Dans un rapport publié vendredi dernier, l’autorité new-yorkaise en matière de santé publique a recommandé la légalisation du cannabis, notamment pour endiguer la crise des opioïdes et pour cesser la criminalisation excessive des minorités visibles.
La légalisation récente du cannabis dans de nombreux États américains rend la question plus pressante, souligne-t-on. « La question n’est plus de savoir si on devrait légaliser, mais comment le faire de manière responsable », peut-on lire dans le rapport.
Cette étude des répercussions possibles de la légalisation sur la santé, la sécurité publique et l’économie a été commandée par le gouverneur Andrew Cuomo en janvier dernier. Survol des conclusions.
Ne plus cibler les minorités culturelles
La prohibition fait beaucoup de mal aux minorités. Aux États-Unis, malgré des taux de consommation égaux, les Noirs sont quatre fois plus susceptibles que les Blancs de se faire arrêter pour possession de cannabis.
Dans l’État de New York, le nombre d’arrestations a baissé considérablement depuis la légalisation du cannabis à des fins thérapeutiques en 2014, mais les arrestations demeurent plus élevées chez les minorités visibles.
En 2017, les personnes arrêtées pour possession de cannabis étaient majoritairement des personnes de couleur (86 %). Seulement 9 % des personnes arrêtées étaient blanches.
Cette situation a d’importants effets néfastes sur les membres de minorités visibles, souligne le rapport, notamment en érigeant des barrières au logement et à l’éducation.
La légalisation serait l’occasion de « réduire la criminalisation et l’incarcération disproportionnée des minorités », tout en réinvestissant dans la santé et l’éducation de ces communautés.
Contrer les opioïdes avec du cannabis
La crise des opioïdes a causé la mort par surdose de plus de 42 000 Américains en 2016. Dans un tel contexte, la légalisation du cannabis peut comporter plusieurs avantages.
Dans les 29 États américains qui ont légalisé le cannabis à des fins médicales, les taux de surdose sont moins élevés qu’ailleurs.
Le cannabis peut-être consommé pour réduire la douleur, ce qui peut parallèlement réduire la prescription d’opioïdes à la source, en plus d’aider les patients qui consomment déjà des opioïdes à réduire les doses ou à cesser le traitement.
« La marijuana est une substance efficace contre la douleur, qui réduit grandement les risques de dépendance et qui élimine le risque de surdose mortelle, comparativement aux médicaments à base d’opioïdes », soutient-on.
Certes, le cannabis est déjà permis à des fins thérapeutiques dans l’État de New York, mais la légalisation de sa consommation récréative « pourrait faciliter l’accès à la marijuana pour traiter la douleur ».
Des profits substantiels
En offrant une once à 270 $ ou 340 $ - soit les prix répertoriés par le site Price of Weed - , on estime que les recettes annuelles de vente de cannabis pourraient se chiffrer à entre 1,7 et 3,5 milliards de dollars. Dès la première année, l’État pourrait percevoir entre 248 et 678 millions de dollars en taxes.
En outre, le rapport souligne que la légalisation du cannabis réduirait les coûts associés à la prohibition, comme les effectifs de police, les frais judiciaires, la prison, les frais administratifs.
Cannabis partout
S’il en venait à légaliser le cannabis à des fins récréatives, New York viendrait s’inscrire dans une tendance libérale grandissante aux États-Unis. Neuf États ont récemment légalisé la substance, dont le Colorado, la Californie et l’Oregon.
L’État du Vermont, limitrophe de l’État de New York, vient tout juste de légaliser le cannabis au début du mois. Et on rappelle que New York partage ses frontières avec le Maine, qui a légalisé le cannabis en 2016, et avec le Canada, qui le légalisera le 17 octobre prochain.
Arrêté en possession de Haschisch, Michael Blanc va enfin pouvoir rentrer en France après plus de 14 ans de prison.
Michaël Blanc, un cuisinier originaire de Faucigny (Haute-Savoie), décide de s'installer en 1999 à Bali afin d'y ouvrir une entreprise de plongée sous marine.
C'est lors d'un retour en décembre 1999 qu'il sera arrêté à l'aéroport de Denpasar avec 3,8 kg de haschich cachés dans des bouteilles de plongée modifiées. Il affirme être innocent et que ces bouteilles lui ont été confiées par un ami.
Son crime en Indonésie est passible de peine de mort, il se verra condamné à la réclusion à vie, cette peine sera réduite à 20 ans pour bonne conduite.
Le 20 janvier 2014, la justice indonésienne lui accorde une libération conditionnelle assortie d'une obligation de rester sur le territoire jusqu'à la fin de sa peine, le 21 juillet 2018.
Pendant tout ce temps, sa mère Hélène le Touzay n'a cessé le combat, les démarches pour aider son fils.
En Décembre 99 c'est sa vie qu'elle a vue chavirer, avec l'arrestation à l'aéroport de Bali de Michaël, le second de ses trois enfants, en possession de 3,8 kg de haschich dissimulés dans des bouteilles de plongée. Il encourait la peine de mort, requise au procès. Elle va laisser parler son cœur de mère pour s'installer au plus près de son fils et intervient régulièrement dans les médias français pour relater son histoire. Cette médiatisation l'aidera financièrement à subvenir aux besoins de Michael.
Elle compte bien l'accompagner pour son retour en France et l'aider à reprendre son autonomie pour ensuite retourner en Indonésie, elle qui est devenue entre-temps attaché consulaire et milite au sein d'associations locales pour aider la défense des ressortissants Français incarcérés en Indonésie.
Beaucoup de mesures et de propositions de notre pays sont pionnières au niveau international, mais nous les oublions quand nous parlons de pays de référence comme le Portugal ou l'Uruguay.
Un exposant présente des graines de cannabis à la foire GrowMed. (EFE)
Chaque fois qu'il est question de pays novateurs en matière de politique des drogues, le nom de l'Uruguay, qui a légalisé l'usage du cannabis et dont l'État a pris en charge la culture et la vente de ce produit, est souvent mis en lumière. Le Portugal aussi, dont l'approche sociale de la lutte contre les conséquences négatives de la drogue en a fait un modèle. Peut-être aussi la Suisse ou la République tchèque, avec leurs mesures progressistes. Rarement le nom de notre pays est mentionné, qui n'est pas à la traîne dans les cas mentionnés et qui, dans certains domaines, ouvre de nouvelles directions.
Pourquoi ne pas en parler, pas en Espagne ou en dehors de nos frontières ? C'est la grande question posée dans un article récemment publié par les chercheurs Constanza Sánchez, Coordinatrice du droit, des politiques et des droits de l'homme à la Fondation ICEERS, et Michael Collins, Directeur du Bureau des affaires nationales à la Drug Policy Alliance. "L'Espagne est un bon exemple d'un pays aux politiques novatrices en matière de drogues qui, à l'exception des clubs de cannabis, sont à peine connus en dehors de ses frontières", expliquent les auteurs. Les réponses soulignent également la relation exceptionnelle de l'Espagne avec la drogue.
Les innovations politiques sont venues de la base, du travail des organisations, des municipalités et des communautés, et non du gouvernement central.
Contrairement aux pays phares (Uruguay et Portugal), l'Espagne a connu un mouvement ascendant et les communautés autonomes - en particulier le Pays basque, la Navarre, l'Andalousie et la Catalogne - ont été pionniers dans l'adoption de nouvelles mesures, parfois en confrontation avec le gouvernement central. Il a été une politique de " mieux vaut demander pardon que la permission ", précisément le nom de cette enquête. L'objectif a été à la fois de réduire les dommages causés par les drogues (tant au niveau de la consommation sur le marché) et de rejeter l'approche prohibitionniste qui a caractérisé l'approche ancienne et ratée de la guerre contre les drogues.
Mais pourquoi n'en a-t-on pas entendu parler ? "L'un des facteurs est que les innovations politiques sont venues de la base, du travail des organisations avec les usagers, des conseils municipaux et des communautés autonomes", a-t-il déclaré à El Confidencial Sánchez. "Il n'y a pas d'articulation pour communiquer ces décisions au niveau international comme un gouvernement central peut le faire. Dans de nombreux cas, ajoute-t-il, les mesures des municipalités et des communautés se trouvaient dans un vide juridique qui n'avait pas besoin d'être très visible. C'est le cas, par exemple, de la distribution de méthadone ou d'héroïne pour les usagers de communautés comme l'Andalousie ou la Catalogne, qui ont essayé des thérapies à l'héroïne injectée et consommée par voie orale, respectivement.
Une cigarette de marijuana. (EFE)
Une autre explication est que le changement politique au Portugal ou en Uruguay a mis en jeu d'autres facteurs sociaux (droits de l'homme, justice sociale, etc.) qui les ont rendus particulièrement attractifs pour devenir des références internationales. En Espagne, bien que sa situation ne soit pas si différente de celle de ces pays, le tableau est beaucoup plus fragmenté et donc difficile à vendre. Comme le souligne Sánchez, "plutôt que des politiques, ils ont cherché à s'adapter aux décisions judiciaires, comme la doctrine de la consommation partagée ou les clubs de cannabis". Un dernier facteur historique : jusqu'à une date relativement récente, en raison d'un problème à court terme (connaissance de l'anglais, isolement par rapport à l'Espagne), les débats entre chercheurs étaient internes.
Un exemple. Le Portugal est toujours cité comme l'un des pays pionniers dans la dépénalisation des drogues, mais la politique de l'Espagne depuis des décennies n'a pas été très différente : la consommation et la possession n'ont jamais été pénalisées. Paradoxalement, l'Espagne n'a pas décriminalisé les drogues parce qu'elles n'ont jamais été criminalisées, du moins d'une manière criminelle. La tache sombre de la législation espagnole, selon les auteurs, est l'augmentation du montant des sanctions administratives en 2015, selon ce que l'on appelle la règle du bâillon ; c'est pourquoi les auteurs l'appellent " décrimilite ". Comme le rappelle Sanchez, les décisions en matière de drogue en Espagne s'inscrivent trop souvent dans les lois sur la sécurité des citoyens, comme ce fut également le cas avec la loi dite Corcuera.
Du récréatif au thérapeutique
Les auteurs de l'étude sont clairs : le joyau de l'innovation espagnole sont les clubs de cannabis, qui révèlent beaucoup de choses sur la culture espagnole -permissive avec le haschisch et la marijuana - et les particularités administratives de notre pays. Selon ses données, il existe en Espagne plus de 1 000 organisations à but non lucratif dans lesquelles l'ensemble du cycle de production et de distribution est contrôlé, de sorte que leurs utilisateurs n'ont pas à recourir au marché noir. "Une réponse de la société civile aux politiques actuelles qui persécutent les consommateurs et les cultivateurs de cannabis", a-t-il dit.
La plupart des pays où la légalisation du cannabis a été mise sur la table ont utilisé l'argument thérapeutique. L' Espagne non!
La grande contribution de ces organisations, qui sont apparues presque spontanément, à la chaleur du rapport Muñoz et Soto de 2001 ? "L'usage récréatif du cannabis, qui, contrairement à d'autres pays, a précédé l'usage médical", explique Sánchez. La plupart des pays où la légalisation possible de cette drogue a été mise sur la table ont utilisé l'argument thérapeutique. Le cas de l'Espagne est le contraire, et le chercheur nous rappelle que les deux communautés où ces clubs ont vu le jour - le Pays Basque et la Catalogne - sont " deux lieux où la société civile est fortement organisée dans tous les domaines ". Un autre exemple de l'approche ascendante de l'Espagne.
Pendant de nombreuses années, depuis sa création en 2000, la plupart des plaintes contre ces clubs ont été déposées ou rejetées. Cette petite jurisprudence est fondée sur le fait qu'il n'y a pas de risque de vendre ou de distribuer du cannabis cultivé pour la consommation personnelle. Un vide qui a fait monter en flèche le nombre de clubs au cours des 15 années suivantes. Cette situation exceptionnelle s'est arrêtée ces dernières années, alors que le harcèlement des clubs a explosé, sur la base de la doctrine Ebers de la Cour suprême, qui considérait leurs activités comme illégales.
Non seulement cela, mais les propositions faites pour la réglementation de ces clubs par des communautés autonomes comme la Navarre ont été suspendues par la Cour constitutionnelle, ce qui prédit un avenir incertain pour eux. "A ce stade, la question cruciale est de savoir si la zone grise juridique qui a permis à ces centres et aux communautés de faire des propositions de réglementation a disparu au point que les clubs sont désormais clairement illégaux ou s'il y a encore une marge de manœuvre", demandent les auteurs. Une autre possibilité pour la légalisation du cannabis est d'adopter le paradigme international et d'aborder la voie thérapeutique.
Alors, et maintenant ?
L'étude, confesse Sánchez, a été fermée avant que Pedro Sánchez ne devienne président, et y aura-t-il bientôt des changements ? Le rapport rappelle qu'au cours des 30 dernières années, depuis la signature de la dernière convention sur les drogues en 1988, les politiques du PP et du PSOE n'ont pas été très différentes. En aucun cas, ils n'ont ouvert les boîtes de Pandore comme la réglementation possible du cannabis, ce qui est présent dans les deux parties émergentes : Podemos, qui soutient sa légalisation (et, en outre, son éventuelle exportation), et Ciudadanos, qui avec une approche plus libérale a proposé un débat sur le cannabis à usage médicinal.
L'Espagne ne peut peut-être pas exporter sa politique comme elle le fait avec le flamenco ou la tortilla, mais cela ne veut pas dire qu'elle n'offre pas de leçons précieuses.
Comme le rappellent Sanchez et Collins, c'est la première fois depuis les années 1980 que le consensus sur la politique antidrogue au niveau national est remis en question. Ainsi, comme ils concluent dans leur étude, "les changements politiques en Espagne - tant au niveau national que dans les communautés autonomes - signifient qu'il y a probablement plus de réformes à l'horizon". Notre pays, se souviennent-ils, a fait preuve d'une grande volonté de tester les limites du possible. L'une des clés est le rôle que la justice jouera dans ce domaine, puisque les dernières décisions de la Cour suprême et de la Cour constitutionnelle vont dans la direction opposée.
"L'Espagne n'est peut-être pas en mesure d'exporter sa politique en matière de drogues aussi facilement qu'avec le flamenco, la sangria ou la tortilla, mais cela ne veut pas dire qu'elle n'offre pas de leçons précieuses pour les réformateurs du monde entier", concluent les auteurs. C'est une histoire difficile à raconter, avec ses avancées et ses revers, ses nuances et ses paradoxes, mais qui peut être révélatrice au niveau international, surtout en ce qui concerne l'adoption de mesures novatrices qui sont aux antipodes de la soi-disant guerre aux drogues. De petits gestes au niveau municipal et citoyen plutôt que de grands projets de l'État, la politique espagnole en la matière reste une grande inconnue.
Par Héctor G. Barnés
Source: elconfidencial.com
On en parle sur le forum
Les Canadiens qui travaillent dans l'industrie du cannabis commencent à avoir des problèmes à la frontière américaine, selon un avocat en immigration.
Le cannabis sera légal au Canada à partir du 17 octobre, mais les professionnels de l'industrie craignent de faire face à des problèmes à la frontière américaine. Photo : The Canadian Press/Sean Kilpatrick
Len Saunders est un avocat en immigration basé à Blaine dans l’État de Washington, un point d’entrée très fréquenté par les Britanno-Colombiens en direction des États-Unis. Il dit que certains de ses clients ont été refusés à la frontière, ou même été interdits à vie, pour leur association avec le commerce de la marijuana
« Je reçois des appels presque quotidiennement de personnes dans le secteur de la marijuana au Canada qui sont inquiètes pour leur propre situation ou celles de leurs employés qui font des voyages d’affaires aux États-Unis », dit M. Saunders.
Malgré le fait que la marijuana est légale dans l'État de Washington et sera bientôt légale au Canada, la frontière demeure la juridiction du gouvernement fédéral et est régie par des agents frontaliers fédéraux.
Les Haddawa ont particulièrement influencé le soufisme au Maroc. Cependant, leurs rituels et traditions mystiques ont été contestés par la société. Si les adeptes de ce courant ont quasiment disparu, la vénération de leur chef Sidi Haddi est toujours d’actualité.
Photo: Zaouïa de Sidi Haddi près de Larache. / Ph. DR
Une zaouïa, également orthographiée zaouiya1, zawiya ou zawiyah (arabe : زاوية), appelée aussi dahira au Sénégal, est un édifice religieux musulman (en turc, il est appelé zaviye) qui est le centre autour duquel la confrérie soufie se structure. (wikipedia)
Sidi Haddi ou Sidi Heddi est un de ces personnages mystiques de l’histoire du Maroc. Surnommé le «Sultan des mendiants» ou le «Père des pauvres», sa vie et son influence a intrigué de nombreux anthropologues. Selon la légende, Sidi Haddi serait né entre 1740 et 1805 à Aoufous, (dans la province d'Errachidia) sur les rives d'un affluent du Ziz, à 32 km au nord d'Erfoud.
Ce personnage est notamment connu pour avoir fondé la confrérie des Haddawa. Une secte où chaque membre aurait été dans l’obligation de consommer du cannabis ou d’absorber du ma’jon (mélange de semoule, de sucre, de muscade, de cannelle et de graines de kif pilées et généralement grillées) ou de l’opium, selon un rituel précis, pour s’adonner au «dihkr», qui désigne à la fois le souvenir de Dieu et la pratique qui avive ce souvenir.
Membres de la secte des Haddawa./Ph.DR
Selon de nombreux chercheurs, il serait en quelques sortes à l’origine de la sanctuarisation de l’espace historique de la culture de cannabis. Cela aurait été possible grâce à sa rencontre avec les Ketama, une tribu berbère Sanhadja, présente en Algérie mais également dans le nord du Maroc, durant la période médiévale, selon l'article «La culture du cannabis au Maroc : Entre l’économie et le religieux» (Revue Théologiques, 17(1), 185–202, 2009) de l’antrophologue Khalid Mouna.
Cependant, Sidi Haddi n’a pas toujours été tolérant envers la consommation de cannabis. Bien au contraire, il se serait même opposé à la consommation du kif et reprochait au saint Sidi Wanis de fumer du cannabis. Mais c’est finalement grâce à ce dernier qu’il changera d’avis.
René Brunel, un fonctionnaire français, connu pour ses nombreuses ouvrages anthologiques et ethnographique sur l’Algérie et le Maroc, dédia un livre à cette confrérie ainsi qu’à son fondateur. Dans son livre «Le monachisme errant dans l'lslam, Sïdi Heddi et les Heddāwa» (Editions A. Bontemps, 1955), René Brunel raconte la rencontre entre Sidi Haddi et Sidi Wanis. Un jour, ce dernier invita Sidi Haddi à partager son narguilé. «Dès la première bouffée, Sidi Haddi oublia tout ce qu’il connaissait jusqu’alors. Sidi Wanis lui dit : "L’enseignement que tu as acquis en travaillant si dur et que tu viens de perdre en une bouffée de narghilé n’est pas la vraie connaissance". C’est à ce moment-là, qu’il fut "transporté vers une connaissance insoupçonnée"», raconte René Brunel.
La consommation de cannabis pour l’élévation spirituelle ?
Par la suite, vers le XVIII siècle, Sidi Haddi se dirigera vers les Ketama et rencontrera Sidi Hajj, l’autorité religieuse locale. Au tout début, la secte des Haddawa se fournira directement chez lui, utilisant ainsi l’élément religieux qui va permettre sa valorisation.
Pour sa qualité supérieure, les Haddawa affirmait que : «Khutna ketma, nas fǔhama kal’o raba way iharto nal-buhala al-kif u-t-taba (Nos frères Ketama sont des gens intelligents ! Ils défrichent la forêt pour planter le kif et le tabac destinés aux bǔhala [derviches])». (Derviches étant une personne suivant la voie ascétique soufie).
Selon les Haddawa, la consommation du cannabis facilite la récitation de Dhikr (répétition du nom ou des attributs de Dieu). Une pratique courante à beaucoup de confréries religieuses depuis le XVI siècle.
En allant plus loin, les Haddawa offrent une explication religieuse mêlant le Prophète Mohammed en personne. «Sidi Mohamed, disent-ils, avait déjà dans un des hadiths annoncé au monde la découverte du chanvre indien (cannabis): on ne tardera pas à découvrir une herbe (asba) que les hommes se partageront comme nourriture (niξma)».
Rejetés par la société
La secte était mal perçue par la société marocaine de l'époque, car les membres de la confrérie étaient souvent décrits comme des vagabonds et des marginaux qui, malgré leur discipline, refusait l’enseignement du Coran et valorisaient le monachisme errant.
Autre curiosité, l’objet de culte des Haddawa était le chat. En effet, le félin a toujours eu une place importante dans les croyances de cette secte qui avait même instauré plusieurs rituels lui rendant hommage. Les membres de la confrérie, sous l’effet du Kif, portaient des peaux de chats, dansaient et imitaient les pas de l’animal. Pour le rituel, le plat de résistance était le chat.
Membre de la confrérie en train de mendier./Ph.DR
Cette adoration viendrait selon les historiens, de l’Egypte Antique où l’animal était sacré et avait même une déesse, nommée Bastet représentée soit comme un chat, soit comme une femme à tête de chat.
Une zaouia ouverte au grand public
En dépit des études et des théories sur la secte des Haddawa, leur histoire semble toujours intriguée et divisée les spécialistes. Une chose est sûre, leur influence est toujours présente dans la région. Il existe même un proverbe ketami qui dit :«Les Haddawa supportent la faim, mais ils ne supportent pas la privation de cannabis».
De nos jours, la pratique a complétement disparue, même si l’influence et la notoriété de Sidi Haddi persiste encore. Dans sa thèse de doctorat, «Les producteurs de cannabis dans le Rif - Maroc : étude d’une activité économique à risque», Kenza Asfahi affirme qu’aujourd’hui encore, parmi les cultivateurs, certains se rendent en pèlerinage sur la tombe de Sidi Haddi, «Saint Patron des fumeurs de Kif».
Zaouïa de Sidi Haddi./Ph.DR
La zouia des Haddawa est à environ 2 kilomètres d’El Khemis des Beni Aros, non loin de Larache. Le sanctuaire est en forme de U autour d'une cour centrale, étroite. Le mausolée abrite les tombeaux de Sidi Heddi ainsi son ami et disciple Sidi Muley Jaib Er-Reddan.
Invité de l’émission « On va plus loin », l’ancien ministre de la Santé, Bernard Kouchner demande un changement de la loi concernant la toxicomanie, comme il l’explique dans son livre « Toxic » coécrit avec quatre autres médecins.
Combattre la toxicomanie et non les toxicomanes. C’est le message qu’a voulu adresser Bernard Kouchner, ancien ministre de la Santé et cofondateur de Médecins sans frontières et Médecins du Monde, avec les médecins William Lowenstein, Jean-Pierre Daulouède, Patrick Aeberhard et Bertrand Lebeau, dans leur livre « Toxic » (éditions Odile Jacob).
Concernant les drogues dures, Bernard Kouchner considère que la France « est un vrai modèle parce que les médecins généralistes prennent en charge 150 000, 200 000 toxicomanes, avec leur accord (…) et les accompagnent ».
En revanche, concernant le cannabis, l’ancien ministre de la santé, explique que la France est très à la traîne. : « Nous avons voulu en France réprimer (…) On n’est pas un toxicomane, on est d’abord un délinquant. Il y a une loi en France, de (19)70 – 48 ans – qui n’a pas bougé et qui fait qu’on ne définit pas le désir de l’individu (…) il est avant tout un délinquant et donc [c’est] la répression (…) Heureusement, on ne les met pas tous en prison, mais théoriquement oui. Donc il faut absolument modifier cette loi de 70. »
Distribuer une amende pour consommation de cannabis plutôt qu’une peine de prison, comme le souhaite le gouvernement Philippe, ne règlera pas le problème, pour Bernard Kouchner : « Ça à l’air plus sympathique pour les forces de l’ordre d’avoir à distribuer une amende plutôt que de faire une enquête, de faire un interrogatoire etc. Mais ce n’est pas vrai. Les jeunes qui seront arrêtés (…) dans les quartiers, ils n’auront pas deux cents ou trois cents euros sur eux. Ils ne les ont pas. Et s’ils ne les ont pas, on repartira dans le circuit de la fausse délinquance. Cela n’est pas la solution (…) Nous nous trompons. »
Et il ajoute : « Il y a un conservatisme français terrible (…) Bougeons-nous. Ne soyons pas les plus conformistes, rétrogrades etc. »
Dans leur ouvrage, les cinq médecins prônent la légalisation et le contrôle du cannabis ainsi que la dépénalisation de l’usage personnel des drogues dures.
Vous pouvez voir et revoir l’interview de Bernard Kouchner, en intégralité :
Par Laure-Anne Elkabbach @LaureAnneElka
Source: publicsenat.fr
Cannabis légal : faut-il oser ?
10/07/2018
Le cannabis légal n’est pas le cannabis drogue
Chère lectrice, cher lecteur,
C’est la folie du cannabis « légal » en ce moment.
Des boutiques ouvrent partout. Des fêtes s’organisent. Bientôt, ce seront des spots publicitaires à la télévision, il y en aura à la kermesse dans les écoles primaires, si l’on en croit les promoteurs du mouvement !
Alors, bientôt toute la société « droguée », avec l’approbation de la police ??
Pas du tout.
Car ce cannabis « légal » n’a rien à voir avec le cannabis « drogue » qui se trafique dans les rues.
Voici ce qui se passe vraiment
Vous avez peut-être entendu dire que le cannabis était une plante utilisée depuis des millénaires dans la médecine chinoise, présente par les rites védiques (médecine traditionnelle indienne), que dans la Bible elle était recommandée, etc [1].
Qu’elle aurait d’innombrables vertus thérapeutiques, qu’elle avait malheureusement été interdite par les autorités, mais qu’enfin, cette interdiction ridicule venait d’être levée.
Que vous avez de la chance de pouvoir maintenant acheter un médicament à base de cannabis (le Sativex) et de vous en procurer dans des boutiques qui affichent la fameuse feuille pointue, symbole de la révolution sexuelle et culturelle des années 60 et 70.
En réalité, le cannabis « légal » qui est désormais autorisé à la vente n’est tout simplement pas du cannabis, tel qu’on l’entend à la Brigade des stupéfiants.
De nombreuses sous-variétés de cannabis ne contiennent pas la substance qui fait planer
Le cannabis est une espèce végétale plus connue en Europe sous le nom de « chanvre ».
Il est inutile d’essayer de vous « envoyer en l’air » en fumant du chanvre européen traditionnel, plante agricole fibreuse qu’on cultivait pour fabriquer des cordes, des sacs en toile, du papier.
Le chanvre qui fait « planer » est une sous-espèce originaire d’Inde. Il est riche en THC (tétrahydrocannabinol). Le THC est une substance « psychotrope », c’est-à-dire qu’elle modifie profondément le fonctionnement du cerveau. Plus la plante est riche en THC, plus l’effet psychotrope est fort.
C’est pourquoi le cannabis riche en THC est classifié comme drogue. Celui qui en consomme n’est plus en possession de tous ses moyens. En général, au début, le THC désinhibe, détend, apporte du bien-être. Mais ce n’est pas toujours le cas, car il provoque, au contraire, parfois de terribles nausées et angoisses. La personne sous emprise du THC n’est plus en mesure de conduire une voiture ni de manier des outils dangereux.
Sur le long terme, elle risque la dépression. Et même, le THC augmente le risque de schizophrénie, une très grave (et incurable) maladie mentale.
C’est pourquoi il est néfaste qu’un jeune enfant se mette à fumer du cannabis riche en THC. Cela augurerait mal de ses études et de son avenir.
Le chanvre (ou cannabis) sans THC n’est pas une drogue
Mais le chanvre européen pauvre en THC n’est pas vraiment une drogue.
Il n’altère pas le fonctionnement du cerveau. Vous ne « planez » pas quand vous le fumez.
Par contre, il est considéré comme une plante médicinale, puisqu’il contient du CBD, un autre actif qui, lui, aurait des effets antischizophrénie et antipsychotiques selon des études réalisées sur des rongeurs.
Le CBD aurait même l’étonnante faculté d’atténuer les effets du THC grâce à ses vertus neuroprotectrices [2]. Le CBD serait donc une sorte d’anticannabis.
Retour au bon sens
Lorsque les autorités ont interdit la « drogue » cannabis, elles n’ont pas fait dans la dentelle. Elles ont interdit tous les types de chanvres.
Après des décennies de controverses, les défenseurs des plantes médicinales sont enfin parvenus à leur faire entendre raison : à partir du moment où le chanvre contient peu de THC, il est normal de le légaliser. En effet, non seulement il n’est pas dangereux pour la santé, non seulement il ne fait pas « planer », mais en plus il a des applications thérapeutiques intéressantes grâce à sa teneur en CBD !!
Selon l’autorité suisse de santé (Swissmédic), le CBD « réduirait l’effet psychotrope du THC. D’un point de vue thérapeutique, il pourrait avoir des effets antioxydants, anti-inflammatoires, anticonvulsifs, antiémétiques (saignements), anxiolytiques, hypnotiques ou antipsychotiques [3] ».
À l’issue d’intenses négociations, les autorités ont donc accepté de légaliser le chanvre (ou cannabis) riche en CBD et très pauvre en THC.
Pour être légaux, les extraits de cannabis riches en CBD doivent contenir moins de 0,2 % de THC, ce qui est une dose négligeable.
En pratique, les Autorités françaises sont encore plus sévères et n’autorisent que les extraits de cannabis qui contiennent du CBD mais aucune trace détectable de THC.
De multiples effets thérapeutiques intéressants
Le cannabis riche en CBD (et pauvre en THC) a une efficacité prouvée, ou des effets prometteurs, pour aider à lutter contre [4] :
les nausées (d’où son usage en accompagnement des chimiothérapies) ;
les douleurs ;
la sclérose en plaques ;
l’épilepsie ;
les problèmes neuropsychiatriques.
Dans un récent communiqué de l’université de Wollongong (Australie), le Dr Katrina Green affirme que le CBD n’a pas d’effets positifs sur la mémoire et la capacité d’apprentissage des personnes en bonne santé mentale, mais pourrait les améliorer chez les personnes victimes de maladies cognitives, dont la maladie d’Alzheimer, la méningite, l’encéphalopathie hépatique.
Le cannabis riche en CBD (et pauvre en THC) pourrait, en outre, réduire le syndrome de Tourette, qui se caractérise par des tics physiques et verbaux involontaires très handicapants socialement.
Une étude préliminaire, menée par des chercheurs de l’université de Toronto, a montré que les personnes qui avaient inhalé du cannabis riche en CBD avaient connu une diminution de leurs tics de 60 %, et 18 des 19 participants de l’étude ont constaté une « forte amélioration » de leur état [5].
Faut-il essayer tout de suite ?
Le marché du « cannabis légal » étant tout jeune, il est surtout occupé aujourd’hui par des acteurs « opportunistes » dont il est difficile de mesurer le sérieux.
Il faut savoir qu’États-Unis, qui a plus de recul que nous sur la légalisation du CBD, seuls 30 % des produits vendus sur Internet contenaient la quantité de CBD indiquée sur l’étiquette (étude du Journal of the American Medical Association, novembre 2017) [6] !
Bien que le CBD ne soit pas dangereux, il est néanmoins essentiel de savoir quelle quantité vous en absorbez.
De plus, beaucoup de produits à base de cannabis contenaient, en réalité, plus de THC qu’indiqué. C’est un problème qui peut valoir un retrait de licence en cas de contrôle et, bien sûr, avec tous les accidents et problèmes de santé possibles qui sont liés au cannabis drogue.
Je reste donc en alerte sur ce sujet et vous donnerai plus d’informations sur les sources fiables de cannabis plante médicinale (riche en CBD, pauvre en THC) dès que j’en aurai connaissance de façon sûre.
À votre santé !
Jean-Marc Dupuis https://www.santenatureinnovation.com/cannabis-legal-faut-il-oser/
Dans une tribune au Parisien - Aujourd’hui en France, des élus, des médecins et des écrivains s’adressent à Agnès Buzyn, déplorant que la production de cannabis médical soit toujours interdite en France.
Eric CORREIA, président PS de l’agglomération du Grand Guéret, conseiller régional de Nouvelle-Aquitaine ; Rachid TEMAL, sénateur PS du Val-d’Oise, vice-président du groupe socialiste et républicain ; Sonia KRIMI, députée LREM de la Manche ; Jean-Baptiste MOREAU, député LREM de la Creuse ; Roland RIES, maire PS de Strasbourg ; Eric PIOLLE, maire EELV de Grenoble ; Daniel VAILLANT, ancien ministre, conseiller municipal PS de Paris XVIIIe ; François VINCENT, professeur de pneumologie au CHU de Limoges, conseiller régional de Nouvelle-Aquitaine ; Amine BENYAMINA, psychiatre, professeur des universités, chef de service addictologie hôpital Paul-Brousse Villejuif ; William LOWENSTEIN, spécialiste en médecine interne, addictologue ; Gaspard KOENIG, professeur de philosophie, écrivain, président de Génération libre ; Fabienne CABY, médecin, Inserm Institut Pierre-Louis d’épidémiologie et de santé publique, unité VIH, centre hospitalier Victor-Dupouy, Argenteuil ; Marlène AMILHAUD, médecin addictologue, hôpital de Guéret ; Stéphane DELPEYRAT-VINCENT, conseiller régional de Nouvelle-Aquitaine, président du groupe Generation·s ; Alexandre FELTZ, médecin, adjoint au maire de Strasbourg ; Florent BOUDIE, député LREM de Gironde, conseiller régional de Nouvelle-Aquitaine ; Isabelle BOUDINEAU, vice-présidente du conseil régional Nouvelle-Aquitaine ; Nathalie DELCOUDERC-JUILLARD, maire PS de Bort-les-Orgues, conseillère régionale de Nouvelle-Aquitaine ; Françoise JEANSON, médecin, conseillère régionale PS de Nouvelle-Aquitaine ; Jean-Louis PAGÈS, éditeur, conseiller régional EELV de Nouvelle-Aquitaine ; Benjamin DELRIEU, conseiller régional PS de Nouvelle-Aquitaine ; Pierre JOUVET, président PS de la communauté de communes Porte DrômArdèche ; Jacques BOUTAULT, maire EELV du IIe arrondissement de Paris ; Bruno BOUTLEUX, directeur général de l’Adami, président d’Alca Nouvelle-Aquitaine ; David ANGEVIN, écrivain ; Olivier Bertrand, médecin généraliste, addictologue ; Jean-Paul Besset, ancien député européen.
Produire du cannabis pour un usage thérapeutique en France n’est plus une option mais une nécessité. Comment ne pas déplorer le statu quo national sur cette question de santé publique ? Pourquoi maintenir le sceau de l’interdit et l’arsenal législatif et réglementaire qui l’accompagne à l’égard de plus de 300 000 patients français qui pourraient apaiser leur souffrance autrement ? Trente-trois pays ont légalisé partiellement ou totalement le cannabis à usage thérapeutique. Parmi eux, quatorze Etats d’Amérique du Nord, Israël, le Portugal, l’Italie, la Roumanie, l’Espagne, la Pologne, le Royaume-Uni, l’Autriche, la Belgique, la Finlande, les Pays-Bas, l’Irlande, la Suisse, l’Allemagne, la Thaïlande et très prochainement le Canada ont entendu les souffrances de millions de malades qui sont désormais apaisés sereinement, en toute légalité.
Pourquoi une minorité de réfractaires persistent-ils à considérer l’usage du produit comme dangereux, en le réduisant à la catégorie des substances prohibées ? Puisent-ils leur opposition dans l’observation concrète d’une patientèle utilisatrice où subissent-ils les affres d’influences spéculatives ? La question ainsi posée se heurte désormais au rapport très complet des effets du cannabis sur la santé que les académies américaines des sciences, d’ingénierie et de médecine ont publié en 2017. Des certitudes et preuves substantielles y sont révélées. Elles confirment l’efficacité du produit dans la gestion de la douleur chronique, les troubles physiques provoqués par les chimiothérapies et les spasmes musculaires liés à la sclérose en plaques.
Sans pour autant s’opposer à la pharmacopée française usuelle qui repose sur différentes classes médicamenteuses dont les opiacées et ses dérivés tels que la morphine, le Tramadol, l’Efferalgan codéiné, l’Oxycontin, etc., utilisés pour le traitement de la douleur, il s’agit d’autoriser l’usage d’un produit alternatif, dont le mode d’action et le mode d’administration tel que la vaporisation n’entraînent quasiment aucun effet secondaire.
Combien de temps la France va-t-elle persister à cultiver son retard ? Le 24 mai 2018, Mme Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, a déclaré vouloir ouvrir le débat national sur le cannabis à usage thérapeutique qu’elle souhaite enrichi d’études approfondies, précisant le retard évident que la France avait pris sur cette opportunité. « Il n’y a aucune raison d’exclure, sous prétexte que c’est du cannabis, une molécule qui peut être intéressante pour le traitement de certaines douleurs très invalidantes », a-t-elle ajouté… Il y a assurément matière à distinguer les molécules de la plante en faisant preuve de pédagogie auprès du public et des élus. Certains d’entre eux se contentent encore d’observer le cannabis sous le prisme de ses effets récréatifs et de l’économie délictuelle qu’il génère. Selon la récente enquête de l’Ifop (pour Terra Nova - EchoCitoyen, publiée le 11 juin 2018)*, 82 % des sondés sont favorables à l’usage du cannabis sur prescription médicale, 73 % sont convaincus du devoir de l’Etat dans le financement de la recherche sur les usages thérapeutiques du cannabis, et 62 % considèrent que le cannabis médical doit être enfin accessible sous toutes ses formes voire même remboursable par la Sécurité sociale. Cette enquête souligne le retard pris par la France et démontre l’urgence de mettre un terme à la culture du tabou sur le cannabis. L’efficacité thérapeutique d’une de ses molécules (le CBD) est désormais avérée et pleinement exploitée hors de nos frontières.
Par ailleurs, et d’un point de vue social et économique, les pays ayant légiféré et encadré la production de cannabis thérapeutique constatent la création d’emplois directs et induits, preuve de l’émergence d’une filière économique prometteuse. Persister à entretenir le flou juridique sur le CBD contenu dans la plante, molécule médicinale et non psychotrope du cannabis, entretien une ambiguïté favorable à l’émergence de commerces opportuns qui jouent sur la crédulité d’un public en attente d’une réglementation claire, favorable à leur usage médical et médicinal. Les producteurs de chanvre et/ou les agriculteurs qui souhaitent diversifier leur culture déplorent quant à eux ce déficit persistant de réglementation qui les exposerait comme de potentiels justiciables pour trafic de stupéfiants…
Dans l’intérêt général, la situation doit évoluer par des directives clarifiées. Allons plus vite, madame la ministre ! Avec le plan particulier de dynamisation du département de la Creuse décrété par le président , saisissez l’occasion d’instaurer la réglementation d’une filière économique florissante pour un territoire qui en a fort besoin. Solidaires, nous soutenons la démarche des élus creusois qui revendiquent l’octroi des autorisations nécessaires à expérimenter la production et la transformation d’un cannabis cultivé, conditionné et commercialisé localement, exclusivement à des fins thérapeutiques. Tous les acteurs de la filière sont prêts et attendent du gouvernement un acte fort pour avancer et réguler cette nouvelle activité.
* Sondage réalisé sur un panel de 2 016 personnes âgées de 18 ans et plus, suivant la méthode des quotas
La marijuana médicale sera disponible en Thaïlande dans neuf mois, a annoncé mardi un haut responsable de la santé publique.
Photo - Avocat du Cannabis Rattapon'Guide' Sanrak lors d'un projet royal parrainé par le palais dans le district de Mae Rim à Chiang Mai, où le chanvre de qualité industrielle est cultivé pour être utilisé dans la corde et les textiles par les membres de la tribu des collines. Photo : Rattapon Sanrak / Courtoisie
Après que le cabinet a décidé de légaliser l'utilisation du cannabis à des fins médicales, Sophon Mekthon du ministère de la Santé publique a déclaré que la loi entrera en vigueur en avril 2019.
Il a dit que l'assemblée législative nommée par la junte a accepté la proposition de son bureau le mois dernier sur un calendrier de mise en œuvre de la politique après avoir testé avec succès le cannabis pour traiter plusieurs conditions.
Un Thai stick
Les propres études thaïlandaises ont confirmé que la marijuana peut être utilisée pour traiter trois maladies, à savoir la nausée et la perte d'appétit chez les patients cancéreux subissant une chimiothérapie, l'épilepsie chez les enfants et la sclérose en plaques.
Un sondage effectué mercredi par Matichon Online a révélé que la majorité des répondants étaient d'accord avec le plan.
La marijuana n'est pas la seule drogue faisant l'objet d'un examen aux fins de criminalisation depuis que l'ancien chef du ministère de la Justice a déclaré que la guerre contre la drogue était un échec il y a deux ans. En mai, le plus haut responsable de la lutte contre les stupéfiants du pays a proposé de légaliser le kratom, un stimulant à base de plantes largement utilisé.
Voici le premier concours de cuisine où deux chefs préparent de délicieux plats à base de marijuana pour un jury de célébrités particulièrement détendu.
La série de compétition culinaire Cooking on High (Cuisiniers en herbe) vient de débarquer sur Netflix au grand plaisir des fumeurs de cannabis.
En plus de créer des séries appréciées comme Stranger Things et The Crown, Netflix produit également une série de films originaux et d’émissions de télévision qui attirent des auditoires très spécialisés. Que vous ayez envie d’une nouvelle aventure Pee-wee Herman, d’un feuilleton mettant en vedette la famille des Médicis, d’un roman de vacances sur une journaliste en herbe qui tombe amoureuse d’un prince courageux, ou d’un redémarrage d’un séries des années 90, Netflix a toujours quelque-chose pour vous.
Et maintenant, dans une nouvelle tentative d’offrir quelque chose pour tout le monde, le titan du divertissement présente une nouvelle série de cuisine destinée aux personnes qui se demande comment ajouter de la marijuana dans leur cuisine à la maison.
Cuisiniers en herbe
Dans le tout premier concours de cuisine au cannabis, deux chefs préparent de succulents plats contenant de la marijuana pour un jury de célébrités très détendues. L’animateur Ngaio Bealum, expert en cannabis de l’émission, introduit une nouvelle variété de cannabis dans chacun des plats préparés (bien que le processus de transformation des fleurs en huile de cannabis ou en beurre ne soit jamais inclus, vraisemblablement pour économiser du temps). Une fois que les juges ont consommé les plats, ils reçoivent un «THC Timeout» pour permettre aux aliments de faire leur effet, pendant lesquels ils ont la possibilité de parler directement à la caméra quand ils sont foncedé….
Cuisiniers en herbe sur Netflix https://www.netflix.com/title/80988793