"Je travaille de façon 100% légale" : un producteur de cannabis thérapeutique du Vaucluse réclame une loi
Par Canna meric, dans Thérapeutique,

"Je travaille de façon 100% légale" : un producteur de cannabis thérapeutique du Vaucluse réclame une loi
De plus en plus de magasins français vendent du CBD, une molécule extraite de la plante de chanvre et qui aurait des vertus thérapeutiques. Dans le Vaucluse, où nous nous sommes rendus, Yohan déplore le vide juridique qui entoure sa production.
 
 
Au pied du massif du Luberon, sous un soleil de plomb, deux amis de Yohan sont venus lui donner un coup de main. Ce vendredi 1er juin, dans sa ferme du Vaucluse, cet agriculteur de 39 ans ne sait plus où donner de la tête. Quand il parle du succès grandissant des produits à base de cannabidiol, plus connu sous le nom de CBD, ce producteur de chanvre est soudain ému. "On l'avait rêvé", lâche-t-il, le sourire jusqu'aux oreilles.
Un aboutissement pour cet ancien Parisien, ex-commercial dans de grandes entreprises, qui a effectué son "retour à la nature" il y a quatre ans, en reprenant les terres familliales. Mais il déplore aussi le flou qui encadre sa production, que beaucoup confondent encore avec le THC, la substance psychotrope également contenue dans le cannabis.
Si la consommation du CBD n'est pas interdite, aucun cadre légal ne précise les conditions de son utilisation. Une situation "intenable", selon plusieurs producteurs de chanvre interrogés par franceinfo. Mais depuis que la ministre de la Santé Agnès Buzyn s'est exprimée en faveur de recherches sur le sujet, l'espoir de voir une évolution à moyen terme renaît. D'autant que l'opinion publique semble favorable à une évolution de la loi sur le sujet. Selon une étude* révelée par franceinfo, 82% des sondés seraient favorables à une régulation du cannabis afin de permettre un "usage médical encadré".
 
"J'ai retrouvé le sommeil"
Si Yohan refuse de révéler les chiffres de ventes de son site internet, il affirme avoir du mal à faire face à la demande. Son amie Jade, atteinte de spondylarthrite ankylosante, une maladie douloureuse des articulations, est venue lui rendre visite pour acheter une fiole d'huile de CBD, à 39 euros les 20 ml.
Le cannabidiol aurait des propriétés anti-inflammatoires et des effets antidépresseurs, selon des "preuves préliminaires" d'études "très sérieuses", rapporte L'Express. "Les médicaments que je prenais contre la douleur n'étaient pas satisfaisants, affirme Jade. Lorsque j'ai commencé à prendre du CBD, j'ai retrouvé le sommeil et une vie sociale presque normale". 
 

Des plants de chanvre en période de floraison poussent sur la parcelle de Yohan, un producteur d'huiles de CBD et de fibres de chanvre, dans le Vaucluse, pendant l'été 2017. (Canebounes / Franceinfo)
 
Yohan hoche la tête. "C'est aussi pour eux que je fais ça, ajoute l'agriculteur. J'ai de la compassion pour les gens". L'ancien commercial déplore le vide juridique autour de la molécule, qui empêche selon lui les médecins de profiter du CBD pour "soigner les gens". Il espère que des cliniques pourront prochainement "se spécialiser autour du cannabis". 
 
Le nom botanique du chanvre est Cannabis sativa L, d'où la confusion qui existe parfois entre la plante aux effets psychoactifs, habituellement appelée "cannabis", et la production de chanvre industriel, qui est utilisé dans le bâtiment, le textile, etc.
Il s'agit de variétés différentes de la même plante. La loi française interdit la culture et l'utilisation industrielle de cannabis à fort taux de THC, considéré comme stupéfiant. La "culture, l'importation, l'exportation et l'utilisation industrielle et commerciale" de la plante sont autorisées, à condition que le taux de THC, une molécule psychotrope, soit inférieur à 0,2%, précise l'arrêté du 22 août 1990.
 
"On travaille avec les gendarmes"
Autre condition édictée par le texte : seule l'exploitation des fibres et des graines est autorisée, ce qui pose problème pour l'extraction du CBD. Les fleurs contiennent plus de molécules actives que la tige et les graines. Yohan, lui, l'assure : "Je travaille de façon 100% légale", précisant même qu'il "travaille avec les gendarmes". "On veut travailler la plante légalement dans son intégralité", ajoute-t-il. Pour ce qui est des fleurs, il élude : "On ne va pas les jeter".
D'autres producteurs ont eu plus de mal à s'entendre avec les gendarmes. En février dernier, deux tonnes d'huile de CBD étaient saisies dans les Alpes-de-Haute-Provence. Dans une autre exploitation du sud-est de la France, deux propriétaires d'une exploitation de chanvre ont vu leur production saisie et ont été placés en garde à vue pour fabrication illicite de stupéfiants en bande organisée.
La justice leur reproche d'avoir dépassé le taux légal. Si la procédure est toujours en cours, un employé contacté par franceinfo affirme avoir vécu "un traumatisme" lorsqu'il est emmené "pour la première fois de sa vie" à la gendarmerie, en décembre 2017. "Ils nous ont reproché de produire des plants avec un taux supérieur à 0,2% et de vendre des fleurs", rapporte-t-il à franceinfo.
 
Briser la barrière psychologique
Pour briser la barrière psychologique que constitue encore le travail du cannabis, qui peut traîner une image liée de près ou de loin à la drogue, les associations veulent surtout informer. Pour ces organisations, le succès du CBD prouve que les idées évoluent de jour en jour, surtout dans les régions où le cannabis thérapeutique apparaît comme une aubaine économique. Le 23 mai dernier, l'association NormL organisait une réunion publique à Guéret, dans la Creuse. L'événement a fait salle comble.
Leurs efforts semblent porter ses fruits. A l'Assemblée, de plus en plus de parlementaires s'intéressent à la question. Le député du Vaucluse Jean-Claude Bouchet, "pas spécialiste de la question", affirme à franceinfo être en train de rédiger "une question écrite" au gouvernement sur le sujet. "On est entre deux univers, déplore-t-il. A la fois on peut commercialiser le CBD et, d'un autre côté, ce n'est pas considéré comme un médicament. Il faut donc alouer des moyens de recherche pour évoluer sur la question".
Yohan envisage quant à lui de s'associer avec d'autres producteurs et de convaincre des amis agriculteurs de se lancer dans la production de chanvre, "qui fait tout mieux que les autres plantes", répète-t-il, en bon commercial.
 
Source : francetvinfo.fr
 
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Un médecin de Clermont-Ferrand milite pour le cannabis thérapeutique
Par mrpolo,
Médicalement peu dangereux, mais souffrant d’une image de drogue. Pourtant, des milliers de malades consomment du cannabis pour leur bien-être. Certains médecins préféreraient encadrer cette pratique. C'est le cas de Nicolas Authier, chef du service de pharmacologie médicale au CHU de Clermont-Ferrand.   Photo d'illustration © Lars Hagberg   Nicolas Authier est chef du service de pharmacologie médicale au CHU de Clermont-Ferrand. Il s’est fait remarquer le 14 mai avec un article intitulé « Pourquoi nous devrions expérimenter le cannabis thérapeutique en France ».
 
Vous êtes pour un cannabis thérapeutique très encadré ?
Soit on l’autorise sans demander qui prescrit, pour quelle maladie, qui fait pousser le cannabis… Et alors c’est de l’hypocrisie. C’est presque une dépénalisation.
Ou alors, on encadre ça. Parce qu’un médecin ne va jamais prescrire un joint à fumer. C’est mauvais pour la santé. Surtout, ça permettrait de libérer la parole de tous ces gens qui s’automédique avec du cannabis.
 
C’est pour eux que vous voulez encadrer. Parce qu’on ne peut pas prendre le risque qu’ils consomment n’importe quoi ?
J’en ai encore rencontré un ce matin. Parfois, des gens qui ne fumaient pas avant. Même pas de tabac. Certains nous amènent ce qu’ils consomment et on le teste pour eux. Le cannabis ne soigne pas tout, mais on sait que c’est efficace contre les douleurs chroniques, les nausées liées à la chimio ou la spasticité (problème musculaire, N.D.L.R.). Le but n’est pas de remplacer les traitements traditionnels. Le cannabis ne viendrait qu’en troisième ou quatrième option. Un plus.
Cannabis thérapeutique : une filière pourrait voir le jour d’ici un an selon le député de la Creuse
On est sûr de l’efficacité ?
Il y a beaucoup d’études, mais sur des panels très réduits. Parce que ça coûte très cher. Il faudrait qu’un laboratoire pharmaceutique s’en empare. Mais pour eux, ce n’est pas très lucratif. Il faudra certainement passer par un financement étatique.
 
Source : Observatoire français des drogues et des toxicomanies

Il n’y a pas de risque de dépendance ?
Déjà, le cannabis en soi est peu addictif. Moins que le tabac ou la cocaïne. C’est un peu équivalent à l’alcool. 
Avec le cannabis thérapeutique, le risque est encore plus faible. Pas plus qu’avec la Codéine, dérivé de l’opium. Ou avec les anxiolytiques.
L’Agence du médicament n’est pas contre passer à l’expérimentation. Elle l’a déjà autorisée pour tester les effets au volant.
  Alors, ça bloque où ?
Le cannabis thérapeutique pâtit d’une image de drogue. Pourtant, la morphine ne pâtit pas d’être un dérivé de l’héroïne. Le frein, c’est que le cannabis thérapeutique soit l’ouverture à la dépénalisation du cannabis. Mais c’est un frein politique. Les médecins ne peuvent pas s’occuper de politique. Pourtant, le cannabis thérapeutique existe déjà en Suisse, en Espagne, en Allemagne, bientôt en Italie…
 
Il est déjà autorisé la vente de cannabis sans THC. 
Oui, avec seulement le CBD (cannabidiol). L’autre principe actif. Mais pour que ce soit efficace thérapeutiquement, il faut les deux. Et selon leur dosage, les effets sont différents. On peut imaginer différentes posologies, adaptées aux pathologies, selon les dosages.
Source : Observatoire français des drogues et des toxicomanies

Selon vous, la frontière entre cannabis thérapeutique et récréatif est très floue. 
Oui. Les gens qui fument un joint pour dormir le soir. Ou pour déstresser d’une journée de travail. On ne peut pas parler de récréatif. Est-ce qu’on n’est pas déjà dans l’automédication ?
 
Vous pensez qu’on s’achemine quand même vers une autorisation ?
On trouvera facilement des gélules. On trouvera facilement du cannabis standardisé, fiable dans le temps comme Bedrocan aux Pays-Bas qui fournit entre autre le Canada. La seule question, c’est de savoir qui va financer la recherche. 
 
Par Simon Antony
 
Source: lamontagne.fr
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Le débat sur la légalisation contrôlée du cannabis doit être engagé selon Renaud Muselier
Par mrpolo,
Invité de France Bleu Provence matin, le président de la région Sud Provence-Alpes-Côte d'Azur affirme avoir beaucoup évolué sur ce dossier après un nouveau règlement de compte dans la nuit de samedi à dimanche sur le Vieux-Port à Marseille. Renaud Muselier critique aussi l'abandon des quartiers.
 
Renaud Muselier, président de la région Sud Provence-Alpes-Côte d'Azur © Maxppp -
Marseille, France
Invité de France Bleu Provence matin, Renaud Muselier estime que la légalisation contrôlée du cannabis "est une piste à étudier" après un nouveau règlement de compte qui a coûté la vie à un homme de 22 ans dans la nuit de samedi à dimanche sur le Vieux-Port à Marseille (Bouches-du-Rhône). 
   
Renaud Muselier qui lance ce lundi officiellement la marque "Sud Provence-Alpes-Côte d'Azur" affirme "avoir beaucoup évolué sur le sujet". "En tant que médecin, j'ai longtemps été complètement défavorable surtout pendant la période d'adolescence" explique le président de la région Sud Provence-Alpes-Côte d'Azur qui indique qu'"une mesure doit maintenant être prise". 
 
 
Renaud Muselier a comparé les dispositifs qui existent dans plusieurs pays notamment les Etats-Unis où des états comme la Californie ont légalisé le cannabis. Il considère aujourd'hui que la piste d'une légalisation sous contrôle de l'Etat "doit être étudiée en France". "Quand on voit ce qui se passe dans les quartiers, on se rend compte que les dealers vendent de la merde, du goudron et une fois mélangé, cela fusille le cerveau" avant de souligner qu'il y a un paradoxe dans ce pays : "on a le droit d'acheter mais on n'a pas le droit de vendre donc on ne traite pas le problème de la consommation. Vous mettez en place mécaniquement la vente de produits excessivement nocifs pour les êtres humains". "Le débat doit être engagé" lance Renaud Muselier alors qu'en janvier 2017, 150 personnalités marseillaises avaient lancé un appel à la légalisation contrôlée du cannabis.
 
 
Renaud Muselier reconnaît également qu'il y a eu "une forme d'abandon" des cités marseillaises au fil du temps. "Marseille est une et indivisible et ne pas s'occuper de ses quartiers est une faute lourde" explique le président de région visant Jean-Claude Gaudin, "maire de Marseille depuis 1995" précise l'élu marseillais qui s'interroge : "il a peut-être une part de responsabilité, non?". 
Renaud Muselier n'oublie pas la responsabilité de l'Etat: "on a eu des gouvernements successifs. Des projets et des plans ont été faits dans la politique de la ville et le résultat n'est pas à la hauteur" selon le président de la région Sud Provence-Alpes-Côte d'Azur.
 
Par Thibault Maisonneuve,
Source: France Bleu Provence
 
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Interview d'Aurélien BERNARD de Newsweed par le Huffpost
Par mrpolo,
Aurélien dirige Newsweed, un média sur l'actualité légale et mondiale du cannabis. Il prédit que la plante permettra des avancées sociales majeures.
 
Une fin d'après-midi de ce début de printemps, je partage un verre avec un couple d'amis à la terrasse d'un café. Notre conversation glisse du sujet du handicap à celui du cannabis et, discutant de ses propriétés récréatives, nous abordons ensuite ses vertus thérapeutiques. Chacun partage ses expériences, tout le monde y a goûté au moins une fois, et nous sommes d'accord pour conclure que le discours à son sujet est flou, biaisé, idéologisé. La copine qui nous accompagne me dit qu'un de ses amis tient un magazine sur le cannabis, que je devrais le rencontrer car il est intarissable sur le thème et qu'il saurait me parler des heures durant de ses qualités médicales, de son histoire et de ses contradictions. Quelques semaines plus tard j'allais donc rencontrer Aurélien dans ses locaux.
 
"Je m'appelle Aurélien et je suis éditeur web. Je dirige Newsweed, un média sur l'actualité légale et mondiale du cannabis qui accueille entre 300.000 et 400.000 lecteurs par mois. Nous sommes une équipe de trois, faisons bosser quelques freelances et traitons les sujets sanitaires, économiques, sociaux et scientifiques en lien avec l'herbe tout en veillant à ne pas prendre position; notre but est de rester objectifs, de communiquer sérieusement et de rétablir l'équilibre face au discours essentiellement négatif sur le cannabis.
 
Si nous sommes dans une démarche passionnelle, militante, nous risquons d'être pris en défaut; nous sommes un média rigoureux et documenté. En 2017, 5 millions de Français ont consommé du cannabis, ce chiffre ne peut être balayé d'un revers de manche accompagné de sa formule "la drogue c'est mal", il s'agit d'un véritable fait de société qui ne concerne absolument pas uniquement des personnes marginales ou celles qui seraient tentées de se réfugier dans les paradis artificiels. Il faut bien comprendre que l'image du jeune baba cool à dreadlocks défoncé sept jour sur sept n'a rien à voir avec la réalité et doit être dépassée.
 
Toutes les familles ont une histoire avec le cannabis, et la plupart du temps, tout se passe très bien, les gens travaillent, font des études, ont des amis, des enfants, une vie active et banale en somme; personnellement, je ne fume pas de cigarette, sauf avec un verre et j'adore le cannabis, même si je n'en fume qu'occasionnellement. Aux USA et au Canada, dans les états l'ayant légalisé, ce sont chez les personnes âgées que l'augmentation de la consommation a été la plus forte; le cannabis remplace l'aspirine du soir, le petit médoc pour s'endormir, la verveine.
 
   
On pourrait imaginer la mise en place d'une éducation lucide au cannabis. Nous nous souvenons tous des interventions de policiers au collège qui venaient nous expliquer à quel point l'herbe est dangereuse; qui n'a pas entendu que le shit était coupé à la crotte de chameau, que la défonce durait 48h, que c'était la porte d'accès à tout un tas de drogues chimiques et dévastatrices? Ce sont des discours caricaturaux et très éloignés du réel. Pourquoi ne pas faire venir des médecins qui pourraient sérieusement répondre aux ados et appréhender le sujet d'une manière objective?
 
Le cannabis ne mène pas aux drogues dures, c'est une vue de l'esprit qui remonte aux années 30, en Amérique. Nous sommes alors pendant la prohibition, en pleine ségrégation raciale. Le message avait pour but d'ostraciser les populations Noires et Latinos, consommatrices de cannabis, qui devenaient alors un repoussoir: "vous voyez que les minorités sont dépravées, elles se droguent!" Depuis les années 70, on sait que c'est faux, que la passerelle vers les drogues dures est avant tout l'alcool.
 
Pourtant, nous sommes éduqués très jeunes, dans un cadre familial, à sa consommation. Je rappelle qu'il est la première cause d'accidents mortels sur la route et que son pouvoir addictif n'est plus à démontrer. Du côté de la cigarette, nous sommes à 80% de fumeurs dépendants quand le chiffre est de 10 à 12% chez les consommateurs de cannabis, ce qui est résiduel. Et ne parlons pas des dépendances au café, au sucre, au Coca, voire même au sport! Avec un peu de recul sur le cannabis et en écartant les fantasmes, je ne vois rien de mauvais à allumer un joint à la fin d'un repas en famille, ça serait même une démarche idéale, il serait vecteur de plaisir et de convivialité, comme quand on débouche une bonne bouteille. Il faudra à terme réfléchir à des lieux sympas dédiés au cannabis, ce qu'on appelle déjà des "cannabistros".
 
Dans cet esprit, nous avons mis en place des "Weediners". Ce sont des dîners que nous filmons et diffusons sur YouTube, pendant lesquels des personnalités issus de tous les milieux discutent de leur actualité autour d'un repas gastronomique infusé au cannabis sans THC. Personnellement, je pense que la légalisation du cannabis récréatif sera actée pendant le second quinquennat de Macron, il se pourrait même que ce soit l'un de ses thèmes de campagne.
 
   
Quant au cannabis thérapeutique, je suppose qu'on devrait y avoir accès dès l'année prochaine. À droite comme à gauche, le sujet devient de plus en plus consensuel; depuis la légalisation en Californie je rencontre des parlementaires, de tous bords, qui s'ouvrent au sujet au moment où la recherche médicale est en plein essor. On comprend de mieux en mieux ce qui a été appelé "système endocannabinoïde", un réseau de récepteurs et de molécules du corps humain régulant l'homėostasie, le processus de régulation qui permet de conserver le fonctionnement normal de l'organisme. Hors, le phytocannabinoïde, issu de la plante, permettrait de réguler les organismes qui seraient déficitaires en endocannabinoïdes et entrer dans la composition de nombreux traitements.
 
Les autres états ne nous ont pas attendus pour accélérer leurs recherches dans ce domaine, avec Israël en tête. Le Canada devrait légaliser totalement le cannabis dès la fin de l'été et se positionne déjà comme le plus gros exportateur mondial de cannabis médical; avec la mise en place du CETA, il y a un énorme marché vers l'Europe qui se met en place, douze pays l'ont déjà dépénalisé.
 
   
Tout est prêt! Il y a une manne d'emplois et de rentrée d'argent immense que les politiciens ne peuvent plus négliger. À nous d'imaginer un accompagnement spécifiquement français au développement du cannabis médical et récréatif; il va falloir cultiver, vendre, communiquer, distribuer.
 
Pourquoi ne pas l'inclure dans la mise en place d'un plan banlieues audacieux? Il faut casser les trafics, ouvrir les banlieues aux villes-centres avec des consommateurs qui s'y déplaceraient, créer des emplois, organiser des vocations, former, entretenir des exploitations, et pourquoi pas s'inspirer des expériences étrangères comme les "Cannabis Club" belges et espagnols, qui sont des regroupements de cultivateurs mettant en commun leurs moyens et se redistribuant leur récolte.
 
On se rendra bientôt compte que la consommation de cannabis n'a pas la gravité qu'on lui prête encore aujourd'hui et que, face au mouvement général de dépénalisation, nous devons reconsidérer notre regard sur cette plante qui pourrait être à l'aube d'avancées sociales et économiques majeures."
 
Par QUENTIN HOUDAS
Source: huffingtonpost.fr
 
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Son commerce légal de cannabis n’arrive pas à trouver de banque
Par mrpolo,
La boutique de Pontarlier est l’une des premières en France à vendre du cannabidiol en toute légalité.
 
Le commerce de Pontarlier (Doubs) a bien des difficultés à trouver une banque, bien que son activité soit tout à fait légale. PhotoPQR/«L’Est Républicain»/MaxPPP/Valentin Collin
 
« Si on s’est lancés dans ce projet, c’est que l’on savait qu’on allait avoir du succès. Mais là, ça dépasse tout ce que l’on avait espéré, c’est la queue, on reçoit plein de commandes et il faut vite que l’on assure le réapprovisionnement si l’on ne veut pas être en rupture de stocks. On a même eu un chanteur, que je ne peux citer, qui veut faire la promotion de nos produits dans un clip ! » raconte Sophia Gombaud-Saintonge, la gérante, avec un associé, du commerce K-na First à Pontarlier (Doubs).
 
La petite boutique, ouverte depuis jeudi, pas tout à fait comme les autres puisqu’elle est l’une des premières en France à vendre du cannabis en toute légalité, et elle s’est spécialisée dans les fleurs séchées. De l’herbe en version CBD (cannabidiol) quasiment dépourvue de ses effets psychotropes.
« C’est vrai que l’on ne part pas mais j’ai essayé, il y a le côté apaisant du cannabis normal sans les effets indésirés », raconte Kevin, l’un des premiers clients. L’herbe vendue vient de la Suisse, toute proche où cette activité s’est développée depuis plus longtemps.
 
«On est tout, sauf des dealers»
Paradoxalement, ce commerce lucratif a toutes les difficultés à trouver une banque. La Société générale de Pontarlier, qui s’était d’abord engagée, s’est rétractée au moment de l’ouverture. L’un de ses employés chargé du dossier expliquait avoir finalement renoncé à ce commerce. « On ne souhaite pas s’y associer pour des questions éthiques », tout en reconnaissant que cette activité n’a aujourd’hui rien d’illégale.
 
Le magasin de Pontarlier a été informé de la rétractation de sa banque par un simple coup de téléphone la veille de l’ouverture. « Résultat, je ne peux pas prendre les paiements par carte car je n’ai plus de banque, proteste Sophia. Pour un bureau de tabac ou un marchand d’alcool, il n’y a pas de problème mais pour du cannabis CBD, ce n’est pas possible. On est tout, sauf des dealers. Toute notre activité est complètement légale. On a passé assez de temps pour s’en assurer. »
La petite entreprise devrait travailler sous peu avec une banque moins regardante. Celle-ci pourrait faire la bonne affaire. Pour exemple, l’entreprise Bestown, installée à une heure de là, à Besançon (Doubs). Celle-ci dispose d’une boutique, où l’on fait la queue jusque sur le trottoir et compte devenir le leader du cannabis CBD en France. Son business plan prévoit l’ouverture d’une quinzaine de franchises Bestown sur le territoire national.
 
Source: leparisien.fr
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Le Canada vers la légalisation du cannabis
Par Atchi,
Le Canada vers la légalisation du cannabis
 
Le premier ministre Justin Trudeau en avait fait une promesse de campagne. Le cannabis pourrait être légalisé avant la fin de l’année.
 
Les sénateurs canadiens ont adopté jeudi 7 juin la loi sur la légalisation du cannabis à des fins récréatives, avec 52 voix pour, 30 contre et une abstention.
 
Le texte de loi, qui a été amendé par les sénateurs, va revenir pour un nouvel examen à la chambre des députés, dominée par les libéraux du Premier ministre Justin Trudeau.
 
Juste après le vote jeudi soir, la ministre de la Justice Jody Wilson-Raybould s’est félicitée de l’adoption par les sénateurs au terme d’une longue bataille de procédure.
 
Le vote de cette loi « créera un marché strictement réglementé pour le cannabis, afin de le garder hors de la portée des jeunes et priver les criminels d’en pouvoir profiter », a-t-elle indiqué.

Promesse de campagne
 
Les députés ont déjà voté sur une première mouture du texte, mais en raison des nombreux amendements au Sénat, le texte est renvoyé à la Chambre des communes pour un nouveau débat.
 
Quand les députés et sénateurs seront d’accord sur un même texte, alors la légalisation du cannabis récréatif pourra entrer en vigueur, une fois que le sceau royal sera apposé.
 
Cette nouvelle navette au Parlement pourrait prendre plusieurs semaines en raison de la suspension des travaux législatifs dans deux semaines.
 
Les parlementaires reviendront ensuite siéger à la mi-septembre et la légalisation pourrait alors être effective avant la fin de l’année.
 
Justin Trudeau avait fait de la légalisation de cette drogue douce une promesse de campagne en 2015 et le texte de loi avait été déposé il y a un an.
 
Source: LeMonde.fr
 
Légalisation du cannabis : le projet de loi adopté au Sénat avec 46 amendements
   
De la marijuana proposée dans un comptoir de vente Photo : La Presse canadienne/Darryl Dick
 
Après des mois de débats houleux, le projet de loi C-45 sur la légalisation du cannabis à des fins récréatives a été adopté jeudi soir par 56 voix contre 30 au Sénat, avec 46 amendements. Le texte doit maintenant être débattu aux Communes.
Radio-Canada avec CBC   Les 30 sénateurs conservateurs présents ont tous voté contre ce projet de loi. Les deux autres sénatrices Nicole Eaton et Linda Frum se sont récusées, la première en raison d’un investissement imminent dans l’industrie du cannabis, et la deuxième parce que le Nouveau-Brunswick veut louer un local lui appartenant afin d’ouvrir un magasin où sera vendue la substance.
Le mouvement de va-et-vient entre les deux chambres continuera jusqu’à ce que les parties s’entendent.
Il est probable que la Chambre des communes, dominée par les libéraux, rejette certains amendements approuvés par le Sénat, ce qui pourrait mener à une impasse entre les deux chambres.
 
Douze amendements importants
Bien que bon nombre des amendements du Sénat ne sont que des modifications mineures de vocabulaire, au moins 12 d'entre eux apportent des changements importants au cadre juridique proposé.
Le Comité sénatorial des affaires sociales a notamment adopté un amendement qui laisserait aux provinces le soin d'établir des règles sur la culture du cannabis à des fins personnelles et leur permettrait même d'interdire complètement cette pratique. Cela signifierait que le Québec et le Manitoba, deux provinces qui ont déjà dit vouloir interdire la culture à domicile, seraient en mesure de le faire.
 
Le premier ministre Trudeau a cependant déjà indiqué que l‘autorisation de cultiver quatre plants de cannabis à domicile était un élément clé de l'effort de son gouvernement pour démanteler le marché noir et qu’il comptait garder cet élément dans le projet de loi.
Par ailleurs, la sénatrice ontarienne indépendante Ratna Omidvar a obtenu suffisamment d'appui pour une modification qui empêcherait les immigrants ou les réfugiés reconnus coupables d'infractions relativement mineures liées au cannabis d'obtenir leur citoyenneté ou d'être expulsés.
Selon des sources gouvernementales, le gouvernement libéral envisagerait de voter en faveur de cet amendement.
Un amendement proposé par le sénateur conservateur québécois Claude Carignan établirait un registre public des investisseurs et des administrateurs de l'industrie du cannabis, dans le but de tenir le crime organisé à l'écart du secteur. Cet amendement a toutefois soulevé des critiques, entre autres parce qu'il soulève de sérieuses préoccupations en matière de protection de la vie privée.
 
Un autre amendement majeur, cette fois de la sénatrice indépendante de la Nouvelle-Écosse Wanda Bernard, permettrait pour sa part que les parents de mineurs, ou leurs amis majeurs n’ayant pas plus de deux ans de différence avec eux, puissent partager du cannabis avec ceux-ci sans enfreindre la loi.
Le sénateur conservateur Don Plett, du Manitoba, a toutefois présenté un sous-amendement à ce changement proposé, qui permettrait le partage parental, mais imposerait des sanctions pénales aux autres personnes qui partageraient du cannabis avec un mineur.
 
Dans la version originale du projet de loi, des sanctions pénales sévères sont prévues pour les adultes qui vendent ou partagent du cannabis avec toute personne n'ayant pas l'âge légal, alors que les mineurs pourraient posséder jusqu'à cinq grammes de cannabis avant d’écoper d’un casier judiciaire pour possession simple.
Même si tout le processus d’adoption du projet de loi se passe sans anicroche, la légalisation du cannabis ne se fera pas avant le mois d’août.
 
Source: ici.radio-canada.ca
 
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L’avenir du cannabis est dans les produits sans fumée
Par mrpolo,
Je souhaite tout d’abord féliciter le Dr François Maltais et le chercheur Mathieu Morissette pour leurs efforts en vue de sensibiliser le public aux effets potentiellement néfastes de la fumée de cannabis sur le fragile système respiratoire. En tant qu’ancien ministre de la Santé de la Colombie-Britannique, j’ai toujours été un fervent défenseur de la santé publique et je souhaite apporter une contribution au débat public.
 
Photo courtoisie - Dr Terry Lake  
Il ne fait aucun doute que l’inhalation de tout produit combustible cause du tort, de l’inflammation et des dommages possibles à la paroi des voies respiratoires chargées d’éliminer les matières étrangères. Toutefois, contrairement au tabac, aucun lien n’a été constaté entre la consommation de cannabis et le cancer du poumon. Le cannabis n’est pas un produit bénin, mais il faut le différencier du tabac sur certains aspects. La contribution du Dr Maltais et de M. Morissette sur ce point est appréciée.
 
Titulaire d’un permis de production de cannabis médical depuis quatre ans, Hydropothecary regarde attentivement les développements dans les marchés où le cannabis a été déjà légalisé. La semaine dernière se tenait le congrès de la BC Pharmacy Association à Victoria. Le Dr Larry Wolk, administrateur en chef de la santé publique au Colorado, un État ayant légalisé le cannabis non thérapeutique en 2014, a présenté des données qui démontrent que la consommation de cannabis n’aurait pas sensiblement augmenté chez les adultes, et pas du tout chez les jeunes depuis 2014.
 
D’autres informations émanant d’États américains où le cannabis a été légalisé montrent une tendance à la diminution de la consommation de cannabis par la combustion. Soucieux de leur santé pulmonaire, les consommateurs choisissent d’autres options comme le vapotage, l’ingestion et l’application topique.
 
Chez Hydropothecary, nous croyons que la tendance à consommer le cannabis sans fumée se manifestera également sur le marché du cannabis non thérapeutique au Québec. Nous souhaitons encourager les utilisateurs potentiels à choisir des formes de cannabis sans fumée. C’est pourquoi Hydropothecary a développé des produits innovants et sans fumée tels Elixir (vaporisateur sublingual d’huile de cannabis) et Decarb (cannabis activé par voie orale), qui ne présentent aucun risque pour la santé respiratoire. Ces produits, qui ont gagné des prix d’innovation, remportent beaucoup de succès auprès de nos patients qui sont de plus en plus nombreux à ne pas vouloir inhaler la fumée de cannabis.
 
Source: journaldequebec.com
 
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La Colombie tourne la page du marché noir de l'or vert
Par Frett,
Un commerce qui pourrait générer plusieurs milliards de dollars et consolider la paix signée avec l’ancienne guérilla des Farc.
C’est sur les terres qui abritaient le trafic de cocaïne de Pablo Escobar, sur les hauteurs de Medellín, que poussent aujourd’hui les premiers plans de cannabis légaux en Colombie. L’entreprise Pharmacielo est la première à avoir obtenu l’autorisation de les cultiver, en août dernier. Sous ses quatre hectares de serres silencieuses, des petites mains s’activent à récolter les fleurs résineuses.
Leur huile analgésique, extraite dans un laboratoire dernier cri construit en annexe, sera exportée à des fins thérapeutiques dans le monde entier. Federico Cock-Correa, l’entrepreneur à la tête de ce projet, fait visiter les lieux en chuchotant. Pourquoi? «Pour ne pas stresser les plantes, ça les rend meilleures!» explique-t-il. Ainsi pousse le nouvel or vert de la Colombie.
 
Une nouvelle législation pro-cannabis
Une trentaine d’entreprises comme Pharmacielo ont vu le jour depuis la légalisation du cannabis médical en Colombie, le 11 août 2017. Le président Juan Manuel Santos lui-même en a soutenu le projet de loi, reconnaissant l’utilisation de la marijuana comme «un moyen efficace de réduire la douleur des patients». Les effets positifs des cannabinoïdes, molécules présentes dans la plante de cannabis, ont été démontrés sur des pathologies telles que les douleurs chroniques, la dépression, l’anxiété ou l’épilepsie.
Au-delà de ces bénéfices médicinaux, cette résolution vise à résoudre une problématique d’envergure au pays: la lutte contre le marché noir. Face à l’ampleur du trafic de cannabis et l’échec des politiques répressives pour le démanteler, le gouvernement colombien opte pour une stratégie de compromis en incitant les cultivateurs illicites à rejoindre la nouvelle industrie légale.
 
L’entreprise Pharmacielo est la première à avoir obtenu l’autorisation de cultiver des plans de cannabis. | Chloé Machillot
Cette dernière impose des normes sanitaires qui devraient peu à peu évincer les substances potentiellement à risque pour la santé circulant sur le marché noir. Elle pourrait également devenir une économie rentable et pacifiante en offrant des opportunités à ceux qui travaillaient jusqu’alors pour des réseaux clandestins. L’ex-guérilla des Farc, dont les activités ont cessé depuis la signature d’un traité de paix avec le gouvernement en novembre 2016, employait notamment de nombreuses personnes dans ses plantations cannabicoles. Créer des emplois légaux pour ces personnes est une façon de stabiliser la Colombie «post-Farc» et de conclure le démantèlement de cette ancienne organisation rebelle.
Le cannabis colombien ne poussera cependant pas sans conditions. La loi ne l’autorise que s’il est destiné à un usage scientifique ou médicinal et les entreprises désirant se lancer dans l’industrie doivent obtenir une autorisation. Le ministère de la Justice délivre les licences permettant sa culture, sous forme psychoactive ou non, et le ministère de la Protection sociale [équivalent de notre ministère de la Santé, ndlr] attribue celles qui permettent d’en fabriquer et vendre des produits dérivés. «Quatre-vingt-une licences ont été accordées depuis août dernier et plus de 1.160 demandes ont été déposées, déclare Juliano Alvarez, avocat membre du cabinet Abogados Cannabicos de Colombia. Ce chiffre témoigne d’un fort intérêt pour cette nouvelle activité.»
 
Un marché prometteur
Avec douze heures d’ensoleillement par jour et des températures douces toute l’année, la Colombie réunit des conditions climatiques optimales pour la culture horticole. Le pays est d’ailleurs le deuxième plus gros exportateur de fleurs au monde, derrière les Pays-Bas, ce qui lui a permis de développer une main d’œuvre très habile à leur manipulation. Ces atouts rendent les capacités et le coût de production du cannabis colombien quasiment imbattables. Un gramme coûte dix centimes à produire, contre 2,25 dollars au Canada, par exemple, où les frais de main d’œuvre et le budget de chauffage des serres en hiver rendent l’opération beaucoup moins intéressante.
Le commerce mondial du cannabis est régulé par l’Organe international du contrôle des stupéfiants. Ce dernier a accordé un quota de 40,5 tonnes de production à la Colombie pour l’année 2018, ce qui correspond à 44% de l’offre mondiale plafonnée. Les États-Unis, en seconde place, ont obtenu 33% des quotas. Sachant qu’en 2015, l’Allemagne, l’Italie, le Canada, l’Espagne et quelques États américains ont à eux seuls importé 36,9 tonnes de cannabis, la Colombie peut facilement conquérir la place de premier exportateur et distribuer son herbe salutaire aux quatre coins du globe.

La colombie doit respecter un quota de 40,5 tonnes de production de cannabis pour l'année 2018. | Chloé Machillot
L’association colombienne des industriels du cannabis Asocolcanna estime que dans un premier temps, le cannabis colombien va conquérir sa propre zone géographique. Elle évalue son marché de potentiels consommateurs à six millions en Colombie et soixante millions dans toute l’Amérique du Sud. Le Mexique, le Pérou et l’Argentine, qui en ont déjà légalisé l’usage thérapeutique, seront probablement ses premiers grands secteurs d’exportation.
Cette nouvelle manne économique pourrait rapporter jusqu’à quatre milliards de dollars par an à la nation andine selon l’agence Reuters, soit plus que ses exportations de fleurs, de café et de bananes réunies. Ce profit pourrait augmenter avec la croissance du marché mondial qui, estimé à onze milliards de dollars en 2015, devrait atteindre les cinquante-quatre milliards en 2025.
«Pendant des décennies, la Colombie a subi de lourds conflits liés au trafic de cannabis. Aujourd’hui, il est temps de réparer les dégats et de bâtir une industrie qui profitera au pays tout entier», dit Federico Cock-Correa de Pharmacielo, en faisant allusion à la guerre qui a longtemps opposé les narcotrafiquants au gouvernement. Il explique que cette nouvelle activité va créer des opportunités très variées, tant dans le domaine de la culture, que de la pharmaceutique, de la recherche scientifique, de l’architecture et de la construction nécessaire à l’élaboration de serres et de machines de transformation.
L’obstacle persistant des mentalités
69% des Colombiens et Colombiennes sont contre la légalisation du cannabis en cours dans leur pays, d’après un sondage de la radio nationale Caracol mené en décembre 2017. «Le cannabis est encore très associé au narcotrafic et ses consommateurs sont souvent considérés comme des rebelles marginaux, regrette Andrès Tellez, propriétaire d’un grow shop à Medellín depuis six mois et consommateur de cannabis depuis vingt-trois ans. À travers mon commerce, j’essaye d’informer et de rassurer les gens, mais ça prend beaucoup de temps pour faire changer les mentalités…»
Dans sa boutique dédiée à la marijuana, Andrès vend des shampooings fortifiants, des crèmes contre les douleurs musculaires, des gélules pour soulager les articulations et du miel aux vertus apaisantes. La loi autorisant l’autoculture jusqu’à vingt plants par personne, il propose également des kits de plantation maison, armoires ventilées et lampes imitant la lumière du soleil, et une dizaine de variétés de graines dont les propriétés diffèrent. «Grâce au bouche-à-oreille, ma clientèle commence à évoluer, confie-t-il. Des sportifs viennent pour acheter une crème qu’on leur a recommandée, des jeunes femmes veulent tester les cosmétiques et je commence même à recevoir des grand-mères qui veulent planter des graines de cannabis dans leur jardin, peut-être pour faire des tisanes!»

Produit issu d'un processus de transformation de la plante. | Chloé Machillot
Si l’acceptation du cannabis médicinal suit son cours, pas question pour l’instant d’envisager celle de la coca. Andrès Tellez et Federico Cock-Correa esquivent d’office toute comparaison entre les deux industries qui n’ont, selon eux, «rien à voir». La feuille de coca, également psychotrope, est pourtant elle aussi utilisée dans certaines communautés à des fins médicinales. Des tests scientifiques devraient évidemment prouver ses vertus thérapeutiques, mais pourquoi ne pas y voir les mêmes opportunités qu’avec le cannabis, sachant que le pays en est le premier producteur au monde?
«Quand on parle de coca, les gens pensent automatiquement à la cocaïne, qui est le résultat d’une transformation de la plante avec des éléments chimiques aussi addictifs que néfastes, explique l’avocat Juliano Alvarez. La réguler pourrait solutionner bien des conflits ici, et faire émerger une industrie déjà réelle. Mais pour l’instant, les gens ne sont pas prêts. Les traumatismes du passé sont encore vifs.»
La possibilité de légaliser la feuille de coca a déjà été évoquée en 2016, mais rapidement rejetée par le gouvernement qui a même amorcé des manœuvres d’éradication forcée depuis. Ces actions consistent à déverser du désherbant dans des champs de coca, à l’insu de leurs propriétaires. De telles méthodes nuisent évidemment aux producteurs cocaleros dont beaucoup n’ont guère d’autres options que cette culture pour survivre. Le 5 octobre dernier, six d’entre eux ont trouvé la mort dans un rassemblement protestataire auquel ont répondu les forces armées. Dans ce contexte tendu, difficile de prédire si l’industrie de la coca colombienne connaîtra bientôt la même émergence que celle du cannabis.
Un enjeu pour la paix
L’ultime défi de la Colombie face à l’industrie cannabicole qu’elle est en train de bâtir sera de faire de ce marché une source d’opportunités plutôt que de conflits. Face aux grandes entreprises comme Pharmacielo, les petits producteurs devront eux aussi pouvoir croquer leur part du gâteau, sans quoi les protestations et la tentation de retourner au marché noir sont inévitables.
Bien conscient de ces risques, le gouvernement impose à toutes les entreprises qu’au moins 10% du cannabis contenu dans leurs produits proviennent de cultivateurs dont la plantation est inférieure à un demi hectare. Pharmacielo applique cette règle en achetant une partie de sa matière première à une coopérative de soixante-trois petits producteurs du département du Cauca, dans le sud-est du pays. «C’est une région qui se relève de nombreuses années de conflit, souligne Federico Cock-Correa. Ce partenariat nous tient à cœur car il représente une opportunité économique importante pour ces agriculteurs.»
L’initiative suffira-t-elle à répartir les fruits de cette industrie juteuse? Quoi qu’il en soit, le cannabis colombien n’a pas fini de faire parler de lui, peut-être même bientôt dans nos pharmacies.
 
Source: slate.fr
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Le Syndicat France Police donne trois solutions pour lutter contre les stupéfiants (dont la légalisation)
Par Roucass,
Dans un post du 31 mai 2018, le très à droite Syndicat France Police prend acte de l’échec des politiques publiques sur les drogues en France.
 
Partant des derniers chiffres fournis par l’INSEE, à savoir les 2,7 milliards d’euros générés par la vente de stupéfiants en France, le syndicat dresse 4 enseignements :
La consommation de drogue en France n’est pas marginale et touche toute la population L’Etat français ne touche rien des « avoirs criminels », « alors que l’Etat n’hésite pas à saisir les comptes de Français modestes pour recouvrir de simples amendes au stationnement. » Ces « avoirs criminels » sont susceptibles de financer le terrorisme « L’Etat a perdu la guerre contre le trafic de stupéfiants » De ce constant, le Syndicat France Police propose 3 solutions :
« 1° La méthode indonésienne (sans la peine capitale) consistant à incarcérer systématiquement à de très longues peines les trafiquants avec saisie de la totalité des avoirs criminels du condamnés et de ses proches.
2° Légaliser toutes les drogues et encadrer strictement leur vente et leur consommation. C’est l’Etat qui devient le dealer.
3° Ne rien faire et fermer les yeux, tout en condamnant très fort le trafic. C’est la politique historique de la France sur cette question. »
C’est la première fois qu’un syndicat policier français évoque une légalisation des drogues pour lutter contre leur trafic.
Le syndicat finit son post en notant que les mises en avant des saisies policières ne sont là que pour prétendre à l’efficacité des politiques françaises de lutte contre les drogues, malgré les chiffres qui disent le contraire, une analyse que nous partagions dans notre dernier édito
 
Source: newsweed.fr
 
 
 
 
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Kouchner dit oui à la légalisation du cannabis
Par Baron Vert,
L'ancien ministre de la Santé et des Affaires étrangères, partisan d'une approche pragmatique dans la lutte contre la toxicomanie
REUTERS/Alessandro Bianchi
Dans un livre, l'ancien ministre et quatre autres spécialistes prennent position au nom de la réduction des risques.
Il s'y sont mis à cinq. Cinq experts du sujet, avec Bernard Kouchner comme tête d'affiche, réunis sur le papier afin d'apporter leur tribut aux débats toujours aussi vif autour de la légalisation du cannabis. Ces cinq-là sont clairement pour : aux côtés de l'ex-ministre et cofondateur de Médecins sans frontière et de Médecins du Monde, les addictologues William Lowenstein, Jean-Pierre Daulouède, Bertrand Leibovici, ainsi que le cardiologue et ancien président de Médecins du Monde, Patrick Aeberhard. La petite bande - ils se connaissent tous très bien - raconte dans Toxic (Odile Jacob) son long combat pour une meilleure prise en charge des toxicomanes. Des toxicomanes qui, dans l'esprit de la loi de 1970 - inchangée à ce jour - ont longtemps été considérés comme des délinquants et soumis à l'injonction de se sevrer.  
Il aura fallu des décennies, et l'investissement passionné de ces cinq médecins aux côtés d'autres professionnels "engagés", pour que la France adopte une conception moins moralisatrice et plus pragmatique du problème : puisque la drogue est un fléau dont on ne parvient à se défaire ni à coups de grands principes ni au moyen de législations prohibitionnistes, autant prévenir et limiter ses effets létaux en traitant les consommateurs comme des malades dignes de soin. "Nous pensions qu'il fallait avant tout [les] aider à rester en vie, écrit Bernard Kouchner et ses confrères. A échapper au sida, aux hépatites, aux overdoses."  
 

afp.com/ALAIN JOCARD
  Si cette stratégie de réduction des risques a fini par s'imposer après bien des résistances, c'est en effet en raison de l'épidémie du VIH, notamment, qui a conduit la ministre de la Santé Michèle Barzach, membre d'un gouvernement de droite (Jacques Chirac) à autoriser la vente libre de seringues dans les pharmacies, en 1987. Il s'agissait de limiter au plus vite les contaminations du virus entre toxicomanes. La méthadone, traitement de substitution aux opiacés - l'héroïne et ses dérivés - a été autorisée en 1995. "Pour les autres drogues, il n'y a pas d'autre solution que le sevrage et les traitements psychothérapeutiques", rappellent les auteurs.  
Une régulation protectrice
Près de 80% des usagers d'opiacés reçoivent aujourd'hui un traitement. Avec 343 overdoses en 2015, pour 2500 au Royaume-Uni et plus de 1000 en Allemagne, d'après l'Agence nationale de sécurité du médicament, la France "fait donc mieux que ses voisins", se félicitent les cinq compères. Lesquels alertent, néanmoins, sur le fléau des overdoses aux opioïdes - des molécules contenues dans l'opium, présentes entres autres dans la morphine et la codéine, elles-mêmes à la base de médicaments anti-douleurs auxquels les patients deviennent accros.  
  C'est toujours en vertu de leur logique de "réduction des risques" que Bernard Kouchner, William Lowenstein et leurs trois autres co-auteurs en appellent à une légalisation du cannabis, tout en prenant soin de préciser qu'ils ne font la promotion d'aucune drogue. Leur argument est connu : le cannabis étant de plus en plus répandu chez les jeunes, et consommé par 3,5 millions de Français à l'échelle du pays, la politique actuelle de prohibition aboutit à une impasse. Il serait plus utile, estiment-ils, de mettre en place un système de régulation permettant de protéger les plus faibles, dont les ados. Le gouvernement n'est pas sourd à toute évolution : il a annoncé l'instauration d'une contravention - le consommateur pris en flagrant délit écoperait d'une amende de 300 euros -, mais pour les auteurs de Toxic, cette mesure n'est qu'un pis-aller, inefficace, de surcroît.  
Selon eux, seule la légalisation permettrait d'encadrer la production, la vente et la consommation, comme pour le tabac et l'alcool. Le trafic - estimé à un million d'euros annuel par l'Insee - s'en trouverait lourdement entravé, et la qualité des substances consommées, enfin contrôlée. Dans un monde parfait, la drogue n'existe pas. Dans le nôtre, elle résiste à la prohibition et fait des ravages. On peut vouloir masquer cette réalité parce qu'elle effraie. Mais elle n'en demeure pas moins la réalité. Que l'on opte ou non pour la légalisation, il est grand temps de mettre tous les arguments sur la table. Le livre de Bernard Kouchner et ses confrères incite à le faire. 
 
 
source : https://www.lexpress.fr/actualite/kouchner-dit-oui-a-la-legalisation-du-cannabis_2013589.html
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