en faveur, et aucun député ne s’y est opposé. Il doit encore passer deux autres lectures avant de devenir une loi.
Selon le projet de loi soutenu par le ministre de la Sécurité intérieure, Gilad Erdan, dont le bureau supervise la police, ceux qui ont commis une première infraction seraient condamnés à une amende de 1 000 shekels, mais aucune poursuite pénale ne serait lancée. Cette somme serait doublée lors de la deuxième infraction.
Les personnes arrêtées pour la troisième fois pourraient encore échapper aux poursuites à condition d’accepter un certain nombre de mesures possibles, notamment la perte de leur arme à feu ou de leur permis de conduire et leur participation à un programme de réhabilitation. Seuls ceux qui ont fumé en public à une quatrième occasion seraient passibles d’inculpations criminelles.
La proposition de loi prévoit également que les mineurs de moins de 18 ans soient poursuivis pénalement s’ils refusaient un programme de réhabilitation.
Une Israélienne fume un joint à Jérusalem le 20 avril 2017 lors d’un rassemblement au jardin des roses, en Israël (Crédit : AFP PHOTO / THOMAS COEX)
Présentant la proposition de loi à la Knesset mercredi, Erdan a déclaré que l’objectif de la proposition de loi était d’éviter de ternir la réputation des Israéliens qui ne fument pas régulièrement de la marijuana.
Le plan d’Erdan ne précisait pas la quantité de marijuana qui serait passible de sanctions, mais l’Autorité anti-drogue a recommandé dans le passé que les amendes ne s’appliquent que pour la possession de plus de 15 grammes de marijuana.
Gilad Erdan, le 31 décembre 2017. (Crédit : Tomer Neuberg/Flash90)
« Cette loi est loin d’être parfaite, mais c’est un pied dans la porte sur le chemin de la légalisation complète », a déclaré la députée Meretz Tamar Zandberg, qui a défendu la question.
« Il y a beaucoup de travail à faire », a-t-elle ajouté.
Parmi les pays occidentaux, Israël a déjà l’un des taux d’utilisation légale de la marijuana les plus élevés par habitant, avec plus de 21 000 personnes autorisées à utiliser ce médicament.
Israël est bien connu en tant que pionnier du cannabis médical. Il y a deux ans, le gouvernement a approuvé un plan initié par le ministre ultra-orthodoxe de la Santé Yaakov Litzman de l’époque pour assouplir certaines exigences en matière de cannabis médical.
Ce plan visait à augmenter le nombre de médecins qui peuvent prescrire du cannabis aux patients, à limiter le nombre de cultivateurs de marijuana, à rendre le cannabis disponible dans les pharmacies agréées et à éliminer le permis du ministère de la Santé pour que l’ordonnance du médecin soit suffisante.
En mars dernier, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré qu’Israël irait de l’avant avec la dépénalisation du cannabis pour usage personnel, quoique de manière « prudente et contrôlée ».
« D’un côté, nous sommes ouverts à l’avenir », a déclaré Netanyahu avant d’ajouter que « nous comprenons aussi les dangers et nous allons essayer d’équilibrer les deux choses ».